L’avènement du Seigneur et la fin du monde

La grande espérance de tout chrétien, c’est le retour de Jésus, le moment où les morts ressusciteront et les sauvés entreront dans le ciel pour la vie éternelle. Dieu a révélé certaines choses au sujet de ce grand jour pour nous encourager et nous avertir, mais il y a des détails qu’il ne nous a pas fournis. N’ajoutons pas à ce que Dieu a jugé bon de nous faire connaître.

Événements ayant déjà eu lieu

1. Le commencement du règne de Jésus

Après sa mort et sa résurrection, Jésus passa 40 jours encore sur la terre, puis il remonta au ciel (Actes 1).

Assis à la main droite de Dieu, il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds ; le dernier ennemi à être détruit sera la mort (Actes 2.33-35; 1 Corinthiens 15.25,26,54). La mort sera détruite par la résurrection des morts.

Dix jours après l’ascension de Jésus, le Saint-Esprit descendit sur les apôtres, et l’Église ou le Royaume de Dieu fut établie. Trois mille personnes furent baptisées et ajoutées à l’Église en ce jour-là (Actes 2.38,41,47; Jean 3.5). C’est par la nouvelle naissance, le baptême, que l’on entre dans le Royaume, et c’est aussi par le baptême que l’on est ajouté à l’Église.

« Église » vient d’un mot grec qui signifie « ceux qui sont appelés hors du » monde, hors du péché. Ceux-ci sont délivrés de la puissance des ténèbres et transportés dans le Royaume du Fils de son amour (Colossiens 1.13). L’Église, donc, est composée de gens qui sont dans le Royaume.

2. L’Évangile fut prêché partout.

L’Évangile (la bonne nouvelle de la mort de Jésus pour nos péchés, son enterrement et sa résurrection) « a été prêché à toute créature sous le ciel », et l’Église se répandit (Colossiens 1.23; Livre des Actes). La bonne nouvelle devait, en effet, être prêchée partout dans le monde avant la fin (Matthieu 24.14).

3. L’apostasie

L’apostasie devait aussi venir avant l’avènement de Jésus (2 Thessaloniciens 2.1-12). Tomber dans l’apostasie signifie « s’écarter de la vérité ». Le premier chapitre de 2 Thessaloniciens décrit l’avènement du Seigneur, mais le chapitre 2 dit qu’il ne faut pas se tromper : Il faut que l’apostasie soit arrivée auparavant, et que l’homme de perdition soit révélé. 1 Jean 2.18 dit qu’il y avait déjà au premier siècle beaucoup d’antéchrists, de faux prophètes et de fausses doctrines. L’homme de perdition n’est peut-être donc pas un seul individu précis. 1 Timothée 4.1-4 nous prévient que « dans les derniers temps quelques-uns abandonneront la foi… », et 2 Timothée 4.1-3 nous dit que « les hommes cesseront d’écouter la saine doctrine. » Il faut dire que l’apostasie est un processus qui a apparu depuis très longtemps. Elle est déjà arrivée.

Entre-temps, Dieu est patient

Dieu retarde l’avènement de Jésus, « ne voulant pas qu’aucun périsse, mais… que tous arrivent à la repentance » (2 Pierre 3.8-10,15).

Jésus a dit qu’il y aurait des persécutions, des famines, des guerres et de faux prophètes qui essayeraient de faire perdre les saints, mais ce ne seraient pas les signes de la fin (Matthieu 24.5-14). En parlant de son retour, il ajouta : « Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul » (Matthieu 24.36).

Événements à venir

1. L’avènement du Seigneur

L’avènement veut dire « la venue », « l’arrivée », « le retour de Jésus ». Ce n’est pas la même chose que l’enlèvement, mais lors de son avènement, certaines choses, y compris l’enlèvement, vont se produire.

En Jean 14.2b,3 Jésus dit : « Je vais vous préparer une place. Et, lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi. »

Il a promis ressusciter au dernier jour ceux qui croiraient en lui (Jean 6.40,54; 11.24; Matthieu 25.31). 1 Corinthiens 15.22-26 dit : « Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ, mais chacun en son rang. Christ comme prémices, puis ceux qui appartiennent à Christ, lors de son avènement. Ensuite viendra la fin, quand il remettra le royaume à celui qui est Dieu et Père, après avoir détruit toute domination, toute autorité et toute puissance. Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort. » Quand Jésus ressuscitera tous les morts, et que tous auront revêtu l’immortalité, la mort sera vaincue ; elle ne sera plus (v. 54). Ce sera la fin.

L’avènement du Seigneur est décrit pour les justes, afin de les consoler :

Jésus descendra du ciel, au signal donné, à la voix d’un archange, et au son de la trompette de Dieu, à la dernière trompette (1 Thessaloniciens 4.16; 1 Corinthiens 15.51-53). Les morts en Christ ressusciteront avec un corps immortel. Les vivants en Christ seront changés en un instant, en un clin d’œil, revêtus d’un nouveau corps incorruptible (1 Corinthiens 15.51,52). Les ressuscités et les vivants en Christ seront enlevés ensemble à la rencontre du Seigneur dans les airs. Ainsi, ils seront toujours avec le Seigneur. (1 Thessaloniciens 4.17).

Matthieu 24.31 décrit globalement cet événement de la manière suivante : « Il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu’à l’autre. » Selon les versets 39-42, jusqu’à ce moment, personne ne se doutera de rien ; comme au temps de Noé, ils seront occupés à leurs affaires mondaines. D’entre deux hommes dans un champ, « l’un sera pris et l’autre laissé ». Cela ne veut pas dire que l’autre sera laissé sur terre pendant mille ans, mais dans le premier triage, dans les premiers instants de la venue de Jésus, il sera laissé parce qu’il n’est pas parmi les saints (voir son cas en bas). Quand 1 Thessaloniciens dit que les morts en Christ ressusciteront premièrement, c’est par rapport aux vivants en Christ. Ceux qui seront encore en vie ne laisseront pas les morts en arrière. Avant que les vivants soient pris, les morts en Christ ressusciteront, et puis les deux groupes de saints seront enlevés ensemble à la rencontre du Seigneur dans les airs. Dans tout cela Jésus lui-même ne met pas pied sur terre.

L’avènement du Seigneur est aussi décrit pour ceux qui ne sont pas prêts, non pas pour les consoler, mais pour les mettre en garde.

Matthieu 24.30 : « Alors le signe du Fils de l’homme paraîtra dans le ciel, toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l’homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et une grande gloire. » 2 Thessaloniciens 1.6-10 dit : « Le Seigneur apparaîtra du ciel avec les anges de sa puissance, au milieu d’une flamme de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n’obéissent pas à l’Évangile. Ils auront pour châtiment une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force. »

Jean 5.28,29 : Les justes et les injustes seront ressuscités : « Tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix, et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement. »

2. La terre et les cieux seront brûlés

2 Pierre 3.6,7 : « Le monde ancien a été détruit, submergé par l’eau, mais le ciel et la terre actuels sont tenus en réserve par la même parole de Dieu pour être détruits par le feu. »

2 Pierre 3.10,12 : « Le jour du Seigneur viendra comme un voleur ; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés (enflammés) se dissoudront, et la terre avec les œuvres qu’elle renferme sera consumée. »

Psaume 102.26-28 : « Tu as anciennement fondé la terre, et les cieux sont l’ouvrage de tes mains, ils périront, mais tu subsisteras ; »

Matthieu 24.35 : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. »

3. Le jugement

Apocalypse 20.11,12 : « Puis je vis un grand trône blanc, et celui qui était assis dessus… et je vis les morts, les grands et les petits, qui se tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts, et un autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie. Chacun fut jugé selon ses œuvres, d’après ce qui était écrit dans ces livres. »

Le jugement n’aura pas lieu sur la terre, qui sera détruite, mais devant le trône de Dieu.

Matthieu 25.31-46 : « Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s’assiéra sur le trône de sa gloire. Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d’avec les autres, comme le berger sépare les brebis d’avec les boucs… Il dira à ceux qui seront à sa droite : Venez, vous qui êtes bénis de mon Père ; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde », … car vous avez fait du bien envers votre prochain. Ensuite, il dira à ceux qui seront à sa gauche : « Retirez-vous de moi, maudits ; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges »,… car vous n’avez pas fait le bien. « Ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle. » Apocalypse 20.15 : « Quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie fut jeté dans l’étang de feu. »

Selon Apocalypse 21.8, les lâches, les incrédules (incroyants), les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, seront dans l’étang de feu. Quand l’Apocalypse 20.14. nous dit que « la mort et le séjour des morts furent jetés dans l’étang de feu. C’est la seconde mort, l’étang de feu », c’est une manière figurée de signaler que la mort ne sera plus ; la même vérité est enseignée en 1 Corinthiens 15.24-26,54,55.

Ensuite viendra la fin, où Jésus remettra le royaume à son Père, après avoir détruit toute autorité, toute puissance et la mort. Alors le Fils lui-même sera soumis à celui qui lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous (1 Corinthiens 15.24-28)

4. Les nouveaux cieux et la nouvelle terre

Comme nous l’avons vu, Jésus dit qu’il est allé nous préparer une place, pour que là où il sera, nous y soyons aussi (Jean 14.2,3). Conscients de la destruction future de notre terre et nos cieux, « nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera » (2 Pierre 3.13). Apocalypse 21 et 22 décrit cette nouvelle demeure des saints comme étant avec Dieu (21.3) ; la mort ne sera plus, il essuiera toute larme ; plus de deuil, ni cri, ni douleur (21.4) ; la gloire de Dieu et de l’Agneau l’éclairera (21.23) ; plus de nuit (22.5) ; rien d’impur n’y entrera, ceux-là seuls qui sont écrits dans le livre de vie y entreront (21.27).

Jésus ne reviendra donc pas sur la terre pour établir un royaume et régner pendant mille ans, et les hommes n’auront pas de seconde chance de se repentir.

Jésus dit à Pilate : « Mon royaume n’est pas de ce monde » (Jean 18.36). Jésus avait dit que ses disciples seraient dans le monde, mais n’étaient pas « du monde ». De même, son royaume serait dans le monde, mais pas de la même nature charnelle que les royaumes des hommes.

Jésus règne déjà, depuis sa résurrection. Il dit : « Tout pouvoir m’a été donné dans les cieux et sur la terre » (Matthieu 28.18). Le royaume de Christ existe sur terre depuis le premier jour de la Pentecôte après sa résurrection. Les hommes deviennent citoyens de ce royaume quand ils obéissent à l’Évangile.

Il n’y aura pas mille ans (ni même un jour) après le retour de Jésus où les gens pourront se repentir. Hébreux 9.27,28 dit : « Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement, de même Christ, qui s’est offert une seule fois pour porter les péchés d’un grand nombre, apparaîtra une seconde fois, sans qu’il soit question du péché (pas pour résoudre le problème du péché), pour ceux qui l’attendent en vue de leur salut. »

Quel doit être notre souci pendant cette période d’attente ?

« Puisque tout va être détruit de cette façon, vous comprenez bien quel doit être votre comportement ! Vous devez avoir une conduite sainte et marquée par l’attachement à Dieu… (FC). C’est pourquoi, bien aimés, en attendant ces choses, appliquez-vous à être trouvés par lui sans tache et irrépréhensibles dans la paix » (2 Pierre 3.11,14).

« Que le Seigneur augmente de plus en plus parmi vous… cette charité…, afin d’affermir vos cœurs pour qu’ils soient irréprochables dans la sainteté devant Dieu notre Père, lors de l’avènement de notre Seigneur Jésus avec tous les saints ! » (1 Thessaloniciens 3.12,13).

(Voir aussi : 1 Corinthiens 1.7,8; Phil. 1.6-10; 2.15,16; 1 Jean 3.2,3; 1 Corinthiens 15.58)

Nous voyons que la bonne manière d’attendre le retour de Jésus n’est pas de vendre tous nos biens, nous habiller en soutane blanche et nous rassembler quelque part sur une montagne pour regarder les cieux ! Il faut plutôt obéir à l’Évangile, nous éloigner de l’immoralité et servir fidèlement notre Dieu et notre prochain.

B. B.
(Dans Vol. 5, No. 3)

L’apostasie

Parmi les premières épîtres du Nouveau Testament à être écrites sont les deux épîtres de Paul aux Thessaloniciens. Un problème dans l’Église de la ville de Thessalonique dont il est question dans ces épîtres est que de fausses doctrines se répandaient au sujet du retour de Jésus-Christ. Dans la première épître Paul rassure les disciples que leurs frères chrétiens qui étaient déjà décédés seraient ressuscités à la venue de Jésus et enlevés avec les sauvés pour être à jamais avec le Seigneur au ciel (1 Thessaloniciens 4.13-18). Dans sa deuxième lettre, Paul dément la fausse idée que le jour du Seigneur était déjà venu sans que beaucoup d’hommes le sachent. En 2 Thessaloniciens 2, un chapitre qui contient quelques points difficiles à interpréter avec certitude, Paul dit à ces chrétiens du milieu du premier siècle que ce jour n’arriverait pas avant que ne se produise un événement appelé « l’apostasie » (1 Th. 2.1-3).

Qu’est-ce que l’apostasie ?

Très simplement, le mot « apostasie » signifie l’abandon d’une religion. Bibliquement, il s’agit, bien sûr, de se détourner de la vraie religion, celle qui est révélée dans les Écritures. Un individu peut « apostasier » en faisant retour à une vie mondaine et pécheresse. Un individu, ou même une Église, peut apostasier également en se détournant de la vraie doctrine pour enseigner des faussetés et suivre des pratiques qui sont contraires à l’enseignement de la Bible. Il semble que l’apostasie dont Paul parle aux Thessaloniciens devait être à grande échelle.

L’apostasie prédite

Plusieurs autres passages parlent d’une apostasie, sans employer le mot. En Actes 20.29,30 Paul avertit ainsi les anciens de l’Église d’Éphèse : « Je sais qu’il s’introduira parmi vous, après mon départ, des loups cruels qui n’épargneront pas le troupeau, et qu’il s’élèvera du milieu de vous des hommes qui enseigneront des choses pernicieuses, pour entraîner les disciples après eux. » L’apôtre Pierre, également, prédit l’activité de faux docteurs parmi les chrétiens et la création de sectes pernicieuses (dangereuses ou nuisibles) : « Il y a eu parmi le peuple de faux prophètes, et il y aura de même parmi vous de faux docteurs, qui introduiront des sectes pernicieuses, et qui, reniant le maître qui les a rachetés, attireront sur eux une ruine soudaine. Plusieurs les suivront dans leurs dissolutions, et la voie de la vérité sera calomniée à cause d’eux. Par cupidité, ils trafiqueront de vous au moyen de paroles trompeuses » (2 Pierre 2.1-3).

En 1 Timothée 4.1-3 nous avons encore cette prophétie : « Mais l’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s’attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons, par l’hypocrisie de faux docteurs portant la marque de la flétrissure dans leur propre conscience, prescrivant de ne pas se marier et de s’abstenir d’aliments que Dieu a créés pour qu’ils soient pris avec actions de grâces par ceux qui sont fidèles et qui ont connu la vérité. »

Les derniers temps ?

L’expression « dans les derniers temps » qui paraît en 1 Timothée 4 et d’autres passages mène beaucoup de personnes à conclure que l’Esprit parle de quelque chose qui ne devait pas concerner le christianisme pendant la plupart de son histoire, mais seulement pour les dernières quelques années avant la fin du monde. En voyant la multiplicité de dénominations modernes, elles s’exclament : « Jésus va sûrement revenir très bientôt, puisque la Bible a dit qu’il y aurait beaucoup d’Églises à la fin du monde. »

Je ne soutiens pas ici que Jésus NE revient PAS bientôt – Dieu seul sait combien de temps reste jusqu’à la fin de toutes choses. Mais l’avertissement contre l’apostasie et les sectes ne concerne pas uniquement la période juste avant l’avènement du Seigneur pour le jugement. On ne peut pas supposer que toute Église sur la scène religieuse depuis un certain nombre d’années est admissible, et que c’est uniquement de celles qui sont créées de nos jours qu’il faut se méfier.

En effet, l’expression « les derniers jours » (ou « les derniers temps ») est employée dans la Bible pour parler de toute l’ère chrétienne. Par exemple, le jour de la Pentecôte l’apôtre Pierre voulait expliquer le phénomène du parler en langues comme une manifestation du Saint-Esprit qui avait été promis. Il cite une prophétie du livre de Joël qui dit : « Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront… » Et en parlant de ce que les hommes voyaient ce jour de la Pentecôte, Pierre dit : « C’est ici ce qui a été dit par le prophète Joël » (Actes 2.16,17). Selon ce passage, Pierre et ses auditeurs se trouvaient déjà, il y a 2.000 ans, aux derniers jours !

Hébreux 1.1,2 dit : « Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils… » La version Segond révisée (dite Colombe) le rend encore plus clair : « Dans ces temps qui sont les derniers ». D’autres passages qui identifient le premier siècle comme faisant déjà partie des derniers jours ou derniers temps sont : Jacques 5.3; 1 Pierre 1.20; 1 Jean 2.18; Jude 17-19. Depuis le premier jour de la Pentecôte après la mort du Christ, donc, jour où l’Évangile fut prêché pour la première fois, nous sommes aux derniers temps, la dernière ère qui existera avant la fin du monde. Les avertissements au sujet d’une apostasie dans les derniers temps ne se référaient donc pas spécialement au vingtième ou vingt et unième siècle.

L’apostasie combattue au temps des apôtres

C’est ainsi que nous voyons déjà au premier siècle une lutte menée par les apôtres et d’autres hommes fidèles contre la tendance de se détourner de la vérité ou de déformer l’Église. Paul écrivit aux chrétiens galates pour les ramener dans la voie dont ils s’égaraient déjà : « Je m’étonne que vous vous détourniez si promptement de celui qui vous a appelés par la grâce de Dieu pour passer à un autre Évangile. Non pas qu’il y ait un autre Évangile, mais il y a des gens qui vous troublent et qu’ils veulent renverser l’Évangile de Christ »(Galates 1.6,7). Aux Corinthiens il dit : « Or, si l’on prêche que Christ est ressuscité des morts, comment quelques-uns parmi vous disent-ils qu’il n’y a point de résurrection des morts ? S’il n’y a point de résurrection des morts, Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, et votre foi aussi est vaine » (1 Corinthiens 15.12-14). À Timothée Paul écrivit ceci : « Je te rappelle l’exhortation que je te fis, à mon départ pour la Macédoine, lorsque je t’engageai à rester à Éphèse, afin de recommander à certaines personnes de ne pas enseigner d’autres doctrines » (1 Timothée 1.3). En fait, le Nouveau Testament est rempli de traces d’une lutte contre l’apostasie en forme de diverses fausses doctrines, lutte qui avait déjà commencé.

La nature progressive de l’apostasie

L’abandon de la vérité se produit rarement d’un seul coup. Le plus souvent l’éloignement de la vérité biblique se fait petit à petit, parfois si graduellement que l’on ne s’en aperçoit pas.

Prenons deux exemples d’éloignement de la simplicité et la pureté de l’Église et de son enseignement tels qu’ils sont présentés dans la Bible.

L’organisation de l’Église

Dans le Nouveau Testament, nous trouvons que chaque assemblée locale était dirigée par son propre groupe d’anciens ou évêques, établis selon des critères enseignés par les apôtres (1 Timothée 3.1-7; Tite 1.5-9; Actes 14.23; 20.17,28; 1 Pierre 5.1-4; Philippiens 1.1). Aucune distinction n’était faite entre l’autorité d’un ancien et d’un autre. Les mots « ancien » et « évêque » étaient employés interchangeablement.

Selon l’histoire, une évolution en ce qui concerne l’organisation de l’Église a commencé graduellement au deuxième siècle. Au lieu d’avoir des anciens qui étaient tous égaux, des Églises élevaient un de leurs anciens au-dessus des autres et lui réservaient le titre d’évêque. Par la suite l’autorité de ces « évêques » qui se trouvaient dans les grandes villes s’étendit petit à petit sur les assemblées dans les petites villes et les villages aux alentours. Vers la fin du quatrième siècle, on distinguait les évêques de cinq villes importantes (Jérusalem, Antioche, Alexandrie, Constantinople, et Rome) comme « Patriarches » établis sur les différentes régions du monde. Mais il a fallu encore plus de deux cents ans jusqu’à ce que l’évêque de Rome parvienne, au début du septième siècle, à se faire reconnaître dans une grande partie du monde comme « évêque universel », ou « Pape », chef sur toute l’Église. Les hommes ont ainsi abandonné l’autonomie des Églises locales sous la conduite de leurs propres anciens pour créer une hiérarchie mondiale d’origine humaine. L’égarement ne s’est pas arrêté là, pourtant. Les honneurs et les droits attribués au Pape se sont accumulés au cours du temps jusqu’à ce qu’en 1870 la doctrine de l’infaillibilité fut adoptée comme dogme, c’est à dire, une croyance officielle de l’Église Catholique. Selon cette doctrine, il est impossible que le Pape soit en erreur en matière de doctrine quand il parle officiellement pour l’Église. Il ne peut pas se tromper !

Le rôle de Marie, la mère de Jésus

Une grande transformation a eu lieu également en ce qui concerne les attitudes envers Marie. Dans le Nouveau Testament, elle est représentée comme la femme pieuse que Dieu choisit pour mettre au monde Jésus le Sauveur. Elle avait sûrement sa place parmi les hommes et femmes de foi qui servaient d’exemple à suivre pour les chrétiens. Elle est mentionnée par nom pour la dernière fois dans la Bible, pourtant, en Actes 1.14 où il est simplement dit qu’elle était parmi les disciples à Jérusalem entre l’ascension de Jésus et le Jour de la Pentecôte. Rien dans le Nouveau Testament ne lui attribue un rôle quelconque dans la vie quotidienne du chrétien. Aucun passage dans les épîtres ne l’honore ni ne recommande de lui adresser des prières.

Mais à cet égard aussi on constate un éloignement de plus en plus prononcé par rapport à ce que la Parole de Dieu enseigne. À la fin du deuxième siècle, on rencontre pour la première fois l’idée que Marie est restée vierge même après la naissance de Jésus, bien que cette idée soit vivement contestée au départ. Au début du cinquième siècle, certains ont avancé l’idée que Marie n’avait jamais commis du péché. En 431 un concile tenu à Éphèse lui donna le titre « Mère de Dieu ». Aussi pendant le cinquième siècle commença-t-on à l’invoquer comme un intercesseur, une médiatrice. L’exaltation de Marie continua, et continue jusqu’à ce jour. En 1854 l’Église Catholique accepta officiellement la doctrine de la conception immaculée, qui enseigne que Marie fut née exempte de la souillure du péché originel. (On pourrait dire, en passant, que même l’idée d’une souillure du péché originel héritée de nos premiers parents fait partie des fausses doctrines de l’apostasie.) En 1950 l’Église Catholique affirma solennellement que Marie fut enlevée miraculeusement au ciel sans passer par la mort (l’assomption).

De nombreuses doctrines non bibliques, acceptées non seulement par les catholiques, mais aussi par beaucoup de protestants, pourraient illustrer ce principe : l’apostasie est un processus qui se déroule au fil du temps quand les hommes ne s’attachent pas à la vraie parole, telle qu’elle est conservée dans la Bible.

Les fruits de l’apostasie

Les effets de l’abandon de la vérité sont très graves. Un verset que nous avons cité, 2 Pierre 2.1, attribue aux faux docteurs l’introduction des « sectes », ou divisions. Ceux qui ne se conforment pas à l’enseignement de la Bible, et non ceux qui refusent de se soumettre aveuglément aux dirigeants humains d’une Église établie, sont à l’origine des sectes. Un groupe n’est pas une secte parce qu’elle est minoritaire, mais parce qu’elle ne suit pas la voie qui nous est indiquée dans la Parole de Dieu.

Un deuxième effet de l’apostasie est la condamnation éternelle. Paul dit aux Galates : « Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème (maudit) » (Galates 1.8). Aux Corinthiens Paul rappela l’Évangile « par lequel vous êtes sauvés SI vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain » (1 Corinthiens 15.2). Pierre parle de ceux qui tordent le sens des Écritures pour leur propre ruine, et il nous exhorte : « Vous donc, bien-aimés, mettez-vous sur vos gardes, de peur qu’entraînés par l’égarement des impies, vous ne veniez à déchoir de votre fermeté » (2 Pierre 3.16,17).

La solution au problème

L’apostasie a donc été prédite, et ces prédictions se sont réalisées il y a bien longtemps – et elles continuent de se réaliser tant que les hommes s’attachent à des doctrines qui sont étrangères à la Bible. Ces apostasies sèment la division parmi ceux qui croient en Jésus. En plus, elles apportent la condamnation à ceux qui séduisent et à ceux qui sont séduits (Matthieu 15.13,14). Quelle est donc la solution à ce grand mal ?

Le prophète Jérémie donna la réponse six cents ans avant Jésus : « Ainsi parle l’Éternel : Placez-vous sur les chemins, regardez, et demandez quels sont les anciens sentiers, quelle est la bonne voie ; marchez-y, et vous trouverez le repos de vos âmes » (Jérémie 6.16). Il suffit de faire un retour en arrière, à l’aide de la Parole de Dieu. Un tel retour à la bonne voie n’est pas aussi difficile qu’on ne le pense.

Ce serait une erreur, d’ailleurs, d’affirmer que l’apostasie a jamais été universelle, au point de faire disparaître de la face de la terre l’Église que le Seigneur a fondée. En prophétisant au sujet de l’Église, ou royaume, Daniel dit : « Le Dieu des cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit » et qui « subsistera éternellement » (Daniel 2.44). Bien que souvent persécutés par les autorités ou ignorés par la majorité des hommes, des groupes de fidèles qui cherchaient à être tout simplement des chrétiens et à suivre l’enseignement de la Bible seule ont existé dans plusieurs pays au cours des âges, depuis le premier siècle et jusqu’à nos jours. De tels mouvements, dont plusieurs étaient en existence même pendant le Moyen Âge et bien avant le commencement de la Réforme protestante, ont laissé des traces dans l’histoire ou continuent de prêcher la simple vérité en Albanie, Allemagne, Amérique, Angleterre, Arménie, Belgique (Flandre), Espagne, Finlande, France, Grèce, Inde, Serbie, Suisse, Tchécoslovaquie, Ukraine, Yougoslavie et ailleurs. Leur but n’était pas de « réformer » des dénominations d’origine humaine, mais de tout simplement pratiquer le christianisme révélé dans la Bible. Le fait que les livres d’histoire ne parlent pas souvent de ces groupes du passé, ou que les journaux ne mentionnent pas ceux qui sont actifs aujourd’hui, ne réfute pas leur existence. « Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent » (2 Timothée 2.19).

La possibilité de restaurer ou de redécouvrir l’Église dont la Bible nous parle est confirmée non seulement par l’exemple de ces groupes dont nous venons de parler. Le principe biblique que la Parole de Dieu est comme une semence nous assure que cette possibilité existera toujours. « La semence, c’est la parole de Dieu » (Luc 8.11). « Vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu […] la parole de Dieu demeure éternellement » (1 Pierre 1.23,25). Une semence produit toujours la même espèce de plante, quel que soit le lieu ou l’année où on la sème. Les doctrines des hommes produisent des dénominations, mais la saine doctrine de la Parole de Dieu produira toujours ce qu’elle a produit au premier siècle : de simples chrétiens et des Églises de Christ.

B. B.
(Dans Vol. 5, No. 1)

Tremblements de terre – Un signe ?

Un tremblement de terre à San Francisco, aux États-Unis, a provoqué en 1989 beaucoup de dégâts matériels. Il a également provoqué de la discussion religieuse.

En effet, quand les tremblements de terre et les famines se produisent dans divers endroits, certains hommes les interprètent immédiatement comme des signes de « la fin ». Ce sont pour eux des preuves que la fin est proche et que le Christ reviendra bientôt pour établir son règne de mille ans à Jérusalem.

En Matthieu 24.1-35, Jésus donna plusieurs signes par lesquels ses disciples et les chrétiens juifs pourraient reconnaître le temps de la destruction de Jérusalem en 70 apr. J.-C. Ces phénomènes (les guerres et les bruits de guerres – verset 6 ; les famines et les tremblements de terre – verset 7 ; les faux prophètes – verset 11 ; l’Évangile prêché dans le monde entier – verset 14 ; l’approche des armées romaines – verset 15 et Luc 21.20), serviraient de signes pour avertir les fidèles de « la fin » (versets 6,14) de l’État juif. Jésus donna ces détails en répondant à la question des disciples relative à la destruction du temple (versets 2,3). Tout comme les branches tendres et les nouvelles feuilles signalent l’approche de l’été (verset 32), de même les divers signes indiqués par Jésus serviraient de signal de « la venue » de Jésus pour punir la nation juive (verset 33) en 70 apr. J.-C.

Mais ensuite Jésus passe à la question de son deuxième avènement au verset 36. Notez le contraste frappant ! Maintenant Jésus se donne de la peine pour souligner l’absence totale de signes avant-coureurs de la fin du monde et de son deuxième avènement. Il déclare que son retour sera, comme le déluge aux temps de Noé, complètement inattendu (verset 37). Jusqu’au jour même où Noé et sa famille entrèrent dans l’arche, la vie continuait comme d’habitude. Pas de signes ! Jésus dit que les cultivateurs seront dans leurs champs, comme d’habitude (verset 40). Les femmes seront occupées par leurs travaux habituels (verset 41). Jésus compare la nature inattendue de son retour aux activités du voleur (verset 43). Et Paul (1 Thessaloniciens 5.2) et Pierre (2 Pierre 3.10) répètent cette comparaison. Comme la venue d’un voleur dans la nuit n’est précédée d’absolument aucun signe, de même la venue finale de Jésus ne sera précédée d’absolument aucun signe.

Contrairement aux idées communes de nos jours au sujet des « signes des temps », la Bible affirme qu’il y aura une absence totale de signes pour préparer le monde avant la fin des temps. Le seul espoir du monde, c’est de prendre garde maintenant aux avertissements de la révélation écrite. « C’est pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, car le fils de l’homme viendra à l’heure ou vous n’y penserez pas […] Heureux ce serviteur, que son maître, à son arrivée, trouvera faisant ainsi ! » (Matthieu 24.44-46).

Dave MILLER
(Dans Vol. 1, No. 4)