La suffisance des Écritures

De faux docteurs troublaient l’Église dans la ville de Colosses. Pour vendre leur fausse doctrine, ils essayaient de semer le doute dans l’esprit des chrétiens et leur faire croire qu’il leur manquait quelque chose. Ils prétendaient détenir des vérités cachées, des trésors spirituels, une sorte de « plénitude » qui n’était pas à la portée de tous ceux qui étaient en Christ. Ces enseignants voulaient faire croire aux chrétiens qu’ils n’avaient pas encore tout ce qu’il fallait pour leur épanouissement. Paul dit dans son Épître aux Colossiens qu’en réalité Dieu leur avait déjà donné tout pleinement en Christ. Il leur rappela qu’en lui « sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science. Je dis cela afin que personne ne vous trompe par des discours séduisants » (Col. 2.3,4). Il poursuivit son idée quelques versets plus loin :

« Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ. Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité. Vous avez tout pleinement en lui. » (Col. 2.8-10)

Oui, dans son amour et sa sagesse parfaite Dieu « nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété » (2 Pierre 1.3). Par la mort et la résurrection de Jésus, il nous donne l’espérance de la vie éternelle et le courage de persévérer (1 Cor. 15). Par son pouvoir absolu sur le monde (Éph. 1.20,21; 1 Cor. 3.21-23), il fait concourir toutes choses à notre bien (Rom. 8.28). Par son Saint-Esprit dans notre homme intérieur, il nous fortifie spirituellement et nous aide à développer les différents fruits de l’Esprit, tels que l’amour, la joie, la paix, la patience, etc. (Éph. 3.16; Gal. 5.22). Dieu a aussi mis à notre disposition toute la connaissance dont nous avons besoin pour guider nos pas dans ce monde, pour le servir comme il le faut, pour amener les autres à croire et pour arriver nous-mêmes au ciel. Dans la Bible Dieu nous donne tout ce dont nous avons besoin :

« Toute Écriture inspirée de Dieu est utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. » (2 Tim. 3.17)

Comme à Colosses au premier siècle, il y a de nos jours ceux qui voudraient nous faire douter du caractère suffisant de ce que Dieu nous a donné. Ils suggèrent que la Bible n’est pas complète, qu’elle ne pourrait convenir à toutes les cultures et toutes les générations ou qu’elle n’est pas capable de produire la foi. Ils disent que nous avons donc besoin d’autre chose. Comme Paul le dit, « que personne ne vous trompe par des discours séduisants ».

Il n’y a pas besoin d’autres révélations pour compléter les Écritures.

Dieu a toujours su révéler ce que son peuple avait besoin de savoir pour le servir, même s’il ne dévoilait pas tout ce qui aurait pu satisfaire à leur curiosité. Moïse dit au peuple d’Israël : « Les choses cachées sont à l’Éternel, notre Dieu ; les choses révélées sont à nous et à nos enfants, à perpétuité, afin que nous mettions en pratique toutes les paroles de cette loi » (Deut. 29.29). Dans l’ère chrétienne, aussi, Dieu a fait connaître par Jésus et ses apôtres tout ce qui nous est utile pour notre salut. Paul dit aux Éphésiens : « Je vous ai annoncé tout le conseil de Dieu » (Actes 20.27). Ce conseil de Dieu est conservé dans « les saintes lettres [les Écritures] qui peuvent te rendre sage à salut par la foi en Jésus-Christ » (2 Tim. 3.15).

Quand Jésus était encore avec ses apôtres, il leur a fait cette promesse : « Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité » (Jean 16.13). Cette promesse fut accomplie. Inspirés du Saint-Esprit, les apôtres ont transmis de la part du Seigneur toute la vérité concernant la volonté de Dieu, tout ce que l’homme doit savoir pour plaire à Dieu. Ils ont aussi consigné par écrit ces révélations dont toute génération aurait besoin. Pierre dit, par exemple :

« Voilà pourquoi je vous rappellerai toujours ces choses, bien que vous les connaissiez déjà et que vous restiez fermement attachés à la vérité que vous avez reçue. Mais j’estime juste de vous tenir en éveil par mes rappels, tant que je suis encore en vie. Car je sais que je vais bientôt quitter ce corps mortel, comme notre Seigneur Jésus-Christ me l’a révélé. Je ferai donc en sorte que, même après ma mort, vous puissiez toujours vous rappeler ces choses. » (2 Pierre 1.12-15, FC)

Les écrits des apôtres ne sont pas de simples paroles d’hommes. Paul dit sans ambiguïté : « Si quelqu’un croit être prophète ou inspiré, qu’il reconnaisse que ce que je vous écris est un commandement du Seigneur » (1 Cor. 14.37).

Puisque les Écritures suffisent pour que « l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre », Paul exhorte les Corinthiens « à ne pas aller au-delà de ce qui est écrit » (1 Cor. 4.6). Ils doivent au contraire demeurer dans la Parole de Christ. Comme Jésus lui-même le dit en Jean 8.31,32 : « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. » L’apôtre Jean reprend la même expression en 2 Jean 9 : « Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu ; celui qui demeure dans cette doctrine a le Père et le Fils. » Compte tenu des mots « quiconque va plus loin », les mots « demeurer dans la doctrine » portent surtout l’idée de ne pas emprunter sa propre voie au lieu de rester dans les limites de l’enseignement autorisé par Dieu, c’est-à-dire de la révélation que nous avons dans l’Écriture.

Voilà pourquoi dans l’Ancien Testament comme dans le Nouveau Testament nous trouvons de nombreux avertissements de ne pas ajouter à la Parole de Dieu.

« Vous n’ajouterez rien à ce que je vous prescris, et vous n’en retrancherez rien ; mais vous observerez les commandements de l’Éternel, votre Dieu, tels que je vous les prescris. » (Deut. 4.2)

Remarquez qu’il est assez clair que l’on peut être coupable d’avoir « ajouté » à la Parole par la manière de l’observer. Qu’on ajoute des mots au texte ou pas, on ajoute à la Parole quand on introduit dans la religion des pratiques, des devoirs, des exceptions, etc. qui ne font pas partie de la loi de Dieu.

Nous lisons aussi :

« N’ajoute rien à ses paroles, de peur qu’il ne te reprenne et que tu ne sois trouvé menteur. » (Prov. 30.6)

« Je le déclare à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre : Si quelqu’un y ajoute quelque chose, Dieu le frappera des fléaux décrits dans ce livre. » (Apoc. 22.18)

La Bible, telle que Dieu l’a donnée, répond à nos besoins spirituels. Il ne faut donc pas modifier son enseignement de quelque manière que ce soit.

« Je vous rappelle, frères, l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré, et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain. » (1 Cor. 15.1,2)

« Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un Évangile s’écartant de celui que nous vous avons prêché, qu’il soit maudit ! Nous l’avons dit précédemment, et je le répète à cette heure : si quelqu’un vous annonce un Évangile s’écartant de celui que vous avez reçu, qu’il soit maudit. » (Gal. 1.8,9)

Dieu n’enverra pas de message, ni par un ange ni par un prophète ou soi-disant apôtre, qui soit différent de celui qui est conservé dans l’Écriture. Comme Jude le dit, la foi chrétienne « a été transmise aux saints une fois pour toutes » (Jude 3). Évidemment, si tel est le cas, Dieu doit veiller sur sa Parole. C’est exactement ce qu’il a promis de faire, car elle doit être préservée afin de remplir son rôle dans le salut des hommes :

« Je veille sur ma parole, pour l’exécuter. » (Jér. 1.12)

« Vous êtes nés de nouveau, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu. Car toute chair est comme l’herbe, et toute sa gloire comme la fleur de l’herbe. L’herbe sèche, et la fleur tombe ; mais la parole du Seigneur demeure éternellement. Et cette parole est celle qui vous a été annoncée par l’Évangile. » (1 Pierre 1.23,25)

« Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. » (Marc 13.31)

Quand on considère tous les efforts accomplis par des hommes puissants au cours de l’histoire pour détruire toutes les copies de l’Écriture, quand on pense à tous les ouvrages des siècles passés dont pas un seul exemplaire n’existe de nos jours, il serait difficile de croire que la Bible ait survécu sans l’intervention de Dieu. Il veille réellement sur ce livre.

Dieu n’a aucun besoin de donner de nouvelles révélations aux hommes aujourd’hui, car

  • il a déjà révélé tout ce dont nous avons besoin ;
  • cette révélation a été conservée dans les Écritures ;
  • les Écritures ont été préservées à travers les siècles jusqu’à notre temps.

Il n’y a pas besoin de traditions humaines pour compléter les Écritures.

Bien que Dieu ait donné toutes les instructions dont nous avons besoin dans la Sainte Bible, les hommes ont toujours eu tendance à chercher ailleurs. Ils semblent se considérer comme obligés de se conformer, par exemple, aux traditions reçues de leurs parents ou de leurs prédécesseurs, plus qu’aux Écritures. Jésus accusait les Juifs de son temps d’avoir élevé au-dessus de la Parole de Dieu leurs traditions, qu’il qualifiait de « commandements d’hommes ».

« Jésus leur répondit : Hypocrites, Ésaïe a bien prophétisé sur vous, ainsi qu’il est écrit : Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi. C’est en vain qu’ils m’honorent, en donnant des préceptes qui sont des commandements d’hommes. Vous abandonnez le commandement de Dieu, et vous observez la tradition des hommes. Il leur dit encore : Vous anéantissez fort bien le commandement de Dieu, pour garder votre tradition. » (Marc 7.6-9)

Si, au lieu de se référer aux Écritures pour justifier une croyance ou une pratique, on parle du fait qu’on a toujours cru ou fait de cette façon, c’est qu’il s’agit d’une tradition. Même si la pratique n’est pas contraire à l’enseignement de la Bible, on n’a pas le droit de l’imposer aux hommes, et l’on aurait tort de permettre à cette coutume d’empêcher l’obéissance à ce que Dieu a réellement commandé dans sa Parole.

Le monde dit chrétien est rempli de pratiques transmises d’une génération à l’autre mais qui ne sont autorisées nulle part dans le Nouveau Testament :

  • le baptême des nouveau-nés ou les cérémonies de présentation d’enfants
  • l’emploi d’instruments de musique, de bougies, d’encens, d’images et de danse dans les cultes
  • les fêtes telles que les Pâques, la Noël, la Toussaint, l’Assomption, etc.
  • les hiérarchies ecclésiastiques, les sièges et organisations nationales, régionales ou internationales
  • le célibat, les ordres monastiques, le chapelet
  • les noms protestant, évangélique, catholique, etc.

Au lieu de fournir quelque chose d’utile qui manquerait à la Bible, les traditions humaines éloignent les hommes de ce que Dieu demande réellement. Comme le prophète Ésaïe le dit au peuple de son temps : « C’est aux instructions et aux messages du Seigneur qu’il faut revenir. Celui qui n’adoptera pas ce mot d’ordre ne verra pas l’aurore » (Ésaïe 8.20, FC).

Le problème n’est pas que la Bible ne s’adresse pas tous les besoins des hommes individuels ou tous les besoins de l’Église ; notre problème, c’est que nous n’étudions pas suffisamment et ne connaissons pas suffisamment la Bible pour profiter pleinement de sa lumière.

Il n’y a pas besoin de miracles pour compléter les Écritures.

Encore une autre manière de traiter les Écritures d’insuffisantes est de prétendre qu’il faut des miracles modernes pour que les hommes soient amenés à la conversion. On se dit que sans guérisons miraculeuses, sans prophéties, sans prodiges impressionnants, la plupart des gens n’accepteront jamais l’Évangile.

La Bible elle-même, par contre, insiste beaucoup sur la puissance de la Parole de Dieu pour produire la foi, pour transformer des vies, pour sauver les hommes perdus.

Romains 10.17 : « Ainsi la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ. »

Jean 20.30,31 : « Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres miracles, qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom. »

Romains 1.16 : « Car je n’ai point honte de l’Évangile : c’est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec. »

Hébreux 4.12 : « Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du cœur. »

Luc 8.11,15 : « Voici ce que signifie cette parabole : La semence, c’est la parole de Dieu… Ce qui est tombé dans la bonne terre, ce sont ceux qui, ayant entendu la parole avec un cœur honnête et bon, la retiennent, et portent du fruit avec persévérance. »

Il est vrai que le Saint-Esprit convainc les hommes en ce qui concerne le péché, la justice et le jugement, comme Jésus l’a dit en Jean 16.8-11, mais le Saint-Esprit le fait au moyen des Écritures qu’il a inspirées (2 Pierre 1.21). Ceux qui insistent sur la nécessité de révélations modernes déprécient toujours la Bible, qu’ils l’avouent ou pas. Ils pensent que la Bible est insuffisante.

Dans l’histoire de l’homme riche et Lazare que Jésus a racontée en Luc, l’homme riche, dans le séjour des morts, a demandé dans un premier temps que Lazare soit envoyé du « sein d’Abraham », où il était consolé, pour apporter un peu d’eau afin de soulager la soif de l’homme riche, qui était tourmenté dans les flammes. Quand Abraham l’informa que cela n’était pas possible, il dit :

« Je te prie donc, père Abraham, d’envoyer Lazare dans la maison de mon père ; car j’ai cinq frères. C’est pour qu’il leur atteste ces choses, afin qu’ils ne viennent pas aussi dans ce lieu de tourments. Abraham répondit [en se référant aux Écritures dont les Juifs disposaient au temps de Jésus] : Ils ont Moïse et les prophètes ; qu’ils les écoutent. Et il dit : Non, père Abraham, mais si quelqu’un des morts va vers eux, ils se repentiront. Et Abraham lui dit : S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader quand même quelqu’un des morts ressusciterait. » (Luc 16.27-31)

L’homme riche pensait que l’Écriture n’était pas suffisante pour convaincre ses frères, et qu’il fallait y ajouter un grand miracle. Abraham lui dit qu’il avait tort.

Quand Dieu donna ses lois par Moïse, beaucoup de miracles ont attesté que Moïse parlait réellement de la part de Dieu. Les livres de Moïse étaient donc reconnus comme étant inspirés. C’était la loi de Dieu. Le temps n’a pas changé l’origine ni l’inspiration des livres de Moïse – ils avaient été confirmés quand Dieu les a donnés, et ils demeuraient sa Parole.

Quand Dieu a introduit la nouvelle alliance, l’Évangile de Christ, beaucoup de miracles ont attesté que Jésus et ses apôtres parlaient de la part de Dieu. Les écrits du Nouveau Testament et leur message de salut en Christ ont ainsi été reconnus comme étant inspirés. Ce « si grand salut… annoncé d’abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’ont entendu, Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, et divers miracles, et par les dons du Saint-Esprit distribués selon sa volonté » (Hébreux 2.3,4). L’apôtre Paul dit aux Corinthiens : « Les preuves de mon apostolat ont éclaté au milieu de vous par une patience à toute épreuve, par des signes, des prodiges et des miracles » (2 Cor. 12.12). Les lecteurs pouvaient donc être convaincus que ce qu’il écrivait était les commandements du Seigneur (1 Cor. 14.37). Comme pour les livres de Moïse et des prophètes, les écrits des apôtres demeurent la Parole de Dieu, toujours vivante et efficace.

Cette Parole est une vraie arme spirituelle. C’est « l’épée de l’Esprit » (Éph. 6.17). C’est à l’aide de cette arme que nous pouvons partir à la conquête du monde pour notre Seigneur. C’est par elle que les perdus seront régénérés, ou nés de nouveau (1 Pi. 1.23 ; 1 Cor. 4.15). C’est par elle que les âmes perdues seront sauvées (Jacques 1.21).

Conclusion

Comme Paul a exhorté les Colossiens, que personne ne vous trompe. Dieu vous a vraiment donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété. Son Esprit a conduit les apôtres dans toute la vérité, et cette vérité est à notre portée, dans les pages de la Sainte Bible. Nous n’avons pas besoin d’une autre révélation pour nous guider, et les traditions des hommes n’ont rien à ajouter à la sagesse de Dieu contenue dans sa Parole. Cette Parole n’a pas besoin d’être complétée par des miracles, étant confirmée depuis deux mille ans et déjà capable de produire la foi dans des cœurs honnêtes.

B. B.
(Dans Vol. 17, No. 1)

L’apocryphe

Pourquoi la Bible « de l’Église catholique » renferme-t-elle 73 livres tandis que la Bible « protestante » n’en contient que 66 ? Pourtant, le mouvement protestant est sorti du catholicisme. Ces livres additionnels, sont-ils inspirés ou pas ?

La Bible « catholique » contient certains livres appelés « deutérocanoniques », ce qui suggère qu’ils furent admis en dernier lieu dans la liste officielle de livres bibliques ; d’autres les appellent « apocryphes », un mot qui désigne ce qui est non authentique, suspect, ou douteux. Il y a eu beaucoup de discussion au sujet de ces livres au cours de l’histoire, mais pour plusieurs raisons on ne leur attribuait pas l’autorité des autres livres dont l’inspiration n’était pas contestée.

D’abord, les Juifs, de qui nous avons reçu les livres de l’Ancien Testament, ont exclu ces livres apocryphes de leurs Écritures dès le premier siècle de notre ère. Deuxièmement, Jésus et les apôtres, ainsi que les autres auteurs du Nouveau Testament, n’ont cité aucun de ces livres, tandis que le Nouveau Testament tire des citations (260 fois) ou fait des références (370 fois) à presque tous les livres de l’Ancien Testament. Troisièmement, aucun des auteurs de ces livres apocryphes ne prétend être inspiré, et quelques-uns disent franchement qu’il ne le sont pas. Ces livres ne furent reconnus officiellement par l’Église catholique qu’en 1546 au Concile de Trente, donc, après que la division s’était déclarée entre protestants et catholiques. Au début du protestantisme, même l’Église catholique n’avait pas encore décidé en faveur de ces livres « douteux ». Vu le manque de preuves en faveur de ces livres, on dirait que l’Église catholique devait garder sa première position du scepticisme à leur égard.

B. B.
(Dans Vol. 1, No. 3)

Est-il possible de comprendre la Bible?

Beaucoup de personnes affirment que la Bible est si mystérieuse qu’elle ne peut même pas être comprise, sauf par certains individus. On pense que ce sont seulement les représentants officiels d’une Église « infaillible » qui ont le droit de l’interpréter. Cette attitude a fait que pendant des siècles, la Bible était réservée pour les prêtres seuls. Tout le monde a maintenant accès à la Bible, mais les simples fidèles sont conseillés d’accepter sans question les explications qui leur sont données par l’Église.

La Bible, pourtant, ne s’adresse pas à une petite minorité d’hommes. L’Évangile de Jean fut écrit pour que les gens croient en Jésus. « Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom » (Jean 20.31). Les épîtres ne sont, elles non plus, destinées aux seuls dirigeants des assemblées. Paul adressa sa première épître aux Corinthiens « à l’Église de Dieu qui est à Corinthe, à ceux qui ont été sanctifiés en Jésus-Christ, appelés à être saints, et à tous ceux qui invoquent en quelque lieu que ce soit le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, leur Seigneur et le nôtre » (1 Cor. 1.2). Voir aussi Rom. 1.1,7; 2 Cor. 1.1; Col. 1.1,2; etc.

La Bible loue les Juifs de la ville de Bérée parce qu’ils « examinaient chaque jour les Écritures, pour voir si ce qu’on leur disait était exact » (Actes 17.11). La Bible est compréhensible et peut donc nous permettre d’évaluer et contrôler les enseignements que nous recevons. En fin de compte, tout homme n’a pas seulement le droit, mais le devoir de connaître la Parole de Dieu.

B. B.
(Dans Vol. 1, No. 3)

L’autorité

Une grande majorité de ceux qui se disent chrétiens reconnaissent que la Bible est la parole de Dieu. Malgré les différences entre les Églises, elles se réclament toutes de la même Bible ; elles acceptent que la Bible a une certaine autorité. Néanmoins, pour beaucoup, la Bible ne constitue qu’une seule source d’autorité parmi plusieurs. Selon ces personnes, elle donne les réponses à certaines de nos questions religieuses, mais on peut trouver d’autres réponses auprès des prophètes modernes, de la tradition, des chefs religieux, ou de la conscience de l’individu.

Ces autorités font que les Églises différentes se contredisent sur beaucoup de points, et la personne qui cherche la simple vérité se trouve dans la confusion.

Et pourtant, la Bible dit clairement qu’elle doit être notre seule guide en matière de religion. Elle n’admet pas d’autorités rivales. La Bible nous offre des réponses sûres qui ne se contredisent pas. Elle nous ouvre ainsi le seul chemin vers l’unité de tous les croyants.

Pourquoi accepter la Bible comme notre seul guide ?

1. La Bible contient tout le conseil de Dieu.

Jésus promit à ses apôtres : « Quand le Consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité » (Jean 16.13). Plus tard, l’apôtre Paul affirma que l’enseignement apostolique contenait toute la volonté de Dieu pour les hommes. En effet, il rappela aux anciens de l’Église d’Éphèse : « Je vous ai annoncé tout le conseil de Dieu, sans en rien cacher » (Actes 20.27).

Ces enseignements ont été conservés dans le Nouveau Testament. Pierre dit pour sa part : « J’aurai soin qu’après mon départ [c’est-à-dire, sa mort], vous puissiez toujours vous souvenir de ces choses » (2 Pierre 1.15). Parce que nous avons toujours par la Bible accès aux enseignements du Seigneur et de ses apôtres, Dieu n’a pas besoin de révéler une deuxième fois sa volonté en ce qui concerne les hommes. Jude parla donc de « la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes » (Jude 3). L’ensemble des enseignements que nous croyons, c’est-à-dire « la foi », a été communiqué aux hommes du vivant des apôtres.

La Bible nous avertit à plusieurs reprises que son contenu ne doit pas être modifié. Galates 1.6-9 prononce une malédiction sur quiconque, homme ou ange, oserait altérer l’Évangile. Paul rappelle aux Corinthiens que par l’Évangile « vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain » (1 Cor. 15.2). Il est formellement interdit d’ajouter ou de retrancher quoi que ce soit de la Bible (Deutéronome 4.2; Proverbes 30.6; Apocalypse 22.18,19). Il ne faut donc pas « aller au-delà de ce qui est écrit » (1 Cor. 4.6).

Au vu de tous ces passages, les prophètes modernes n’ont pas de raison d’être. Il ne leur reste aucune révélation à nous donner de la part de Dieu. Nous avons dans la Bible « tout ce qui contribue à la vie et la piété » (2 Pierre 1.3).

2. La Bible est la parole de Dieu et non celle des hommes.

Les Thessaloniciens reconnurent ceci au sujet de la prédication des apôtres. « C’est pourquoi nous rendons continuellement grâces à Dieu de ce qu’en recevant la parole de Dieu, que nous vous avons fait entendre, vous l’avez reçue, non comme la parole des hommes, mais ainsi qu’elle est véritablement, comme la parole de Dieu » (1 Th. 2.13). Le contraste entre la parole humaine et la parole divine est souligné encore par Pierre : « Car ce n’est pas par une volonté d’homme qu’une prophétie a jamais été apportée, mais c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu » (2 Pierre 1.21). Pourquoi la Bible serait-elle notre seul guide ? Parce que « toute Écriture est inspirée de Dieu » (2 Tim. 3.16).

Ceci n’est pas le cas des traditions religieuses des hommes. La tradition est la transmission de doctrines, de coutumes, etc., pendant un long espace de temps, spécialement par la parole parlée et par l’exemple. Elle est souvent mise en contraste avec la parole écrite.

Pour les Juifs du temps de Jésus, la tradition avait autant de valeur et de force que les Écritures. En Matthieu 15.2 (et Marc 7.5) ils demandèrent à Jésus : « Pourquoi tes disciples transgressent-ils la tradition des anciens ? » Mais Jésus ne reconnaissait pas l’autorité des traditions. « Il leur répondit : Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu au profit de votre tradition ? » Il les accusa ensuite d’avoir rejeté le commandement de Dieu pour garder leurs traditions qu’ils avaient établies eux-mêmes (Marc 7.9,13). Nombreuses sont les doctrines et pratiques qui trouvent leur origine dans les traditions des hommes : le purgatoire, le baptême par aspersion, les tenues spéciales pour les dirigeants de l’Église, la prière aux « saints » et aux anges, les noms « catholique » et « protestant », et bien d’autres.

La Bible nous met en garde contre ceux qui se servent de la tradition pour justifier leurs enseignements. « Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ » (Colossiens 2.8). Un exemple tiré de l’Évangile de Jean nous montre pourquoi la tradition n’est pas digne de foi :

« Pierre, s’étant retourné, vit venir après eux le disciple que Jésus aimait, celui qui, pendant le souper, s’était penché sur la poitrine de Jésus, et avait dit : Seigneur, qui est celui qui te livre ? En le voyant, Pierre dit à Jésus : Et celui-ci, Seigneur, que lui arrivera-t-il ? Jésus lui dit : Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? Toi, suis-moi. Là-dessus, le bruit courut parmi les frères que ce disciple ne mourrait point. Cependant, Jésus n’avait pas dit à Pierre qu’il ne mourrait point, mais : Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? » (Jean 21.20-23)

Les faits sont facilement déformés quand ils sont transmis oralement d’une génération à l’autre. Les traditions des hommes évoluent et se transforment. Par contre, Jésus dit : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point » (Matthieu 24.35).

3. La Bible est un guide sûr ; la conscience de l’homme peut se tromper.

« Telle voie paraît droite à un homme, mais son issue, c’est la voie de la mort. » (Prov. 14.12)

« Celui qui a confiance dans son propre cœur est un insensé. » (Prov. 28.26)

« Je le sais, ô Éternel ! La voie de l’homme n’est pas dans son pouvoir ; ce n’est pas à l’homme, quand il marche, à diriger ses pas. » (Jérémie 10.23)

La conscience est très importante et nous devons toujours éviter de la violer, d’aller contre ce que nous dit notre conscience. « Tout ce qui n’est pas le produit d’une conviction est péché » (Romains 14.23). Si dans mon cœur je considère que tel acte est contraire à la volonté de Dieu, je ne dois pas commettre cet acte. Ce serait pour moi un péché, même si Dieu n’avait pas défendu l’action en question.

Mais la conscience est un guide valable seulement dans la mesure où elle a été formée par la vérité. L’apôtre Paul a dit en Actes 23.1 : « C’est en toute bonne conscience que je me suis conduit jusqu’à ce jour devant Dieu. » Pourtant, en parlant de sa vie avant de se convertir au Seigneur, il dit : « J’avais cru devoir agir vigoureusement contre le nom de Jésus de Nazareth. C’est ce que j’ai fait à Jérusalem. J’ai jeté en prison plusieurs des saints… et quand on les mettait à mort, je joignis mon suffrage à celui des autres. Je les ai souvent châtiés dans toutes les synagogues, et je les forçais à blasphémer » (Actes 26.9-11). Paul croyait rendre un service à Dieu. Il avait la conscience pure. Or, il avait tort.

De même, beaucoup de personnes vivant même avec une bonne conscience sont dans l’erreur. Ils ont confiance dans leur propre cœur, mais leur vie n’est pas conforme à la parole de Dieu.

En vérité, la Bible doit être le seul guide de tout chrétien. Disons avec l’auteur des Psaumes : « Ta parole est une lampe à mes pieds, et une lumière sur mon sentier » (Psaume 119.105). Demeurons dans cette parole. Alors nous serons vraiment les disciples de Jésus.

B. B.
(Dans Vol. 1, No. 2)