Noël

Quand quelqu’un ose remettre en question le bien-fondé d’une tradition très aimée, il court le risque d’être l’objet d’une certaine hostilité. L’émotion favorable qui s’attache à certaines pratiques traditionnelles est parfois si forte que l’on a du mal à aborder le sujet de ces pratiques de façon objective. On rencontre cette attitude même parmi des gens qui reconnaissent en général l’importance de suivre la Parole de Dieu plutôt que les pensées humaines. Ce n’est donc pas tout le monde qui accepterait d’entreprendre une étude qui risque de ne pas confirmer toutes leurs croyances et appuyer leurs différentes pratiques en ce qui concerne des fêtes religieuses comme Noël, une fête que des millions de personnes ont aimée ardemment depuis leur enfance.

Mais quant à nos lecteurs, « quoique nous parlions ainsi, bien-aimés, nous attendons, pour ce qui vous concerne, des choses meilleures et favorables au salut » (Hébreux 6.9). Nous sommes confiants que vous suivrez le conseil de 1 Thessaloniciens 5.21,22 : « Examinez toutes choses ; retenez ce qui est bon ; abstenez-vous de toute espèce de mal. » Vous aurez « des sentiments nobles » comme ceux des Juifs de Bérée qui « examinaient chaque jour les Écritures pour voir si ce qu’on leur disait était exact » (Actes 17.11). Conscients du fait que Jésus accusa d’autres adorateurs de Dieu « d’abandonner le commandement de Dieu et d’observer la tradition des hommes » (Marc 7.8), vous reconnaîtrez que le danger de tomber dans la même erreur est réel, et que l’on ne peut pas se permettre de perdre son objectivité.

Un silence surprenant

Aux yeux du monde l’un des jours de l’année les plus importants pour les chrétiens est sans aucun doute la fête de Noël, censée marquer la naissance de Jésus-Christ. Beaucoup passent des semaines à préparer ce jour par les activités de l’Avent et l’organisation d’une grande variété d’activités et de spectacles offerts dans les églises et d’autres lieux publics. On s’attendrait donc à trouver un enseignement plus ou moins approfondi dans les pages du Nouveau Testament concernant ce « jour saint ».

En réalité, la Bible garde un silence absolu concernant une quelconque célébration de l’anniversaire de naissance du Seigneur Jésus, qu’on la désigne par le nom de Noël ou par une autre appellation. Certes, les Évangiles de Matthieu et de Luc nous parlent de la naissance de Jésus à Bethléhem, mais aucun passage ne suggère que les premiers chrétiens marquaient l’anniversaire de ce jour de quelque manière que ce soit. Ni Jésus, ni ses apôtres, ni les autres auteurs inspirés n’ont demandé aux hommes d’observer la Noël ; aucun verset n’indique le jour de l’année, ni même le mois, où Jésus est né ; aucun passage ne contient des instructions sur la manière prescrite par Dieu pour sanctifier ce jour. Face à cette réalité, nul ne peut nier qu’il s’agit d’une observance d’origine humaine.

« C’est la pensée qui compte » ?

Mais est-ce qu’il est important de savoir si cette fête a été ordonnée par Dieu ? Ce qui compte, c’est le désir d’honorer notre Sauveur et de manifester notre joie à l’égard de sa venue dans ce monde condamné par le péché, n’est-ce pas ? Pas forcément. Oui, Dieu voit nos bonnes intentions et les apprécie, mais ce n’est pas tout ce que des hommes proposent de faire pour lui qui est selon sa volonté. Le roi David voulut construire un temple à l’honneur de son Dieu. Mais son fils Salomon explique en 1 Rois 8.17-19 que Dieu avait d’autres idées là-dessus :

« David, mon père, avait l’intention de bâtir une maison au nom de l’Éternel, le Dieu d’Israël. Et l’Éternel dit à David, mon père : Puisque tu as eu l’intention de bâtir une maison à mon nom, tu as bien fait d’avoir eu cette intention. Seulement, ce ne sera pas toi qui bâtiras la maison ; mais ce sera ton fils. »

Quand un désir de faire honneur à Dieu vient d’un cœur sincère, Dieu le sait et peut en éprouver un certain plaisir. Mais cela ne change pas le fait que c’est sa volonté qui importe, et ce qui est sûr de lui plaire, c’est quand nous obéissons à ses commandements. Les hommes investissent parfois (ou gaspillent plutôt) beaucoup de temps, d’effort et d’argent pour faire ce que Dieu n’a jamais demandé. Comme le prophète Samuel dit à Saül :

« L’Éternel trouve-t-il du plaisir dans les holocaustes et les sacrifices, comme dans l’obéissance à la voix de l’Éternel ? Voici, l’obéissance vaut mieux que les sacrifices, et l’observation de sa parole vaut mieux que la graisse des béliers. » (1 Samuel 15.22)

Un autre roi dans l’histoire juive, du nom d’Ozias, voulut brûler des parfums sur l’autel des parfums dans le temple de Jérusalem. C’était, bien sûr, un acte d’adoration, mais un acte que la loi de Dieu n’avait pas autorisé le roi à accomplir. Aucune loi ne l’interdisait explicitement ; les sacrificateurs pouvaient le faire, mais aucun commandement de l’Éternel n’autorisait les autres Israélites à rendre ce service sacré. C’est pour cela que les sacrificateurs dirent au roi :

« Tu n’as pas le droit, Ozias, d’offrir des parfums à l’Éternel ! Ce droit appartient aux sacrificateurs, fils d’Aaron, qui ont été consacrés pour les offrir. Sors du sanctuaire, car tu commets un péché ! Et cela ne tournera pas à ton honneur devant l’Éternel Dieu. » (2 Chroniques 26.18)

Pendant qu’ils parlaient, Dieu lui-même frappa Ozias de lèpre à cause de son péché présomptueux. Les bonnes intentions sont importantes, mais je dois avoir l’humilité de vérifier que ce que je me propose de faire en l’honneur de Dieu, c’est ce que Dieu veut que je fasse pour lui.

Le péché d’aller plus loin

On pourrait raisonner qu’il est possible de faire pour Dieu ce qu’il n’a pas demandé, sans pour autant lui désobéir. Mais cette façon de raisonner est dangereuse à la lumière des avertissements clairs dans les Écritures :

« Vous n’ajouterez rien à ce que je vous prescris, et vous n’en retrancherez rien ; mais vous observerez les commandements de l’Éternel, votre Dieu, tels que je vous les prescris. » (Deutéronome 4.2)

[Remarquez que le contraire de « ne rien ajouter et n’en rien retrancher », c’est d’observer les commandements tels que Dieu nous les donne.]

« N’ajoute rien à ses paroles, de peur qu’il ne te reprenne et que tu ne sois trouvé menteur. » (Proverbes 30.6)

« C’est en vain qu’ils m’honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d’hommes. » (Matthieu 15.9)

« … afin que vous appreniez… à ne pas aller au-delà de ce qui est écrit. » (1 Corinthiens 4.6)

« Et quoi que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus. » (Colossiens 3.17)

[Peut-on faire « au nom du Seigneur » ce que le Seigneur n’a jamais autorisé ?]

« Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans l’enseignement de Christ n’a point Dieu ; celui qui demeure dans cet enseignement a le Père et le Fils. » (2 Jean 9)

[Est-il possible qu’une pratique que ni Jésus ni ses porte-parole inspirés n’ont jamais mentionnée fasse partie de l’enseignement de Christ ?]

Une obligation sans que les apôtres le sachent ?

Il est reconnu par tous les historiens, qu’ils soient religieux ou pas, que l’on ne fêtait pas la naissance de Jésus pendant les trois premiers siècles du christianisme. « Selon la tradition catholique, c’est le pape Libère qui, en 354, aurait institué la fête de la Nativité à Rome le 25 décembre, date du Natalis Invicti ; il aurait également codifié les premières célébrations » (article de Wikipédia sur la Noël). La fête fut célébrée à Constantinople pour la première fois en 379 et à Antioche en 388. Ce n’est qu’en 506 que le concile d’Agde fait de Noël une fête d’obligation.

« L’Église (catholique) nous fait un devoir grave d’assister à la Messe… aux quatre fêtes d’obligation. Aussi, manquer la Messe ces jours-là (ou la veille en soirée de ces jours-là) sans un motif très sérieux et manifeste, constitue un péché mortel. Car c’est là un outrage à Dieu… » (Manuel d’instruction et d’éducation religieuse : Les commandements de l’Église)

Il est surprenant, n’est-ce pas, que la non-observation d’une fête qui était inconnue aux apôtres et à tous les premiers chrétiens soit un acte qui puisse séparer un fidèle de son Dieu et le condamner éternellement ! Même parmi des protestants, qui ne parlent pas de « péchés mortels » et « péchés véniels », les gens ont l’idée qu’il est plus grave de ne pas aller à l’église à Noël que de négliger le culte d’un « dimanche ordinaire ». Comme les Juifs du temps de Jésus, beaucoup sont tombés dans l’erreur d’élever les traditions et les commandements des hommes au-dessus de la Parole de Dieu (Marc 7.6-8).

Dieu nous a révélé ce qui est nécessaire

On nous pose parfois la question : « Ne pensez-vous pas que nous devrions célébrer une fête pour rappeler la naissance du Christ ? » En fait, peu importe ce que nous pensons là-dessus. 2 Pierre 1.3 nous dit que Dieu « nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété ». Tout ce que j’ai besoin de savoir afin de servir Dieu et lui plaire a été révélé dans la Bible. Si Dieu voulait qu’on observe une fête comme Noël, il nous l’aurait certainement dit ! Instituer une telle observance et demander aux hommes de la respecter, c’est être présomptueux et parler à la place de Dieu.

La conclusion de réformateurs

Il est instructif de constater que bon nombre de conducteurs de la Réforme protestante, y compris Calvin, Zwingli, Farel, Knox et d’autres, reconnurent qu’un retour à la Bible exigeait l’abandon de toutes sortes de pratiques étrangères à la Bible, y compris le culte des images, les vœux de célibat pour le clergé, la prière pour les morts, et oui, les différentes fêtes, telles que Noël, Épiphanie, Ascension, Assomption, et les jours consacrés aux divers saints. Ils recommandaient le dimanche comme seul « jour saint » pour le chrétien. Jusqu’au début du vingtième siècle, bon nombre de dénominations protestantes, y compris les presbytériens, les quakers, les baptistes et d’autres ne marquaient pas du tout la fête de Noël. En 1871 par exemple, le célèbre prédicateur baptiste, Charles Spurgeon, dit dans son sermon du 24 décembre :

« Nous n’avons pas d’égard superstitieux pour les temps et les saisons… nous ne trouvons aucune justification dans les Écritures pour l’observance de l’anniversaire de naissance du Sauveur ; et, par conséquent, cette observance n’est qu’une superstition, n’ayant pas été autorisée par Dieu. »

Si nous voulons respecter réellement l’autorité de la Bible et nous garder d’introduire dans l’adoration de Dieu les traditions humaines et les pratiques qui ne viennent pas de Dieu, cette question est déjà réglée. Aucun passage biblique ne soutient l’observance de la fête de Noël dans les Églises. Ceux qui veulent parler là où la Bible parle et se taire là où la Bible se tait ne peuvent donc pas recommander une telle observance.

Il reste, cependant, d’autres points qu’il vaut la peine de traiter.

Le 25 décembre, n’est-ce pas quand même l’anniversaire du Seigneur ?

Nous avons déjà établi que la fête de Noël remonte seulement jusqu’au milieu du quatrième siècle. Étant donné que personne ne connaissait la vraie date de naissance de Jésus, les hommes ont, bien sûr, eu l’idée de célébrer sa naissance avant de fixer le jour de la fête. Pour certains c’était le 20 mai. Pour d’autres, c’était le 6 avril. D’autres encore avançaient le mois de septembre. On pencha quelque temps pour le 6 janvier. On finit par se mettre d’accord sur le 25 décembre. Il y a une quasi-unanimité sur le point suivant :

« Cette date est entièrement conventionnelle, et n’a rien d’un « anniversaire ». Elle aurait été fixée pour coïncider avec la fête romaine du Sol Invictus (soleil invaincu), célébrée à cette date à l’instar de la naissance du dieu Mithra, né un 25 décembre ; le choix de cette fête permettait une assimilation de la venue du Christ – « Soleil de justice » – à la remontée du soleil après le solstice d’hiver. L’Église a fixé la célébration de Noël au moment de la fête païenne du solstice d’hiver. » (Wikipédia)

Selon une publication catholique en anglais (The New Question Box),

« Il est apparemment gênant pour certaines personnes que la date de Noël trouve ses origines dans une fête païenne. Quoi qu’il en soit, c’est la meilleure explication que nous avons pour le choix du 25 décembre comme jour de célébration de la naissance de Jésus. » (p. 28,29)

Beaucoup ont fait la remarque que même si nous ne pouvons pas savoir exactement quel jour Jésus est né, nous pouvons être assez certains qu’il n’est PAS né en décembre, au beau milieu de la saison pluvieuse en Palestine. En effet, le seul indice biblique de la période de l’année où le Seigneur est né nous dit, en Luc 2.8 : « Il y avait, dans cette même contrée, des bergers qui passaient dans les champs les veilles de la nuit pour garder leurs troupeaux. » Or, il est bien connu que les bergers dans ces zones ne passent pas les nuits avec les troupeaux dans les champs pendant les mois de mauvais temps, qui ne prennent fin qu’en mars.

Quelle est l’origine des diverses traditions associées à la Noël ?

Mais ce n’est pas seulement la date où l’on observe Noël qui doit son origine à des fêtes païennes. De très nombreuses coutumes associées à Noël remontent à des pratiques préchrétiennes chez les Romains, les Celtes, les Vikings, les Norvégiens et bien d’autres peuples païens. Adopter et adapter les coutumes des païens était une politique consciente de l’Église catholique. Un exemple parmi plusieurs se trouve dans une lettre adressée par le Pape Grégoire à l’abbé Mellitus en Grande-Bretagne vers l’an 606 :

« Il ne faut en aucun cas détruire les temples des idoles du peuple. On peut détruire les idoles elles-mêmes, mais il faut asperger les temples d’eau bénite, y dresser des autels et déposer des reliques… De cette façon, nous espérons que le peuple, en voyant que leurs temples ne sont pas détruits, abandonnera son erreur, se rassemblant plus facilement dans leurs lieux habituels, et parviendra à connaître et adorer le vrai Dieu. Et puisqu’ils ont la coutume de sacrifier des bœufs aux démons, qu’on y substitue quelque autre cérémonie, telle qu’une fête à l’honneur des saints martyrs dont on y aurait déposé les reliques. »

Cette approche semble tout le contraire de l’attitude que Dieu recommanda aux Israélites qui entraient dans le pays de Canaan au temps de Moïse : « Vous détruirez tous les lieux où les nations que vous allez chasser servent leurs dieux, sur les hautes montagnes, sur les collines, et sous tout arbre vert » (Deutéronome 12.2). Certes, la situation des Israélites qui prenaient possession d’un pays par la force militaire n’est pas la même que celle de l’Église qui cherche à convertir des populations par la prédication de l’Évangile de Christ. La leçon à tirer de l’exemple des Israélites, c’est qu’une rupture totale d’avec la religion païenne est nécessaire. Le mélange des anciennes pratiques et de la nouvelle foi n’est pas du tout souhaitable. Plus loin dans le même chapitre, Dieu dit au sujet des nations païennes de Canaan :

« Garde-toi de te laisser prendre au piège en les imitant, après qu’elles auront été détruites de devant toi. Garde-toi de t’informer de leurs dieux et de dire : Comment ces nations servaient-elles leurs dieux ? Moi aussi, je veux faire de même. Tu n’agiras pas ainsi à l’égard de l’Éternel, ton Dieu ; car elles servaient leurs dieux en faisant toutes les abominations qui sont odieuses à l’Éternel… Vous observerez et vous mettrez en pratique toutes les choses que je vous ordonne ; vous n’y ajouterez rien, et vous n’en retrancherez rien. » (Deutéronome 12.30-32)

Encore nous voyons le même principe : Dieu, dans sa Parole, fournit aux hommes toutes les instructions nécessaires pour le servir de façon acceptable à ses yeux. Il n’y a pas besoin de rechercher auprès des autres religions des pratiques et des ordonnances pour compléter ce que Jésus et ses apôtres nous ont laissé dans le Nouveau Testament. Au lieu d’enrichir la vraie religion, nous risquerions de rendre notre culte inutile.

Une question de choix personnel ?

Certains chrétiens se disent que la question des jours saints relève du domaine de la liberté personnelle. Après tout, l’apôtre Paul n’a-t-il pas écrit en Romains 14.5 : « Tel fait une distinction entre les jours ; tel autre les estime tous égaux. Que chacun ait en son esprit une pleine conviction » ?

Si nous ne plaçons pas ce verset dans son contexte, nous risquons de semer de la confusion. En effet, tous les jours ne sont pas pareils si un jour de la semaine est désigné comme « le jour du Seigneur » (Apocalypse 1.10). Tous les jours ne sont pas identiques pour le chrétien si un jour est précisé pour certains actes d’adoration : « Pour ce qui concerne la collecte en faveur des saints… que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette à part… » (1 Corinthiens 16.1,2) ; « Le premier jour de la semaine, nous étions réunis pour rompre le pain » (Actes 20.7). On peut ajouter que Paul ne semble pas considérer l’observance des jours saints comme un sujet d’indifférence quand il écrit aux Galates : « Vous observez les jours, les mois, les temps et les années ! Je crains d’avoir inutilement travaillé pour vous » (Galates 4.10,11).

Un regard attentif au contexte de Romains 14 révèle que Paul ne parle ni des fêtes « chrétiennes » telles que Noël et Pâques (qui n’existaient même pas à son époque), ni de dimanche comme jour d’adoration des chrétiens, ni de fête quelconque qui serait célébrée de façon collective dans les assemblées. Le scénario le plus probable est que certains chrétiens d’origine juive continuaient d’observer dans leurs vies privées certains aspects de la loi mosaïque, bien qu’ils aient été dégagés de cette loi. (L’apôtre Pierre, par exemple, n’avait rien mangé « d’impur » plusieurs années après que la loi qui imposait ces restrictions alimentaires avait été clouée à la croix de Christ – Actes 10.14; Colossiens 2.14-17.) Un chrétien qui comprenait qu’il n’avait plus besoin de se conformer aux lois alimentaires ou de rester à la maison le jour du sabbat ne devait pas mépriser son frère ou l’influencer à violer sa conscience. Et le chrétien juif qui continuait de garder de tels préceptes ne devait pas juger son frère qui, conformément à l’Évangile, les avait mis de côté.

Si ce chapitre s’applique à la question de Noël, ce n’est pas dans le sens d’autoriser l’introduction de fêtes religieuses dans la vie de l’Église selon la fantaisie des hommes, sans qu’elles soient autorisées par la Parole de Dieu. C’est plutôt dans ce sens : si un chrétien, à son propre niveau personnel, choisit de consacrer un jour pour se rappeler et marquer d’une manière particulière la naissance de Christ (ou tout autre événement biblique), il peut bien le faire ; les autres n’ont pas besoin de le juger. Mais qu’il se garde d’imposer aux autres ce qui n’est qu’un principe personnel que Dieu n’a nulle part recommandé aux hommes.

De nombreux chrétiens traitent Noël comme une fête familiale ou nationale. Ils profitent du jour de repos offert par leurs employeurs pour se retrouver en famille ou avec des amis. Ils mangent un bon repas et échangent des cadeaux. Ils participent à certaines activités de la saison, comme font de nombreuses personnes qui ne sont pas du tout religieuses. Ils ont le droit de faire ainsi s’ils le veulent, sans être jugés. Mais ils n’enseignent pas à leurs enfants que tout cela est pour l’anniversaire de Jésus, et ils n’introduisent pas dans leurs assemblées une fête qui n’a tout simplement rien à voir avec la volonté de Dieu pour son peuple.

B. B.
(Dans Vol. 12, No. 1)

« Toutes les Églises du Christ vous saluent. » Romains 16.16

On estime qu’il y a actuellement plus de 30 000 assemblées locales qui s’identifient comme des Églises du Christ. Quelques-unes ont plusieurs milliers de membres ; d’autres n’ont qu’une poignée de fidèles. Elles se trouvent dans plus de 150 pays partout dans le monde, mais dans beaucoup d’endroits elles ne sont pas bien connues. Ce numéro de Chemin de Vérité cherche donc à vous fournir des explications utiles concernant qui nous sommes et en quoi nous sommes différents des autres. Bien sûr, il y a de nombreuses ressemblances entre l’Église du Christ et les Églises que vous connaissez peut-être mieux. Par exemple, nous croyons en Dieu et à la Bible ; nous croyons que Jésus-Christ est le Fils de Dieu, qu’il est mort pour nos péchés et ressuscité d’entre les morts ; nous nous réunissons chaque dimanche pour prier, pour louer Dieu, pour écouter sa parole. Mais, de plusieurs manières, nous sommes distinctifs, différents de la plupart des groupes religieux que vous avez rencontrés.

Différences remarquées lors de la première visite

Quand les gens assistent pour la première fois au culte d’une Église du Christ, ils sont généralement frappés par plusieurs choses.

D’abord il y a le fait que nous n’employons pas d’instruments de musique dans notre adoration – ni tam-tams, ni piano, ni guitare, ni autre instrument. Nous aimons chanter, que nous le fassions bien ou pas. Mais que ce soit une assemblée de cinq personnes ou de 5 000 personnes, nos chants sont « a cappella », c’est-à-dire de la musique vocale, sans instruments. En effet, le Nouveau Testament nous recommande de chanter pour louer Dieu et nous exhorter les uns les autres. Éphésiens 5.19 dit : « Entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur. » Colossiens 3.16 parle dans le même sens : « Que la parole de Christ habite parmi vous abondamment ; instruisez-vous, et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs sous l’inspiration de la grâce. » Hébreux 13.15 dit : « Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire, le fruit de lèvres qui confessent son nom. »

Comme vous le voyez dans ces passages, l’accent devrait être mis sur le sens des paroles que nous chantons. Puisque rien dans la Bible ne recommande aux chrétiens d’employer des instruments de musique pour louer Dieu, nous ne prenons pas la liberté de les ajouter. Il est vrai que les instruments étaient employés par les Juifs dans leur temple à Jérusalem, mais pour ce qui concerne les premiers chrétiens, et la Bible et l’histoire s’accordent pour dire qu’ils chantaient sans accompagnement instrumental.

Une autre différence que les visiteurs, surtout en Afrique, tendent à remarquer quand ils adorent avec nous pour la première fois est que notre adoration se passe dans le calme et l’ordre. Les gens ne sont pas toujours favorables à cette différence. Ils sont habitués à trouver dans d’autres Églises une certaine ambiance de fête où « ça bouge » et « ça danse ». Ils s’attendent à ce que, au moment de la prière, tout le monde se mette à parler à la fois, à haute voix. D’autres sont en train de crier ; d’autres parlent de façon incompréhensible ; d’autres tombent en transe. Ne sachant pas vraiment comment l’Esprit de Dieu se manifeste, ceux qui sont habitués à ces choses pensent à tort que l’Esprit n’est pas parmi nous, puisque personne parmi nous n’agit de cette manière.

Mais en fait, une autre façon de faire reflète mieux la nature de Dieu et la présence de son Esprit. En 1 Corinthiens 14.33, l’apôtre Paul écrit : « Car Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix. » Il dit au verset 40 du même chapitre, pour conclure un passage où il donne des instructions très précises concernant les cultes chrétiens : « Que tout se fasse avec bienséance et avec ordre. » Quelles instructions avait-il données ? Il dit aux versets 27 et 28 : « En est-il qui parlent en langue ? Que deux ou trois au plus parlent, chacun à son tour, et que quelqu’un interprète ; s’il n’y a point d’interprète, qu’on se taise dans l’Église. » Une personne à la fois devait parler. Ensuite il parle de ceux qui donnaient des messages par inspiration, et il donne la même règle : « Si un autre qui est assis a une révélation, que le premier se taise. Car vous pouvez tous prophétiser successivement, afin que tous soient instruits et que tous soient exhortés » (vs. 29-31). Même les prières lors du culte suivaient cette règle afin que l’assistance entière soit édifiée. Aux versets 16,17 on voit clairement qu’une personne élevait la voix pour parler à Dieu au nom de l’Église ; les autres écoutaient et disaient « amen » pour exprimer leur accord avec celui qui les avait tous conduits en prière. Tout était donc « avec bienséance et avec ordre ».

Une autre différence par rapport à beaucoup d’Églises de nos jours est que dans les Églises du Christ, les femmes ne prennent pas la parole dans l’adoration pour s’adresser à l’assemblée. Elles ne deviennent pas pasteurs ou prédicateurs. Ce n’est pas pour dire qu’elles n’ont pas de service à rendre dans l’Église. Loin de là ! Elles servent Dieu de beaucoup de manières. Nous avons des sœurs qui font autant pour le Seigneur que quiconque parmi nous. Que ce soit la bienfaisance, l’évangélisation, l’enseignement des femmes et des enfants, ou bien d’autres services, ces sœurs n’ont jamais cessé de travailler pour Dieu. Mais elles ne prêchent pas devant l’Église, elles ne conduisent pas les hommes en prière, et elles cherchent à respecter la place que Dieu a désignée pour les femmes. En effet, ce n’est pas nous, c’est la Bible qui dit, en 1 Corinthiens 14.34 : « Comme dans toutes les Églises des saints, que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d’y parler ; mais qu’elles soient soumises, selon que le dit aussi la loi. » 1 Timothée 2.12 contient le même enseignement : « Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre de l’autorité sur l’homme ; mais elle doit demeurer dans le silence. »

D’autres remarquent une certaine égalité parmi tous les membres. Personne parmi nous ne porte un titre d’honneur tel que Père, Pasteur ou Révérend. Nous gardons à l’esprit que Jésus lui-même a enseigné en Matthieu 23.9-12 : « N’appelez personne sur la terre votre père ; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. Ne vous faites pas appeler directeurs ; car un seul est votre Directeur, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque s’abaissera sera élevé. » Non seulement nous ne portons pas de titres d’honneur, mais quand nous employons des expressions bibliques telles que « pasteur » ou « évêque », nous les réservons pour ceux qui sont qualifiés selon les critères donnés dans les Écritures, en 1 Timothée 3 et Tite 1. Les conducteurs spirituels d’une assemblée sont choisis par les autres membres. L’assemblée doit évaluer l’enseignement des hommes qu’elle choisirait – sont-ils dans la bonne doctrine ? Elle doit considérer leur caractère – est-ce qu’ils peuvent être des modèles à suivre pour les chrétiens ? Elle doit prendre en compte leur vie familiale – pour être pasteur on doit avoir une femme et des enfants qui sont chrétiens – arrivent-ils à bien les diriger ? Ont-ils l’amour des âmes ou bien est-ce que leur souci principal est leur propre intérêt matériel ? Dans les Églises du Christ, un homme ne se lève pas pour dire qu’il est pasteur parce qu’il pense que Dieu l’a appelé ou parce qu’il a suivi une formation. Et même quand des hommes sont désignés comme pasteurs dans une assemblée, le mot « pasteur » n’est pas un titre qu’ils portent, mais un rôle qu’ils doivent jouer, celui de bergers qui veillent sur les brebis.

Différences qu’on voit avec le temps

Le fait que nous n’employons pas d’instruments de musique, que nous ne prions pas dans le bruit et le désordre, que les femmes ne dirigent pas, et que personne parmi nous ne se fait appeler « mon Pasteur » ou « mon Père », tout cela peut se remarquer lors d’une première visite dans nos assemblées. Mais si vous continuez de nous fréquenter, vous remarquerez d’autres différences.

Par exemple, nous prenons le repas du Seigneur tous les dimanches plutôt qu’une seule fois dans le mois, le trimestre ou l’année. Selon le livre des Actes, les premiers chrétiens persévéraient dans la fraction du pain, le repas du Seigneur (Actes 2.42). Le but de leur réunion chaque premier jour de la semaine était de rompre le pain en mémoire de la mort du Seigneur Jésus pour les péchés de chacun de nous (Actes 20.7; 1 Corinthiens 11.20-22). Nous suivons la même pratique.

Pour ce qui est du financement de l’œuvre de l’Église, vous trouverez une absence de méthodes, si communes ailleurs, pour contraindre les membres à donner. Chaque dimanche, chacun donne (1 Corinthiens 16.1,2) généreusement (Romains 12.8), selon ses moyens (Actes 11.29), « comme il a résolu en son cœur » (2 Corinthiens 9.7). On ne parle pas de « payer » la dîme ou un denier de culte, de cotiser tel montant par tête, ou de faire des collectes tout au long de la semaine quand on se réunit pour des études bibliques ou la prière.

Vous remarquerez aussi que nous n’avons pas de siège, pas d’Église mère, pas de hiérarchie. Il n’y a pas d’organisation missionnaire distincte de l’Église. Il n’y a que des assemblées locales dans les différents villages, villes et quartiers. Chaque assemblée est autonome, responsable directement au Seigneur. Elle choisit ses propres enseignants, elle décide comment utiliser l’argent que les membres contribuent, elle détermine son propre programme de travail. Tant que ces différentes assemblées restent dans la vérité de l’enseignement biblique, elles sont attachées les unes aux autres par des liens de communion fraternelle. Elles sont libres de coopérer ensemble volontairement pour répandre la bonne nouvelle, mais elles ne reconnaissent pas d’autre structure d’organisation. Et tout cela est parce qu’elles suivent un modèle qui se trouve dans le Nouveau Testament.

Vous verrez aussi que ce que nous faisons et enseignons à l’égard du baptême est différent des pratiques et doctrines des autres communautés. Nous baptisons par immersion ; il y a beaucoup d’Églises qui font cela. Par contre, nous croyons que le baptême est, selon la Bible, une condition qu’il faut remplir pour être sauvé, pour devenir enfant de Dieu, pour recevoir le pardon des péchés. Jésus dit en Marc 16.16 : « Celui qui croira ET qui sera baptisé sera sauvé. » L’apôtre Pierre a prêché le jour de la Pentecôte : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit » (Actes 2.38). Ananias dit à Saul de Tarse en Actes 22.16 : « Et maintenant, que tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur. » Paul dit aux Galates : « Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ » (Galates 3.7). Bien d’autres versets parlent dans le même sens. Nous prêchons donc que pour être sauvé et ajouté par Dieu à son Église, l’homme doit écouter la bonne nouvelle de la mort, l’enterrement et la résurrection de Jésus, il doit croire de tout son cœur que Jésus est le Fils de Dieu, il doit se repentir de ses péchés, il doit dire aux autres qu’il croit en Jésus, et il doit être baptisé dans le but de recevoir le pardon.

Afin de nous conformer aux exemples bibliques de conversion, nous n’ajoutons pas de conditions au baptême que Dieu n’a pas fixées : c’est-à-dire, nous n’imposons pas de catéchisme ou cours de baptême à suivre pendant des mois ou des années, et nous n’imposons pas un certain temps d’observation avant d’accepter de baptiser quelqu’un qui croit à l’Évangile et qui se repent. Il y a parmi nous des gens qui, comme le geôlier philippien en Actes 16, ont été baptisés au milieu de la nuit parce qu’ils ne voulaient pas rester dans leurs péchés jusqu’au lendemain. Là encore, c’est quelque chose qu’on n’a pas l’habitude de voir dans les autres Églises. Ce n’est pas simplement une question de goût. Nous croyons que le salut éternel de chaque personne est en jeu.

Pourquoi ces différences ?

Alors, pourquoi sommes-nous différents sur ces points et plusieurs autres ? Le principe qui explique ces différences est évoqué par une question que les chefs des Juifs ont adressée à Jésus : « Par quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t’a donné l’autorité de les faire ? » (Marc 11.28). Voilà une question que chacun doit se poser concernant ce qu’il fait dans la religion. Dans sa réponse, Jésus a identifié les deux seules réponses possibles : soit notre autorité vient de Dieu, soit elle vient des hommes. Soit nous faisons ce que Dieu exige, soit nous suivons des commandements d’hommes.

Comment donc Dieu nous fait-il savoir sa volonté aujourd’hui ?

Disons d’abord que c’est par la Bible seule que Dieu fait connaître aux hommes ce qu’ils doivent faire. Elle est une révélation complète. Selon 2 Timothée 3.16,17, « Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. » La parole de Dieu est donnée pour que nous soyons accomplis ou mûrs, complètement formés, et aptes ou préparés pour faire tout ce que Dieu veut. Cette parole « ne passera pas » et n’a pas besoin d’être modifiée. Jude 3 dit que la foi chrétienne « a été transmise aux saints une fois pour toutes ». Galates 1.8 prononce une malédiction sur quiconque annonce un évangile s’écartant de celui que Paul et les autres apôtres prêchaient. L’apôtre Jean déclare en 2 Jean 9 que quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu. Ni les soi-disant prophètes modernes ni les traditions des différentes Églises n’ont rien à ajouter à ce qu’enseigne la Bible.

Précisons ensuite ceci : bien que toute la Bible soit la parole de Dieu, c’est le Nouveau Testament qui contient l’alliance entre Dieu et les hommes qui est actuellement en vigueur. La Bible dit en Hébreux 8.6,7 que Jésus « est le médiateur d’une alliance plus excellente, qui a été établie sur de meilleures promesses. En effet, si la première alliance avait été sans défaut, il n’aurait pas été question de la remplacer par une seconde. » Puisque l’ancienne alliance (l’Ancien Testament) a été, selon Colossiens 2.14, clouée à la croix de Christ, personne ne doit juger son prochain pour des questions telles que les sabbats et les lois alimentaires qui ne sont pas reprises dans le Nouveau Testament, car « c’était l’ombre des choses à venir, mais le corps est en Christ » (Colossiens 2.17). Jésus dit que la parole que lui-même a prononcée, c’est elle qui nous jugera au dernier jour (Jean 12.48).

Précisons enfin, en ce qui concerne l’autorité, que ce qui est autorisé est autorisé ; ce qui n’est pas autorisé est défendu. Quand le médecin vous fait une ordonnance, le pharmacien est autorisé de vous dispenser les médicaments que le médecin a ordonnés. Le docteur n’a pas besoin de citer tout ce que le pharmacien ne doit pas vous servir. Quand vous envoyez votre enfant à la boutique pour payer deux bouteilles de Fanta, il n’a pas le droit de payer aussi des bonbons et un jouet pour lui-même. Vous n’avez pas besoin de lui dire tout ce qu’il ne doit pas payer. Vous lui avez dit ce que vous voulez, et cela suffit.

Pareillement, Dieu nous dit dans sa parole ce qu’il veut que nous fassions dans son service. Il n’a pas besoin de défendre explicitement tout ce qu’il ne veut pas (Héb. 7.14; Lév. 10.1-3; Actes 15.24). Quand il dit que le repas du Seigneur se fait avec du pain et du « fruit de la vigne » (vin ou jus de raisin), il n’a pas besoin de spécifier que l’on ne doit pas ajouter du poulet rôti et des pommes frites à la table du Seigneur. Nous savons que cela n’est pas autorisé. Quand il dit de chanter, il n’a pas besoin de nous dire qu’il ne faut pas ajouter à nos cantiques des instruments de musique. Nous savons que cela n’a pas été autorisé.

Quand on respecte l’autorité de la Bible, on cherche à parler là où la Bible parle et à se taire là où elle se tait (Apocalypse 22.18,19). On veut être en mesure de montrer bibliquement pourquoi l’on croit ce que l’on croit et fait ce que l’on fait. On se garde d’accepter des pratiques qui n’ont pas de soutien dans le Nouveau Testament. Voilà pourquoi, même en ce qui concerne les noms que nous portons, nous n’acceptons pas d’étiquettes comme « protestant », « évangélique », ou « catholique ». Nous nous considérons comme des « chrétiens », tout court, comme l’étaient Pierre, Paul, Jean et tous les premiers disciples.

Conclusion

Le Seigneur ne jugera aucun groupe religieux sur le nombre de ses membres, la beauté et la taille de son lieu de prière, ou tout autre critère humain. C’est sa parole qui nous jugera. Au dernier jour il faudra avoir fait la volonté de Dieu, cette volonté qui est expliquée dans le Nouveau Testament.

Le Nouveau Testament ne parle pas de dénominations. Nous ne voulons pas en être une. La Bible parle d’une Église que Jésus a fondée (Matt. 16.18). Notre but est donc d’être, non pas une dénomination ou « nouvelle Église », mais la même Église que celle dont nous lisons dans la parole de Dieu, l’Église à laquelle le Seigneur ajoutait ceux qui étaient sauvés (Actes 2.47). Nous voulons nous soumettre humblement à sa parole et « faire tout d’après le modèle » qu’elle contient (Hébreux 8.5).

B. B.
(Dans Vol. 8, No. 4)

Qui règne sur le monde?

Les hommes sont loin d’être tous d’accord sur la question de qui règne sur ce monde dans lequel nous vivons. Tandis que les uns affirment avec confiance que Jésus règne, d’autres ne sont pas convaincus. Parfois cela se manifeste dans leurs doctrines. Par exemple, certaines dénominations enseignent que Jésus ne régnera qu’à son retour. Pour ces personnes, le fait qu’il y a encore des souffrances et de l’injustice prouve que ce n’est pas le Seigneur qui règne actuellement.

Parfois le doute que Jésus règne se manifeste dans la crainte et dans la tentation de se tourner vers d’autres puissances pour résoudre ses problèmes. Ceux qui ne croient pas que Dieu règne sur le monde en Jésus-Christ ont souvent peur d’être les victimes des sorciers, des mauvais sorts, des ancêtres, des démons. Pour se protéger, ils cherchent une puissance. Si l’on ne croit pas que la puissance de Jésus soit disponible, on risque de mettre sa confiance dans la magie ou d’autres pratiques animistes.

Selon Satan lui-même, la puissance et la gloire de tous les royaumes lui appartiennent. Il dit : « Elle m’a été donnée, et je la donne à qui je veux » (Luc 4.5,6). En plus, Jésus l’a, à plusieurs reprises, appelé par le titre « le prince de ce monde » (Jean 12.31; 14.30; 16.11). L’apôtre Paul aussi l’appelle « le dieu de ce siècle » (2 Corinthiens 4.4) et « le prince de la puissance de l’air » (Éphésiens 2.2). Règne-t-il réellement sur notre monde en tant que « prince » ?

Nous chantons à Dieu : « Toi qui disposes de toutes choses et nous les donnes chaque jour… » Ou encore : « Avant son retour, glorifions-le ; c’est Jésus qui est le roi. » Mais qu’en est-il ? Est-ce Satan ou Dieu qui dispose de toutes choses ? Est-ce Satan ou Jésus qui a droit au titre de Prince et Roi ? Qui règne sur le monde ?

I. Dieu a l’autorité sur les nations pour établir des rois et les enlever du pouvoir.

Selon l’apôtre Paul, Dieu gouverne dans les affaires de tous les hommes et de leurs royaumes, « ayant déterminé la durée des temps et les bornes de leurs demeures » (Actes 17.26).

Le prophète Daniel a beaucoup insisté sur cette activité de Dieu dans le monde. Il dit :

« Béni soit le nom de Dieu, d’éternité en éternité ! […] C’est lui qui change les temps et les circonstances, qui renverse et qui établit les rois […] Le Très-Haut domine sur le règne des hommes, il le donne à qui il lui plaît, et il y élève le plus vil des hommes. » (Daniel 2.20,21; 4.17)

En parlant à Nebuchadnetsar, le grand roi babylonien, Daniel dit :

« Ô roi, tu es le roi des rois, car le Dieu des cieux t’a donné l’empire, la puissance, la force, et la gloire ; il a remis entre tes mains […] les enfants des hommes, les bêtes des champs et les oiseaux du ciel, et il t’a fait dominer sur eux tous. » (Daniel 2.37,38)

Il est vrai qu’en se basant uniquement sur les apparences, on ne dirait pas toujours que c’est Dieu qui ait exalté tel peuple ou tel roi. Même les peuples et les rois en question ne reconnaissent pas toujours Dieu. Ce fut le cas de l’Empire assyrien que Dieu a employé pour punir son peuple Israël. Par le prophète Ésaïe, Dieu a déclaré :

« Malheur à l’Assyrien, verge de ma colère ! […] Je l’ai lâché contre une nation impie, je l’ai fait marcher contre le peuple de mon courroux, pour qu’il se livre au pillage et fasse du butin […] Mais il n’en juge pas ainsi, et ce n’est pas là la pensée de son cœur ; il ne songe qu’à détruire […] Mais, quand le Seigneur aura accompli toute son œuvre sur la montagne de Sion et à Jérusalem, je punirai le roi d’Assyrie pour le fruit de son cœur orgueilleux […] Car il dit : C’est par la force de ma main que j’ai agi, c’est par ma sagesse, car je suis intelligent. » (Ésaïe 10.5-7,12,13)

En Romains 13.1 le Nouveau Testament aussi soutient l’idée que c’est Dieu qui met des hommes au pouvoir :

« Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures ; car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées de Dieu. »

Que les rois et les gouvernements le sachent ou pas, c’est Dieu qui les exalte au pouvoir, et c’est Dieu qui les enlève de leurs positions d’autorité.

II. La richesse et la gloire des royaumes appartiennent à Dieu.

Au temps du roi David, le peuple et le roi ont fait de riches offrandes volontaires pour la construction du temple de l’Éternel. Ils ont reconnu, pourtant, que si Dieu ne les avait pas bénis, ils n’auraient pas eu de quoi lui offrir en retour. À cette occasion David pria ainsi :

« À toi, Éternel, la grandeur, la force et la magnificence, l’éternité et la gloire, car tout ce qui est au ciel et sur la terre t’appartient […] C’est de toi que viennent la richesse et la gloire, c’est toi qui domines sur tout. » (1 Chroniques 29.11,12)

Beaucoup plus tard les Juifs construisaient un autre temple pour remplacer le premier qui avait été démoli par les Babyloniens. Cette deuxième maison de Dieu commença de manière beaucoup plus modeste. Mais par le prophète Aggée, Dieu rassura son peuple que ce temple aussi serait magnifique. Ayant à sa disposition toutes les richesses des nations, Dieu était capable de le rendre glorieux.

« J’ébranlerai toutes les nations ; les trésors de toutes les nations viendront, et je remplirai de gloire cette maison, dit l’Éternel des armées. L’argent est à moi, et l’or est à moi, dit l’Éternel des armées. » (Aggée 2.7,8)

III. C’est Dieu qui dispense les bonnes choses dans la vie.

« Toute grâce excellente et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières, chez lequel il n’y a ni changement ni ombre de variation. » (Jacques 1.17)

« [Dieu] donne à tous la vie, la respiration, et toutes choses. » (Actes 17.25)

« Recommande aux riches du présent siècle de ne pas être orgueilleux, et de ne pas mettre leur espérance dans des richesses incertaines, mais de la mettre en Dieu, qui nous donne avec abondance toutes choses pour que nous en jouissions. » (1 Timothée 6.17)

Il est vrai qu’uniquement ceux qui cherchent premièrement le royaume et la justice de Dieu ont sa promesse que les nécessités de la vie leur seront données (Matt. 6.33). Mais il est aussi vrai que Dieu n’accorde pas ses bénédictions dans ce monde aux seuls justes. « Il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes » (Matt. 5.45). Le fait qu’on jouit des bénédictions temporelles n’est pas une preuve de la faveur de Dieu. Ce qu’il faut reconnaître est que c’est Dieu qui nous donne ce qui est bien, que nous en soyons dignes ou pas. C’est cette vérité que la nation d’Israël au temps d’Osée ne reconnaissait pas. Dieu dit à son sujet : « Elle n’a pas reconnu que c’était moi qui lui donnais le blé, le moût et l’huile ; et l’on a consacré à Baal l’argent et l’or que je lui prodiguais » (Osée 2.10).

(Avant de continuer, faisons une distinction entre la prospérité accordée par Dieu dans sa bonté, et la richesse obtenue injustement par le vol, l’oppression, ou la fraude. Au lieu de dire que Dieu « donne » l’argent à celui qui le vole, disons que Dieu lui permet de l’obtenir, mais qu’il l’appellera en jugement pour ses mauvais actes. Ajoutons que Dieu est capable d’enlever à l’injuste ce qu’il a obtenu et de le donner à l’homme qui lui plaît – Ps. 127.1,2; Eccl. 5.12,13).

IV. C’est Dieu qui place des limites sur Satan.

Nous ne nions pas ici toute activité de Satan dans le monde. Mais la rébellion de Satan et de ses anges n’enlève rien à la souveraineté de Dieu. Satan ne peut faire que ce qui lui est permis par Dieu.

Un exemple très clair nous est donné dans le livre de Job. Satan avait mis en doute l’intégrité de Job, un serviteur fidèle de Dieu. Il prétendit que Job était un homme juste seulement par intérêt matériel. Il affirmait que Job maudirait Dieu en face si Dieu le laissait souffrir. Pour prouver donc l’intégrité de Job, Dieu permit à Satan premièrement de lui enlever sa famille et tous ses biens. Mais c’est Dieu qui fixa les limites : « L’Éternel dit à Satan : Voici, tout ce qui lui appartient, je te le livre ; seulement, ne porte pas la main sur lui » (Job 1.12). Plus tard, Satan demanda le droit d’aller plus loin, et de mettre la main sur Job. Dieu permit alors à Satan de lui enlever sa santé. Mais encore, ce fut Dieu qui définit les limites que Satan ne devait pas dépasser. « Voici, je te le livre : seulement, épargne sa vie » (Job 2.6).

En ce qui concerne ses enfants aujourd’hui, Dieu continue de limiter l’action de Satan. Paul dit en 1 Corinthiens 10.13 : « Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces. »

V. Dieu a remis toute autorité, non à Satan, mais à Jésus.

« Jésus, s’étant approché, leur parla ainsi : Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. » (Matthieu 28.18)

Ayant parlé de l’infinie grandeur de la puissance de Dieu, Paul dit que Dieu

« … l’a déployée en Christ, en le ressuscitant des morts, et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, et toute dignité, et de tout nom qui se peut nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. Il a tout mis sous ses pieds. » (Éph. 1.20-22)

Un roi s’assoit sur son trône pour juger, pour faire un décret, pour recevoir des ambassadeurs, bref, pour exercer son règne. Dans ce passage, comme dans plusieurs autres où il est dit que le Christ s’est « assis » (Actes 2.34-36; Col. 3.1; Héb. 1.3; 10.12), Jésus est présenté comme assis parce qu’il règne déjà. Il « est à la droite de Dieu, depuis qu’il est allé au ciel, et que les anges, les autorités, et les puissances lui ont été soumis » (1 Pi. 3.22). Jésus est maintenant « le prince des rois de la terre » (Apoc. 1.5; cf. 2.26,27).

Conclusion

Malgré le péché qui existe, la Bible enseigne clairement que c’est Dieu qui a toujours régné sur le monde. C’est de lui que viennent le pouvoir, les richesses et la gloire. Et c’est à Jésus que le Père a donné l’autorité de disposer des nations et de donner leur gloire à qui il veut.

Que faire donc des prétentions de Satan, les promesses qu’il fit à Jésus ? Reconnaissons qu’il est menteur et le père du mensonge (Jean 8.44). Il promettait ce qui ne lui appartenait pas.

Et le titre de « prince de ce monde » que même Jésus lui attribua ? Pourquoi Jésus l’appela-t-il ainsi si Satan n’est pas prince ? Cette expression est sûrement employée dans le même sens que « le dieu de ce siècle » que nous trouvons en 2 Corinthiens 4.4. Il est appelé « dieu » seulement parce que des hommes le traitent comme s’il était Dieu. On lui donne, à tort, l’honneur qui est dû à Dieu seul. De même, ceux de ce monde perdu le suivent comme leur prince. Mais c’est un usurpateur, et il ne réussira pas. Sa rébellion sera écrasée, et lui avec tous ses partisans seront punis.

Et les apparences ? Il semble si souvent que l’injustice triomphe. Ce fait prouve-t-il que Jésus ne règne pas encore ? Si oui, l’existence du péché serait aussi la preuve que Dieu n’a jamais régné. Or, Psaume 29.10 dit le contraire : « L’Éternel était sur son trône lors du déluge ; l’Éternel sur son trône règne éternellement » – même lorsque l’iniquité des hommes avait atteint le point où « toutes les pensées de leur cœur se portaient chaque jour uniquement vers le mal » (Gen. 6.5).

Pourquoi Dieu permet-il que l’injustice existe ? D’abord on peut dire que Dieu est patient même avec les méchants, et il leur donne parfois du temps pour se repentir (2 Pierre 3.9). Parfois il permet les souffrances et les tentations afin d’éprouver ses serviteurs (1 Pierre 1.6,7). Mais d’autres fois il agit à la vue de tous pour exécuter la justice et punir les rebelles (Luc 19.41-44).

Ce n’est pas à nous de dire à Dieu comment il doit exercer son règne (Romains 9.20-23; 11.33-36). Mais reconnaissons que c’est bien lui qui règne et que Jésus est le Roi des rois.

B. B.
(Dans Vol. 4, No. 5)

L’autorité

Une grande majorité de ceux qui se disent chrétiens reconnaissent que la Bible est la parole de Dieu. Malgré les différences entre les Églises, elles se réclament toutes de la même Bible ; elles acceptent que la Bible a une certaine autorité. Néanmoins, pour beaucoup, la Bible ne constitue qu’une seule source d’autorité parmi plusieurs. Selon ces personnes, elle donne les réponses à certaines de nos questions religieuses, mais on peut trouver d’autres réponses auprès des prophètes modernes, de la tradition, des chefs religieux, ou de la conscience de l’individu.

Ces autorités font que les Églises différentes se contredisent sur beaucoup de points, et la personne qui cherche la simple vérité se trouve dans la confusion.

Et pourtant, la Bible dit clairement qu’elle doit être notre seule guide en matière de religion. Elle n’admet pas d’autorités rivales. La Bible nous offre des réponses sûres qui ne se contredisent pas. Elle nous ouvre ainsi le seul chemin vers l’unité de tous les croyants.

Pourquoi accepter la Bible comme notre seul guide ?

1. La Bible contient tout le conseil de Dieu.

Jésus promit à ses apôtres : « Quand le Consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité » (Jean 16.13). Plus tard, l’apôtre Paul affirma que l’enseignement apostolique contenait toute la volonté de Dieu pour les hommes. En effet, il rappela aux anciens de l’Église d’Éphèse : « Je vous ai annoncé tout le conseil de Dieu, sans en rien cacher » (Actes 20.27).

Ces enseignements ont été conservés dans le Nouveau Testament. Pierre dit pour sa part : « J’aurai soin qu’après mon départ [c’est-à-dire, sa mort], vous puissiez toujours vous souvenir de ces choses » (2 Pierre 1.15). Parce que nous avons toujours par la Bible accès aux enseignements du Seigneur et de ses apôtres, Dieu n’a pas besoin de révéler une deuxième fois sa volonté en ce qui concerne les hommes. Jude parla donc de « la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes » (Jude 3). L’ensemble des enseignements que nous croyons, c’est-à-dire « la foi », a été communiqué aux hommes du vivant des apôtres.

La Bible nous avertit à plusieurs reprises que son contenu ne doit pas être modifié. Galates 1.6-9 prononce une malédiction sur quiconque, homme ou ange, oserait altérer l’Évangile. Paul rappelle aux Corinthiens que par l’Évangile « vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain » (1 Cor. 15.2). Il est formellement interdit d’ajouter ou de retrancher quoi que ce soit de la Bible (Deutéronome 4.2; Proverbes 30.6; Apocalypse 22.18,19). Il ne faut donc pas « aller au-delà de ce qui est écrit » (1 Cor. 4.6).

Au vu de tous ces passages, les prophètes modernes n’ont pas de raison d’être. Il ne leur reste aucune révélation à nous donner de la part de Dieu. Nous avons dans la Bible « tout ce qui contribue à la vie et la piété » (2 Pierre 1.3).

2. La Bible est la parole de Dieu et non celle des hommes.

Les Thessaloniciens reconnurent ceci au sujet de la prédication des apôtres. « C’est pourquoi nous rendons continuellement grâces à Dieu de ce qu’en recevant la parole de Dieu, que nous vous avons fait entendre, vous l’avez reçue, non comme la parole des hommes, mais ainsi qu’elle est véritablement, comme la parole de Dieu » (1 Th. 2.13). Le contraste entre la parole humaine et la parole divine est souligné encore par Pierre : « Car ce n’est pas par une volonté d’homme qu’une prophétie a jamais été apportée, mais c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu » (2 Pierre 1.21). Pourquoi la Bible serait-elle notre seul guide ? Parce que « toute Écriture est inspirée de Dieu » (2 Tim. 3.16).

Ceci n’est pas le cas des traditions religieuses des hommes. La tradition est la transmission de doctrines, de coutumes, etc., pendant un long espace de temps, spécialement par la parole parlée et par l’exemple. Elle est souvent mise en contraste avec la parole écrite.

Pour les Juifs du temps de Jésus, la tradition avait autant de valeur et de force que les Écritures. En Matthieu 15.2 (et Marc 7.5) ils demandèrent à Jésus : « Pourquoi tes disciples transgressent-ils la tradition des anciens ? » Mais Jésus ne reconnaissait pas l’autorité des traditions. « Il leur répondit : Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu au profit de votre tradition ? » Il les accusa ensuite d’avoir rejeté le commandement de Dieu pour garder leurs traditions qu’ils avaient établies eux-mêmes (Marc 7.9,13). Nombreuses sont les doctrines et pratiques qui trouvent leur origine dans les traditions des hommes : le purgatoire, le baptême par aspersion, les tenues spéciales pour les dirigeants de l’Église, la prière aux « saints » et aux anges, les noms « catholique » et « protestant », et bien d’autres.

La Bible nous met en garde contre ceux qui se servent de la tradition pour justifier leurs enseignements. « Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ » (Colossiens 2.8). Un exemple tiré de l’Évangile de Jean nous montre pourquoi la tradition n’est pas digne de foi :

« Pierre, s’étant retourné, vit venir après eux le disciple que Jésus aimait, celui qui, pendant le souper, s’était penché sur la poitrine de Jésus, et avait dit : Seigneur, qui est celui qui te livre ? En le voyant, Pierre dit à Jésus : Et celui-ci, Seigneur, que lui arrivera-t-il ? Jésus lui dit : Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? Toi, suis-moi. Là-dessus, le bruit courut parmi les frères que ce disciple ne mourrait point. Cependant, Jésus n’avait pas dit à Pierre qu’il ne mourrait point, mais : Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? » (Jean 21.20-23)

Les faits sont facilement déformés quand ils sont transmis oralement d’une génération à l’autre. Les traditions des hommes évoluent et se transforment. Par contre, Jésus dit : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point » (Matthieu 24.35).

3. La Bible est un guide sûr ; la conscience de l’homme peut se tromper.

« Telle voie paraît droite à un homme, mais son issue, c’est la voie de la mort. » (Prov. 14.12)

« Celui qui a confiance dans son propre cœur est un insensé. » (Prov. 28.26)

« Je le sais, ô Éternel ! La voie de l’homme n’est pas dans son pouvoir ; ce n’est pas à l’homme, quand il marche, à diriger ses pas. » (Jérémie 10.23)

La conscience est très importante et nous devons toujours éviter de la violer, d’aller contre ce que nous dit notre conscience. « Tout ce qui n’est pas le produit d’une conviction est péché » (Romains 14.23). Si dans mon cœur je considère que tel acte est contraire à la volonté de Dieu, je ne dois pas commettre cet acte. Ce serait pour moi un péché, même si Dieu n’avait pas défendu l’action en question.

Mais la conscience est un guide valable seulement dans la mesure où elle a été formée par la vérité. L’apôtre Paul a dit en Actes 23.1 : « C’est en toute bonne conscience que je me suis conduit jusqu’à ce jour devant Dieu. » Pourtant, en parlant de sa vie avant de se convertir au Seigneur, il dit : « J’avais cru devoir agir vigoureusement contre le nom de Jésus de Nazareth. C’est ce que j’ai fait à Jérusalem. J’ai jeté en prison plusieurs des saints… et quand on les mettait à mort, je joignis mon suffrage à celui des autres. Je les ai souvent châtiés dans toutes les synagogues, et je les forçais à blasphémer » (Actes 26.9-11). Paul croyait rendre un service à Dieu. Il avait la conscience pure. Or, il avait tort.

De même, beaucoup de personnes vivant même avec une bonne conscience sont dans l’erreur. Ils ont confiance dans leur propre cœur, mais leur vie n’est pas conforme à la parole de Dieu.

En vérité, la Bible doit être le seul guide de tout chrétien. Disons avec l’auteur des Psaumes : « Ta parole est une lampe à mes pieds, et une lumière sur mon sentier » (Psaume 119.105). Demeurons dans cette parole. Alors nous serons vraiment les disciples de Jésus.

B. B.
(Dans Vol. 1, No. 2)