Foi et raison

Pourquoi la foi est-elle si importante ? La Bible dit en Hébreux 11.6 : « Sans la foi il est impossible de lui être agréable ; car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent. » Si nous n’avons donc pas la foi, nous ne pouvons jamais plaire à Dieu.

Mais que veut dire au juste le mot « foi » ? Tous n’ont pas la même idée quand ils parlent de la foi. Ce qui nous intéresse le plus, c’est de savoir ce que la Parole de Dieu entend quand elle dit que nous devons avoir « la foi », ou que nous devons « croire ».

Reconnaissons premièrement que la foi comporte deux aspects qui se complètent. L’accent est parfois mis sur un aspect ou sur l’autre, mais tous les deux sont nécessaires. Dans un sens, croire, c’est reconnaître ou être convaincu de la vérité d’une idée ; c’est croire que telle chose est vraie. Il s’agit du côté plus intellectuel de la foi. On sait, on connaît certaines choses par la foi. Le deuxième aspect devrait être une conséquence du premier. Si l’on est vraiment convaincu en ce qui concerne Dieu et sa parole, cela produira une sorte de confiance, qui s’exprime à son tour dans les actions. L’Épître de Jacques chapitre 2 parle donc d’une foi qui, n’étant pas accompagnée d’œuvres concrètes, est morte en elle-même. Une foi intellectuelle qui n’est pas complétée par la confiance et l’obéissance reste sans valeur.

Le premier aspect : la conviction

Nous venons de dire qu’on connaît certaines choses « par la foi ». On tient ces choses pour vraies ; on les croit. Or, dans la langue courante, le mot « croire » suggère parfois la présence d’un doute. Une définition du dictionnaire est « tenir quelque chose pour possible, probable ; penser ». Nous disons par exemple : « Je crois qu’il viendra », ou : « Je crois qu’il va pleuvoir demain. » Cela ne veut pas dire que l’on soit très sûr de ce que l’on dit. En fait, selon la manière d’insister sur le mot « croire », l’idée de doute peut peser plus que l’idée de conviction. On pourrait dire, par exemple : « Je le crois, mais je ne suis pas sûr. » Dans la Bible, cela n’est jamais le cas. Selon Hébreux 11.1 : « La foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas. » La traduction du Français courant est encore plus claire : « Avoir la foi, c’est être sûr de ce que l’on espère, c’est être convaincu de la réalité de ce qu’on ne voit pas. » Bibliquement parlant donc, dire que l’on croit telle chose, c’est prétendre savoir. Ce n’est pas suggérer l’incertitude.

Mais soulignons un autre fait concernant la foi, un fait que nous relevons de ce même verset en Hébreux : la foi se rapporte à quelque chose qu’on ne voit pas. Lisez encore Hébreux 11.1 : « Avoir la foi, c’est être sûr de ce que l’on espère, c’est être convaincu de la réalité de ce que l’on ne voit pas. » Les propos de l’apôtre Paul en 2 Corinthiens 5.7 enseignent le même principe : « Nous marchons par la foi et non par la vue. » Il y a, en effet, deux moyens différents de connaître quelque chose : par la foi ou par la vue. Soit nous tenons quelque chose pour vrai, parce que nous avons accepté un témoignage à cause de notre confiance à la source de ce témoignage (c’est-à-dire par la foi), soit nous tenons la chose pour vraie à cause de ce que nous avons vu personnellement de nos propres yeux. La plupart de ce que nous connaissons dans la vie, nous le connaissons par la foi. Nous avons accepté ce que d’autres personnes ont dit ou écrit parce que nous avons conclu que ces personnes sont dignes de notre confiance. Par exemple, je crois que le Japon est un pays réel, qu’il existe. Je ne l’ai pas visité. Je ne l’ai jamais vu de mes yeux. Mais j’accepte les témoignages de beaucoup de personnes qui prétendent être venues de ce pays ou qui prétendent l’avoir visité. Je n’ai absolument aucun doute concernant la réalité du Japon. Si vous me demandez comment je sais que le Japon existe, je dirai simplement que j’ai parlé avec des Japonais, j’ai lu des livres et des articles qui en parlent, j’ai regardé des reportages à la télévision, etc. J’ai confiance à ces sources de renseignements. Mais supposons qu’un jour j’aie l’occasion de monter dans un avion en partance pour Tokyo et que je passe un certain temps à découvrir le pays et sa culture. Par la suite, rentré chez moi, quelqu’un me demande comment je sais que le Japon existe. Je ne citerais plus les livres ou les reportages à la télé ; je dirais simplement que je sais que le Japon existe parce que je l’ai vu de mes propres yeux. Ce ne serait plus par la foi, mais par la vue. Ce n’est pas que ma connaissance serait plus certaine qu’avant ; mais elle n’aurait plus besoin de se baser sur les témoignages des autres.

Comment savez-vous que les micro-organismes existent et qu’ils peuvent vous rendre malades ? Comment savez-vous que les ondes radio existent et qu’elles sont le moyen par lequel vous entendez la musique de votre poste ? Comment savez-vous que Napoléon a vécu ou que la Révolution française a eu lieu ? Vous ne voyez aucune de ces choses de vos propres yeux. Vous les connaissez par la foi. Dans un sens réel, vous connaissez ces choses de la même manière que vous pouvez connaître que Jésus-Christ a vécu, qu’il a fait des miracles, qu’il a été crucifié au temps de l’Empire romain et qu’il est ressuscité d’entre les morts. C’est-à-dire, vous acceptez les témoignages de sources qui sont dignes de confiance. Ce n’est pas pour rien que la Bible nous dit en Romains 10.17 : « La foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ. »

Le deuxième aspect : la confiance

Mais voyons le deuxième aspect de la foi, à savoir, la confiance. La foi n’est pas simplement le fait de reconnaître intellectuellement telle chose pour vraie : c’est aussi le fait d’agir selon cette conviction. La foi, c’est compter sur quelqu’un ou quelque chose, sans crainte ni inquiétude ; c’est avoir confiance que l’objet de notre foi fera ce que nous en attendons.

Cet aspect de la foi est démontré dans la vie d’Abraham, que la Bible appelle « le père des croyants ». En Hébreux 11.8 nous lisons : « Par la foi, Abraham obéit quand Dieu l’appela : il partit pour un pays que Dieu allait lui donner en possession. Il quitta son propre pays sans savoir où il allait. » L’auteur poursuit aux versets 17-19 : « Par la foi, Abraham offrit Isaac en sacrifice lorsque Dieu le mit à l’épreuve. C’est à lui, Abraham, que Dieu avait fait la promesse, et pourtant il se montra prêt à offrir son fils unique en sacrifice. Dieu lui avait dit : « C’est par Isaac que tu auras les descendants que je t’ai promis. » Abraham estima que Dieu avait le pouvoir de ramener Isaac de la mort à la vie ; et Abraham reçut de nouveau Isaac qui lui fut, pour ainsi dire, ramené d’entre les morts. » Beaucoup de personnes prétendent croire en Dieu ; peu de gens mettent leur confiance en lui comme Abraham le faisait. La foi dans le sens de la confiance en Dieu permet de garder son calme face aux tempêtes de la vie et aussi d’obéir aux commandements de Dieu même quand il nous exige ce qui est difficile.

Pour revenir au verset par lequel nous avons commencé : « Celui qui s’approche de Dieu doit croire que Dieu existe (la conviction) et qu’il récompense ceux qui le cherchent (la confiance) » (Hébreux 11.6).

La nature de la foi

Quand on parle de la foi aujourd’hui, beaucoup de personnes expriment l’idée que leur foi religieuse est quelque chose de personnelle. Certainement, on ne doit pas recevoir la foi de ses parents sans l’examiner pour savoir qu’elle est vraie. Ce n’est pas quelque chose que le gouvernement doit décider pour nous. On ne doit pas épouser une croyance simplement parce que la majorité de nos voisins l’ont acceptée. C’est une décision personnelle.

La foi est objective

Cela ne veut pas dire que la foi est subjective. Il ne s’agit pas d’un choix arbitraire que je prends de croire telle chose parce qu’il me plaît de le croire. Vous êtes libre de croire ce que vous voulez, comme je suis libre, aussi. Vous ne chercherez pas à me force à accepter ce que vous croyez, et je me garderai de faire la même chose à votre égard. Mais cela ne veut pas dire que vous devez considérer ma foi comme étant aussi valable ou bien fondée que la vôtre. Je ne suis pas obligé de parler comme si ce que vous croyez est normal, quand en fait je trouve que votre croyance est fausse. Dire que nous avons la liberté de culte, dire que la foi est personnelle, en effet, n’est pas dire que la foi est subjective.

Certaines choses sont objectivement vraies ou fausses. Par exemple, deux et deux font quatre, quelle que soit mon opinion ou ma préférence. Paris est la capitale de la France, que je le reconnaisse ou pas. Ce sont des vérités objectives. C’est dans la catégorie de croyances subjectives, par contre, qu’on va classer les questions de goût, de culture ou de personnes. On ne ressent pas le besoin de pouvoir défendre rationnellement une position subjective. Si je dis que la glace au chocolat est meilleure que la glace à la vanille, je ne vais probablement pas offrir des arguments ou des preuves pour vous convaincre, et cela ne m’inquiète nullement si vous optez pour la vanille.

Malheureusement, quand certaines personnes disent que leur foi chrétienne est personnelle, elles entendent aussi par là que la foi religieuse est toujours subjective. Elle est vraie pour un homme parce qu’il l’a choisie ; ce n’est pas que cet homme a choisi sa foi parce qu’elle était vraie. Elle peut ne pas être vraie pour quelqu’un d’autre.

Jésus et ses apôtres n’ont jamais traité le message qu’ils prêchaient comme une idée à accepter si les auditeurs avaient envie de l’accepter ou à rejeter si elle ne leur convenait pas. Ils prétendaient que ce message était objectivement vrai et qu’il serait appliqué à tout être humain au dernier jugement. Jésus dit, par exemple, en Jean 12.48 : « Celui qui me rejette et qui ne reçoit pas ma parole a son juge ; la parole que j’ai annoncée, c’est elle qui le jugera au dernier jour. » L’Évangile, l’objet de notre foi, est objectivement vrai, et il s’applique à tous les hommes.

La foi biblique est rationnelle

Une autre fausse conception au sujet de la foi, c’est qu’elle est irrationnelle. Des théologiens et philosophes du 19e et du 20e siècles, tels que Kierkegaard et Camus, ont présenté la décision de croire comme « le saut de la foi », ou encore pire, « le saut dans l’irrationnel ». Puisque, selon eux, Dieu est indémontrable, l’homme doit nier sa propre raison, sa conscience lucide, afin de croire. C’est un saut dans l’obscurité, dans l’inconnu et l’inconnaissable. On s’engage sans aucune base rationnelle, n’ayant aucun moyen de savoir que Dieu existe.

Cette façon de voir l’action de croire rappelle une scène dans le livre Alice au travers le miroir, par Lewis Carroll. La Reine Blanche dit à Alice :

« J’ai exactement cent un ans, cinq mois, et un jour.

– Je ne peux pas croire cela ! S’exclama Alice.

– Vraiment ? dit la Reine d’un ton de pitié. Essaie de nouveau : respire profondément et ferme les yeux.

Alice se mit à rire.

– Inutile d’essayer, répondit-elle : on ne peut pas croire des choses impossibles.

– Je suppose que tu manques d’entraînement, dit la Reine. Quand j’avais ton âge, je m’exerçais à cela une demi-heure par jour. Il m’est arrivé quelquefois de croire jusqu’à six choses impossibles avant le petit déjeuner. »

La foi biblique est défendable

Contrairement à de telles conceptions de la foi, les auteurs de la Bible ne demandent jamais aux hommes de mettre de côté la nature rationnelle dont Dieu nous a dotés. Lui qui nous a donné l’intelligence ne nous invite pas à laisser notre cerveau à la maison quand nous venons à l’Église. Au contraire, lorsque Jésus citait le plus grand de tous les commandements, il dit : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée » (Matthieu 22.37). Tout en reconnaissant qu’il y a parfois des faiblesses dans les manières humaines de raisonner et que la sagesse de Dieu est infiniment supérieure à celle des hommes, les auteurs inspirés ne demandent point à l’homme de rejeter l’aspect rationnel de son être. L’apôtre Paul dit, par exemple, en 1 Corinthiens 10.15 : « Je vous parle là comme à des gens raisonnables, j’en appelle donc à votre intelligence : jugez vous-mêmes de ce que je vais dire » (Parole vivante).

C’est justement parce que Dieu a fourni à la raison humaine des preuves suffisantes de son existence, de la vérité de sa parole et de la divinité de Jésus-Christ, qu’il les tient pour inexcusables quand ils refusent de croire. La Bible nous dit : « En effet, Dieu manifeste sa colère depuis le ciel sur tout péché et tout mal commis par les hommes qui, par leurs mauvaises actions, empêchent la vérité d’agir. Dieu les punit car ce que l’on peut connaître de Dieu est clair pour eux : Dieu lui-même le leur a montré clairement. En effet, depuis que Dieu a créé le monde, ses qualités invisibles, c’est-à-dire sa puissance éternelle et sa nature divine, se voient dans les œuvres qu’il a faites. C’est là que les hommes peuvent les connaître, de sorte qu’ils sont sans excuse » (Romains 1.18-20, FC). Quand nous considérons la complexité et les merveilles de ce monde, à tous les niveaux, complexité et splendeur que la science moderne ne fait qu’exposer en plus grand détail, nous ne pouvons jamais attribuer tout cela au simple hasard. Le chaos pourrait provenir d’une situation où aucune intelligence ne dirige les événements, mais il a fallu une intelligence divine pour créer un monde tel que nous habitons. C’est justement notre nature rationnelle qui se rebelle correctement contre la conclusion que nous sommes le produit du hasard et d’une série de plusieurs millions d’« accidents heureux ». En réalité, ce n’est pas le croyant, mais l’athée qui fait un saut dans l’irrationnel.

Ce n’est pas seulement à l’égard de son existence que Dieu fournit des preuves qui parlent à notre intelligence. La vérité de l’évangile est soutenue par des preuves historiques qui sont incontournables. C’est ainsi que l’apôtre Paul déclare aux hommes d’Athènes en Actes 17.30,31 : « Dieu ne tient plus compte des temps où les hommes étaient ignorants, mais il appelle maintenant tous les hommes, en tous lieux, à changer de comportement. Il a en effet fixé un jour où il jugera le monde entier avec justice par un homme qu’il a désigné. Il en a donné la preuve à tous en ramenant cet homme de la mort à la vie ! » (FC).

Malgré la conception de certains croyants, la foi biblique n’est ni subjective ni « un saut dans l’irrationnel ». On ne décide pas de croire parce qu’on a envie de le faire, mais sans avoir des raisons intellectuellement convaincantes. Les premiers chrétiens ne disaient pas aux autres de croire parce que cela leur ferait du bien sur le plan émotionnel ; ils ne demandaient pas aux autres de s’engager pour le Christ malgré un manque d’arguments raisonnables. Au contraire, l’apôtre Pierre dit aux chrétiens : « Si l’on vous demande de justifier votre espérance, soyez toujours prêts à la défendre, avec humilité et respect » (1 Pierre 3.15, Version Semeur). Le mot « défendre » dans ce texte ne se réfère pas aux armes militaires, mais aux arguments intelligents et intelligibles, capables de convaincre quelqu’un du bien-fondé de sa croyance.

Pourquoi tant de personnes ne croient-elles pas ?

S’il existe tant de preuves en faveur du christianisme, pourquoi tant de personnes, y compris des personnes intelligentes et bien instruites, ne croient ni à la Bible, ni en Jésus, ni même à l’existence de Dieu ? La réponse est que l’homme est doté non seulement de l’intelligence, mais aussi du libre arbitre, de la faculté de choisir. Nous ne sommes pas des robots ; chacun a une volonté. Les preuves qui s’étalent devant nous ne nous obligent pas à faire le choix le plus raisonnable.

Dans l’Évangile de Jean, Jésus parlait avec des Juifs concernant les prophéties incontournables qui avaient été faites à son égard des siècles avant sa naissance. Il leur dit : « Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle : ce sont elles qui rendent témoignage de moi. Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie » (Jean 5.39,40). L’obstacle à leur foi n’était pas un manque de preuves ; l’obstacle était au niveau de leur volonté. On voit la même logique dans les propos de l’apôtre Paul concernant les païens : « Ils connaissent Dieu, mais ils ne l’honorent pas et ne le remercient pas comme il convient de le faire pour Dieu… Ils échangent la vérité concernant Dieu contre le mensonge… Comme ils ont refusé de reconnaître Dieu, Dieu les a livrés à leur intelligence déréglée, pour qu’ils fassent ce qu’ils ne devraient pas faire » (Romains 1.21,25,28).

Croire de tout son cœur

Dans la pensée juive, le cœur n’était pas le siège de l’émotion, comme c’est le cas dans notre langage aujourd’hui. Pour l’émotion on parlait des entrailles. Colossiens 3.12, par exemple, nous demande de nous « revêtir d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience ». Le cœur, parmi les Juifs, était considéré plutôt comme le siège de la volonté. Ce n’est pas là où l’on ressent, c’est là où l’on décide (1 Cor. 7.37), c’est là où sont cachés ses desseins (1 Cor. 4.5). On obéit du cœur (Rom. 6.17). Quand on se révolte, c’est qu’on s’est endurci le cœur (Héb. 3.8). Et c’est du cœur que l’on croit (Actes 10.10; Actes 8.37), parce que croire, c’est une décision, c’est un acte de la volonté. Placé devant les preuves en faveur de Dieu et de sa parole, on doit toujours prendre une décision de les reconnaître ou de les nier.

Voilà pourquoi le Seigneur n’est pas injuste quand il dit en Marc 16.16 : « Celui qui ne croira pas sera condamné. » Certaines personnes raisonnent ainsi : « Qu’y a-t-il de moral ou d’immoral à croire une série de déclarations ? On accepte ou rejette une affirmation parce que l’évidence paraît bonne ou mauvaise. Si un homme se trompe, cela ne signifie pas que c’est un homme mauvais ; il ne serait seulement pas très intelligent. » Mais ce raisonnement n’est pas très réaliste. Trop souvent, les hommes croient ou refusent de croire quelque chose pour des raisons qui n’ont rien à voir avec les preuves. Pareillement, ils cessent parfois de croire quelque chose parce que cela ne les arrange plus de croire ou parce que leurs émotions s’attaquent à leurs convictions.

Considérez les exemples fournis par un ancien athée devenu croyant. Il dit :

« Je croyais en fait que l’esprit humain était entièrement régi par la raison. Or, il n’en est rien. Par exemple, ma raison est parfaitement convaincue par l’évidence que l’anesthésie n’est pas insupportable et qu’un chirurgien expérimenté ne commence pas l’opération tant que le patient n’a pas sombré dans l’inconscience. Mais cela ne change rien au fait qu’une fois allongé sur la table d’opération… une panique enfantine me saisit. Je pense que je vais étouffer et j’ai peur qu’on commence à me charcuter avant que je ne sois complètement endormi. En d’autres termes, je perds la foi dans l’anesthésique. Ce n’est pas la raison qui chasse ma foi ; au contraire, ma foi se fonde sur la raison. C’est le fait de mon imagination et de mon émotion. La bataille se livre entre la foi et la raison d’un côté, l’émotion et l’imagination de l’autre…

« Supposons que la raison d’un homme le pousse à accepter l’évidence du christianisme comme irréfutable. Que lui arrivera-t-il par la suite ? Il reçoit de mauvaises nouvelles, ou il se trouve dans des problèmes graves, ou il vit avec des gens qui se moquent de sa nouvelle croyance. De telles situations font que ses émotions reprennent le dessus et risquent d’écraser sa foi comme sous un bombardement. Ou bien il arrivera qu’il convoite une femme, ou il veut mentir, ou l’orgueil l’envahit ou il voit l’occasion de faire un peu d’argent par un procédé malhonnête. En d’autres termes, il se trouve dans une situation où il lui serait plus commode si le christianisme n’était pas vrai. Une fois encore les souhaits et les désirs de cet homme balayent tout. Je n’évoque pas les heures où des raisons nouvelles et valables contre le christianisme apparaissent. Ces moments-là, il faut les affronter, mais c’est alors une autre question. Je parle seulement des instants où une simple saute d’humeur prend le contre-pied de notre croyance.

« Or la foi, dans le sens que j’utilise ici, est l’art de s’accrocher aux certitudes que votre raison a acceptées une fois pour toutes, en dépit des variations d’humeur. Car votre humeur changera, quel que soit le point de vue qu’adopte votre raison. Je le sais par expérience. Maintenant que je suis chrétien, je subis des sautes d’humeur au cours desquelles toute croyance religieuse paraît fort improbable ; mais quand j’étais athée j’avais de même des dispositions d’esprit où le christianisme me semblait fort probable. » (C. S. Lewis, Les fondements du Christianisme)

M. Lewis conclut avec cette observation qui ne doit surprendre personne :

« Il faut s’assurer que, si vous acceptez le christianisme, ses principales doctrines doivent occuper délibérément votre esprit un certain temps chaque jour. C’est pourquoi la prière quotidienne, la lecture de la Bible et l’assiduité aux cultes font partie intégrante de la vie chrétienne. Nous avons besoin de rappels continuels de ce que nous croyons. Cette croyance, pas plus qu’une autre, ne restera automatiquement vivante en notre esprit. Il convient de la nourrir. »

Conclusion

Quand j’étais adolescent, un adulte s’est adressé à nous les jeunes dans l’Église. Il nous a dit très simplement que dans vingt ans, certains d’entre nous ne seraient plus dans l’Église. Il a précisé que ce ne serait pas parce que nous aurions examiné la Bible de nouveau et que nos études nous auraient amenés à changer de position. « Non, dit-il, ce sera parce que vous aurez commencé à mener un style de vie qui ne s’accordera pas avec la Parole de Dieu. À cause des péchés et des valeurs que vous ne serez pas prêts à abandonner, certains d’entre vous abandonneront la foi. » C’était une autre manière de nous dire que la foi est une décision. Elle se base sur des preuves rationnelles, mais elle dépend aussi de notre volonté.

Puisqu’il en est ainsi, vous avez intérêt à veiller sur votre vie et à ne pas vous mettre à agir de manière contraire à vos convictions. Ne créez pas de conflit entre votre comportement et ce que vous avez accepté comme vérité. Ensuite, prenez le temps chaque jour de nourrir votre foi, de vous rappeler les arguments solides qui amènent une personne à accepter de suivre Jésus. Lisez sa Parole. Lisez d’autres écrits qui appuient la Parole de Dieu et la confirment. Fréquentez d’autres personnes de foi sincère dont la conversation vous rend plus fort.

Sans la foi, on ne peut pas plaire à Dieu. Choisissez donc de fortifier et de s’accrocher à votre foi dans les deux sens que nous avons vus : la conviction que Dieu est là et que sa Parole est vraie, et la confiance qui s’exprime dans l’obéissance et dans la sérénité, quelle que soit l’épreuve que vous traversez.

B. B.
(Dans Vol. 11, No. 6)

La certitude de notre foi

Le scandale de la croix

Selon l’apôtre Paul en 1 Corinthiens 15.3,4, l’Évangile se résume en trois faits : Jésus-Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures, il a été enseveli (ou enterré) et il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures. L’ensevelissement de Jésus est important comme confirmation de sa mort. Il fut enterré parce qu’il était réellement mort. Et là, c’est une idée que certains ont eu du mal à accepter, surtout parce que Jésus est mort d’une manière humiliante, attaché à une croix comme les plus vils des malfaiteurs. C’est ce qui est parfois appelé « le scandale de la croix ». Paul dit en 1 Corinthiens 1.22-24 :

« Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse : nous, nous prêchons Christ crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs. »

La plupart des Juifs ne voulaient pas d’un Messie souffrant et humilié. Ils voulaient plutôt un Messie conquérant qui se servirait du pouvoir miraculeux de Dieu pour les délivrer de l’oppression politique et militaire des Romains. La plupart des Grecs ne voulaient pas du Sauveur non plus – ils voulaient un philosophe qui puisse les impressionner par sa connaissance et son éloquence.

La version des musulmans

Mais les Grecs et les Juifs du premier siècle n’ont pas été les seuls à être prédisposés contre le message de la mort et la résurrection du Christ. La plupart des musulmans n’acceptent pas l’idée que Jésus, qu’ils reconnaissent pourtant comme prophète, est mort sur la croix. L’argument le plus important se base sur la quatrième sourate du Coran, qui dit au sujet des Juifs :

« (Nous les avons maudits) à cause de leur rupture de l’engagement, leur mécréance aux révélations d’Allah, leur meurtre injustifié des prophètes, et leur parole : “Nos cœurs sont (enveloppés) et imperméables.” En réalité, c’est Allah qui a scellé leurs cœurs à cause de leur mécréance, car ils ne croyaient que très peu. Et à cause de leur mécréance et de l’énorme calomnie qu’ils prononcent contre Marie, et à cause de leur parole : “Nous avons vraiment tué le Christ, Jésus, fils de Marie, le Messager d’Allah”… Or, ils ne l’ont ni tué ni crucifié ; mais ce n’était qu’un faux semblant ! Et ceux qui ont discuté sur son sujet sont vraiment dans l’incertitude : ils n’en ont aucune connaissance certaine, ils ne font que suivre des conjectures et ils ne l’ont certainement pas tué. Mais Allah l’a élevé vers Lui. Et Allah est Puissant et Sage. » (an-Nisa’, 4:155-158)

Ce passage a été expliqué de plusieurs manières par les musulmans. Certains disent que Jésus s’est caché ou qu’un ange l’a protégé, alors que l’un de ses compagnons est mort à sa place. Certains disent que Dieu a fait que Judas Iscariot prenne l’apparence de Jésus, et que c’est lui qui fut tué. D’autres disent que Simon de Cyrène, qui porta la croix derrière Jésus, fut substitué pour lui sur le chemin du Calvaire. D’autres encore disent simplement que les Juifs ont essayé de le tuer, mais ne l’ont pas pu, et que Dieu l’a fait monter au ciel sans passer par la mort.

Toutes ces explications ont certains problèmes. Il y a, par exemple, un problème moral si nous disons que Dieu a employé ruse ou tromperie pour faire croire délibérément un mensonge. Dieu est parfaitement saint, pur et sans péché. La Bible dit clairement en Hébreux 6.18 : « Il est impossible que Dieu mente », et en Tite 1.2 : « Dieu ne ment point. » Il avait ordonné dans la loi de Moïse : « Vous n’userez ni de mensonge ni de tromperie les uns envers les autres. » Lui qui dit à l’homme de ne pas user de tromperie, userait-il, lui, de tromperie avec les hommes ? Comment pourrait-on désormais lui faire confiance ? Loin de Dieu, le Dieu de Vérité – loin de lui l’idée de tromper des hommes et leur faire croire ce qui est faux. Il n’aurait pas employé sa puissance miraculeuse pour tromper des hommes. C’est Satan qui agit de cette façon. Ne déshonorons pas Dieu.

Mais peut-on croire que, sans intervention miraculeuse de la part de Dieu, on aurait pu crucifier et enterrer un autre à la place de Jésus ? Pendant qu’il était sur la croix, il était reconnu par le centenier romain et ses soldats, les passants qui l’avaient entendu prêcher, les chefs des Juifs, et les deux brigands. Il y avait aussi ceux qui le connaissaient intimement : des femmes qui l’avaient accompagné depuis la Galilée, sa propre mère et son disciple Jean. Son corps devait être facilement reconnaissable après avoir été enlevé de la croix, non seulement par son visage, mais aussi par les cicatrices de la couronne d’épines que les soldats avaient placée sur sa tête. D’ailleurs, Joseph d’Arimathée et Nicodème, qui l’ont enterré, ainsi que les femmes qui observaient quand on préparait le corps, connaissaient tous très bien Jésus. Sans tromperie miraculeuse, ils n’auraient pas pu prendre un autre pour lui.

Signalons qu’il y a une autre manière de comprendre le passage coranique que nous avons lu. Dans le contexte, il s’agit d’un reproche adressé aux Juifs qui avaient rejeté les prophètes de Dieu, parlé contre Marie, et se vantaient d’avoir fait crucifier Jésus-Christ. En réfutant les Juifs, le Coran dit : « Ils ne l’ont ni tué ni crucifié ; mais ce n’était qu’un faux semblant ! » Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu de crucifixion, mais que, même si elle a eu lieu, c’est Dieu qui en fut responsable. Les Juifs n’ont fait que ce que Dieu, le Tout-Puissant, leur a permis de faire pour accomplir son plan. La même sorte de langage se trouve dans la huitième sourate du Coran qui parle des actions des musulmans à la Bataille de Badr :

« Ce n’est pas vous qui les avez tués : mais c’est Allah qui les a tués. Et lorsque tu lançais (une poignée de terre), ce n’est pas toi qui lançais : mais c’est Allah qui lançait, et ce pour éprouver les croyants d’une belle épreuve de Sa part ! » (al-Anfal, 8:17)

Les fidèles musulmans ont, en fait, tué leurs adversaires, mais ce fut uniquement, selon l’idée de ce verset, avec l’aide et selon la volonté d’Allah.

Cette façon de comprendre le passage sur la crucifixion de Jésus s’accorde mieux avec certains autres passages du Coran qui parlent de la mort de Jésus. Par exemple, dans la Sourate 19, Jésus, encore bébé dans les bras de Marie, prononce ces paroles : « Que la paix soit sur moi le jour où je naquis, le jour où je mourrai, et le jour où je serai ressuscité vivant. » Et dans la Sourate 3, Dieu dit : « O Jésus, certes, Je vais mettre fin à ta vie terrestre… » (al-Imran, 3:55). 

Sa mort dans le plan de Dieu

Oui, Jésus fut crucifié et mis à mort, mais c’était selon la volonté et le plan éternel de Dieu. Au cours de son ministère, Jésus avait plusieurs fois averti ses disciples concernant la mort qui l’attendait. En Luc 18.31-33, par exemple, nous lisons :

« Jésus prit les douze auprès de lui, et leur dit : Voici, nous montons à Jérusalem, et tout ce qui a été écrit par les prophètes au sujet du Fils de l’homme s’accomplira. Car il sera livré aux païens ; on se moquera de lui, on l’outragera, on crachera sur lui, et, après l’avoir battu de verges, on le fera mourir ; et le troisième jour il ressuscitera. »

Quand il était sur la croix, Jésus a dit : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27.46). Ces paroles viennent du Psaume 22. En les citant, Jésus portait à l’attention de tous que ce psaume avait prédit mille ans d’avance les souffrances qu’il subissait. Ce passage contient les mots exacts qui seraient employés par ceux qui se moquaient de Jésus (v. 8,9) ; il parle de la soif d’un crucifié, du fait que les mains et pieds du Seigneur seraient percés, que ses os se sépareraient, et qu’on tirerait au sort en se partageant ses vêtements. Dieu avait vu et annoncé tout cela dans ce seul psaume de David.

Mais revenons à ces paroles : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Ce n’était pas juste une manière de dire, « lisez le Psaume 22 et vous verrez que ma mort a été prédite en détail. » Jésus, pour la première fois depuis l’éternité, était séparé du Père, réellement abandonné. Il portait en ce moment les péchés du monde entier. Deux Corinthiens 5.21 dit au sujet de Jésus : « Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions justice de Dieu. » Or, Dieu ne peut tolérer le péché ni être en communion avec le péché. L’Ancien Testament dit : « Tes yeux sont trop purs pour voir le mal, et tu ne peux pas regarder l’iniquité » (Habacuc 1.13). Au jour du jugement, le Seigneur dira aux coupables : « Retirez-vous de moi, maudits » (Matthieu 25.41). « Ils auront pour châtiment une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force » (2 Thessaloniciens 1.9). La mort physique, c’est la séparation du corps et de l’âme ; la mort spirituelle, c’est la séparation de l’homme d’avec Dieu. Jésus a subi toutes les deux pour nous, afin que nous ayons la vie éternelle.

Le message de l’Évangile – la mort, l’ensevelissement et la résurrection de Jésus – est peut-être un scandale pour certains, mais pour nous qui croyons il est véritablement la puissance et la sagesse de Dieu pour notre salut. Pourquoi nier la mort de Christ ? Non seulement elle est attestée par l’histoire et par la Parole de Dieu, mais sans elle nous n’avons aucun espoir.

La certitude de la résurrection

Dès l’aube du premier jour de la semaine après la crucifixion, les disciples de Jésus ont constaté que le tombeau où avait été déposé son corps était vide. En plus, différentes personnes se sont mises à témoigner que Jésus, revenu à la vie, s’était présenté à elles. Il y a eu d’abord Marie de Magdala, puis certaines autres femmes ; ensuite, Cléopas et un autre disciple ont parlé avec Jésus sur la route d’Emmaüs. À leur retour à Jérusalem, ils apprirent que Pierre, aussi, disait avoir vu le Seigneur. Enfin, Jésus s’est présenté à dix apôtres à la fois. Judas s’était déjà donné la mort, et Thomas ne se trouvait pas avec les autres. Mais les dix autres ont pu, ce premier dimanche soir après la mort de Jésus, parler avec lui, le toucher et le voir manger pour savoir que ce n’était pas un fantôme. D’autres apparitions du Seigneur ressuscité suivraient pendant une période de quarante jours. Ces deux faits attestent pleinement la réalité de la résurrection de Jésus de Nazareth : le tombeau vide et les témoins oculaires.

Le tombeau vide

Trois jours après la crucifixion de Jésus on a découvert son tombeau vide. C’est un fait historique, bien attesté. Si le corps de Jésus s’était trouvé dans le tombeau où on l’avait déposé, le christianisme serait mort-né. Qui aurait proclamé Jésus comme le Seigneur vivant tandis que son cadavre pourrissait dans le sépulcre ? Personne.

Ceux qui ne veulent pas accepter l’idée que Jésus est ressuscité ont proposé trois théories pour expliquer pourquoi le corps ne s’y trouvait plus.

1. Le corps volé par les disciples ? Certains nous disent que les disciples de Jésus ont volé son corps. Ce fut la première explication offerte par les non-croyants. Rappelons-nous qu’après la mort de Jésus, les principaux sacrificateurs juifs et les pharisiens étaient allés auprès de Pilate et dirent :

« Nous nous souvenons que cet imposteur a dit, quand il vivait encore : après trois jours je ressusciterai. Ordonne donc que le sépulcre soit gardé jusqu’au troisième jour, afin que ses disciples ne viennent pas dérober le corps, et dire au peuple : Il est ressuscité des morts. Cette dernière imposture serait pire que la première. Pilate leur dit : vous avez une garde ; allez, gardez-le comme vous l’entendez. » (Matthieu 27.63-65)

Toutes les précautions possibles ont donc été prises : le sépulcre était taillé dans le roc ; une grosse pierre, pesant au moins une tonne, a été roulée devant l’entrée pour la fermer ; le sceau du gouvernement romain fut mis sur la pierre comme avertissement contre toute personne qui penserait déranger le tombeau ; et des soldats furent placés, selon certains experts jusqu’à seize hommes dont quatre seraient de garde en tout moment. Selon la coutume romaine, un soldat pris en train de dormir pendant qu’il était chargé d’être à son poste devait être mis à mort pour sa faute. Malgré toutes ces précautions, d’aucuns ont parlé d’un vol du corps.

En Matthieu 28.11-15 la Bible nous parle de ce qui s’est passé après que certaines femmes ont vu le Seigneur : 

« Pendant qu’elles étaient en chemin, quelques hommes de la garde entrèrent dans la ville, et annoncèrent aux principaux sacrificateurs tout ce qui était arrivé. Ceux-ci, après s’être assemblés avec les anciens et avoir tenu conseil, donnèrent aux soldats une forte somme d’argent, en disant : Dites : Ses disciples sont venus de nuit le dérober, pendant que nous dormions. Et si le gouverneur l’apprend, nous l’apaiserons, et nous vous tirerons de peine. Les soldats prirent l’argent, et suivirent les instructions qui leur furent données. Et ce bruit s’est répandu parmi les Juifs, jusqu’à ce jour. »

Matthieu ne se donne même pas la peine de réfuter cette idée – après tout, qui peut dire ce qui se passe autour de lui quand il dort ? D’ailleurs, tous ces soldats n’auraient pas osé s’endormir au péril de leur vie. Les disciples n’auraient pas eu l’occasion de voler le corps de Jésus.

Si les disciples avaient pu voler le corps de Jésus, c’est qu’ils ont commis la plus grande fraude que l’histoire a jamais vue. C’est qu’ils mentaient sciemment. Mais leur comportement n’est pas celui de menteurs conscients : au contraire, presque tous les apôtres sont morts pour leur témoignage (et ils ont tous été battus et emprisonnés). On n’accepterait pas de subir cela et de donner sa vie pour ce qu’on savait être un mensonge délibéré. Non seulement ils ont donné leur propre vie au lieu de retirer leur parole, mais ils savaient que beaucoup de ceux qui accepteraient leur témoignage mourraient également pour avoir cru. Pourtant, aucun d’eux n’a renoncé à son témoignage concernant la résurrection de Jésus.

2. Le corps volé par les autorités juives ? Une deuxième théorie dit que le corps de Jésus fut volé par ses ennemis. Mais cette idée est encore plus invraisemblable que la première. Les autorités juives voulaient mettre fin à la prédication des chrétiens. Ils ont dit aux apôtres : « Ne vous avons-nous pas défendu expressément d’enseigner en ce nom-là ? Et voici, vous avez rempli Jérusalem de votre enseignement… ! » (Actes 5.28). S’ils avaient le corps de Jésus, ils auraient pu tout simplement le produire et le promener dans les rues de Jérusalem. Il n’y aurait même pas eu besoin de dire aux apôtres de ne pas prêcher – on se serait moqué d’eux. Plus personne ne se serait converti au christianisme. Le fait que les chefs n’ont pas produit le corps de Jésus prouve clairement qu’ils ne l’avaient pas volé.

3. Jésus n’était pas mort ? La troisième théorie offerte par les adversaires de l’Évangile est que Jésus n’était pas vraiment mort sur la croix – il s’était évanoui. C’est la fraîcheur du tombeau qui l’a ranimé. Mais encore il faut être réaliste : Jésus était bien mort. Il avait été battu sévèrement par des experts avant sa crucifixion. Les soldats romains savaient parfaitement manipuler leurs fouets de cuir munis de morceaux de verre et de pierre tranchante pour meurtrir tout le corps et laisser la peau suspendue en rubans sanglants. Ils connaissaient bien leur méthode d’exécution, l’une des méthodes les plus cruelles jamais inventées par les hommes. Ils savaient bien déterminer si leur victime était morte. Et dans le cas de Jésus ils l’ont aussi percé d’une lance (Jean 19.33,34). Ajoutons que Jésus fut enterré d’après la coutume juive :

« Nicodème, qui auparavant était allé de nuit vers Jésus, vint aussi, apportant un mélange d’environ cent livres de myrrhe et d’aloès. Ils prirent donc le corps de Jésus, et l’enveloppèrent de bandes, avec les aromates, comme c’est la coutume d’ensevelir chez les Juifs. » (Jean 19.39,40)

Même si l’on suppose que Jésus n’était pas mort, mais s’était évanoui, comment aurait-il pu survivre pendant trois jours enfermé dans un sépulcre humide, sévèrement blessé, enveloppé de plusieurs mètres de bandes de tissu attachées avec presque 50 kilos d’aromates gluants, sans nourriture, sans eau, sans soins quelconques ? Comment aurait-il eu la force de se dégager des bandes, rouler la pierre gigantesque devant l’entrée du sépulcre, se rendre maître des gardes, faire quelques kilomètres sur des pieds qui avaient été percés des pointes, et puis se présenter à ses disciples dans un état qui puisse les convaincre qu’il était le Seigneur de la vie ?

Soyons francs : à part la résurrection, il n’y a pas d’explication raisonnable du tombeau vide de Jésus. Mais il y a une autre preuve incontournable de la résurrection :

Les témoins oculaires

Rappelons-nous que, déjà le jour même de sa résurrection, Jésus se présenta à une variété de personnes et en différentes circonstances. Les témoins n’avaient pas tous le même tempérament. Il y a eu des hommes et aussi des femmes qui l’ont vu. Il s’est présenté à des individus et des groupes. Certaines apparitions ont eu lieu en des endroits fermés et d’autres en plein air, quelques-unes le matin et d’autres le soir.

Remarquons aussi que les témoins de la résurrection de Jésus ne s’attendaient pas à le voir. Malgré la promesse qu’il avait faite de revenir d’entre les morts, on ne peut pas dire que les disciples désiraient ardemment ou espéraient sa résurrection. Les femmes qui l’ont vu se rendaient au tombeau pour embaumer un corps et non pas pour retrouver un Seigneur vivant. Quand ces femmes sont revenues en disant qu’elles avaient vu Jésus ressuscité, les autres disciples se sont moqués d’elles. Avant que Jésus ne se fasse connaître aux deux disciples sur la route d’Emmaüs en Luc 24 à partir du verset 13, il les a trouvé tristes et abattus, sans aucun espoir, malgré le témoignage des femmes qu’ils avaient entendu. Tout ceci montre que, pour ce qui concerne les apparitions de Jésus, il ne s’agit pas d’hallucinations ou de mirage. Ce n’était pas comme la personne au désert qui croit voir une oasis avec beaucoup d’eau et des arbres tandis qu’il n’y a que du sable. De telles visions ne sont pas une activité de groupe où tout le monde voit et entend la même chose. En plus, on voit généralement ce qu’on espère ou désire très fort. Finalement, toutes ces apparitions ont cessé subitement 40 jours après la résurrection, après que Jésus est monté au ciel au vu de ses disciples.

Les témoins de la résurrection de Jésus étaient des hommes et des femmes qui le connaissaient très bien. Ils n’auraient pas pu se tromper sur son identité. C’étaient aussi des personnes pieuses qui n’ont jamais été accusées de malhonnêteté ou d’immoralité. Ils appelaient les autres, aussi, à vivre selon la justice absolue. S’ils mentaient délibérément, on a du mal à trouver un mobile. En effet, ils n’ont jamais tiré un avantage matériel de ce qu’ils proclamaient. Au contraire, on les a persécutés à la mort. S’il s’agissait d’un procès moderne, on ne trouverait aucune excuse pour les enlever du jury. Les historiens ne trouvent aucune raison pour ne pas accepter leurs écrits. Plusieurs historiens ont dit solennellement qu’aucun événement historique n’est mieux attesté que la résurrection de Jésus.

Conclusion

Selon Romains 5.8, la mort de Christ est la preuve de l’amour de Dieu pour chacun de nous. Selon Romains 1.4, la résurrection du Christ est la preuve de sa divinité. Paul écrit : « Il fut déclaré Fils de Dieu avec puissance, selon l’Esprit de sainteté, par sa résurrection d’entre les morts. » Parce qu’il est revenu à la vie pour toujours, nous savons qu’il n’était pas simplement un autre faux prophète ou faiseur de miracles, venu pour tromper les hommes et tirer avantage d’eux. Au contraire, il est venu pour nous réconcilier avec notre Créateur et nous donner la vie éternelle.

Pour être sauvé du péché, il faut croire que Jésus est bien ressuscité d’entre les morts et qu’il est donc le Fils de Dieu (Romains 10.9,10). Il faut se repentir de ses péchés si l’on veut qu’ils soient pardonnés (Actes 3.19). Il faut confesser ou dire devant les autres que l’on croit en Jésus (Romains 10.9,10). Et il faut être baptisé au nom de Jésus, c’est-à-dire immergé dans l’eau à l’image de la mort et la résurrection de Jésus pour le pardon de ses péchés (Actes 2.38). Mais tout cela est efficace pour notre salut seulement parce que Jésus est allé à la croix, il est mort pour nous, et il est ressuscité. Comme la Bible nous rappelle en 1 Pierre 3.21 :

« … Le baptême, qui n’est pas la purification des souillures du corps, mais l’engagement d’une bonne conscience envers Dieu… vous sauve, vous aussi, par la résurrection de Jésus-Christ. »

B. B.
(Dans Vol. 9, No. 1)