Reconnaître les faux docteurs

Un désir pour l’unité religieuse est naturel et louable, et les murs sectaires semblent s’écrouler de nos jours, au moins parmi ceux qui croient en Jésus. D’un côté, c’est une bonne chose, mais de l’autre, il est possible que beaucoup minimisent les distinctions doctrinales entre les communautés parce qu’ils ont décidé que la vérité d’un enseignement n’importe pas, pourvu que l’on soit sincère. Mais la Bible nous dit que la fausse doctrine est dangereuse et qu’il faut être vigilant.

Des avertissements dans la Bible

Le Seigneur Jésus dit de ne pas croire tous ceux qui emploient son nom :

« Prenez garde que personne ne vous séduise. Car plusieurs viendront sous mon nom, disant : C’est moi qui suis le Christ. Et ils séduiront beaucoup de gens. […] Si quelqu’un vous dit alors : Le Christ est ici, ou : Il est là, ne le croyez pas. Car il s’élèvera de faux Christs et de faux prophètes. » (Matthieu 24.4,5,23,24)

L’apôtre Pierre donne cet avertissement :

« Il y a eu parmi le peuple de faux prophètes, et il y aura de même parmi vous de faux docteurs, qui introduiront des hérésies qui mènent à la perdition, et qui, reniant le maître qui les a rachetés, attireront sur eux une perdition soudaine. Plusieurs les suivront dans leur immoralité, et la voie de la vérité sera calomniée à cause d’eux. Par cupidité [amour de l’argent], ils vous exploiteront au moyen de paroles trompeuses. » (2 Pierre 2.1-3)

L’apôtre Paul, pour sa part, sonne l’alarme concernant d’autres personnes dont il faudrait se méfier :

« Mais l’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s’attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons, par l’hypocrisie de faux docteurs portant la marque du fer rouge dans leur propre conscience. » (1 Timothée 4.1,2)

En fait, le Nouveau Testament contient de très nombreux passages qui nous mettent en garde contre le risque représenté par ceux qui enseignent le mensonge et l’erreur. Même des enseignements qui peuvent nous paraître assez inoffensifs, quoiqu’erronés, peuvent être des « doctrines de démons ».

Les conséquences sont très graves pour ceux qui propagent l’erreur comme pour ceux qui sont séduits. Nous voyons ce principe déjà dans l’Ancien Testament, lorsque le prophète Jérémie annonçait un grand jugement de la part de l’Éternel sur son peuple rebelle et idolâtre. Jérémie dit que le peuple ne se repentait pas, parce que les faux prophètes promettaient que le malheur ne viendrait pas. Mais Dieu répondit :

« C’est le mensonge que prophétisent en mon nom les prophètes ; je ne les ai point envoyés, je ne leur ai point donné d’ordre, je ne leur ai point parlé ; ce sont des visions mensongères, de vaines prédictions, des tromperies de leur cœur, qu’ils vous prophétisent. C’est pourquoi ainsi parle l’Éternel sur les prophètes qui prophétisent en mon nom, sans que je les aie envoyés, et qui disent : Il n’y aura dans ce pays ni épée ni famine : Ces prophètes périront par l’épée et par la famine. Et ceux à qui ils prophétisent seront étendus dans les rues de Jérusalem, par la famine et par l’épée. » (Jér. 14.14-16)

Jésus confirma ce principe en Matthieu 15.14 lorsqu’il dit concernant des conducteurs religieux de son temps : « Ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles ; si un aveugle conduit un aveugle, ils tomberont tous deux dans une fosse. »

Pourquoi on ne reconnaît pas la fausse doctrine

Puisque Dieu est juste, il ne nous condamnera pas pour ce qui n’est pas de notre faute ou ce qu’on n’aura pas pu éviter. Compte tenu de ce que nous avons vu concernant les conséquences de l’erreur, il faut donc reconnaître que ceux qui acceptent les fausses doctrines ont leur part de faute. Ils pourraient éviter d’être séduits, et rien ne les oblige à suivre aveuglément les faux docteurs.

Pourquoi, alors, beaucoup de gens ne reconnaissent-ils pas l’erreur doctrinale ? Pourquoi acceptent-ils si facilement la fausse doctrine ?

Très souvent, c’est la disposition de cœur des auditeurs qui est le problème. Il y a des points dans la Bible qui sont difficiles à comprendre (2 Pierre 3.15,16), mais en général, les gens ne tombent pas dans l’erreur par défaut d’intelligence. Ils ont besoin d’examiner non seulement le message qu’ils écoutent et le comparer aux Écritures, mais aussi leur cœur en se demandant ce qui les motive. Jésus dit en Jean 7.16,17 : « Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé. Si quelqu’un veut faire sa volonté, il saura si ma doctrine est de Dieu ou si je parle de ma propre autorité. »

Trop de personnes ne cherchent ni à faire la volonté de Dieu ni à savoir ce qui est vrai. Paul prédit en 2 Timothée 4.3,4 :

« Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ; mais, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l’oreille de la vérité et se tourneront vers les fables. »

Des auditeurs de ce type ne veulent pas de prédication qui condamne leurs péchés et les appelle à la repentance, qui recommande de s’abstenir de certains plaisirs du monde ou qui relève l’erreur des traditions religieuses auxquelles ils s’attachent.

Paul suggère un problème similaire chez ceux qui recherchent les miracles plus que la vérité. En parlant d’un certain « impie » qui allait égarer beaucoup de gens, Paul dit :

« L’apparition de cet impie se fera par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l’iniquité pour ceux qui périssent parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés. » (2 Thessaloniciens 2.9,10)

Bien que la puissance de Satan soit un facteur dans l’activité de ce faux docteur, il n’aurait sûrement pas l’air malveillant ou diabolique. Ceux qui se fient aux apparences sont facilement séduits par de tels imposteurs.

« Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ. Et cela n’est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n’est donc pas étrange que ses ministres aussi se déguisent en ministres de justice. Leur fin sera selon leurs œuvres. » (2 Corinthiens 11.13-15)

Parfois, il n’est pas question d’apparences trompeuses : il y a bien des gens qui propagent l’erreur doctrinale qui sont complètement sincères, et cette sincérité fait qu’ils sont plus convaincants (et donc plus dangereux). Mais la sincérité ne change pas l’erreur en vérité. Paul parle de Juifs qui étaient réellement dévoués envers Dieu, mais ils étaient perdus parce qu’ils rejetaient l’Évangile.

« Frères, le vœu de mon cœur et ma prière à Dieu pour eux, c’est qu’ils soient sauvés. Je leur rends le témoignage qu’ils ont du zèle pour Dieu, mais sans intelligence : ne connaissant pas la justice de Dieu et cherchant à établir leur propre justice, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu. » (Romains 10.1-3).

Pour certains, peut-être comme ces Juifs, la loyauté à la foi de leurs ancêtres ou du groupe social auquel ils appartiennent leur fait perdre toute objectivité. Il est vrai que la Bible nous recommande d’apprécier et de respecter nos conducteurs (1 Thessaloniciens 5.12,13), mais il faut admettre qu’ils ne sont pas infaillibles, et la fausse doctrine peut être propagée même par des prédicateurs ou des anciens qui ont été fidèles dans le passé. C’était aux anciens de l’Église d’Éphèse que Paul adressa cet avertissement :

« Je sais qu’il s’introduira parmi vous, après mon départ, des loups cruels qui n’épargneront pas le troupeau, et qu’il s’élèvera du milieu de vous des hommes qui enseigneront des choses perverses, pour entraîner les disciples après eux. » (Actes 20.29,30)

Pour d’autres, au lieu d’employer l’intelligence que Dieu leur a donnée, ils s’appuient uniquement sur les émotions pour déterminer ce qui est vrai, sans jamais se dire que le mensonge que l’on croit peut produire des émotions aussi fortes que la vérité. Ces émotions ne permettent donc pas d’évaluer une doctrine. (Rappelez-vous l’histoire de Jacob qui pleura son fils Joseph pendant des années, parce qu’il avait cru, à tort, que ce dernier était mort. Sa douleur n’aurait pas été plus intense si Joseph était réellement mort.)

La nécessité de contrôler au moyen des Écritures

Un autre problème qui fait qu’on ne reconnaît pas les faux docteurs est la paresse. Beaucoup ne veulent pas faire l’effort d’étudier soigneusement les Écritures afin d’évaluer correctement les messages qu’ils entendent. Ils ont besoin de suivre l’exemple des Béréens qui écoutaient la prédication de Paul et Silas.

« Ces Juifs avaient des sentiments plus nobles que ceux de Thessalonique ; ils reçurent la parole avec beaucoup d’empressement, et ils examinaient chaque jour les Écritures, pour voir si ce qu’on leur disait était exact. » (Actes 17.11)

Trop de croyants, dans leur respect profond pour Dieu, estiment que du moment qu’une personne prétend parler au nom du Seigneur, il ne faut pas contester ce qu’elle dit. Mais en réalité, on a le droit d’éprouver ceux qui prétendent être des prophètes de Dieu ou des apôtres : « Bien-aimés, ne vous fiez pas à tout esprit ; mais éprouvez les esprits pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde » (1 Jean 4.1). « Tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et qui ne le sont pas, et que tu les as trouvés menteurs » (Apocalypse 2.2). Le même principe s’applique aux enseignants qui ne prétendent pas être inspirés – on a besoin de les éprouver pour savoir si leurs paroles s’accordent avec celles de la Bible.

Pour ce faire, il est important de respecter certains principes très simples. Il faut :

  • Respecter la distinction entre l’ancienne alliance, qui n’est plus en vigueur, et le Nouveau Testament, sous lequel nous vivons (Hébreux 8.6-13).
  • Vérifier ce qui entoure un verset pour ne pas sortir les phrases de leur contexte.
  • Ne pas aller au-delà de ce qui est écrit ou imposer au texte des idées qui ne s’y trouvent pas (1 Corinthiens 4.6; 2 Jean 9,10).
  • Demander toujours par quelle autorité une idée ou pratique est recommandée (Marc 11.27-33; Colossiens 3.17).

Comment agir envers ceux qui sont dans l’erreur doctrinale

Supposons donc que vous êtes en face de quelqu’un qui répand une doctrine qui n’est pas conforme à l’enseignement du Nouveau Testament. Que devez-vous faire ?

Disons d’abord qu’il est toujours mieux de supposer que la personne est sincère. Dieu seul connaît le cœur de chacun. Jusqu’à preuve du contraire, nous pouvons nous dire que « le faux docteur » n’a pas l’intention d’égarer les autres. Il serait lui-même égaré sans le savoir. Nous voulons donc essayer humblement de lui montrer son erreur. Apollos enseignait aux autres, mais il ne connaissait pas la vérité au sujet du baptême. Aquilas et Priscille « le prirent avec eux, et lui exposèrent plus exactement la voie de Dieu » (Actes 18.26). C’était une démonstration d’amour de leur part qui était dans l’intérêt d’Apollos et de tous ceux que ce dernier enseignerait par la suite.

Si vous êtes l’un des conducteurs de l’Église, tel qu’un ancien ou un évangéliste, vous avez le devoir de protéger le troupeau. Paul dit à Tite :

« Il y a beaucoup de gens rebelles, de vains discoureurs et de séducteurs, auxquels il faut fermer la bouche. Ils bouleversent des familles entières, enseignant pour un gain honteux ce qu’on ne doit pas enseigner. » (Tite 1.10,11)

De quelle manière fallait-il leur fermer la bouche ? En les réfutant. En démontrant à tous, au moyen des Écritures, que leurs enseignements étaient faux. Ils seraient obligés de se taire quand tout le monde verrait qu’ils propagent l’erreur. Ainsi, nous constatons que l’une des qualifications pour être un ancien est qu’il faut être « attaché à la vraie parole telle qu’elle a été enseignée, afin d’être capable d’exhorter selon la saine doctrine et de réfuter les contradicteurs » (Tite 1.9).

Certes, en parlant de l’importance de réfuter l’erreur, nous ne voulons pas minimiser la nécessité de refuser la parole dans l’Église à ceux qui enseignent ce qui est contraire à l’enseignement de la Bible. Quand on autorise de telles personnes à prêcher dans l’assemblée, non seulement on peut donner l’impression de cautionner leurs enseignements, mais on leur donne l’occasion de persuader ceux qui sont moins affermis dans la Parole. Pour ce qui est d’un prédicateur qui soit de passage, on veut bien être hospitalier, mais il faut s’assurer qu’il apporte la saine doctrine avant de l’inviter à prêcher dans l’assemblée.

L’évangéliste, aussi bien que les anciens, a le devoir de sonner l’alarme quand quelqu’un enseigne ce qui n’est pas biblique. Après avoir parlé en 1 Timothée 4.1-5 des faux docteurs et de certaines de leurs fausses doctrines, l’apôtre Paul donne à Timothée ce conseil : « En exposant ces choses aux frères, tu seras un bon ministre de Jésus-Christ, nourri des paroles de la foi et de la bonne doctrine que tu as exactement suivie » (1 Timothée 4.6). Un prédicateur qui expose et réfute les fausses doctrines et les pratiques non bibliques n’est pas un fauteur de troubles ou quelqu’un qui sème la division ; c’est plutôt « un bon ministre de Jésus-Christ ».

Ayant dit cela, ajoutons encore qu’il faut toujours garder une attitude appropriée. On n’éprouve pas de plaisir à dénoncer le faux docteur. On n’a pas de haine pour lui. Plutôt, on « doit redresser avec douceur les adversaires, dans l’espérance que Dieu leur donnera la repentance pour arriver à la connaissance de la vérité et que, revenus à leur bon sens, ils se dégageront des pièges du diable, qui s’est emparé d’eux pour les soumettre à sa volonté » (2 Timothée 2.25,26).

Le devoir de mettre un terme à l’activité des faux docteurs dans l’Église ne s’arrête pas au niveau de l’évangéliste (ou des anciens, si l’assemblée a le bonheur d’en avoir). Paul donna l’instruction suivante à l’Église entière de Rome :

« Je vous exhorte, frères, à prendre garde à ceux qui causent des divisions et des scandales, au préjudice de l’enseignement que vous avez reçu. Éloignez-vous d’eux, car de tels hommes ne servent point Christ notre Seigneur, mais leur propre ventre ; et, par des paroles douces et flatteuses, ils séduisent les cœurs des simples. » (Romains 16.17,18)

Si, après les efforts de corriger l’erreur de celui qui répand la fausse doctrine, la personne persiste dans son erreur et, au lieu de se taire, sème de la division ou continue de détourner les autres de la saine doctrine, il faut que l’Église s’éloigne d’elle. Tout comme l’immoralité, la fausse doctrine, quand on ne s’en repent pas, constitue une raison pour exercer la discipline dans l’Église. L’apôtre Jean écrit :

« Prenez garde à vous-mêmes, afin que vous ne perdiez pas le fruit de votre travail, mais que vous receviez une pleine récompense. Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu ; celui qui demeure dans cette doctrine a le Père et le Fils. Si quelqu’un vient à vous et n’apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison, et ne lui dites pas : Salut ! car celui qui lui dit : Salut ! participe à ses mauvaises œuvres. » (2 Jean 8-11)

Si de telles paroles nous paraissent exagérées, il est probable que nous sous-estimions la gravité aux yeux de Dieu de l’erreur doctrinale. Quand on s’égare de la vérité de sa Parole, du modèle qu’il nous a fourni pour son Église et des commandements de l’Évangile, quand on dispense des doctrines d’origine humaine à la place de l’enseignement de la Bible, des âmes sont mises en danger. Écoutons donc les appels passionnés des Écritures : « Que personne ne vous trompe par des discours séduisants. […] Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes. […] Qu’aucun homme […] ne vous ravisse à son gré le prix de la course » (Colossiens 2.4,8,18). Jésus dit : « La vérité vous rendra libres » (Jean 8.32).

B. B.
(dans Vol. 20, No. 4)

Victoire sur les démons

Ils sont appelés par plusieurs noms dans la Bible : tantôt les mauvais esprits, les esprits méchants ou les esprits impurs, tantôt les dominations, les autorités, les princes de ce monde de ténèbres. Très souvent on les appelle « démons ». Il peut y avoir plusieurs sortes, mais ils sont tous des alliés ou des serviteurs de Satan, l’ennemi de nous tous. Comme Satan, ils essaient d’éloigner les hommes de Dieu, de détourner notre dévotion du Créateur et de nous asservir.

Comment les démons se manifestent

Bien qu’invisibles, ils œuvrent parmi les hommes de plusieurs manières.

Selon 1 Timothée 4.1, ils sont à la base des faux enseignements qui détournent les hommes de la vraie foi chrétienne : « Mais l’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s’attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons. » 1 Jean 4.1 est un autre passage qui associe aux faux prophètes les esprits qui ne sont pas de Dieu : « Bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit ; mais éprouvez les esprits pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde. » Ces démons ne se manifestent pas en tant que tels quand ils inspirent les fausses doctrines. Ils se cachent et ils se déguisent en anges de lumière (2 Corinthiens 11.13-15).

Les démons se cachent également derrière les idoles et les fétiches qui, selon leurs adorateurs, sont très utiles aux hommes. En Deutéronome 32.16,17, Moïse reproche au peuple israélite son infidélité envers Dieu. Il dit : « Ils ont excité sa jalousie par des dieux étrangers, ils l’ont irrité par des abominations ; ils ont sacrifié à des démons qui ne sont pas Dieu, à des dieux qu’ils ne connaissaient point, nouveaux, venus depuis peu, et que vos pères n’avaient pas craints. » Dans le Nouveau Testament, l’apôtre Paul reprend la même idée. En expliquant pourquoi le chrétien ne doit jamais sciemment manger de la viande qui a été sacrifiée à une idole, il dit que la puissance qui est derrière les idoles et les fétiches est, en fait, une puissance démoniaque : « Que dis-je donc ? Que la viande sacrifiée aux idoles est quelque chose, ou qu’une idole est quelque chose ? Nullement. Je dis que ce qu’on sacrifie, on le sacrifie à des démons, et non à Dieu ; or, je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons. Vous ne pouvez boire la coupe du Seigneur, et la coupe des démons ; vous ne pouvez manger à la table du Seigneur, et à la table des démons. Voulons-nous provoquer la jalousie du Seigneur ? Sommes-nous plus forts que lui ? » (1 Corinthiens 10.19-22).

La Bible reconnaît et l’existence et la puissance des démons. Ils font même des miracles afin de séduire les hommes et les éloigner de Dieu. Elle parle, par exemple, de l’apparition d’un impie qui se fera « par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l’iniquité, pour ceux qui périssent parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés » (2 Thess. 2.9,10).

Les démons se manifestent aussi par la possession. Que veut dire être possédé ? Il ne s’agit pas d’une personne qui commet tel ou tel péché qui serait la spécialité d’un esprit particulier. Des gens disent, par exemple, qu’une personne qui vit dans le péché sexuel est « possédée » d’un esprit de fornication, ou qu’une personne qui ment très souvent aurait un esprit de mensonge. Jean-Baptiste, Jésus, les apôtres de Christ – ils s’accordaient tous pour dire aux hommes pécheurs de se repentir, ce qui veut dire de prendre une résolution ferme d’abandonner ses péchés pour faire la volonté de Dieu. Considérez, par exemple, les instructions que Jean-Baptiste donnait : « Il vint aussi des publicains (des collecteurs d’impôts pour le gouvernement romain) pour être baptisés, et ils lui dirent : Maître, que devons-nous faire ? Il leur répondit : N’exigez rien au-delà de ce qui vous a été ordonné. Des soldats aussi lui demandèrent : Et nous, que devons-nous faire ? Il leur répondit : Ne commettez ni extorsion ni fraude envers personne, et contentez-vous de votre solde » (Luc 3.12-14). Ni Jean, ni Jésus, ni les apôtres n’ont jamais dit à un pécheur : « Vous êtes possédé du démon de cupidité. Je dois le chasser » ou bien « Vous avez les démons de l’adultère, de l’escroquerie, et de la colère. On doit procéder à votre délivrance ». Ils disaient plutôt : « Repentez-vous » ou « Va, et ne pèche plus. »

La possession démoniaque n’était pas une condition que la personne concernée ou son entourage ignoraient jusqu’à ce qu’un prédicateur ou un prophète les en informe. Rien dans la Bible ne suggère que la possession était comme une maladie qui doit être dépistée et diagnostiquée par un médecin.

Dans un cas de possession, l’esprit mauvais entrait dans le corps d’une personne et prenait contrôle de sa vie – à des moments précis ou en permanence. Dans certains cas on voit que l’esprit parlait par la bouche de la personne qu’il possédait. La personnalité du possédé était supprimée et la voix qu’on entendait était celle du démon. La Bible n’attribue pas des péchés à la possession, mais elle parle parfois de certains pouvoirs du possédé, tels qu’une force surhumaine ou une connaissance de l’avenir ; en plus, la Bible parle souvent de souffrances ou infirmités physiques imposées par le démon. Une certaine femme possédée était, par exemple, courbée et ne pouvait pas se redresser pendant 18 ans. Un autre possédé, un jeune homme, était sourd et muet, et le démon le saisissait parfois et le jetait dans le feu ou dans l’eau.

Un cas particulièrement dramatique se trouve en Marc 5.1-20. Jésus venait de traverser la mer de Galilée, et pendant la traversée il avait démontré son pouvoir sur les forces de la nature en calmant une grande tempête. Dans le récit qui suit, nous voyons son pouvoir sur les forces spirituelles.

« Ils arrivèrent à l’autre bord de la mer, dans le pays des Gadaréniens. Aussitôt que Jésus fut hors de la barque, il vint au-devant de lui un homme, sortant des sépulcres, et possédé d’un esprit impur. Cet homme avait sa demeure dans les sépulcres, et personne ne pouvait plus le lier, même avec une chaîne. Car souvent il avait eu les fers aux pieds et avait été lié de chaînes, mais il avait rompu les chaînes, et brisé les fers, et personne n’avait la force de le dompter. Il était sans cesse, nuit et jour, dans les sépulcres et sur les montagnes, criant, et se meurtrissant avec des pierres. Ayant vu Jésus de loin, il accourut, se prosterna devant lui, et s’écria d’une voix forte : Qu’y a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ? Je t’en conjure au nom de Dieu, ne me tourmente pas. Car Jésus lui disait : Sors de cet homme, esprit impur. Et il lui demanda : Quel est ton nom ? Légion est mon nom, lui répondit-il, car nous sommes plusieurs. Et il le priait instamment de ne pas les envoyer hors du pays. Il y avait là, vers la montagne, un grand troupeau de pourceaux qui paissaient. Et les démons le prièrent, disant : Envoie-nous dans ces pourceaux, afin que nous entrions en eux. Il le leur permit. Et les esprits impurs sortirent, entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau se précipita des pentes escarpées dans la mer : Il y en avait environ deux mille, et ils se noyèrent dans la mer. Ceux qui les faisaient paître s’enfuirent, et répandirent la nouvelle dans la ville et dans les campagnes. Les gens allèrent voir ce qui était arrivé. Ils vinrent auprès de Jésus, et ils virent le démoniaque, celui qui avait eu la légion, assis, vêtu, et dans son bon sens ; et ils furent saisis de frayeur. Ceux qui avaient vu ce qui s’était passé leur racontèrent ce qui était arrivé au démoniaque et aux pourceaux. Alors ils se mirent à supplier Jésus de quitter leur territoire. »

Quelle est la leçon que nous devons tirer de ce passage ? Certaines personnes disent qu’il ne faut pas manger du porc – elles disent que c’est une viande impure puisque les démons sont entrés dans ces animaux. Cela n’est pas du tout logique. La viande de porc que vous mangeriez aujourd’hui ne vient pas de ces animaux qui ont été possédés pendant quelques instants il y a deux mille ans. D’ailleurs, c’était quelque temps après cet événement que Jésus lui-même dit : « Ne comprenez-vous pas que rien de ce qui du dehors entre dans l’homme ne peut le souiller ? Car cela n’entre pas dans son cœur, mais dans son ventre, puis s’en va dans les lieux secrets qui purifie tous les aliments » (Marc 7.18,19; voir aussi 1 Timothée 4.3,4).

Échec aux démons

Mais quelle est donc la leçon à en dégager ? C’est que Jésus a un pouvoir absolu sur les mauvais esprits. À maintes reprises Jésus a chassé des démons des gens possédés, et il le faisait par sa simple parole. Il n’avait pas besoin de se servir d’eau bénite, de chapelets, de statuettes, de bougies ou de récitations. Il n’avait pas besoin de crier pendant des heures. Chaque fois, il donnait un simple ordre, et le démon n’avait pas de choix. Il s’exécutait. À cette occasion, l’homme était possédé d’un très grand nombre de démons. Ils se nommaient « Légion ». Or une légion était une division de l’armée romaine qui comptait environ 5 000 hommes. Malgré leur nombre, ces démons n’ont pas pu résister contre la volonté de Jésus-Christ qui leur disait de sortir.

Jésus continue de jouir d’un plein pouvoir sur les démons. Éphésiens 1.21,22 nous rappelle que Dieu a fait asseoir Jésus « au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité, et de tout nom qui se peut nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. Il a tout mis sous ses pieds. » Jésus est divin, et en tant que Fils de Dieu, en tant que Créateur, il est au-dessus de tout ce qui a été créé. Paul dit qu’il est le premier-né sur toute la création. C’est-à-dire, tout comme le fils premier-né avait aux temps bibliques une prééminence et une autorité sur ses frères et sœurs, Jésus est au-dessus de la création. Ainsi, l’apôtre dit à son sujet : « Il est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui. Il est la tête du corps de l’Église ; il est le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin d’être en tout le premier » (Colossiens 1.15-18). Ce même Jésus a promis de rester avec ses disciples jusqu’à la fin des siècles.

Non seulement le chrétien a une pleine confiance parce que Jésus est plus fort que Satan et les esprits qui s’alignent avec lui, mais aussi parce que Jésus leur a infligé une défaite dont ils ne pourront jamais se remettre. « Puisque les enfants, comme il les appelle, sont de chair et de sang, Jésus lui-même est devenu comme eux et a participé à leur nature humaine. Il l’a fait afin de détruire par la mort le diable » (Hébreux 2.14 FC). Par sa mort sur la croix, Jésus a vaincu le diable. Il l’a détruit, non pas dans le sens où le diable n’existerait plus, mais Jésus lui a enlevé une partie importante de son pouvoir de nuire à l’homme. Colossiens 2.15 est un autre passage qui enseigne la même idée concernant la mort de Christ et son effet sur le diable. Il dit que Jésus « a dépouillé les dominations et les autorités, et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d’elles par la croix. » C’est par rapport à cette victoire de Jésus sur Satan qu’il a dit en Jean 12.31, peu avant son arrestation et sa crucifixion : « Maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors. »

Évidemment, ces passages ne signifient pas que Satan n’est plus dans le monde ou qu’il n’a aucune possibilité de faire du mal aux hommes. Éphésiens 6.12 dit clairement que nous avons encore à lutter « contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes », et 1 Pierre 5.8 nous rappelle que « le diable rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera ». Néanmoins, pour nous qui sommes lavés dans le sang de Christ et qui demeurons fidèlement en lui, l’activité et le pouvoir de Satan sont bien limités par le Seigneur. Dieu veut que nous soyons vigilants à l’égard de notre adversaire, mais non pas dans la crainte ou l’inquiétude. Quelles que soient les épreuves que nous endurons dans cette vie, nous avons cette assurance en Romains 8.31,37-39 : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?… Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur. »

L’Esprit de Dieu en nous

En plus du fait que Jésus est plus fort que Satan, en plus du fait que par sa mort et sa résurrection Jésus a « dépouillé » et vaincu Satan et les mauvais esprits, le chrétien reste confiant parce que le Saint-Esprit demeure en lui. 1 Jean 4.4 nous donne cette assurance : « Vous les avez vaincus, parce que celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde. » Jésus est en nous par son Esprit. L’apôtre Pierre a promis le jour de la Pentecôte, en Actes 2.38 : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. » L’Esprit de Dieu lui-même nous est donné lorsque nous obéissons à l’évangile. Selon 1 Corinthiens 6.19, notre corps devient le temple du Saint-Esprit. Cette promesse s’applique à tout chrétien, c’est-à-dire à toute personne qui a cru en Jésus comme Fils de Dieu, qui s’est repentie de ses péchés, qui a confessé sa foi en Christ et qui a été immergée au nom de Jésus pour le pardon de ses péchés. Par contre, Paul dit en Romains 8.9 : « Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas. » Si nous sommes remplis de l’Esprit de Dieu, aucun mauvais esprit ne pourrait nous posséder. Il n’y aura pas de place en nous. Aucun esprit n’est assez fort pour déloger le Saint-Esprit. Si, en tant que chrétien, je cherche à marcher selon l’Esprit de Dieu, à demeurer dans la lumière de Dieu, son Esprit ne cédera jamais la place à un démon quelconque.

Conclusion

Satan et ses anges ont été comparés à un chien méchant attaché par une chaîne solide. La chaîne ne se rompra pas. Elle est bien forte. Le chien ne peut pas se libérer. Si nous gardons notre distance, il ne peut jamais nous mordre, parce que Christ l’a attaché. Mais si nous nous approchons de lui pour regarder dans sa gueule, il nous fera du mal.

Notre sécurité est en Jésus-Christ. Tant que nous restons dans sa voie, il n’y a aucun danger. Si un malheur nous arrive, nous savons que cela n’a rien à voir avec les sorciers ou les sorts. C’est une épreuve que notre Seigneur permet pour notre bien ultime. Mais si nous nous éloignons de Jésus, si nous nous intéressons aux activités idolâtres et à la magie, si nous ne voulons plus marcher selon l’Esprit de Dieu et sa volonté, c’est que nous jouons à côté du chien méchant.

Demeurons donc en lui ; il demeurera en nous. Alors, celui qui est en nous sera réellement Celui qui est plus grand que celui qui est dans le monde.

B. B.
(Dans Vol. 10, No. 1)