La croissance spirituelle

Cela fait pitié, n’est-ce pas, de voir une personne qui a l’âge d’un adulte, mais dont le développement s’est arrêté trop tôt. Il peut s’agir du développement physique. Certaines personnes n’ont jamais eu la force physique nécessaire pour travailler. Que ce soit dû à des facteurs génétiques ou à la sous-alimentation, il y a des gens dont les membres sont atrophiés ou qui n’ont pas la taille « normale ». Il peut s’agir du développement intellectuel ou émotionnel. On s’attend à ce qu’une personne majeure soit capable de comprendre, de parler, de lire et écrire, de raisonner comme un adulte et de prendre des décisions rationnelles. Celui qui a le corps d’un homme adulte mais qui raisonne et réagit comme un enfant de trois ou quatre ans fait pitié parce qu’il ne sera jamais autonome. On peut même parler de développement sur le plan social : une personne qui est physiquement et intellectuellement mûre est quand même parfois incapable de s’intégrer dans un groupe, d’assumer des responsabilités dans la société ou de compatir aux problèmes d’autrui.

Un phénomène encore plus triste que ce que nous venons de décrire, c’est le manque de croissance spirituelle chez un enfant de Dieu ou dans une assemblée de chrétiens. Si l’on ne grandit pas sur le plan spirituel, si l’on ne progresse pas vers la maturité en Christ, les conséquences risquent d’être désastreuses et même éternelles.

Mais qu’est-ce qui constitue le développement spirituel que Dieu souhaite voir en nous ?

Quelques traits d’un chrétien mûr

La connaissance

L’apôtre Pierre nous exhorte : « Croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ » (2 Pierre 3.18). On n’a pas besoin de connaître toutes les doctrines chrétiennes avant de devenir disciple de Jésus, mais il faut continuer d’apprendre après son baptême. Jésus dit en Matthieu 28.19,20 : « Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. » Oui, on peut ignorer certains enseignements au moment de sa conversion ; mais celui qui a eu le temps de les maîtriser n’est pas sans faute s’il reste au stade du débutant. L’auteur de l’Épître aux Hébreux adresse un reproche à ses destinataires parce qu’ils n’avaient pas grandi en connaissance. Ils devaient être capables d’instruire d’autres personnes, mais ils avaient encore besoin qu’on leur enseigne des vérités de base :

« Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez besoin qu’on vous enseigne les premiers rudiments des oracles de Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d’une nourriture solide. Or, quiconque en est au lait n’a pas l’expérience de la parole de justice ; car il est un enfant. Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l’usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal. » (Hébreux 5.12-14)

Un chrétien mûr en connaissance de la Parole du Seigneur sait ce qui constitue le péché aux yeux de Dieu ; les récits de la vie de Jésus lui sont tous familiers ; il est capable d’expliquer correctement la relation entre l’Ancien Testament et le Nouveau Testament ; il comprend la nature de l’Église que Jésus a bâtie et les principes de l’adoration en esprit et en vérité ; il sait ce que Dieu demande d’un père de famille, d’une épouse ou d’un enfant dans le foyer ; il a étudié l’œuvre du Saint-Esprit dans le cœur du chrétien et le rôle des dons miraculeux au temps des apôtres ; il n’est pas confus par toutes les doctrines contradictoires concernant la fin du monde et le jugement dernier, car il a étudié ce que la Bible elle-même enseigne là-dessus. Nous devons tendre vers la maturité en matière de connaissance « afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction » (Éphésiens 4.14).

Le caractère moral

Il est possible de posséder de la connaissance sans pour autant vivre selon ce qu’on a appris intellectuellement. Jésus demandait à certains qui l’honoraient des lèvres : « Pourquoi m’appelez-vous Seigneur, Seigneur, et ne faites-vous pas ce que je dis ? » (Luc 6.46). Pierre nous dit en 2 Pierre 1.5 : « Faites tous vos efforts pour ajouter à votre foi la bonne conduite. » Et Jacques nous dit : « Mettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas à l’écouter, en vous trompant par de faux raisonnements » (Jacques 1.22). Il y a malheureusement trop de personnes qui sont capables de citer de nombreux passages bibliques, mais qui n’ont jamais appris à exercer la maîtrise de soi quand on les provoque à la colère, qui ne résistent pas à la tentation de gagner de l’argent malhonnêtement, à qui manque l’amour du prochain, que l’on n’aurait jamais envie d’engager comme employés à cause de leur paresse, qui se découragent devant la moindre persécution, ou qui traitent à la légère le devoir chrétien de se garder sexuellement pur. Celui qui est mûr sur le plan spirituel ne connaît pas la vie chrétienne d’une simple manière théorique – il la vit tous les jours. « Tout disciple accompli sera comme son maître » (Luc 6.40).

La confiance en Dieu

Trop souvent, des personnes qui sont censées avoir marché pendant longtemps avec Christ sont encore des individus que le Seigneur qualifierait de « gens de peu de foi » (Matthieu 6.30; 8.26; 14.31; 16.8). Des chrétiens mûrs prient beaucoup parce qu’ils sont convaincus que Dieu est capable d’exaucer leurs prières. Ils vivent sans crainte des sorciers parce qu’ils ont confiance que le Seigneur les protégera. Ils n’ont jamais recours aux pratiques occultes ou aux actions malhonnêtes quand ils sont face à des problèmes. Ils ont assez de confiance en Dieu pour remettre leur sort entre ses mains et croire qu’il cherche leur bien ultime malgré les épreuves qu’il les laisse traverser. Certaines personnes sont chrétiennes depuis de longues années, mais elles ne manifestent toujours pas de confiance en Dieu par leurs offrandes : malgré ses promesses de bénir celui qui donne avec générosité (Luc 6.38; 2 Corinthiens 9.6-11; Philippiens 4.10-19, etc.), elles ont toujours peur de ne pas avoir le nécessaire si elles donnent beaucoup à Dieu. Elles ont besoin de grandir en ce qui concerne leur confiance en lui.

L’évangélisation et le service

Un arbre fruitier qui est mûr portera normalement du fruit. Des animaux qui arrivent au stade de la maturité commencent généralement à se reproduire. Le fait de se reproduire spirituellement, c’est-à-dire d’évangéliser d’autres personnes pour qu’elles soient nées de nouveau, est généralement un signe de maturité. En fait, le plus grand encouragement pour un évangéliste n’est pas de baptiser quelqu’un à qui il a enseigné la Parole de Dieu – c’est de voir ce dernier à son tour enseigner et amener une autre personne à se convertir. C’est en ce moment que l’évangéliste est rassuré que la bonne nouvelle a réellement pris racine dans le cœur.

Mais le fruit que le chrétien doit porter n’est pas seulement les conversions que Dieu produit au moyen des efforts de ce chrétien. Paul nous enseigne : « Il faut que les nôtres aussi apprennent à pratiquer de bonnes œuvres pour subvenir aux besoins pressants, afin qu’ils ne soient pas sans produire des fruits » (Tite 3.14). Un chrétien sur le chemin de la maturité spirituelle ne s’attend pas à une récompense matérielle de la part de l’Église quand il rend service. Il s’occupe gratuitement de la propreté du lieu de culte, et il le fait de bon cœur à cause de ce que le Seigneur a fait pour lui. Il fait des courses pour l’assemblée sans hésitation, parce qu’il se soucie de l’avancement du royaume de Christ. Si on lui demande de gérer l’argent de collecte, enseigner un groupe d’enfants, visiter un malade, ou exercer de l’hospitalité envers un frère qui est de passage, il le fait sans murmures, heureux de l’occasion de servir son prochain et son Seigneur.

Quelques traits d’une assemblée mûre

On peut aussi considérer le sujet de la maturité spirituelle en ce qui concerne des assemblées locales. On devrait s’attendre à ce qu’une assemblée fasse du progrès spirituel sur plusieurs plans.

Liens de fraternité

Il faut, par exemple, que des liens de fraternité et de solidarité soient tissés entre les membres du corps de Christ, qui est l’Église.

« C’est grâce à [Christ] que les différentes parties du corps sont solidement assemblées et que le corps entier est bien uni par toutes les jointures dont il est pourvu. Ainsi, lorsque chaque partie agit comme elle doit, le corps entier grandit et se développe par l’amour. » (Éphésiens 4.16, FC)

Ceux qui composent une assemblée doivent se voir comme étant une famille, comme un corps où chaque membre est important et apprécié. Ils doivent apprendre à s’encourager les uns les autres, à prier les uns pour les autres et à s’entraider. Est-ce qu’ils connaissent les domiciles les uns des autres ? les numéros de cellulaire ? les noms des enfants ? Remarquent-ils quand un tel est absent des réunions de l’Église et se rendent-ils chez cette personne pour connaître le problème et offrir de l’aide ? Quand on commence une assemblée, il faut chercher à cultiver ces expressions d’amour mutuel.

Conducteurs qualifiés

Une assemblée où les hommes ne sont pas capables de faire un culte sans la présence d’un frère de l’extérieur de l’assemblée pour les aider n’est évidemment pas une Église mûre. Dès que possible il faut préparer et former des hommes sur qui on puisse compter, des hommes dont le comportement ne fasse pas honte à l’Église et qui aient du zèle pour le Seigneur.

Au début d’une assemblée, il n’est généralement pas possible de remplir tous les rôles dont nous lisons dans le Nouveau Testament : anciens (pasteurs, évêques), diacres, évangélistes, enseignants, etc. En effet, il est précisé qu’un ancien ne doit pas être « un nouveau converti » (1 Timothée 3.6) ; quant aux diacres, Paul dit : « Qu’on les éprouve d’abord, et qu’ils exercent ensuite leur ministère » (1 Timothée 3.10). Dans un premier temps, les Églises sur l’île de Crète n’avaient pas d’anciens, mais Paul écrivit à Tite :

« Je t’ai laissé en Crète, afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler, et que, selon mes instructions, tu établisses des anciens dans chaque ville, s’il s’y trouve quelque homme irréprochable, mari d’une seule femme, ayant des enfants fidèles, qui ne soient ni accusés de débauche ni rebelles. » (Tite 1.5,6)

Non seulement les hommes de l’assemblée doivent être en mesure de la conduire dignement, ils doivent aussi progresser afin de pouvoir établir de nouvelles assemblées ailleurs, là où le besoin se présente. Un chrétien mûr devrait pouvoir « se reproduire » spirituellement en amenant d’autres personnes à la conversion ; une assemblée mûre devrait être capable de se reproduire aussi en créant une autre assemblée locale, que ce soit dans un autre quartier, une autre ville, ou le village d’un membre.

Fidélité à la doctrine des apôtres

Nous avons déjà cité Éphésiens 4.14 qui décrit les chrétiens immatures comme des « enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes ». La même description s’applique à une assemblée qui n’a pas encore une bonne assise doctrinale. Elle devient facilement victime des faux docteurs, ou elle adopte des pratiques qui ne sont nulle part autorisées dans la Parole de Dieu. Les Églises de la Galatie n’étaient apparemment pas mûres sur ce plan. Après le départ de Paul, elles ont dévié de la vérité. Paul leur écrivit en Galates 1.6-8 :

« Je m’étonne que vous vous détourniez si promptement de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre Évangile. Non pas qu’il y ait un autre Évangile, mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent renverser l’Évangile de Christ. […] Je crains d’avoir inutilement travaillé pour vous. » (Galates 1.6,7; 4.11)

Le Seigneur reprocha aux assemblées de Pergame et de Thyatire d’avoir permis aux fausses doctrines de s’introduire au milieu d’elles (Apocalypse 2.14,15,20) ; il loua, par contre, l’Église de Philadelphie – ses membres n’étaient pas nombreux, mais elle avait gardé la Parole du Seigneur (Apocalypse 3.8).

Correction spirituelle

Une assemblée mûre sait traiter les problèmes de péché, que ce soit l’immoralité, la division ou la fausse doctrine. Elle sait ce que la Bible recommande à ce sujet, et elle a le courage de mettre en pratique cet enseignement. L’Église de Corinthe, à laquelle Paul fut contraint de dire : « Ce n’est pas comme à des hommes spirituels que j’ai pu vous parler, mais comme à des enfants en Christ » (1 Corinthiens 3.1), n’était pas mûre dans la pratique de la discipline. Il leur dit :

« On entend généralement qu’il y a parmi vous de l’impudicité, et une impudicité telle qu’elle ne se rencontre pas même chez les païens ; c’est au point que l’un de vous a la femme de son père. Et vous êtes enflés d’orgueil ! Et vous n’avez pas été plutôt dans l’affliction, afin que celui qui a commis cet acte fût ôté du milieu de vous ! […] Maintenant, ce que je vous ai écrit, c’est de ne pas avoir des relations avec quelqu’un qui, se nommant frère, est impudique, ou cupide, ou idolâtre, ou outrageux, ou ivrogne, ou ravisseur, de ne pas même manger avec un tel homme. » (1 Corinthiens 5.1,2,11)

La correction d’un chrétien qui s’égare dans le péché doit se faire avec humilité et amour (Galates 6.1; 2 Thessaloniciens 3.14,15) et selon les étapes enseignées par Jésus lui-même (Matthieu 18.15-17), mais elle doit se faire. Une assemblée mûre se soucie de la condition spirituelle de ses membres, et, quand il s’avère nécessaire, elle applique la discipline appropriée.

La croissance spirituelle ne vient pas automatiquement avec le temps

Il semble que nos enfants grandissent généralement qu’on le veuille ou pas. En effet, Jésus pose la question : « Qui d’entre vous, par le souci qu’il se donne, peut ajouter une coudée à sa taille ? » (Matthieu 6.27, Version Darby). L’enfant qui se dit : « Quand je serai grand, je vais faire 1,85 m » n’atteint pas forcément cette taille ; cela ne dépend ni de sa volonté ni de son effort. Certaines choses qui dépendent de nous, telles que l’alimentation, sont, néanmoins, nécessaires ou contribuent à la croissance physique. Pareillement, certaines choses que nous devons faire contribueront à notre croissance spirituelle. Quand l’auteur de l’Épître aux Hébreux dit que ses destinataires n’avaient pas progressé comme ils auraient dû faire (Hébreux 5.12), ou quand Paul accuse les Corinthiens d’être encore des « enfants spirituels » (1 Corinthiens 3.1), il est sous-entendu qu’ils étaient en faute. Qu’est-ce qu’on peut donc faire pour promouvoir notre propre croissance spirituelle et celle de nos assemblées ?

Se nourrir de la Parole

Un enfant ne grandit pas convenablement s’il ne mange pas bien. Il doit manger suffisamment et régulièrement. La nourriture spirituelle dont nous avons besoin pour grandir, c’est la Parole de Dieu. L’apôtre Pierre dit : « Désirez, comme des enfants nouveau-nés, le lait non frelaté de la parole, afin que par lui vous croissiez pour le salut » (1 Pierre 2.2, Colombe). La Parole n’est pas seulement pour les nouveaux convertis. Dans certaines communautés, il y a peu d’occasions pour l’étude sérieuse de la Bible après le catéchisme destiné aux candidats pour le baptême. Mais au lieu de cesser de manger après l’enfance, une grande personne prend de plus grandes quantités de nourriture. En plus, il est capable de supporter et profiter d’aliments que le bébé ne peut pas digérer. Pareillement, le chrétien qui tend vers la maturité doit « consommer » (lire, étudier, méditer) fréquemment la Parole. Il doit augmenter au lieu de réduire le temps qu’il met à étudier, et il doit se nourrir de la « nourriture solide » de la Parole, les enseignements qu’il n’était pas en mesure de comprendre lors de sa conversion (Héb. 5.11-14).

Une personne en bonne santé a généralement un appétit normal, mais parfois il faut manger même quand on n’en a pas envie. Le corps a besoin des nutriments. Même si le chrétien n’a pas envie d’écouter ou d’étudier la Parole de Dieu, il doit s’efforcer de le faire, car son âme en a besoin. Il trouvera peut-être que l’appétit vient en mangeant.

Une bonne alimentation spirituelle contribue également au développement d’une assemblée. Quand une Église locale manifeste des faiblesses spirituelles, il est fort possible que quelque chose manque à son régime, c’est-à-dire à l’enseignement qu’elle reçoit. Je me rappelle une conversation avec un membre d’une dénomination en Afrique : le jeune homme avec qui je parlais m’affirma qu’il pouvait être sûr que le sujet de la prédication du dimanche suivant se porterait soit sur la fornication, soit sur la dîme, soit sur la tenue des femmes. Selon lui, on ne prêchait jamais sur autre chose dans son Église ! La Parole de Dieu contient pourtant de nombreux enseignements sur ce que nous devons croire, la manière qu’il faut mener nos vies en tant que chrétiens, l’amour de Dieu pour nous, le modèle que Jésus représente pour nous, les fausses doctrines dont il faut se méfier, la glorieuse espérance qui devrait nous animer, l’Église que le Seigneur a bâtie et bien d’autres choses. Veillons à ce que nos assemblées suivent un régime bien équilibré afin de grandir spirituellement.

Demander l’aide de Dieu

Dieu nous a donné son Saint-Esprit pour nous fortifier et nous aider à atteindre la sainteté (Romains 8.13,26; Éphésiens 3.16). Il se soucie de notre survie et notre croissance spirituelles, et il écoutera certainement nos prières dans ce sens. Nous ne prétendons pas connaître toutes ses voies et tous les moyens à sa disposition pour nous venir en aide, mais nous savons que rien n’est difficile pour Dieu (Genèse 18.14). Voilà pourquoi l’apôtre Paul n’a pas manqué de prier pour ceux qu’il avait évangélisés. Il écrivit aux Philippiens :

« Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ. […] Et ce que je demande dans mes prières, c’est que votre amour augmente de plus en plus en connaissance et en pleine intelligence pour le discernement des choses les meilleures, afin que vous soyez purs et irréprochables pour le jour de Christ, remplis du fruit de justice qui est par Jésus-Christ, à la gloire et à la louange de Dieu. » (Philippiens 1.6,9-11)

Dieu nous aide à progresser vers la maturité grâce à l’aide des personnes qu’il « donne » à son Église :

« Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs [Segond]. Il a agi ainsi pour préparer les membres du peuple de Dieu à accomplir la tâche du service chrétien, pour faire progresser le corps du Christ dans la foi. De cette façon, nous parviendrons tous ensemble à l’unité de notre foi et de notre connaissance du Fils de Dieu ; nous deviendrons des adultes dont le développement atteindra à la stature parfaite du Christ. Alors, nous ne serons plus des enfants. » (Éphésiens 4.11-14a, FC)

Il est vrai que les apôtres et les prophètes ont déjà achevé leur travail de nous révéler la vérité de l’Évangile et la volonté de Dieu pour tous les hommes : nous continuons de jouir du fruit de leur travail chaque fois que nous ouvrons la Bible. Le travail des évangélistes et des pasteurs-docteurs, par contre, n’est jamais achevé, et des hommes doivent continuer de jouer ces rôles aujourd’hui parmi nous pour que les chrétiens soient équipés pour le service et qu’on parvienne à la maturité.

Dieu nous aide également à travers les épreuves dans nos vies. Certes, nous ne souhaitons pas ce qui est difficile et douloureux, mais Dieu se sert même de ces expériences pour notre bien, pour faire de nous les personnes que nous devons être.

« Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience. Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien. » (Jacques 1.2-4)

Que ce soit la patience, l’humilité, la compassion, la confiance en Dieu ou bien d’autres qualités, c’est souvent à travers des expériences difficiles que Dieu les cultive en nous. (Voir aussi Hébreux 12.5-11; 1 Pierre 1.6,7.)

S’exercer

Si vous voulez devenir plus fort physiquement, vous devez vous exercer. Vous devez utiliser la force que vous possédez déjà, vous entraîner, tester vos limites et vous efforcer de faire toujours davantage. Le paresseux ne fera pas de grands progrès. Nous voyons le même phénomène dans le domaine spirituel. Il faut utiliser les dons que Dieu vous a déjà confiés, qu’ils vous semblent grands ou petits, sinon vous risquez de les perdre. « Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a » (Matthieu 25.29). Si vous ne faites aucun effort pour évangéliser, vous n’en serez jamais capable. Il faut vous appliquer si vous espérez un jour donner très généreusement, ou conduire des cantiques lors du culte, ou prêcher un sermon, ou encourager quelqu’un qui est abattu, ou apprendre un chapitre de la Bible par cœur. Et si vous ne réussissez pas la première fois que vous essayez, il faut persévérer.

Ce principe s’applique, bien sûr, aux assemblées aussi bien qu’aux individus. Une Église locale doit s’aventurer à faire des choses pour Dieu qu’elle n’a jamais tentées dans le passé. Peut-être qu’elle veut s’engager à soutenir un frère pour qu’il reçoive une formation comme évangéliste ou même pour le soutenir pour qu’il travaille à plein temps après cette formation. Peut-être qu’elle veut s’organiser pour venir en aide aux veuves et aux orphelins de son entourage. Peut-être qu’elle veut construire un lieu de culte. Il y a une tendance à vouloir attendre que d’autres personnes ou d’autres assemblées fassent le gros du travail, mais une Église qui attend les autres de cette façon au lieu de puiser dans ses propres ressources matérielles et spirituelles ne grandira pas.

Le premier pas

Si vous voulez grandir spirituellement en tant que chrétien, il faut tout d’abord vous demander si vous êtes déjà un enfant de Dieu. Êtes-vous déjà né de nouveau ? L’apôtre Jean écrit en 1 Jean 3.2 : « Bien aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu… » Comment devient-on enfant de Dieu ? Jean nous l’explique dans son Évangile. Il dit, en parlant de la lumière qui est venue dans le monde, c’est-à-dire Jésus : « Mais à tous ceux qui l’ont reçue, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom et qui sont nés […] de Dieu » (Jean 1.12,13). Ce n’est pas par le simple fait de recevoir Jésus, de croire en son nom, que l’on devient enfant de Dieu. Mais celui qui croit en lui a « le pouvoir » (la possibilité, le moyen) de devenir enfant de Dieu, en étant né de Dieu.

En Jean 3.3,5 Jésus explique comment naître de Dieu, comment naître de nouveau : « En vérité en vérité je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, […] Si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. » Cette naissance d’eau et d’Esprit s’accomplit quand le croyant pénitent est baptisé en Christ (ensevelis, immergé dans l’eau). C’est en ce moment que ses péchés lui sont pardonnés et qu’il reçoit le don du Saint-Esprit (Actes 2.38). Il est alors sauvé et ajouté par le Seigneur à son Église. Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature (2 Cor. 5.17). C’est alors que la vraie croissance spirituelle peut commencer.

B. B.
(Dans Vol. 12, No. 5)