La confession biblique et la confession catholique

« Sans doute le prêtre est un homme pécheur comme les autres. Mais ce n’est pas le prêtre lui-même qui pardonne : c’est Dieu qui donne Son pardon par la bouche du prêtre : le prêtre n’est qu’un intermédiaire – mais un intermédiaire que Jésus a voulu nécessaire. Avouer son péché au prêtre, c’est l’avouer au Christ et à nos frères et, ainsi recevoir le pardon de Dieu. Cacher son péché au prêtre pour le tromper, c’est vouloir cacher son péché à Jésus et à nos frères, ainsi c’est refuser le Pardon de Dieu. » (70 Questions/Réponses, Le P. Billes BABINET ; Mgr Noël KOKORA TEKRY Évêque de Gagnoa a donné l’autorisation de publier)

On nous cite le passage de Jean 20.21-23 pour justifier cette prétention. Après sa résurrection Jésus se présente au milieu des apôtres et leur dit : « La paix soit avec vous ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie… Recevez le Saint-Esprit. Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés ; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. » On peut certainement mettre en doute que cette parole que le Christ adressa aux apôtres puisse s’appliquer aux prêtres catholiques, au sujet desquels on ne trouve pas un mot dans le Nouveau Testament, mais il serait peut-être plus utile de considérer de quelle manière les apôtres eux-mêmes ont exercé ce pouvoir. En effet, dans aucun verset de la Bible on ne trouve un apôtre de Christ absoudre un pécheur à la manière des prêtres de nos jours. Qu’ils soient en face d’un païen ou d’un chrétien tombé dans la tentation, les apôtres, en tant que porte-parole de Christ, déclaraient simplement les conditions fixées par le Maître pour que le coupable reçoive le pardon de Dieu : la repentance et le baptême pour celui qui a écouté l’Évangile et cru (Actes 2.38), ou la repentance et la prière pour le chrétien souillé par un péché après son baptême (Actes 8.22).

B. B.
(Dans Vol. 14, No. 3)


La Sainte Écriture ne nous interdit pas de confesser nos péchés à d’autres personnes si nous le désirons : « Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La prière du juste a une grande puissance » (Jacques 5.16). Mais cette confession n’est pas obligatoire, sauf pour l’offenseur qui doit confesser ses fautes à celui qu’il a outragé. Pour recevoir cette confession biblique, il n’est pas nécessaire d’être prêtre, mais il suffit d’être chrétien, c’est-à-dire d’être frère ou sœur spirituel du pécheur : « Confessez donc vos péchés les uns autres et priez les uns pour les autres. » Quand on dit : « Que les laïcs se confessent donc aux prêtres », c’est un changement que l’on apporte à la Parole de Dieu, qui déclare : « les uns aux autres ». Si les laïcs doivent se confesser aux prêtres, les prêtres, réciproquement, doivent le faire aux laïcs !

Jusqu’à la fin du 12e siècle de l’ère chrétienne, les prêtres catholiques, continuant la tradition apostolique, ne donnaient pas l’absolution aux pécheurs, mais comme le font encore maintenant les prêtres grecs, ils priaient seulement Dieu de pardonner au pénitent qui se confessait… Mais, aujourd’hui, c’est le prêtre catholique, pécheur lui-même, qui pardonne les péchés au nom de Jésus… Mais où a-t-il puisé ce pouvoir ? Dans toute la Bible, il n’en existe pas la moindre trace.

Écrit par Fausto SALVONI (ancien prêtre catholique, ancien professeur de langues orientales du Grand Séminaire de Milan) dans le livre, Dois-je renoncer à ma soutane ? (disponible également dans le chapitre Jésus-Christ : Médiateur unique de l’édition élargie de son livre Un ancien prêtre vous parle).

(Dans Vol. 14, No. 3)


On peut fouiller la Bible tout entière sans trouver une trace du « sacrement de la confession ». On peut chercher partout dans les écrits du premier millénaire du christianisme sans trouver une autorisation de la pratique ni même une indication qu’une telle pratique existait. En parcourant les écrits de Chrysostome, Athanase, Nestorius, Tertullien, Jérôme, Origène, et même Augustin, on arrive à la conclusion, qu’on le veuille ou pas, que tous ces « Pères de l’Église », qui écrivirent en grand détail au sujet des pratiques et des croyances de leur époque (2e au 5e siècles), vécurent et moururent sans observer ce « sacrement » ni même en entendre parler. Rien ne suggère que, pendant mille ans après la mort de Christ, les chrétiens aient été obligés de se prosterner devant un prêtre et lui confesser secrètement leurs péchés.

Ce n’était qu’au quatrième concile du Latran en l’an 1215, sous la direction d’Innocent III, que le sacrement de la confession fut rendu obligatoire pour tous les catholiques. Le concile décréta qu’au moins une fois par an les catholiques devaient se confesser et chercher l’absolution auprès d’un prêtre. Ce décret fut plus tard confirmé par le concile de Trente, Séance 14, à partir du 25 novembre 1551.

L’histoire montre clairement que « le sacrement de pénitence et de réconciliation », y compris la confession au prêtre, ne fut pas institué par Christ. Il s’agit bien au contraire d’une invention humaine qui ne fut imposée à la communauté catholique qu’aux environs de 1215 apr. J.-C., presque 1200 ans après la mort de Christ.

Greg LITMER,
Catholicism Under the Microscope
(Dans Vol. 14, No. 3)


Voir aussi Confessez vos péchés les uns aux autres.