Il n’y a plus ni homme ni femme

Les hommes sont-ils plus importants pour Dieu que les femmes ? Les aime-t-il davantage ? Les considère-t-il comme ses seuls serviteurs ? Loin de là !

Dans l’Épître aux Galates, l’apôtre Paul parle du salut de ceux qui croient en Christ. Il nous dit que ce salut ne dépend pas du tout de la loi de Moïse, qui devait conduire les hommes à la foi en Christ. C’est par cette foi que nous devenons tous enfants de Dieu. « Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ ; vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus-Christ » (3.26-28). Selon l’ancienne loi, tous n’avaient pas le même accès auprès de Dieu. Seul le souverain sacrificateur entrait dans le lieu très saint du temple. Les autres sacrificateurs et les lévites entraient dans le lieu saint. Les hommes juifs entraient dans la cour la plus proche de la maison de Dieu. La cour des femmes était plus éloignée. La cour réservée aux non-Juifs était encore plus éloignée. Les distinctions entre les catégories de personnes se voyaient dans d’autres lois aussi : les sacrifices exigés, les peines administrées pour certaines fautes, le degré de responsabilité pour les engagements, etc. Mais le salut par la foi en Christ est sans distinction de ce genre. Il est devenu clair que, malgré les cérémonies incorporées dans la loi de Moïse, Dieu a le même amour pour chaque être humain. Tous ont la même grande valeur à ses yeux.

Tous reçoivent le pardon de la même manière. Ayant entendu l’Évangile, tous sont invités à croire que Jésus est le Fils de Dieu. Sans le fondement de cette foi, personne ne pourrait plaire à Dieu (Hébreux 11.6; Jean 3.36; 8.24). Ayant tous péché, tous ont besoin de se repentir, c’est-à-dire, de prendre la ferme résolution d’abandonner toute désobéissance à la volonté de Dieu (Actes 17.30,31; Luc 13.1-3; Actes 3.19). Tous ont la responsabilité de déclarer ouvertement leur foi en Christ, de le confesser (Romains 10.9,10). Jésus dit en Matthieu 10.32,33 : « Quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père qui est dans les cieux ; mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est dans les cieux. » À ceux qui avaient cru et qui s’étaient repentis, l’ordre fut donné : « Que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés » (Actes 2.38). Quand ils eurent cru, « hommes et femmes se firent baptiser » (Actes 8.12). Ayant obéi tous au même Évangile, ayant tous été ajoutés au même corps de Christ, les hommes et les femmes deviennent tous héritiers des mêmes richesses célestes (Galates 3.29). Ils reçoivent aussi le même Saint-Esprit (1 Corinthiens 12.13).

Non seulement Dieu attache autant de valeur et de dignité aux femmes qu’aux hommes, mais il exige des hommes ce même respect pour la femme. En 1 Pierre 3.7 il dit aux maris d’honorer leurs femmes, « comme devant aussi hériter avec vous de la grâce de la vie. Qu’il en soit ainsi, afin que rien ne vienne faire obstacle à vos prières ». Paul dit aux hommes de l’Église d’Éphèse d’aimer leurs femmes comme Christ a aimé l’Église, de les aimer comme leurs propres corps (Éphésiens 5.25,28). Il recommande à l’Église de Rome de recevoir une sœur nommée Phœbé « d’une manière digne des saints ». (Romains 16.1,2). Ainsi, de plusieurs manières la Bible nous apprend de ne pas mépriser une personne tout simplement parce qu’elle est du sexe féminin. Dans de nombreux pays, l’influence de la Parole de Dieu a exalté les femmes et leur a donné une position d’honneur qui était inconnue auparavant. Au lieu de la considérer comme un être inférieur à exploiter, la Bible nous apprend que la femme est précieuse aux yeux de Dieu puisqu’elle aussi porte l’image de Dieu. Jésus est mort pour elle aussi. Elle aussi pourra jouir de la présence glorieuse de Dieu dans l’éternité. Elle aussi peut rendre service au Seigneur dans son Église.

Reconnaissons tous, donc, la valeur de la femme, luttons pour son salut, et encourageons-la à mettre ses nombreux dons au service de Dieu.


Des rôles pour les femmes dans l’avancement de l’œuvre de Dieu

De nombreux prédicateurs ont exprimé la conviction que l’œuvre de l’Église ne peut réussir nulle part sans le soutien de femmes chrétiennes. Loin d’être superflues dans le travail de l’Église, les femmes y sont indispensables. Dans bien des cas, la survie d’une assemblée peut s’attribuer directement à la fidélité et au zèle de ses femmes.

Les femmes ont toujours joué un rôle important. Selon Luc 8.1-3, plusieurs femmes accompagnaient Jésus et ses disciples de ville en ville et de village en village et l’assistaient de leurs biens. Paul a plusieurs fois fait mention de sœurs en Christ qui lui rendaient service dans ses labeurs. De Syntyche et Évodie, il écrit : « Elles ont combattu pour l’Évangile avec moi » (Philippiens 4.2,3). Il dit que toutes les Églises des païens étaient reconnaissantes envers non seulement Aquilas, mais aussi sa femme Prisca pour le service qu’ils avaient rendu (Romains 16.3,4).

Voyons donc quelques domaines où les femmes peuvent se rendre très utiles.

1. L’évangélisation. L’évangélisation, c’est le fait de partager avec d’autres personnes la bonne nouvelle de Jésus-Christ. Pour évangéliser on n’a pas forcément besoin de prêcher aux grandes foules comme le faisaient Pierre et Paul. On peut étudier la Bible avec des individus en privé. On peut distribuer des brochures ou proposer des cours bibliques. On peut inviter ses amis et connaissances à assister à une réunion de l’Église ou une séance d’évangélisation. Les femmes peuvent faire toutes ces choses et aider à gagner des âmes.

2. L’enseignement. De nombreuses sœurs en Christ ont une connaissance profonde de la Parole de Dieu et la vie chrétienne. Elles peuvent enseigner. Le Nouveau Testament dit en Tite 2.3-5, par exemple, que les femmes âgées « doivent donner de bonnes instructions, dans le but d’apprendre aux jeunes femmes à aimer leurs maris et leurs enfants, à être retenues, chastes, occupées aux soins domestiques, bonnes, soumises à leurs maris, afin que la parole de Dieu ne soit pas blasphémée. » Il est évident que la mère et la grand-mère de Timothée, dont le père était grec et ne connaissait pas Dieu, lui avaient enseigné la Parole de Dieu. S’adressant à Timothée Paul dit qu’il garde « le souvenir de la foi sincère qui est en toi, qui habita d’abord dans ton aïeule Loïs et dans ta mère Eunice » (2 Timothée 1.5). Les femmes chrétiennes enseignent non seulement leurs propres enfants, mais aussi ceux des autres. Elles organisent très souvent des classes bibliques pour les enfants dans les assemblées et dans les quartiers, contribuant d’une manière importante au bien-être de l’Église dans les générations à venir.

3. La bienfaisance. Le livre des Actes nous parle d’une femme chrétienne appelée Tabitha, ou Dorcas, qui « faisait beaucoup de bonnes œuvres et d’aumônes ». Lorsqu’elle est morte et que Pierre est arrivé sur la scène, « toutes les veuves l’entourèrent en pleurant, et lui montrèrent les tuniques et les vêtements que faisait Dorcas pendant qu’elle était avec elles » (Actes 9.36,39). L’Église a toujours besoin de femmes comme Dorcas qui consacrent leur temps et leurs talents pour aider les autres à la gloire de Dieu. Certaines sœurs viennent au secours des malades, non seulement par les soins, mais aussi en préparant de la nourriture, en faisant le ménage ou la lessive et en s’occupant des enfants. D’autres se servent de leurs moyens pour aider les plus pauvres dans leurs besoins. D’autres s’organisent pour aider les vieilles personnes dans leurs assemblées à faire des tâches difficiles : elles ramassent des fagots pour le feu de la cuisine ou donnent un coup de main au champ. Toutes ces choses glorifient notre Dieu.

4. L’encouragement. La Bible nous dit de « nous exhorter réciproquement » (Hébreux 10.25), de « consoler ceux qui sont abattus, de supporter les faibles » (1 Thessaloniciens 5.14). Tout le monde a parfois besoin d’un mot d’encouragement, et ce mot peut être offert par une sœur aussi bien que par un frère. Une sœur peut mettre à l’aise un visiteur à l’Église par son accueil chaleureux. Une sœur peut rendre visite à un membre de l’Église qui faiblit et l’encourager à revenir au Seigneur. Une sœur peut aller auprès d’une personne en deuil pour la consoler. Une sœur peut se faire amie d’une nouvelle baptisée pour l’aider dans la vie chrétienne. Elle peut offrir des mots d’encouragement à un jeune homme et l’influencer à consacrer sa vie au Seigneur en tant qu’évangéliste.

5. Les dons financiers. Tous les chrétiens sont appelés à soutenir l’œuvre de l’Église par leurs dons (1 Corinthiens 16.1,2; Actes 20.35; Galates 6.6; etc.). Beaucoup de femmes ont leurs propres moyens financiers grâce à un emploi, un petit commerce, ou d’autres activités. L’argent gagné permet de servir le Seigneur par une participation généreuse à la collecte de chaque dimanche. En plus de cette participation, certaines femmes achètent et offrent à l’Église du matériel tel que des livres de cantiques, des bancs, etc.

6. L’hospitalité. Quand il y a des visiteurs d’ailleurs, surtout ceux qui viennent assister dans l’œuvre du Seigneur, les femmes sont souvent impliquées dans les devoirs de l’hospitalité. Elles préparent les repas, chauffent l’eau pour les bains, apprêtent la chambre et s’occupent de la plupart des besoins de l’hôte. Si elles le font de bon cœur et de manière gracieuse, c’est encore un grand service qu’elles rendent pour la gloire de Dieu.

7. L’intercession. 1 Timothée 5 parle d’un groupe de veuves dans l’Église qui étaient spécialement consacrées à un ministère de prière. Une telle femme « persévère nuit et jour dans les supplications et les prières » (1 Timothée 5.5). Que ce soit une occupation « à plein temps » ou pas, la prière est puissante et en la faisant une femme juste peut accomplir beaucoup de bien. Elle peut consacrer du temps régulièrement à la prière pour son assemblée et pour les membres individuels qui la composent, pour sa famille, pour ceux qui prêchent ailleurs, bref pour un nombre infini de sujets.

8. Diverses tâches. On ne finira pas d’énumérer tous les services que les femmes peuvent rendre dans l’Église. On n’a pas encore cité la préparation de plats pour des repas en commun à l’Église, le nettoyage et l’embellissement du lieu de culte, la garde de l’argent de l’Église, la correspondance de l’Église, et un tas d’autres services.

Les femmes représentent un grand réservoir de talent et d’énergie que Dieu a donné à son Église. En vérité, leurs efforts sont indispensables !


QUELQUES LIMITES

Ayant constaté que les femmes sont très importantes pour Dieu et qu’elles ont beaucoup à faire dans son œuvre, il est important de dire que Dieu a fixé certaines limites aux activités des femmes dans l’Église. Ces limites concernent l’adoration publique et la direction de l’Église.

1. Il n’est pas permis aux femmes de prendre la parole lors des réunions de l’assemblée entière. 1 Corinthiens 14.33-35 nous dit : « Comme dans toutes les Églises des saints, que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d’y parler ; mais qu’elles soient soumises, selon que le dit aussi la loi. Si elles veulent s’instruire sur quelque chose, qu’elles interrogent leurs maris à la maison ; car il est malséant à une femme de parler dans l’Église. »

Le contexte de 1 Corinthiens 14 montre clairement qu’il s’agit bien d’une réunion pour l’adoration de Dieu et l’édification de toute l’assemblée. « Dans l’Église j’aime mieux dire cinq mots avec mon intelligence… » (v. 19). « Si donc, dans une assemblée de l’Église entière, tous parlent en langues… » (v. 23). « Lorsque vous vous assemblez, les uns ou les autres parmi vous ont-ils un cantique… » (v. 26). La règle concernant le silence de la femme ne s’applique pas à tout entretien religieux, puisque ce qui n’était pas permis à l’Église était bien permis ailleurs, par exemple, à la maison entre la femme et son mari. On a la nette impression en Actes 18.24-26 qu’une femme nommée Priscille, en s’associant à son mari, a même aidé à enseigner un homme. Mais c’était en privé. Elle n’a pas pris la parole dans l’Église.

Dans le culte, la femme ne doit ni enseigner ni même conduire les autres dans la prière. En 1 Timothée 2.8 Paul dit : « Je veux donc que les hommes prient en tout lieu. » La langue grecque a deux mots qui sont traduits par « homme ». Anthropos signifie les êtres humains en général, qu’ils soient hommes ou femmes. Aner signifie ceux du sexe masculin, les hommes mis en contraste avec les femmes. C’est le mot aner qui est employé en 1 Timothée 2.8. Ce sont les hommes, et non les femmes, qui doivent diriger les prières en tout lieu de culte.

2. Il n’est pas permis aux femmes de prendre de l’autorité sur l’homme. Paul poursuit en 1 Timothée 2.11,12 en disant : « Que la femme écoute l’instruction en silence, avec une entière soumission. Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre de l’autorité sur l’homme ; mais elle doit demeurer dans le silence. » L’apôtre continue en citant deux raisons pour cette loi de Dieu : (1) La femme fut créée après l’homme, pour être son aide et non pas son chef ; et (2) La soumission fait partie aussi des conséquences du fait que la femme commit du péché la première dans le jardin d’Éden. Ce n’est pas parce que la femme serait moins intelligente ou moins capable de parler en public. Mais Dieu ne lui a pas donné le rôle de leadership dans l’Église. (Jésus est soumis à son Père, mais cela ne veut pas dire qu’il lui est inférieur.)

À cause de ce rôle de soumission, une femme ne peut pas bibliquement occuper la position de pasteur (ancien ou évêque). Ainsi, pour recevoir cette charge il faut être « un homme irréprochable, mari d’une seule femme » (Tite 1.6; voir aussi 1 Timothée 3.2). Paul aurait pu dire qu’il faut être « une personne mariée », mais il pense uniquement aux hommes pour ce poste.

Objections :

Certains s’opposent à cet enseignement en disant qu’il s’agit d’un problème particulier de l’assemblée de Corinthe où les femmes abusaient de la liberté chrétienne. Cependant, Paul dit que ce principe du silence des femmes était la pratique « dans toutes les Églises des saints ». Ses instructions correspondent aussi à celles qu’il recommande à Timothée, qui se trouvait à Éphèse.

D’autres prétendent qu’il s’agit d’un problème de culture. À l’époque de Paul, les mœurs empêchaient une femme de parler en public. Mais Paul ne fait pas appel à la culture. Pour lui les raisons pour ces limites remontent jusqu’au temps d’Adam et Ève.

D’autres encore citent le fait qu’il y avait des femmes inspirées qui étaient prophétesses (Actes 21.9; 1 Cor. 11.5). Comment pourraient-elles donc exercer leur ministère ? Si elles n’avaient pas le droit d’enseigner les hommes, évidemment leurs messages s’adresseraient à d’autres femmes et ne seraient pas livrés dans la grande assemblée en présence des hommes. (Voir Tite 2.3-5)

Comme Paul le dit, après avoir donné cet enseignement au sujet des femmes, « si quelqu’un croit être prophète ou inspiré, qu’il reconnaisse que ce que je vous écris est un commandement du Seigneur » (1 Corinthiens 14.37). Acceptons la volonté de Dieu sur ce point, et reconnaissons que cette seule restriction n’empêche pas nos sœurs de servir le Seigneur de nombreuses manières. « Ainsi le corps n’est pas un seul membre, mais il est formé de plusieurs membres. Si le pied disait : Parce que je ne suis pas une main, je ne suis pas du corps, – ne serait-il pas du corps pour cela ? » (1 Corinthiens 12.14,15). On n’a pas besoin de minimiser l’importance de son rôle dans l’Église. Le rôle de chacun est important pour la vie d’une assemblée, y compris celui joué par les femmes. Ainsi donc, « comme de bons dispensateurs des diverses grâces de Dieu, que chacun mette au service des autres le don qu’il a reçu » (1 Pierre 4.10).

B. B.
(Dans Vol. 3, No. 4)

L’autonomie des Églises

Les Églises du Christ cherchent de toute leur force à retrouver le christianisme des débuts. Elles désirent se libérer des traditions des hommes et des divisions afin de vivre leur foi dans la simplicité et la pureté, prenant pour seul guide les Saintes Écritures.

Un principe essentiel dans cet effort de restaurer l’Église telle qu’elle était aux temps des apôtres a toujours été le respect de l’autonomie des assemblées locales. Ce principe fut reconnu très tôt dans les efforts de restauration aux États-Unis. Le conseil régional qui gouvernait une dénomination dans l’état du Kentucky (USA), reconnaissant que sa propre existence était contraire aux principes bibliques, a même rédigé en 1804 son « Testament », un document par lequel le conseil s’est dissous lui-même (The Last Will and Testament of the Springfield Presbytery). Ses membres voyaient que le conseil était en lui-même un obstacle au but de retrouver le christianisme des débuts. Les Églises qui avaient été gouvernées par ce conseil devinrent indépendantes, liées seulement par l’amour fraternel, la foi, et le même désir de suivre la Bible seule.

Plus tard, quelques-unes de ces mêmes Églises ont compromis le principe de l’autonomie par la création d’une organisation, appelée « Société Missionnaire », pour diriger l’œuvre missionnaire de toutes les Églises. Les assemblées affiliées à cette organisation perdirent de plus en plus leur indépendance sur d’autres plans aussi et finirent par se retrouver avec les mêmes structures, pratiques, et croyances que les dénominations qu’elles avaient abandonnées. Cela démontre clairement, en effet, qu’il ne faut pas cesser d’enseigner un principe biblique en supposant qu’il est accepté de tous. L’Écriture nous avertit : « Que celui qui croit être debout prenne garde de tomber » (1 Corinthiens 10.12).

Dans cette étude nous voulons examiner la question de l’autonomie des assemblées pour mieux comprendre les raisons et mieux apprécier l’importance du principe.

I. Définition de l’autonomie

Que signifie l’autonomie des Églises ? L’expression se réfère surtout au droit de chaque Église locale de s’autogouverner. Une assemblée autonome est une unité qui se gouverne elle-même. Elle n’est assujettie ni à une « Église mère » ni à un conseil régional, national ou mondial, ni à une assemblée générale composée de délégués de toutes les Églises locales. Elle gère ses propres finances, choisit ses propres conducteurs et fixe son propre programme de travail. De même, elle n’a aucun droit sur d’autres assemblées locales se trouvant ailleurs.

Des assemblées autonomes ont des relations fraternelles entre elles et peuvent s’entraider et coopérer ensemble pour avancer la cause du Christ tant que leur indépendance est respectée.

Il ne s’agit pas bien sûr d’être autonome ou indépendant de l’autorité du Christ, mais par rapport à d’autres assemblées ou organisations.

II. Pourquoi les assemblées locales doivent-elles être autonomes ?

A. L’autonomie est biblique.

1. L’autonomie vue par l’autorité limitée des anciens

Les Églises, comment étaient-elles gouvernées ? Au niveau des Églises locales, on constate l’autorité d’un groupe d’hommes appelés anciens, évêques ou pasteurs. Actes 14.23 nous dit que Paul et Barnabas « firent nommer des anciens dans chaque Église ». L’Église à Philippes avait ses évêques et ses diacres (serviteurs) (Philippiens 1.1). Paul détailla pour Tite les qualifications requises pour être ancien, afin qu’il « établisse des anciens dans chaque ville, s’il s’y trouve quelque homme irréprochable » (Tite 1.5,6). En Actes 20.17,28 nous lisons que « de Milet Paul envoya chercher à Éphèse les anciens de l’Église ». Quand ils furent arrivés, il leur dit : « Prenez garde à vous-mêmes et à tout le troupeau sur lequel [selon la version Colombe, “au sein duquel”] le Saint-Esprit vous a établis évêques, pour paître l’Église du Seigneur, qu’il s’est acquise par son propre sang. » Ces hommes exerçaient leur ministère d’évêque au sein d’un troupeau, c’est-à-dire d’une seule Église locale, celle d’Éphèse.

En 1 Pierre 5.1-4, nous voyons deux niveaux d’autorité. Il adresse des exhortations aux anciens qui doivent paître le troupeau de Dieu, ce qui laisse entendre qu’ils étaient des pasteurs, ou bergers. Il leur promet une récompense quand le souverain pasteur apparaîtrait. Le souverain pasteur est, bien sûr, Jésus, celui qui est établi sur l’Église entière. Les pasteurs qui travaillent sous son autorité sont les anciens qui servent dans les Églises locales. Plusieurs choses dans ce passage indiquent que la surveillance d’un ancien est limitée à sa seule Église locale :

« Faites paître le troupeau de Dieu qui est sous votre garde » (selon la Colombe, « qui est avec vous ») : Un berger ne peut prendre soin que du troupeau avec lequel il est.

« Ceux qui vous sont échus en partage » : L’autorité d’un ancien ne s’étendait pas sur tous les chrétiens, mais seulement sur ceux qui lui étaient échus en partage, c’est-à-dire son Église locale.

« Étant les modèles du troupeau » : Par ses anciens, une Église avait ceux qui lui servaient d’exemples au milieu d’elle, là où leur vie quotidienne pouvait être constamment observée. Un évêque ne peut pas être un exemple direct et efficace pour une Église où il n’est pas en contact constant avec les membres.

Établir un homme comme pasteur ou évêque ayant la surveillance de toutes les Églises locales dans un secteur donné serait violer le modèle donné dans le Nouveau Testament et tordre le sens des mots bibliques. Celui que la Bible charge de surveiller l’Église ne peut exercer sa fonction que dans l’Église locale où il est lui-même membre.

2. L’autonomie vue par l’existence de seulement deux niveaux d’organisation dans l’Église

Quand on considère l’organisation de l’Église du Seigneur, on s’aperçoit que le mot Église est employé principalement dans deux sens. Selon le premier sens, l’Église est unique. Jésus dit : « Sur ce roc je bâtirai mon Église » (Matthieu 16.18). Dieu a tout mis sous les pieds de Jésus et « l’a donné pour chef suprême à l’Église, qui est son corps » (Éphésiens 1.22,23). Or, « il y a un seul corps » (Éphésiens 4.4). Cette unique Église est composée de tous les chrétiens. « Le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux qui étaient sauvés » (Actes 2.47).

Au premier siècle, ces chrétiens ou sauvés étaient regroupés en Églises, désignées, non par leurs croyances distinctives, mais par le nom de leur localité ou même de leur lieu de réunion. Là nous trouvons le deuxième sens du mot Église, celui d’une assemblée locale. Voyons des exemples : « Il y avait dans l’Église d’Antioche des prophètes et des docteurs… » (Actes 13.1). « Il parcourut la Syrie et la Cilicie fortifiant les Églises » (Actes 15.41). « Toutes les Églises de Christ vous saluent » (Romains 16.16). « Paul, […] à l’Église de Dieu qui est à Corinthe » (1 Corinthiens 1.1,2). « Timothée […] vous rappellera […] quelle est la manière dont j’enseigne partout dans toutes les Églises » (1 Corinthiens 4.17). « Agissez, vous aussi, comme je l’ai ordonné aux Églises de la Galatie » (1 Corinthiens 16.1). « Les Églises d’Asie vous saluent. Aquilas et Priscille, avec l’Église qui est dans leur maison, vous saluent beaucoup dans le Seigneur » (1 Corinthiens 16.19). « Paul, […] à Philémon, […] et à l’Église qui est dans ta maison » (Philémon 1,2). Le mot « Église » est parfois employé pour désigner une réunion de l’Église d’une localité : « Dans l’Église j’aime mieux dire cinq paroles avec mon intelligence, afin d’instruire aussi les autres » (1 Corinthiens 14.19).

Ces Églises locales sont les seules unités d’organisation mentionnées dans le Nouveau Testament.

Nous avons déjà vu que Jésus « est la tête du corps de l’Église » (Colossiens 1.18) et « chef suprême à l’Église » (Éphésiens 1.22). Il est d’ailleurs le seul chef de l’Église connu par la Bible. On peut dire, donc, que le seul siège de l’Église, c’est le ciel, là où se trouve ce chef. Jésus règne sur son Église à travers sa Parole, transmise par des hommes inspirés. Les apôtres ne parlaient pas de leur propre chef. Paul dit aux Corinthiens : « Si quelqu’un croit être prophète ou spirituel, qu’il reconnaisse que ce que je vous écris est un commandement du Seigneur » (1 Corinthiens 14.37). Aux Galates il écrit : « Je vous déclare, frères, que l’Évangile qui a été annoncé par moi n’est pas de l’homme ; car je ne l’ai reçu ni appris d’un homme, mais par une révélation de Jésus-Christ » (Galates 1.11,12).

Nous voyons donc deux niveaux d’organisation dans l’Église : l’Église entière, sur laquelle préside le souverain pasteur (Jésus), et les Églises de chaque localité au sein desquelles travaillent les autres pasteurs (les anciens). La Bible ne parle pas d’autre unité d’organisation.

Créer un autre niveau serait aller au-delà de ce qui est écrit, faire ce qui n’est pas autorisé (1 Corinthiens 4.6; 2 Jean 9-11). Ce serait commettre un péché au même titre que le fait d’incorporer dans l’adoration de Dieu des actes que le Nouveau Testament ne recommande pas, tels que les instruments de musique, les bougies, la danse, les statues, etc.

3. L’autonomie vue par la responsabilité des Églises locales de maintenir la pureté de doctrine et de vie

En Apocalypse chapitres 2 et 3, Jésus passe en revue les cas des sept Églises de l’Asie auxquelles s’adresse la lettre. Il devient évident par la lecture que chaque assemblée est tenue responsable pour son comportement et pour ce qu’elle permet d’être enseigné en son sein. Par exemple, le Seigneur félicite l’Église d’Éphèse d’avoir éprouvé ceux qui se disent apôtres et qui ne le sont pas et de les avoir trouvés menteurs (Apoc. 2.2). Il reproche l’Église de Pergame ainsi : « Mais, j’ai quelque chose contre toi, c’est que tu as là des gens attachés à la doctrine de Balaam » (Apoc. 2.14). Elle est donc appelée à se repentir (Apoc. 2.16). À l’Église de Thyatire, il dit : « Ce que j’ai contre toi, c’est que tu laisses la femme Jézabel […] enseigner et séduire mes serviteurs » (Apoc. 2.20). Par contre, à l’Église de Philadelphie, il dit : « Tu as gardé la parole de la persévérance en moi » (Apoc. 3.10).

De même, Paul accuse les Églises de la Galatie de s’être détournées pour passer à un autre évangile (Gal. 1.6) et félicite l’Église de Thessalonique d’être devenue un modèle pour tous (1 Thessaloniciens 1.7). Chaque Église était indépendamment responsable de maintenir son propre respect de la Parole de Dieu. Une assemblée qui est sous les ordres d’une hiérarchie quelconque n’est plus responsable tant qu’elle se soumet à ses supérieurs hiérarchiques. Le fait que les Églises locales étaient considérées dans le Nouveau Testament comme étant responsables confirme donc le fait qu’elles étaient autonomes.

Si la Bible enseigne donc que les Églises locales sont autonomes et que Dieu n’a pas pourvu d’autre forme d’organisation pour l’Église, cela doit nous suffire. S’éloigner du modèle biblique pour l’organisation de l’Église serait être infidèle envers la Parole de Dieu.

B. L’autonomie est efficace.

L’autonomie des Églises n’est pas seulement biblique, elle est efficace. Jésus dit : « Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création » (Marc 16.15). Trente-quatre ans plus tard, l’apôtre Paul dit en Colossiens 1.23 que l’Évangile avait été prêché à toute créature sous le ciel. Ce succès extraordinaire fut atteint sans autre organisation que celle des Églises locales. Pourquoi n’arrivons-nous pas à faire la même chose de nos jours ? Le problème n’est pas un manque de structures d’organisation, mais le fait que nous négligeons de nous servir pleinement de l’organisation que le Seigneur a pourvue.

Le travail d’évangélisation fut entrepris et financé sans la création de « missions », de « sociétés missionnaires », ou d’autres institutions. Quand Paul évangélisait à Corinthe, par exemple, il recevait de la part d’autres Églises un salaire (2 Corinthiens 11.8). Quand il était à Thessalonique, il recevait de l’aide de l’Église à Philippes (Philippiens 4.16). Ce soutien venait de la part des Églises locales et non pas d’une organisation d’origine humaine.

Les œuvres de bienfaisance étaient également entreprises par les Églises locales de manière très simple et directe. Par exemple, en Actes 11.27-30, nous voyons que l’Église d’Antioche fut mise au courant d’un besoin en Judée. « Les disciples résolurent d’envoyer, chacun selon ses moyens, un secours aux frères qui habitaient la Judée. Ils le firent parvenir aux anciens par les mains de Barnabas et de Saul. »

Ce que Dieu veut que son Église fasse, elle peut le faire par le moyen des Églises locales. Ce que des Églises locales ne peuvent pas être capables de faire n’est pas une œuvre que l’Église est chargée de faire, car l’Église du Seigneur n’a pas d’autre organisation que les assemblées.

C. L’autonomie est une sécurité contre l’apostasie.

L’abandon de l’autonomie des Églises représente déjà une apostasie, mais elle facilite l’apostasie sur d’autres plans. Quand toutes les Églises sont indépendantes et qu’une Église locale s’égare par une erreur doctrinale, les autres Églises peuvent rester dans la vérité. Elles ne seront pas forcément contaminées par la fausse doctrine. Par contre, quand les Églises sont soumises à une direction régionale ou nationale et qu’une erreur s’introduit au niveau de la direction, la fausse doctrine s’étend rapidement sur toute l’Église. La hiérarchie est presque toujours dotée de certains moyens pour assurer la conformité des Églises locales, que ce soit des pressions sociales ou des pressions financières.

L’apostasie se produit presque toujours de manière progressive, petit à petit. L’organisation centrale adopte une pratique ou prend une mesure qu’une Église locale n’approuve pas vraiment. Même quand l’affiliation au siège est volontaire, l’assemblée ne veut pas tellement se faire remarquer de manière négative par le fait de protester. Elle se dit que l’action en question n’est pas suffisamment sérieuse pour qu’elle se retire de l’association, et elle finit par s’habituer à la nouvelle pratique. Ensuite vient un autre petit changement de la part du siège ou de l’assemblée générale, et le même processus se répète où l’Église finit par accepter les erreurs malgré elle-même. La création d’une forme d’organisation non biblique permet d’accélérer l’apostasie et de contaminer toutes les Églises du haut en bas. L’autonomie des Églises est un moyen pourvu par Dieu pour limiter la progression de l’erreur.

Les Églises de Christ ne constituent pas une dénomination de plus qui vient s’ajouter à la confusion du monde dit « chrétien ». Elles cherchent à se conformer en toutes choses à la Parole du Seigneur. Elles prêchent les mêmes conditions de salut que celles prêchées par les hommes inspirés du premier siècle. Elles adorent Dieu en esprit et en vérité en observant tout simplement ce qui est indiqué dans le Nouveau Testament. Elles respectent aussi les choix de Dieu pour l’organisation de l’Église. Dans la mesure où un groupe de croyants s’éloigne du modèle biblique en ce qui concerne l’un ou plusieurs de ces aspects de la vie de l’Église, ce groupe cesse d’être l’Église du Seigneur et se redéfinit comme une création des hommes.

Une revue chrétienne portait auparavant le nom « Découvrons, restaurons ». L’appel était de découvrir par la Bible la nature de l’Église que Jésus a bâtie, et de la restaurer. C’est un défi digne d’être relevé et une œuvre que Dieu bénira.

B. B.
(Dans Vol. 3, No. 1)

Le soutien des évangélistes

L’œuvre du Seigneur a besoin d’hommes qui sont prêts à se consacrer pleinement à la proclamation de l’évangile et besoin d’assemblées prêtes à donner généreusement afin de soutenir matériellement des hommes dans ce ministère. Bien sûr, tous les chrétiens sont appelés à évangéliser tout en travaillant pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles. Mais quand l’Église pourvoit un salaire à un frère capable de prêcher et enseigner pour qu’il n’ait pas besoin d’exercer un autre métier, il dispose de plus de temps et cela lui permet de répandre la bonne nouvelle plus loin et plus rapidement.

Malheureusement, on constate parfois des cas où les faiblesses de l’homme en ce qui concerne l’argent créent des situations qui ne font pas honneur au christianisme. Dans certaines dénominations on entend les membres se plaindre souvent à cause des abus de leurs dirigeants qui ne semblent penser qu’à l’argent : à chaque réunion on fait une collecte, même jusqu’à 4 ou 5 fois par semaine ; on prêche sans cesse sur les dîmes et les offrandes, tout en négligeant d’autres sujets importants ; on impose des cotisations à tout moment ; on gronde sévèrement des membres qui font quand même de leur mieux. Les « pasteurs » pourtant, vivent mieux sur le plan financier que la plupart de leurs membres et ont le rang social de cadres. Tout cela tend à dégoûter beaucoup de fidèles qui se voient comme exploités et qui voient leurs dirigeants comme possédés de cupidité.

Ailleurs on remarque des hommes courageux qui font de leur mieux pour propager la Parole de Dieu et édifier des assemblées, mais qui ne reçoivent aucune aide de la part de ceux qu’ils cherchent à servir spirituellement. Ils sont obligés non seulement de travailler pour s’occuper de leurs familles, mais aussi de préparer des leçons et se déplacer (et parfois se loger et se nourrir) à leurs propres frais afin d’enseigner. Parfois on leur demande même de trouver des fonds ailleurs pour financer des œuvres de l’assemblée, telle que la construction d’un lieu de culte. Ces deux extrêmes sont contraires à l’enseignement biblique.

Voyons les attitudes et les comportements que la Bible recommande aux assemblées et aux prédicateurs en ce qui concerne la question de soutien.

Des attitudes à cultiver dans l’assemblée

1. Reconnaître sa responsabilité

Déjà dans les Évangiles nous voyons Jésus affirmer que ses envoyés devaient être assistés par ceux à qui ils prêchaient. Après leur avoir dit de ne pas partir avec de l’argent et des provisions superflues, il dit : « Car l’ouvrier mérite son salaire » (Luc 10.7). Paul enseigna le même principe aux Églises de la Galatie : « Que celui à qui l’on enseigne la parole fasse part de tous ses biens à celui qui l’enseigne » (Galates 6.6). Cela est suivi d’une assurance que nous moissonnerons selon ce que nous aurons semé, c’est-à-dire, Dieu récompensera nos efforts dans ce domaine.

La discussion la plus longue de ce principe se trouve en 1 Corinthiens 9.1-18. Dans ce passage l’apôtre Paul affirme son droit en tant que prédicateur de l’évangile de recevoir un soutien de la part de ceux qu’il enseignait. (En même temps il explique pourquoi il n’avait pas demandé aux Corinthiens de lui donner ce soutien quand il travaillait parmi eux.) À partir du verset 7 il donne plusieurs illustrations : un homme ne fait pas le service militaire à ses propres frais – il est soutenu par le gouvernement qu’il sert. Un homme qui plante une vigne a droit de manger de ses raisins. Un berger boit du lait du troupeau dont il prend soin. On ne muselle pas le bœuf qui foule le grain. Et dans le système mosaïque les sacrificateurs qui passaient leur temps à servir auprès de l’autel avaient le droit de manger de certains sacrifices qu’ils présentaient en faveur des adorateurs. Sa conclusion : « De même le Seigneur a ordonné à ceux qui annoncent l’évangile de vivre de l’évangile » (1 Corinthiens 9.14).

Il est donc tout à fait juste aux yeux de Dieu qu’un prédicateur reçoive un salaire de la part de ceux qu’il enseigne. L’assemblée ne devrait pas contester, mais plutôt accepter ce devoir.

2. Donner généreusement et de bon cœur

Que ce soit un don fait pour une œuvre bénévole, pour la construction d’un lieu de culte ou pour le soutien d’un prédicateur, un principe s’applique à tout ce que nous offrons dans le service de Dieu : « Que chacun donne comme il a résolu en son cœur, sans tristesse ni contrainte, car Dieu aime celui qui donne avec joie » (2 Corinthiens 9.7). L’Église ne doit pas faire ressentir à l’évangéliste qu’il est un fardeau lourd à supporter. Elle doit croire réellement qu’« il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Actes 20.35).

3. Considérer les dons comme une participation dans la prédication

Dans la troisième épître de Jean, l’apôtre félicite un chrétien du nom de Gaïus d’avoir aidé des frères qui œuvraient pour la vérité. Il dit en plus : « Tu feras bien de pourvoir à leur voyage d’une manière digne de Dieu. Car c’est pour le nom de Jésus-Christ qu’ils sont partis, sans rien recevoir des païens. Nous devons donc accueillir de tels hommes, afin d’être ouvriers avec eux pour la vérité » (3 Jean 6-8). De même, Paul considérait que les Philippiens participaient avec lui dans la prédication par le fait de l’aider financièrement (Phil. 1.5; 4.14-16).

Quand nous donnons de l’aide financière à un frère qui prêche la parole, nous aussi, nous sommes en train de propager la parole de Dieu, et cela devrait nous réjouir et nous motiver à donner toujours davantage.

Tous ces conseils s’appliquent, qu’il s’agisse d’un prédicateur qui va travailler à plein temps avec une seule assemblée, d’un prédicateur qui passe dans plusieurs assemblées à tour de rôle pour les fortifier, ou d’un frère qui suit une formation biblique pour mieux prêcher. Les Églises doivent apprendre à les assister et à faciliter leur tâche.

Des attitudes à cultiver chez le prédicateur

1. Se garder de la cupidité et de l’apparence de cupidité

La Bible contient de nombreux avertissements contre le danger de l’amour de l’argent, et ils s’appliquent tous au prédicateur comme à tout autre chrétien (Héb. 13.5; Col. 3.5; Luc 16.13; Marc 10.24; Phil. 3.19; 1 Tim. 6.6-10, etc.) Le prédicateur fidèle ne met pas son intérêt financier en premier lieu. Comme Paul, il ne murmure pas au sujet de son état financier (Phil. 4.10-13). Il n’est pas jaloux d’un autre prédicateur qui reçoit plus que lui. Il ne favorise pas les membres les plus riches afin d’obtenir leur faveur (Jacques 2.1-4).

2. Travailler avec zèle pour le Seigneur, qu’il y ait un salaire en argent ou pas

L’apôtre Paul exerçait le métier de faiseur de tentes tout en prêchant (Actes 18.1-5). Par contre, quand il avait l’occasion de prêcher en plein temps, il le saisissait. Comme Paul, on peut exercer un autre métier si nécessaire tout en étant un modèle de diligence dans l’œuvre du Seigneur. Celui qui s’intéresse à la prédication uniquement quand il y a un soutien en vue montre que ses motifs ne sont pas purs.

3. Ne pas chercher des offrandes auprès de ceux qui ne sont pas encore chrétiens

Paul se gardait toujours de demander de l’argent auprès des non-chrétiens. À Corinthe, Éphèse et Thessalonique, il préférait soit travailler de ses propres mains soit être assisté d’une Église déjà établie dans une autre ville afin d’offrir l’évangile gratuitement à ceux qui ne l’avaient pas encore entendu.

B. B.
(Dans Vol. 2, No. 6)

L’assistance est-elle vraiment importante ?

On pourrait demander en toute sincérité : « L’assistance au culte est-elle vraiment importante ? Nous sommes parfois fatigués, occupés, et préoccupés par beaucoup de choses. Si le culte est si important, comme on le dit, je ferai l’effort nécessaire pour y participer, mais il faut me rappeler de temps en temps son importance réelle. »

C’est important pour le Seigneur. Il n’abandonne jamais l’assemblée des chrétiens et il demande aux autres de faire autant (Matthieu 18.20; Hébreux 10.25).

C’est important pour votre famille. Votre foi et votre exemple parlent avec plus de force que 10 millions de paroles. Il n’est pas probable que vos enfants apprennent à aimer l’Église plus que vous l’aimez. Vos actions comme modèle pour les autres sont d’une importance suprême.

C’est important pour vos voisins. Le message de ce que nous faisons passe avant et peut rendre nul le message de ce que nous disons. Le premier test que les autres appliquent à votre foi est : « Sa vie est-elle conforme à ce qu’il prétend croire ? »

C’est important pour l’Église. Chaque aspect de l’œuvre de l’Église souffre quand les chrétiens négligent le privilège d’adoration. Aucun sermon ne peut surmonter l’effet de votre place vide.

C’est important pour ceux qui conduisent l’assemblée. Ces hommes portent un fardeau lourd en essayant d’encourager l’Église et de la garder fidèle. Le manque de fidélité peut être pour ces hommes une source de découragement et de confusion. Votre fidélité fait une différence énorme et les aide à porter leur charge – plus qu’on ne puisse le dire.

C’est important pour votre développement spirituel. Les chrétiens sont des disciples, ce qui signifie ceux qui suivent et apprennent, des élèves. Tout comme le fait de s’absenter à l’école publique produit l’échec, ainsi il empêche le progrès et le succès spirituels.

C’est important pour Dieu. Il est certain que celui qui nous a tant aimés qu’il a donné son Fils est sensible au degré d’amour que vous manifestez pour lui.

Votre assistance fidèle est très importante. Je vous prie de ne pas négliger cet aspect de vote christianisme qui joue un si grand rôle dans le bien-être de votre âme et le bien-être spirituel des autres.

 Owen COSGROVE
(Dans Vol. 2, No. 4)

Conseils pour de petites assemblées

La plupart des Églises du Christ dans le monde francophone sont de petites assemblées – composées de moins de vingt membres. Certaines n’ont que quatre ou cinq membres. Une assemblée peut certainement être une Église valable aux yeux de Dieu bien qu’elle ait peu de membres. Jésus nous assure : « Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Matthieu 18.20). En s’adressant à l’Église de Philadelphie le Seigneur dit : « Je connais tes œuvres. Voici, parce que tu as peu de puissance, et que tu as gardé ma parole, et que tu n’as pas renié mon nom, j’ai mis devant toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer » (Apocalypse 3.8). L’Église de Philadelphie n’était peut-être pas une grande assemblée – elle avait « peu de puissance ». Et pourtant, le Seigneur félicita cette assemblée à cause de sa fidélité.

Aux yeux de Dieu, le fait d’avoir un nombre restreint n’est pas un défaut en soi pour une Église. Parfois le manque de croissance est le résultat de certains défauts chez l’assemblée tels que la division, un mauvais témoignage à cause du péché, ou un manque de zèle et de persévérance dans l’évangélisation. Mais Dieu ne juge pas les assemblées sur le nombre de leur assistance.

Les petites assemblées, pourtant, doivent être particulièrement vigilantes pour éviter certaines erreurs qui peuvent non seulement faire obstacle à leur croissance, mais aussi déplaire à Dieu.

1. Heures des réunions non respectées

Un petit groupe peut se permettre d’être plus flexible en ce qui concerne ses réunions, mais cette flexibilité peut jouer contre les efforts d’attirer les autres. Si l’on n’a pas d’heure fixe ou que l’on ne la respecte pas, les visiteurs qui ne vous trouvent pas prêts pour le culte risquent de ne plus revenir. (Ce qui est encore pire, c’est de ne même pas se réunir par occasion. C’est un défaut constaté dans certaines petites assemblées et qui précipite leur mort en tant qu’Église.)

2. Mauvaise préparation des leçons

Généralement celui qui doit s’adresser à une grande assistance ne veut pas avoir honte devant tant de personnes. Pour cette raison il prend le temps nécessaire de bien préparer ce qu’il va dire. Il veut avoir quelque chose de bon à présenter de la Parole de Dieu. Dans une petite assemblée, on sent moins de pression. Et pourtant, que les hommes soient nombreux ou pas, tout ce que nous faisons pour Dieu doit être de notre mieux. C’est la faveur de Dieu que nous devons rechercher en toutes choses (Galates 1.10).

En plus, la petite assemblée peut avoir en son sein moins de frères doués pour l’enseignement. Si l’on veut que les membres soient nourris spirituellement et que les visiteurs soient convaincus, ceux qui doivent enseigner ont besoin de faire encore plus d’efforts dans leurs préparatifs par rapport à la personne ayant plus de formation, d’expérience ou de dons naturels.

3. Négligence dans l’observance du repas du Seigneur

Certaines petites assemblées sont très irrégulières en ce qui concerne la communion, surtout des assemblées se trouvant loin de la ville. Elles ne prévoient pas l’achat du jus de la vigne ou même la farine pour faire du pain sans levain. Il n’y a pas d’excuse pour une telle négligence. Bien avant le dimanche il faut s’assurer que le nécessaire est là pour rendre à Dieu un culte conforme au modèle biblique.

4. La paresse en ce qui concerne le lieu d’adoration

Quand une assemblée vient de commencer, elle est souvent obligée de « se débrouiller » pour avoir un lieu de réunion. Ce sera peut-être dans le salon d’un frère ou même d’un « sympathisant », dans une salle de classe d’une école primaire, ou même sous un arbre. Ces solutions devraient généralement être provisoires. L’Église peut ne disposer du lieu que pendant des heures bien déterminées, ce qui l’empêche d’organiser des activités spéciales. L’assemblée peut être « chassée » par un nouvel administrateur de l’école ou suite à un changement d’attitude chez le propriétaire de la maison. Et bien sûr, un arbre ne constitue pas un abri pendant la saison des pluies. Si vous vous êtes jamais réunis dans de tels lieux, vous pourriez énumérer d’autres inconvénients. Parfois on se contente de ces solutions insatisfaisantes parce qu’elles ne demandent pas de sacrifice financier. Au lieu de faire l’effort nécessaire afin de pourvoir un lieu propre à l’Église, on opte pour la voie la plus facile. Frères, un tel comportement ne convient pas au service de Dieu et ne contribue pas au progrès de l’Église.

5. Le défaitisme

Quand on est peu nombreux, on est souvent tenté de penser que l’on ne peut rien réaliser, que ses ressources sont trop limitées. Sans même faire d’effort on se voit déjà comme vaincu. Que ce soit une question d’évangélisation, de construction de lieu de culte, d’œuvre bénévole, ou de l’organisation d’une période de communion fraternelle, certains frères sont prêts à décourager toute initiative en prédisant son échec. On oublie si vite que « je puis tout par celui qui me fortifie » (Philippiens 4.13), que « tout est possible à celui qui croit » (Marc 9.23), et que Dieu « peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons » (Éphésiens 3.20).

Tant qu’elle est fidèle, une petite assemblée n’a pas besoin d’avoir honte du fait qu’elle est petite. Mais que les nombres restreints ne deviennent jamais une excuse pour la négligence dans l’œuvre du Seigneur.

B. B.
(Dans Vol. 2, No. 4)

Les Églises du Christ vous saluent

Nous venons au nom de Jésus-Christ et non pas au nom d’une nouvelle secte.

Nous désirons vous aider afin que vous puissiez trouver le vrai chemin de la Vie Éternelle.

Nous plaidons pour l’Église du Nouveau Testament, qui se compose de ceux qui ont été sanctifiés par la Parole (Éphésiens 5.26). Cette Église est la maison de Dieu (1 Timothée 3.15). L’obéissance à l’Évangile fait d’un pécheur un chrétien, et par le même acte, Dieu l’ajoute à son Église (Actes 2.47), qui est le corps de Christ (Colossiens 1.18).

Nous refusons de nous laisser imprégner d’un esprit de secte en acceptant un nom et des doctrines d’hommes. Nous nous efforçons de n’être rien que des chrétiens, comme ceux du Nouveau Testament (Actes 11.26), et membres de l’Église du Christ (Romains 16.16), qu’il s’est acquise par son propre sang (Actes 20.28).

Nous adorons Dieu « en esprit et en vérité » (Jean 4.24), sincèrement, respectueusement et bibliquement. Changer l’adoration telle qu’elle nous est révélée dans le Nouveau Testament anéantirait sa valeur aux yeux de Dieu (Matthieu 15.1-13).

Nous prions, comme Jésus-Christ (Jean 17), pour l’unité des croyants en son nom. L’apôtre Paul exhorte les chrétiens à conserver l’unité de l’esprit et leur enseigne le seul moyen de l’obtenir (Éphésiens 4.1-6).

Nous vous invitons cordialement à assister aux réunions de l’Église du Christ et à examiner avec nous la Parole de Dieu qui a le pouvoir de nous sauver (Jacques 1.21).

(Dans Vol. 1, No. 1)