De l’aide dans les épreuves

Tôt ou tard, presque tout le monde passe par des moments très pénibles dans la vie – des moments très noirs, où l’on a du mal à trouver la force pour continuer. Qui n’a pas connu des jours de découragement, d’inquiétude profonde, de fatigue physique ou émotionnelle ? Certaines épreuves s’abattent sur nous brusquement, sans préavis ; elles nous prennent au dépourvu – comme les malheurs qui frappèrent Job l’un après l’autre et lui arrachèrent d’un coup ses biens, ses enfants, le respect de son entourage, et un peu plus tard même sa santé. Pensez à tout ce qui peut arriver dans la vie d’une personne pour l’éprouver :

  • Un accident de la route, s’il ne vous tue pas, peut vous laisser dans la douleur chronique, peut-être handicapé pour la vie.
  • Vous pouvez être victime du vol de toutes vos économies, ou bien victime d’un viol ou d’autre acte de violence qui laisse des cicatrices émotionnelles ou physiques.
  • Une guerre peut s’éclater et vous obliger à fuir votre maison ou votre patrie, de sorte que vous deveniez du coup sans emploi, sans logis, peut-être orphelin.
  • Votre épreuve peut être la persécution à cause de votre foi.
  • Vous pouvez être atteint d’une maladie telle que le cancer qui exige des soins coûteux et pénibles qui risquent, malgré tout, d’être totalement inefficaces. Ou bien un AVC peut vous laisser paralysé ou incapable de parler.
  • Certaines épreuves sont de longue durée, telles que le chômage et la pauvreté, ou la tristesse profonde de ne pas pouvoir faire d’enfants ou d’avoir perdu son enfant.
  • On peut être à l’aise sur le plan matériel, mais souffrir profondément par la trahison d’un ami, un époux ou un membre de la famille ; peut-être que votre femme vous a abandonné ou que votre mari a été séduit par une autre femme.

Oui, la vie ne manque pas d’épreuves, ces occasions où notre caractère et notre foi sont testés. Mais comment pouvons-nous, en tant que chrétiens, tenir bon et résister dans l’adversité ? Dans des circonstances telles que nous venons d’évoquer, est-il possible de garder sa foi, sa paix intérieure et même sa joie ? Cela est bien possible, car Jésus nous dit en Jean 16.33 : « Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde ; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde. »

L’apôtre Paul connut autant de tribulations et d’épreuves dans sa vie que quiconque, mais il réussit à garder sa foi, son amour, son zèle, et sa paix intérieure. Il dit en Philippiens 4.11-13 :

« J’ai appris à être content de l’état où je me trouve. Je sais vivre dans l’humiliation, et je sais vivre dans l’abondance. En tout et partout j’ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et à être dans la disette. Je puis tout par celui qui me fortifie. »

Par son exemple, Paul nous offrit de l’espoir à nous aussi, ses frères et sœurs en Christ. Christ peut nous fortifier aussi. Mais comment le fait-il ?

Considérons trois moyens par lesquels le Seigneur peut nous fortifier face aux défis qui se présentent dans la vie.

Fortifiés par le Saint-Esprit

Nous savons que lorsqu’une personne est baptisée en Christ, Dieu lui donne de son Esprit.

« Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit. » (Actes 2.38)

Une raison pour laquelle l’Esprit nous est accordé consiste justement à nous donner de la force pour bien mener la vie chrétienne. Il n’est pas nécessaire de savoir exactement comment l’Esprit en nous fait cela. Dieu fait beaucoup de choses pour nous bénir qui nous dépassent, que nous ne comprenons pas et ne pourrions pas expliquer. Mais cela n’empêche pas que ces bénédictions soient réelles. La Bible nous dit clairement : « L’Esprit nous aide dans notre faiblesse » (Romains 8.26). Paul priait Dieu pour les chrétiens d’Éphèse pour que, grâce à l’Esprit de Dieu en eux, ils connaissent l’amour de Christ.

« À cause de cela, je fléchis les genoux devant le Père, duquel toute famille dans les cieux et sur la terre tire son nom, afin qu’il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur, en sorte que Christ habite dans vos cœurs par la foi ; afin qu’étant enracinés et fondés dans l’amour, vous puissiez comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et connaître l’amour de Christ qui surpasse toute connaissance, en sorte que vous soyez remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu. » (Éphésiens 3.14-19)

L’Esprit de Dieu dans l’homme intérieur joue un rôle pour que nous ayons la force pour cette vie et que nous comprenions l’amour du Christ. (Et nous avons certainement besoin de rester convaincus de l’amour de Dieu pour nous lorsque les tempêtes de la vie arrivent.) Certes, cette force ne s’active pas de façon automatique, sans notre concours, car il est sûr que nous avons tous vécu des moments depuis notre conversion où nous n’avons pas été assez forts face à une épreuve ; nous avons tous connu d’autres chrétiens qui ont « fait naufrage par rapport à la foi » comme Paul le dit en 1 Timothée 1.19,20 au sujet de deux frères nommés Hyménée et Alexandre. Certains chrétiens, nous le savons, rechutent et ne se relèvent pas. Évidemment, même s’il y a de l’aide de la part de Dieu qui nous est offerte, son aide ne réduit pas le besoin de nos efforts ni ne diminue leur importance ; elle est plutôt la raison de nos efforts : « Travaillez à votre salut », dit Paul aux Philippiens. Et quel encouragement avons-nous à croire que nous pouvons le faire ? « Car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir » (Philippiens 2.12,13). Dans cette vie, nous serons toujours conscients de notre faiblesse en tant qu’êtres humains, mais Dieu connaît toutes nos difficultés, et il est prêt à nous aider.

L’Esprit de Dieu porte du fruit dans notre vie, comme, par exemple, la joie, la paix, la patience, la fidélité, la maîtrise de soi et d’autres (Galates 5.22,23), ces qualités par lesquelles nous pouvons glorifier Dieu au milieu de nos difficultés. Mais pour porter ce fruit, il faut marcher selon l’Esprit (Galates 5.16). Si l’on ne fait pas d’efforts pour vivre en conformité aux vérités révélées dans la Parole de Dieu, c’est qu’on marche selon la chair plutôt que selon l’Esprit.

Fortifiés par les frères en Christ

Parfois l’assistance de Dieu ne vient pas directement de son Esprit en nous, mais indirectement, par le canal de nos frères et sœurs en Christ. Nous voyons une preuve de cela dans le petit livre de Philémon, au verset 7, où Paul dit à son frère en Christ : « J’ai, en effet, éprouvé beaucoup de joie et de consolation au sujet de ton amour ; car par toi, frère, le cœur des saints a été tranquillisé. » (Le Français courant dit : « Ton amour, frère, m’a donné beaucoup de joie et d’encouragement, car tu as réconforté le cœur des croyants. ») Le Christ est à l’œuvre à travers les autres chrétiens pour nous rappeler que nous sommes aimés, pour nous donner de sages conseils spirituels, parfois pour nous corriger avec amour, pour nous donner un exemple de fermeté ou de zèle, pour nous donner du soulagement en forme d’assistance pratique par rapport aux problèmes qui nous confrontent, ou pour nous remonter le moral par leur joie et leur sourire. Nous ne devons pas hésiter à nous ouvrir et nous confier à eux pour qu’ils connaissent les difficultés avec lesquelles nous luttons. Si nous nous enfermons avec nos problèmes, si nous ne passons pas de temps avec nos frères et sœurs comme nous devrions le faire, nous nous privons nous-mêmes d’un moyen important par lequel Christ peut nous fortifier. Nous pouvons venir au culte, mais il faut faire l’effort aussi de rendre visite aux frères et sœurs ou les inviter chez nous ou faire des choses ensemble avec eux pour qu’il y ait plus de partage.

Comme tout le monde, ma famille a connu diverses épreuves dans la vie – des moments de maladie grave ou de deuil, des moments d’incertitude à cause de la guerre, des moments où l’on était victimes d’actes de violence, des moments de trouble dans le foyer, etc. Mais que nous soyons dans notre pays d’origine ou à l’étranger, nous avons toujours été fortifiés par l’amour, la sympathie, l’encouragement et l’aide pratique de nos frères et sœurs en Christ, de sorte que nous ne nous sentions jamais seuls ou isolés. Notre famille chrétienne était là pour nous, et notre cœur a été « tranquillisé » et « réconforté » par des frères qui étaient pour nous comme des « Philémon ».

Fortifiés par la Parole de Dieu

Très souvent, l’aide du Seigneur pour nous fortifier dans les épreuves vient de sa Parole. Romains 15.4 dit :

« Tout ce qui a été écrit d’avance l’a été pour notre instruction, afin que, par la patience et par la consolation que donnent les Écritures, nous possédions l’espérance. »

La force pour tenir bon dans les difficultés de la vie nous vient des vérités fondamentales que nous connaissons grâce à la Bible. Mais encore, il faut un effort de notre part. Il faut garder ces vérités à l’esprit. Les Écritures ne peuvent pas facilement nous encourager si nous ne les lisons pas ou que nous n’y pensons pas.

Avez-vous jamais parlé avec quelqu’un qui, ayant grandi au milieu de la pauvreté, vous a assuré qu’il n’était pas, à l’époque, malheureux au sujet du manque de certains luxes de la vie moderne, car tout le monde semblait être dans le même bateau ? Les autres familles qu’il connaissait étaient, elles aussi, très pauvres. Parfois nous avons du mal à faire face aux défis dans la vie, parce que nous oublions que nous ne sommes pas les seuls à être éprouvés de la sorte. C’est l’idée du rappel que l’auteur adresse en 1 Pierre 5.8,9 aux chrétiens persécutés :

« Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera. Résistez-lui avec une foi ferme, sachant que les mêmes souffrances sont imposées à vos frères dans le monde. »

Quelle que soit l’épreuve, ne pensez jamais que vous soyez le seul à y faire face. 1 Corinthiens 10.13 est un verset très important concernant la tentation et l’épreuve :

« Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter. »

La Bible en français courant rend la première partie du verset de cette façon : « Les tentations que vous avez connues ont toutes été de celles qui se présentent normalement aux hommes. »

On peut presque toujours se dire – et c’est la vérité – que nos circonstances sont plus faciles que celles que connaissent d’autres serviteurs de Dieu. Vous êtes peut-être persécuté pour votre foi, mais est-ce que c’est aussi intense que ce que l’apôtre Paul et d’autres chrétiens du premier siècle ont supporté ? Et ils sont restés fidèles.

Peut-être que vous avez des pressions financières et familiales qui semblent écrasantes. Je me souviens d’un frère en Afrique, l’aîné parmi 19 enfants. Son père est décédé, lui laissant la charge de ses trois femmes et les 18 autres enfants, en plus de la femme de ce frère et ses deux propres enfants. Il avait à tout fournir pour eux : nourriture, savons, habits, etc. Parmi ses frères et sœurs, onze étaient à l’école, et notre frère en Christ devait assurer toutes leurs dépenses, telles que les livres, les fournitures, les frais d’inscription, etc. La femme du frère devait s’occuper de tout ce monde et préparer leurs repas. Si le frère voulait faire un petit geste d’amour pour encourager sa femme (lui acheter peut-être du lait ou de la viande qu’il n’avait pas les moyens de payer pour toute la famille), les autres étaient jaloux et se plaignaient. Si jamais je pensais que ma situation familiale était difficile, le souvenir de ce frère me poussait plutôt à me considérer comme très heureux.

Cela rappelle un autre enseignement de la Parole de Dieu qui nous aide à persévérer dans les épreuves : il faut pratiquer la gratitude. Il nous faut être reconnaissants envers Dieu pour ce qu’il fait et ce qu’il nous donne parce qu’il convient de le remercier sincèrement pour ses grâces, mais aussi parce que cela nous permet d’être plus joyeux et de souffrir moins lorsque nous sommes face à des problèmes. 1 Thessaloniciens 5.16-18 dit : « Soyez toujours joyeux. Priez sans cesse. Rendez grâces en toutes choses, car c’est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ. »

Tout comme un mari et une femme doivent se chérir et s’accrocher l’un à l’autre dans la maladie et la santé, qu’ils soient riches ou pauvres, nous devons aimer Dieu et lui être vraiment reconnaissants, quelle que soit notre situation. Comme nous l’avons vu en Philippiens 4.11,12, Paul affirmait être content de l’état où il se trouvait, que ce soit l’humiliation ou l’abondance, qu’il soit rassasié ou qu’il ait faim.

Une autre vérité qui aide à traverser les temps difficiles dans la vie est l’assurance que, quel que soit le problème, il est temporaire, il est juste pour un temps. Parfois Dieu exauce notre prière, et déjà dans cette vie, il enlève le mal. Par contre, il peut arriver que Dieu réponde comme il l’a fait à l’apôtre Paul, qui avait une souffrance qu’il appelait son écharde dans la chair. Il écrit en 2 Corinthiens 12.8,9 : « Trois fois j’ai prié le Seigneur de l’éloigner de moi, et il m’a dit : Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. » Mais même dans de tels cas, nous savons que nos problèmes ne sont pas pour toujours. Paul dit en Romains 8.18 : « J’estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous. » Et en 2 Corinthiens 4.17,18, il dit :

« Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles ; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles. »

Selon un vieux conte, un roi fit appeler ses conseillers et leur dit :

« Je veux un anneau qui soit tel que, lorsque la tristesse et l’amertume noircissent mon esprit et menacent mon jugement concernant le royaume, un simple regard sur cet anneau me fera retrouver la raison.

« Je veux aussi que, lorsque je serai dans la joie extrême et que mon jugement sera troublé par l’allégresse, un regard sur cet anneau me fasse retrouver la raison. Allez et ramenez-moi cet anneau. »

Les conseillers cherchèrent longtemps sans succès. Ni charlatans ni sorciers ne produisirent l’anneau demandé par le roi. Alors les conseillers se résolurent à rencontrer un ermite qui faisait retraite au fin fond du désert. Celui-ci les écouta et rit : « C’est très facile ! Façonnez un bel anneau digne de sa majesté et faites inscrire dessus : Cela aussi passera. »

Les épreuves sont d’une grande variété : la douleur physique, l’insécurité due à la criminalité ou à la tyrannie, la frustration liée à la difficulté à bien éduquer nos enfants, la solitude, les injustices de toutes sortes que l’on subit, les terreurs de la guerre ou des catastrophes naturelles, etc. Mais quelle que soit la nature de l’épreuve par laquelle l’on passe, la Parole de Dieu assure que l’épreuve ne sera pas éternelle. Et si nous sommes fidèles, notre souffrance sera remplacée un jour par la gloire éternelle. Au lieu de nous apitoyer sur notre sort ou de nous plaindre, nous devrions tout mettre dans la perspective de l’éternité.

En plus, nous devons nous rappeler que Dieu est aux commandes et qu’il est capable d’utiliser n’importe quoi pour le bien. C’est ce qu’il nous promet en Romains 8.28 : « Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. »

Peu importe qu’il s’agisse d’une maladie, d’un accident, d’une perte financière ou d’autre chose, Dieu peut transformer cela en bien. J’entends des publicités à la radio pour un chiropraticien. Son site Web s’appelle PainIsBad.com (« LaDouleurEstMauvaise.com »), mais ce n’est pas toujours vrai du point de vue spirituel. La douleur n’est pas toujours mauvaise. Si elle nous rapproche de Dieu ou conduit quelqu’un au salut éternel, la douleur physique ou émotionnelle n’est pas mauvaise. Par contre, ce qui semble bon ou rend la vie plus facile peut diminuer notre dépendance de Dieu, diminuer notre zèle, nous distraire de ce qui est vraiment important dans la vie, nous rendre moins intéressés à la demeure céleste, et finalement nous faire perdre. Alors faites confiance à Dieu et continuez à l’aimer, que vous soyez ou non confus, sous pression ou dans la douleur.

Les épreuves dans cette vie ne manqueront pas. Mais Dieu veut bien nous aider à les traverser avec succès – par son Esprit en nous, par son peuple (nos frères et sœurs en Christ), et par la sagesse que nous offre sa Parole, la Bible. Ne nous décourageons jamais, mais restons fidèles jusqu’à la fin. La fin de l’épreuve peut être plus proche que vous ne le pensez. Jésus est à la porte, et il peut revenir d’un jour à l’autre. Et quand il viendra, nous serons très heureux d’avoir tenu bon.

B. B.
(dans Vol. 20, No. 6)