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L’obéissance

Dieu n’est pas bête. C’est le titre d’un recueil de poèmes, prières et méditations écrit par Lois Cheney et publié en 1969. Voici une traduction de l’article qui fournit au livre son titre :

On dit que Dieu est infiniment patient, et cela me réconforte énormément.

On dit que Dieu est toujours là, et cette pensée satisfait profondément.

On dit que Dieu t’accueille à nouveau sans cesse, et cette certitude me donne de la paresse.

On dit que Dieu ne désespère jamais, et je compte dessus.

On dit que tu peux t’éloigner de lui pour de longues années, et il sera là, en attente, quand tu reviendras.

On dit que tu peux commettre faute sur faute, et que Dieu pardonnera toujours, oubliera toujours.

On dit beaucoup de choses, ces gens qui ne lisent jamais l’Ancien Testament.

Mais il arrive un moment, un temps spécifique et certain, où Dieu se retourne.

Je ne crois pas que Dieu ait changé de peau quand le Christ a introduit le Nouveau Testament ;

Christ nous a montré un autre côté de Dieu, et c’est vraiment merveilleux.

Mais il n’a pas changé Dieu. Dieu demeure à tout jamais, et ce Dieu n’est pas bête.

L’idée que Dieu a dû changer (ou que le Dieu de l’Ancien Testament et celui du Nouveau Testament sont deux êtres différents) n’est pas nouvelle. Déjà au deuxième siècle, un hérétique du nom de Marcion proclamait que le Dieu miséricordieux du Nouveau Testament n’avait rien à voir avec le Dieu justicier de l’Ancien Testament. Pour lui, le Père de Jésus-Christ n’était pas celui qui avait parlé avec Moïse au désert. Afin de rester fidèle à sa propre conviction là-dessus, Marcion s’est même permis de rejeter plusieurs écrits du Nouveau Testament qui ne s’harmonisaient pas facilement avec son idée – il n’acceptait que l’Évangile de Luc et les écrits de l’apôtre Paul. (Et même là, tellement il était opposé à ce que le Dieu de l’Ancien Testament avait à dire, il supprimait dans les écrits de Luc et de Paul toutes les citations tirées de l’Ancien Testament.)

Il n’y a probablement plus de disciples de Marcion aujourd’hui, mais une mauvaise compréhension de la relation entre l’Ancien Testament et le Nouveau, entre la Loi et l’Évangile, persiste encore. Elle prend parfois la forme de la pensée que Lois Cheney mettait en cause dans son écrit, la pensée que depuis la venue de Jésus-Christ, Dieu n’est plus exigeant avec les hommes. La grâce de Dieu qui s’est manifestée si clairement dans l’Évangile aurait éclipsé sa justice et rendu la stricte obéissance à ses ordres une question d’importance secondaire, voire négligeable.

La rigueur de Dieu sous l’Ancien Testament

Au cours des siècles décrits dans l’Ancien Testament, Dieu s’est révélé à son peuple, et dans cette révélation de sa propre nature, il insistait à maintes reprises sur certaines vérités :

◈ Il est le seul vrai Dieu, et il se réserve à lui seul le droit d’être adoré.

« Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face. Tu ne te feras pas d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point ; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux. » (Exode 20.3-5)

◈ Il est un Dieu saint, et son peuple doit être saint comme lui.

« Car je suis l’Éternel, qui vous ai fait monter du pays d’Égypte, pour être votre Dieu, et pour que vous soyez saints ; car je suis saint […] Vous serez saints pour moi, car je suis saint, moi, l’Éternel ; je vous ai séparés des peuples, afin que vous soyez à moi. » (Lévitique 11.45; 20.26)

◈ Il bénit abondamment ceux qui mettent leur confiance en lui et qui expriment cette confiance par l’obéissance à ses commandements.

Un exemple concret de ce dernier principe se voit dans le cas du roi Ézéchias. Considérez comment la Bible le décrit :

« Il mit sa confiance en l’Éternel, le Dieu d’Israël ; et parmi tous les rois de Juda qui vinrent après lui ou qui le précédèrent, il n’y en eut point de semblable à lui. Il fut attaché à l’Éternel, il ne se détourna point de lui, et il observa les commandements que l’Éternel avait prescrits à Moïse. Et l’Éternel fut avec Ézéchias, qui réussit dans toutes ses entreprises. » (2 Rois 18.5-7)

Tous les rois d’Israël et de Juda furent évalués selon ce même critère et non selon leurs succès militaires, diplomatiques ou économiques.

À maintes reprises dans les paroles que Dieu adressa à Israël, il avait insisté sur les récompenses de la foi et l’obéissance et sur les conséquences désastreuses de l’incrédulité et la désobéissance. Voici un exemple typique :

« Si vous suivez mes lois, si vous gardez mes commandements et les mettez en pratique, je vous enverrai des pluies en leur saison, la terre donnera ses produits et les arbres des champs donneront leurs fruits… vous mangerez votre pain à satiété, et vous habiterez en sécurité dans votre pays. Je mettrai la paix dans le pays, et personne ne troublera votre sommeil […]

Mais si vous ne m’écoutez pas et ne mettez pas en pratique tous ces commandements, si vous méprisez mes lois, et si votre âme a en horreur mes ordonnances, en sorte que vous ne pratiquiez pas tous mes commandements et que vous rompiez mon alliance, voici alors ce que je vous ferai : j’enverrai sur vous la terreur, la consomption et la fièvre, qui vous consumeront les yeux et rendront votre âme souffrante […] Je tournerai ma face contre vous, et vous serez battus devant vos ennemis ; ceux qui vous haïssent domineront sur vous, et vous fuirez sans que l’on vous poursuive.

Si, malgré cela, vous ne m’écoutez pas, je vous châtierai sept fois plus pour vos péchés. » (Lévitique 26.3-6, 14-18)

Voici un autre texte qui établit le même lien entre l’obéissance aux commandements de Dieu et ses bénédictions :

« J’en prends aujourd’hui à témoin contre vous le ciel et la terre : j’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité, pour aimer l’Éternel, ton Dieu, pour obéir à sa voix, et pour t’attacher à lui : car de cela dépendent ta vie et la prolongation de tes jours, et c’est ainsi que tu pourras demeurer dans le pays que l’Éternel a juré de donner à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob. » (Deutéronome 30.19,20)

Exemples de désobéissance

Plusieurs récits bien connus dans l’Ancien Testament illustrent le principe. Par exemple, en Nombres 20, le peuple d’Israël que Dieu avait délivré de la servitude en Égypte manquait d’eau dans le désert.

« L’Éternel parla à Moïse, et dit : Prends la verge, et convoque l’assemblée, toi et ton frère Aaron. Vous parlerez en leur présence au rocher, et il donnera ses eaux ; tu feras sortir pour eux de l’eau du rocher, et tu abreuveras l’assemblée et leur bétail. » (Nombres 20.7,8)

Au lieu de parler au rocher, comme Dieu lui avait clairement dit de faire,

« Moïse leva la main et frappa deux fois le rocher avec sa verge. Il sortit de l’eau en abondance. L’assemblée but, et le bétail aussi.

Alors l’Éternel dit à Moïse et à Aaron : Parce que vous n’avez pas cru en moi, pour me sanctifier aux yeux des enfants d’Israël, vous ne ferez point entrer cette assemblée dans le pays que je lui donne. » (v. 11,12)

Moïse n’a pas suivi les instructions de Dieu. Quelques chapitres plus loin, Dieu rappelle à Moïse pourquoi son frère et lui devaient mourir sans entrer dans le pays promis : « Vous avez été rebelles à mon ordre, dans le désert de Tsin, lors de la contestation de l’assemblée, et […] vous ne m’avez point sanctifié à leurs yeux à l’occasion des eaux » (Nombres 27.14). Cette erreur qu’ont commise Moïse et Aaron peut ne pas nous sembler bien grave. Quel mal cela a-t-il fait que de frapper le rocher au lieu de lui parler ? Mais Moïse et Aaron devaient donner le bon exemple d’obéissance au peuple. Quand on n’obéit pas à Dieu, on n’agit pas par la foi. Quand on fait confiance totale en Dieu, on fait ce qu’il dit, sans se détourner de ses ordres et sans mettre en cause le bien-fondé de sa volonté. Les conséquences de cette désobéissance étaient très douloureuses pour Moïse.

Un autre exemple se voit dans la vie de Saül, le premier roi d’Israël. En tant que juge souverain du monde, l’Éternel avait donné l’ordre au roi Saül de détruire les Amalécites, un peuple païen qui avait attaqué sans cause et sans provocation les Israélites. Dieu dit à Saül :

« Va maintenant, frappe Amalek, et dévouez par interdit tout ce qui lui appartient ; tu ne l’épargneras point, et tu feras mourir hommes et femmes, enfants et nourrissons, bœufs et brebis, chameaux et ânes. » (1 Samuel 15.3)

Saül rassembla une armée et partit en guerre contre Amalek, mais il n’obéit que partiellement :

« Mais Saül et le peuple épargnèrent Agag [le roi d’Amalek], et les meilleures brebis, les meilleurs bœufs, les meilleures bêtes de la seconde portée, les agneaux gras, et tout ce qu’il y avait de bon ; ils ne voulurent pas le dévouer par interdit, et ils dévouèrent seulement tout ce qui était méprisable et chétif. » (1 Samuel 15.9)

Alors Dieu envoya le prophète Samuel à la rencontre de Saül, et Samuel le confronta pour sa désobéissance. Saül prétendit dans un premier temps qu’il avait bien suivi les ordres de Dieu de détruire Amalek, mais Samuel lui fit remarquer le bruit des animaux qu’il entendait. Saül rejeta alors la faute sur le peuple, qui, selon lui, avait gardé les meilleures bêtes afin de les offrir en sacrifice à l’Éternel. Samuel répondit :

« L’Éternel trouve-t-il du plaisir dans les holocaustes et les sacrifices, comme dans l’obéissance à la voix de l’Éternel ? Voici, l’obéissance vaut mieux que les sacrifices, et l’observation de sa parole vaut mieux que la graisse des béliers. Car la désobéissance est aussi coupable que la divination, et la résistance ne l’est pas moins que l’idolâtrie et les théraphim. Puisque tu as rejeté la parole de l’Éternel, il te rejette aussi comme roi. » (1 Samuel 15.22,23)

Pour Dieu, l’obéissance partielle est égale à la désobéissance. Saül paya sa faute au prix de son trône pour lui-même et pour ses descendants. On a beau offrir un culte enthousiaste à Dieu et lui faire des offrandes généreuses ; si l’on prend ses commandements à la légère, ce culte ne sera pas accepté.

L’exemple d’Uzza, en 2 Samuel 6.1-7, nous enseigne que même ce qui nous semble une bonne action accomplie avec des motifs purs est coupable aux yeux de Dieu si elle constitue une désobéissance à ses lois. Le roi David faisait transporter l’arche le l’alliance, cette caisse sacrée qui contenait les dix commandements, pour la faire venir à Jérusalem. Malheureusement, il ne faisait pas suivre les instructions de Dieu concernant la manière de la transporter. Elle devait être portée sur les épaules de quatre hommes à l’aide de deux longues barres passées par des anneaux aux coins de l’arche, mais on l’a mise plutôt sur un char tiré par des bœufs. Arrivés à un certain endroit, les bœufs faisaient pencher l’arche, et un Lévite du nom d’Uzza étendit la main pour saisir l’arche et l’empêcher de tomber. « La colère de l’Éternel s’enflamma contre Uzza, et l’Éternel le frappa parce qu’il avait étendu la main sur l’arche. Uzza mourut là, devant Dieu » (1 Chroniques 13.10). Pourquoi Uzza fut-il mis à mort pour avoir voulu faire du bien ? Parce que Dieu avait dit explicitement dans sa loi que personne ne devait toucher l’arche, sous peine de mort (Nombres 4.15-20). Quelles que soient nos bonnes intentions, nous n’avons pas droit de mettre de côté des commandements de Dieu. La désobéissance, c’est la désobéissance. La sincérité de cœur est indispensable, mais elle ne remplace pas la conformité à la Parole de Dieu.

Dieu n’a pas changé

La Bible affirme clairement que Dieu ne change pas. « Car je suis l’Éternel, je ne change pas » (Malachie 3.6; voir aussi Hébreux 1.8-10). Il est vrai que Jésus a fait connaître la nature de Dieu plus clairement et plus pleinement que jamais auparavant. En souffrant et en mourant pour les hommes pécheurs, il a prouvé incontestablement l’amour de Dieu (Romains 5.8). L’apôtre Jean écrit :

« La loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. Personne n’a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l’a fait connaître. » (Jean 1.17,18)

Mais la nature de Dieu n’a pas changé. Dieu aimait déjà ses créatures dans le passé, et il avait toujours préféré pardonner que de punir. Il dit à Israël par le prophète Ézéchiel :

« Revenez et détournez-vous de toutes vos transgressions, afin que l’iniquité ne cause pas votre ruine. Rejetez loin de vous toutes les transgressions par lesquelles vous avez péché ; faites-vous un cœur nouveau et un esprit nouveau. Pourquoi mourriez-vous, maison d’Israël ? Car je ne désire pas la mort de celui qui meurt, dit le Seigneur, l’Éternel. Convertissez-vous donc, et vivez. » (Ézéchiel 18.30-32)

De même, les qualités de Dieu mises en exergue dans l’Ancien Testament, y compris sa sévérité à l’égard du péché, n’ont pas disparu dans le Nouveau Testament. Dieu continue de ressentir de la colère face à la rébellion et le péché. L’auteur de l’Épître aux Hébreux nous rappelle :

« Car, si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, mais une attente terrible du jugement et l’ardeur d’un feu qui dévorera les rebelles. Celui qui a violé la loi de Moïse meurt sans miséricorde, sur la déposition de deux ou de trois témoins ; de quel pire châtiment pensez-vous que sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui aura tenu comme sans valeur le sang de l’alliance par lequel il a été sanctifié et qui aura insulté l’Esprit de la grâce ? Car nous connaissons celui qui a dit : À moi la vengeance, à moi la rétribution ! et encore : Le Seigneur jugera son peuple. C’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant. » (Hébreux 10.26-31)

La colère de Dieu a été versée sur Jésus. « Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu » (2 Corinthiens 5.21). Mais comme le texte en Hébreux nous le dit, il ne faut pas insulter l’Esprit de la grâce. Cette grâce est merveilleuse, mais elle ne s’accorde pas de façon inconditionnelle : il faut la foi, exprimée dans l’obéissance.

Que ce soit l’Ancien Testament ou le Nouveau, la Bible présente Dieu d’une manière équilibrée :

« Considère donc la bonté et la sévérité de Dieu : sévérité envers ceux qui sont tombés, et bonté de Dieu envers toi, si tu demeures ferme dans cette bonté ; autrement, tu seras aussi retranché. » (Romains 11.22)

Dieu exige toujours l’obéissance

Voici quelques-uns des nombreux passages du Nouveau Testament qui montrent que l’obéissance est toujours essentielle :

« Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. » (Matthieu 7.21)

« Pourquoi m’appelez-vous Seigneur, Seigneur, et ne faites-vous pas ce que je dis ? » (Luc 6.46)

« Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai et je me ferai connaître à lui. » (Jean 14.21)

« Mettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas à l’écouter, en vous trompant vous-même par de faux raisonnements. » (Jacques 1.22)

« [Jésus] est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l’auteur d’un salut éternel. » (Hébreux 5.9)

« Le Seigneur Jésus apparaîtra du ciel avec les anges de sa puissance, au milieu d’une flamme de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n’obéissent pas à l’Évangile de notre Seigneur Jésus. » (2 Thessaloniciens 1.7,8)

« Mais, par ton endurcissement et par ton cœur impénitent, tu t’amasses un trésor de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu, qui rendra à chacun selon ses œuvres ; réservant […] l’irritation et la colère à ceux qui, par esprit de dispute, sont rebelles à la vérité et obéissent à l’injustice. » (Romains 2.5-8)

L’obéissance à l’Évangile par la foi, la repentance, la confession de foi et le baptême (immersion dans l’eau pour le pardon des péchés) est nécessaire pour le salut. Et pour entendre un jour les mots, « C’est bien, bon et fidèle serviteur ; […] entre dans la joie de ton maître » (Matthieu 25.21), nous devons, après notre baptême, continuer à obéir au Seigneur.

Il y a au moins deux catégories de personnes qui ont grand besoin de réfléchir à ce que nous venons de voir dans la Bible sur le sujet de l’obéissance. Premièrement, il y a des gens qui croient en Jésus, mais qui hésitent ou qui négligent d’obéir à l’Évangile dans la repentance et le baptême. Peut-être qu’ils ne pensent pas au fond d’eux-mêmes que Dieu soit capable de condamner des hommes pécheurs. Leur conception de Dieu ressemble à l’image d’un grand-père indulgent qui excuse tout. Peut-être qu’on leur a enseigné qu’ils sont sauvés par la foi seule : puisque le salut est par la grâce et non par les œuvres, on leur dit que l’obéissance aux commandements de l’Évangile n’a aucun rôle à jouer dans leur salut. Les œuvres par lesquelles on pense mériter le salut sont bien exclues, ainsi que les œuvres de la loi de Moïse, mais la grâce n’est pas inconditionnelle : il faut une foi obéissante.

Deuxièmement, il y a ceux qui pensent que, pour une personne qui est déjà en Christ, le sang de Christ la purifie continuellement (1 Jean 1.7) et que « l’écoute sélective » des commandements de Dieu ne pose pas de vrai problème. Mais il faut lire le verset en entier. 1 Jean 1.7 dit : « Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché. » Si nous marchons réellement dans la lumière, si nous aimons réellement Jésus, si nous voulons vraiment aller au ciel, nous garderons ses commandements (Jean 14.15). Que le sujet soit l’adoration, l’honnêteté dans les affaires ou la pureté sexuelle, le devoir d’évangéliser ou de donner selon notre prospérité, la nécessité du baptême, l’interdit de divorcer et se remarier, le rôle des femmes dans l’Église ou tout autre sujet sur lequel Dieu nous donne des instructions, nous devons faire tous nos efforts pour lui obéir avec du sérieux, du respect et de l’amour.

B. B.
(Dans Vol. 19, No. 1)

Qu’est-ce qui empêche 
que je sois baptisé ?

Dans un numéro récent de Chemin de Vérité, nous avons tiré des leçons de la conversion de l’eunuque éthiopien, dont le récit est préservé pour nous en Actes 8.26-40. L’évangéliste Philippe trouva cet homme en train de lire une prophétie du livre d’Ésaïe, « et commençant par ce passage, lui annonça la bonne nouvelle de Jésus » (v. 35). Ayant compris à travers l’enseignement de Philippe qu’il avait besoin d’être baptisé, et voyant qu’il y avait suffisamment d’eau à proximité, l’eunuque posa la question qui servira de titre à cette étude : Qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ?

Philippe avait sans aucun doute enseigné, et l’eunuque avait bien compris, ce que Jésus avait dit avant de remonter au ciel après sa résurrection : « Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné » (Marc 16.15,16). Philippe avait, de toute évidence, prêché de la même manière que l’apôtre Pierre, qui ordonna à ceux qui avaient cru à sa prédication le jour de la Pentecôte : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés » (Actes 2.38). L’eunuque avait naturellement saisi le caractère urgent de son besoin, cette urgence qu’Ananias avait tenté de communiquer à Saul de Tarse quand il lui dit : « Et maintenant, que tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé, et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur » (Actes 22.16).

Mais il arrive que certaines personnes qui ont compris le sens et la nécessité du baptême pour leur salut ne pensent pas pouvoir le recevoir. Elles croient, à raison ou à tort, qu’il existe des obstacles à leur obéissance. Certains de ces « obstacles » n’existent que dans l’esprit, alors que d’autres, qui sont quand même réels, peuvent être enlevés par les concernés.

Un manque de foi

Pour répondre à la question de l’eunuque, Philippe a indiqué clairement que s’il n’avait pas la foi en Christ, il ne pourrait pas être baptisé : « Philippe dit : Si tu crois de tout ton cœur, cela est possible » (Actes 8.37). Jésus avait bien dit, en effet : « Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé. » La foi est la base de tout, le point de départ. Que l’on soit baptisé ou pas, les paroles de Christ, « si vous ne croyez pas ce que je suis, vous mourrez dans vos péchés » (Jean 8.24), s’appliquent toujours. Si vous ne pouvez pas dire sincèrement, comme l’eunuque : « Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu » (Actes 8.37), le baptême ne vous servira à rien. Vous ne remplissez pas la première condition pour recevoir le baptême.

Voilà une raison pour laquelle, si vous avez été « baptisé » en tant que bébé, vous n’avez pas vraiment été baptisé. Vous avez subi une cérémonie avec de l’eau, mais cette expérience ne correspond pas au baptême biblique. Même si la forme de votre baptême était conforme à l’enseignement de la Bible, c’est-à-dire que vous avez été immergé dans l’eau, sans la foi ce n’est pas ce que la Bible appelle « baptême ». Vous avez été mouillé, et c’est tout.

Si vous n’êtes pas sûr que vous croyez que Jésus est le Fils de Dieu, lisez encore la Bible, et surtout les Évangiles. Jean dit à la fin de son Évangile : « Ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom » (Jean 20.31), et Paul dit en Romains 10.17 : « La foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ. »

Un manque de repentance

Une autre condition pour recevoir le baptême, c’est la repentance. Si vous n’êtes pas prêt à vous repentir, cela devrait vous empêcher d’être baptisé.

La repentance n’est pas le simple remords, bien que « la tristesse selon Dieu produit [la] repentance » (2 Corinthiens 7.9,10). La repentance n’est pas le changement de vie, car ce changement est le « fruit digne de la repentance » (Matthieu 3.8), c’est le résultat. La repentance est la décision sincère que l’on prend d’abandonner ses péchés ; c’est une résolution de faire de son mieux pour vivre désormais dans la soumission envers Dieu, dans l’obéissance à sa Parole. Pour que le baptême soit valable, la repentance est aussi nécessaire que la foi.

Nous avons déjà cité les paroles de Pierre en Actes 2.38 : « Repentez-vous et que chacun de vous soit baptisé pour le pardon de vos péchés. » La foi et le baptême sont des conditions de salut, mais la repentance en est une aussi. « Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés » (Actes 3.19). « Dieu, sans tenir compte des temps d’ignorance, annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu’ils aient à se repentir, parce qu’il a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice » (Actes 17.30,31).

Si vous êtes conscient de péché dans votre vie auquel vous n’avez pas l’intention de renoncer, vous n’êtes pas apte au baptême. La personne, par exemple, qui vit dans le concubinage, la polygamie, le libertinage sexuel ou une relation adultère, et qui ne s’engage pas à abandonner ces péchés ne devrait pas cacher sa pensée et persister à demander le baptême. Il serait inutile de procéder au baptême dans un tel cas. L’apôtre Pierre décrit ainsi ceux qui se font purifier du péché, mais qui se plongent de nouveau dans « les souillures du monde » :

« Car mieux valait pour eux n’avoir pas connu la voie de la justice, que de se détourner, après l’avoir connue, du saint commandement qui leur avait été donné. Il leur est arrivé ce que dit un proverbe vrai : Le chien est retourné à ce qu’il avait vomi, et la truie lavée s’est vautrée dans le bourbier. » (2 Pierre 2.21,22)

Jésus a comparé la personne qui pense devenir son disciple à celui qui se propose de construire un bâtiment :

« Car, lequel de vous, s’il veut bâtir une tour, ne s’assied d’abord pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi la terminer, de peur qu’après avoir posé les fondements, il ne puisse l’achever, et que tous ceux qui le verront ne se mettent à le railler, en disant : Cet homme a commencé à bâtir, et il n’a pas pu achever ? » (Luc 14.28-30)

Ainsi, la personne qui veut devenir chrétienne, mais qui n’a pas, par exemple, l’intention de participer fidèlement à la vie de l’Église (Hébreux 10.25,26), à laquelle le Seigneur ajoute ceux qui sont sauvés (Actes 2.47), le corps du Christ que nous formons à partir de notre baptême (1 Corinthiens 12.13) – cette personne ne se soumet pas encore à la volonté de Dieu et n’est donc pas prête pour le baptême.

La réaction des autres

Trop souvent, des gens qui ont compris leur besoin d’être baptisés craignent ce que les autres diront ou feront. Dans certains cas, les autres membres de la famille ne croient pas en Christ et ne veulent pas que l’un des leurs accepte l’Évangile, soit parce que ce ne serait pas dans son intérêt, soit parce qu’ils pensent à l’honneur de la famille au sein de leur communauté. Dans d’autres cas, la famille se considère chrétienne, et les membres sont profondément blessés de ce que l’enfant à qui ils croyaient avoir donné la bonne éducation spirituelle accepte une doctrine différente. Quelle que soit la situation précise, certaines familles exercent une pression énorme sur celui dont la conscience le pousse au baptême. Elles le boudent ou elles crient sur lui ; elles le privent d’assistance ou elles le déshéritent ; dans certains cas extrêmes, des familles font mourir celui ou celle qui ose quitter la religion familiale.

Même quand la personne qui pense se faire baptiser ne dépend pas matériellement de sa famille, il est difficile de se voir rejeter par ceux qu’on aime. Mais Jésus est catégorique : il n’accepte pas la deuxième place. « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi » (Matthieu 10.37). Nos actions révèlent ce qui nous importe le plus. Par exemple, certains des chefs juifs ont cru en Jésus, « mais, à cause des pharisiens, ils n’en faisaient pas l’aveu, dans la crainte d’être exclus de la synagogue » (Jean 12.42). Qu’ils l’aient reconnu ou pas, leur problème, selon le verset suivant, était ceci : « Ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu. » Nous devons parfois nous demander à qui nous cherchons à plaire. Quant à l’apôtre Paul, il a bien fait son choix : « Et maintenant, est-ce la faveur des hommes que je désire ou celle de Dieu ? […] Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur de Christ » (Galates 1.10).

Il y a des gens qui veulent, plus que tout, être acceptés et appréciés par les autres, mais la faveur des hommes ne donne pas le bonheur dans cette vie, et elle aura encore moins d’utilité au Jugement dernier. Le but de notre existence est de faire la volonté de celui qui nous a créés et de lui plaire.

Les parents décédés

Parfois, ce n’est pas seulement les membres de la famille encore en vie qui découragent l’obéissance au commandement du Seigneur ; certaines personnes hésitent à se faire baptiser parce qu’elles pensent à des parents ou des grands-parents morts qui n’ont pas été baptisés. Elles se disent que ce serait un acte de déloyauté envers leurs aïeux que de recevoir un baptême que ces bien-aimés n’ont pas connu ou n’ont pas accepté. Ils étaient pourtant de braves gens, voire même des personnes pieuses qui aimaient Dieu.

Prenons d’abord le scénario où l’on ne leur a jamais enseigné pleinement ce que la Bible enseigne au sujet du baptême ; ils ne comprenaient pas son vrai sens. Nous n’avons aucun besoin de nous mettre à la place de Dieu et de prononcer leur sort éternel ; nous avons simplement le devoir d’enseigner fidèlement aux vivants ce que la Parole de Dieu ordonne et d’y obéir nous-mêmes. Mais supposons que ces personnes étaient maintenant privées de toute espérance de vie éternelle à cause de leurs péchés, n’ayant pas obéi à la vraie doctrine pour obtenir le pardon de ces péchés. Ne pensez-vous pas que, s’ils avaient connu la vérité, étant des gens sincères et justes, ils auraient obéi à cette vérité ? Si oui, nous marchons quand même dans les traces de leur soumission pieuse quand nous obéissons à l’ordre de nous faire baptiser. (D’ailleurs, nous ne nous abstenons pas des avantages terrestres, tels que la médecine moderne, les téléphones cellulaires, les voitures et les avions, parce que nos ancêtres n’ont pas pu en jouir. Pourquoi donc nous passer des biens célestes ? En quoi est-ce que cela ferait honneur à qui que ce soit ?)

Même si nos parents n’étaient pas très spirituels pendant leur vie sur terre, même s’ils entendirent et rejetèrent la Vérité de leur vivant, pensez-vous vraiment qu’ils voudraient que leurs enfants et petits-enfants les rejoignent inutilement dans un lieu de châtiment ? Dans l’Évangile de Luc, Jésus a raconté l’histoire d’un homme riche qui avait mené une vie plutôt égoïste et qui, après sa mort, s’est retrouvé dans une souffrance atroce au séjour des morts. Voyant le patriarche Abraham à l’autre côté d’un abîme infranchissable, avec un pauvre nommé Lazare, qui était consolé des maux qu’il avait supportés pendant sa vie, l’homme riche fit cette demande : « Je te prie donc, père Abraham, d’envoyer Lazare dans la maison de mon père ; car j’ai cinq frères. C’est pour qu’il leur atteste ces choses, afin qu’ils ne viennent pas aussi dans ce lieu de tourments » (Luc 16.27,28). Qu’il ait la possibilité d’un soulagement pour lui-même ou pas, cet homme perdu ne voulait pas que les membres de sa famille soient perdus comme lui.

De fausses conceptions

D’autres personnes ne se font pas baptiser ou tardent à le faire parce qu’ils ont diverses idées erronées. Par exemple, elles pensent qu’il faut avoir une large connaissance de la Bible avant d’être qualifié pour le baptême. Cette idée est appuyée par la pratique de certaines dénominations qui imposent des cours de baptême de quelques mois, ou même des années. À la fin du cours et avant d’accéder au baptême, le candidat doit apprendre par cœur les Dix commandements, les noms des douze apôtres ou d’autres informations bibliques. On ne remarque pas que, dans le livre des Actes, la plupart des convertis furent baptisés après avoir entendu un seul message au sujet du Christ. Il y avait forcément plein de choses qu’ils ne connaissaient pas encore. Mais cela s’accorde avec ce que Jésus a commandé en Matthieu 28.19,20 :

« Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. »

Remarquez que Jésus parle d’enseigner avant de baptiser (faire des disciples), de baptiser, et puis d’enseigner encore. Logiquement, avant de s’engager à être disciple de Jésus, on doit comprendre que l’on a désespérément besoin de lui (parce qu’on est pécheur et parce que le Fils de Dieu est le seul Sauveur), on doit « s’asseoir et calculer la dépense », ou mesurer l’engagement qui est demandé (Luc 14.28-30), et l’on doit comprendre le vrai sens de l’acte que l’on s’apprête à poser (le baptême). Mais il est clair que l’enseignement essentiel pour ces choses peut se dispenser en une seule séance, puisque plusieurs récits le confirment :

« Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés ; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s’augmenta d’environ 3 000 âmes. » (Actes 2.41)

« Comme ils continuaient leur chemin, ils rencontrèrent de l’eau. Et l’eunuque dit : Voici de l’eau ; qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? […] Il fit arrêter le char ; Philippe et l’eunuque descendirent tous deux dans l’eau, et Philippe baptisa l’eunuque. » (Actes 8.36-38)

« Et ils lui annoncèrent la parole du Seigneur, ainsi qu’à tous ceux qui étaient dans sa maison. Il les prit avec lui, à cette heure même de la nuit, il lava leurs plaies, et aussitôt il fut baptisé, lui et tous les siens. » (Actes 16.32,33 – le geôlier philippien)

Après le baptême en Christ (où a lieu la nouvelle naissance, selon Jean 3.1-5), une personne est une nouvelle créature (2 Corinthiens 5.17), un nouveau-né spirituel qui a besoin de l’aliment spirituel de la Parole de Dieu : « Désirez, comme des enfants nouveau-nés, le lait spirituel et pur, afin que par lui vous croissiez pour le salut » (1 Pierre 2.2). C’est ainsi qu’après la conversion des Juifs le jour de la Pentecôte, « ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres » (Actes 2.42). Il n’était pas nécessaire de tout savoir avant le baptême, car après, on devait leur enseigner à observer tout ce que le Seigneur avait ordonné.

D’autres personnes pensent à tort qu’il faut avoir déjà surmonté presque tous les péchés dans leur vie avant de procéder au baptême, et encore, certaines dénominations appuient cette fausse idée en faisant attendre les candidats pour qu’on observe leur conduite pendant des mois ou des années avant de les approuver. Les mêmes versets que nous venons de voir concernant ceux qui recevaient le baptême juste après avoir entendu l’Évangile montrent que cette pratique n’est pas biblique. D’ailleurs, c’est lors du baptême que l’on reçoit le don du Saint-Esprit (Actes 2.38), qui nous aide à vivre la vie chrétienne. S’il fallait atteindre la quasi-perfection avant de recevoir le baptême, c’est que finalement le don du Saint-Esprit ne servirait pas à grand-chose. Non, si l’on veut être baptisé, il faut se résoudre à chercher la conformité parfaite à la volonté de Dieu, sachant que cette recherche se poursuivra, avec l’aide de Dieu, tout au long de sa vie chrétienne. Le baptême ressemble plus à l’inscription dans l’école de Dieu qu’à la cérémonie de remise de diplômes.

Beaucoup pensent que le baptême doit avoir lieu dans certaines circonstances « sacrées », dans une chapelle ou cathédrale, administré par un membre du clergé, avec des habits « appropriés » (soutane ou robe blanche) et suffisamment de pompe. La date doit être choisie avec soin, bien à l’avance, et des personnes importantes devraient être présentes pour y assister. Mais l’eunuque a été baptisé sur-le-champ au bord de la route sur laquelle il voyageait. Et aucun récit d’un baptême dans le Nouveau Testament ne mentionne ces différentes circonstances qui sont aujourd’hui considérées comme étant essentielles au baptême.

Des obstacles créés par les Églises

Enfin, ce sont parfois les Églises elles-mêmes qui empêchent d’être baptisés ceux qui le désirent. Dans la plupart des dénominations, un baptême n’est pas reconnu s’il n’a pas été administré par une personne autorisée – un prêtre ou un « pasteur titulaire ». J’ai connu une Église protestante dans un village en Afrique où une centaine de croyants avaient attendu le baptême depuis 10 ans pour la simple raison que le pasteur n’était pas venu de la ville pour organiser la cérémonie. Le prédicateur, qui n’était pas un pasteur « ordonné », n’osait pas les baptiser, car son Église ne le lui permettait pas. Mais la Bible n’enseigne nulle part que seuls certains individus ont le droit de plonger dans l’eau au nom de Jésus ceux qui ont cru et qui se sont repentis. Tous les chrétiens à Corinthe avaient été baptisés (Actes 18.8; 1 Cor. 6.11; 12.13), mais ce n’était pas l’apôtre Paul qui les avait immergés (1 Cor. 1.14-17). Pour Paul, il n’était pas important de savoir qui administrait le baptême – c’est celui qui reçoit le baptême qui compte. La Bible ne parle même pas de « clergé ». On n’a pas besoin de demander si l’homme qui baptise est « ordonné » pasteur ou prêtre, puisque n’importe quel chrétien peut obéir à l’ordre de baptiser (Matt. 28.19). Il faut plutôt demander si celui qui est baptisé croit en Jésus de tout son cœur et s’il se repent de ses péchés.

Les Églises font fréquemment attendre des candidats au baptême jusqu’à une date fixée pour baptiser tout un groupe ensemble, parfois en période de Pâques ou d’une autre fête. On pense que baptiser plusieurs à la fois fait joli et rend la cérémonie plus impressionnante, en plus du fait que c’est commode. Mais cette façon de faire révèle une grave erreur dans la manière de comprendre le baptême, et donc inévitablement d’enseigner sur le baptême. Elle révèle que cette Église ne croit pas ce que la Bible dit sur le but du baptême, qui est le pardon des péchés, le salut (Marc 16.16; Actes 2.38; 22.16; etc.). Si l’on comprenait cet aspect fondamental du baptême, on reconnaîtrait aussi son urgence et ne mettrait pas les âmes en péril par le fait de tant reporter leur obéissance à l’Évangile. Si ce qui vous empêche d’être baptisé, c’est la pratique que nous venons de décrire, vous ne cherchez pas le baptême là où il faut.

Qu’est-ce qui VOUS empêche d’être baptisé ?

Comme nous l’avons vu, certains obstacles au baptême ont été créés par des hommes, et vous n’avez aucun besoin de les permettre de vous empêcher d’être sauvé. D’autres obstacles, tels qu’un manque de foi ou de repentance, sont réels, mais vous avez la possibilité de les balayer – le choix est à vous.

Si vous voulez être lavé de vos péchés par le sang précieux de Jésus, vous avez besoin d’être baptisé, immergé dans l’eau à l’image de sa mort, son ensevelissement et sa résurrection. Le baptême seul ne sauve pas, mais sans passer par le baptême biblique un pécheur n’a pas la promesse de la vie éternelle. Si vous croyez que Jésus est le Fils de Dieu et si vous vous repentez de vos péchés, ne tardez pas pour rien à vous faire baptiser. Le jour de la Pentecôte, Pierre « les implorait et les exhortait, disant : Sauvez-vous de cette génération perverse » (Actes 2.40). Nous voulons faire de même à votre égard.

B. B.
(Dans Vol. 18, No. 6)

Ceux qui se disent « apôtres »

Lors d’une visite en République Démocratique du Congo, je me suis trouvé un jour en compagnie d’un prêtre catholique qui causait avec moi des défis spirituels dans son pays. Il dit : « Ici au Congo, c’est grave. L’homme s’endort ; quand il se réveille, il est apôtre ! » Ce prêtre était troublé parce que le peuple acceptait facilement comme légitimes ces « apôtres » autoproclamés. Un simple rêve (ou la prétention d’avoir fait un rêve) suffit-il pour qualifier une personne comme apôtre de Jésus-Christ ?

Ce n’est pas exactement que ce prêtre refusait l’idée qu’il peut y avoir, dans un sens, des apôtres de nos jours. En effet, l’Église catholique présente ses évêques comme étant « les successeurs des apôtres ». Mais on ne devient pas évêque catholique parce qu’on croit avoir été appelé à cette fonction par le Seigneur lui-même. Il y a un processus établi par lequel la hiérarchie de l’Église désigne et élève des hommes à ce rang. D’autres communautés également, telles que les mormons et l’Église néo-apostolique, donnent le titre d’apôtre à certains dirigeants qui ont gravi les échelons. Mais dans certains milieux, il est souvent vrai que toute personne peut s’ordonner pasteur, ou apôtre, sans avoir besoin de la reconnaissance d’une autorité religieuse ou d’un diplôme.

Ce qui nous intéresse est de savoir ce que la Bible enseigne sur le rôle et les qualifications des apôtres. Est-il nécessaire ou même possible d’avoir des apôtres dans les Églises aujourd’hui ? Est-il permis de mettre en doute la prétention d’un homme qui se dit apôtre de Christ, que ce soit sur la base d’un rêve ou de la décision d’une Église ? Serait-on irréligieux de contester ou de douter ?

La fonction des apôtres

Jésus avait beaucoup de disciples, mais un jour il a fait un choix parmi eux. « En ce temps-là, Jésus se rendit sur la montagne pour prier, et il passa toute la nuit à prier Dieu. Quand le jour parut, il appela ses disciples, et il en choisit douze, auxquels il donna le nom d’apôtres » (Luc 6.12,13). L’Évangile de Marc ajoute : « Il en établit douze, pour les avoir avec lui et pour les envoyer prêcher avec le pouvoir de chasser les démons » (Marc 3.14,15).

Le mot « apôtre » veut dire quelqu’un de choisi et envoyé avec une mission spéciale ; il est envoyé en tant que représentant autorisé de celui qui envoie. La Bible elle-même emploie ce mot dans deux sens. Parfois c’est dans le sens large et non officiel pour parler de quelqu’un qui est envoyé par une assemblée pour prêcher, comme ceux que nous appelons souvent « missionnaires ». Mais généralement la Bible emploie le mot apôtre dans le sens de quelqu’un qui a été choisi par le Seigneur Jésus lui-même et doté par lui de certains pouvoirs et d’une autorité pour parler à son nom. C’est ainsi que nous voyons que Jésus a donné à ces hommes la mission de prêcher et le pouvoir de chasser des démons et guérir les malades.

Mais le mot-clé en ce qui concerne le travail d’un apôtre de Christ est le mot « témoin ». Les apôtres étaient témoins du ministère, de la mort et de la résurrection de Jésus, et leur témoignage est la base de la foi chrétienne. Considérez combien de fois ce mot est employé en rapport avec les apôtres.

En Jean 15.26,27 Jésus leur dit avant sa mort :

« Quand sera venu le consolateur, que je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de vérité, qui vient du Père, il rendra témoignage de moi ; et vous aussi, vous rendrez témoignage, parce que vous êtes avec moi dès le commencement. »

En Luc 24.46,48, le jour de sa résurrection, Jésus leur dit : « Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, et qu’il ressusciterait des morts le troisième jour […] Vous êtes témoins de ces choses. »

En Actes 1.8, avant de remonter au ciel, il leur dit encore :

« Mais vous recevrez une puissance lorsque le Saint-Esprit viendra sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre. »

Les apôtres eux-mêmes ont compris que ce témoignage était au cœur du rôle qu’ils devaient jouer. Ayant constaté la trahison et le suicide de Judas Iscariot, ils ont dit :

« Il faut donc que d’entre les hommes qui nous ont accompagnés tout le temps que le Seigneur Jésus a vécu au milieu de nous, depuis le baptême de Jean jusqu’au jour où il a été enlevé du milieu de nous, il y en ait un qui nous soit associé comme témoin de sa résurrection. » (Actes 1.21,22)

Comme Pierre l’a expliqué des années plus tard dans la maison de Corneille : « Dieu l’a ressuscité le troisième jour, et il a permis qu’il apparaisse, non à tout le peuple, mais aux témoins choisis d’avance par Dieu, à nous qui avons mangé et bu avec lui, après qu’il fut ressuscité des morts » (Actes 10.40,41).

Les qualifications nécessaires

Les passages que nous venons de lire indiquent clairement les deux qualifications qu’un homme devait avoir pour être apôtre. Premièrement il fallait être témoin de la résurrection de Jésus. Voilà pourquoi l’apôtre Paul, lorsque les fausses accusations le poussaient à défendre son apostolat, soulignait qu’il était, lui aussi, témoin de la résurrection de Jésus. En 1 Corinthiens 9.1, il dit : « Ne suis-je pas apôtre ? N’ai-je pas vu Jésus notre Seigneur ? » Les deux idées vont forcément ensemble. En 1 Corinthiens 15.7-9 Paul dit : « [Jésus] est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. Après eux tous, il m’est aussi apparu à moi, comme à l’avorton ; car je suis le moindre des apôtres. »

Non seulement il fallait être témoin de la résurrection de Jésus pour être apôtre, mais il était aussi nécessaire d’être « choisi » par le Seigneur lui-même. Même quand les onze ont cherché à remplacer Judas, ils ne prétendaient pas choisir par eux-mêmes. Ils ont sélectionné des témoins de la vie et de la résurrection du Seigneur, Justus et Barsabbas ; puis « ils firent cette prière : Seigneur, toi qui connais les cœurs de tous, désigne lequel de ces deux tu as choisi, afin qu’il ait part à ce ministère et à cet apostolat » (Actes 1.24,25).

Ceux que le Seigneur avait choisis comme témoins voyaient leur légitimité confirmée par les pouvoirs miraculeux qui sont décrits dans le Nouveau Testament. À ce propos l’apôtre Paul écrit en 2 Corinthiens 12.11,12 :

« Je n’ai été inférieur en rien aux apôtres par excellence, quoique je ne sois rien. Les preuves de mon apostolat ont éclaté au milieu de vous par une patience à toute épreuve, par des signes, des prodiges, et des miracles. »

L’impossibilité de succession

Quand nous comprenons l’importance capitale de l’aspect « témoin » du travail des apôtres, nous voyons facilement que ceux-ci ne pouvaient avoir de successeurs – et qu’ils n’en auraient d’ailleurs pas besoin. Une organisation ne peut pas nommer un témoin si la personne n’a pas vu ce dont elle doit témoigner. Un témoin ne peut pas avoir de successeur. Si j’ai vu deux voitures se heurter, je suis témoin de l’accident. Mais je ne peux pas, avant de mourir, nommer mon fils comme successeur, comme témoin de l’accident à ma place, s’il n’a pas été présent, lui, et n’a pas vu personnellement ce qui s’est passé.

Judas Iscariot, en trahissant le Seigneur et en se donnant la mort par la suite, a renoncé à sa place, et de plus il n’a pas vu le Christ ressuscité. Pierre dit en Actes 1.25 que Judas avait « abandonné » l’apostolat « pour aller en son lieu », et que, selon les Écritures, un autre devait prendre sa charge (Actes 1.20). Lorsque, quelques années plus tard, l’apôtre Jacques fut mis à mort (Actes 12.1,2), on n’a pas cherché de remplaçant ou de successeur. Malgré sa mort, Jacques conservait encore sa place. En réalité, par sa mort comme martyr, en acceptant de mourir plutôt que de renoncer à l’Évangile, il a scellé et embelli son témoignage de la résurrection ; il l’a aussi rendu encore plus convaincant.

Il continue ainsi de remplir sa fonction en tant que témoin. Les autres apôtres, eux aussi, sont restés fidèles à leur témoignage jusqu’à la mort. L’Église aujourd’hui a donc les mêmes apôtres qu’au premier siècle, à savoir les 12 plus Paul. (En se référant à lui-même comme « l’avorton » parmi les apôtres, Paul a ainsi signalé qu’il n’y aurait pas d’autres apôtres après lui. Quand une chienne met bas, le dernier chiot de la portée est parfois plus petit que les autres, il est faible et chétif : on l’appelle l’avorton. L’avorton est le dernier des chiots, et Paul était le dernier des apôtres.)

Il est certainement vrai que les apôtres chargeaient les évêques de paître les assemblées où ils se trouvaient, comme Paul le fit pour ceux d’Éphèse en Actes 20.28-30 et ceux de Galatie en Actes 14.21-23 avant de se séparer d’eux, mais les apôtres n’ont jamais appelé les évêques leurs successeurs ou leurs remplaçants.

Des révélateurs de la volonté du Seigneur

Intimement lié avec le rôle qu’ils jouaient en tant que témoins du ministère, de la mort et de la résurrection de Jésus venait s’ajouter le rôle des apôtres en tant que révélateurs de la volonté du Seigneur, comme porte-parole qui transmettaient à l’Église les enseignements et les commandements de son chef. Après l’établissement de l’Église, nous voyons que les premiers chrétiens « persévéraient dans la doctrine des apôtres » (Actes 2.42). Aujourd’hui donc nous enseignons ce qui a été révélé auparavant, ce qui est conservé dans les pages de la Bible ; les apôtres recevaient directement du Seigneur, c’est-à-dire par inspiration divine, les messages qu’ils transmettaient. C’est ce que Jésus leur avait promis en Jean 14.26 et 16.13 : « L’Esprit-Saint […] vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit […] Il vous conduira dans toute la vérité […] Il vous annoncera les choses à venir. » L’apôtre Jean parle donc de tous les apôtres, quand il dit : « Nous, nous sommes de Dieu ; celui qui connaît Dieu nous écoute ; celui qui n’est pas de Dieu ne nous écoute pas : c’est par là que nous connaissons l’esprit de la vérité et l’esprit de l’erreur » (1 Jean 4.6).

Le fondement des apôtres et des prophètes

Les apôtres avaient la possibilité, en imposant les mains à certaines personnes dans l’Église, de leur transmettre des dons ou pouvoirs miraculeux. Parmi ces dons était celui de la prophétie. Bibliquement, le mot « prophétie » ne se réfère pas particulièrement au fait de prédire l’avenir, mais plutôt au fait de transmettre des messages reçus directement de la part de Dieu, de parler par inspiration. Ceux qui avaient reçu ce don étaient appelés « prophètes ». Dieu révélait aux prophètes ses enseignements, ses exhortations et d’autres messages destinés aux assemblées ainsi qu’à certains individus. Le rôle de prophète est cité juste après celui d’apôtre dans une liste de fonctions dans l’Église en Éphésiens 4.11. En effet, les rôles d’apôtre et de prophète étaient étroitement liés. Ils sont souvent mentionnés ensemble. En Éphésiens 2.20 Paul dit : « Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire. » Dans le chapitre suivant, il dit que le mystère de Christ « n’a pas été manifesté aux fils des hommes dans les autres générations, comme il a été révélé maintenant par l’Esprit aux saints apôtres et prophètes de Christ » (Éphésiens 3.5).

Un fondement (témoignage et révélation de la vérité) posé au début

Il est significatif que Paul se réfère au « fondement des apôtres et prophètes ». Le témoignage des apôtres concernant Jésus-Christ et les enseignements inspirés qu’ils nous ont transmis avec les prophètes, lesquels ont été conservés pour nous dans le Nouveau Testament, constituent bien un fondement sur lequel le christianisme est construit. La foi chrétienne tient debout depuis deux mille ans parce que son fondement est solide. Mais nous savons tous qu’un fondement est posé au début de la construction d’un immeuble. Quand il est bien fait, on ne revient pas dessus pour le modifier ou le rendre plus solide. La pose du fondement est achevée, mais la construction se poursuit. De même, l’Église continue à grandir au fil du temps, au fur et à mesure que des gens se convertissent et y sont ajoutés, telles des « pierres vivantes » selon 1 Pierre 2.5 et Éphésiens 2.20-22, mais le fondement demeure le même.

Cette réalité s’accorde bien avec deux choses que nous constatons dans les Écritures : la déclaration selon laquelle les prophéties prendraient fin, et l’absence de successeurs pour les apôtres.

En effet, Paul dit en 1 Corinthiens 13.8-10 :

« Les prophéties prendront fin […] Car nous connaissons en partie, et nous prophétisons en partie, mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel disparaîtra. »

Quand la Bible serait achevée et que la révélation complète serait donnée, les prophéties, n’étant que des révélations partielles de la volonté de Dieu, ne seraient plus nécessaires. La révélation de toute la vérité ayant été accomplie du vivant des apôtres, ceux-ci, ne s’attendant pas à avoir de successeurs, ne laissèrent aucune instruction en ce sens afin que l’Église choisisse des hommes pour les remplacer. L’apôtre Pierre expliquait en 2 Pierre 1.12-15 que Dieu lui avait fait savoir qu’il mourrait subitement. Il écrivit donc à l’Église, en disant : « J’aurai soin qu’après mon départ vous puissiez toujours vous souvenir de ces choses » (2 Pierre 1.15).

« De faux apôtres »

Revenons à la question que nous avons posée plus haut : Est-il permis de mettre en doute la prétention d’un homme qui se dit apôtre de Jésus-Christ, que ce soit sur la base d’un rêve ou d’une décision des hommes qui dirigent l’Église ?

En réalité, il se trouve que la Bible répond explicitement à cette question. Le Christ lui-même félicite l’Église d’Éphèse en ces termes :

« Je connais tes œuvres, ton travail et ta persévérance. Je sais que tu ne peux supporter les méchants ; que tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et qui ne le sont pas, et que tu les as trouvés menteurs. » (Apocalypse 2.2)

L’assemblée d’Éphèse avait tout à fait raison d’éprouver ceux qui se disaient apôtres. Étaient-ils témoins oculaires de la résurrection de Jésus ? Avaient-ils été choisis par de simples hommes ou par le Seigneur lui-même ? Étaient-ils capables d’opérer les signes miraculeux d’un apôtre (2 Corinthiens 12.11,12) ? La doctrine qu’ils apportaient, était-elle en harmonie avec celle des apôtres reconnus (Galates 1.8,9; 2 Jean 9-11; 1 Jean 4.6) ?

Il est important de comprendre que les faux apôtres ont souvent l’air saints et pieux. Il faut s’y attendre et ne pas se laisser tromper. La Bible nous avertit clairement :

« Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ. Et cela n’est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n’est donc pas étrange que ses ministres aussi se déguisent en ministres de justice. Leur fin sera selon leurs œuvres. » (2 Corinthiens 11.13-15)

Il est possible que certains hommes croient sincèrement que leur Église a le droit de leur donner le titre d’apôtre. Il est possible que certains hommes se soient persuadés que Dieu les a appelés au ministère d’apôtre à travers un rêve ou une prétendue prophétie. C’est Dieu, et non pas nous, qui juge les cœurs. Mais cela n’empêche que ces hommes soient dans l’erreur, et que la faute soit très grave.

Au temps du prophète Jérémie, Dieu annonçait (par de vrais prophètes comme Jérémie, Ézéchiel et Habacuc) le châtiment qui venait sur le peuple d’Israël à cause de ses péchés, mais de faux prophètes parmi le peuple donnaient l’assurance qu’il n’en serait pas ainsi. C’était tragique pour le peuple et pour les faux prophètes.

« Et l’Éternel me dit : C’est le mensonge que prophétisent en mon nom les prophètes ; je ne les ai point envoyés, je ne leur ai point donné d’ordre, je ne leur ai point parlé ; ce sont des visions mensongères, de vaines prédictions, des tromperies de leur cœur, qu’ils vous prophétisent. C’est pourquoi ainsi parle l’Éternel sur les prophètes qui prophétisent en mon nom, sans que je les aie envoyés, et qui disent : Il n’y aura dans ce pays ni épée ni famine : Ces prophètes périront par l’épée et par la famine. Et ceux à qui ils prophétisent seront étendus dans les rues de Jérusalem, par la famine et par l’épée. » (Jérémie 14.14,15)

Dire au nom de Dieu ce qu’il n’a pas dit n’est pas sans conséquence ! C’est dangereux pour celui qui ose parler ainsi, et dangereux pour ceux qui y croient. Réclamer le titre et le rôle d’apôtre alors qu’on n’y a pas droit ressemble au crime commis lors de la révolte de Koré (Nombres 16, 17). Des hommes osèrent « s’attribuer la dignité » d’être sacrificateurs sans être appelés par Dieu (Hébreux 5.4), une faute qu’ils payèrent de leurs vies, eux et les gens qui les avaient suivis. Ne sous-estimons pas la gravité du péché de s’autoproclamer apôtre de Jésus-Christ.

B. B.
(Dans Vol. 18, No. 5)

L’amour

Aux yeux de Dieu, aucune qualité n’est plus importante que l’amour. Quels que soient les dons que possède un homme, même des dons miraculeux, sans l’amour cet homme n’est rien. Quels que soient les actes de foi qu’il pose, quels que soient les sacrifices auxquels il consent, sans amour, cela ne lui sert de rien (1 Cor. 13.1-3). Quand on demanda à Jésus quel commandement de la Loi de Moïse était le plus grand, il répondit sans hésitation que le premier était d’aimer Dieu et que le deuxième était d’aimer son prochain (Marc 12.28-31). L’amour est si fondamental que l’apôtre Jean dit : « Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour » (1 Jean 4.7,8). Selon Jésus, c’est par leur amour que l’on devrait pouvoir reconnaître ses disciples (Jean 13.35).

Malheureusement, les mots « amour » et « aimer » sont employés pour beaucoup de choses différentes aujourd’hui, ce qui fait que l’on peut facilement mal comprendre leur sens dans la Bible. Dans le langage courant, on emploie « amour » pour parler du sexe, d’une préférence en matière de nourriture, du patriotisme, de la tendresse d’une mère pour son enfant, et de mille autres choses. Très souvent l’amour est considéré comme une émotion. Parfois, on parle comme si la personne qui aime doit toujours faire ce que l’objet de son amour veut (« Si tu m’aimais, tu coucherais avec moi pour le prouver »), ou ne jamais faire ce qui déplaît à l’objet de son amour (« J’aime trop mon enfant pour le punir ou le priver de quoi que ce soit »). Cela vaut donc la peine de commencer par un effort de définir l’amour selon la Parole de Dieu.

Qu’est-ce que l’amour ?

Puisque « l’amour est de Dieu » (1 Jean 4.7) et que « pour nous, nous l’aimons, parce qu’il nous a aimés le premier » (1 Jean 4.19), il semble logique, pour comprendre l’amour, de réfléchir en premier sur l’amour que Dieu nous a montré. Ce qui nous frappe est le fait que, dans son amour, Dieu veut nous faire du bien, malgré le fait que nous n’en sommes pas dignes et malgré le prix inimaginable qu’il eut à payer pour procurer le bien qu’il nous fallait :

« Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. » (Rom. 5.8)

« Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. » (Jean 3.16)

« Nous tous aussi, nous étions de leur nombre, et nous vivions autrefois selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de colère, comme les autres. Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ – c’est par grâce que vous êtes sauvés. » (Éph. 2.3-5)

Dieu ne nous a pas aimés parce que nous étions aimables ; nous étions spirituellement morts, dignes d’être punis, des objets légitimes de sa colère. Malgré tout ce que nous avions fait de mal, Dieu voulait notre bien, et cette bonne disposition en lui l’a poussé à agir pour nous sauver. C’est ainsi que l’expression « bienveillance invincible » a été proposée. L’amour serait la volonté résolue de rechercher ce qui est dans l’intérêt de la personne qu’on aime parce qu’on lui attache une grande valeur, une extrême importance. L’amour est contraire à l’égoïsme et l’orgueil. Ainsi, l’apôtre Paul écrit : « L’amour n’est point envieux ; l’amour ne se vante point, il ne s’enfle point d’orgueil […] il ne cherche point son intérêt » (1 Cor. 13.4,5).

Que l’on parle de l’amour pour Dieu, pour un époux, pour un voisin ou pour un ennemi, il faut comprendre que l’amour est, au fond, une affaire de volonté. De nombreux mariages échouent parce que les époux voient l’amour comme étant, avant tout, une question de sentiment. Ils décident de se divorcer « parce qu’on ne s’aime plus » ; ils ne diraient jamais qu’ils ont décidé de ne plus se traiter l’un l’autre de la manière qu’ils avaient promis de faire lorsqu’ils ont prononcé leurs vœux. Ils veulent dire qu’ils ne ressentent plus les mêmes émotions l’un envers l’autre. Mais l’amour n’est pas ce qu’on ressent – les émotions changent d’un moment à l’autre ; c’est plutôt une volonté tenace et le comportement qui en découle.

L’amour pour Dieu

« Un des scribes […] s’approcha et lui demanda : Quel est le premier de tous les commandements ? Jésus répondit : Voici le premier : Écoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l’unique Seigneur, et tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force. » (Marc 12.28-30)

De tous les amours qui puissent exister en nous, le plus grand devrait être notre amour pour Dieu. Nous devrions lui attacher une valeur sans borne, reconnaître que personne ne pourrait avoir plus d’importance à nos yeux que Celui qui nous a créés, Celui qui nous accorde jour par jour la vie et tout ce dont nous avons besoin, Celui qui, malgré nos rébellions et nos faiblesses, « nous a aimés le premier » (1 Jean 4.19). Quand on parle d’aimer Dieu, il n’est pas tellement question de « rechercher ce qui est dans son intérêt ». Après tout, comme Paul dit aux Athéniens, Dieu « n’est point servi par des mains humaines, comme s’il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous la vie, la respiration, et toutes choses » (Actes 17.25).

Si nous prisons Dieu plus que toute autre chose, si nous l’aimons de tout notre cœur, de toute notre âme, de toute notre pensée et de toute notre force, nous voudrons ardemment l’honorer et faire ce qui lui plaira. La seule manière de faire cela est par notre obéissance à sa Parole. L’obéissance vaut mieux que les sacrifices (1 Sam. 15.22). Appeler Jésus « Seigneur » ou accomplir même des miracles en son nom n’aura servi à rien si nous n’avons pas fait la volonté de son Père qui est dans cieux (Matt. 7.21-23).

Jésus dit :

« Si vous m’aimez, gardez mes commandements. » (Jean 14.15)

« Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime […] Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. » (Jean 14.21-24)

« Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, de même que j’ai gardé les commandements de mon Père et que je demeure dans son amour. » (Jean 15.10)

Son apôtre, Jean, parle dans le même sens :

« Si nous gardons ses commandements, par là nous savons que nous l’avons connu. Celui qui dit : Je l’ai connu, et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur, et la vérité n’est point en lui. Mais celui qui garde sa parole, l’amour de Dieu est véritablement parfait en lui : par là nous savons que nous sommes en lui. » (1 Jean 2.3-5)

« Car l’amour de Dieu consiste à garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pénibles. » (1 Jean 5.3)

« Et l’amour consiste à marcher selon ses commandements. » (2 Jean 6)

Il est certainement possible d’obéir à de nombreux commandements de Dieu sans être motivé par l’amour pour lui. Par exemple, Jésus a bien dit : « Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes pour en être vus ; autrement, vous n’aurez point de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux » (Matt. 6.1). Mais il n’est pas possible d’aimer Dieu sans faire de notre mieux pour obéir à ses commandements. Cela veut dire que nous devons faire très attention de ne pas mettre les commandements des hommes à la place de ceux de Dieu.

« Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi. C’est en vain qu’ils m’honorent, en donnant des préceptes qui sont des commandements d’hommes. Vous abandonnez le commandement de Dieu, et vous observez la tradition des hommes. » (Marc 7.6-8)

Si nous voulons aimer Dieu, appliquons-nous à étudier sa Parole et la mettre en pratique.

L’amour pour le prochain

« Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas d’autre commandement plus grand que ceux-là. » (Marc 12.31)

Dieu doit avoir la première place ; c’est lui qu’on doit aimer de TOUT notre être. Mais le Seigneur exige de nous un très grand amour pour nos semblables aussi. Nous devons attacher une valeur inestimable à chaque personne et vouloir son bien. (Puisque nous, en tant que chrétiens, reconnaissons que chaque être humain passera l’éternité quelque part, nous savons que le bien d’une personne n’est pas limité à son existence terrestre. L’amour nous pousse à œuvrer pour ce qui est dans l’intérêt de notre prochain physiquement, moralement et spirituellement.) Si j’aime l’autre comme moi-même, je le traiterai conformément à la parole de Christ qu’on appelle communément la règle d’or : « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux » (Matt. 7.12).

Disons en passant que le commandement cité par Christ, celui d’aimer son prochain comme soi-même, ne sous-entend pas, comme certains le disent de nos jours, que l’on ne peut pas aimer son prochain si l’on n’a pas déjà cultivé son amour-propre, si l’on a trop peu d’estime de soi. Pour Jésus il va sans dire que les hommes s’aiment eux-mêmes, dans le sens où ils cherchent automatiquement ce qu’ils pensent être dans leur intérêt.

Il nous manque souvent d’objectivité, et nous justifions facilement nos mauvaises actions. Nous nous persuadons parfois que nous faisons bien, alors que nous n’agissons pas, en fait, par amour. Même lorsque nos motifs sont purs, il peut nous arriver de faire ce qui n’est pas du tout dans l’intérêt de notre prochain. Heureusement, la même source qui nous fait savoir ce qui honore Dieu et ce qui lui plaît est là pour nous enseigner ce que l’amour du prochain exige : les commandements de Dieu contenus dans la Bible. En effet, après avoir dit que le premier commandement était d’aimer Dieu et que le deuxième était d’aimer son prochain, Jésus ajouta : « De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes » (Matt. 22.40). D’autres passages soulignent la même idée :

« Ne devez rien à personne, si ce n’est de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime les autres a accompli la loi. En effet, les commandements : Tu ne commettras point d’adultère, tu ne tueras point, tu ne déroberas point, tu ne convoiteras point, et ceux qu’il peut encore y avoir se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L’amour ne fait point de mal au prochain : l’amour est donc l’accomplissement de la loi. » (Rom. 13.8-10 ; voir aussi Gal. 5.14)

La Bible est remplie d’enseignements qui nous montrent comment nous devrions nous conduire envers différentes personnes dans notre vie. Un père qui aime ses enfants fournit à ceux-ci le nécessaire pour leur vie physique (1 Tim. 5.8), mais une bonne éducation spirituelle aussi (Éph. 6.4; voir aussi Héb. 12.5-11). Une femme qui aime son mari lui est fidèle sexuellement (elle est « chaste ») et le traite avec respect (1 Pi. 3.1,2). Un mari qui aime sa femme l’honore comme co-héritière avec lui de la grâce de Dieu (1 Pi. 3.7) ; il la nourrit et en prend soin, comme il fait pour son propre corps et comme Christ fait pour l’Église (Éph. 5.28,29).

Il faut aimer tout le monde, mais le degré d’amour que je dois ou la responsabilité que l’amour m’impose envers chacun n’est pas identique. Je dois aimer et honorer mes parents (Matt. 15.4,5; Éph. 6.1-3), mais je dois aimer Jésus encore plus (Matt. 10.37). Je dois aider les nécessiteux, mais j’ai un devoir particulier envers les membres de ma famille (1 Tim. 5.8). Il est aussi normal de privilégier les membres de la famille spirituelle qu’est l’Église : « Ainsi donc, pendant que nous en avons l’occasion, pratiquons le bien envers tous et surtout envers les frères en la foi » (Gal. 6.10).

Celui qui aime répond aux besoins matériels de ceux qui souffrent : « Si quelqu’un possède les biens du monde, et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme son cœur, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui ? » (1 Jean 3.17). Celui qui aime fait tout son possible aussi afin que les hommes perdus entendent l’Évangile pour être sauvés. L’apôtre Paul démontrait cet amour envers ses frères juifs incrédules, malgré le fait qu’ils le persécutaient de ville en ville :

« J’éprouve une grande tristesse, et j’ai dans le cœur un chagrin continuel. Car je voudrais moi-même être maudit et séparé de Christ pour mes frères, mes parents selon la chair […] Le vœu de mon cœur et ma prière à Dieu pour eux, c’est qu’ils soient sauvés. » (Romains 9.2,3; 10.1)

L’amour pour les ennemis

L’exemple de Paul et les Juifs qui le persécutaient nous amène au devoir le plus difficile, celui d’aimer nos ennemis. Certes, le mot « prochain » comporte tout le monde, y compris les ennemis, mais la Bible ne laisse pas planer de doute sur ce point. Jésus dit :

« Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? » (Matt. 5.44-46)

Quant à l’apôtre Paul, il recommande : « Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s’il a soif, donne-lui à boire » (Rom. 12.20).

Les pensées de C. S. Lewis sur l’amour de l’ennemi sont à propos. Après avoir reconnu que le Seigneur lui dit d’aimer son prochain, et donc son ennemi, comme il s’aime lui-même, Lewis se demande : « Comment se manifeste l’amour que j’ai pour moi ? » Il constate qu’il n’éprouve pas exactement de l’affection pour lui-même et ne jouit parfois même pas de sa propre compagnie. Il conclut que « aimer son prochain » ne signifie pas éprouver de l’affection pour l’autre ou le trouver attirant. Il va plus loin :

« J’estime non seulement que je ne suis pas un excellent individu, mais que je suis fort désagréable. Je me remémore avec horreur et dégoût certains actes que j’ai accomplis. Aussi, m’est-il permis d’exécrer et de haïr les mauvaises actions de mes ennemis. Maintenant que j’y réfléchis, je me souviens des professeurs chrétiens d’autrefois m’expliquant que je devais haïr les mauvaises actions d’autrui, mais non l’individu lui-même ; haïr le péché mais non le pécheur.

Fort longtemps, j’ai pensé que c’était là un distinguo stupide qui coupait les cheveux en quatre. Comment pouvait-on haïr ce qu’un homme faisait sans haïr l’individu ? Or, bien des années plus tard, il me vint à l’esprit qu’il y avait un homme que j’avais traité ainsi toute ma vie, c’était moi-même. Quel qu’ait pu être le dégoût de ma lâcheté, mon orgueil ou ma cupidité, j’ai continué à m’aimer sans la moindre difficulté. » (C. S. Lewis, Les fondements du christianisme)

Comment cultiver l’amour en nous

Lewis continue avec le conseil suivant pour nous aider à grandir en amour :

« Bien qu’il convienne normalement d’encourager les affections naturelles, penser que la façon de devenir charitable consiste à essayer de cultiver des sentiments affectueux serait une grave erreur […] Ne vous tracassez pas de savoir si vous « aimez » votre voisin ; agissez comme si vous l’aimiez […] Lorsque vous vous conduisez comme si vous aimiez une personne, vous en arrivez bientôt à l’aimer. De même, si vous blessez quelqu’un qui vous déplaît, vous en arrivez bientôt à le détester encore plus. Rendez-lui un service, vous le détesterez moins !

On dit aux gens qu’ils doivent aimer Dieu. Or ils ne découvrent aucune trace de cet amour en eux-mêmes. Que doivent-ils faire ? La réponse est la même que précédemment : agissez comme si vous ressentiez cet amour. Ne vous forcez pas des heures durant à susciter un tel sentiment. Demandez-vous : « Si j’étais assuré d’aimer Dieu, que ferais-je ? » Quand vous aurez trouvé la réponse, mettez-la en pratique.

Personne ne saurait éprouver en permanence des sentiments pieux ; serait-ce même le cas, sachons que Dieu ne se soucie pas spécialement de tels sentiments. L’amour chrétien, qu’il s’exerce envers Dieu ou envers les hommes, est une affaire de volonté. Si nous nous efforçons de faire la volonté de Dieu, nous obéissons au commandement : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu. » (Lewis, ibid.)

Plusieurs choses pourraient nous aider à aimer plus. Quand nous nous réunissons dans l’Église, nous pouvons, par les encouragements mutuels, « nous exciter à l’amour et aux bonnes œuvres » (Héb. 10.24,25). Le Saint-Esprit en nous peut nous aider à grandir en amour (Rom. 5.5; Gal. 5.22). Réfléchir sur l’amour que nous avons reçu de la part de Dieu nous apprend à mieux aimer Dieu et les autres (Luc 7.47; 1 Jean 3.16). Et enfin, comme nous venons de le voir, exerçons-nous à pratiquer l’amour comme Dieu nous le demande au lieu de fixer notre attention sur le fait de le ressentir.

B. B.
(Dans Vol. 18, No. 4)

Chacun a-t-il droit à sa propre moralité ?

Quand il est question de moralité, le point de vue relativiste est très populaire de nos jours. Les gens pensent que le bien et le mal varient selon la société, l’époque, la situation ou la personne. Certains non-croyants vont jusqu’à nier le concept du Bien et du Mal. La moralité est-elle donc relative ? Ou bien, peut-on parler de principes moraux qui sont éternels et universels, des règles auxquelles toute personne devrait obéir ?

Aucun principe moral universel ?

Chez les non-croyants on trouve des individus qui prétendent que le Bien et le Mal n’existent pas en réalité. Si l’univers n’était que matériel, si l’homme n’était qu’une collection fortuite de molécules, une telle conclusion ne serait pas déraisonnable. Les valeurs morales n’existeraient pas sans Dieu et sans la certitude que « Dieu amènera toute œuvre en jugement, au sujet de tout ce qui est caché, soit bien, soit mal » (Ecclésiaste 12.16).

D’autres athées disent qu’ils n’ont pas besoin de Dieu pour être bons. Il est vrai que beaucoup de personnes qui disent ne pas croire en Dieu cherchent tout de même à être intègres, à exercer la compassion, à garder du respect pour les autres, etc. Mais ils n’ont pas d’argument convaincant pour prouver que les autres devraient vivre selon cette même moralité. En effet, il n’y a aucune raison logique qui justifie le passage de la déclaration « Cette action fera du mal à autrui » à la déclaration « Je ne devrais pas agir de cette façon ».

Plusieurs grands penseurs athées ont reconnu que les valeurs morales objectives ne sont pas possibles dans un monde purement matériel. Jean-Paul Sartre, par exemple, écrivit :

« Et lorsqu’on parle de délaissement, […] nous voulons dire seulement que Dieu n’existe pas, et qu’il faut en tirer jusqu’au bout les conséquences. L’existentialiste est très opposé à un certain type de morale laïque qui voudrait supprimer Dieu avec le moins de frais possible. Lorsque, vers 1880, des professeurs français essayèrent de constituer une morale laïque, ils dirent : “[…] Rien ne sera changé si Dieu n’existe pas ; nous retrouverons les mêmes normes d’honnêteté, de progrès, d’humanisme, et nous aurons fait de Dieu une hypothèse périmée qui mourra tranquillement et d’elle-même.” L’existentialiste, au contraire, pense qu’il est très gênant que Dieu n’existe pas, car avec lui disparaît toute possibilité de trouver des valeurs dans un ciel intelligible ; il ne peut plus y avoir de bien a priori, puisqu’il n’y a pas de conscience infinie et parfaite pour le penser ; il n’est écrit nulle part que le bien existe, qu’il faut être honnête, qu’il ne faut pas mentir, puisque précisément nous sommes sur un plan où il y a seulement des hommes. Dostoïevsky avait écrit : “Si Dieu n’existait pas, tout serait permis.” » (L’existentialisme est un humanisme)

L’athée célèbre Richard Dawkins a dit :

« L’univers que nous observons a précisément les traits auxquels on s’attendrait s’il n’y avait, au fond, aucun dessein, aucun but (c.-à-d. aucun Dieu), aucun mal, aucun bien, rien sauf de l’indifférence impitoyable […] Il est assez difficile de défendre une moralité absolue sur une base qui n’est pas religieuse. » (The God Delusion)

Ces observations posent un problème sérieux, car il est évident à toute personne honnête que certaines valeurs morales existent et sont même absolues. Un vrai relativiste moral serait obligé de rejeter les idées suivantes :

  • La cruauté pour le plaisir d’être cruel est un mal.
  • Torturer un autre pour s’amuser est un mal.
  • Le viol et la génocide sont immoraux.
  • La compassion est une vertu.
  • Les parents devraient prendre soin de leurs enfants.

C. S. Lewis était un athée qui devint non seulement croyant, mais grand défenseur de la foi chrétienne. Ses réflexions sur le sens du Bien et du Mal, qui est inné chez les êtres humains de tous les pays et tous les siècles, l’ont mis sur le chemin de la foi au Dieu de la Bible. Il commença le premier chapitre de son livre, Les fondements du christianisme, de cette manière :

« Vous est-il arrivé d’entendre des gens se quereller ? C’est quelquefois amusant, mais parfois franchement déplaisant. Quelle que soit l’impression produite, nous pouvons tirer grand profit de ces disputes. En effet, n’entendons-nous pas tous les jours des gens éduqués ou frustres, enfants comme adultes, s’insurger ainsi : “Aimeriez-vous que l’on agisse de même à votre égard ?… C’est ma chaise, j’y étais avant toi… Laissez-le tranquille, il ne vous a rien fait… De quel droit jouez-vous des coudes pour doubler tout le monde ?… Donnez-moi un peu de votre orange, je vous ai bien donné quelques quartiers de la mienne… Venez donc, vous l’avez promis…”

Or, ce qui rend ces polémiques intéressantes, c’est que le plaignant n’implique pas seulement que la conduite de son interlocuteur ne lui convient pas. Il en appelle aussi à un modèle de conduite que son vis-à-vis ne devrait pas ignorer. Et il est bien rare que l’autre réplique : “Allez au diable avec votre code.” Presque toujours il essaie de se justifier ; non pas en mettant en question la norme admise, mais en avançant une excuse particulière. Dans chaque cas, il se réfugie derrière quelque raison spéciale : la personne qui avait occupé le siège n’y avait pas droit ; les conditions dans lesquelles on lui avait donné un morceau d’orange étaient tout à fait différentes ; un événement fortuit l’empêchait de tenir sa promesse. Il semble, en fait, que les deux parties aient à l’esprit une sorte de loi ou de règle morale sur laquelle ils se basent. Et c’est bien vrai. Si ce n’était pas le cas, ils auraient beau se battre comme des bêtes, ils ne pourraient pas se quereller au sens humain du terme, c’est-à-dire chercher à prouver que l’autre a tort. Agir de la sorte n’aurait aucun sens si l’un et l’autre n’étaient à peu près d’accord sur la notion du Bien et du Mal. »

Plus loin il termine le chapitre en soulignant deux points :

« En premier lieu, que les êtres humains par toute la Terre ont cette curieuse idée d’un code de conduite pré-étabi qu’ils ne peuvent ignorer. Deuxièmement, qu’en réalité, ils n’agissent pas conformément à ce code. Ils connaissent la Loi et la transgressent. Ces deux constatations sont le fondement de toute réflexion lucide sur nous-mêmes et sur l’univers dans lequel nous vivons. »

Dans un autre ouvrage, L’abolition de l’homme, Lewis démontre par des citations tirées de la littérature égyptienne, nordique, chinoise, grecque, babylonienne, hébraïque, hindoue et latine, et même de la sagesse des indigènes de l’Australie et de l’Amérique du Nord, que les mêmes valeurs morales ont été reconnues partout au monde tout au long de l’histoire humaine. Les différences d’une culture à une autre en matière de morale sont beaucoup moins importantes qu’on ne les pense.

La loi écrite dans le cœur

Tout cela s’accorde bien avec ce que l’apôtre Paul écrit en Romains 2.14-16, parlant de ceux qui n’avaient pas reçu de révélation écrite de la part de Dieu, telle que la Loi de Moïse :

« Quand les païens qui n’ont point la loi font naturellement ce que prescrit la loi, ils sont une loi pour eux-mêmes, bien qu’ils n’aient point la loi ; ils montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leurs cœurs, leur conscience en rendant témoignage et leurs pensées s’accusant ou se défendant tour à tour. C’est ce qui paraîtra au jour où, selon mon Évangile, Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes. »

Les non-croyants relativistes disent parfois que toutes les valeurs morales sont égales, n’étant en fin de compte que des conventions, des préférences d’une personne ou d’une société. Mais la plupart d’hommes ont du mal à admettre dans leur cœur que les actions d’Adolph Hitler, Pol Pot, ou Idi Amin n’étaient pas objectivement condamnables. Pourquoi ne disent-ils pas que ces dictateurs sanglants ont simplement fait des choix que les autres n’aimaient pas, mais qu’on ne peut pas qualifier de mauvaises sur le plan moral ? Ils ne le disent pas parce qu’ils savent au fond d’eux-mêmes que le Bien et le Mal existent et que ces hommes ont violé une règle absolue, une loi morale que l’être humain n’a ni inventée ni imaginée. Ils le savent parce que Dieu a donné ce sens inné aux hommes. Les valeurs universelles existent bel et bien. (Et pour ceux qui veulent le reconnaître, ce sens indéniable du Bien et du Mal est l’une des preuves de l’existence de Dieu.)

Une éthique de situation

Beaucoup de gens aujourd’hui préconisent une moralité qui est relativiste mais qui admet l’idée que le Bien et le Mal existent. Ils ne rejettent pas forcément la foi en Dieu ou l’idée que nous serons tenus pour responsables de nos choix moraux. Pas mal de chrétiens adoptent ce point de vue, consciemment ou inconsciemment. On l’appelle parfois l’éthique de situation.

Cette option maintient que la moralité d’une action dépend entièrement de la situation et qu’aucune action n’est mauvaise en soi. La motivation de la personne qui pose l’acte et le résultat final de l’acte sont les facteurs essentiels. Si l’on agit par « l’amour » et si le fruit de l’acte est positif, il ne peut y avoir de condamnation. (La fin justifie les moyens, selon ce point de vue.) Selon ces personnes, aucun code moral ne pourrait s’appliquer à toutes les diverses situations possibles dans la vie. On propose de nombreuses situations hypothétiques pour justifier cette position. On parle, par exemple, du cas d’une femme injustement détenue qui se fait enceinter par un gardien de prison pour profiter d’un règlement qui permettait la libération des femmes enceintes. Puisqu’elle agissait par amour pour sa famille, qui veut, bien sûr, qu’elle puisse la rejoindre, son péché d’adultère ne serait plus compté comme péché. Tout dépend des circonstances et des mobiles.

Peter Kreeft répond ainsi à l’éthique de situation :

« La moralité est bien conditionnée, ou partiellement déterminée, par les situations et les mobiles, mais elle n’est pas entièrement déterminée par ces choses. La moralité traditionnelle (soutenue par le bon sens plutôt que la philosophie) tient compte de trois déterminants moraux, trois facteurs qui permettent de déterminer si un acte précis constitue du bien ou du mal sur le plan moral : la nature de l’acte, la situation et la motivation. En d’autres termes, ce que tu fais ; quand, où et comment tu le fais ; et pourquoi tu le fais. Il est vrai que faire la bonne chose dans la mauvaise situation ou pour une mauvaise raison n’est pas bon. Faire l’amour à votre femme est bien, mais le faire quand c’est dangereux pour des raisons médicales ne l’est pas. L’acte est moral, mais non dans cette situation. Donner de l’argent aux pauvres est une bonne action, mais donner pour se faire remarquer n’est pas bon. L’acte est bon, mais la motivation non.

Cependant, il faut un acte avant qu’il ne puisse être qualifié par des mobiles subjectifs ou des situations relatives. C’est un facteur très pertinent.

Ainsi, la bonne moralité exige que tu fasses ce qui est bien, l’acte même ; et que tu aies une raison valide, une bonne motivation ; et que tu le fasses de la bonne manière, la situation. En outre, les situations, bien que relatives, sont objectives et non subjectives. Et les mobiles, bien que subjectifs, sont à évaluer par des principes moraux qui sont absolus […] Et le fait que les mêmes principes doivent s’appliquer à différentes situations suppose la validité de ces principes. » (peterkreeft.com)

De nombreux récits bibliques nous présentent des hommes de foi qui auraient pu facilement considérer que les situations dans lesquelles ils se trouvaient leur donnaient le droit de mettre de côté certains commandements. Daniel et ses trois amis étaient captifs, contraints de servir dans la cour du roi babylonien. Quand on voulait qu’ils se nourrissent d’aliments que Dieu avait défendus aux Juifs, ces jeunes hommes auraient pu se dire qu’ils n’avaient pas de choix et que ce ne serait pas de toute façon une faute grave. Mais « Daniel résolut de ne pas se souiller par les mets du roi », et Dieu le bénit (Dan. 1). Plus tard, le roi ordonna à Shadrach, Méschac et Abed-Nego d’adorer son image, sinon ils seraient jetés dans une fournaise ardente. Ils auraient pu justifier l’acte en se disant que Dieu connaissait leur cœur et qu’il savait qu’ils n’adoraient pas l’idole de leur plein gré, mais ils étaient prêts à mourir au lieu de déshonorer leur Dieu (Dan. 3). Leur courage et fidélité nous servent de modèle (Héb. 11.32-40). Il y a, par contre, des exemples négatifs où des individus désobéirent à des commandements de Dieu et furent punis, malgré leurs bonnes intentions (1 Chr. 13, 15).

L’amour et la loi, l’esprit et la lettre

Il y a une tendance malheureuse, même chez de nombreux chrétiens, à minimiser la nécessité d’obéir aux commandements de Dieu. On met parfois l’amour en opposition à la loi. Mais pour Dieu, l’amour qu’il demande et les commandements qu’il donne ne sont pas en conflit. Au contraire, c’est uniquement en nous référant à ses lois que nous pouvons savoir ce que l’amour pour Dieu et l’amour du prochain exige dans une situation donnée. Lorsque l’apôtre Paul écrit en Romains 13.10 : « L’amour ne fait point de mal au prochain : l’amour est donc l’accomplissement de la loi », il ne voulait pas dire qu’il est possible d’aimer son prochain tout en délaissant la loi de Dieu. Il veut dire que, quand on agit réellement selon l’amour, on agit forcément en harmonie avec la loi. On ne convoite pas et ne vole pas les biens du prochain, on ne séduit pas sa femme, on ne le tue pas, on ne lui ment pas, etc. Ce n’est pas seulement l’amour du prochain qui dépend du respect des commandements de Dieu ; l’amour pour Dieu lui-même en dépend. « L’amour de Dieu consiste à garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pénibles » (1 Jean 5.3).

Mais certains ont l’idée erronée qu’il est parfois nécessaire de violer « la lettre de la loi » afin d’en respecter l’esprit. Ils citent les paroles de Paul en 2 Corinthiens 3.6, où il dit que « la lettre tue, mais l’esprit vivifie ». Ils supposent que « la lettre » se réfère aux commandements de Dieu et le souci de les respecter scrupuleusement, peut-être en suivant une interprétation trop littérale, alors que « l’esprit » se réfère à l’intention générale de celui qui a fait la loi et une attitude de souplesse dans son application. Ceux qui pensent ainsi minimisent généralement l’importance de l’obéissance aux commandements.

Certes, il ne faut interpréter les Écritures ni de manière à déformer le sens des mots ni de manière à contourner l’intention manifeste du Seigneur. (Il est possible, voire nécessaire, de respecter « la lettre » et « l’esprit ».) Mais ce n’est pas de ce sujet que le texte parle en 2 Corinthiens 3. Quand on lit tout le passage, depuis le verset 6 jusqu’au verset 11, il devient clair que l’apôtre ne compare pas une approche stricte et une approche souple dans l’interprétation des commandements ; il compare deux alliances, la loi mosaïque et l’Évangile. La loi de Moïse (« gravée avec des lettres sur des pierres ») était un « ministère de la condamnation ». Elle avait pour rôle de faire comprendre à l’homme son état pécheur et son besoin du Sauveur. Le « ministère de l’esprit », l’Évangile, avait pour rôle la réconciliation et la justification. L’ancienne alliance tuait, car elle condamnait le pécheur, mais ne contenait pas de provision capable d’enlever sa culpabilité. La nouvelle alliance vivifie, car elle nous purifie par le sang de Christ si nous obéissons à la Bonne Nouvelle et continuons de marcher dans la lumière (1 Jean 1.7).

Une lampe à mes pieds

Parlons donc de ces principes moraux, qu’on peut appeler aussi des lois ou des commandements. On les connaît naturellement, de façon innée, comme nous l’avons vu. Ils nous ont été communiqués de manière beaucoup plus explicite, claire et exacte grâce à la révélation que Dieu a donnée à l’humanité dans sa Parole, la Bible. En Psaume 119.105 nous lisons : « Ta parole est une lampe à mes pieds, et une lumière sur mon sentier. » Elle nous permet de bien choisir les actes que nous devons poser, même quand nos désirs, nos passions ou les pressions exercées par les autres pourraient obscurcir notre jugement.

Certaines personnes nous disent qu’il faut toujours écouter son cœur, mais notre cœur est capable de nous égarer. « Rien n’est plus trompeur que le cœur humain » (Jérémie 17.9, FC). En suivant leur cœur, leurs propres raisonnements humains, des gens qui prétendent servir Dieu se justifient tout en violant leurs vœux solennels de mariage. Une telle personne se dit, par exemple : « Dieu veut sûrement que je sois heureux, mais comment pourrais-je être heureux si je reste avec celui (ou celle) que je n’aime plus ? Je vais divorcer d’avec mon conjoint et en épouser un autre. Dieu comprendra. » Le Seigneur a pourtant dit clairement ce qu’il pense du divorce (Mal. 2.14-16; Matt. 5.31,32; 19.3-9). Un voleur, pour citer un autre exemple, se justifiera en disant que sa victime a plus qu’il ne lui faut, alors que lui, le voleur, en a plus besoin que le propriétaire. Dieu veut qu’il y ait justice et égalité, n’est-ce pas ? La Bible dit, par contre : « Que celui qui dérobait ne dérobe plus ; mais plutôt qu’il travaille, en faisant de ses mains ce qui est bien, pour avoir de quoi donner à celui qui est dans le besoin » (Éph. 4.28). Beaucoup justifient leurs mensonges, en disant qu’ils sont obligés de mentir pour ne pas blesser une autre personne, pour ne pas perdre de l’argent, pour avoir un visa, pour aider un ami, etc. Mais la Parole de Dieu nous dit sans détour : « Tous les menteurs auront leur part dans l’étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort » (Apoc. 21.8).

Voilà pourquoi la Bible avertit à maintes reprises : « Ne vous trompez pas ! » Elle conseille d’obéir scrupuleusement aux commandements de Dieu.

« Vous n’ajouterez rien à ce que je vous prescris, et vous n’en retrancherez rien ; mais vous observerez les commandements de l’Éternel, votre Dieu, tels que je vous les prescris… Vous ferez avec soin ce que l’Éternel, votre Dieu, vous a ordonné ; vous ne vous en détournerez ni à droite ni à gauche… Prenez à cœur toutes les paroles que je vous supplie aujourd’hui de recommander à vos enfants, afin qu’ils observent et mettent en pratique toutes les paroles de cette loi. Car ce n’est pas une chose sans importance pour vous ; c’est votre vie. » (Deut. 4.2; 5.32; 32.46,47)

Jésus, qui est notre modèle, n’a jamais cherché à contourner les ordres de Dieu. Il dit :

« Je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé… Je ne fais rien de moi-même, mais […] je parle selon ce que le Père m’a enseigné. Celui qui m’a envoyé est avec moi ; il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable… Je n’ai point parlé de moi-même ; mais le Père, qui m’a envoyé, m’a prescrit lui-même ce que je dois dire et annoncer. Et je sais que son commandement est la vie éternelle. C’est pourquoi les choses que je dis, je les dis comme le Père me les a dites. » (Jean 5.30; 8.28,29; 12.49,50)

Voilà l’attitude que nous devons imiter. Comme Jésus, nous devons être « fidèles jusqu’à la mort » (Apoc. 2.10).

Les principes du Bien et du Mal existent, qu’on le veuille ou pas. Ces lois morales nous viennent de la part de Dieu lui-même. Elles s’appliquent à chaque personne et chaque situation, et elles ne changent pas. Non, elles ne sont pas toujours faciles à respecter, mais elles sont néanmoins le seul guide infaillible pour diriger le sens de nos pas.

B. B.
(Dans Vol. 18, No. 3)

A-t-on droit à sa propre vérité ?

La Bible contient de nombreuses déclarations qui sont répugnantes pour ceux qui acceptent l’esprit du siècle présent. Par exemple, elle parle toujours de la vérité au singulier et déclare que ce qui est contraire à cette réalité est forcément faux. Jésus dit qu’il y a une seule voie qui mène à la vie, et que cette voie est étroite (Matt. 7.13,14). L’apôtre Jean ne dit pas que celui qui nie que Jésus est le Christ a un autre point de vue, mais qu’il est menteur (1 Jean 2.22). L’apôtre Paul dit que ceux qui n’ont pas l’amour de LA vérité seront condamnés (2 Thess. 2.10-12).

Mais aujourd’hui on entend communément l’idée que la vérité est toujours relative, qu’elle dépend de ce que chacun décide de croire et qu’il n’y a donc pas de vérité absolue ou universelle. Dans une campagne publicitaire pour une marque de jeans et de sous-vêtements, une série de stars font part tour à tour de « leurs » vérités avec le slogan : « Je dis ma vérité dans mes Calvins. » L’idée de dire « LEURS vérités » ou « SA vérité » soulève une question raisonnable : Chacun a-t-il droit à sa propre vérité ?

Si l’on se réfère simplement à la liberté de pensée ou d’expression, la réponse sera probablement « oui ». Je ne suis pas obligé de croire ce qu’un autre homme me dit de croire. Je suis libre de tirer mes propres conclusions. La liberté de pensée, de parole et de religion est très importante. Malheureusement, beaucoup de pays rendent un hommage de pure forme à cette liberté, tout en interdisant ou essayant de réglementer certaines religions, ou même toutes les religions. De nombreux États pensent avoir droit de regard dans les pratiques religieuses des citoyens et de leur dire que telle ou telle croyance est inadmissible ou malsaine.

Dans beaucoup de pays, c’est la population autant que l’État qui met une pression sur les gens pour qu’ils se conforment à certaines idées, et là il ne s’agit pas simplement des pays musulmans ou communistes, qui ne sont pas réputés pour la liberté d’expression. Dans le monde occidental, on fait de grands efforts pour supprimer des idées qui, pour certains, sont des vérités. Par exemple, les médias, les réseaux sociaux sur l’Internet, les écoles, les grandes entreprises, les associations professionnelles, etc., essaient de faire taire certains points de vue sur une variété de sujets, tels que la réalité ou les causes du changement climatique, l’origine de la vie sur terre, la moralité des pratiques homosexuelles et la possibilité d’un lien entre les doctrines musulmanes et le terrorisme à travers le monde. On se sert de termes comme négationniste, laïcité, discours haineux, islamophobie, etc., pour donner une force morale à ces efforts de réprimer les idées qu’on n’aime pas.

Sans prendre position sur ces questions, faisons remarquer simplement qu’il y a une certaine hypocrisie dans une société qui proclame que chacun a droit à sa vérité, mais qui fait tout son possible pour exclure de nombreuses idées du discours public. Oui, dans ce sens, chacun devrait avoir droit à « sa vérité », même si la majorité n’est pas d’accord avec l’idée épousée. Si l’on veut faire taire une idée, il est mieux de le faire par la réfutation plutôt que par la force ou la pression sociale, légale et économique.

La nature de la vérité – absolue ou relative ?

Mais en fait, la question, « Chacun a-t-il droit à sa propre vérité ? », ne se réfère pas tellement au droit légal de croire ou de dire les choses que l’on considère comme étant vraies. Ce qu’il faut souligner dans la phrase n’est pas le mot « droit », mais les mots « sa propre ». Ce que nous voulons examiner n’est pas un droit ou une liberté, mais la nature de la vérité. Est-elle objective ou subjective ? Est-elle absolue ou relative ?

« Une femme blanche se sent noire et se représente ainsi. Elle gravit les rangs de l’Association nationale pour la promotion des gens de couleur (NAACP), jusqu’à ce que son « autofiction » soit exposée. Elle refuse de s’éclipser discrètement, pourtant. Elle sent qu’elle est noire, donc elle est noire. Un homme néerlandais âgé de 69 ans demande au tribunal de pouvoir changer légalement son âge à 49 ans, parce qu’il se sent avoir cet âge-là. Et bien sûr, presque tous les jours nous entendons parler d’hommes et de garçons qui, ayant tous les chromosomes et membres corporels qui font qu’ils sont de sexe masculin, se déclarent de sexe féminin. Et de plus en plus de femmes et de filles, pareillement, se déclarent hommes ou garçons. Ils se sentent être d’un sexe ou de l’autre, et donc ils SONT de ce sexe-là, et nous autres, nous devons l’accepter, quelle que soit la réalité. Dans une vidéo devenue virale, un Américain blanc qui mesure 1m75 demande à des étudiants de l’Université de Washington d’admettre qu’il est chinois, ou une femme, ou qu’il fait un mètre quatre-vingt-quinze. Quelques-uns hésitent, mais personne ne lui dira que ce qu’il prétend n’est pas vrai. Ce serait être méchant et intolérant. » (Paul Copan, Prager University)

Le monde moderne a du mal à dire que certaines prétentions sont du non-sens, parce qu’il a accepté l’idée que la vérité est ce que chaque personne considère comme étant vrai, qu’il n’existe pas de vérité absolue et que, s’il en existait une, l’homme ne serait pas en mesure de la connaître.

Jésus proclame l’existence de la vérité

Cette façon de penser est contraire à la foi chrétienne, et ceux qui se considèrent chrétiens et qui ont malheureusement adopté l’attitude relativiste de notre époque se trompent gravement. Jésus a affirmé l’existence de la vérité, et il a dit que l’homme peut la connaître. En plus, il a parlé de la vérité comme étant unique – il n’y a pas plusieurs vérités.

Considérez par exemple les trois déclarations suivantes :

« Jésus dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. » (Jean 14.6)

« Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. » (Jean 8.31,32)

« Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix. » (Jean 18.37)

Celui que nous prétendons suivre dit qu’il est venu rendre témoignage à la vérité. Ponce Pilate, son interlocuteur en Jean 18, a demandé, peut-être ironiquement, puisqu’il n’a pas attendu une réponse : « Qu’est-ce que la vérité ? » (v. 18) Peut-être que, comme certaines personnes de notre temps, Pilate doutait de l’existence d’une vérité absolue ; mais il est clair que Jésus proclamait qu’elle existe. Ses apôtres aussi insistaient sur l’importance de la vérité. Paul écrit en 2 Thessaloniciens 2.10,12 concernant « ceux qui périssent parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés ». Il dit : « Tous ceux qui n’ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l’injustice, [seront] condamnés. »

Ce que disent les relativistes

Quels raisonnements pourraient amener les gens à nier la nature objective de la vérité ? Quels arguments avance-t-on ?

1. « Toutes les croyances viennent de l’influence de nos sociétés et des cultures dans lesquelles nous sommes élevés. Elles sont donc forcément subjectives. »

Il y a dans cet argument une fausse présupposition : que tout ce que nous apprenons grâce à la société humaine doit être subjectif. Cela n’est pas vrai. Nous apprenons des hommes les règles du football, mais nous apprenons également des hommes les règles de la multiplication. Les règles du football sont subjectives et créées par les hommes. Il n’en est pas ainsi des règles de la multiplication. L’intelligence humaine crée au lieu de découvrir les règles du football, mais nous découvrons au lieu d’inventer les règles de la multiplication. Le fait que nous apprenons telle loi, telle vérité ou telle valeur grâce à la société dans laquelle nous vivons ne prouve pas que la loi ou la valeur est subjective.

En fait, les vérités spirituelles et les principes moraux sont universels parce que l’homme lui-même n’en est pas l’origine. Voici la base de ce que l’apôtre Paul écrit en Romains 2.14-16, où il dit que l’activité de la conscience humaine indique que Dieu a écrit ses lois morales sur le cœur des hommes, qu’ils aient déjà reçu sa révélation écrite (la Bible) ou pas :

« Quand les païens, qui n’ont point la loi, font naturellement ce que prescrit la loi, ils sont une loi pour eux-mêmes, bien qu’ils n’aient point la loi ; ils montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leurs cœurs, leur conscience en rendant témoignage, et leurs pensées s’accusant ou se défendant tour à tour. C’est ce qui paraîtra au jour où, selon mon Évangile, Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes. »

2. « Quand je dis que telle chose est vraie, cela signifie simplement que moi, je perçois la chose comme vraie ou réelle. Une autre personne peut avoir une autre perception. Qui peut dire que ma perception est plus juste que celle de cette autre personne ? Il est donc impossible de connaître la vérité, même si elle existe. Nous n’en avons que nos perceptions subjectives. »

Cette sorte de relativisme comme philosophie existe depuis au moins le temps de Protagoras, le premier penseur grec à s’être revendiqué « sophiste » et à avoir demandé une rétribution financière pour son enseignement. Dans le Théétète, Socrate, son contemporain, se demandait pourquoi on donnerait de l’argent au relativiste Protagoras pour son enseignement, puisqu’il n’était sûr de rien de ce qu’il disait.

Le relativisme est basé sur une confusion fondamentale : c’est qu’on ne distingue pas entre la vérité et notre recherche de la vérité. Il est clair que notre recherche de la vérité est subjective, personnelle, relative. Nous sommes souvent contraints de changer d’avis, de rejeter ce que nous avons prétendu connaître. Mais cela ne veut pas du tout dire que la vérité elle-même soit subjective. Au contraire, nous avons changé d’avis parce que nous nous sommes rendu compte que nous n’avions pas encore saisi, ou découvert, ou compris la vérité.

Il y a certainement de nombreux points sur lesquels les gens ne sont pas d’accord. Il ne s’en suit pas qu’il est impossible de connaître une vérité quelconque. Une perception peut être fausse, mais cela ne prouve pas que la réalité n’existe pas. Il arrive parfois à mon facteur de mettre dans ma boîte aux lettres le courrier de mon voisin, parce qu’il a mal lu l’adresse sur l’enveloppe. Peu importe cette mauvaise perception du facteur, le courrier, qu’il contienne une lettre, un chèque ou une facture, n’appartient qu’à son vrai destinataire. L’adresse correspond à une réalité objective et ne dépend ni de la perception ni de la volonté du facteur.

3. « Prétendre que la vérité est universelle et objective serait faire preuve d’arrogance et d’intolérance à l’égard des autres qui croient à des vérités différentes de la vôtre. »

L’attitude de la personne qui avance un argument ou souscrit à une idée ne détruit pas la validité de son argument, et elle ne réfute pas la vérité de ce qu’il affirme. L’arrogance n’est pas bonne, certes, mais si un élève répond que 2 et 2 font 5, il a tort quand bien même la maîtresse a une attitude dénigrante quand elle le corrige. Même si une personne est mal à l’aise quand on suggère qu’elle a tort, même si elle est obligée de défendre logiquement ce qu’elle pense, ce n’est pas bien de faire semblant que son idée est juste si elle ne l’est pas. Le fait que je n’accepte pas ce que vous dites n’implique pas que je me crois plus intelligent que vous ; je peux simplement penser que vous avez tort. Il n’y a pas de mal dans le fait d’examiner nos points de vue pour voir lequel est plus juste, plus conforme à la raison et à la réalité.

Il est probable que cette idée concernant l’intolérance influence le plus grand nombre de personnes de nos jours qui adoptent le relativisme. Les gens ont généralement trop de bon sens pour douter sérieusement de la réalité de tout ce que leurs sens font croire. Ce sont des malades mentaux qui ont de sérieux problèmes à distinguer le réel de l’imaginaire. En plus, les gens savent au fond d’eux-mêmes que deux déclarations qui se contredisent ne peuvent pas être vraies en même temps. Dire que ta vérité et ma vérité sont toutes les deux vraies, même si elles se contredisent, c’est du non-sens. Ce n’est pas la raison ou la logique qui amène les gens à rejeter l’idée de vérités objectives. La plupart des gens aujourd’hui qui optent pour le relativisme le font dans le désir d’être tolérants et faire preuve d’un esprit large.

Selon le site gotquestions.org :

« La tolérance est devenue la vertu cardinale de notre société post-moderne, le seul absolu. Par conséquent, l’intolérance est le seul mal. Toute croyance dogmatique, surtout en une vérité absolue, est considérée comme intolérante, le péché ultime. Ceux qui nient l’existence de toute vérité absolue disent souvent que chacun peut croire ce qu’il veut, tant qu’il n’essaie pas d’imposer ses croyances aux autres. Mais cette position est en elle-même une croyance absolue, que ceux qui la défendent essaient clairement d’imposer aux autres. Ils définissent une norme comportementale et insistent que tous la suivent, violant ainsi leurs propres principes par une nouvelle autocontradiction. »

En réalité, la croyance à des vérités universelles et objectives ne suscite pas automatiquement l’intolérance, au moins pas dans le sens de maltraiter ceux qui n’acceptent pas ces vérités ou de vouloir empêcher à ceux qui tiennent des idées différentes de pouvoir les exprimer. Les sciences, qui traitent de vérités considérées comme étant objectives, ont fait beaucoup de progrès parce qu’elles ont accepté d’écouter et d’examiner une diversité d’idées, même celles qui étaient « hérétiques ». Les idées de la minorité des scientifiques ont parfois fini par être reconnues comme étant les bonnes. La croyance aux vérités universelles et objectives n’est pas incompatible avec le respect des autres, la tolérance, l’esprit ouvert et la liberté. Ceux qui croient que toute vérité est subjective sont parfois plus intolérants que quiconque, surtout envers ceux qui croient à l’existence de vérités objectives et universelles.

L’Évangile est un message de vérité absolue

Il est très important pour le chrétien de reconnaître que son message est absolument et objectivement vrai et qu’il s’applique à tous les peuples, partout et pour toujours. Ce message est au-dessus de toutes les cultures. En effet, il vient de celui qui a créé tous les êtres humains. Toutes les cultures sont appelées à reconnaître en Dieu l’origine de l’humanité toute entière et donc à se soumettre à ses lois. Puisque Dieu seul est éternel, universel et immuable, il est la seule source de vérité éternelle, universelle et immuable.

Trois facteurs font de l’Évangile un message de vérité absolue :

1) Il est universel.

Le message de l’Évangile n’est pas pour une seule culture, une seule nation ou certains individus qui le choisissent. Il concerne tout être humain, et tous ont le devoir de s’y conformer.

« Jésus… leur parla ainsi : Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. » (Matt. 28.18-20 ; voir aussi Marc 16.15)

« Dieu, sans tenir compte des temps d’ignorance, annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu’ils aient à se repentir, parce qu’il a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice, par l’homme qu’il a désigné, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant des morts… » (Actes 17.30,31)

2) Il est final et complet.

Même des croyants nous disent parfois que Dieu peut révéler de nouvelles vérités pour notre temps. Certes, Dieu est capable de faire comme il veut, mais il nous a prévenus que la révélation qu’il a faite dans le Nouveau Testament est définitive. Il ne s’agit pas d’une entente de principe, de quelque chose de provisoire ou passager.

« Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. » (Matthieu 24.35)

« Bien-aimés, comme je désirais vivement vous écrire au sujet de notre salut commun, je me suis senti obligé de le faire afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes. » (Jude 3)

Déjà au premier siècle, les apôtres ont pu « annoncer tout le conseil de Dieu » (Actes 20.27). Ils affirmaient que sa divine puissance nous avait déjà donné « tout ce qui contribue à la vie et à la piété » (2 Pierre 1.3).

3) Il est immuable.

Les croyances subjectives changent avec le temps. On les modifie ou les abandonne pour diverses raisons. Mais nul n’a le droit de changer la Parole de Dieu. Il faut plutôt la recevoir telle quelle et la conserver. Les conséquences pour celui qui la remplace ou la transforme sont très graves.

« Je vous rappelle, frères, l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré, et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain. » (1 Corinthiens 15.1,2)

L’Évangile est basé sur la vérité historique de la résurrection de Jésus-Christ. Si cette vérité n’est pas réelle, notre foi n’est pas simplement une option parmi plusieurs – elle est inutile. C’est ce que l’apôtre Paul affirme en 1 Corinthiens 15.12-19, et voici sa conclusion :

« Si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés, et par conséquent aussi ceux qui sont morts en Christ sont perdus. Si c’est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes. » (vs.17-19)

Il est clair que pour Paul, on ne peut pas dire que l’essentiel, c’est que l’Évangile est « vrai pour nous ». Soit Jésus-Christ est ressuscité d’entre les morts, soit il ne l’est pas. S’il est ressuscité, « tous les hommes en tous lieux ont à se repentir » (Actes 17.30). S’il ne l’est pas, ceux qui adhèrent à la foi chrétienne se font des illusions, perdent leur temps et, dans bien des cas, supportent inutilement la persécution.

Il est possible de connaître et de comprendre la vérité

Même si la Bible contient des « points difficiles à comprendre » (2 Pierre 3.16), difficile n’est pas impossible. Difficile demande simplement des efforts sérieux et honnêtes. La vérité que Dieu nous demande de croire est bien à notre portée. Jésus dit : « Si vous demeurez dans ma parole… vous connaîtrez la vérité » (Jean 8.31,32). Moïse dit au peuple d’Israël :

« La loi que je vous communique aujourd’hui n’est pas trop difficile à comprendre ni hors d’atteinte pour vous… Non, cette loi est tout près de vous, dans votre bouche et dans votre cœur, et vous pouvez la mettre en pratique. » (Deutéronome 30.11,14, FC)

Voici les éléments les plus importants pour reconnaître la vérité, surtout au sujet de Dieu : un cœur honnête et bon (Luc 8.15) et le désir de savoir si la doctrine est de Dieu (Jean 7.17). Il faut également admettre que la vérité existe, et il faut aimer la vérité (2 Thess. 2.10-12).

La vérité existe, elle ne se contredit pas, elle ne dépend pas de ce que chacun pense, elle ne change pas. Reconnaître cette réalité est peut-être le premier pas pour trouver « la vérité vraie ». Alors, reconnaissons que la vérité absolue, universelle et éternelle existe, et recherchons-la de tout notre cœur.

Jésus dit : « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. » (Jean 8.31,32)

B. B.
(Dans Vol. 18, No. 2)


Le relativisme s’applique, bien sûr, comme nous l’avons vu, à ce que l’on croit être vrai ou réel. Mais on le trouve encore plus fréquemment dans un domaine particulier des croyances : la moralité, ou l’éthique. Non seulement les gens croient que chacun a droit à sa propre vérité, mais chacun aurait droit à ses propres valeurs, ses propres principes du bien et du mal, sa propre moralité. Un acte peut être considéré comme un péché pour une personne, mais une bonne chose pour une autre personne. Tout dépend. Nous essaierons de traiter cet aspect de la question dans un prochain numéro de Chemin de Vérité.

Leçons du livre des conversions


Le livre des Actes est un livre très important dans le Nouveau Testament. Les Évangiles nous présentent le ministère de Jésus parmi les Juifs dans le pays d’Israël. Ils se terminent tous par la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Ils nous montrent le Seigneur ressuscité qui se manifeste à ses apôtres et leur dit d’aller dans le monde entier et de prêcher partout la Bonne Nouvelle de sa mort pour nos péchés et de sa résurrection d’entre les morts.

Dans la dernière partie du Nouveau Testament, nous trouvons les Épîtres, des lettres écrites par les apôtres et d’autres hommes inspirés de Dieu. Dans ces lettres ils donnent des enseignements, des conseils, des exhortations et parfois des ordres à des Églises et des chrétiens individuels. Ces lettres nous montrent une situation très différente de celle qui existait à la fin des Évangiles. La Bonne Nouvelle s’est maintenant répandue, et il y a des assemblées de chrétiens un peu partout.

C’est le livre des Actes qui nous montre la progression de l’Évangile, depuis l’établissement de l’Église à Jérusalem jusqu’à l’arrivée de l’apôtre Paul dans la ville de Rome. Il sert donc de pont entre les Évangiles et les Épîtres. Mais il est très important aussi, parce qu’il nous montre clairement comment on devient chrétien.

Dans les Évangiles on regarde en avant, vers le salut qui serait rendu possible par la mort de Jésus. Dans les Épîtres, par contre, les auteurs s’adressent à ceux qui ont déjà été sauvés. Mais c’est dans le livre des Actes que nous voyons de nombreux exemples de conversion. C’est dans ce livre que nous voyons exactement ce que les apôtres disaient de la part du Seigneur quand ils prêchaient aux hommes perdus. Quelles étaient les conditions à remplir pour recevoir le pardon en Jésus-Christ ? C’est dans les Actes que la Bible nous révèle ce que ces gens perdus faisaient pour obéir à l’Évangile. Il nous fournit un modèle à suivre. Nous voulons obtenir le même salut qu’ils ont eu. Nous voulons entrer dans le même royaume spirituel, la même Église. Nous voulons avoir droit aux mêmes bénédictions. Alors, nous avons intérêt à étudier soigneusement le livre des Actes, « le livre des conversions ». Considérons ici deux récits importants et les leçons qu’ils nous enseignent.

L’eunuque éthiopien

Au chapitre 8 nous avons l’histoire d’un ministre de la reine d’Éthiopie. Cet homme était un adorateur dévoué de l’Éternel, ayant entrepris un voyage de presque 5 000 kilomètres (aller-retour), rien que pour adorer Dieu dans son temple à Jérusalem.

« Un ange du Seigneur, s’adressant à Philippe, lui dit : Lève-toi, et va du côté du midi, sur le chemin qui descend de Jérusalem à Gaza, celui qui est désert. Il se leva et partit. Et voici, un Éthiopien, un eunuque, ministre de Candace, reine d’Éthiopie, et surintendant de tous ses trésors, venu à Jérusalem pour adorer, s’en retournait, assis sur son char, et lisait le prophète Ésaïe. L’Esprit dit à Philippe : Avance, et approche-toi de ce char. Philippe accourut et entendit l’Éthiopien qui lisait le prophète Ésaïe. Il lui dit : Comprends-tu ce que tu lis ? Il répondit : Comment le pourrais-je, si quelqu’un ne me guide ? Et il invita Philippe à monter et à s’asseoir avec lui. Le passage de l’Écriture qu’il lisait était celui-ci :

Il a été mené comme une brebis à la boucherie ; et comme un agneau muet devant celui qui le tond, il n’a point ouvert la bouche. Dans son humiliation, son jugement a été levé. Et sa postérité, qui la dépeindra ? Car sa vie a été retranchée de la terre.

L’eunuque dit à Philippe : Je te prie, de qui le prophète parle-t-il ainsi ? Est-ce de lui-même, ou de quelque autre ? Alors Philippe, ouvrant la bouche et commençant par ce passage, lui annonça la bonne nouvelle de Jésus.

Comme ils continuaient leur chemin, ils rencontrèrent de l’eau. Et l’eunuque dit : Voici de l’eau ; qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? Philippe dit : Si tu crois de tout ton cœur, cela est possible. L’eunuque répondit : Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu. Il fit arrêter le char ; Philippe et l’eunuque descendirent tous deux dans l’eau, et Philippe baptisa l’eunuque. Quand ils furent sortis de l’eau, l’Esprit du Seigneur enleva Philippe, et l’eunuque ne le vit plus. Tandis que, joyeux, il poursuivait sa route. » (Actes 8.26-39)

Dieu se sert des hommes pour sauver des hommes

Une vérité qui est illustrée dans cette histoire est le fait que Dieu se sert des hommes pour sauver des hommes. Il est vrai qu’il y a eu l’intervention d’un ange pour préparer cette conversion, mais l’ange n’a pas prêché à l’eunuque. Il a plutôt dit à un évangéliste du nom de Philippe d’aller à sa rencontre. Philippe savait qu’il devait s’approcher du char de l’eunuque afin de lui annoncer l’Évangile. En effet, Romains 1.16 nous dit que « l’Évangile est la puissance de Dieu pour le salut » ; sans l’avoir entendu et accepté, aucun pécheur ne peut être sauvé. C’est aux hommes et non pas aux anges que Dieu a confié la responsabilité de prêcher cette bonne nouvelle.

Il lui annonça la Bonne Nouvelle de Jésus

L’eunuque était en train de lire un passage de l’Ancien Testament qui parlait de Jésus. Mais ne connaissant pas l’histoire de Jésus, il ne comprenait pas le passage. En fait, ce texte était particulièrement difficile pour les Juifs de comprendre, parce qu’ils avaient du mal à accepter l’idée que le Seigneur et Sauveur serait aussi quelqu’un qui devait souffrir injustement. Or, le passage parle des souffrances par lesquelles le Christ sauverait les hommes de leurs péchés. Très naturellement, Philippe a donc commencé par ce passage pour lui annoncer « la bonne nouvelle de Jésus ».

En prêchant Christ, Philippe a sans aucun doute parlé de ce que Jésus a fait et ce qu’il a promis, mais aussi de ce qu’il a ordonné, y compris le baptême. S’il n’en était pas ainsi, comment l’eunuque aurait-il su qu’il avait besoin d’être baptisé ? La Bonne Nouvelle de la mort et la résurrection de Jésus n’est pas une bonne nouvelle pour moi si je ne sais pas comment être sauvé par ce que Jésus a fait pour moi. Annoncer la Bonne Nouvelle comporte le fait d’annoncer les conditions que l’homme doit remplir pour recevoir le salut. Certaines personnes considèrent qu’elles ont prêché l’Évangile quand elles n’ont pas encore expliqué bibliquement comment recevoir le salut que Jésus apporta. Si nous disons aux hommes que Jésus est mort pour les sauver, sans leur dire que c’est dans le baptême que l’on entre en Christ pour recevoir le pardon des péchés, nous n’avons pas encore fait notre devoir envers eux.

Qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ?

Comme nous venons de le souligner, l’eunuque a su par l’enseignement de Philippe qu’il avait besoin du baptême. Voilà pourquoi il dit au verset 36 : « Voici de l’eau ; qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? » Beaucoup de personnes n’osent pas demander le baptême. Elles pensent que ce sont leurs enseignants religieux qui doivent décider et leur dire si elles sont prêtes à être baptisées. Mais la personne perdue dans le péché est la plus concernée, et elle a certainement le droit de prendre l’initiative et demander le baptême.

La réponse de Philippe est très significative. Il dit : « Si tu crois de tout ton cœur, cela est possible. L’eunuque répondit : Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu » (Actes 8.37). La personne qui ne croit pas sincèrement en Christ ou qui ne comprend pas l’Évangile ne devrait pas être baptisée. Voilà une raison pour laquelle les bébés ne sont jamais mentionnés dans la Bible comme étant des candidats au baptême. Ils sont incapables de croire. Par contre, quand une personne croit réellement (et accepte, bien sûr, les implications de cette foi, telles que la nécessité de se repentir et de se soumettre au Christ), il n’y a aucun besoin d’attendre avant d’être baptisée. Philippe n’a pas proposé que l’eunuque suive premièrement des cours de baptême ou un catéchisme de plusieurs mois. Il n’a pas dit : « Il faut qu’on étudie ton comportement pour un temps afin de déterminer si tu es sincère avant de t’admettre au baptême. » Il a dit : « Si tu crois de tout ton cœur, cela est possible. »

En réponse, l’eunuque a fait ce qu’on appelle la belle confession. Il dit : « Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu » (v. 37). Le jeune homme Timothée a fait cette même déclaration. En 1 Timothée 6.12 Paul l’exhorte : « Saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé et pour laquelle tu as fait une belle confession en présence d’un grand nombre de témoins. » Dire que nous croyons en Jésus est nécessaire. Jésus lui-même dit : « Quiconque me confessera devant les hommes, le Fils de l’homme le confessera aussi devant les anges de Dieu ; mais celui qui me reniera devant les hommes sera renié devant les anges de Dieu » (Luc 12.8,9).

Ils descendirent tous deux dans l’eau

Pour terminer l’histoire de l’eunuque, Actes 8.38,39 dit : « Philippe et l’eunuque descendirent tous deux dans l’eau, et Philippe baptisa l’eunuque. Quand ils furent sortis de l’eau, l’Esprit du Seigneur enleva Philippe, et l’eunuque ne le vit plus. Tandis que, joyeux, il poursuivait sa route ». Cet exemple nous montre très clairement que le baptême biblique est une immersion dans l’eau. Depuis plusieurs siècles certaines Églises font avec de l’eau des cérémonies qu’elles appellent aussi « le baptême ». Généralement on met un peu d’eau sur la tête de la personne qui reçoit ce « baptême par aspersion ». Mais évidemment il serait déraisonnable de descendre dans l’eau avec une personne si l’on va simplement l’asperger. Qui peut douter que Philippe ait immergé l’Éthiopien ? D’ailleurs, Romains 6.3,4 enseigne clairement que le baptême symbolise la mort, l’enterrement et la résurrection avec Jésus. L’aspersion ne ressemble en rien à un enterrement et une résurrection.

Saul de Tarse

De toutes les conversions racontées dans le livre des Actes, aucune n’est plus remarquable que celle de Saul de Tarse. Cette conversion, en effet, est racontée trois fois dans le livre : aux chapitres 9, 22 et 26. Elle est remarquable par le grand changement de direction dans la vie de cet homme, qui était, avant sa conversion, un ennemi acharné du christianisme. Elle est remarquable par l’intervention du Seigneur en conduisant Saul vers la conversion et par l’effet produit par ce converti sur la suite de l’histoire chrétienne. Cette conversion n’est PAS remarquable par les conditions remplies pour le salut. Comme nous le verrons, Saul de Tarse, que l’on connaît mieux sous le nom de l’apôtre Paul, s’est converti par les mêmes étapes que tous les autres convertis dans le livre des Actes.

Voici le récit en Actes 9.1-9 :

« Cependant Saul, respirant encore la menace et le meurtre contre les disciples du Seigneur, se rendit chez le souverain sacrificateur et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin que, s’il trouvait des partisans de la nouvelle doctrine, hommes ou femmes, il les amène liés à Jérusalem.

Comme il était en chemin, et qu’il approchait de Damas, tout à coup une lumière venant du ciel resplendit autour de lui. Il tomba par terre, et il entendit une voix qui lui disait : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? Il répondit : Qui es-tu, Seigneur ? Et le Seigneur dit : Je suis Jésus que tu persécutes. Il te serait dur de regimber contre les aiguillons. Tremblant et saisi d’effroi, il dit : Seigneur, que veux-tu que je fasse ? Et le Seigneur lui dit : Lève-toi, entre dans la ville, et on te dira ce que tu dois faire. Les hommes qui l’accompagnaient demeurèrent stupéfaits ; ils entendaient bien la voix, mais ils ne voyaient personne. Saul se releva de terre, et, quoique ses yeux soient ouverts, il ne voyait rien ; on le prit par la main, et on le conduisit à Damas. Il resta trois jours sans voir, et il ne mangea ni ne but. »

Pour la suite du récit, nous pouvons lire les propos de Paul lui-même en Actes 22.12-16 :

« Or, un nommé Ananias, homme pieux selon la loi, et de qui tous les Juifs demeurant à Damas rendaient un bon témoignage, vint se présenter à moi et me dit : Saul, mon frère, recouvre la vue. Au même instant je recouvrai la vue et je le regardai. Il dit : Le Dieu de nos pères t’a destiné à connaître sa volonté, à voir le Juste et à entendre les paroles de sa bouche ; car tu lui serviras de témoin, auprès de tous les hommes, des choses que tu as vues et entendues. Et maintenant, que tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé, et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur. »

Un persécuteur sincère

Cet homme, Saul de Tarse, était, selon ses propres mots, « un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent » (1 Timothée 1.13). En parlant de ses actions contre les chrétiens, il dit en Actes 26.10,11 :

« Quand on les mettait à mort, je joignais mon suffrage à celui des autres. Je les ai souvent châtiés dans les synagogues, et je les forçais à blasphémer. Dans mes excès de fureur contre eux, je les persécutais même jusque dans les villes étrangères. »

Malgré les crimes qu’il avait commis contre le peuple de Dieu, il dit en Actes 23.1 : « C’est en toute bonne conscience que je me suis conduit jusqu’à ce jour devant Dieu. » Comment pouvait-il maltraiter les chrétiens et garder en même temps une bonne conscience ? C’est qu’il croyaient sincèrement que les chrétiens étaient coupables de blasphème en disant que Jésus est le Fils de Dieu. Il voulait à tout prix les empêcher de persuader d’autres personnes à déshonorer Dieu de la même manière. La passion meurtrière de Saul démontre la vérité de la prophétie de Jésus en Jean 16.2, où il dit à ses disciples : « Même l’heure vient où quiconque vous fera mourir croira rendre un culte à Dieu. »

Saul avait sur les mains du sang innocent, mais il croyait bien faire. Il obéissait à sa conscience. Son cas nous montre donc très clairement qu’il ne faut pas se fier à sa conscience seule. Il est vrai que l’on ne doit pas violer sa conscience, ou faire ce que l’on croit être injuste. Mais ce n’est pas parce que notre conscience ne nous accuse pas que nous sommes dans le bon chemin. Pour être un guide fiable, la conscience doit être formée par une connaissance de la vérité. Le sentiment que j’ai raison ne prouve pas que j’ai raison. L’essentiel n’est pas de savoir si ma conscience m’accuse, mais de savoir si la Parole de Dieu m’accuse. Sur la route de Damas, Saul découvrit qu’il avait tort.

La sincérité de Saul ne l’excusait pas. Il était coupable. La sincérité est une qualité essentielle, mais elle ne blanchit pas le pécheur.

Seigneur, que veux-tu que je fasse ?

Ayant compris son erreur, Saul demanda humblement ce qu’il devait faire. Comment pouvait-il faire effacer son péché ? Jésus lui dit d’entrer dans la ville, où on lui dirait ce qu’il devait faire.

Certaines personnes de nos jours prétendent qu’ils ont vu Jésus en vision. Selon elles, le Seigneur leurs aurait pardonné à ce moment-là, les déclarant sauvées, comme il faisait pour certaines personnes quand il était encore sur la terre. Mais avant de quitter la terre, Jésus a confié à ses disciples la mission de prêcher l’Évangile, y compris les conditions du salut. Après son ascension, la Bible ne parle pas d’un seul cas où Jésus pardonna à quelqu’un vis-à-vis. S’il avait voulu faire ainsi, son apparition à Saul de Tarse aurait été une occasion parfaite. Mais Saul ne fut pas sauvé sur la route de Damas. Comme nous l’avons vu, Jésus lui ordonna d’entrer dans la ville, où quelqu’un lui dirait ce qu’il devait faire.

La réaction de Saul montre bien qu’il avait maintenant cru en Jésus. Étant allé dans la ville pour attendre qu’on vienne lui dire ce qu’il devait faire, Saul priait, mais il ne mangeait ni ne buvait. La prière et le jeûne démontraient son repentir. Saul regrettait profondément ses actions contre Dieu, et il n’allait certainement pas les reprendre.

Quand Ananias, l’envoyé du Seigneur, est finalement arrivé auprès de Saul, il l’a informé que Dieu l’avait choisi pour servir de témoin à la résurrection de Jésus. Ensuite, Ananias dit à Saul de se faire baptiser pour qu’il soit sauvé.

Lève-toi, sois baptisé, et lavé de tes péchés

Malgré le fait que Dieu avait choisi Saul pour jouer un rôle spécial, malgré sa nouvelle foi concernant Jésus et malgré sa repentance, Saul était encore dans ses péchés. Il avait encore à remplir une condition du salut établie par le Seigneur et qui concerne tout homme : le baptême. Actes 22.16 est parmi les passages les plus clairs de toute la Bible concernant le but du baptême. « Et maintenant, que tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé, et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur. » On n’est pas baptisé pour montrer que l’on est déjà sauvé de ses péchés. C’est dans les eaux du baptême que l’homme croyant et pénitent est « lavé de ses péchés », purifié par le sang de Jésus. Tant que l’on n’a pas obéi à l’ordre de se faire baptiser, on est toujours souillé et séparé de Dieu. En obéissant de cette manière, l’homme « invoque le nom du Seigneur ». Ce n’est pas en priant simplement : « Seigneur, sauve-moi ! » qu’une personne peut être sauvée de ses péchés. Quand on fait ce que Dieu dit de faire pour être pardonné, on « invoque le Seigneur » par l’obéissance à son ordre.

Pourquoi tardes-tu ?

Vue la nécessité du baptême pour le pardon, Ananias demanda à Saul : « Pourquoi tardes-tu ? » Qu’est-ce que vous attendez ? Les uns attendent parce qu’ils pensent être sauvés sans le baptême – ils ne voient donc aucune urgence. D’autres attendent parce qu’ils n’osent pas s’opposer à un commandement des hommes qui exige que le baptême soit administré seulement par une personne désignée (prêtre ou pasteur) qui, assez souvent, n’est pas disponible. D’autres attendent un jour fixé (souvent la fête de Pâques) pour être baptisés ensemble avec d’autres personnes lors d’une grande cérémonie impressionnante. D’autres encore veulent d’abord vaincre toutes les tentations et être libres du péché avant de se faire baptiser. D’autres attendent que Dieu lui-même leur montre un signe personnel que le moment est venu pour qu’ils soient baptisés. Ces raisons n’ont aucun fondement biblique et ne sont donc pas valables. Quelle que soit la cause du retard, il y a un grand danger dans le fait de remettre au lendemain son obéissance. Du moment où l’on croit sincèrement en Jésus et qu’on est prêt à se détourner du péché malgré tous les sacrifices de la vie en Christ, on devrait obéir et être lavé de ses péchés. Pourquoi vouloir demeurer encore un jour souillé par le péché, séparé de Dieu et sans espérance de la vie éternelle ?

L’eunuque a demandé : « Qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? » Selon Actes 9.18, Saul « se leva et fut baptisé ». Si vous n’avez pas encore fait comme eux, ne voulez-vous pas saisir la vie éternelle aujourd’hui ?

B. B.
(Dans Vol. 18, No. 1)

La prière

Comment prier

« Jésus priait un jour en un certain lieu. Lorsqu’il eut achevé, un de ses disciples lui dit : Seigneur, enseigne-nous à prier. » (Luc 11.1)

C’est cette question des disciples de Jésus qui nous vaut ce modèle de prière que l’on appelle par ses premiers mots : le Notre Père. « Voici comment vous devez prier », dit Jésus.

« Notre Père, qui es aux cieux ! Que ton nom soit sanctifié ; que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien ; pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés ; ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin. Car c’est à toi qu’appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. » (Matthieu 6.9-13)

Voici donc un premier exemple de prière – le plus grand sans doute, puisqu’il nous vient du Maître même. Les disciples voulaient savoir comment ils pouvaient s’adresser à Dieu et ce qu’ils pouvaient attendre de lui en fait d’exaucement.

Dès le premier mot, le plus doux de cette prière, Jésus veut que ses disciples invoquent Dieu comme leur Père, car ils sont ses enfants. Le jour de sa résurrection, ne dira-t-il pas à Marie de Magdala :

« Va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » (Jean 20.17) ?

Il ne manquera pas une occasion de donner à ses disciples le goût de cette merveilleuse filiation.

C’est à Dieu seul que doivent s’adresser les prières

Doit-on insister sur le fait que c’est à Dieu seul que doivent s’adresser les prières des enfants de Dieu. Car lui seul peut exaucer, guérir, secourir, pardonner et sauver. Je suis navré de voir tant de personnes sincères adresser leurs prières ferventes à toutes sortes de personnages que les hommes ont déifiés et invoquer toutes sortes d’intercessions par d’innombrables « Priez pour nous », exceptée celle du Christ « l’unique médiateur entre Dieu et les hommes » (1 Timothée 2.5; cf. Hébreux 4.14-16; 1 Jean 2.1; Jean 14.6).

Pourquoi ? Aux dires de certains, Dieu est si grand, il paraît si terrible, si inaccessible dans sa majesté qu’on n’ose pas le déranger. Pourtant, ce n’est pas un juge redoutable que Jésus est venu nous révéler. C’est avant tout un Père attentif à nos besoins et qui a préparé un grand salut depuis longtemps. « Quel est parmi vous le père qui donnera une pierre à son fils, s’il lui demande du pain ? » demande Jésus. « Ou, s’il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent au lieu d’un poisson ? Ou, s’il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion ? » (Luc 11.5-12). Et il conclut par ce trait de logique désarmant : « Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent » (Matthieu 7.7-11).

Il nous fallait ouvrir cette parenthèse. Elle nous servira d’ailleurs pour mieux comprendre comment nous devons prier. Autrement dit, quel doivent être le contenu de nos prières et la façon de prier ? Puisque Dieu est un Père, l’enfant peut se confier librement, avec assurance, spontanément, car il sait qu’il sera accueilli avec bienveillance et amour.

Souhaits, demandes et reconnaissance

Dans sa prière modèle, Jésus formule trois souhaits et fait trois demandes. Les trois souhaits concernent la glorification de Dieu, la venue de son règne et la soumission des hommes à sa volonté. Concernant la venue du royaume, nous pouvons dire que, dans un sens, ce souhait a été réalisé par l’établissement de l’Église, et l’installation du roi « à la droite de Dieu », mais on peut aujourd’hui formuler ce même souhait dans le sens du règne de Dieu dans le cœur de chaque homme (Luc 17.21).

Les trois demandes concernent le pain qui nous est nécessaire aujourd’hui, le pardon de nos offenses et la délivrance dans l’épreuve.

La prière se termine par une reconnaissance de la gloire et de la toute-puissance de Dieu, de qui dépendent la création et les créatures.

Jésus a donc donné à ses disciples cette prière comme modèle. Cela ne signifie pas qu’il faille l’utiliser telle quelle en toutes circonstances. Cela signifie que toutes les prières des enfants de Dieu devront s’inspirer de ce modèle. Il faudra prier selon l’esprit de cette prière, pour éviter certaines attitudes qui répugnent à Dieu, comme celle du pharisien décrite en Luc 18.9-14.

On a parfois l’impression que certaines personnes se servent de la prière modèle de Jésus comme d’une formule magique pour écarter un péril ou soulager une douleur. Rien n’empêche évidemment qu’on utilise occasionnellement ces mêmes mots dans ce même ordre pour prier Dieu. Mais rien n’est plus nuisible à la spontanéité et à la sincérité, que de répéter plusieurs fois d’affilée, et tous les jours, en toutes circonstances, cette prière apprise par cœur.

C’est le cœur qui doit s’exprimer

Dans une prière, c’est le cœur qui doit s’exprimer. Si le cœur est heureux, qu’il rende grâces à Dieu. S’il est abattu, qu’il se confie en Dieu. S’il est éprouvé, qu’il cherche en Dieu son refuge. L’apôtre Paul a écrit : « Ne vous inquiétez de rien, mais en toute chose, faites connaître vos besoins à Dieu » (Philippiens 4.6). L’apôtre Pierre, pour sa part, écrit en 1 Pierre 5.7 : « Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous. »

Selon les circonstances, une prière jaillira du cœur et des lèvres. Là encore, Jésus nous donne un exemple à suivre.

Il suffit de lire le chapitre 17 de l’Évangile selon Jean, qui n’est qu’une longue prière que Jésus adresse à son Père en faveur de ses disciples et de ceux qui entendront leur prédication, car il vient de leur faire ses adieux. Aussi les paroles qu’il adresse à son Père n’ont-elles pas la sobriété du Notre Père. Le contenu de la prière est différent, car les circonstances et l’état d’âme sont différents.

Dans le jardin de Gethsémané, nous le retrouvons en proie à une grande tristesse et à l’angoisse. Les événements qui l’attendent, la mission qu’il est venu remplir, la méchanceté des hommes – tout cela pèse sur lui plus lourdement que la croix qu’il portera demain. Son âme est « triste jusqu’à la mort ». Alors, dans une ferveur douloureuse, se jetant face contre terre, on l’entendra prier ainsi : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux ! » (Matthieu 26.39).

Et lorsqu’ils le crucifièrent et qu’il dit : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font » (Luc 23.34) – n’était-ce pas aussi une prière, une suprême intercession, un cri d’amour ?

Nous retrouvons chez les apôtres cette même spontanéité dans la prière dont le contenu est dicté par l’événement. Par exemple, lorsqu’ils doivent choisir le remplaçant de Judas, entre deux candidats, ils adressent à Dieu une prière pour qu’il les aide dans ce choix, lui « qui connaît les cœurs de tous » (Actes 1.23-25). De même, lorsque les persécutions commencèrent à s’abattre sur la jeune Église, ils prendront Dieu à témoin et le supplieront de les aider puissamment (Actes 4.23-30).

N’oubliez pas d’exprimer la gratitude

Il faut avouer que nous avons trop tendance à considérer la prière comme le baume à appliquer exclusivement en cas de malheur, une sorte de solution de désespoir. Pensons-nous, chers amis, à dire merci – car c’est ce que signifie « rendre grâces » – pour les bénédictions banales, parce que quotidiennes, de la vie ? Pensons-nous à rendre grâces lorsque nous nous mettons à table ? Peut-être n’avons-nous pas assez de lucidité spirituelle pour reconnaître dans un simple repas un don de Dieu. Que dire du toit qui nous abrite ? de nos vêtements ? de nos amis ?

Ne sommes-nous pas souvent – pardonnez-moi l’image, mais je crois, hélas ! qu’elle est assez juste – comme ces porcs qui se gavent de glands avec avidité, le groin obstinément rivé à la terre, et qui ne pensent jamais à lever les yeux vers le chêne qui leur a donné leur nourriture ?

Je crois sincèrement que nous nous sentirons plus à l’aise dans nos prières, moins ennuyés au sujet de ce qu’il faut dire et de comment il faut le dire, lorsque nous aurons appris à dire simplement : « Merci, Seigneur, pour toutes ces choses si quotidiennes, si ordinaires, qu’elles passent inaperçues, mais dont la somme fait que la vie est bonne à vivre. »

Dieu merci ! C’est un premier pas. Or, nous commençons presque toujours par nous demander comment il faut dire : « Donne, Seigneur, donne. »

La prière est le privilège des enfants de Dieu !

Je voudrais préciser que la prière est surtout le privilège des enfants de Dieu. Certes, Dieu est notre Père du fait qu’il est notre créateur. Mais nous oublions en cela que le péché est venu tout gâcher. Or, c’est en Jésus-Christ que Dieu est venu recruter ses véritables enfants. Il faut donc devenir enfants de Dieu. Et cette possibilité, ce pouvoir, nous est donné en Jésus-Christ (Jean 1.11-13).

Dans un langage assez inattendu mais très expressif, l’apôtre Paul explique que pour être en Jésus-Christ, il faut s’unir à lui dans sa mort et dans sa résurrection, et ce, par la foi et le baptême (Romains 6.3,4).

« Vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ », écrit-il aux Galates. « Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. » (Galates 3.26,27; cf. 2 Corinthiens 5.17,18)

« Vous avez reçu un esprit d’adoption par lequel nous crions Père ! L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. » (Romains 8.15,16)

Chers amis, j’espère de tout cœur que ces paroles s’adressent à vous. Si toutefois vous ne vous êtes pas intégrés à la famille de Dieu en Jésus-Christ, cela ne dépend plus que de vous.

Richard ANDREJEWSKI


La prière et la soumission

Le disciple qui demanda « Seigneur, apprends-nous à prier » ressentait un besoin chez lui et aussi chez les autres. Nous avons tous besoin d’apprendre auprès de Jésus, car nous avons souvent des idées erronées concernant la prière.

Certains pensent à la prière comme une sortie de secours à employer dans les moments de crise. Ces gens ne prient pas régulièrement. Ils ont recours à la prière lorsque le trouble se présente. Ils mènent leur vie sans beaucoup penser à la volonté de Dieu, ou même pas du tout. Puis soudain, quand cela semble nécessaire, ils se souviennent de Dieu et se précipitent vers leur « sortie de secours », appelée « la prière ».

D’autres font de la prière une habitude, mais pour eux, il importe peu de quelle manière ils vivent, tant qu’ils marmonnent une prière à l’heure de se coucher. La prière devient une sorte de porte-bonheur spirituel – tel qu’une amulette. Ils pensent que quelques prières rituelles suffisent pour continuer de jouir de la bonne chance.

Certains croyants traitent la prière comme une visite chez un parent riche ou comme l’utilisation d’un distributeur automatique de billets. Il suffit d’appuyer « les boutons », et Dieu vous donnera exactement ce que vous désirez : le bonheur, la santé, les congés, l’argent, les amis, la prospérité, et plus. Il y a des dirigeants religieux qui vous encouragent à réclamer ce que vous voulez, car Dieu vous donnera carte blanche. Ils prétendent hardiment que si vous n’êtes pas en bonne santé, et si vous ne vous enrichissez pas toujours plus, c’est une preuve certaine que vous ne savez pas prier.

L’attitude de Jésus dans la prière

L’attitude de Jésus était totalement différente. Sa prière dit : « non pas ce que je veux, mais ce que tu veux » (Matt. 26.39). En d’autres termes : « Je ne veux pas, Père, que tu me donnes carte blanche. J’accepterai tout ce que tu décideras pour moi. »

Jésus naquit dans une famille pauvre, et il était pauvre tout au long de sa vie terrestre. Il dit un jour qu’il n’avait pas où reposer sa tête (Matt. 8.20). Ses disciples partageaient cet humble niveau de vie. Vers la fin de son ministère, il était pratiquement sans amis et sans un sou en poche, « homme de douleur et habitué à la souffrance » (Ésaïe 53.3). Jésus avait-il mal compris la prière efficace ? Avait-il besoin d’un prédicateur moderne de la prospérité ?

Et que dire des apôtres ? Jésus leur donna le pouvoir de guérir les malades et de ressusciter les morts. S’ils l’avaient souhaité, ils auraient pu employer un tel pouvoir pour s’enrichir (Luc 8.43; Actes 8.18-20). Mais Pierre n’a pas amassé de fortune. Il dit à l’homme boiteux : « Je n’ai ni argent, ni or ; mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche » (Actes 3.6).

Quant à Paul, il s’est décrit comme « les balayures du monde… pauvre… n’ayant rien » (1 Cor. 4.12,13; 2 Cor. 6.10). Paul et ses coéquipiers dans l’œuvre du Seigneur avaient aussi leurs problèmes de santé (Gal. 4.15; Phil. 2.27; 1 Tim. 5.23; 2 Tim. 4.20; 2 Cor. 12.7). Certains aujourd’hui leur diraient : « Vos problèmes signalent un manque de foi. Permettez-nous de vous montrer comment exploiter la puissance de Dieu – comment suivre la formule de Dieu pour le succès financier et social. » Peut-être que Paul parlait de telles personnes quand il se référait à ceux qui sont « privés de la vérité, et croyant que la piété est un moyen de s’enrichir » (1 Tim. 6.5).

Qu’en est-il donc ? La prière est-elle une affaire d’appuyer les boutons qu’il faut pour que Dieu nous livre le fric, ou la santé, ou le succès social ? Ou bien, la prière est-elle un acte de soumission, dans lequel vous vous abandonnez à Dieu et lui dites : « Non pas ce que je veux, mais ce que tu veux » ?

Jésus était soumis

La grande puissance et un rang élevé mènent souvent à l’orgueil et au sentiment que les lois sont pour les autres. Jésus jouissait d’une position très élevée et d’une puissance inimaginable. Pourtant, il avait en toute chose une attitude obéissante envers Dieu.

« Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, et d’accomplir son œuvre. » (Jean 4.34)

« Car je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. » (Jean 6.38)

« Je ne fais rien de moi-même, mais je parle selon ce que le Père m’a enseigné. » (Jean 8.28)

Pensez aux premiers mots du Notre Père. Dieu est le Père ; nous sommes les enfants. Il est au ciel ; nous sommes sur la terre. Son nom doit être « sanctifié » – traité avec le plus grand respect comme étant « saint ». Puisque Dieu est absolument suprême, la priorité dans la prière est son royaume. Il est vrai que Jésus règne depuis son ascension et l’établissement de son Église, ou royaume spirituel, mais nous pouvons demander qu’il règne sur nous personnellement. Nous voulons que sa volonté soit faite dans notre vie aussi pleinement que dans le ciel. Dans ces premiers mots de la prière, Jésus souligne que la véritable prière concerne la volonté du Père plutôt que la nôtre.

« Sauve-moi » ou « Glorifie-toi » ?

En tant que fils obéissant, Jésus a montré l’exemple. Avant sa mort, Jésus luttait avec des pensées concernant ce qu’il allait souffrir sur la croix. Il dit :

« Maintenant mon âme est troublée. Et que dirai-je ?… Père, délivre-moi de cette heure ?… Mais c’est pour cela que je suis venu jusqu’à cette heure. Père, glorifie ton nom ! Et une voix vint du ciel : Je l’ai glorifié, et je le glorifierai encore. » (Jean 12.27,28)

Nous aussi, nous demandons : « Devrais-je rechercher égoïstement ce qui serait avantageux pour moi ? » Si nous suivons dans les traces de Jésus, la réponse sera : « Non ! Je désirerai ce qui permettra à Dieu de se glorifier lui-même à travers ma vie (ou ma mort) ! » En effet, nous devons savoir que des prières mal motivées ne seront pas agréées. « Vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, dans le but de satisfaire vos passions » (Jacques 4.3).

Dans le jardin de Gethsémané, Jésus pria : « Abba, Père, toutes choses te sont possibles, éloigne de moi cette coupe ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux » (Marc 14.36). Dans sa deuxième prière, il dit : « S’il n’est pas possible que cette coupe s’éloigne sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! » (Matthieu 26.42). Dans chacune de ces prières, nous voyons une attitude de soumission totale à la volonté de Dieu.

Jésus était en harmonie avec la volonté de Dieu. Ayant lui-même suivi ce principe dans ses prières, Jésus nous appelle à l’adopter aussi. Voici comment nos prières seront efficaces : « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé » (Jean 15.7).

Le Seigneur promet d’exaucer les prières de ceux qui honorent la volonté de Dieu. Ils demandent d’une manière responsable parce qu’ils cherchent à lui plaire. La promesse n’est pas offerte à ceux qui sont constamment égoïstes, irresponsables et désobéissants. Jean nous a montré l’attitude de prière qu’il avait apprise de Jésus :

« Nous avons auprès de lui cette assurance, que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute. Et si nous savons qu’il nous écoute, quelque chose que nous demandions, nous savons que nous possédons la chose que nous lui avons demandée. » (1 Jean 5.14,15)

John REESE, traduit et adapté par B. B.
(Dans Vol. 17, No. 6)

Qui est mon frère ?

Il y a de nombreuses années, je suis allé pour ma première fois dans l’extrême ouest de la Côte d’Ivoire pour évangéliser. Un ami m’avait demandé de l’accompagner dans son village natal pour y annoncer la Parole. Nous sommes arrivés dans le village, et après un accueil chaleureux, on m’a montré ma case pour que je me repose un peu. J’étais donc couché quand mon ami a frappé à la porte en me disant que mes frères étaient venus me voir ! Quels frères ? Je ne connaissais personne dans toute la région, et il n’y avait pas d’Église dans le village. J’étais perplexe. Je suis donc sorti pour découvrir mes « frères ». C’étaient des hommes libériens qui vivaient là et qui, ayant entendu qu’un Américain était arrivé, voulaient causer avec moi. Après, j’ai demandé à mon ami pourquoi il avait dit que ces hommes étaient mes frères. Il a répondu : « Ce sont des Libériens, donc ils parlent anglais. Vous êtes Américain, et vous parlez anglais. Ça fait que vous êtes frères, non ? »

Il est sûr que le mot frère peut être employé de plusieurs manières. Paul dit en Actes 17.26 que tous les hommes sont sortis d’un seul sang – nous sommes tous descendus d’Adam et Ève et sommes donc tous, dans un sens très large, frères et sœurs. Dans ce sens tout être humain est mon frère. Ananias a appelé Saul de Tarse « mon frère » parce qu’ils étaient tous deux de la nation juive (Actes 9.17) ; dans ce sens, tous mes compatriotes sont mes frères. Parfois on emploie le mot frère pour parler de ceux qui nous sont parentés de manière biologique, surtout si nous sommes enfants d’un même père ou d’une même mère. Et puis l’on constate que le mot frère est employé plus que tout autre pour parler des chrétiens, de ceux qui font partie de la même famille spirituelle en Christ. C’est dans ce sens que Pierre emploie le mot quand il écrit en 1 Pierre 2.17 pour encourager un attachement particulier entre chrétiens : « Honorez tout le monde ; aimez les frères. »

Pour mieux comprendre à qui il devait de l’amour, un homme demanda à Jésus : « Qui est mon prochain ? » De même, il nous serait utile de poser la question : « Qui est mon frère en Christ ? » Ce n’est pas que nous avons l’intention de maltraiter ou de mépriser ceux qui ne sont pas nos frères spirituels ; Pierre a bien dit d’honorer tout le monde. Mais nous sommes appelés à une communion profonde avec nos frères et sœurs, et cette communion est fondée sur la relation que nous avons avec Dieu. Les apôtres prêchaient l’Évangile pour que les autres soient en communion avec Dieu et donc avec eux.

« Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, à vous aussi, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Or, notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ. » (1 Jean 1.3)

Par contre, quelqu’un qui n’est pas encore chrétien n’est pas encore en communion avec Dieu et donc pas encore en communion avec le peuple de Dieu. En Éphésiens 2.12 Paul décrit des non-chrétiens comme étant « sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde ». Cela peut paraître dur, mais ceux qui ne sont pas nés dans la famille (ou n’ont pas été adoptés par le père) ne sont pas de la famille. Ils sont parfois « amis » de la famille, mais ils n’hériteront pas avec les enfants légitimes. Il est donc important de pouvoir faire la part des choses et savoir qui sont nos frères. Autrement, nous risquons de laisser dans l’ignorance des personnes qui ont besoin de comprendre leur vraie condition devant Dieu et de savoir ce qu’ils ont besoin de faire pour être réellement en communion avec lui.

Choses qui ne suffisent pas

Commençons par considérer des choses qui ne suffisent pas pour faire de quelqu’un un frère en Christ.

Mener une bonne vie morale

Corneille était un homme admirable qui menait une vie exemplaire. La Bible le décrit en ces termes :

« Il y avait à Césarée un homme nommé Corneille, centenier dans la cohorte dite italienne. Cet homme était pieux et craignait Dieu, avec toute sa maison ; il faisait beaucoup d’aumônes au peuple, et priait Dieu continuellement. » (Actes 10.1,2)

N’importe quel chrétien aurait eu du respect pour un tel homme. Même Dieu n’était pas indifférent à l’égard de ses œuvres, car il envoya un ange qui lui dit : « Tes prières et tes aumônes sont montées devant Dieu, et il s’en est souvenu » (Actes 10.4). Mais Corneille n’était pas encore enfant de Dieu ; il n’était pas encore sauvé. Il avait besoin d’entendre et d’obéir à l’Évangile, car l’ange lui dit en plus : « Envoie à Joppé, et fais venir Simon, surnommé Pierre, qui te dira des choses par lesquelles tu seras sauvé, toi et toute ta maison » (Actes 11.13,14). Reconnaître que quelqu’un n’est pas sauvé ne veut pas dire qu’on se croit meilleur que cette personne. Mais même une personne aussi pieuse et généreuse que Corneille a besoin d’être en Christ pour avoir le pardon de ses péchés.

Avoir du zèle pour Dieu

Ce n’est pas parce qu’un homme est animé d’un zèle sincère pour Dieu qu’il serait mon frère en Christ. Il y a des gens qui font preuve d’un très grand courage en prêchant des vérités concernant Dieu à des auditeurs hostiles. Il y a des gens qui font de très grands sacrifices pour servir, par amour pour Dieu, les pauvres, les malades et les malheureux. Il y a des gens qui acceptent le martyre au lieu de renier leur foi. J’ai beaucoup d’estime pour toutes ces personnes, mais il faut reconnaître qu’elles ne sont pas forcément des enfants de Dieu.

L’apôtre Paul écrivit concernant les Juifs qui n’acceptaient pas la bonne nouvelle :

« Frères, ce que je désire de tout mon cœur et que je demande à Dieu pour les Juifs, c’est qu’ils soient sauvés. Certes, je peux témoigner en leur faveur qu’ils sont pleins de zèle pour Dieu, mais leur zèle n’est pas éclairé par la connaissance. En effet, ils n’ont pas compris comment Dieu rend les hommes justes devant lui et ils ont cherché à établir leur propre façon de l’être. Ainsi, ils ne se sont pas soumis à l’œuvre salutaire de Dieu. » (Romains 10.1-3, FC)

Certes, le manque de zèle ne plaît pas à Dieu (Apoc. 3.14-19), mais il ne suffit pas d’être plein de zèle pour être sauvé.

Employer le nom de Christ

Il est même possible qu’une personne invoque le nom de Christ et reconnaisse Jésus comme Sauveur, sans être un enfant de Dieu (et donc un frère en Christ). C’est Jésus lui-même qui nous a signifié cette possibilité : « Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux » (Matthieu 7.21). Cela donne à réfléchir, n’est-ce pas ? On peut considérer Jésus comme son Sauveur sans pour autant accomplir la volonté de Dieu et avoir accès au royaume des cieux.

Jésus poursuit cette pensée en ajoutant que certaines personnes auront même fait des miracles au nom de Jésus sans avoir jamais été les siens :

« Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom ? n’avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité. » (Matt. 7.22,23)

Ce texte ne donne pas l’impression que ces personnes étaient des hypocrites qui faisaient semblant de vouloir servir Dieu. Ils avaient l’air surpris de ne pas pouvoir entrer au paradis. Ils étaient des gens religieux, des gens qui se considéraient certainement chrétiens, mais ils avaient manqué quelque part de faire la volonté de Dieu qui nous est exposée dans sa Parole. Ils n’étaient pas sauvés.

Ce qu’il faut pour être frère

Que faut-il faire alors pour être enfant de Dieu et donc frère en Christ ? C’est la Parole de Dieu seule qui donne la réponse à cette question, et la réponse n’est pas compliquée.

1. Croire en Jésus

Le Christ a donné sa vie « afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3.16). À ceux qui croient, la Bible dit : « Vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ » (Galates 3.26). Mais à l’égard des autres qui ont quand même entendu la Bonne Nouvelle, « la parole qui leur fut annoncée ne leur servit de rien, parce qu’elle ne trouva pas de la foi chez ceux qui l’entendirent » (Hébreux 4.2). La Bible ne dit nulle part que l’homme est sauvé par « la foi seule », mais la foi en Jésus-Christ comme Fils de Dieu est absolument nécessaire.

2. Se repentir du péché

Si nous désirons le pardon de nos péchés, si nous regrettons d’avoir désobéi à Dieu, nous serons prêts à nous détourner du mal. La décision de se repentir du péché portera du fruit – un changement de comportement. Renoncer à tout péché dans sa vie n’est pas facile ; on doit s’asseoir pour « calculer la dépense » (Luc 14.27-30) avant de s’engager. Mais difficile ou pas, il faut passer par la repentance pour arriver au pardon. « Dieu annonce maintenant à tous les hommes en tous lieux qu’ils aient à se repentir » (Actes 17.30). La repentance est nécessaire. Mais ce n’est pas au moment du repentir que le pécheur est pardonné.

3. Confesser sa foi en Jésus

Une foi qui reste cachée dans le cœur n’est pas ce que le Seigneur demande. Il veut que cette conviction soit annoncée aux autres.

« Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé. Car c’est en croyant du cœur qu’on parvient à la justice, et c’est en confessant de la bouche qu’on parvient au salut. » (Romains 10.9,10)

Confesser sa foi (dire aux autres que l’on croit en Jésus) est nécessaire pour devenir chrétien (Actes 8.36-38). Jésus lui-même a dit : « Quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père qui est dans les cieux ; mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est dans les cieux » (Matthieu 10.32,33). Par contre, il ne faut pas se contenter d’honorer Jésus de sa bouche, car il a dit aussi : « Pourquoi m’appelez-vous Seigneur, Seigneur ! et ne faites-vous pas ce que je dis ? » (Luc 6.46). La confession de foi est nécessaire, mais elle ne suffit pas.

4. Se faire baptiser

Jésus a commandé aux hommes d’être baptisés aussi pour recevoir le salut : « Allez par tout le monde et prêchez la Bonne Nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé » (Marc 16.15,16). Les apôtres n’ont donc pas manqué de préciser dans leur prédication que le baptême est nécessaire pour le pardon des péchés : « Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés » (Actes 2.38).

Le baptême, c’est l’immersion (l’ensevelissement) du croyant dans l’eau (Actes 8.36-39) à l’image de la mort, l’enterrement et la résurrection de Jésus-Christ (Romains 6.2-4). Ce n’est pas par le baptême seul qu’on est sauvé. Pourtant, la personne qui a cru en Jésus-Christ, qui s’est repentie de ses péchés et qui a confessé sa foi reçoit dans le baptême le pardon – « Et maintenant, que tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur » (Actes 22.16).

La Bible nous dit que « toute bénédiction spirituelle » est « en Christ » (Éphésiens 1.3). C’est par le baptême que le croyant pénitent entre en Christ. « Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? » (Romains 6.3). « Ayant été ensevelis avec lui par le baptême, vous êtes aussi ressuscités en lui » (Colossiens 2.12). « Vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ » (Galates 3.27). Celui qui n’est pas encore baptisé en Christ ne peut pas, quelles que soient ses qualités, être mon frère en Christ.

La foi est, bien sûr, la condition de base pour recevoir le salut, mais le baptême est le moment critique où Dieu « nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour » (Colossiens 1.13). C’est le point où nous sommes ajoutés à l’Église, qui est la famille de Dieu, le corps de Christ : « Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps » (1 Corinthiens 12.13).

Rappelons-nous que nous n’avons pas droit de prendre des termes bibliques et leur donner un autre sens que celui voulu par l’auteur inspiré. Quand Jésus, Pierre, Paul ou d’autres parlaient dans les Écritures de l’acte du baptême, il ne s’agissait pas de toutes les cérémonies que les hommes ont l’habitude d’appeler « baptême ». Cela n’avait rien à voir avec le fait de mettre quelques gouttes d’eau sur la tête d’une personne, qu’elle soit nouveau-née ou adulte. Le mot grec traduit par « baptême » signifie toujours immersion et jamais aspersion. Voilà pourquoi Jésus, en Matthieu 3.13-17, et l’eunuque éthiopien en Actes 8.35-39, descendirent dans l’eau pour être baptisés et sortirent de l’eau après leur baptême.

Le baptême biblique n’est pas le symbole extérieur d’une grâce intérieure qu’un individu a déjà reçue. Ce n’est pas simplement un commandement de Jésus auquel il faut obéir après avoir été sauvé. Si l’on se croit sauvé avant de se faire baptiser, on ne comprend pas le sens biblique du baptême, car la Bible dit de se faire baptiser « pour le pardon des péchés » (Actes 2.38).

En Actes 19.1-5, l’apôtre Paul rencontra des disciples qui avaient été immergés, mais le sens de leur baptême ne correspondait pas au sens du baptême que Jésus avait ordonné. Ils avaient reçu le baptême de Jean-Baptiste. Paul ne leur dit pas : « Ne vous inquiétez pas. Vous avez la foi, et le baptême que vous avez eu est suffisant, même s’il n’était pas exactement conforme à l’Évangile. » Non. Comme Aquilas et Priscille avaient fait pour Apollos en Actes 18.24-27, Paul leur exposa « plus exactement la voie de Dieu » et les baptisa.

Une guerre entre le cœur et la tête

Certains chrétiens comprennent depuis longtemps l’enseignement biblique sur le rôle du baptême dans le plan du salut, mais aujourd’hui ils ne veulent pas qu’on dise clairement que ceux qui ne sont pas baptisés bibliquement en Christ ne sont pas nos frères en Christ. Parfois ils disent que les autres ne comprennent pas de la même manière que nous, mais que ce n’est pas pour cela qu’on ne doit pas les accepter comme frères. Ils admirent leurs bonnes qualités et ont envie d’être en communion avec toutes ces personnes sincères et pleines de foi qui n’ont jamais été baptisées bibliquement. Ou peut-être qu’ils vivent là où il y a très peu de gens qui partagent vraiment la même foi, et donc ils cherchent la fraternité auprès de ceux qui reconnaissent au moins que Jésus est le Fils de Dieu.

On peut comprendre le désir d’accepter et d’être accepté. On veut être des artisans de paix et ne pas construire de barrières. On veut garder l’humilité. Mais il faut reconnaître que le conflit est, en fin de compte, entre nos émotions et la vérité de la Parole de Dieu, et dans ce conflit, c’est la vérité qui doit prendre le dessus. La Bible est très claire sur les conditions à remplir pour être sauvé. Si nous refusons de reconnaître ce qu’elle dit sur ce sujet si fondamental, nous minons la confiance en la Parole de Dieu comme guide. Nous faisons croire que la Bible ne peut pas être comprise de toute façon, alors qu’en fait le vrai problème vient des hommes, qui s’accrochent à leurs traditions, leurs émotions ou leurs raisonnements humains.

Si au niveau de notre assemblée locale, on s’abstient de poser des questions sur le baptême d’une personne qui vient d’une autre communauté et qui veut devenir membre de notre assemblée, si nous avons peur de l’offenser ou le frustrer et préférons l’accepter quelle que soit la sorte de baptême qu’elle a reçue, nous faisons du tort à cette nouvelle personne et à l’Église. Nous avons le devoir de « proclamer la vérité avec amour » (Éphésiens 4.15).

Quand j’étais adolescent, j’ai connu une jeune femme qui avait été « baptisée » comme bébé, mais qui a commencé à fréquenter l’Église du Christ. Elle a beaucoup aimé l’enseignement et l’ambiance. Elle a été bien reçue par les autres jeunes, et elle se sentait vraiment en famille. Mais après plusieurs mois, un membre de l’Église l’a prise à part pour lui dire : « Anne, tu sais que nous t’aimons tous énormément. Mais il faut que tu comprennes que tu n’es pas membre de la famille. Nous voulons que tu sois notre sœur, mais tu n’as pas encore obéi à l’Évangile. » Anne m’a dit qu’elle est rentrée chez elle cette nuit-là, et elle a pleuré à chaudes larmes. Mais quand elle s’est calmée, elle s’est rendu compte que ce membre lui avait simplement dit la vérité. Elle avait déjà entendu le plan de salut et savait que son baptême n’était pas conforme à l’enseignement de la Bible. Alors, elle n’a plus attendu pour se faire immerger pour le pardon de ses péchés, et une joie durable a pris la place de ses larmes.

Conclusion

Une campagne de sensibilisation il y a quelques années disait : « Les amis ne laissent pas leurs amis conduire en état d’ivresse. » Nous pourrions dire aussi que les vrais amis ne laissent pas leurs amis continuer à croire qu’ils sont frères quand ils ne le sont pas, mais pourraient le devenir.

Jésus parlait un jour avec un pharisien qui n’était pas comme les autres. Il lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu » (Marc 12.34). Il y a toujours des gens comme cela, des gens qui aiment Dieu et qui comprennent des vérités très fondamentales que certains chrétiens n’ont pas encore saisies. Mais être « non loin du royaume » ne suffit pas. Ayons le courage et l’amour nécessaires pour montrer à de telles personnes ce qui leur manque encore.

B. B.
(Dans Vol. 17, No. 5)

Adorer en esprit et en vérité

Il y a des gens qui savent que Dieu existe, mais qui ne cherchent pas à l’adorer. Soit ils ne ressentent pas leur besoin d’être en communion avec lui ou de recevoir son aide pour les problèmes de la vie, soit ils manquent de gratitude pour les bienfaits qu’ils reçoivent de lui chaque jour, soit ils ne se disent pas, en réfléchissant à la grandeur de Dieu : « Il est beau de célébrer notre Dieu, il est doux, il est bienséant de le louer » (Psaume 147.1). Cet article ne s’adresse pas à de telles personnes. Il s’adresse plutôt à ceux qui remplissent déjà les nombreux lieux d’adoration à travers le monde parce qu’ils le trouvent tout à fait normal d’offrir un culte à leur Créateur. Non seulement ils désirent donner à Dieu la louange dont il est digne, mais ils veulent s’associer à d’autres croyants pour le faire.

Ils ont raison d’éprouver ce désir, car Dieu veut que les hommes l’adorent. Par contre, il ne veut pas qu’on l’adore n’importe comment. Caïn et Abel, les premiers adorateurs mentionnés dans la Bible, ont tous les deux offert des sacrifices à Dieu, mais l’adoration de Caïn ne lui a pas été acceptable. « L’Éternel porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande ; mais il ne porta pas un regard favorable sur Caïn et sur son offrande » (Gen. 4.4,5). Par le prophète Malachie Dieu dit aux descendants des Juifs revenus de l’exil en Babylonie : « Lequel de vous fermera les portes [du temple], pour que vous n’allumiez pas en vain le feu sur mon autel ? Je ne prends aucun plaisir en vous, dit l’Éternel des armées, et les offrandes de votre main ne me sont point agréables » (Mal. 1.10). Jésus dit au sujet de certains Juifs en Matthieu 15.9 : « C’est en vain qu’ils m’honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d’hommes. » Il y a certainement différentes raisons pour lesquelles Dieu a rejeté l’adoration de toutes ces personnes, mais ces exemples suffisent pour démontrer qu’il n’est pas vrai que tous les cultes sont bons puisqu’on adore tous le même Dieu.

Le fait que Dieu n’accepte pas n’importe quelle adoration est souligné par les paroles célèbres de Jésus en Jean 4.23,24 : « Les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce sont là les adorateurs que le Père demande. Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité. » Ces versets sont bien connus, mais pas forcément bien compris.

Adorer

Qu’est-ce que nous voulons dire par le mot « adorer » ? Celui qui adore s’humilie devant l’objet de son adoration. L’adoration n’est pas un dialogue entre des égaux. Dieu est Dieu, et nous sommes des humains. Dieu est esprit pur, mais nous sommes revêtus de chair et os. Dieu est le Créateur, nous sommes ses créatures. Dieu sait tout, mais nous sommes ignorants de tout sauf de ce que Dieu a révélé dans la nature et dans sa Parole. Dieu est juste, alors que nous sommes pécheurs. Dieu est sans commencement ni fin ; en comparaison avec lui, le plus âgé d’entre nous n’existe que depuis un instant. Nous devons être conscients de la grandeur et la supériorité du Dieu Très-Haut par rapport à nous-mêmes.

On peut, dans un sens, glorifier ou adorer Dieu par toute sa façon de vivre. C’est ainsi que Romains 12.1 exhorte à « offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable ». Mais la Bible parle aussi de l’adoration comme étant une chose que l’on peut faire dans un lieu précis et à un moment précis. Abraham dit à ses serviteurs en Genèse 22.5 : « Restez ici avec l’âne ; moi et le jeune homme, nous irons jusque-là pour adorer, et nous reviendrons auprès de vous. » Abraham ne parlait pas de sa vie en général, mais d’une activité qu’il a appelée « adorer », une activité dans laquelle il n’était pas engagé au moment où il parlait. En Actes 8.27,28, l’auteur nous dit que l’eunuque éthiopien était « venu à Jérusalem pour adorer, et s’en retournait ». Voilà le sens habituel du mot. C’est principalement dans ce sens, le sens habituel, que nous employons le mot « adorer » dans cette étude. Retenons, cependant, que même si « adorer » se réfère à des actes précis et extérieurs que nous accomplissons, pour constituer une adoration valable, ces actes doivent être accomplis avec l’attitude qui convient.

Quand on parle d’adoration, il s’agit à la fois donc d’une attitude et d’un ensemble d’actions par lesquelles nous rendons honneur à Dieu, nous lui offrons des louanges et nous exprimons notre émerveillement devant sa grandeur. Nous voulons que notre attitude et nos actes d’adoration plaisent à celui que nous adorons. Hébreux 12.28 nous rappelle : « C’est pourquoi, recevant un royaume inébranlable, montrons notre reconnaissance en rendant à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec piété et avec crainte. » Cela semble évident, mais en réalité, on est très souvent tenté de donner la priorité aux préférences humaines. On se demande par quels moyens on peut attirer du monde, impressionner les visiteurs, éviter que les moins spirituels soient ennuyés, etc. On crée parfois des spectacles qui rivalisent ceux des artistes professionnels ou des cours royales. Ou bien on cultive une ambiance de fête. Mais dans tout cela, on oublie facilement que l’auditoire est composé de Dieu seul. Les hommes ne sont pas les vrais spectateurs d’un culte – ils devraient être les adorateurs.

Certes, un culte offert à Dieu peut, et devrait, apporter quelque chose de positif aux adorateurs. Cela fait partie même des instructions que l’apôtre Paul donna à l’Église : « Que faire donc, frères ? Lorsque vous vous assemblez, les uns ou les autres parmi vous ont-ils un cantique, une instruction, une révélation, une langue, une interprétation, que tout se fasse pour l’édification » (1 Cor. 14.26). Mais l’objet premier est de glorifier Dieu, et c’est Dieu seul qui décide ce qui le glorifie, ce qui lui plaît.

En esprit

Tout au long de la Bible, l’accent est mis sur l’homme intérieur aussi bien que sur ses actes extérieurs. Sous l’Ancien Testament, Dieu était rigoureux en ce qui concerne l’obéissance à ses ordonnances concernant l’adoration, jusque dans les moindres détails, mais il recherchait aussi une adoration qui venait du cœur. Jésus dit que le plus grand commandement de toute la loi était : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée » (Matt. 22.37).

Ailleurs dans le Nouveau Testament nous retrouvons l’idée de « en esprit et en vérité » exprimée en d’autres termes. Par exemple, en 1 Timothée 1.18,19 Paul exhorte l’évangéliste à combattre « le bon combat, en gardant la foi et une bonne conscience ». « La foi » ici se réfère aux croyances chrétiennes, la vérité ou la foi révélée dans les Écritures. « La bonne conscience » a trait à la sincérité et la bonne moralité. En Romains 1.9 Paul dit : « Je sers [Dieu] en mon esprit dans l’Évangile de son Fils. » Le dévouement à Dieu doit venir de l’homme intérieur, c’est-à-dire dans la sincérité, du fond du cœur, et il doit s’exprimer selon les ordonnances de l’Évangile, c’est-à-dire de la vérité révélée par Dieu.

Ajoutons que l’adoration de Dieu demande un effort mental. Il est très facile de se laisser distraire, de chanter ou prononcer de bonnes paroles tout en pensant à autre chose. Notre esprit peut être ailleurs, même si notre corps se trouve au milieu de l’assemblée en train de faire des gestes de piété. Adorer comme il faut exige que l’on se discipline et que l’on se concentre.

En vérité

Il faut adorer en esprit, mais il faut aussi adorer en vérité, ce qui veut dire qu’on adore Dieu selon des critères objectifs, en conformité à la révélation de sa volonté, en suivant sa Parole qui, d’après Jean 17.17, est la vérité. Les hommes de nos jours insistent beaucoup sur l’importance de la sincérité, mais beaucoup ne croient pas que Dieu tienne vraiment compte des actes qui composent un culte ; ils pensent que c’est seulement l’intention que Dieu considère. Réfléchissons donc à l’importance de ce que l’Église fait ou omet de faire quand elle se réunit pour adorer Dieu.

Ce n’est pas en suivant des commandements d’hommes qu’on peut plaire à Dieu. Comme nous l’avons déjà dit, le but d’un culte est de plaire à celui qu’on adore. Mais on ne peut savoir ce qui plaît à notre Dieu s’il ne nous dit pas lui-même ce qui lui plaît. Comme le dit Ésaïe 55.8 : « Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies. » (Ainsi, il importe peu si je le trouve normal, par exemple, que les femmes n’aient pas le droit de prêcher dans l’Église ou conduire les hommes dans un culte.1Voir aussi « Il n’y a plus ni homme ni femme » En effet, après avoir dit : « Que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d’y parler », l’apôtre Paul ajoute : « Si quelqu’un croit être prophète ou spirituel, qu’il reconnaisse que ce que je vous écris est un commandement du Seigneur » – 1 Cor. 14.34,37.) Il ne faut pas se référer à ses opinions ou ses préférences personnelles pour décider de la manière dont on adorera Dieu. Il faut se référer aux instructions de Dieu, à sa Parole, à la vérité. Dieu, en effet, a toujours fait savoir aux hommes ce qui est capable de lui plaire.

Quand Dieu révélait sa Loi au peuple d’Israël, il leur a fait savoir clairement que c’est lui qui déterminait la sorte de culte qu’on devait lui offrir. Il dit par Moïse en Deutéronome 12.8 : « Vous n’agirez donc pas comme nous le faisons maintenant ici, où chacun fait ce qui lui semble bon. » Il ajoute que son peuple ne devait pas se référer aux pratiques des autres pour savoir comment adorer Dieu :

« Le Seigneur votre Dieu éliminera, à votre approche, les nations établies dans le territoire où vous pénétrerez ; vous pourrez ainsi les déposséder et vous installer dans leur pays. Lorsqu’elles auront été exterminées devant vous, ayez grand soin de ne pas vous laisser prendre au piège de leur exemple. Ne vous intéressez pas à leurs dieux, ne vous préoccupez pas de la façon dont elles les adoraient, avec l’intention d’adopter leurs pratiques. Ne les imitez pas pour adorer le Seigneur votre Dieu ; en effet, dans leurs cultes, ces nations commettent toutes sortes d’actes que le Seigneur déteste et condamne. » (Deutéronome 12.29-31, FC)

Au lieu de se référer à leur propre goût en faisant ce qui leur semblait bon, au lieu de s’inspirer de ce que leurs voisins religieux faisaient dans leurs cultes, les Israélites devaient se contenter de suivre scrupuleusement les instructions que Dieu leur donnait dans sa Parole. « Vous observerez et vous mettrez en pratique toutes les choses que je vous ordonne ; vous n’y ajouterez rien et vous n’en retrancherez rien » (Deutéronome 12.32).

Bien que nous nous instruisions ici de principes que Dieu communiqua aux Israélites, il est très important de reconnaître que les chrétiens ne vivent pas sous la Loi de Moïse, mais sous la nouvelle alliance.2Voir aussi « Pourquoi une nouvelle loi et à quoi sert l’ancienne aujourd’hui » L’auteur de l’Épître aux Hébreux dit : « La première alliance avait aussi des ordonnances relatives au culte, et le sanctuaire terrestre » (Héb. 9.1). Quelques versets plus loin il poursuit en disant que c’étaient « des ordonnances charnelles imposées seulement jusqu’à une époque de réformation » (Héb. 9.10). L’ancienne Loi fut clouée à la croix (Col. 2.14-17 ; Éph. 2.14-16). Ainsi, Paul dit aux Galates qu’ils n’avaient pas droit de choisir des éléments de l’ancienne Loi comme pratiques religieuses à suivre dans l’Église.

« Et je proteste encore une fois à tout homme qui se fait circoncire, qu’il est tenu de pratiquer la loi tout entière. Vous êtes séparés de Christ, vous tous qui cherchez la justification dans la loi ; vous êtes déchus de la grâce. » (Gal. 5.3,4)

Aujourd’hui, nous qui sommes chrétiens, nous servons Dieu sous une nouvelle alliance. La Loi de Moïse n’est plus en vigueur ; nous vivons sous la loi de Christ (1 Corinthiens 9.21). Mais il ne faut pas supposer que Christ nous a laissés sans direction en ce qui concerne son culte. Nous ne revenons pas en arrière, à une époque où « chacun fait ce qui lui semble bon ». Au contraire, Dieu nous a montré dans le Nouveau Testament un modèle à suivre, et comme il a dit à Moïse, il nous dit, à nous aussi : « Aie soin de faire tout d’après le modèle qui a été montré » (Héb. 8.5). Les premiers chrétiens étaient enseignés par des hommes inspirés de Dieu, les apôtres de Jésus-Christ, qui leur montraient de quelle manière ils devaient servir le Seigneur. Nous voyons à travers l’étude du Nouveau Testament ce que les premiers chrétiens faisaient quand ils se réunissaient en tant qu’Église. Nous voyons de quelle manière on leur disait d’adorer. L’Église du premier siècle nous sert donc de modèle à suivre. Ce sont les paroles de Christ et de ses apôtres que nous devons garder si nous voulons plaire à celui que nous adorons. Que ce soit en matière d’adoration, de vie quotidienne, de doctrine ou de l’organisation de l’Église, nous avons le devoir d’apprendre ce que le Christ et ses apôtres enseignaient, et puis de suivre cet enseignement sans rien ajouter ni retrancher. « Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu ; celui qui demeure dans cette doctrine a le Père et le Fils » (2 Jean 9).

Les éléments du culte

Au total cinq éléments du culte sont présentés dans le Nouveau Testament.3Voir aussi « Dieu acceptera-t-il mon adoration ? » à EditionsCEB.com

Commençons par la prière. Elle s’adresse à Dieu seul, et se fait au nom de Jésus-Christ, seul médiateur entre Dieu et les hommes (Col. 3.17; Éph. 5.20; 1 Tim. 2.5). Elle n’est pas constituée d’une « vaine répétition » de mots et de phrases que l’on ne comprend pas ou auxquels on ne pense pas ; elle doit venir du cœur (Matt. 6.7,8). Notre Dieu est grand et majestueux, et nous devons donc le prier avec un ton de respect profond. La Bible dit aussi que « Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix », et son culte doit se faire « avec bienséance et avec ordre » (1 Corinthiens 14.33,40). Quand nous prions en groupe, tous ne doivent pas parler à haute voix en même temps. Un frère prend la parole pour parler à Dieu au nom de toute l’assemblée. Les autres suivent la prière dans leur cœur et expriment leur assentiment en disant « Amen » (1 Cor. 14.16,17).

Un deuxième élément du culte selon le Nouveau Testament est la Sainte Cène, ou la Communion.4Voir aussi « Le repas du Seigneur » Il s’agit d’un repas sacré et symbolique qui se fait en mémoire de Christ. Chaque dimanche, et seulement les dimanches (Ac. 2.42; 20.7; 1 Cor. 16.1,2), tous les baptisés fidèles prennent ensemble du pain, qui représente le corps du Seigneur Jésus, et du vin, ou jus de raisin, qui représente son sang qui a été versé sur la croix pour nos péchés (1 Cor. 11.23-25). Le pain que l’on prend ne contient pas de levure ; le levain, étant symbole de l’impureté, était défendu aux Juifs pendant la fête de Pâque qui se déroulait au moment où Jésus a institué la Sainte Cène (Luc 22.14-20 ; Deut. 16.1-8). Notons que Jésus et les apôtres n’ont jamais ordonné de s’abstenir de ce repas à cause de l’absence d’un pasteur ou d’un prêtre. N’importe quel groupe de chrétiens, que tel ou tel membre soit présent ou pas, devrait l’observer fidèlement chaque dimanche, comme Jésus l’a demandé quand il a dit : « Faites ceci en mémoire de moi » (1 Corinthiens 11.24).

Les premiers chrétiens consacraient aussi une partie du temps de leur culte à l’écoute de la Parole de Dieu. Que ce soit de simples lectures bibliques ou des sermons, l’Église se nourrissait de l’enseignement de Jésus et de ses apôtres, ainsi que des Écritures de l’Ancien Testament (Ac. 2.42 ; 20.7 ; 1 Tim. 4.13). Il n’y a pas un seul style approuvé pour la prédication et l’enseignement, mais il faut que ceux qui prêchent présentent fidèlement ce que la Bible dit. Les auditeurs doivent suivre l’exemple des Béréens, dont la Bible dit :

« Ils recevaient la parole avec beaucoup d’empressement, et ils examinaient chaque jour les Écritures pour voir si ce qu’on leur disait était exact. » (Actes 17.11)

Une quatrième manière par laquelle Dieu nous demande de lui rendre honneur est par les cantiques que nous chantons. « Instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs sous l’inspiration de la grâce » (Colossiens 3.16). Nous ne sommes pas des spectateurs mais des participants. Peu importe si je n’ai pas la plus belle voix, Dieu met l’accent sur les paroles que je chante et l’amour qui est dans mon cœur. Il n’a pas demandé des instruments de musique dans son culte. La musique de l’Église est purement vocale.5Voir aussi « La musique dans le culte »

Le cinquième élément du culte est la collecte, la mise en commun des dons volontaires apportés par les adorateurs.6Voir aussi « Le financement de l’œuvre de l’Église »

« Pour ce qui concerne la collecte en faveur des saints, agissez, vous aussi, comme je l’ai ordonné aux Églises de la Galatie. Que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette à part chez lui ce qu’il pourra, selon sa prospérité, afin qu’on n’attende pas mon arrivée pour recueillir les dons. » (1 Corinthiens 16.1,2)

Ces dons se font de façon discrète, et ils se font librement, car Dieu aime celui qui donne avec joie (2 Cor. 9.7).

La Bible n’impose pas un ordre précis pour l’accomplissement de ces actes d’adoration, mais ce sont les seuls actes que la Bible a autorisés pour le culte chrétien.

Conclusion

Les premiers chrétiens pratiquaient donc un culte empreint de simplicité, la sorte de culte que l’on peut rendre à Dieu n’importe où, que l’on soit riche ou pauvre, que l’on soit à deux ou à trois ou dans une assemblée de plusieurs milliers de personnes. Que ceux qui fréquentent les lieux de prière aujourd’hui et qui offrent leur adoration à Dieu considèrent ce qu’ils font. Qu’ils s’assurent que leur culte vient du cœur et qu’il est bien conforme à ce qui est enseigné et autorisé par Dieu dans le Nouveau Testament.

B. B.
(Dans Vol. 17, No. 4)


De plus amples renseignements sont disponibles dans les articles suivantes :

1« Il n’y a plus ni homme ni femme »

2« Pourquoi une nouvelle loi et à quoi sert l’ancienne aujourd’hui »

3« Dieu acceptera-t-il mon adoration ? » (à EditionsCEB.com)

4« Le repas du Seigneur »

5« La musique dans le culte »

6« Le financement de l’œuvre de l’Église »