Écriture et tradition

L’article suivant consiste principalement en extraits de Once A Catholic, un livre écrit par Tony Coffey, ancien catholique irlandais. (Toutes les citations bibliques sont tirées de la Bible de Jérusalem.) Notez que ses observations sur la tradition s’appliquent à beaucoup de groupes religieux et non seulement à l’Église catholique.

B. B.


Des changements positifs

Depuis que le Pape Jean XXIII appela l’Église catholique Romaine à ouvrir les fenêtres et laisser entrer de l’air frais, un vent puissant a soufflé à travers cette Église, apportant beaucoup de changements dans une institution considérée comme étant stationnaire. Le temps était arrivé où l’Église immuable se transformerait. Les documents du Deuxième Concile du Vatican surgirent de cet environnement et reflétèrent le nouveau visage du Catholicisme. Les documents furent reçus avec enthousiasme par le monde catholique et avec approbation des autres traditions chrétiennes.

La papauté reçut également un nouveau visage. Dans toute sa longue histoire, la papauté n’a jamais joui d’une si grande visibilité. Le Pape ne reste plus dans les murs du Vatican ; parcourir le globe fait maintenant partie de ses devoirs. Le média accorde à la papauté la condition d’une célébrité. Les aspects honteux ou sinistres de son passé sont quasiment oubliés.

Le renouveau charismatique dans l’Église catholique a aussi contribué à la transformation de son image de marque. Quelles que soient les appréhensions que l’on puisse avoir à l’égard de ce mouvement, il faut reconnaître qu’il a produit des fruits positifs. Pour la toute première fois, les Écritures ont commencé à jouer un rôle indispensable dans la vie de nombreux catholiques.

Un problème fondamental demeure

Bien que les changements dans l’Église catholique aient été nombreux et favorables, le problème le plus fondamental n’a pas encore été résolu : le problème de l’autorité. Faut-il accepter les Écritures seules pour traiter toute question de foi et de pratique, ou bien faut-il, comme le prétend l’Église catholique, que les Écritures soient complétées par la tradition ? Il faut prendre une décision là-dessus, car il est impossible que toutes les deux positions soient correctes. Les siècles de tradition ont donné lieu à des doctrines inconnues de Jésus et ses apôtres.

Les catholiques acceptent l’autorité de leur Église en plus de celle des Écritures. Ils maintiennent que la plénitude de la Vérité n’est pas contenue dans les seules Écritures, mais dans les Écritures plus la tradition. Par « tradition » j’entends l’enseignement de l’Église catholique. Ce sont des enseignements dont l’origine n’est pas la Bible, mais qui ont évolué au cours des siècles et qui ont finalement été définis par l’Église comme dogmes (points fondamentaux de doctrine).

Cette idée se voit clairement dans la citation suivante, tirée de la Catéchisme de l’Église catholique (1992) :

« La Sainte Écriture est la parole de Dieu en tant que, sous l’inspiration de l’Esprit divin, elle est consignée par écrit… Quant à la Sainte Tradition, elle porte la parole de Dieu, confiée… aux apôtres, et la transmet intégralement à leurs successeurs… Il en résulte que l’Église à laquelle est confiée la transmission et l’interprétation de la Révélation, “ne tire pas de la seule Écriture Sainte sa certitude sur tous les points de la Révélation. C’est pourquoi l’une et l’autre doivent être reçues et vénérées avec égal sentiment d’amour et respect.” La charge d’interpréter de façon authentique la Parole de Dieu, écrite ou transmise, a été confiée au seul Magistère vivant de l’Église…, c’est-à-dire aux évêques en communion avec le successeur de Pierre, l’évêque de Rome. » (¶81,82,85)

Quant à moi, j’ai pris la décision de reconnaître les Écritures comme seule autorité dans la religion. Ce n’est pas l’Église, mais plutôt ce que dit la Bible qui détermine les limites de mes croyances.

Ceci n’a pas toujours été ma position. Les racines de mon héritage religieux sont bien dans le catholicisme, qui fit venir dans ma vie des bénédictions incontestables. Mais nous avons fini par nous séparer. Je me suis trouvé à un carrefour spirituel, et une décision s’imposait. Devais-je rejeter beaucoup de ce qu’on m’avait enseigné en tant que catholique, des enseignements qui n’étaient pas fondés sur la Bible, et baser ma foi plutôt sur l’Écriture seule ? Le chemin que j’avais besoin d’emprunter était clairement indiqué. « Moi, je suis la lumière du monde – dit Jésus ; Qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres… » (Jean 8.12). Si je me fiais totalement à Jésus et ne suivais que ce qu’il disait, comment pourrais-je me tromper ? Je commençai ainsi une nouvelle vie en tant que son disciple. Dès ce jour j’ai eu le désir de partager ma foi avec d’autres personnes. Voilà pourquoi j’écris aujourd’hui.

Faut-il parler des erreurs religieuses ?

Je crains que certains me voient comme n’étant pas au courant du climat œcuménique de notre temps. On considère que l’idée de réfuter les croyances d’autrui appartient au passé reculé. Comment faut-il répondre à une telle attitude ?

En fait, la vie et les enseignements de Jésus, même pendant son ministère, suscitaient de la polémique, mais il ne fuyait pas la controverse. Il était souvent en conflit avec l’établissement religieux ; il réfutait leurs croyances et condamnait leurs pratiques qui étaient fondées sur la tradition et n’avaient aucun rapport avec la parole de Dieu. Jésus avait-il tort de signaler leurs erreurs ? Bien sûr que non.

L’apôtre Paul avait-il tort de défendre l’Évangile qu’il voyait miné par des traditions religieuses ? Il employa un langage si fort pour dénoncer ceux qui prêchaient un autre évangile que beaucoup de personnes de nos jours l’auraient trouvé offensif :

« Eh bien ! si nous-mêmes, si un ange venu du ciel vous annonçait un évangile différent de celui que nous avons prêché, qu’il soit anathème ! (maudit). Nous l’avons déjà dit, et aujourd’hui je le répète : si quelqu’un vous annonce un évangile différent de celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème ! » (Galates 1.8,9)

Ce sont bien des paroles très fortes. Mais remercions Dieu pour des hommes comme Paul qui désirent plus défendre le message salvateur de Jésus que jouir de la faveur de l’établissement religieux.

L’attitude de Jésus à l’égard de l’Écriture

En naviguant la vie, nous devons, si nous voulons atteindre notre destination céleste, imiter l’attitude de Jésus à l’égard des Écritures. Jésus dit : « L’Écriture ne peut être récusée » (Jean 10.35). (Le mot récuser signifie, selon Le petit Larousse 2003, « ne pas admettre l’autorité de quelqu’un, la valeur de quelque chose dans une décision ».) Une déclaration si claire devrait décider pour tous les temps la question de l’autorité des Écritures. L’obéissance à ce que dit la Bible n’est pas facultative.

Selon l’éducation que j’avais reçue, je croyais à l’autorité de l’enseignement de l’Église catholique. Mais en lisant les quatre Évangiles, je fus constamment frappé en voyant que Jésus se référait uniquement à l’Écriture et jamais à la tradition quand il enseignait sur la foi et la moralité. C’était très différent de la pratique de l’Église catholique de faire appel aux enseignements des Papes, à leurs décrets et à la tradition, mais rarement à la Bible. J’ai raisonné que si Jésus n’acceptait que les Écritures, je ne pourrais pas me tromper en suivant son exemple.

Je vous prie de lire les exemples qui suivent pour voir comment Jésus traitait quelques-unes des questions les plus importantes de la vie. Dans chaque cas, il renvoie les gens à la parole écrite de Dieu.

Dans le premier des quatre exemples, un expert dans la Loi (juive) posa une question à Jésus. C’était la question la plus importante qu’un homme puisse poser : « Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Jésus lui demanda : « Dans la Loi, qu’y a-t-il écrit ? Comment lis-tu ? » (Luc 10.25,26). Je suis impressionné par le fait qu’il répond à une question concernant la vie éternelle en se référant, non pas à la tradition, mais aux Écritures.

Comment l’Église catholique répondrait-elle à la question que cet homme soumit à Jésus ? Chercherait-on la réponse dans les Écritures, ou bien ferait-on appel à une source additionnelle ? Ce ne serait pas aux Écritures, puisque l’Église catholique ne croit pas que toute la volonté de Dieu soit contenue dans les Écritures seules, mais que l’Écriture doit être complétée par l’enseignement de l’Église. Pourtant, je suis tout à fait persuadé que si l’on posait à Jésus la même question aujourd’hui, il ne dirait pas : « Vous devez écouter l’Église catholique. » Il nous renverrait plutôt aux Écritures, comme il le faisait toujours pendant son ministère sur la terre.

Un deuxième exemple se trouve dans une histoire que Jésus dit au sujet de deux hommes, un riche et un mendiant. Il arriva que tous les deux moururent. Le pauvre alla au paradis, et le riche se trouva aux tourments. Dans sa souffrance ce dernier plaida pour qu’on envoie quelqu’un auprès de sa famille pour l’avertir, de peur que ses frères ne finissent par subir le même sort que lui. Il fut informé que cela n’était pas nécessaire, car Dieu avait déjà pourvu les Écritures pour donner aux hommes la direction spirituelle dont ils avaient besoin. « Ils ont Moïse et les Prophètes ; qu’ils les écoutent » (Luc 16.29).

Cette histoire contient plusieurs leçons importantes, mais celle qui nous intéresse, c’est que le Seigneur croyait que les Écritures (Moïse et les Prophètes) étaient largement suffisantes pour montrer à l’être humain comment vivre pour Dieu. Jésus nous enseigne que les hommes peuvent éviter d’être perdus s’ils écoutent ce que Dieu nous dit dans les Écritures. Le problème n’est pas que Dieu ait été silencieux ; c’est que nous sommes de mauvais auditeurs.

Notre troisième exemple est tiré du récit de l’entretien de Jésus avec deux disciples sur la route d’Emmaüs, le jour même de sa résurrection. La mort du Christ avait enlevé toute joie et tout espoir du cœur de ces deux hommes. Mais ce soir-là, Jésus se révéla à leurs yeux, « et commençant par Moïse et parcourant tous les prophètes, il leur interpréta dans toutes les Écritures ce qui le concernait » (Luc 24.27). Quelle étude biblique merveilleuse cela devait être ! « Ils se dirent l’un à l’autre : Notre cœur n’était-il pas tout brûlant au-dedans de nous, quand il nous parlait en chemin, quand il nous expliquait les Écritures ? » (Luc 24.32). Au cours de cette discussion, Jésus aurait cité tous les textes majeurs de l’Ancien Testament qui se référaient à sa venue dans le monde et son œuvre de rédemption pour chacun de nous. Toutes ces grandes doctrines étaient contenues, non pas dans un corps de tradition pareil à celui que l’on retrouve dans l’Église catholique, mais dans les seules Écritures.

Finalement, Jésus dit à ses disciples avant son ascension : « Telles sont bien les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : il faut que s’accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la Loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes » (Luc 24.44). On ne peut pas trop insister dessus : Jésus est venu, non pour accomplir la tradition, mais pour accomplir seulement ce qui était écrit dans l’Écriture (Matthieu 7.17). Jésus pouvait se référer aux Écritures pour établir son identité et la nature de sa mission dans le monde. Il pouvait indiquer les écrits de Moïse, Ésaïe, Daniel, David, etc., et dire : « Le voici ; lisez pour vous-même. »

Étudier les prophéties concernant Jésus a convaincu beaucoup de gens que les Écritures sont bien de Dieu. Par exemple, comment les prophètes qui ont vécu des siècles avant la naissance de Jésus pouvaient-ils connaître tant de détails le concernant ? Comment savaient-ils qu’il serait né d’une vierge dans la ville de Bethléem ? Qu’il serait élevé à Nazareth ? Qu’il serait trahi pour trente pièces d’argent ? Comment savaient-ils qu’il serait crucifié entre deux brigands et qu’il ressusciterait d’entre les morts ? Une seule explication est possible : « Ce n’est pas d’une volonté humaine qu’est jamais venue une prophétie, c’est poussés par l’Esprit Saint que des hommes ont parlé de la part de Dieu » (2 Pierre 1.21). Ainsi les paroles de l’apôtre Paul : « Toute Écriture est inspirée de Dieu… » (2 Timothée 3.16).

Les enseignements de l’Église catholique ne pourraient jamais être reproduits à partir des Écritures seules, car de son propre aveu, une bonne partie de la croyance catholique est fondée sur la tradition et non sur l’Écriture. C’est un aveu auquel tout catholique devrait prêter très attention, car vous ne seriez jamais catholique si vous suiviez tout simplement les enseignements qui se trouvent dans la Bible.

L’Écriture, non pas la tradition, fait autorité en toute question de doctrine et de moralité. Jésus dit : « L’Écriture ne peut être récusée » (Jean 10.35).

Pourquoi les Juifs rejetèrent-ils Jésus ?

Je me suis souvent demandé pourquoi Jésus fut rejeté par un peuple si religieux qui croyait en Dieu. En plus, ils étudiaient beaucoup sa Parole – ils devaient reconnaître en Jésus le Sauveur promis. Jésus dit aux chefs religieux :

« Vous scrutez les Écritures parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle, et ce sont elles qui me rendent témoignage, et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie !… Si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, car c’est de moi qu’il a écrit. » (Jean 5.39,44,46)

Le problème c’est que leur religion se basait en grande partie sur la tradition plutôt que la parole de Dieu. Leurs traditions les aveuglaient et les empêchaient de reconnaître le message très clair de l’Écriture. Jésus n’était pas la sorte de Messie auquel ils s’attendaient. Leur déception n’était pas due à quelque chose que l’Écriture avait dit, mais à ce que disait leur tradition au sujet du Messie. Ainsi, on évaluait Jésus selon la tradition.

La loi du sabbat fut donnée aux Juifs pour commémorer leur délivrance de l’Égypte (Deutéronome 5.15). Ils devaient sanctifier ce jour en s’abstenant de travailler (Exode 20.8-11). Au cours des siècles, les enseignants juifs avaient dressé une longue liste d’activités qu’ils considéraient comme interdites ou permises le jour du sabbat, et on imposait ces règles détaillées au peuple. À cause de cela Jésus accusa les docteurs de la Loi de « charger les gens de fardeaux impossibles à porter » (Luc 11.46). Lorsque Jésus vint et qu’il opéra des miracles le jour du sabbat, les autorités juives le dénoncèrent comme un pécheur, un rebelle à l’égard de la loi de Dieu. Mais Jésus viola-t-il réellement le commandement de Dieu ? Certes non ! Il viola simplement des traditions faites par des hommes.

Un jour de sabbat Jésus guérit un homme aveugle-né. Certains des Juifs dirent alors à son sujet : « Il ne vient pas de Dieu, cet homme-là, puisqu’il n’observe pas le sabbat… Nous, c’est de Moïse que nous sommes disciples. Nous savons, nous, que Dieu a parlé à Moïse ; mais celui-là, nous ne savons pas d’où il est » (Jean 9.16,28,29). L’homme qui avait été guéri leur répondit : « C’est bien là l’étonnant : que vous ne sachiez pas d’où il est, et qu’il m’ait ouvert les yeux… Jamais on n’a ouï dire que quelqu’un ait ouvert les yeux d’un aveugle-né. Si cet homme ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire » (Jean 9.30,32,33). Ils lui répondirent : « De naissance tu n’es que péché et tu nous fais la leçon ! Et ils le jetèrent dehors ! » Excommunié !

Qu’est-ce qui les empêchait de voir que Jésus était de Dieu ? Ils étaient aveuglés par leurs propres traditions de sorte qu’ils ne puissent pas admettre la possibilité qu’ils aient tort. Une fois que l’on abandonne l’Écriture comme règle, on se retrouve sur une pente glissante. Quand on ne reconnaît plus l’autorité de l’Écriture, on a beau l’étudier ; cela ne profite pas.

J’ai vu comment cela se passe, et combien les propos de Jésus sont pertinents pour notre époque. Dans mon travail d’évangéliste, je me suis souvent entretenu sur les Écritures avec des prêtres catholiques. Je me rappelle plusieurs occasions où nous avons discuté des merveilles de la croix du Christ et ce qu’elle représente pour nous – à savoir, que dans sa mort, Jésus a pleinement payé le prix de nos péchés, qu’il a subi la peine que nous avions méritée ; par conséquent, nous sommes libérés : « Il n’y a donc plus maintenant de condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus » (Romains 8.1). Jusqu’à ce point, nous étions toujours d’accord. Puis, je demandais : « Étant donné que la mort de Jésus nous purifie de toute iniquité (1 Jean 1.7; Hébreux 7.25; 10.14; etc.), quel besoin y a-t-il du Purgatoire ? » [Pour les lecteurs qui ne connaissent pas ce mot, voici l’explication fournie dans le Catéchisme de l’Église catholique : « Ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel. L’Église appelle Purgatoire cette purification finale des élus qui est distincte du châtiment des damnés » (¶ 1030, 1031).] Sans exception, la réponse de ces prêtres à ma question était : « Mais l’Église catholique enseigne… » Peu importe l’efficacité des arguments avancés sur la base de ce que la Bible dit, peu importe la clarté des passages bibliques qui enseignent que Jésus nous pardonne pleinement et que l’idée du Purgatoire est une insulte au sacrifice du Christ, la réponse ne variait pas : « Mais l’Église catholique dit… » La même réponse était donnée quand on parlait d’autres pratiques ou doctrines qui étaient absentes de la Bible ou qui contredisaient carrément des enseignements bibliques.

Voyez-vous ce qui se passe ? Bien que les preuves de l’Écriture soient irrésistibles, on les rejette en faveur des traditions qui se basent sur les enseignements des hommes. Ce que Jésus dit au sujet des Juifs de son époque s’applique aussi à l’enseignement catholique : « Les doctrines qu’ils enseignent ne sont que préceptes humains. Vous mettez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes » (Marc 7.7,8).

S’attacher à ce qui ne change pas

Je vois la folie de suivre les enseignements des hommes quand je considère certaines croyances auxquelles les catholiques s’attachaient autrefois. Je me rappelle certaines règles que nous étions tenus à garder sous peine de « péché mortel ». Avant de recevoir la sainte Communion nous devions jeûner à partir de minuit le samedi. Rompre le jeûne et puis recevoir la Communion était un péché. Pareillement, il était strictement interdit de manger de la viande le vendredi. Ces lois ne sont plus en vigueur. Elles ont été faites par des hommes et ont été enlevées par des hommes, ce qui prouve qu’elles n’avaient pas été données par Dieu. Comment une chose pourrait-elle être un péché hier et ne pas être un péché aujourd’hui, or que nous vivons toujours sous la même alliance (Héb. 8.6-13) ?

J’ai quitté l’Église une fois que j’ai été convaincu que les Écritures seules font autorité finale. Ma façon de penser commença à changer lorsque je me suis mis à lire les Écritures. C’était une nouvelle expérience pour moi. Ce que je faisais m’effrayait et me passionnait à la fois. J’avais peur parce que je m’aventurais dans des eaux inconnues et sortais des frontières à l’intérieur desquelles, me disait-on, réside toute vérité, à savoir dans l’enseignement officiel de l’Église. Mais j’étais passionné en découvrant la simplicité d’un retour aux Écritures pour n’être rien qu’un chrétien, membre du corps de Christ. Je voulais m’attacher à quelque chose qui ne change jamais ; l’Écriture m’a fourni le seul message qui est à la fois vrai et immuable.

Tony COFFEY
(Dans Vol. 10, No. 3)

Simplement chrétiens

Il existe aujourd’hui une vraie multitude d’Églises différentes. De certaines manières elles se ressemblent toutes. Mais quand on les regarde de plus près, on découvre qu’elles se contredisent les unes les autres et se distinguent les unes des autres par leurs noms, leurs doctrines et leurs pratiques. On appelle parfois ces différentes Églises des « dénominations ». Il y en a des milliers.

Il y a aussi partout dans le monde de nombreuses personnes qui croient en Jésus-Christ comme les membres de ces diverses dénominations croient en lui, mais elles sont attristées par l’état divisé du christianisme. Elles remarquent que dans la Bible on ne parle pas de différentes sortes de chrétiens – des chrétiens catholiques et des chrétiens protestants, des chrétiens adventistes et des chrétiens baptistes, des chrétiens pentecôtistes ou charismatiques et des chrétiens orthodoxes, des chrétiens évangéliques et des chrétiens méthodistes. Ayant le désir de retrouver la pureté et la simplicité du christianisme du premier siècle, de nombreux croyants ont préféré laisser de côté ces étiquettes et ces organisations qui ne se trouvent pas dans la Bible. Ils se disent tout simplement « chrétiens ». Ils adorent ensemble, et ils appellent les assemblées qu’ils forment « des Églises du Christ », ou « des Églises du Seigneur », ou « des Églises de Dieu », ou tout simplement « l’Église ». Mais dans un monde habitué à une multitude d’Églises, chacune avec son nom distinctif, on a parfois du mal à comprendre cette attitude.

L’importance du nom

Il est vrai que le fait de porter un nom ne sauve pas – que ce soit nous-mêmes ou les autres qui nous donnent ce nom. En Apocalypse 3.1 Jésus a dit à l’Église de Sardes : « Je sais que tu passes pour être vivant, mais tu es mort. » Littéralement, il dit : « Tu as le nom de vivre, mais tu es mort. »

On peut porter le nom de Christ sans lui être agréable. Mais est-ce que les noms sont pour cela sans aucune importance ? Loin de là ! Puisque le nom représente la personne, l’autorité, le pouvoir et la dignité de celui qui est nommé, le nom est important.

Considérez ces passages :

Actes 4.11,12 : « Jésus est la pierre rejetée par vous qui bâtissez, et qui est devenue la principale de l’angle. Il n’y a de salut en aucun autre ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. »

1 Pierre 4.16 : « Si quelqu’un souffre comme chrétien, qu’il n’en ait point honte, et que plutôt il glorifie Dieu à cause de ce nom. »

Colossiens 3.17 : « Et quoi que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus. »

Non, utiliser le nom qu’il faut ne suffit pas. Mais la Bible montre clairement que le nom est quand même important. Ceux qui disent que le nom qu’on porte n’a pas d’importance ne donneraient quand même pas à leurs propres enfants des noms comme « Judas », « Satan », ou « Hitler ». En effet, le nom qu’on porte, tout comme le nom qu’on invoque, a de l’importance spirituelle. Voyons donc de plus près le nom de chrétien.

Le nom « chrétien »

Dieu avait signalé sept cents ans avant la venue du Christ, par la voix du prophète Ésaïe, qu’il allait donner un nouveau nom à son peuple. En Ésaïe 62.2 nous lisons : « Alors les nations verront ton salut, et tous les rois ta gloire ; et l’on t’appellera d’un nom nouveau, que la bouche de l’Éternel déterminera. » Le seul nom nouveau dans la Bible donné au peuple de Dieu est celui de chrétien. Nous lisons en Actes 11.26 : « Ce fut à Antioche que, pour la première fois, les disciples furent appelés chrétiens. » Quelques années plus tard, ce nom sera connu même par le roi Agrippa. En écoutant la prédication de l’apôtre Paul, il déclara : « Tu vas bientôt me persuader de devenir chrétien » (Actes 26.28). Et comme nous l’avons déjà vu, Pierre dira que ce nom est tout à fait honorable et acceptable : « Mais si quelqu’un souffre comme chrétien, qu’il n’en ait point honte, et que plutôt il glorifie Dieu à cause de ce nom » (1 Pierre 4.16).

Généralement, on accepte que ceux qui croient en Jésus portent le nom de chrétien. Le problème se pose quand nous refusons d’ajouter autre étiquette, quand nous disons qu’il vaut mieux être simple chrétien, ou chrétien seulement. C’est là que les questions commencent à se poser. Ces questions nous permettront d’exposer des principes plus larges, des principes fondamentaux de la Parole de Dieu. Répondons donc à la question « Pourquoi chrétien seulement ? » en parlant d’abord d’un principe très simple :

Nous voulons que la gloire soit pour Jésus.

Quand on donne le nom de quelqu’un à une organisation, un bâtiment, un enfant, une rue, etc., c’est une manière d’honorer la personne. Or, personne n’est digne de plus d’honneur que Jésus-Christ. Après avoir parlé de la mort de Jésus pour notre salut, Paul dit en Philippiens 2.9-11 :

« C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. »

Jésus est particulièrement digne d’honneur en tout ce qui concerne son peuple, l’Église. Il en est le chef et le sauveur. Éphésiens 5.23 dit : « Car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l’Église, qui est son corps, et dont il est le Sauveur. » Il en est également le fondateur et le propriétaire. Comme le mari donne son nom à son épouse, et comme, dans beaucoup de cultures le fondateur d’un village l’identifie par son nom personnel, Christ donne son nom à l’Église. C’est ainsi que nous voyons des paroles comme celles de Romains 16.16 : « Toutes les Églises de Christ vous saluent. »

Non seulement personne n’est plus digne d’honneur que Jésus, mais il n’est pas normal de lui faire partager sa gloire avec de simples hommes mortels. L’apôtre Paul ne voulait pas que des chrétiens se désignent par son nom. Il écrivit en 1 Corinthiens 1.12,13 :

« Je veux dire que chacun de vous parle ainsi : Moi, je suis de Paul ! et moi, d’Apollos ! et moi, de Céphas ! et moi, de Christ ! Christ est-il divisé ? Paul a-t-il été crucifié pour vous, ou est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ? »

Il ajouta plus tard, au 3.5 :

« Qu’est-ce donc qu’Apollos, et qu’est-ce que Paul ? Des serviteurs, par le moyen desquels vous avez cru, selon que le Seigneur l’a donné à chacun. »

Ce n’est pas Paul seulement qui vit l’erreur de se distinguer des autres croyants en portant des noms humains, au lieu de se contenter de porter le beau nom de Jésus-Christ. De grands hommes religieux du passé ont parlé de la même manière. John Wesley, fondateur de l’Église Méthodiste, dit il y a plus de deux cents ans :

« Plaise à Dieu que tout nom de parti et toute expression et forme nonbiblique qui a divisé le monde chrétien soit oublié, et que nous, comme disciples humbles et pleins d’amour, puissions nous asseoir aux pieds du Maître, lire sa sainte parole, être pénétrés de son Esprit et reproduire sa vie dans la nôtre… En ce qui concerne le nom de chrétien, je dirais qu’il n’y en a aucun qui lui est comparable ; donnez-le-moi, et dans la vie et dans la mort je glorifierais Dieu dans ce nom. »

Bien avant le temps de Wesley, le grand réformateur Martin Luther avait dit :

« Je vous prie de laisser mon nom et de ne pas vous appeler Luthériens, mais chrétiens. Qui est Luther ? … Je n’ai été crucifié pour personne… Comment donc conviendrait-il à moi, un sac misérable de poussière et de cendres, de donner mon nom aux enfants de Christ. Cessez, mes chers amis, de vous accrocher à ces noms de parti et ces distinctions. Bannissez-les tous, et appelons-nous chrétiens seulement, à l’honneur de Celui de qui vient notre doctrine. »

(Ne prenez pas cette étude comme une attaque lancée contre une Église particulière. Il s’agit plutôt d’un appel à abandonner une pratique qui est commune à la grande majorité de ceux qui croient en Jésus – la pratique de se distinguer les uns des autres par des noms et des étiquettes qui sont étrangers à la Bible. Cette pratique n’honore pas notre Chef à nous tous, et n’encourage pas l’entente entre les croyants.)

Nous voulons faire ce que nous savons agréable à Dieu.

Voici une deuxième raison pour être simple chrétien. Quand on fait ce qui est enseigné dans la Bible, on est sûr d’avoir la faveur de Dieu. Il faut demeurer dans ses commandements et ne pas aller plus loin. Jésus dit en Jean 8.31 : « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples. »

Dieu a toujours agi ainsi avec les hommes. Il promet une bénédiction pour ceux qui respectent sa Parole telle qu’il la donne, sans la modifier. En Deutéronome 4.1,2, Moïse dit au peuple d’Israël :

« Maintenant, Israël, écoute les lois et les ordonnances que je vous enseigne. Mettez-les en pratique… Vous n’ajouterez rien à ce que je vous prescris, et vous n’en retrancherez rien ; mais vous observerez les commandements de l’Éternel, votre Dieu, tels que je vous les prescris. »

Quand on fait, par contre, ce qui n’est pas contenu dans la doctrine biblique, on s’expose au danger de déplaire à Dieu. Malgré les avertissements de Moïse, deux sacrificateurs israélites, Nadab et Abihu, ont fait ce qui leur semblait bien, au lieu de se limiter à ce que Dieu avait autorisé. Et ils ont payé très cher pour leur faute. Dieu leur avait dit de prendre des charbons de l’autel des holocaustes pour brûler du parfum dans le tabernacle. Écoutez ce que nous dit Lévitique 10.1-3 :

« Les fils d’Aaron, Nadab et Abihu, prirent chacun un brasier, y mirent du feu, et posèrent du parfum dessus ; ils apportèrent devant l’Éternel du feu étranger, ce qu’il ne leur avait point ordonné. Alors le feu sortit de devant l’Éternel, et les consuma ; ils moururent devant l’Éternel. Moïse dit à Aaron : C’est ce que l’Éternel a déclaré, lorsqu’il a dit : Je serai sanctifié par ceux qui s’approchent de moi, et je serai glorifié en présence de tout le peuple. »

Nabab et Abihu prirent autre feu que ce que Dieu avait précisé ; Dieu n’en fut pas content. Il considéra leur acte comme une désobéissance, et il les punit sévèrement.

En tant que peuple de Dieu aujourd’hui, nous devons nous efforcer de faire scrupuleusement ce qu’il nous recommande, sans y ajouter ni en retrancher. 2 Jean 9 nous dit : « Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu ; celui qui demeure dans cette doctrine a le Père et le Fils. » Tout ce que nous faisons dans la religion doit faire partie de la doctrine de Christ, doctrine qui est contenue dans le Nouveau Testament. C’est une voie qui est sûre et ne peut pas être fausse.

Les noms que nous employons pour désigner le peuple de Dieu ne sont qu’une seule des nombreuses applications de ce principe. Quand une personne qui a décidé de suivre Jésus et qui a été sauvée par lui se dit chrétienne, elle emploie un nom biblique de la manière que la Bible l’emploie. C’est conforme à la doctrine de Christ. Cela ne peut pas déplaire à Dieu. Quand on décide de se désigner non seulement comme chrétien, mais comme une certaine sorte de chrétien (catholique ou protestant ou autre), on n’est plus en train de se conformer à un exemple ou un enseignement de l’Évangile. On ne peut pas être sûr que cette étiquette plaît à Dieu. On ne base pas sa décision sur la doctrine de Christ. Alors, pourquoi ne pas se contenter de faire ce qui est clairement approuvé dans les Écritures et ne pas aller plus loin ?

Nous ne voulons pas contribuer à la division parmi ceux qui croient en Jésus.

Une dernière raison pour porter uniquement le nom de chrétien, sans autre étiquette, est que nous ne voulons pas contribuer à la division. Le Seigneur pria en Jean 17 pour que ceux qui croiraient en lui soient un comme lui et son Père sont un. L’apôtre Paul exhorta les chrétiens à être parfaitement unis et à tenir tous un même langage (1 Corinthiens 1.10). Là où existe la division, il y a du péché, et nous ne devons pas le prendre à la légère.

Quels sont donc les obstacles à l’unité ? La première épître de Paul aux Corinthiens peut nous éclairer sur ce point. En effet, la division était devenue un problème pour l’Église de Corinthe, et Paul y consacra les quatre premiers chapitres de son épître. Après avoir beaucoup parlé de la nécessité de mettre l’accent sur ce qui est de Dieu et non sur les hommes ou ce qui est des hommes, Paul résume au 4.6 de cette manière :

« C’est à cause de vous, frères, que j’ai fait de ces choses une application à ma personne et à celle d’Apollos, afin que vous appreniez en nos personnes à ne pas aller au-delà de ce qui est écrit, et que nul ne conçoive de l’orgueil en faveur de l’un contre l’autre. »

Voilà les deux plus grands obstacles à l’unité. (1) Certains vont au-delà de ce qui est écrit pour enseigner et pratiquer ce qui ne vient pas de la Parole de Dieu, (2) et certains s’attachent trop à de simples hommes.

Trois approches pour rechercher l’unité

Pour atteindre l’unité sur le plan religieux, trois approches sont proposées.

(1) Certains disent qu’il faut que tous se soumettent à un seul chef humain. Si tous les croyants reconnaissaient l’autorité d’un seul pour se prononcer sur toute question de foi ou de doctrine, ils seraient tous d’accord. Si tous étaient d’accord avec ce chef, qu’il soit à Rome, à Abidjan, ou à Brooklyn aux États-Unis, ils seraient automatiquement d’accord les uns avec les autres.

Cette approche pourrait donner une espèce d’unité, mais cette solution n’est pas satisfaisante. En effet, Jésus dit que nous serons jugés, non selon les décisions d’un chef humain établi sur toutes les Églises, mais sur la base de sa parole. Jésus dit en Jean 12.48 : « Celui qui me rejette et qui ne reçoit pas mes paroles, a son juge ; la parole que j’ai annoncée, c’est elle qui le jugera au dernier jour. » Au lieu de féliciter ceux qui se soumettent sans raisonner à tout ce que leurs enseignants leur disent, la Bible loue une autre sorte de personne :

« Ces Juifs avaient des sentiments plus nobles que ceux de Thessalonique ; ils reçurent la parole avec beaucoup d’empressement, et ils examinaient chaque jour les Écritures pour voir si ce qu’on leur disait était exact » (Actes 17.11).

(2) Une deuxième approche à l’unité, appelée l’œcuménisme, consiste à se mettre d’accord de ne pas être d’accord. On reconnaît, quand il le faut, que les différentes confessions se contredisent dans ce qu’elles recommandent de faire pour obtenir le pardon de Dieu, ou pour adorer Dieu, ou pour former une assemblée. On prône différentes formes de baptême, on prêche différentes choses concernant la nature de Dieu, mais on affirme que tout ce qui compte, c’est de croire au même Dieu et de prêcher que Jésus est Seigneur. Tout le reste serait secondaire. Selon cette approche, il ne faut pas faire cas de nos différences. On ferme les yeux dessus, et l’on s’accepte mutuellement.

Certainement, des attitudes d’humilité, de patience et de douceur sont nécessaires si nous voulons être unis, mais l’unité pour laquelle Jésus a prié n’est pas une unité superficielle. Il a voulu que les disciples soient un comme lui et son Père sont un. Or, le Père et le Fils ne se contredisent pas comme les différentes Églises le font. Paul n’a pas exhorté les Corinthiens à considérer tous les points de doctrine comme sans importance. Il a dit :

« Je vous exhorte, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, à tenir tous un même langage, et à ne point avoir de divisions parmi nous, mais à être parfaitement unis dans un même esprit et dans un même sentiment. »

Paul décrit une situation ou tous s’entendent et tous annoncent le même message et suivent le même enseignement.

(3) La troisième approche pour atteindre l’unité consiste à s’unir sur la base de la Bible. Puisque la vaste majorité des croyants acceptent déjà qu’elle est bien la Parole de Dieu, c’est le point que nous avons tous en commun, un point de départ naturel pour ceux qui cherchent l’unité. Ce que nous devons faire, c’est de parler là où la Bible parle, et nous taire là où la Bible se tait ; il faut suivre tout ce qu’elle recommande au peuple de Dieu de faire, et laisser tomber tout ce qu’elle n’enseigne pas. Et cela nous ramène à la question des noms que nous devons porter. Tous les croyants peuvent admettre le nom de « chrétien ». Tous reconnaissent que l’Église appartient à Jésus-Christ. Sur ces points, on pourrait être d’accord. Pourquoi, donc, ajouter des noms que tous ne peuvent pas ou ne voudront pas employer pour désigner l’Église ou ses membres ?

Le seul moyen de s’unir de manière acceptable à Dieu, c’est de faire retour à la Bible seule et de devenir de simples chrétiens. Mais même si certains n’acceptent pas de rechercher l’unité de cette manière, cela ne nous empêche pas, vous et moi, d’être chrétiens seulement, tout comme Paul et Pierre et d’autres l’étaient au premier siècle. Nous donnerons la gloire à Jésus seul, nous ferons ce que nous savons que Dieu accepte, et nous ne serons pas nous-mêmes un obstacle à l’unité.

B. B.
(Dans  Vol. 9, No. 4)


Précisons que d’autres termes sont employés dans la Bible pour parler de ceux qui croyaient au Seigneur. Par exemple, ils sont appelés « disciples », ce qui veut dire qu’il suivent Jésus pour apprendre de lui et parvenir à être comme lui – Jean 15.8; Actes 11.26; ils sont appelés « frères », parce qu’ils ont tous un même Père céleste et sont égaux – Matthieu 23.8; Luc 8.21; Galates 6.1; ils sont appelés « saints » parce qu’ils ont tous été mis à part pour Dieu et sont appelés à vivre dans la pureté et la sainteté – Romains 1.7; 15.25,26; ils sont appelés « enfants de Dieu » parce qu’ils sont nés de nouveau et que Dieu les a pris comme ses propres enfants adoptifs – 1 Jean 3.1. Tous ces noms, comme le nom « chrétien » sont bibliques et légitimes pour parler de ceux que Dieu a sauvés en Jésus-Christ. Mais ce ne sont pas des noms que l’on utilise pour faire une distinction entre les sauvés. Il n’y a pas dans l’Église certains qui sont des « enfants de Dieu » et d’autres qui sont des « saints ». Tous les chrétiens sont enfants de Dieu, comme tous sont saints. Ce que nous recommandons de laisser, ce sont les noms comme « catholique », « protestant », « évangélique », « luthérien », « pentecôtiste », etc., des noms qui appuient les distinctions entre différents groupes qui prétendent tous suivre Jésus.

Les titres religieux

Nombreux sont les titres que les hommes portent dans la religion. Selon la dénomination on peut trouver « père », « pasteur », « devancier », « président », « apôtre », « diacre », « président de la jeunesse », « évangéliste suprême », « monseigneur » et bien d’autres. Pour celui qui veut suivre la Bible ces titres posent au moins trois sortes de problèmes : 1) Il s’agit souvent de titres et de rôles qui ne sont pas autorisés par la Parole de Dieu ; 2) quand il s’agit de titres ou de rôles bibliques, beaucoup de ceux à qui l’on donne les titres de nos jours n’ont pas les qualifications exigées par la Bible ; 3) ces titres sont généralement employés en violation de l’enseignement de Jésus en Matthieu 23 au sujet des honneurs.

I. La question de l’autorité biblique

Quand Jésus avait chassé ceux qui faisaient du commerce dans le temple de Dieu à Jérusalem, les responsables juifs vinrent à lui « et lui dirent : Par quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t’a donné l’autorité de les faire ? Jésus leur répondit : Je vous adresserai aussi une question ; répondez-moi, et je vous dirai par quelle autorité je fais ces choses. Le baptême de Jean venait-il du ciel, ou des hommes ? » (Marc 11.28-30). Bien que les chefs juifs soient des hypocrites, leur question était valable. On devrait évaluer tout acte dans la religion pour savoir par quelle autorité il est fait. La réponse de Jésus identifie les seules réponses possibles à la question : Dieu ou les hommes. Tout acte, toute pratique, tout enseignement dans la religion sont autorisés soit par Dieu soit par des hommes.

Ce qui est basé sur des commandements humains rend notre adoration vaine. Dieu dit par le prophète Ésaïe : « C’est en vain qu’ils m’honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d’hommes » (Matthieu 15.9). Voilà pourquoi Dieu nous a donné tant d’avertissements concernant le danger d’aller plus loin que ce qui est enseigné dans les Écritures. « Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu » (2 Jean 9). « J’ai fait de ces choses une application à ma personne et à celle d’Apollos, afin que vous appreniez en nos personnes à ne pas aller au-delà de ce qui est écrit » (1 Corinthiens 4.6). « Vous n’ajouterez rien à ce que je vous prescris, et vous n’en retrancherez rien. Mais vous observerez les commandements de l’Éternel, votre Dieu, tels que je vous les prescris » (Deutéronome 4.2).

À l’exception des termes, « pasteur », « diacre », et « apôtre », tous les titres que nous avons mentionnés plus haut sont étrangers à la Bible. Quelques-uns désignent des postes qui donnent aux hommes de l’autorité sur plusieurs assemblées locales de l’Église. Cela est contraire à l’autonomie des assemblées enseignée dans le Nouveau Testament. Jésus est le seul chef sur toute l’Église (Éphésiens 1.22; 5.23). Il a délégué de l’autorité aux anciens en ce qui concerne les affaires de leurs assemblées locales respectives. Il n’y a pas de position intermédiaire, pas de poste qui supervise plusieurs Églises. C’est Jésus qui a dit : « Je bâtirai mon Église » (Matthieu 16.18), et c’est lui qui a donc déterminé l’organisation de cette Église. Nous n’avons pas le droit de modifier cette organisation à notre goût.

II. La question des qualifications

Pour ce qui concerne les positions de responsabilité dans l’Église qui sont nommées dans la Bible, le Seigneur a défini les qualifications qu’il faut posséder pour remplir ces positions. Beaucoup de ceux qui portent les titres aujourd’hui ne possèdent pas les qualifications requises par l’Écriture.

Prenons, par exemple, le rôle d’ancien. (Il faudrait noter en passant que la Bible emploie les termes « anciens », « évêques », et « pasteurs », pour parler du même groupe d’hommes. En Actes 20.17 il est dit que « Paul envoya chercher à Éphèse les anciens de l’Église ». Lorsqu’ils furent arrivés, Paul leur adressa le discours qui est contenu dans les versets 18 à 35 du même chapitre. Au cours de ce discours aux anciens, Paul leur dit au verset 28 : « Prenez donc garde à vous-même et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques, pour paître l’Église du Seigneur. » Les anciens étaient des évêques et devaient faire le travail de pasteurs.) Paul écrivit à Timothée (1 Tim. 3.1-7) et à Tite (Tite 1.5-9) les critères auxquels un homme devait satisfaire pour devenir ancien (évêque ou pasteur). Rien n’est dit au sujet de diplômes, de séminaires ou d’écoles de théologie. Il est vrai que l’évêque doit être « propre à l’enseignement » et « attaché à la vraie parole telle qu’elle a été enseignée, afin d’être capable d’exhorter selon la saine doctrine et de réfuter les contradicteurs ». Mais il doit aussi être un exemple pour les fidèles dans son caractère et sa vie chrétienne. Il doit être hospitalier, modéré, juste, désintéressé. Il ne doit être ni adonné au vin, ni violent, ni arrogant. En plus, il doit être marié. « Il faut que l’évêque soit… mari d’une seule femme » (1 Timothée 3.2). Il faut aussi que l’ancien ou le pasteur ait des enfants fidèles, ce qui implique qu’ils sont assez âgés pour être chrétiens (Tite 1.6). La raison pour cette exigence est apparemment que le foyer sert de terrain d’apprentissage pour l’ancien. « Il faut qu’il dirige bien sa propre maison, et qu’il tienne ses enfants dans la soumission et dans une parfaite honnêteté ; car si quelqu’un ne sait pas diriger sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l’Église de Dieu ? » (1 Timothée 3.4,5).

Évidemment, beaucoup de ceux qui portent le titre d’évêque sont célibataires. Beaucoup de ceux qu’on appelle « pasteur » n’ont pas d’enfants croyants. Soit ils n’ont pas encore d’enfants, soit leurs enfants ne sont pas encore assez âgés pour obéir à l’Évangile.

Un homme qui est sans enfants ou qui est célibataire peut certainement prêcher l’Évangile. Paul se disait prédicateur, et il n’avait pas de femme, mais il ne s’est jamais appelé ancien, pasteur ou évêque. Attribuer ces titres à ceux qui ne sont pas qualifiés, c’est mal employer le vocabulaire de la Bible et ne pas se soumettre à son enseignement.

Quant au titre d’apôtre, Actes 1.15-26 enseigne que les apôtres furent choisis, par le Seigneur, parmi ceux qui avaient été avec Jésus de son vivant et qui étaient témoins oculaires de sa résurrection. Même Paul remplit cette qualification. Il demande en 1 Corinthiens 9.1 : « Ne suis-je pas apôtre ? N’ai-je pas vu Jésus notre Seigneur ? » Les apôtres étaient essentiellement des témoins. Or un témoin n’a pas de successeur. Il ne suffit pas de se dire apôtre pour l’être. Jésus félicita l’Église d’Éphèse en disant : « Tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et qui ne le sont pas, et… tu les as trouvés menteurs » (Apocalypse 2.2).

III. La question des honneurs

Enfin, il y a le problème posé par l’enseignement de Jésus en Matthieu 23. Il est vrai que la Bible nous encourage à garder un certain respect pour ceux qui conduisent l’Église spirituellement et qui nous enseignent la Parole de Dieu. 1 Thessaloniciens 5.12,13 dit : « Nous vous prions, frères, d’avoir de la considération pour ceux qui travaillent parmi vous, qui vous dirigent dans le Seigneur, et qui vous exhortent. Ayez pour eux beaucoup d’affection, à cause de leur œuvre. » Hébreux 13.17 ajoute : « Obéissez à vos conducteurs et ayez pour eux de la déférence, car ils veillent sur vos âmes comme devant en rendre compte. » Et en 1 Timothée 5.17 nous lisons : « Que les anciens qui dirigent bien soient jugés dignes d’un double honneur, surtout ceux qui travaillent à la prédication et à l’enseignement. » Il est normal que les chrétiens aient un respect particulier pour ceux qui les conduisent et enseignent dans l’Église. Il y a, pourtant, des honneurs que Jésus nous dit de ne ni rechercher ni accepter.

En Matthieu 23, Jésus condamne et met en garde contre plusieurs fautes de la secte des Pharisiens de son temps. Les versets 5 à 12 parlent spécialement de leur amour de la gloire des hommes et de leur habitude de se faire honorer et distinguer par rapport aux autres. Ses remarques sont très à propos pour les dirigeants religieux de nos jours aussi.

« Ils font toutes leurs actions pour être vus des hommes. Ainsi, ils portent de larges phylactères, et ils ont de longues franges à leurs vêtements ; ils aiment la première place dans les festins, et les premiers sièges dans les synagogues ; ils aiment à être salués dans les places publiques, et à être appelés par les hommes Rabbi, Rabbi. Mais vous, ne vous faites pas appeler Rabbi ; car un seul est votre Maître, et vous êtes tous frères. Et n’appelez personne sur la terre votre père, car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. Ne vous faites pas appeler directeur ; car un seul est votre Directeur, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque s’abaissera sera élevé. »

En citant les Pharisiens comme un mauvais exemple, Jésus nous enseigne ici de nous méfier du désir de nous distinguer de nos frères et de recevoir des honneurs de la part des hommes. Les Pharisiens se distinguaient dans leur habillement en portant de larges phylactères (petites boîtes contenant des versets bibliques et portés sur le front) et de longues franges à leurs vêtements. Beaucoup de chefs religieux de nos jours se distinguent soit par une soutane soit par un col blanc renversé. Les Pharisiens aimaient les salutations respectueuses en public. Certains chefs religieux de nos jours apprennent aux gens de les saluer de manière particulière, parfois en baisant une bague, parfois même en se prosternant. Les Pharisiens aimaient les titres d’honneur, tels que Rabbi. Les hommes d’aujourd’hui ont le même amour des titres honorifiques. Ils se donnent des titres tels que Révérend, Éminence ou Monseigneur. Même la description biblique, pasteur, est changée par certains en titre d’honneur à employer dans les salutations. On apprend aux fidèles et même aux non-croyants à saluer en disant : « Bonjour, mon Pasteur », ou « je vous présente Monsieur le Pasteur. »

Jésus nous enseigne de ne pas créer une classe plus élevée dans l’Église, comme les Rabbis. Il dit : « … car vous êtes tous frères. » Dans beaucoup de religions, on crée une distinction très nette entre « le clergé » – les responsables dans la religion, et « les laïques » – le peuple. Cette distinction n’existait pas dans l’Église au temps des apôtres et ne devrait donc pas exister de nos jours. Tous les chrétiens font partie du sacerdoce et sont donc prêtres (1 Pierre 2.9), et nous sommes tous frères.

Jésus nous dit clairement qu’il y a des honneurs et des titres qui ne nous appartiennent pas et que nous ne devons ni accorder aux hommes ni accepter de leur part. « Ne vous faites pas appeler Rabbi… N’appelez personne sur la terre votre père… Ne vous faites pas appeler directeurs. » Dans le livre des Actes nous voyons un exemple positif et un exemple négatif en ce qui concerne les honneurs. Au chapitre 12.20-23 le roi Hérode Agrippa 1 est frappé par Dieu et il meurt. Pourquoi ? Parce que, lorsque le peuple acclamait son discours en disant : « Voix d’un dieu et non d’un homme », il ne l’a pas repris. Il n’a pas corrigé le peuple, mais accepta par son silence qu’on lui accorde un honneur qui ne lui revenait pas. Au chapitre 10.24-26 l’apôtre Pierre va chez un non-Juif nommé Corneille pour lui prêcher l’Évangile. « Lorsque Pierre entra, Corneille, qui était allé au-devant de lui, tomba à ses pieds et se prosterna. Mais Pierre le releva, en disant, Lève-toi ; moi aussi, je suis un homme. »

Témoigner du respect pour ceux qui nous enseignent la Parole ou qui conduisent l’Église, c’est selon la volonté de Dieu. Établir une classe distincte au sein de l’Église, se faire désigner par des titres d’honneur et accepter des honneurs auxquels nous n’avons pas droit, c’est violer la Parole.

Faisons seulement ce que la Bible nous autorise de faire. Employons le vocabulaire biblique de la manière que la Bible l’emploie. Gardons-nous du désir de nous faire honorer par les hommes. « Quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque s’abaisse sera élevé. »

B. B.
(Dans Vol. 3, No. 2)

Autorisé ou défendu?

Dans la Bible, Dieu nous fait connaître sa volonté de trois manières :

1) Par un commandement ou par une déclaration précise, Dieu révèle sa volonté. C’est le moyen le plus direct de faire savoir ce qu’il veut.

2) La volonté de Dieu est souvent connue par ce qu’il convient d’appeler la déduction logique.

Par exemple, si vous receviez une lettre vous annonçant qu’un ami arrivera à la gare de votre ville le 1er janvier à 17 h 30, par déduction logique vous pourriez conclure que ce jour-là, à cette heure-là, il sera inutile d’essayer de le joindre chez lui, car il n’y sera pas. Il ne vous l’a pas dit expressément, mais les renseignements qu’il vous a donnés vous permettent de faire cette déduction.

C’est ainsi qu’en se fondant sur des renseignements tirés de l’Ancien Testament, Jésus a fait une déduction logique qui lui a permis d’affirmer que la vie continue après la mort (Matthieu 22.29-32).

3) La Bible nous instruit, nous renseigne et nous dirige au moyen d’exemples (voir 1 Cor. 10.6).

Ainsi le récit des « Actes des Apôtres » rapporte que les premiers chrétiens s’étaient réunis le premier jour de la semaine (dimanche) pour prendre le repas du Seigneur (Actes 20.7). En l’absence d’un commandement exprès, cet exemple suffit, et il nous suffit de le suivre pour être agréables à Dieu.

Lorsque nous étudions la Bible, nous devons nous laisser guider par ce principe : parler quand la Bible parle et se taire quand la Bible se tait (1 Pierre 4.11).

Ce qui n’est pas autorisé par la Bible d’une de ces trois manières ne doit être ni enseigné ni pratiqué dans l’Église. Quand Dieu précise ce qu’il veut, il exclut en même temps d’autres choses, sans être obligé de citer tout ce qu’il ne veut pas. Ne pas autoriser, c’est défendre.

Par exemple, en Hébreux 6.20 il est affirmé que Jésus a été fait souverain sacrificateur. Cela est une preuve que la loi de Moïse n’est plus en vigueur, puisque selon cette loi, Jésus ne pourrait jamais servir comme sacrificateur. « En effet, celui de qui ces choses sont dites appartient à une autre tribu, dont aucun membre n’a fait le service de l’autel. Car il est notoire que notre Seigneur est sorti de Juda, tribu dont Moïse n’a rien dit pour ce qui concerne le sacerdoce » (Hébreux 7.13,14). Si Jésus est donc souverain sacrificateur, il s’agit d’une autre prêtrise (un autre sacerdoce) que celle que la loi de Moïse avait établie, et donc cette ancienne loi a été remplacée. « Car, le sacerdoce étant changé, nécessairement aussi il y a un changement de loi » (Hébreux 7.12).

Mais notons surtout que le silence de la loi de Moïse constituait une interdiction. Juda était une tribu « dont Moïse n’avait rien dit en ce qui concerne le sacerdoce ». Moïse n’avait pas défendu de nommer comme sacrificateur un membre de la tribu de Juda. Il avait tout simplement précisé que les sacrificateurs devaient être de la tribu de Lévi.

Quand Dieu dit à Noé de construire l’arche de bois de gopher (Genèse 6.14), les autres espèces de bois étaient exclues.

Par contre, quand Dieu est moins précis en donnant un commandement, il est possible de lui obéir de plusieurs manières. Par exemple, en Matthieu 28.19 Jésus dit à ses disciples : « ALLEZ, faites de toutes les nations des disciples… » En disant « Allez », Jésus n’a pas précisé un moyen de transport. Tous les moyens de transport sont donc autorisés. S’il avait dit : « Allez à dos d’âne », on serait obligé de voyager de cette manière, tandis que l’on aurait pu aller en avion. Ce qui nous permet de faire la chose ordonnée (ou qui nous aide à la faire) est autorisé.

Quand un médecin écrit une ordonnance, il mentionne seulement le médicament que le pharmacien doit dispenser. Le pharmacien sait que tout médicament qui n’est pas précisé sur l’ordonnance est exclu. Il sait également qu’en mettant les drogues dans une boîte, en y attachant une étiquette, et en mettant la boîte dans un sachet, il n’ajoute pas à l’ordonnance ; il facilite la livraison de ce qui a été précisé. Et nous, comment comprenons-nous les « ordonnances » de l’Éternel ?

Est-ce que la Bible permet d’établir un homme comme chef universel de l’Église ? Il n’y a pas de commandement qui défend aux chrétiens de le faire. Mais Dieu a précisé que c’est Jésus-Christ qui détient cet honneur : « Il l’a donné pour chef suprême à l’Église » (Éphésiens 1.22). Puisque la Bible précise que Jésus est le chef, il n’est pas autorisé d’en installer un autre.

Est-ce que le silence de la Bible nous autorise de prier Dieu par Marie, la mère de Jésus ? Aucun verset ne défend explicitement de le faire. Cependant, la Bible précise que c’est par Jésus que nous prions et nous nous approchons de Dieu. « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14.6). « Car il y a un seul Dieu et un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme » (1 Timothée 2.5). Tout autre médiateur est donc exclu. La Bible ne permet pas d’affirmer que Marie est notre « médiatrice ».

Est-ce que le silence de la Bible permet à l’Église de construire un bâtiment ou de louer une salle pour s’y réunir ? La Bible nous dit simplement de nous assembler (Hébreux 10.25). Elle ne dit rien sur le lieu où nous devons tenir ces réunions. Quand l’Église se réunit dans son propre édifice ou dans une salle louée, elle n’est pas en train de faire autre chose que ce qui a été commandé. La salle de réunion facilite simplement l’obéissance à l’ordre de s’assembler.

Est-ce que le fait que le baptême des enfants n’est pas défendu dans la Bible signifie qu’il est autorisé ? Il est précisé que l’on doit croire afin d’être baptisé (Marc 16.16; Actes 8.36,37). Cette condition exclut, sans les énumérer, les athées, les poulets, les tabourets et les bébés comme candidats au baptême.

Est-ce que le Nouveau Testament autorise d’employer des pianos, des guitares, des tambours et d’autres instruments de musique pour adorer Dieu ? « Que la parole de Christ habite parmi vous abondamment ; instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs sous l’inspiration de la grâce » (Colossiens 3.16). La musique qui est précisée partout dans le Nouveau Testament, c’est le chant, la musique vocale. Il ne serait pas juste de raisonner que l’emploi d’instruments de musique et l’emploi d’un recueil de cantiques sont tous deux simplement des aides dans le service de Dieu. Se servir d’un recueil de cantiques en chantant constitue un acte que Dieu a ordonné (ni plus ni moins), mais chanter n’est pas jouer : ce sont deux actes bien différents. Chacun peut exister sans l’autre. Dieu a autorisé de chanter dans le culte, mais pas de jouer des instruments.

Respecter l’autorité de la Bible, c’est faire et enseigner ce qu’elle autorise. C’est suivre le conseil divin de Deutéronome 4.2 : « Vous n’ajouterez rien à ce que je vous prescris, et vous n’en retrancherez rien ; mais vous observerez les commandements de l’Éternel, votre Dieu, tels que je vous les prescris. »

B. B.
(Dans Vol. 1, No. 2)