Le baptême à quel nom?

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, ou au nom de Jésus seul ?

Quels mots faut-il prononcer lorsqu’on baptise quelqu’un ? En Matthieu 28.19 Jésus dit aux apôtres de baptiser « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit », mais dans le livre des Actes des Apôtres, chaque fois qu’un nom est mentionné en rapport avec le baptême, c’est le nom de Jésus. Actes 2.38 dit : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés. » Actes 8.16 : « Car il [le Saint-Esprit] n’était encore descendu sur aucun d’eux ; ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus. » Actes 10.48 : « Et il ordonna qu’ils fussent baptisés au nom du Seigneur. » Actes 19.5 : « Sur ces paroles, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus. » Nulle part dans les Actes on ne parle du baptême « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ». Comment peut-on concilier l’ordre de Jésus et l’action des apôtres ?

La plupart du monde dit « chrétien » a toujours considéré que l’on est baptisé « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit », et ces paroles sont formellement prononcées lors de la plupart des baptêmes. Il y a, par contre, des groupes religieux qui s’opposent avec énergie à cette pratique. Pour eux, le seul baptême valable est fait uniquement « au nom de Jésus », et ils pensent que ceux qui ont été baptisés « au nom du Père, Fils et Saint-Esprit » ont besoin d’être baptisés de nouveau.

Pourquoi s’y opposent-ils si fort ?

Cette question peut sembler être un simple détail, une question de liturgie ou de cérémonie rituelle. Une doctrine fondamentale de la foi chrétienne est pourtant en jeu. Généralement, ceux qui sont contre le baptême « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » le sont parce qu’ils ont une conception erronée de la nature de Dieu. Ils nient le fait que Dieu est un seul Dieu qui existe éternellement en trois personnes. Ils enseignent plutôt qu’il y a une seule personne divine, dont le nom personnel est Jésus, mais qui joue des rôles différents ou à qui sont attribués plusieurs titres. Pour eux, Jésus est lui-même le Père ; il est aussi le Fils et le Saint-Esprit. En ce qui concerne le baptême, ils raisonnent que si Jésus est « le nom » de Dieu, et que Père, Fils et Saint-Esprit ne sont que des titres qu’il porte, il est absolument nécessaire, pour obéir à Matthieu 28.19, de dire le nom « Jésus » quand on baptise quelqu’un.

D’autres personnes acceptent comme biblique l’idée qu’il y a trois personnes en Dieu : Père, Fils, et Saint-Esprit, mais en comparant Matthieu 28.19 aux récits dans les Actes, ils ont des doutes concernant les mots à prononcer lors d’un baptême.

Dans ce numéro de Chemin de Vérité, nous voulons donc apporter de la lumière sur la nature de Dieu et aussi sur la manière de pratiquer le baptême. L’étude aura trois volets, et une suggestion pratique pour la mise en application.

1. Le sens de « Père, Fils et Saint-Esprit »

Il n’est pas possible de lire la Bible objectivement et d’en tirer la conclusion que Jésus et le Père sont la même personne, qu’il n’y a aucune distinction entre les deux. Oui, il est bien vrai que Jésus est Dieu (Col. 2.9; Phil. 2.5-7; Rom. 9.5; 1 Jean 5.20; Jean 1.1-3,14; 5.17-19; 8.53-58; 20.27,28; etc.). Mais Jésus n’est pas le Père. Considérons ses propres paroles :

« Je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas ; si un autre vient en son propre nom, vous le recevez. » (Jean 5.43)

« Et si je juge, mon jugement est vrai, car je ne suis pas seul ; mais le Père qui m’a envoyé est avec moi. Il est écrit dans votre loi que le témoignage de deux hommes est vrai ; je rends témoignage de moi-même, et le Père qui m’a envoyé rend témoignage de moi. » (Jean 8.16-18)

« Jésus répondit : Si je me glorifie moi-même, ma gloire n’est rien. C’est mon Père qui me glorifie, lui que vous dites être votre Dieu. » (Jean 8.54)

« Père, je veux que là où je suis ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire, la gloire que tu m’as donnée, parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde. » (Jean 17.24)

Évidemment, aucun de ces passages n’aurait le moindre sens si Jésus et le Père céleste étaient la même personne. Pareillement, le Saint-Esprit est divin, mais il n’est ni le Père ni le Fils. En Jean 14.16,17,26, Jésus dit :

« Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous, l’Esprit de vérité […] Le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. »

L’Esprit n’est pas le Père – il est envoyé par le Père. Il n’est pas Jésus, mais il est un autre consolateur, et il rappelle ce que Jésus a dit. Il n’est pas question ici d’une seule personne qui joue trois rôles différents ; il s’agit de trois personnes distinctes mais égales qui forment un seul Dieu : Yahvé, ou l’Éternel.

Cette conception de Dieu peut bien nous sembler difficile à saisir ; elle est néanmoins fidèle aux données bibliques. C’est la seule explication qui soit en harmonie avec tout ce que la Bible nous dit au sujet de la nature de Dieu.

2. Le sens de « nom » dans la Bible

Dans sa prière en Jean 17, Jésus dit à son Père céleste : « J’ai fait connaître ton nom aux hommes que tu m’as donnés du milieu du monde… » (Jean 17.6). Qu’est-ce que Jésus veut dire par « faire connaître le nom de Dieu » à ses apôtres ? N’étaient-ils pas des Juifs ? Les Juifs ne connaissaient-ils pas depuis des siècles le nom de Dieu ? Dieu avait dit à Moïse qu’il s’appelait « Je suis », ou « Yahvé » en hébreu. En français, ce nom a été transformé par certains en « Jéhovah ». Les Témoins de Jéhovah pensent que Jésus dit avoir enseigné à ses disciples que le nom de Dieu est Jéhovah. Les pentecôtistes unis et d’autres groupes pensent que le Seigneur avait fait comprendre aux disciples que le nom de Dieu est Jésus.

En réalité, l’expression « le nom de Dieu » dans cette phrase n’a rien à voir avec l’appellation qu’on emploie pour parler de Dieu. Dans la pensée juive, « le nom » ne signifiait pas tellement le nom par lequel on appelait la personne, mais plutôt ses attributs, son caractère ou sa nature dans la mesure où elle était révélée et connue. Par exemple, en Psaumes 9.11 l’auteur dit : « Ceux qui connaissent ton nom se confient en toi. » Évidemment cela ne signifie pas que ceux qui savent que Dieu s’appelle Jéhovah se confieront en lui – les voisins païens des Israélites savaient comment s’appelait le Dieu des Israélites (1 Samuel 6.2; 2 Rois 18.22) ; cela veut dire que ceux qui connaissent le caractère et la nature de Dieu, qui savent comment il est, seront prêts à lui faire confiance. Le Psaume 20.8 dit, selon la Version Darby : « Ceux-ci font gloire de leurs chars, et ceux-là de leurs chevaux, mais nous, du nom de l’Éternel notre Dieu. » Cela ne veut pas dire que nous nous vanterons de ce que Dieu s’appelle Jéhovah. L’auteur veut dire que certains se confient à des aides humaines, mais nous nous confierons en Dieu, parce que nous savons comment il est. En Ésaïe 52.6, après avoir promis de délivrer Israël de ses oppresseurs, Dieu dit : « C’est pourquoi mon peuple connaîtra mon nom. » Son peuple connaissait depuis fort longtemps les mots à utiliser pour parler de Dieu, mais quand Dieu le délivrerait de leurs ennemis, ils comprendraient encore plus clairement la grande puissance et la fidélité de Dieu.

Quand donc Jésus dit qu’il a fait connaître aux apôtres « le nom de Dieu », il veut dire qu’il leur a fait voir comment Dieu est. En fait, c’était une autre manière de dire ce que Jésus avait dit à Philippe en Jean 14.7 : « Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. » À travers Jésus et son caractère, les hommes peuvent connaître le caractère de Dieu le Père.

Il est tout à fait normal de dire le nom de Jésus lors d’un baptême. Mais ce serait une erreur que d’insister plus dans notre pensée sur le mot « Jésus » que sur la personne et l’autorité de Jésus, comme si les syllabes « Jé-sus » avaient une puissance « magique » en elles-mêmes pour rendre le baptême efficace.

3. Le sens de baptiser « au nom de » quelqu’un

Il y a trois expressions grecques qui sont toutes traduites par les mots français « au nom de ». Ce sont eis to onoma, en to onomati, et epi to onomati. Certains experts de la langue grecque trouvent une nuance entre elles. Baptiser « eis » le nom de quelqu’un serait mettre le baptisé « en » ou « dans » la personne nommée ; ce serait mettre le baptisé dans la présence de ou dans une relation personnelle avec la personne. Baptiser « epi » le nom de quelqu’un serait agir par l’autorité de la personne nommée. Ces experts soulignent qu’en Matthieu 28.19 Jésus dit de baptiser « eis le nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit », mais qu’en Actes 2.38 Pierre dit aux gens de se faire baptiser « epi le nom de Jésus-Christ ». Voilà de quelle manière le professeur Harvey Floyd, par exemple, explique Matthieu 28.19 :

« Au baptême sont établies des relations entre le croyant et Dieu le Père, et le Fils et le Saint-Esprit. On ne noue pas de relations avec Dieu en plusieurs phases différentes, premièrement avec le Père, puis avec le Fils, et puis avec l’Esprit Saint, mais plutôt avec tous en même temps. Au baptême, des relations sont établies avec Dieu le Père, et le Fils, et le Saint-Esprit. »

David Lipscomb est un autre auteur qui soutenait cette interprétation de Matthieu 28.19. Il expliquait que dans l’évangile, Jésus, qui venait de dire : « Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre » (v. 18), a autorisé les apôtres à baptiser les hommes pour qu’ils soient « en » Dieu, ou en relation avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit comme des rachetés. Dans les Actes, ces apôtres ont fait ce que Jésus les avait autorisés à faire – ils ont prêché et baptisé « en son nom » ou par « son autorité ».

Évidemment ce point de vue sur la grammaire du verset permet de retenir l’idée que Dieu existe en trois personnes distinctes mais unies.

Un autre point de vue sur la grammaire maintient que les trois prépositions grecques, eis (Matthieu 28.19; Actes 8.16), en (Actes 10.48; Col. 3.17) et epi (Actes 2.38; 5.40) sont interchangeables quand elles s’emploient avec « nom », et quelle que soit la préposition, le sens est toujours proche de « par l’autorité de ». Les trois expressions grecques seraient bien rendues par la seule locution française « au nom de », qui signifie, « à la place de, par l’autorité de, ou en considération de ».

Cette explication, aussi, permet de concilier facilement l’ordre en Matthieu 28.19 de baptiser au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et la pratique dans le livre des Actes de baptiser au nom de Jésus. Comme la première explication, celle-ci ne contredit pas l’idée de trois personnes en un seul Dieu. Il suffit de prendre en considération l’unité et l’harmonie qui existent entre ces trois personnes. Considérez, par exemple, les versets suivants :

« Tout ce que le Père fait, le Fils le fait pareillement […] Le Père ne juge personne, mais il a remis tout jugement au Fils, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. » (Jean 5.19,22,23)

« Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé. Si quelqu’un veut faire sa volonté, il connaîtra si ma doctrine est de Dieu, ou si je parle de mon propre chef. » (Jean 7.16,17)

« Je ne fais rien de moi-même, mais […] je parle selon ce que le Père m’a enseigné […] je fais toujours ce qui lui est agréable. » (Jean 8.28,29)

« Moi et le Père nous sommes un » (Jean 10.30)

« Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, […] il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu […] Il me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera. Tout ce que le Père a est à moi ; c’est pourquoi j’ai dit qu’il prendra de ce qui est à moi, et qu’il vous l’annoncera. » (Jean 16.13-15)

Compte tenu de cette unité profonde de caractère et de volonté, comment pourrait-il y avoir de conflit entre ce qui est autorisé par le Père et le Saint-Esprit, et ce qui est autorisé par Jésus, le Fils ? Les trois sont en parfaite harmonie ; ce que Jésus ordonne, c’est bien ce que le Père a voulu et ce que l’Esprit révèle et confirme.

Ainsi, selon toutes les deux explications, les mots « au nom de » ne se réfèrent pas à ce qui est dit, mais plutôt à ce qui est fait. Il s’agit soit de baptiser des hommes pour les mettre « en Dieu » ou en relation avec lui, soit de les baptiser selon le commandement du Seigneur, par son autorité.

Que faut-il dire lors d’un baptême ?

Revenons maintenant à notre point de départ. Que faut-il donc dire lorsqu’on baptise quelqu’un : « Je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit », ou bien : « Je te baptise au nom de Jésus-Christ » ?

En réalité, aucun passage du Nouveau Testament ne contient de formule officielle à prononcer lors d’un baptême. Aucun passage ne nous dit exactement ce que les apôtres disaient quand ils baptisaient les gens. (Ou même s’ils disaient quoi que ce soit avant de les baptiser !) Il n’y a pas de mal, lorsqu’on fait quelque chose, à dire ce qu’on est en train de faire. Mais l’efficacité du baptême n’est pas dans les paroles qui sont dites ; elle est dans le sang de Jésus, la foi et la soumission de la personne qui reçoit le baptême, et la conformité de l’acte à l’enseignement de la Bible.

Colossiens 3.17 dit : « Et quoi que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus. » Si vous prenez le repas du Seigneur, si vous semez un champ de maïs, si vous aidez un pauvre, si vous embrassez votre enfant, vous pouvez le faire « au nom du Seigneur Jésus », c’est-à-dire en harmonie avec sa parole, en reconnaissant sa Seigneurie. Mais pour faire ces choses (et bien d’autres) « à son nom », il n’est pas nécessaire de dire formellement : « Je fais ceci au nom de Jésus. »

Soit. Ce n’est pas nécessaire pour que le baptême soit valable, mais n’est-ce pas utile de dire quelque chose ? Tout à fait. Il est bien de faire ou de dire ce qui produira une vive impression de la signification et l’importance solennelle du baptême sur l’esprit de la personne qui le reçoit. Il est bien aussi de faire savoir à l’assistance le sens de ce qui se passe. C’est une bonne occasion d’enseigner et de réaffirmer certaines vérités de notre foi.

Quels mots prononcer, alors ? Nous n’avons pas le droit d’imposer une formule précise là où la Bible ne l’a pas donnée. Je ne fais donc que vous proposer ce que j’ai l’habitude de dire : « Par l’autorité de Jésus-Christ et pour le pardon de tes péchés, je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. »

Un dernier point

Pour que quelqu’un fasse quelque chose à mon nom, il faudrait bien que j’aie autorisé la personne à faire cette chose. Sinon, elle agit avec infidélité à mon égard et avec tromperie à l’égard de ceux auprès de qui elle emploie mon nom. Si je n’ai pas formellement autorisé Monsieur Dupont à faire des transactions commerciales à ma place, il n’a pas le droit de prendre un crédit, par exemple, à mon nom. Je refuserais d’honorer cet engagement qui n’est pas venu de ma part.

En ce qui concerne le baptême, on prononce le nom de Dieu sur bien de cérémonies que Dieu n’a pas autorisées. On baptise « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » des personnes qui n’ont pas cru (des bébés). La Parole de Dieu enseigne que le baptême est pour ceux qui croient déjà en Jésus (Marc 16.15,16; Actes 8.36-38). On baptise « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » en aspergeant la personne de quelques gouttes d’eau, mais la Bible enseigne que le baptême est un ensevelissement, une immersion (Romains 6.4,5; Colossiens 2.12; Actes 8.38,39). On baptise des personnes « au nom de Jésus » comme témoignage qu’elles ont déjà été sauvées, tandis que Jésus et ses apôtres ont enseigné qu’il faut être baptisé afin d’être sauvé et non pas parce qu’on le serait déjà (Jean 3.3-5; Marc 16.16; Actes 2.38; 22.16; 1 Pierre 3.21). Quel que soit le nom prononcé lors de ces cérémonies, ces personnes ne sont pas baptisées bibliquement.

Si telle est votre situation, faites-vous baptiser aujourd’hui pour le pardon de vos péchés selon ce que le Seigneur a autorisé.

B. B.
(Dans Vol. 7. No. 3)

«Aie soin de faire tout d’après le modèle»

L’importance des modèles

Un modèle, nous le savons tous, c’est ce qui est donné pour servir de référence, pour être reproduit. C’est un original à imiter. Celui qui a conçu un modèle peut montrer à celui qui doit le reproduire un échantillon ou prototype. Il peut aussi lui donner une liste de critères à respecter, des instructions orales ou écrites.

L’emploi de modèles est courant dans presque tous les domaines de la vie. Une cliente apporte à son couturier une robe et un tissu. La robe doit lui servir de modèle pour qu’il en fasse une autre du même style et de la même taille. Un client montre à son menuisier la photo d’un meuble qu’il veut faire confectionner, ajoutant oralement des détails sur les dimensions. Un maître d’école affiche des exemplaires de toutes les lettres de l’alphabet pour que les écoliers apprennent à les reproduire dans leurs cahiers. Un entrepreneur fournit à des constructeurs des plans préparés par un architecte pour que l’édifice soit à la fois solide, fonctionnel et conforme au goût de celui pour qui on le construit.

Dans tous ces domaines et bien d’autres, dévier du modèle a des conséquences parfois désastreuses. Dans l’industrie, les pièces de rechange sont inutiles s’ils ne sont pas conformes aux modèles dans les moindres détails. Dans l’éducation, l’élève ne réussit pas s’il n’apprend pas à faire ce que le maître lui montre. Dans l’artisanat, le tailleur, le menuisier ou le sculpteur qui n’arrive pas à bien copier le modèle qui lui est donné perdra tous ses clients. Le bâtiment qui n’est pas construit selon des plans professionnels peut s’écrouler et occasionner la mort de tous ceux qui se trouvent à l’intérieur.

Il faut se référer constamment au modèle pour ne pas introduire des éléments qui n’y sont pas conformes, qui faussent le résultat final, qui affaiblissent ce qu’on veut bâtir, ou qui déplaisent au client ou patron. Ne pas respecter le modèle empêche l’uniformité. C’est le désordre, la confusion et l’échec qui en résultent.

L’existence d’un modèle dans le christianisme

Le principe de suivre un modèle est important dans le domaine de la religion, aussi. Dans l’Ancien Testament, Dieu a ordonné à Moïse de faire construire un lieu d’adoration, une tente sacrée appelée « le tabernacle ». Dieu a précisé dans les moindres détails de quelle manière il serait construit, les meubles qui s’y trouveraient, l’habillement des sacrificateurs qui y célébreraient un culte, et les cérémonies que ces sacrificateurs devaient faire. Et il tenait absolument à ce que sa volonté soit respectée en ces choses. Hébreux 8.5 nous dit que Moïse fut « divinement averti » : « Aie soin, lui fut-il dit, de faire tout d’après le modèle qui t’a été montré sur la montagne. » Dieu ne laissa pas aux Israélites la liberté de décider de quelle manière ils serviraient l’Éternel. Dans le Nouveau Testament pareillement, il est clair que le Seigneur lui-même a décidé ce que son Église doit faire et enseigner, ce à quoi elle doit ressembler, et de quelle manière ses membres doivent se conduire et travailler. Jésus a parlé sévèrement de ceux qui délaissaient les choses que Dieu avait ordonnées et qui instituaient des pratiques d’origine humaine : « C’est en vain qu’ils m’honorent, en donnant des préceptes qui sont des commandements d’hommes. Vous abandonnez le commandement de Dieu, et vous observez la tradition des hommes. Il leur dit encore : Vous anéantissez fort bien le commandement de Dieu, pour garder votre tradition » (Marc 7.7-9).

Il ressort clairement des épîtres de Paul qu’il enseignait la même chose partout où il allait. Ce n’est pas qu’il manquait d’originalité pour trouver de nouvelles idées. Ce n’est pas non plus que la culture était pareille dans tous les pays où il travaillait. Les gens de Lystre et de Derbe étaient considérés par les autres comme ignorants, superstitieux et presque « sauvages » ; les Corinthiens étaient des gens mondains qui poursuivaient avant tout le luxe et le plaisir sexuel ; ceux de Philippes étaient fiers de leur citoyenneté et culture romaines, qui les distinguaient des villes grecques aux alentours ; la force des Ephésiens, c’était la magie ; la gloire des Athéniens, c’était la philosophie. Chaque ville, chaque pays avait ses propres culture et mentalité, mais l’apôtre était convaincu que tous avaient besoin du même enseignement. Il recommandait les mêmes pratiques partout. Et pourquoi ? Parce qu’il était très conscient du fait qu’il y avait un modèle à suivre, un modèle qu’il n’avait pas inventé, mais qui lui avait été montré par le Seigneur et auquel il devait être fidèle. Le Créateur de tous les hommes était, aux yeux de Paul, parfaitement capable de concevoir un plan et promulguer un message appropriés à tous les hommes de tous les pays. Quand on considère l’interdiction de changer les institutions divines (Jean 8.31; 2 Jean 9; Jude 3; Apoc. 22.18,19; etc), il est évident que le plan et le message donnés par Dieu seraient appropriés, non seulement dans tous les pays, mais également aux hommes de toute génération. Ils n’auraient donc pas besoin d’être adaptés ou modifiés pour satisfaire aux besoins de l’homme « moderne ».

Le modèle s’applique à tout ce qui concerne la foi chrétienne

Le message

C’est Dieu lui-même qui a déterminé ce que son Église doit prêcher aux hommes perdus. Nous n’avons aucun droit de dévier de l’Évangile tel qu’il fût révélé aux apôtres. Paul dit aux Corinthiens : « Je vous rappelle, frères, l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré, et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain » (1 Cor. 15.1-2). Certains dans les Églises de la Galatie avaient déjà commencé à changer le message qu’ils avaient reçu. Paul leur adresse un avertissement très sévère : « Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un Évangile s’écartant de celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème (maudit) ! » (Galates 1.8).

En 1 Corinthiens 7.17-24, Paul explique qu’il ne faut pas enseigner des conditions de salut que Dieu n’a pas imposées. Le célibataire qui se gardait pur n’avait pas besoin de se marier pour être chrétien ; le marié qui avait, selon la parole de Dieu, le droit de se marier, n’avait pas besoin de redevenir célibataire pour servir Dieu. L’incirconcis n’a pas besoin d’être circoncis pour être sauvé, et l’esclave n’est pas obligé de devenir un homme libre pour plaire à Dieu. Ces conditions ne sont pas des états de péché, et Paul dit : « Que chacun marche selon la part que le Seigneur lui a faite, selon l’appel qu’il a reçu de Dieu… Que chacun, frères, demeure devant Dieu dans l’état où il était lorsqu’il a été appelé » (1 Cor. 7.17,24). Mais ce que nous voulons souligner dans ce passage, c’est la fin du verset 17 : « C’est ainsi que je l’ordonne dans toutes les Églises. » Paul annonçait le même Évangile et les mêmes conditions de salut partout où il allait, parce qu’il se conformait au modèle révélé par Dieu.

L’organisation de l’Église

En Actes 14.23, nous voyons que Paul et Barnabas ont conduit les Églises de la Galatie (Antioche, Icone, Lystre et Derbe) à mettre en place une même forme d’organisation : « Ils firent nommer des anciens dans chaque Église. » Ils n’ont pas enseigné à chaque assemblée de s’organiser selon son propre goût, soit avec un chef d’Église, un pasteur unique, un archevêque ou un président. Ils ont amené chaque assemblée à nommer un groupe d’hommes pour la diriger, des anciens. Chaque Église était autonome et avait ses propres anciens au lieu d’être soumise à un conseil ou dirigeant national ou régional. La Bible ne parle ni de paroisse ni de diocèse. Environ vingt ans plus tard, Paul donna des instructions pour les Églises dans un autre pays, mais ce fût le même plan d’organisation qu’il recommanda. Il dit à Tite : « Je t’ai laissé en Crète, afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler, et que, selon mes instructions, tu établisses des anciens dans chaque ville » (Tite 1.5).

Dans les versets suivants, Paul énumère les critères à remplir par ceux qu’on choisirait comme anciens ou évêques (deux noms pour la même fonction) (Tite 1.6-9). Puisque cet enseignement fait partie du modèle inspiré de Dieu, nous ne devons pas être surpris de découvrir que ces qualifications correspondent à celles qui devaient être enseignées par Timothée dans la ville d’Éphèse (1 Tim. 3.3-7). L’organisation désirée ne variait pas selon l’endroit ou l’année. Elle constituait une partie du modèle.

Le financement du travail de l’Église

En Actes 11.29, nous voyons l’assemblée d’Antioche en Syrie qui envoie de l’aide aux frères pauvres en Judée. Elle n’a pas imposé une cotisation ou montant fixe que chaque membre de l’ Église devait contribuer. Au contraire, « les disciples résolurent d’envoyer, chacun selon ses moyens, un secours aux frères qui habitaient la Judée ». L’apôtre Paul enseignait à l’Église de Corinthe de suivre le même principe. « Que chacun donne comme il l’a résolu en son cœur » (2 Corinthiens 9.7), et que chacun donne « selon sa prospérité » 1 Corinthiens 16.2).

Un autre principe concernant le financement des œuvres de l’Église, c’est que l’on faisait la collecte « le premier jour de la semaine » (1 Corinthiens 16.2), c’est -a-dire le dimanche. Encore, il est important de souligner que cette recommandation ne se limitait pas à l’Église de Corinthe, à elle seule. Paul introduit cet enseignement en disant : « Pour ce qui concerne la collecte en faveur des saints, agissez vous aussi, comme je l’ai ordonné aux Églises de Galatie » (1 Corinthiens 16.1). Ce modèle s’appliquait partout.

L’adoration

Quand Paul envoyait à l’Église de Corinthe des instructions concernant le culte, il était très clair que ces règles s’appliquaient dans toutes les autres assemblées, aussi. Prenez, par exemple, le bon ordre et le silence des femmes : « Car Dieu n’est pas un Dieu de désordre mais de paix. Comme dans toutes les Églises des saints, que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d’y parler ; mais qu’elles soient soumises, selon que le dit aussi la loi … Est-ce de chez vous que la parole de Dieu est sortie ? Ou est-ce à vous seuls qu’elle est parvenue ? Si quelqu’un croit être prophète ou inspiré, qu’il reconnaisse que ce que je vous écris est un commandement du Seigneur » (1 Corinthiens 14.33,34,36,37). L’Église de Corinthe n’avait pas la liberté de donner la parole aux femmes pour prêcher ou conduire des prières ou cantiques lors du culte. Elle n’avait pas le droit d’innover de cette façon. Le modèle biblique exige que ce soit des hommes et non des femmes qui prennent la direction de l’adoration en public.

Un autre exemple est l’enseignement sur le repas du Seigneur en 1 Corinthiens 11.17-34. Paul précise au verset 23 : « Car j’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné. » Le modèle n’est venu ni de Paul ni d’un homme quelconque. C’est le Seigneur qui a confié aux apôtres ce qu’ils devaient enseigner au sujet de la communion.

L’enseignement

Ce n’est pas seulement l’enseignement sur le culte, mais toute doctrine, qui doit être conforme au modèle. Paul dit à Timothée : « Retiens dans la foi et dans la charité qui est en Jésus-Christ le modèle de saines paroles que tu as reçues de moi. Garde le bon dépôt… » (2 Timothée 1.13,14). Ces saines paroles devaient être transmises fidèlement d’une génération d’enseignants à une autre : « Ce que tu as entendu de moi, en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles qui soient capables de l’enseigner aussi à d’autres » (2 Timothée 2.2).

La vie et le ministère

Enfin, la Bible parle d’un modèle, non seulement pour l’organisation, le financement, l’adoration et l’enseignement de l’Église, mais aussi pour la manière de vivre et de servir. Paul était conscient du fait qu’il laissait un exemple à suivre en ce qu’il disait, mais aussi en ce qu’il faisait : « Ce que vous avez appris, reçu et entendu de moi, et ce que vous avez vu en moi, pratiquez-le. Et le Dieu de paix sera avec vous » (Phil. 4.9). Si nous suivons l’exemple que Paul et les autres apôtres nous ont laissé, Dieu sera avec nous. Si nous nous éloignons du modèle divin, nous serons, au contraire, sous la condamnation.

Comment identifier le modèle biblique

Comme nous l’avons dit, un tailleur, un menuisier, un constructeur ou un élève arrive à reproduire le modèle qui lui est fourni s’il regarde bien un exemplaire, une photo ou un plan, et s’il prête attention aux instructions qui accompagnent l’exemplaire. En tant que chrétiens, nous pouvons identifier le modèle à suivre si, en étudiant le Nouveau Testament, nous recherchons :

  1. des exemples approuvés, c’est-à-dire des passages qui nous montrent des Églises en train de mettre en pratique un enseignement inspiré, sous la direction ou avec l’approbation des apôtres ; et
  2. des commandements ou instructions données aux Églises, aux chrétiens ou à ceux qui voulaient devenir chrétiens.

En suivant ces exemples et commandements, nous devons respecter le silence de la Bible (Deut. 4.2; 12.32; Prov. 30.6; 1 Cor. 4.6; 2 Jean 9-11; Apoc. 22.18,19). Quand un parent donne de l’argent à son enfant et l’envoie à la boutique en lui disant de payer cinq bouteilles de coca-cola, l’enfant n’a pas le droit d’acheter également quelques bouteilles de bière et un jouet simplement parce que son père ne lui a pas dit expressément de ne pas faire ainsi. Le père n’a pas besoin de citer tout ce qu’il ne veut pas. Le modèle biblique autorise l’emploi du fruit de la vigne et du pain sans levain pour le repas du Seigneur. La parole ne dit rien au sujet de viande et de tomates en ce qui concerne ce repas, mais ce n’est pas pour cela que nous pouvons ajouter ces éléments. Le silence n’autorise pas à faire tout ce qui n’est pas expressément défendu.

Respecter le silence des Écritures signifie également que l’on ne doit pas imposer des devoirs dans la religion qui ne sont pas enseignés dans la parole de Dieu.

En suivant les commandements, il faut aussi considérer à quel point un commandement est spécifique ou générique. Par exemple, quand Dieu dit à Noé de construire l’arche, il a précisé : « Fais-toi une arche de bois de gopher » (Genèse 6.14). Le commandement étant très spécifique, l’utilisation d’autres espèces de bois, tel que le chêne, le pin ou l’ébène, était exclue. Quand Jésus dit, par contre, « Allez par tout le monde et prêchez la bonne nouvelle » (Marc 16.15), l’ordre d’aller est très générique et n’impose pas un seul moyen de transport. On peut aller à pied, en voiture, ou en avion, pourvu qu’on aille.

Conclusion

Une chose qui distingue les Églises du Christ de la plupart des groupes religieux, c’est la conviction que Jésus-Christ a bâti une seule Église, et que l’homme n’a ni besoin ni droit d’en créer une autre. Le plan de Dieu pour son Église est amplement révélée dans le Nouveau Testament. Si nous nous conformons réellement à ce modèle divin, nous n’aurons pas créé quelque chose de nouveau mais retrouvé l’original. Ce n’est pas de l’orgueil qui nous pousse à dire que l’Église du Christ n’est pas une dénomination. Ce n’est pas que l’on se croit plus spirituel ou plus intelligent que tous les autres. Mais force est de reconnaître qu’aucun homme n’est capable d’améliorer ce que Dieu a fait ou conçu.

La parole de Dieu est comme une semence (Luc 8.11) : Si on la prêche sans y ajouter les doctrines des hommes, elle produira toujours la même Église qu’elle a produite au premier siècle. Malgré des centaines d’années d’apostasie, les hommes peuvent, grâce à cette parole éternelle, découvrir et restaurer l’Église de Jésus-Christ.

Ayons donc soin de faire tout d’après le modèle qui nous a été montré.

B. B.
(Dans Vol. 6, No. 6)

Des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation

En Jean 4, Jésus décida de quitter la Judée, la partie méridionale de la Palestine, pour se rendre dans la région de la Galilée, au nord, là où il avait grandi. En Judée et en Galilée, il y avait de grandes populations juives. (En Galilée il y avait aussi de nombreux non-Juifs.) Entre ces deux régions se trouvait la Samarie, un pays habité d’un peuple dont les ancêtres israélites s’étaient mariés avec des païens. Or comme Jean 4.9 le dit, « les Juifs […] n’ont pas de relations avec les Samaritains ». Au temps de Jésus cette inimitié datait déjà de plusieurs siècles. À cause de cette hostilité, des Juifs qui voulaient se rendre de la Judée en Galilée contournaient la région de Samarie. Il fallait, en passant par la Samarie, trois jours de marche pour faire le voyage, mais on préférait généralement prendre six jours et traverser deux fois le Jourdain pour éviter ce territoire et ce peuple « maudits ».

Jésus fait tomber les murs

En Jean 4.4 l’auteur dit de Jésus : « Il fallait qu’il passât par la Samarie. » Comme nous venons de le voir, ce n’était pas parce qu’il n’y avait pas d’autre route à suivre pour aller en Galilée. Jésus devait passer par là parce qu’il voulait commencer à enlever les barrières entre Juifs et Samaritains. Il voulait que ses disciples comprennent qu’il n’avait pas d’égard pour les préjugés des Juifs contre leurs voisins.

Arrivé près de la ville samaritaine de Sychar, Jésus s’assit au bord d’un puits où il attendait pendant que ses disciples achetaient de la nourriture en ville. Une femme vint chercher de l’eau au puits. Quand Jésus adressa une parole à cette femme pour lui demander de puiser de l’eau pour qu’il boive, elle en fut très surprise. Elle dit : « Comment toi, qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi qui suis une femme samaritaine ? » Jean explique cette réaction : « Les Juifs, en effet, n’ont pas de relations avec les Samaritains. » Ils considéraient les membres de cette « race impure » comme étant au même niveau que des chiens ou des hommes possédés de démons. Mais Jésus parla à cette femme. Il lui a parlé de vérités spirituelles, et il accepta même de passer deux jours dans cette ville samaritaine pour enseigner les habitants. Il voyait chaque personne comme un individu, créé à l’image de Dieu, et non comme représentant de telle ou telle nationalité.

Les disciples de Jésus ont été lents à comprendre, mais finalement ils ont adopté l’attitude de leur maître. Tout chrétien ferait bien, non seulement de suivre l’exemple de Jésus, qui avait de l’amour pour tous les hommes de toutes les ethnies, mais aussi de mettre dans son cœur ces vérités enseignées par ses apôtres :

Dieu ne tient pas compte de notre nationalité, ethnie ou langue

En Actes 10, Dieu voulait que l’apôtre Pierre porte l’Évangile pour la première fois à un non-Juif. Bien que Jésus ait ordonné quelques années auparavant de « faire des disciples de toutes les nations (ethnies) » (Matthieu 28.19), l’Église avait jusqu’à ce jour prêché uniquement aux Juifs, aux convertis au judaïsme, et depuis Actes 8 aux Samaritains. Si le fossé qui divisait les Juifs et les Samaritains était profond, celui qui séparait les Juifs et les Gentils (les païens, ou non-Juifs) était encore plus important. Dieu donna donc à Pierre une vision spéciale pour qu’il accepte d’aller chez un non-Juif du nom de Corneille. Dans la vision Pierre vit des animaux qui avaient été déclarés impurs pour les Juifs. Une voix lui dit : « Lève-toi, Pierre, tue et mange. » Comme Pierre ne voulait pas, la voix insista : « Ce que Dieu a déclaré pur, ne le regarde pas comme souillé » (Actes 10.13-15).

Quand Pierre arriva chez Corneille, il avait compris le sens de la vision. Il dit à ceux qui s’y étaient réunis : « Vous savez qu’il est défendu à un Juif de se lier avec un étranger ou d’entrer chez lui ; mais Dieu m’a appris à ne regarder aucun homme comme souillé ou impur. C’est pourquoi je n’ai pas eu d’objection à venir, puisque vous m’avez appelé » (Actes 10.28,29).

Signalons en passant que rien dans la loi de Moïse n’interdisait aux Juifs d’entrer chez un non-Juif. Il est vrai qu’ils ne devaient pas se marier avec des païens, et leurs lois alimentaires rendaient plus difficile de partager des repas avec ceux qui n’observaient pas ces lois ; mais Pierre se réfère sans doute aux traditions des anciens et non pas à la loi donnée par Dieu. Ce qu’il dit souligne, néanmoins, la grande séparation entre Juifs et non-Juifs. Pierre comprenait maintenant qu’elle avait été enlevée en Christ : « En vérité, je reconnais que Dieu ne fait point acception de personnes, mais qu’en toute nation celui le craint et qui pratique la justice lui est agréable » (Actes 10.34,35).

Jésus a donné sa vie pour ceux de toutes les nations. En Apocalypse 5.9,10 les anges chantent ses louanges justement pour cette raison : « Ils chantaient un cantique nouveau, en disant : Tu es digne de prendre le livre, et d’en ouvrir les sceaux ; car tu as été immolé, et tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation. Tu as fait d’eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre. »

Il n’y a ni nationalité ni ethnie dans l’Église

La distinction entre Juif et Gentil avait été très importante sous l’ancienne alliance. En Éphésiens 2.12 Paul rappela aux Gentils (les non-circoncis) qu’ils n’avaient joui d’aucun des privilèges du peuple de Dieu : « Souvenez-vous que vous étiez en ce temps-là sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde. » Mais il poursuivit en expliquant que depuis la mort de Christ cette distinction n’était plus. Tous les deux avaient été sous la condamnation à cause de leurs péchés (Romains 3.9,10,19,23) ; maintenant tous les deux avaient la possibilité de réconciliation avec Dieu dans un seul corps. « Car il est notre paix, lui qui des deux n’en a fait qu’un, et qui a renversé le mur de séparation, l’inimitié, ayant anéanti par sa chair la loi des ordonnances dans ses prescriptions, afin de créer en lui-même avec les deux un seul homme nouveau, en établissant la paix, et de les réconcilier, l’un et l’autre en un seul corps, avec Dieu par la croix, en détruisant par elle l’inimitié. Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près ; car par lui nous avons les uns et les autres accès auprès du Père, dans un même Esprit » (Éphésiens 2.14-18).

Jésus n’est pas mort pour qu’il existe deux Églises distinctes, une composée de Juifs et l’autre composée de non-Juifs. Il a voulu que tous les sauvés soient réunis en un seul corps. Cette unité faisait partie du plan de Dieu depuis l’éternité (Éphésiens 1.10). Il est évident que le Seigneur n’a pas voulu non plus une Église à part pour les noirs ou les Asiatiques. Il n’a pas prévu une Église pour certaines ethnies et une autre Église pour les ethnies avec lesquelles celles-là ne s’entendaient pas avant de connaître le Christ. Dieu a voulu que le salut soit offert à tous de la même manière et dans le même corps spirituel.

Il n’est pas seulement question de la manière de Dieu de nous considérer. Le Seigneur veut que l’unité soit une réalité que nous vivons. En Romains 15.7 Paul dit aux chrétiens juifs et païens : « Accueillez-vous donc les uns les autres, comme Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu. » On ne doit pas se dire que Dieu ne tient pas compte de notre couleur ou notre nationalité, mais que parmi nous les hommes dans l’Église ces distinctions peuvent garder leur importance. Une partie de ce qui fait la beauté du plan de Dieu, c’est qu’il prend des hommes qui étaient divisés et hostiles les uns aux autres pour les réunir dans un seul corps de croyants unis dans l’amour fraternel.

Ayant compris que Dieu nous aime tous de la même manière, quelle que soit notre couleur ou notre langue, et ayant compris que les distinctions politiques, raciales et ethniques n’ont pas de place au sein de son Église, qui est le royaume du Christ, nous devons comprendre un troisième principe :

La vraie patrie des chrétiens, c’est le ciel

Nous sommes nés citoyens d’un pays et parfois membres d’une ethnie particulière. Nous avons naturellement un attachement émotionnel au pays de notre naissance ou de nos parents, et nous avons des liens importants avec ceux qui partagent notre langue et notre culture. Nous sommes fiers quand notre pays se montre excellent sur un plan quelconque ; nous avons honte quand notre pays ou ses dirigeants agissent de manière indigne. Nous nous soucions de l’avenir de nos pays, car nous supposons que nos enfants seront bénis ou pénalisés selon le sort de leur pays de résidence. Mais en tant que chrétiens, la citoyenneté qui compte le plus pour nous, c’est notre appartenance au royaume de Dieu. Ayant parlé de ceux qui « ne pensent qu’aux choses de la terre », Paul rappelle que « notre cité à nous est dans les cieux, d’où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ » (Philippiens 3.19,20). C’est ainsi que la Bible appelle souvent les chrétiens des « étrangers » et insiste sur le caractère passager de leur « séjour » sur la terre. Pierre adresse sa première épître « à ceux qui sont étrangers et dispersés dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l’Asie et la Bithynie » (1 Pierre 1.1). Les destinataires de cette lettre étaient, pour la plupart, des indigènes, et du point de vue légal ils étaient citoyens des provinces mentionnés. Néanmoins, Pierre leur dit de se voir comme étrangers. Plus loin dans la même épître, Pierre insiste encore sur cette réalité : « Bien aimés, je vous exhorte, comme étrangers et voyageurs sur la terre, à vous abstenir des convoitises qui font la guerre à l’âme » (1 Pierre 2.11). En 1 Pierre 1.17, il leur dit : « Conduisez-vous avec crainte pendant le temps de votre pèlerinage ». L’idée que la vie chrétienne ressemble à un pèlerinage revient dans l’épître aux Hébreux, où l’auteur nous réfère à l’exemple d’Abraham et des autres patriarches qui « reconnaissaient qu’ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre ». Ils enseignent que, comme eux, nous devons chercher « une patrie céleste », et que Dieu nous a, en fait, préparé une telle cité (Hébreux 11.13-16).

Ce principe s’applique de plusieurs manières dans la vie du chrétien. Il signifie que nous ne devons pas nous laisser détourner de notre mission et notre objectif céleste par la poursuite de richesses terrestres. Il signifie que nous devons nous garder des comportements pécheurs qui nous empêcheraient dans notre marche vers le ciel. Il signifie que nous ne devons pas nous conformer aux coutumes de ce monde auquel nous n’appartenons pas ; nous sommes étrangers ici-bas et devons nous attendre à être différents de nos voisins. Mais il signifie aussi que nous devrions nous considérer avant tout comme chrétiens plutôt que comme français, ivoiriens, congolais, haïtiens, burkinabés, camerounais, etc. (De même, nous sommes chrétiens d’abord, et ensuite membres de telle ou telle ethnie.) Nos émotions les plus fortes, nos plus grands sacrifices et notre loyauté la plus profonde se rapportent tous au royaume glorieux et céleste dont nous sommes, par la grâce de Dieu, citoyens. Il est bien de nous entendre, le plus possible, avec nos compatriotes, mais nous devrions toujours avoir un plus grand amour pour nos frères et sœurs en Christ, quelle que soit leur race, leur ethnie ou leur nationalité, que pour des non-croyants qui sont, par hasard, du même pays ou de la même ethnie que nous.

Cette attitude « sans frontières » a bien pris racine dans l’Église primitive. Vers l’an 200 apr. J.-C. un auteur inconnu écrivit ceci au sujet des chrétiens, dans une lettre à un certain Diognète : « Bien qu’ils habitent des cités grecques ou barbares, selon le cas de chacun, et qu’ils suivent les coutumes du pays en ce qui concerne l’habillement et la nourriture et d’autres affaires de la vie quotidienne, en même temps ils manifestent la nature remarquable et extraordinaire de leur propre cité. Ils habitent leurs propres pays, mais uniquement comme étrangers… Chaque pays étranger est leur patrie, et pourtant pour eux, chaque patrie est un pays étranger… Ils aiment tous les hommes. »

Applications pratiques

Chacun doit donc s’examiner pour voir s’il n’a pas besoin de changer sa façon de penser, de parler ou d’agir. Si nous avons encore des attitudes racistes ou tribalistes, nous devons les bannir. On ne devrait jamais rencontrer dans le langage d’un chrétien des expressions qui montrent du mépris pour une personne à cause de son ethnie ou son pays d’origine. Un étranger qui entre dans une de nos assemblées ne devrait jamais sentir qu’il n’est pas bienvenu à cause de sa race ou sa langue. Pour la compréhension de l’enseignement et l’expression facile de louange à Dieu, il n’est pas mal de faire des cultes ou des classes à part pour ceux qui parlent une langue particulière. Néanmoins, il faut consciemment cultiver et conserver la vraie communion fraternelle qui ne connaît pas de frontières linguistiques.

Quand ceux du monde s’opposent à un mariage parce que le couple n’est pas de la même ethnie, ceux qui sont dans l’Église devraient plutôt attacher de l’importance au fait de partager la même foi en Christ, d’avoir la même compréhension de sa volonté.

Quand ceux du monde s’enflamment contre telles ethnie ou nationalité, que ce soit des gens qui habitent dans le même pays ou des habitants des pays différents qui sont en guerre, les chrétiens devraient éviter de se jeter dans le conflit d’un côté ou de l’autre. Ils devraient se garder de classer tous les citoyens d’un pays ou tous les membres d’une race comme ayant les mêmes défauts. Le chrétien doit continuer de faire comme Jésus, en voyant chaque personne comme un individu et en aimant chaque personne sans tenir compte de son pays d’origine. Il n’y a pour Jésus que deux catégories de personnes : les sauvés et les perdus, ceux qui sont soumis à Dieu et ceux qui sont encore sous le pouvoir de Satan.

Au lieu de nous acharner pour le contrôle de tel ou tel territoire destiné à la destruction lorsque Jésus reviendra, au lieu de militer pour des pouvoirs politiques ou des avantages mondains, nous devons penser plus à la récompense qui nous attend au ciel et aux moyens de sauver « des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation ».

Conclusion

Dans un monde où nous voyons partout la guerre et les massacres, les injustices, la souffrance et d’autres maux qui résultent du racisme et du tribalisme, faisons en sorte que l’Église de Jésus-Christ soit un asile, un lieu de paix entre les hommes de différentes origines, une colonie du ciel où l’amour prend la place de la haine, et la règle d’or (Matthieu 7.12) est réellement mise en pratique.

Quelle que soit la couleur de ta peau ou la langue que tu parles, quel que soit le pays qui a émis ta carte d’identité, tu as une grande valeur aux yeux de Dieu. Quand tu es baptisé en Christ, tu deviens mon frère ou ma sœur. Nous avons désormais la même patrie : le ciel. Et nous voyons nos prochains de la même manière : soit comme des gens sauvés par le sang de Jésus, soit comme des gens encore perdus, mais que le Seigneur veut sauver.

B. B.
(Dans Vol. 7, No. 1)

L’avortement

Introduction

Vous savez probablement ce que c’est qu’une échographie : à l’aide d’un appareil, on peut voir ce qui est dans notre corps. Souvent, quand une femme est enceinte, surtout si elle a un problème, le médecin lui dit de faire faire une échographie.

Une femme aux USA qui s’appelle Shari Richard travaille avec ces appareils d’échographie. Elle voit tous les jours ce qui se passe dans le ventre des femmes enceintes. Elle a fait cette remarque : « Si les ventres avaient des fenêtres, l’avortement cesserait. »

Que voulait-elle dire par là ? Cette femme connaît très bien ce qui se passe quand on fait une interruption volontaire de grossesse, ce que nous appelons communément un avortement. Beaucoup de gens ne savent pas comment cela se passe, surtout dans des pays où c’est un acte défendu et qui a lieu le plus souvent en cachette.

Il y a plusieurs méthodes. Une méthode s’appelle « dilatation et évacuation ». Il s’agit de tuer l’enfant dans le ventre et de l’enlever morceau par morceau. Le docteur insère des pinces et arrache une jambe. Puis il arrache une autre jambe. Puis il arrache un bras, et l’enfant peut toujours être vivant. Selon les échographies, l’enfant lutte pour éviter les pinces. Puis on arrache l’autre bras. Puis on écrase la tête du bébé et le fait sortir.

Une autre méthode consiste à injecter dans l’utérus un sérum hypertonique, c’est-à-dire on procède à l’empoisonnement au sel. L’enfant est brûlé vif et meurt dans une douleur atroce.

« Si les ventres avaient des fenêtres, l’avortement cesserait. » Mais ils n’ont pas de fenêtres. Et l’avortement ne cesse pas. Au contraire, on l’a légalisé dans beaucoup de pays, et même dans des pays où c’est interdit par la loi, chacun de nous connaît au moins une femme qui a fait un avortement. C’est très répandu, et c’est un problème qui touche les chrétiens aussi bien que les autres.

Nous avons donc besoin de nous poser quelques questions à ce sujet.

Quand est-ce que la vie humaine commence ?

Ceci est une question incontournable si nous voulons parler de la moralité de l’avortement. Il faut déterminer si par cet acte on serait en train de supprimer une vie humaine. Plusieurs réponses sont données.

Selon ceux qui soutiennent le droit d’avorter, la vie commence à la naissance.

Carole Everett, ancienne gérante d’une clinique spécialisée pour les avortements, a supervisé 35 000 avortements. Elle a dit que la question principale que les femmes leur posaient était : « Est-ce que c’est un bébé ? » Nous leur répondions systématiquement : « Non, ce n’est qu’une boule de tissu, comme une tumeur ou un appendice. »

Très souvent nous entendons un langage qui sert à cacher la nature de l’acte de l’avortement. Quand on veut avorter, on ne parle jamais de tuer le bébé, mais de terminer la grossesse, enlever le fœtus ou le produit de conception, ou faire disparaître le ventre.

Selon la science, la vie commence lors de l’union de l’œuf de la mère et le sperme du père, c’est-à-dire à la conception. Considérez ce qu’un enfant fait avant que la mère ne puisse même sentir sa présence : il dort et se réveille ; il avale ; il a les hoquets ; il digère ; il entend ; il essaie de pleurer ; il ressent la douleur ; il donne des coups de pied ou de main ; et il suce ses doigts. Soyons clairs : scientifiquement, la naissance n’est rien d’autre qu’un changement d’environnement, un changement de domicile. Il s’agit de la continuation et non du commencement d’une vie.

Quand est-ce que la vie commence selon la Bible ? Quand est-ce qu’on devient une personne ?

Constatons d’abord que la Bible emploie le même mot pour l’enfant avant et après la naissance. Élisabeth dit à Marie : « Car voici, aussitôt que la voix de ta salutation a frappé mon oreille, l’enfant a tressailli d’allégresse dans mon sein » (Luc 1.44). Le même grec est utilisé plus loin pour parler de Jésus après sa naissance. « [Les bergers] y allèrent en hâte, et ils trouvèrent Marie et Joseph, et le petit enfant couché dans la crèche » (Luc 2.16).

La Bible traite la formation de l’enfant dans l’utérus comme une œuvre créatrice de Dieu. (Psaume 139.13-17; Job 31.13-15).

Elle nous dit que Dieu a consacré Jérémie comme prophète avant sa naissance. « Avant que je t’eusse formé dans le ventre de ta mère, je te connaissais, et avant que tu fusses sorti de son sein, je t’avais consacré prophète des nations » (Jérémie 1.5).

Comme nous l’avons vu, Jean-Baptiste a été rempli du Saint-Esprit et a sauté de joie quand il était dans le sein d’Élisabeth sa mère (Luc 1,15, 44). (Une « boule de tissu », peut-elle être remplie de l’Esprit ou ressentir la joie ?)

La loi de Moïse ordonnait la peine de mort pour celui qui provoquait la perte de la vie d’un enfant qui n’était pas encore né, même si cela avait eu lieu accidentellement (Exode 21.22,23).

« Le sens du passage est que si des hommes se battaient et heurtaient une femme enceinte, qui s’était peut-être approchée pour faire la paix entre eux, de sorte que son enfant sorte (naisse prématurément), et qu’aucun mal n’a été subi ni par la femme ni par le bébé, une amende devait être payée. L’amende était imposée parce que même si ni la femme ni le fruit de ses entrailles n’avait été blessé, un tel coup aurait pu mettre la vie en danger.

Mais là où une blessure avait lieu, soit sur la mère soit sur l’enfant qu’elle portait, la loi de lex talionis s’appliquait sans distinction – au fœtus humain aussi bien qu’au parent. » – Keil et Delitzsch, commentaire sur Exode

Toutes ces données bibliques s’accordent sur un point : une femme enceinte porte dans son ventre une vie humaine, une personne.

Et selon le sens commun, quand est-ce que la vie commence ? Ce qui est dans l’utérus est forcément une vie puisqu’il peut mourir. Il est forcément humain – de quelle autre espèce animale veux-tu qu’il soit ?

Si l’on ne veut pas reconnaître l’enfant dans le ventre de la mère comme une vie humaine, c’est qu’on peut définir la vie comme on veut. Nous pouvons dire qu’on ne devient humain que lorsqu’on est accepté par ses parents ou que la société décide que sa vie a une valeur et doit être protégée. Une loi de 1857 aux USA disait que les esclaves n’étaient pas des personnes, et donc n’avaient pas de droits. En Allemagne en 1936 la Cour suprême a déclaré que les Juifs n’étaient pas des personnes et n’avaient pas droit à la protection de la loi. On peut nier l’humanité de quiconque et puis le traiter comme on veut, mais qu’est-ce que Dieu nous dira au jugement ?

Pourquoi la vie humaine a-t-elle de la valeur ?

Reconnaissons donc que c’est un être humain, une personne distincte, qui vit dans le ventre d’une femme enceinte. C’est une vie humaine. Mais pourquoi cette vie devrait-elle être forcément protégée ? Qu’est-ce qui fait que n’importe quelle vie humaine a de la valeur ? Pourquoi pensez-vous que ce serait un crime que de vous tuer ?

Ce n’est pas simplement parce que vous êtes en bonne santé physique et mentale que votre vie a une valeur. Ce n’est pas non plus parce que d’autres personnes vous aiment, parce que vous êtes utile à quelqu’un, parce que vous n’êtes pas un fardeau pour les autres, parce que vous avez de l’argent, ou parce vous habitez tel pays ou tel environnement.

La vraie raison pour laquelle vous avez de la valeur est parce que Dieu vous a créé à son image. « Si quelqu’un verse le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé ; car Dieu a fait l’homme à son image » (Genèse 9.6).

La vie humaine est sacrée. Prendre la vie à quelqu’un est donc un crime devant Dieu, un crime digne de la peine de mort.

Quels arguments sont donnés en faveur de l’avortement ?

Certains recommandent aux femmes de raisonner ainsi : « Mon corps m’appartient. Si je porte cette grossesse ou pas, cela me regarde moi seul. » Cependant, en tant que chrétienne, votre corps ne vous appartient pas, mais au Seigneur. « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes ? » (1 Corinthiens 6.19)

L’enfant que vous portez est logé dans votre corps, mais il ne fait pas partie de votre corps. Son patrimoine génétique est différent du vôtre. Son sexe est différent du vôtre dans 50 % des cas. Il fabrique son propre sang, qui peut être d’un autre groupe sanguin que le vôtre. Non seulement votre corps ne vous appartient pas, mais votre enfant ne fait pas partie de votre corps. Vous n’avez donc pas le droit de détruire son corps.

D’autres justifient l’avortement dans des cas précis en disant : « Cet enfant n’est pas voulu, ne sera pas aimé et sera donc certainement malheureux. »

Il faut s’examiner honnêtement. Parfois, on ne pense pas au malheur de l’enfant, mais aux problèmes que sa venue peut créer dans la vie de son père ou de sa mère. Parfois il s’agit d’un égoïsme déguisé – c’est la solution « facile » aux problèmes créés par son propre manque de maîtrise de soi. Un bébé mettrait fin aux études de sa mère, ou à sa carrière professionnelle ou à son style de vie sans souci. Une grossesse serait une honte et un fardeau financier. Si la vérité est que l’enfant rend ma propre vie plus difficile, il faut que je le dise ouvertement au lieu de prétendre que mon seul souci est le bonheur futur de l’enfant.

Les sentiments changent, et on ne peut pas les prédire. L’enfant qui n’a pas été voulu peut devenir l’enfant qui est chéri plus que tous les autres. Beaucoup de filles ont décidé avant d’accoucher qu’elles donneraient leurs enfants pour l’adoption, mais quand elles voient ce petit être qu’elles ont porté dans leurs corps pendant neuf mois, elles changent d’avis et ne peuvent plus accepter de le perdre.

Pensez à l’enfant pauvre, l’enfant dont les parents ne l’aiment pas comme il faut, l’enfant qui est souvent malade – seriez-vous d’accord qu’on le tue parce que sa vie est difficile ? Serait-il d’accord qu’on le tue parce qu’on estime qu’il est malheureux ? Alors pourquoi tuer l’enfant qui n’est pas encore né, surtout quand on considère que nous ne sommes pas Dieu pour connaître son avenir ?

D’autres parlent de cette manière : « Cette grossesse est le résultat d’un viol (ou d’un rapport incestueux). Ce n’est pas bien de la porter à terme. »

Soyons clairs : l’immoralité de la conception d’une vie n’a rien à voir avec la moralité de sa destruction. On ne corrige pas un péché en commettant un autre.

Dans beaucoup de pays, celui qui viole une femme n’est pas puni, ou doit seulement passer un certain temps en prison. Est-ce que c’est juste de laisser partir le coupable et de donner la peine de mort à l’enfant innocent qui n’avait rien à voir avec le crime ?

L’avortement ne fait qu’ajouter aux problèmes de la femme violée. Elle n’est plus simplement la victime du péché d’un homme – elle est aussi coupable d’un meurtre. Est-ce que cela peut la soulager ?

Beaucoup de femmes qui ont fait un avortement ressentent une profonde dépression, un deuil inconscient, au moment où elles auraient accouché si elles n’avaient pas avorté leurs enfants.

En plus, il n’est pas rare que la femme devienne stérile pour le reste de sa vie suite à l’avortement. L’avortement crée plus de problèmes qu’il n’en résout.

Que faut-il faire si l’on a déjà fait un avortement ?

Peut-être que vous avez déjà fait un avortement. Peut-être que vous avez déjà pris une femme par le bras pour la conduire quelque part pour un avortement. D’autres ont conseillé des femmes de faire un avortement comme la seule solution à leurs problèmes. Votre conscience vous accuse en ce moment. On a raison de se sentir coupable quand on a fait de telles choses.

Mais il y a de la miséricorde chez Dieu. « Venez et plaidons ! dit l’Éternel. Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige ; s’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine » (Ésaïe 1.18).

Pour ceux qui ne sont pas encore chrétiens, ils peuvent être pardonnés par la foi en Christ, la repentance de leur péché, et le baptême. Pour ceux qui ont déjà été baptisés, ils doivent se repentir du péché de l’avortement, confesser et demander pardon.

Conclusion

La plupart des gens veulent des enfants. La plupart des femmes luttent très fort pour protéger leurs enfants, qu’ils soient dans le ventre ou qu’ils soient déjà nés. Cet amour d’un parent pour son enfant est ce que la Bible appelle « l’affection naturelle » (Romains 1.31). Mais il y a des situations très dures dans la vie qui peuvent mener un homme ou une femme à ne pas agir selon cet amour naturel, à accepter une solution rapide et apparemment simple au lieu de vivre avec les conséquences d’une naissance qu’on n’avait pas voulue.

Dans ces cas, il faut penser clairement. Il faut appeler les choses telles qu’elles sont. Il ne s’agit pas d’interrompre une grossesse ou enlever une chose. Il s’agit de tuer un enfant, de supprimer une vie humaine. Il faut reconnaître que c’est un péché.

Il faut aussi garder sa foi en Dieu. Il a promis faire concourir toutes choses à notre bien si nous l’aimons (Romains 8.28). Il a toujours montré qu’il est capable de changer le mal en bien si nous gardons la confiance en lui (Genèse 50.20). Sachons donc qu’il peut agir dans une situation qui semble sans espoir et nous donner des bénédictions merveilleuses si nous restons fidèles à sa volonté.

Ne versons pas de sang innocent. Ne conseillons jamais à quelqu’un de verser du sang innocent. Gardons notre respect pour la sainteté de la vie humaine, même la plus petite et la plus vulnérable.

B. B.
(Dans Vol. 6, No. 6)

Sauvés par la grâce

La Bible enseigne que nous sommes sauvés du péché par plusieurs moyens : nous sommes sauvés par l’Évangile, par la foi, par la repentance, par la confession de notre foi, par le baptême et par le sang de Christ. Chacune de ces choses est indispensable. Mais ce qui est dit peut-être le plus souvent dans la Parole de Dieu, c’est que nous sommes sauvés par la grâce, c’est-à-dire par la faveur non méritée de Dieu.

Quelqu’un a expliqué trois qualités de Dieu de cette manière :

  • Quand il s’agit de la justice, c’est que nous recevons ce que nous méritons ;
  • Quand il s’agit de la miséricorde, c’est que nous ne recevons pas ce que nous méritons ;
  • Quand il s’agit de la grâce, c’est que nous recevons ce que nous ne méritons pas.

La grâce est quelque chose que l’on ne peut jamais mériter. La gloire et la vie éternelle que Dieu nous offre dans sa grâce sont si grandes que nous ne pouvons jamais en être dignes. Nous ne pouvons pas assez faire pour que Dieu soit moralement obligé de nous les donner. Nous ne pouvons qu’accepter cette grâce, ce don suprême, par une foi obéissante en Jésus.

La grâce est très importante, et tout le monde en parle. Mais certains en parlent sans vraiment y croire. Ils pensent qu’ils doivent montrer qu’ils peuvent être presque parfaits avant que Dieu ne les accepte. D’autres parlent de la grâce, mais comme Jude le dit, ils la changent en « dissolution » – ils pensent que puisque Dieu offre la grâce, nous pouvons commettre le péché sans peur, comme si l’on avait une autorisation, un permis de pécher (Jude 4).

Nous voulons éviter les erreurs de chaque extrême. Nous ne devons pas minimiser la grâce – elle est absolument indispensable. Mais nous ne devons pas penser que la grâce nous permet de demeurer volontairement dans le péché.

La grâce de Dieu est nécessaire.

En Éphésiens 2.1-3 l’apôtre Paul a écrit : « Autrefois, vous étiez spirituellement morts à cause de vos fautes, à cause de vos péchés. Vous vous conformiez alors à la manière de vivre de ce monde ; vous obéissiez au chef des puissances spirituelles de l’espace, cet esprit qui agit maintenant dans les hommes qui désobéissent à Dieu. Nous tous, nous étions aussi comme eux, nous vivions selon les désirs de notre propre nature et nous accomplissions ce que voulaient notre corps et notre esprit. À cause de ce que nous étions naturellement, nous étions destinés à subir le jugement de Dieu comme les autres » (Français Courant).

Nous étions spirituellement morts. Nous étions destinés à subir le jugement de Dieu. Mais pourquoi ? Est-ce que certains d’entre nous ne sont pas quand même un peu justes ? Ce n’est pas quand même tout le monde qui est voleur ou meurtrier. Le problème est qu’il ne suffit pas d’être un peu juste, ou moins mauvais que le voisin. Il faut la perfection pour être compté juste par ses œuvres. Pour être juste devant la loi il faut observer tous les commandements. « Car quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous. En effet, celui qui a dit : Tu ne commettras point d’adultère, a dit aussi : Tu ne tueras point. Or si tu ne commets point d’adultère, mais que tu commettes un meurtre, tu deviens transgresseur de la loi » (Jacques 2.10,11).

Ce qui est vrai pour la loi de Dieu est vrai même en ce qui concerne les lois des hommes. Tu n’as pas besoin de violer toutes les lois du pays où tu vis pour aller en prison – la violation d’une seule loi peut suffire.

Reconnaissons quand même que la gravité et le nombre de nos péchés sont plus que nous pensons. Personne parmi nous ne sera condamné à cause d’une seule petite infraction. Rappelons-nous la nature de nos péchés. En péchant, on fait la volonté de l’ennemi de Dieu, c’est-à-dire de Satan. On se rebelle contre notre Créature, celui qui nous donne toute bonne chose ; on se rebelle contre le Roi de l’univers. En péchant, on se laisse diriger par ses propres convoitises, ses désirs charnels et son orgueil.

Pensez aux différentes manières par lesquelles nous péchons : on est coupable de mensonges, péchés sexuels, jalousies, égoïsme, pensées impures, paroles méchantes, négligence de la prière et de l’étude de la Parole de Dieu ; on s’énerve quand il faut garder le calme, on est hypocrite, on ne garde pas ses promesses ; on est moqueur, rancunier, avare, paresseux, querelleur, ingrat, et la liste peut se prolonger.

Pensez aussi au nombre de fois que nous commettons ces péchés-là et bien d’autres. Peut-être qu’une personne pèche 30, 40 ou 50 fois par jour. Dieu seul peut savoir le nombre de fois. Mais supposons que tu arrives à être très bon, et que tu ne commets que deux péchés par jour. Au bout d’un an, tu aurais quand même commis 730 péchés ; après 20 ans ça ferait 14 600 péchés. Pourrais-tu te présenter devant Dieu au dernier jour en disant : « Dieu, je pense que tu devrais me laisser entrer au ciel. J’ai été très bon : je n’ai commis que 14 600 péchés qui ne sont pas pardonnés, 14 600 actes de rébellion envers ta sainte volonté » ?

Mais ce n’est pas seulement que nos péchés sont plus graves et plus nombreux que nous ne le pensons. Nous nous séduisons aussi en pensant que nos bonnes œuvres enlèvent les effets des mauvaises actions. Cela n’est pas possible.

Supposons que tu as trois œufs, mais tu sais que le troisième est pourri. Si un ami arrive et que tu lui prépares une omelette avec tous les trois œufs, en te disant que les deux bons œufs pèsent plus que le seul œuf pourri, penses-tu qu’il pourra manger ce plat ? De même les bonnes œuvres dans nos vies ne peuvent pas enlever l’odeur et le mauvais goût de nos mauvaises œuvres devant Dieu.

Il y a des femmes qui ont tué leurs maris très lentement en mettant un grain de poison dans leur nourriture tous les jours. Toutes les bonnes choses qu’ils mangent, les nutriments et les vitamines dans les aliments, ne peuvent pas annuler l’effet du poison. De même, nos bonnes œuvres ne peuvent pas annuler les effets de nos péchés. Ils nous condamnent à la mort malgré le bien que nous faisons.

Tous nos péchés suscitent la colère juste d’un Dieu juste et saint. « En effet, Dieu manifeste sa colère depuis le ciel sur tout péché et tout mal commis par les hommes qui, par leurs mauvaises actions, empêchent la vérité d’agir… Mais il montrera sa colère et son indignation à ceux qui se révoltent contre lui, désobéissent à la vérité et se laissent diriger par ce qui est mauvais. La souffrance et l’angoisse frapperont tous ceux qui font le mal » (Romains 1.18; 2.8,9).

Nous sommes des pécheurs, et donc la grâce de Dieu nous est très nécessaire. Mais il y a une bonne nouvelle :

La grâce de Dieu est disponible.

La lecture en Éphésiens 2, après avoir dit que nous étions morts et destinés à subir le jugement de Dieu, continue ainsi : « Mais la bonté de Dieu est si grande et son amour pour nous est tel que, lorsque nous étions spirituellement morts à cause de nos fautes, il nous a fait revivre avec le Christ. C’est par la grâce de Dieu que vous avez été sauvés. Dans notre union avec Jésus-Christ, Dieu nous a ramenés à la vie avec lui pour nous faire régner avec lui dans le monde céleste. Il a fait cela afin de démontrer pour tous les temps à venir la richesse extraordinaire de sa grâce par la bonté qu’il nous a manifestée en Jésus-Christ » (Éphésiens 2.4-7). Notre Dieu n’est donc pas uniquement colère. Il est aussi amour. Paul dit en Romains 11.22 que nous devons considérer la bonté aussi bien que la sévérité de Dieu. Et la preuve de son amour pour nous est le don de son Fils Jésus. Dieu nous a rachetés de nos péchés à grand prix, au prix du sang de Jésus. En effet, pour ôter nos péchés il fallait un sacrifice parfait. Alors, Jésus a accepté de quitter la gloire du ciel, de connaître la misère la plus profonde, et de mourir aux mains des hommes cruels. En mourant il a même demandé le pardon pour ceux qui le crucifiaient.

Si nous sommes sauvés, ce n’est pas parce que nous avons été assez bons. « Il nous a sauvés, non point parce que nous aurions accompli des œuvres justes, mais parce qu’il a eu pitié de nous » (Tite 3.5).

La grâce est donc nécessaire, et elle nous est offerte par le sacrifice de Jésus, mais il faut savoir aussi que…

La grâce de Dieu est conditionnelle.

Notre texte en Éphésiens 2 continue en ces termes : « Car c’est par la grâce de Dieu que vous avez été sauvés, au moyen de la foi. Ce salut ne vient pas de vous, il est un don de Dieu » (Éphésiens 2.8).

Le salut est un don, mais on doit accepter un don pour qu’il soit effectif. En 1829, un meurtrier nommé George Wilson fut condamné à mort par pendaison. Avant qu’il ne soit tué, le président Andrew Jackson lui accorda un pardon présidentiel. Cependant, M. Wilson refusa le pardon. Le cas est parvenu à la Cour Suprême qui a décidé que, pour être valable, un pardon doit être accepté. M. Wilson est resté sur sa position, et comme résultat, il fut pendu.

Quant au pardon de Dieu, on le reçoit au moyen de la foi, la foi qui est active et qui s’exprime dans l’obéissance. On accepte la grâce par l’obéissance à l’Évangile. Malheureusement, beaucoup refusent la grâce. La plupart des Juifs au premier siècle refusaient l’Évangile, voulant être justes de leur propre manière, en essayant d’obéir parfaitement à la loi de Moïse (Rom. 9.30-32; 10.3; Phil. 3.9). Certains chrétiens ont la même attitude, et mettent leur salut en danger. « Vous êtes séparés de Christ, vous tous qui cherchez la justification dans la loi ; vous êtes déchus de la grâce » (Gal. 5.4). D’autres aiment leurs péchés et ne cherchent pas vraiment de solution au problème – ils n’ont pas soif de la justice et donc n’acceptent pas l’offre de la grâce. Mais si l’on veut être sauvé, il faut accepter l’aide de Dieu. On ne peut pas se sauver soi-même.

Alors, comment doit-on accepter la grâce de Dieu ? Il y a cinq étapes – cinq choses très simples qu’il faut faire. Premièrement, il faut écouter la bonne nouvelle de la mort et la résurrection de Jésus pour nos péchés (Romains 10.17; Jacques 1.21). Ensuite, vous devez croire que Jésus est le fils de Dieu (Jean 3.16,36; Romains 1.16) ; troisièmement il faut vous repentir – accepter de faire de votre mieux désormais pour éviter le péché et pratiquer le bien – tout en sachant que votre mieux sera loin de la justice parfaite (Actes 3.19; 17.30; 20.21). Quatrièmement, vous devez confesser votre foi – vous dites devant les hommes que vous croyez en Jésus (Romains 10.9,10; Matthieu 10.32,33; 1 Timothée 6.12) ; et enfin vous devez vous faire immerger au nom de Jésus pour le pardon de vos péchés (Actes 2.38; 22.16; Colossiens 2.12,13). Toutes ces étapes sont nécessaires, mais c’est au moment du baptême que l’on reçoit cette grâce qui est le salut. « Repentez-vous et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit » (Actes 2.38).

Le fait qu’il faut remplir des conditions ne change pas le fait qu’il s’agit d’un don « gratuit » de la part de Dieu. Notre obéissance aux commandements de l’Évangile ne veut pas dire que nous avons mérité quelque chose. C’est toujours une grâce.

Après avoir obéi à l’Évangile dans la foi, la repentance, la confession et le baptême, il faut, par la suite, rester engagé dans la lutte contre le péché, marchant selon l’Esprit de Dieu (Romains 6.15; 8.1,4,5,13).

Vous ne pouvez pas vous sauver en étant assez juste. Votre justice ne suffira jamais. Mais Dieu vous offre son amour et son pardon. Il a déjà fait pour vous ce que vous ne pourriez jamais faire vous-même. Acceptez sa grâce aujourd’hui.

B. B.
(Dans Vol. 6, No. 5)

Le chrétien et la souffrance

Beaucoup de prédicateurs prêchent un évangile de succès, de prospérité et de bonne santé. Ils disent que Jésus a donné la victoire sur la maladie et l’échec. Il suffit d’avoir suffisamment de foi en lui, et vous aurez la solution à tous les problèmes dans votre vie.

Certainement le chrétien peut et doit confier tous ses problèmes au Seigneur. La Bible nous exhorte en 1 Pierre 5.7 : « Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous. » Et Paul nous dit en Philippiens 4.6,7 : « Ne vous inquiétez de rien ; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâce. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ. » Nous savons que Dieu est capable de guérir toute maladie, de résoudre tout problème, que ce soit matériel ou spirituel.

Mais, est-ce que la Parole de Dieu promet réellement que le chrétien verra se résoudre tous ses problèmes dans cette vie ? Est-ce que l’expérience des premiers chrétiens nous montre que la souffrance n’existe plus pour celui qui se donne à Dieu ? Est-ce que le message « Arrêtez de souffrir », imprimé sur des banderoles au-dessus de certains lieux de culte, est le message que le Seigneur nous a demandé de prêcher au monde ?

Les chrétiens fidèles souffrent dans cette vie.

Plusieurs exemples bibliques nous montrent que les chrétiens, tout comme le reste des hommes, tombent parfois malades. Paul dit, par exemple : « J’ai laissé Trophime malade à Milet » (2 Timothée 4.20). Épaphrodite, un autre compagnon de voyage de l’apôtre Paul, est tombé également malade. Il était près de la mort, « mais Dieu a eu pitié de lui » (Philippiens 2.25-27). Paul avait une maladie que Dieu n’a pas guérie, malgré plusieurs prières. Il fut obligé de continuer de vivre avec ce qu’il appelait son « écharde dans la chair » (2 Corinthiens 12.7). Les chrétiens comme les autres hommes subissent les effets de la vieillesse. Ils deviennent plus faibles avec l’âge, ils éprouvent les mêmes douleurs physiques que les autres. En plus des maladies, nous savons que les chrétiens ne sont pas tous épargnés quand il y a des guerres et des catastrophes naturelles telles que les tremblements de terre, les feux de brousse et les inondations.

Non seulement cela, mais le chrétien peut subir certaines souffrances, non pas malgré sa relation avec Dieu, mais plutôt parce qu’il est enfant de Dieu : il s’agit de la persécution. Jésus avait prévenu ses disciples : « Alors on vous livrera aux tourments, et l’on vous fera mourir ; et vous serez haïs de toutes les nations, à cause de mon nom » (Matthieu 24.9). L’apôtre Paul énumère en 1 Corinthiens 4.11-13 quelques-unes des souffrances que lui et les autres apôtres subissaient pour le Seigneur :

« Jusqu’à cette heure nous souffrons la faim, la soif, la nudité ; nous sommes maltraités, errants çà et là ; nous nous fatiguons à travailler de nos propres mains ; injuriés, nous bénissons ; persécutés, nous supportons ; calomniés, nous parlons avec bonté ; nous sommes devenus comme les balayures du monde, le rebut de tous, jusqu’à maintenant. »

Évidemment Paul n’aurait pas été trop convaincant en prêchant un évangile de succès, de prospérité et de confort sur la terre. Il souffrait trop lui-même. Et pourtant on ne trouverait pas un chrétien plus fidèle que lui.

Oui, les chrétiens peuvent aussi souffrir dans cette vie, parfois plus que les non-chrétiens.

Les souffrances ont une valeur pour le chrétien.

Mais pourquoi Dieu permettrait-il à ses enfants de souffrir dans cette vie ? Les païens ne diraient-ils pas que notre Dieu n’est pas puissant ? N’est-ce pas une honte pour Dieu quand ceux qui le servent sont dans la misère ? À quoi cela peut-il servir ?

La Bible nous assure que la souffrance peut avoir une valeur réelle dans la vie du chrétien. Paul, qui, comme nous l’avons vu, a tant souffert lui-même, a écrit ceci : « Nous savons du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein » (Romains 8.28). Toutes choses, même la souffrance, peuvent être utilisées par Dieu pour produire du bien.

Quel bien, par exemple ?

Souvent les difficultés nous permettent de grandir spirituellement, de développer du bon caractère. Nous reconnaissons ce principe en ce qui concerne l’homme physique et intellectuel. Peut-on supposer, par exemple, qu’un sportif deviendra un athlète sans entraînement, sans sacrifices, sans abstinences pénibles, sans effort ?

1. C’est ce principe que la Bible applique à la vie spirituelle dans l’Épître de Jacques 1.2-4 :

« Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience. Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez accomplis, sans faillir en rien. »

Les épreuves peuvent donc cultiver en nous la patience ou la persévérance.

2. Elles peuvent aussi nous apprendre à compatir aux souffrances des autres. Parce que nous aussi, nous connaissons la douleur d’avoir perdu un enfant, nous sommes plus sensibles en voyant un autre parent en deuil. Parce que nous avons connu l’échec, nous pouvons consoler notre frère dans son découragement. Parce que nous vivons avec une maladie chronique, nous savons aider le voisin quand il est malade. En 2 Corinthiens 1.3,4 Paul dit :

« [Dieu] nous réconforte dans toutes nos souffrances, afin que nous puissions réconforter ceux qui passent par toutes sortes de souffrances, en leur apportant le réconfort que nous avons nous-mêmes reçu de lui. »

3. En plus de la patience et la compassion, les épreuves nous apprennent souvent l’humilité et la prière.

Il est vrai que nous devrions prier en tout moment. Quand tout va bien, nous devrions prier pour remercier Dieu, et aussi prier pour les autres. Mais parfois, surtout quand tout va bien, nous négligeons de prier. Nous pensons suffire en nous-mêmes. Quand ça ne va pas, nous voyons notre propre faiblesse, notre besoin de l’aide et de la force de Dieu.

Dieu s’était beaucoup servi de l’apôtre Paul. Il lui avait donné beaucoup de révélations. En effet, une grande partie du Nouveau Testament a été écrite par Paul. Une telle distinction aurait pu rendre un homme orgueilleux. Paul dit en 2 Corinthiens 12.7-9 :

« Et pour que je ne sois pas enflé d’orgueil, à cause de ces révélations, il m’a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter et m’empêcher de m’enorgueillir. Trois fois j’ai prié le Seigneur de l’éloigner de moi, et il m’a dit : Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. »

Dieu a béni matériellement son peuple Israël, mais il était conscient du danger dans l’abondance, et il a mis les Israélites en garde de cette manière :

« Lorsque tu mangeras et te rassasieras, lorsque tu bâtiras et habiteras de belles maisons, lorsque tu verras multiplier ton gros et ton menu bétail, s’augmenter ton argent et ton or, et s’accroître tout ce qui est à toi, prends garde que ton cœur ne s’enfle, et que tu n’oublies l’Éternel ton Dieu… Garde-toi de dire en ton cœur : Ma force et la puissance de ma main m’ont acquis ces richesses. Souviens-toi de l’Éternel, ton Dieu, car c’est lui qui te donnera la force pour les acquérir. » (Deutéronome 8.12-14,17,18)

Que ce soit la maladie ou la pauvreté, les difficultés nous rappellent que tout ne dépend pas de nous, que Dieu seul est la source de vie et de tout ce qui est bien.

4. Les souffrances peuvent aussi nous empêcher de nous attacher trop à ce monde d’ici-bas. Il est vrai que le monde offre des plaisirs et des conforts. Mais les biens spirituels que Dieu veut nous donner sont d’une infiniment plus grande valeur. Ils sont éternels ; ils sont célestes. Quand nous n’avons pas de douleur, aucun sujet de tristesse, aucune difficulté, nous risquons de nous contenter de ce qui est moins bon, c’est-à-dire les conforts de cette vie terrestre. Les problèmes dans notre vie fixent nos regards sur la vie éternelle avec Dieu, là où « il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu » (Apocalypse 21.4). C’est pour cela que nous ressemblons à Abraham et les autres patriarches de la Bible, qui ont quitté leur patrie parce qu’« ils en désiraient une meilleure, c’est-à-dire une céleste. C’est pourquoi Dieu n’a pas honte d’être appelé leur Dieu, car il leur a préparé une cité » (Hébreux 11.16). Paul dit aux Philippiens que certaines personnes « ne pensent qu’aux choses de la terre. Mais notre cité à nous est dans les cieux, d’où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ » (Philippiens 3.19,20). Si le chrétien est séduit par la vie de ce monde, il n’aura plus les yeux fixés sur son objectif céleste et ne l’atteindra plus. La souffrance rend la vie sur terre moins séduisante.

Nous voyons donc que la souffrance n’est pas mauvaise en elle-même. Comme le médicament qui a un très mauvais goût, mais qui soigne efficacement une maladie, la souffrance est certes désagréable, mais elle peut nous faire du bien. Comme dit l’auteur de l’Épître aux Hébreux en parlant du châtiment : « Il est vrai que tout châtiment semble d’abord un sujet de tristesse et non de joie ; mais il produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice » (Hébreux 12.11). Tout dépend de notre réaction. On dit que le même soleil qui fond la cire endurcit l’argile. La même épreuve peut rendre une personne rebelle et amère, et faire qu’une autre personne apprenne à mettre sa confiance en Dieu, à compatir aux souffrances des autres, à persévérer dans la foi et à s’attacher à son espérance d’aller au ciel.

La Bible parle de plusieurs autres valeurs de l’épreuve, mais il est évident que ce n’est pas par manque d’amour que Dieu nous permet parfois de souffrir. Il veut toujours ce qui est bien pour nous. Or, ce qui est bien est ce qui nous rapproche de Dieu ; ce qui est mal, c’est ce qui nous éloigne de Dieu. Ce qui est difficile et douloureux peut nous aider, et ce qui est facile et agréable peut nous perdre. Nous devons donc faire confiance à Dieu en toute circonstance.

La fin des souffrances pour le chrétien viendra s’il tient bon.

Les épreuves de celui qui ne connaît pas Jésus peuvent toujours améliorer son caractère, mais seul le chrétien a la promesse d’une fin définitive à toute souffrance. Cette assurance est exprimée par Paul, qui dit en Romains 8.18 : « J’estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous. » Il dit aux Corinthiens :

« C’est pourquoi nous ne perdons pas courage. Et lors même que notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles ; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles. » (2 Corinthiens 4.16-18)

Qu’est-ce que Dieu veut faire pour nous ? Il veut notre salut. Il veut enlever la séparation que le péché a dressée entre nous et lui, afin que nous soyons avec lui éternellement. Si Dieu permet au chrétien de connaître les afflictions, parfois très dures, ce n’est pas parce qu’il n’est pas tout-puissant ; ce n’est pas qu’il ne s’intéresse pas à nos problèmes. C’est parce que dans sa sagesse et son amour, il fait ce qui peut nous préparer pour une gloire éternelle.

B. B.
(Dans Vol. 6, No. 4)

Les fêtes religieuses

Les hommes ont toujours éprouvé ce désir naturel de se réjouir. Ainsi, à travers les âges, ils ont toujours eu des moments de réjouissance populaire : les fêtes. Cette tendance se retrouve aussi bien dans l’histoire profane que dans l’histoire biblique.

Mais compte tenu du fait que les fêtes dites religieuses pullulent aujourd’hui, il nous apparaît plus que nécessaire de nous poser des questions : Est-il biblique de célébrer des fêtes religieuses aujourd’hui ? Pour répondre à cette interrogation, nous essayerons d’examiner toutes les fêtes religieuses une à une pour voir les conditions dans lesquelles elles ont été instituées et surtout s’il faut toujours leur accorder de l’importance.

I. Les fêtes juives

1) La Pâque
(Exode 12.1-28; Lévitique 23.4-7)

Le nom signifie « passé par-dessus ». La fête a lieu pendant huit jours entiers, c’est-à-dire à partir du 14e jour du 1er mois de l’année jusqu’au 21e jour selon le calendrier juif.

Mais déjà au 10e jour, l’on doit prendre un agneau ou un chevreau mâle, sans défaut, ayant un an, pour l’immoler le 14e jour. On met son sang sur les portes de la maison. L’agneau est rôti au feu et mangé la nuit même avec des pains sans levain et des herbes amères. Pendant le dîner, l’on doit manger précipitamment tout en ayant les reins ceints, les souliers aux pieds et le bâton à la main. L’on ne doit pas conserver de la viande pour la manger le lendemain matin. Pendant le reste des sept jours (du 15 au 21) l’on doit manger uniquement des pains sans levain. Cette fête commémore la délivrance du peuple juif de l’Égypte (voir Deutéronome 16.1-3). Il n’y a pas plusieurs pâques dans la Bible. C’est la seule dont la Bible parle. Elle n’est plus en vigueur, comme toutes les autres fêtes que nous verrons d’ailleurs (je donnerai la raison sur d’autres pages). De plus, ceux qui voudraient l’observer doivent respecter scrupuleusement les règles ci-dessus énumérées concernant sa célébration.

2) La Pentecôte ou fête des Prémices
(1res récoltes) Elle est aussi appelée « fêtes des Semaines » (Nombres 28.26).

Pendant la moisson, l’on apporte une gerbe des prémices au sacrificateur qui l’agitera le lendemain du sabbat. Le même jour, on offre en holocauste à l’Éternel un agneau d’un an, sans défaut. On y ajoute 2/10 de fleur de farine pétrie à l’huile, puis on fait une libation de 1/4 de hin de vin (Lévitique 23.10-14).

Sept semaines après cette cérémonie, on passe à la fête proprement dite (Deutéronome 16.9,10) : on apporte deux pains faits de 2/10 de fleur de farine cuits avec du levain pour être agités ; ensuite on offre en holocauste sept agneaux d’un an, un jeune taureau, deux béliers. On y ajoute l’offrande et la libation ordinaires, puis on offre un bouc en sacrifice d’expiation et deux agneaux d’un an en sacrifice d’actions de grâces (voir Lévitique 23.15-21).

C’est l’Éternel qui choisissait le lieu où cette fête devait être célébrée. Elle n’avait lieu donc qu’à Jérusalem selon l’indication du Seigneur (Deutéronome 12.11,12; 1 Rois 8.1,29,30).

3) La fête des Tabernacles
Lévitique 23.33-36; Deutéronome 16.13-17)

C’est la fête de la moisson à la fin des récoltes. Elle dure une semaine entière (7 jours) : elle commence le 15e jour du 7e mois. Pendant ces jours, l’on offre à l’Éternel des sacrifices consumés par le feu, on se réjouit et on fait des dons selon sa prospérité (Deutéronome 16.17). Mais il n’est pas question de vente aux enchères comme dans certaines Églises. Pendant ces sept jours, l’on doit demeurer sous des tentes (Lévitique 23.42).

4) La fête des Trompettes
(Nombres 29.1-6; Lévitique 23.24)

C’est un jour de repos publié au son des trompettes. Ce jour, l’on offre à l’Éternel des sacrifices consumés par le feu : on offre en holocauste un jeune taureau, un bélier, sept agneaux d’un an sans défaut. On y ajoute une offrande de fleur de farine pétrie à l’huile : 3/10 pour le taureau, 2/10 pour le bélier et 1/10 pour chacun des agneaux. Beaucoup d’autres sacrifices sont encore faits. Cette fête a lieu le 1er jour du 7e mois.

5) Le jour des Expiations
(Lévitique 23.26-31; Exode 30.10; Hébreux 9.7-28)

C’était un jour où les Juifs s’humiliaient pour le pardon de leurs péchés. Le souverain sacrificateur apporte du sang dans la partie du tabernacle appelée le saint des saints pour l’expiation de ses péchés et ceux du peuple. Cela a lieu une fois par année, au 10e jour du 7e mois.

6) La fête des Purim
(Esther 9.17-22)

Elle a lieu le 14e jour du mois d’Adar (12e mois). C’est un jour de réjouissance pendant lequel on distribue des dons aux indigents, où l’on pratique la générosité. Cette fête fut instituée pour commémorer la délivrance des Juifs au temps d’Esther.

7) La fête de la Dédicace
(Jean 10.22)

Elle fut instituée en 164 av. J.-C. par Judas Maccabée et ses frères en souvenir de la purification du temple après les trois ans d’occupation syrienne.

8) Le sabbat
(Deutéronome 5.12-15; Lévitique 23.1-3)

Il a lieu chaque samedi. C’est un jour solennel pendant lequel aucun ouvrage n’est permis : chacun dot rester à sa place ; l’on ne doit pas faire de feux ; ce qu’on doit manger est préparé le vendredi… Ce jour devait rappeler aux Israélites leurs années d’esclavage en Égypte, et le fait que Dieu les en avait délivrés, lui qui s’est reposé le 7e jour après avoir créé toutes choses.

Ce sont là les fêtes dont la Bible parle. Toutes les autres que nous verrons maintenant ne sont que des ordonnances d’hommes. Mais comme je le disais, même ces fêtes qui étaient observées par les Juifs sous l’Ancien Testament ne sont plus en vigueur aujourd’hui. Et ceux qui veulent les observer à tout prix les dénaturent puisqu’ils ne respectent pas les conditions de leur célébration que nous venons de résumer.

II. Les fêtes non bibliques

1) La Noël
« anniversaire de Jésus »

Selon une tradition très répandue, Jésus serait né le 25 décembre, ce qui est douteux quand on sait que dans ce mois il fait un mauvais temps en Palestine (c’est l’hiver) et les bergers n’avaient pas l’habitude de veiller dehors. Or, à la naissance de Jésus, les bergers veillaient dans les champs avec leurs troupeaux (Luc 2.8-11).

De plus, nulle part dans la Bible, il n’est fait mention de la commémoration du jour anniversaire de Jésus. C’est la preuve évidente que les premiers chrétiens n’ont pas observé Noël. Certes les hommes fêtent leurs anniversaires de naissance, et il apparaît tout à fait logique de fêter l’anniversaire de celui qui est notre Sauveur. Mais si le Seigneur lui-même n’a pas cru bon d’instituer une telle fête, ce n’est pas à nous de le faire. Rappelons-nous que nous ne devons rien ajouter au message biblique, car « quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu » (2 Jean 9 ; lire aussi Apocalypse 22.18,19; Galates 1.6-9).

2) L’Assomption

D’après la tradition, Marie mère de Jésus serait montée au ciel après sa mort. L’Assomption commémorerait donc cette mystérieuse montée. Mais lisez toute la Bible ; vous serez peut-être surpris de constater que ni cette fête ni l’événement qu’elle est censée commémorer n’y est mentionné. Ce n’est qu’une autre invention de l’imagination « fertile » des hommes.

3) L’Ascension

Contrairement à l’Assomption, l’Ascension est un événement réel. C’est la montée du Christ au ciel (Actes 1.9). Mais dans la Bible, aucune fête ne fut instituée en mémoire de cette montée. On ne trouve aucun exemple dans la Bible qui suggère que les apôtres et les premiers chrétiens ont observé cette fête.

4) La fête des Rameaux

Les gens pensent que la Bible ordonne de célébrer la fête des Rameaux. Mais il n’en est rien. Tenez ! Un jour, Jésus entrait à Jérusalem sur un ânon. Ce fut un jour de réjouissance : la plupart des gens de la foule étendirent leurs vêtements sur le chemin ; d’autres coupaient des branches d’arbres et en jonchèrent la route et tous criaient : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » Ce fut un événement unique qui ne fut pas commémoré par les apôtres et les premiers chrétiens (lire Marc 11.1-10). D’ailleurs, comment cela pouvait-il se faire quand on sait que Christ est monté au ciel ? Qui pourrait monter sur l’ânon et devant qui pourrait-on étendre les vêtements ? À qui pourrait-on dire : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » ? Autant de choses qui montrent encore que cette fête n’est qu’une institution humaine.

Les hommes ont institué de leur propre chef beaucoup d’autres fêtes que je ne pourrai citer ici (Toussaint, fête en l’honneur de Jean-Baptiste…). Sachons toutefois que nous ne devons pas observer ces traditions aux dépens de la Parole de Dieu.

III. Pourquoi les fêtes juives ne sont-elles plus en vigueur ?

Les fêtes juives sont les seules dont la Bible parle. Toutes les autres qui sont inventées par les hommes sont à écarter. Mais je soutenais tantôt que même les fêtes juives ne doivent plus être célébrées, car elles ne sont plus en vigueur. Je vais m’expliquer.

Toutes ces fêtes faisaient partie de la loi, et cette loi a été abolie sur la croix : « …ayant anéanti par sa chair la loi des ordonnances dans ses prescriptions… » (Éphésiens 2.15). [L’expression « la loi » désigne d’abord l’ensemble des commandements de Dieu pour Israël, en particulier ceux que Moïse communiqua à ce peuple au Sinaï (Exode 20). Par extension, la loi vint à désigner parfois les livres où sont consignés ces commandements, c’est-à-dire essentiellement les cinq premiers livres de la Bible. L’expression, « la loi » est alors synonyme de « les livres de Moïse ». En un sens encore plus large, elle désigne l’ensemble de l’Ancien Testament. C’est dans ce dernier sens qu’il faut comprendre ce terme dans cette leçon.] L’apôtre Paul disait donc aux Colossiens : « Que personne donc ne vous juge au sujet du manger ou du boire, ou au sujet d’une fête, d’une nouvelle lune, ou des sabbats : c’était l’ombre des choses à venir, mais le corps est en Christ » (Colossiens 2.16,17). Le même Paul était exaspéré de constater que les Galates observaient toujours les fêtes juives : « Vous observez les jours, les mois, les temps, les années ! Je crains d’avoir inutilement travaillé pour vous » (lire Galates 4.9-11).

D’ailleurs, la Bible dit qu’il ne faut pas extraire des ordonnances de la loi pour les pratiquer ; autrement l’on est tenu d’observer toute la loi (cf. Galates 3.10; 5.2,3), à savoir, faire des sacrifices d’animaux et observer les restrictions alimentaires (telles que la souris, le serpent, le porc, le lièvre, le hibou… qui ne devaient pas être mangés sous l’Ancien Testament : lire Lévitique 11).

Or, tous ceux qui continuent de célébrer les fêtes juives n’observent pas les autres consignes de l’Ancien Testament. Pis, ils n’observent mêmes pas toutes ces fêtes. Ils relèvent des Écritures quelques-unes (sûrement celles qui leur plaisent) pour les célébrer. Ils sont donc transgresseurs de la loi « car quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous » (Jacques 2.10). De toute façon, Galates 5.4 soutient que ceux qui veulent pratiquer la loi sont « séparés de Christ », « déchus de la grâce ». La loi n’est cependant pas contre les promesses de Dieu. Elle était comme un surveillant, un guide qui devait conduire le peuple vers le Christ Jésus. Jésus étant venu, « nous ne sommes plus sous ce pédagogue » (Galates 3.24,25).

IV. Pourquoi Jésus a-t-il observé les fêtes juives ?

Quelqu’un dira : Pourquoi Jésus a-t-il donc observé toutes les fêtes juives s’il est vrai qu’elles ne doivent plus être célébrées (Luc 2.41,42; 22.7,8; Jean 4.4,5; 5.1; 7.2) ?

D’abord c’est parce que Jésus était juif. Or, ceux qui observent ces fêtes actuellement ne sont pas tous des Juifs. De plus, Jésus est né sous la loi (Galates 4.4). Il fut donc soumis à cette loi. Il est venu inaugurer une nouvelle alliance, un nouveau testament. Mais ce testament n’est entré en vigueur qu’après sa mort, car « là où il y a un testament, il est nécessaire que la mort du testateur soit constatée » pour que ce testament soit en vigueur (Hébreux 9.16). Les fêtes juives devaient donc être célébrées jusqu’à la mort de Jésus.

La seule fête instituée par Jésus et observée par les premiers chrétiens, c’est la sainte cène qui commémore sa mort sur la croix. Elle consiste en la prise par les chrétiens, c’est-à-dire ceux qui sont baptisés, du pain sans levain (symbole du corps de Jésus) et du jus de raisin (symbole de son sang expiatoire). Elle a lieu chaque premier jour de la semaine, c’est-à-dire le dimanche (lire Luc 22.14-20; 1 Corinthiens 11.23-26; Actes 20.7).

Voyez-vous, les hommes ont l’imagination très fertile, et ils essayent d’imposer leurs convictions, les faire accepter comme si elles étaient bibliques. Heureusement que la Bible est là pour réfuter tous ces contradicteurs. Examinons tous d’une manière objective, sans parti pris les Écritures pour voir ce qu’elles disent des fêtes religieuses. Si la Bible confirme ces propos, soyons assez humbles pour les accepter. Car au dernier jour, c’est la Bible, la Parole de Dieu, qui nous jugera.

M’BLA Kouassi Séraphin
(Dans Vol. 6, No. 3)

La dîme

La dîme est un sujet qui est partout mal compris, même dans l’Église du Seigneur. Il s’agit tout simplement de la pratique de garder pour Dieu la dixième part de ce qu’on gagne. Dans l’Ancien Testament, cette pratique était la base, le point de départ en ce qui concerne les dons matériels offerts à Dieu. Nous la voyons pour la première fois, non pas dans la loi de Moïse, mais 400 ans plus tôt, au temps d’Abraham. En Genèse 14, Abraham avait pris 318 de ses serviteurs pour se battre contre des soldats de Mésopotamie et sauver son neveu Lot et les autres habitants de Sodome qui avaient été pris captifs. Quand Abraham revenait avec Lot, les autres captifs qu’il avait délivrés et beaucoup de butin, Melchisédek, « sacrificateur du Dieu Très-Haut », est allé à sa rencontre. Il bénit Abraham, et Abraham lui a donné la dîme de tout le butin. Plus tard, quand Jacob, petit-fils d’Abraham, quittait le pays de Canaan pour séjourner chez son oncle Laban, il a fait cette promesse en Genèse 28.20-22 : « Si Dieu est avec moi et me garde pendant ce voyage que je fais, s’il me donne du pain à manger et des habits pour me vêtir, et si je retourne en paix à la maison de mon père, alors l’Éternel sera mon Dieu ; cette pierre, que j’ai dressée pour monument, sera la maison de Dieu, et je te donnerai la dîme de tout ce que tu me donneras. » Dans ces deux cas, Abraham et Jacob ne semblent pas avoir reçu de commandement de donner la dîme, mais il est possible qu’ils suivaient une pratique ou un principe qui leur était déjà connu.

Plus tard, quand Dieu donna la loi par Moïse, il en a fait un commandement direct. En fait, il a ordonné trois dîmes. La première, appelée la dîme de l’Éternel, est ordonné en Lévitique 27.30,32. Elle devait être remise aux Lévites, qui étaient chargés d’assister les sacrificateurs dans le service de Dieu. La deuxième dîme est décrite en Deutéronome 14.22-27 ; elle est parfois appelée la dîme festin parce qu’on devait la transporter au temple et la manger là devant l’Éternel comme élément d’une fête de réjouissance et de reconnaissance à Dieu. Tous les trois ans, il y avait une troisième dîme que l’on devait apporter pour les Lévites encore, mais surtout pour les pauvres, les étrangers, et les orphelins (Deutéronome 14.28,29). D’une part il est vrai que la dîme était une obligation pour les Israélites, un commandement direct. D’autre part, on ne trouve pas de police établie pour veiller à ce que chacun paie sa dîme. Aucune punition n’était appliquée par les hommes à la personne qui négligeait de payer (sauf le fait d’exiger 12 % au lieu de 10 % de la personne qui avait manqué de donner la dîme quand elle devait le faire). Sinon, c’est Dieu lui-même qui bénirait celui qui donnerait la dîme, et qui ne ferait pas prospérer celui qui ne la donnait pas.

À nous les chrétiens, Dieu n’a pas donné un commandement qui prescrit de donner forcément la dîme. Malgré les pratiques des dénominations, dans l’Église du Christ nous ne nous permettons pas d’enseigner le contraire. Il n’y a pas un verset dans le Nouveau Testament qui dit clairement que le chrétien a l’obligation de verser la dîme à l’Église. Malheureusement, au lieu de dire que l’on n’est pas obligé par une loi à donner la dîme, certains membres de l’Église affirment parfois que l’on ne doit pas donner la dîme. Et même si l’on reconnaît que l’on peut donner la dîme ou même plus que la dîme, il n’y a pas beaucoup qui le font. En fait, dans de nombreuses assemblées locales, on constate que la collecte ne représente qu’au maximum entre 3 % et 4 % de ce que les membres gagnent, ou souvent moins que cela. Dans les assemblées rurales où il y a une période de l’année où les revenus sont nettement plus élevés (la moisson ou la traite), les montants qui entrent dans la caisse de l’Église sont généralement pareils à ce qui est donné pendant le reste de l’année. En ville comme à la campagne, on est très loin de donner « plus que la dîme ».

Évidemment si chacun donnait au moins 10 % de ce que Dieu lui confiait, l’Église aurait beaucoup plus d’argent pour soutenir des évangélistes dans les assemblées qui existent déjà et pour envoyer des évangélistes ailleurs dans le but de créer des assemblées là où il n’y en a pas encore. Les Églises pourraient construire des lieux de culte convenables. Elles pourraient faire plus de bonnes œuvres en faveur des plus nécessiteux. Elles pourraient faire beaucoup plus pour avancer la cause de Christ et glorifier Dieu. Voilà autant de bonnes raisons qui devraient pousser chaque chrétien à se résoudre à contribuer à l’Église un minimum de 10 % de ce qu’il gagne.

Alors pourquoi tant de chrétiens n’acceptent-ils pas de donner volontairement la dîme ?

1. Certains citent comme raison le fait que la dîme n’est pas une loi pour le chrétien. Il est vrai que la loi de Moïse n’est plus en vigueur (Galates 3.21-25; 2 Corinthiens 3.7-11; Hébreux 8.6-13; etc.), et le Nouveau Testament n’a pas introduit « une dîme chrétienne ». La dîme n’est plus une obligation légale. Pourtant, ce n’est pas là un argument contre la pratique de donner la dîme volontairement. Nous faisons d’autres choses que nous ne sommes pas légalement obligés de faire, pourvu que nous reconnaissions leur utilité pour notre vie spirituelle ou pour l’œuvre de Dieu. Il n’est pas précisé dans la Bible qu’une assemblée doit se réunir pour l’étude biblique le mercredi soir ou pour la prière le vendredi soir, mais beaucoup d’Églises organisent de telles réunions pour l’édification de leurs membres. Le Nouveau Testament n’a nulle part ordonné de jeûner. Ce n’est pas une obligation. Mais de nombreux chrétiens jeûnent parce qu’ils reconnaissent que c’est utile.

Quand nous sommes motivés par l’amour, nous ne cherchons pas à faire le minimum qui nous est imposé. Nous ne demandons pas : « Combien dois-je donner ? » mais plutôt : « Combien puis-je donner ? »

2. D’autres disent qu’ils ne donnent pas la dîme parce que c’est une pratique des dénominations, c’est-à-dire des Églises d’origine humaine. Il est vrai que notre modèle doit être l’Église du Nouveau Testament et non pas les dénominations. Mais ce n’est pas parce qu’une personne ou une Église croit à une erreur que tout ce qu’elle fait ou croit est contraire à la vérité. Ce n’est pas une erreur que d’encourager les hommes à donner au moins 10 % de leurs revenus à Dieu. L’erreur c’est d’introduire la contrainte, de vouloir forcer les gens à donner la dîme. Dieu n’a pas dit : « Ne donnez pas 10 %. » Il a dit « Ne donnez pas par contrainte » (2 Corinthiens 9.7).

3. D’autres encore disent : « Je ne donne pas la dîme parce que je n’aurais pas assez pour satisfaire à mes besoins et accomplir mes responsabilités. » On se dit que déjà on n’arrive pas à joindre les deux bouts ; comment ferait-on si l’on enlevait 10 % de son maigre salaire pour le donner à Dieu ? On peut facilement comprendre ce souci quand on dresse une liste de ses dépenses légitimes : loyer, factures de courant et d’eau, nourriture, savon, scolarité des enfants, aide aux parents âgés, habillement pour toute sa famille, économie pour les urgences (médicaments, funérailles, autres imprévus), transport, diverses cotisations au travail ou aux associations auxquelles on appartient, remboursement de dettes, etc. Même quand son salaire est assez élevé, on peut être financièrement serré. Salomon dit : « Quand le bien abonde, ceux qui le mangent abondent ; et quel avantage en revient-il à son possesseur, sinon qu’il le voit de ses yeux ? » (Ecclésiaste 5.10). Celui qui a un bon salaire a souvent plus de personnes à sa charge.

Après s’être occupé de toutes ces dépenses nécessaires, le chrétien trouve souvent qu’il ne reste rien pour Dieu. Pour calmer sa conscience, il trouvera quelques jetons pour mettre dans la collecte chaque dimanche, mais il ne voit pas comment il peut accorder un pourcentage fixe de son salaire à Dieu quand tout est déjà consacré aux autres besoins.

Ceux qui raisonnent de cette manière ont besoin de reconnaître deux principes fondamentaux de la Parole de Dieu :

(A) Il faut donner la part de Dieu avant de s’occuper de soi-même (Lévitique 23.10-14). Tout appartient à Dieu ; tout ce que nous avons lui appartient (Lévitique 25.23; Psaume 50.10-12; Aggée 2.8; 1 Chronique 29.11-14), mais il nous le confie et nous demande de le gérer selon sa volonté (1 Corinthiens 4.2; Luc 16.12). Pour nous rappeler cette réalité, Dieu ordonnait à son peuple de lui apporter les prémices, la première partie de leurs récoltes (Exode 23.19; 34.26; Deutéronome 26.1-11; Proverbes 3.9,10). Dieu est au-dessus de tout et il mérite ce qui est meilleur ; on ne lui offre ni les miettes ni ce qui est de qualité inférieure (Malachie 1.6-9,14). L’offrande à Dieu doit être la première chose sur notre liste de dépenses à faire.

(B) Dieu promet subvenir à tous nos besoins si nous montrons notre confiance en lui par nos dons. Il ne dit pas que nous serons forcément riches, mais nous aurons le nécessaire pour la vie et même plus afin d’abonder en bonnes œuvres.

« Honore l’Éternel avec tes biens, et avec les prémices de tout ton revenu : alors tes greniers seront remplis d’abondance, et tes cuves regorgeront de moût. » (Proverbes 3.9,10)

« Apportez à la maison du trésor toutes les dîmes, afin qu’il y ait de la nourriture dans ma maison ; mettez-moi de la sorte à l’épreuve, dit l’Éternel des armées. Et vous verrez si je n’ouvre pour vous les écluses des cieux, si je ne répands sur vous la bénédiction en abondance. Pour vous je menacerai celui qui dévore, et il ne vous détruira pas les fruits de la terre, et la vigne ne sera pas stérile dans vos campagnes, dit l’Éternel des armées. Toutes les nations vous diront heureux. » (Malachie 3.10-12)

« Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. » (Matthieu 6.33)

« Donnez, et il vous sera donné : on versera dans votre sein une bonne mesure, serrée, secouée et qui déborde ; car on vous mesurera avec la mesure dont vous vous serez servis. » (Luc 6.38)

« J’ai été comblé de biens, en recevant par Épaphrodite ce qui vient de vous comme un parfum de bonne odeur, un sacrifice que Dieu accepte, et qui lui est agréable. Et mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Jésus-Christ. » (Philippiens 4.18,19)

« Sachez-le, celui qui sème peu moissonnera peu, et celui qui sème abondamment moissonnera abondamment… Et Dieu peut vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne œuvre, selon qu’il est écrit : Il a fait des largesses, il a donné aux indigents, sa justice subsiste à jamais. Celui qui fournit de la semence au semeur, et du pain pour sa nourriture, vous fournira et vous multipliera la semence, et il augmentera les fruits de votre justice. Vous serez de la sorte enrichis à tous égards pour toute espèce de libéralités. » 2 Corinthiens 9.6,8-11)

Si nous ne donnons pas 10 % parce que nous craignons ne pas avoir assez pour nos besoins, il faut dire que nous ne croyons tout simplement pas aux promesses de Dieu. Où est donc notre foi ? Et pourtant les témoignages abondent pour attester que Dieu a tous les moyens pour nous bénir matériellement quand nous montrons notre confiance en lui de cette manière. Les Juifs, qu’ils soient riches ou pauvres, donnaient bien au-delà de 10 % de leurs revenus à Dieu, et il s’occupait d’eux. Des membres des dénominations donnent la dîme, bien que ce soit souvent par contrainte ; ils ne sont pas pour cela plus appauvris que leurs prochains. Pourquoi douter de la fidélité de Dieu ?

Si vous donnez déjà 10 % à Dieu, vous savez sûrement que Dieu vous bénit. Mais au lieu de vous contenter de la dîme comme si vous aviez accompli une exigence légale, pourquoi ne pas chercher à faire encore mieux ? Prenez 10 % comme un minimum et non pas un maximum à donner à Dieu.

Conclusion

Une Église du Christ n’introduira jamais un élément de contrainte pour obliger qui que ce soit à donner la dîme. Nous n’essayerons pas de forcer quelqu’un à faire ce qu’il n’a pas assez d’amour ou de foi pour faire. Mais nous avons besoin de nous mettre sérieusement au défi les uns les autres pour donner plus à notre Dieu. Cherchons à lui donner de façon qu’il soit honoré.

Prions Dieu de nous aider à grandir là où nous sommes faibles. Que ce soit l’amour ou la foi qui nous manque, qu’il nous pardonne et qu’il nous fortifie.

B. B.
(Dans Vol. 6, No. 2)

Le financement de l’œuvre de l’Eglise

On n’a pas besoin de dire qu’il est presque impossible de vivre dans le monde aujourd’hui sans argent. C’est une évidence. Mais l’argent n’est pas seulement très important pour la vie des individus, il est aussi important pour certaines activités religieuses. Par exemple, une assemblée a généralement besoin de se pourvoir un lieu pour ses réunions. Ou bien elle loue un local ou bien elle paie ou construit son propre lieu de culte. L’Église est appelée à faire de bonnes œuvres en assistant les plus nécessiteux et ceux qui souffrent. L’Église a la tâche de propager la Parole de Dieu – quand l’argent est disponible, elle a la possibilité de faire travailler des évangélistes à plein temps, à distribuer de la littérature chrétienne, ou à employer les médias de masse. D’autres besoins qui nécessitent de l’argent pourraient être ajoutés à cette liste.

Mais où doit-on trouver ces fonds pour l’œuvre de l’Église ? Comment faut-il financer les activités religieuses ? Si nous considérons les groupes religieux qui nous entourent, nous constaterons plusieurs méthodes. Certains groupes imposent un taux annuel que chaque homme ou chaque femme doit payer. Les membres doivent aussi payer de l’argent s’ils désirent certains offices spirituels, tels que le baptême ou des prières spéciales. D’autres Églises organisent ce qu’elles appellent une fête des moissons, où l’on propose divers articles en vente aux enchères et ceux qui assistent acceptent de payer des prix exagérés, sachant que l’argent doit servir aux activités de l’Église. D’autres imposent des cotisations, d’autres vendent des objets qui sont censés avoir un pouvoir spirituel, d’autres font des collectes plusieurs fois chaque semaine, et d’autres encore s’engagent dans des activités qui peuvent leur rapporter de l’argent, telles que l’agriculture. Beaucoup insistent sur la dîme et enseignent à leurs membres qu’ils ont l’obligation de donner à l’Église 10% de ce qu’ils gagnent.

Est-ce que la Bible dit comment l’œuvre de Dieu doit être financée ? Oui. En fait, la Bible nous dit beaucoup à ce sujet.

En lisant le Nouveau Testament, la première chose que nous constatons concernant le financement de l’Église, c’est qu’il y avait une seule méthode employée : les offrandes, c’est-à-dire les dons volontaires des membres.

Quand on dit « volontaires », il faut entendre ce qui est donné sans contrainte. Deux Corinthiens 9.7 dit clairement : « Que chacun donne comme il l’a résolu en son cœur, sans tristesse ni contrainte ; car Dieu aime celui qui donne avec joie. » Il faut donc donner librement, parce qu’on veut donner. On doit décider soi-même combien on va donner. Quand nous donnons parce qu’on nous a imposé de donner une certaine somme, cela devient une sorte d’impôt, et pratiquement personne n’aime payer des impôts. On les paie parce qu’il le faut, mais ce n’est généralement pas avec joie. Quand on fait un cadeau à quelqu’un qu’on aime parce qu’on veut lui faire plaisir, là c’est autre chose. Dans ce cas on découvre, comme Jésus l’a dit en Actes 20.35, qu’« il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ».

Au commencement de l’Église de Jérusalem, l’attitude des chrétiens envers leurs biens leur permettait d’être très généreux : « Nul ne disait que ses biens lui appartinssent en propre, mais tout était commun entre eux » (Actes 4.32). On parle de ceux qui allaient jusqu’à vendre des champs et des maisons afin de subvenir aux besoins des plus pauvres. Mais il ne faut pas penser que cela leur avait été imposé comme dans certains pays communistes. Le chapitre suivant nous parle d’un couple nommé Ananias et Saphira, qui a vendu une propriété, mais a menti concernant le prix de vente. Ils ont retenu une partie de l’argent, ce qu’ils avaient le droit de faire, mais ils voulaient qu’on pense qu’ils avaient été aussi généreux que les autres. Les paroles que l’apôtre Pierre a adressées à Ananias montrent qu’il n’y avait pas de contrainte en ce qui concernait les dons : « S’il n’eût pas été vendu, ne te restait-il pas ? Et, après qu’il a été vendu, le prix n’était-il pas à ta disposition ? […] Ce n’est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu » (Actes 5.4).

Le petit livre de Philémon souligne aussi que ce que nous faisons pour Dieu doit être fait de bon cœur, volontairement. Voici la mise en scène. Philémon, un chrétien de la ville de Colosse et ami proche de l’apôtre Paul, avait un esclave nommé Onésime. Ce dernier, ayant peut-être volé son maître, s’était évadé et s’est enfui à la ville de Rome. À Rome, il est entré en contact avec Paul, qui y était emprisonné à cause de sa prédication. Paul lui a annoncé la Bonne Nouvelle de Jésus, et Onésime s’est converti. Par la suite, Onésime s’est rendu très utile à Paul, qui n’avait pas la liberté de se déplacer. Mais au lieu de garder Onésime auprès de lui pour qu’il continue de lui rendre service, Paul l’a renvoyé à Philémon, avec une lettre, en lui demandant de pardonner à son ancien esclave et de le recevoir maintenant comme un frère en Christ. Aux versets 13 et 14 Paul écrit : « J’aurais désiré le retenir auprès de moi, pour qu’il me servît à ta place, pendant que je suis dans les chaînes pour l’Évangile. Toutefois, je n’ai rien voulu faire sans ton avis, afin que ton bienfait ne soit pas comme forcé, mais qu’il soit volontaire. » Ce que nous faisons de bien perd sa valeur si nous le faisons parce qu’on nous force à le faire.

Tout ceci n’est pas pour dire qu’il n’y a pas d’obligation de donner à Dieu, mais l’obligation est d’ordre moral. La contrainte vient de notre conscience et non de la politique de ceux qui nous conduisent. Considérez les paroles de Paul en 2 Corinthiens 8.8,9 qui font leur appel à l’exemple de Jésus lui-même. Après avoir cité l’exemple de la générosité des Églises de la Macédoine pour exhorter celle de Corinthe à bien participer à une œuvre de bienfaisance, l’apôtre écrit : « Je ne dis pas cela pour donner un ordre, mais pour éprouver, par le zèle des autres, la sincérité de votre charité. Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, qui pour vous s’est fait pauvre, de riche qu’il était, afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis. »

Concernant ce même effort bénévole, Paul écrit en Romains 15.26,27 : « Car la Macédoine et l’Achaïe ont bien voulu s’imposer une contribution en faveur des pauvres parmi les saints de Jérusalem. Elles l’ont bien voulu, et elles le leur devaient ; car si les païens ont eu part à leurs avantages spirituels, ils doivent aussi les assister dans les choses temporelles. » On voit clairement dans ces versets qu’il y avait la libre volonté de donner et en même temps la reconnaissance d’une obligation morale de donner.

En envoyant ses apôtres pour prêcher, Jésus leur a dit en Matthieu 10.8 : « Vous avez reçu gratuitement ; donnez gratuitement. » Quand le chrétien considère tout ce que Dieu lui a donné et continue de lui donner dans sa grâce, il devrait vouloir donner en retour avec joie et reconnaissance. S’il ne peut pas le faire avec un tel esprit, Dieu ne veut pas de son offrande.

On devrait réexaminer plusieurs pratiques dans les Églises à la lumière de cette insistance biblique sur l’importance de donner sans contrainte. Quand les membres de l’Église doivent faire marquer dans un carnet qu’ils ont donné ce qui est exigé, quand on va chez les membres à domicile pour réclamer une dîme ou une cotisation qu’ils n’ont pas données d’eux-mêmes, quand on déduit une contribution automatiquement du bulletin de salaire de ceux qui travaillent pour l’Église ou ses ministères telles que les écoles primaires et secondaires – quand on fait ces choses, on introduit la contrainte, on enlève la joie et on transforme des dons d’amour en impôt.

Un autre principe concernant le financement de l’Église est le jour pour les collectes. Les Écritures précisent que ces dons volontaires sont réunis le premier jour de la semaine, c’est-à-dire le dimanche. « Pour ce qui concerne la collecte en faveur des saints, agissez, vous aussi, comme je l’ai ordonné aux Églises de la Galatie. Que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette à part chez lui ce qu’il pourra, selon sa prospérité, afin qu’on n’attende pas mon arrivée pour recueillir les dons » (1 Corinthiens 16.1,2). Puisque le jour où toute l’Église se réunissait pour prendre la Sainte Cène était le dimanche (Actes 20.7), c’était l’occasion naturelle pour faire la collecte en même temps. Aucun autre jour de la semaine n’est mentionné dans le Nouveau Testament pour réunir les dons des membres. S’ils savent qu’il n’y aura pas de collecte le mercredi quand ils viennent ensemble pour étudier la Bible, ou le vendredi quand ils se réunissent pour la prière, ils apporteront le dimanche tout ce qu’ils ont à donner pour la semaine. Inutile donc de faire des collectes à chaque réunion.

Cela ne veut pas dire que le chrétien ne peut pas faire un don à un nécessiteux ou faire une bonne œuvre quelconque un autre jour de la semaine. Sur le plan individuel, « pendant que nous en avons l’occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi » (Galates 6.10).

Combien fallait-il que chacun contribue à l’œuvre de Dieu ? Le principe qu’on trouve partout dans le Nouveau Testament est que chacun donne selon ses moyens, ou selon sa prospérité. Nous avons déjà lu que Paul dit en 1 Corinthiens 16.2 que chacun doit mettre à part « ce qu’il pourra, selon sa prospérité ». En Actes 11, les chrétiens à Antioche ont appris qu’une famine allait se produire et peser beaucoup sur les habitants de la Judée. Le verset 29 dit : « Les disciples résolurent d’envoyer, chacun selon ses moyens, un secours aux frères qui habitaient la Judée. »

Ce principe est contre l’idée d’imposer dans l’Église des cotisations où chaque homme doit payer la même somme. Tous n’ont ni les mêmes revenus ni les mêmes charges. Tous ne devraient pas donner la même chose.

Dire que l’on doit donner selon sa prospérité ne veut pas dire que certains sont exclus du devoir de donner à Dieu. Même les pauvres montraient leur foi et leur amour par leur façon de donner. Les Macédoniens étaient très pauvres, mais ils donnaient avec libéralité, c’est-à-dire avec générosité – ils donnaient beaucoup.

« Nous vous faisons connaître, frères, la grâce de Dieu qui s’est manifestée dans les Églises de la Macédoine. Au milieu de beaucoup de tribulations qui les ont éprouvées, leur joie débordante et leur pauvreté profonde ont produit avec abondance de riches libéralités de leur part. Ils ont, je l’atteste, donné volontairement selon leurs moyens, et même au-delà de leurs moyens […] Et non seulement ils ont contribué comme nous l’espérions, mais ils se sont d’abord donnés eux-mêmes au Seigneur » (2 Corinthiens 8.1-3,5).

L’histoire de la pauvre veuve en Luc 21.1-4 montre aussi que les pauvres ne sont pas exclus de cette question d’offrandes à Dieu. Cette femme n’a donné que deux petites pièces d’argent, mais c’était tout ce qu’elle avait pour vivre. Le Seigneur le savait, et il l’a louée pour le sacrifice qu’elle a fait.

Quand on parle de donner selon nos moyens, l’expression « nos moyens » ne se réfère pas à ce qui nous reste après avoir fait ce que nous voulons faire. « Nos moyens » veut dire tout ce que Dieu nous donne. Or, nous devons donner à Dieu, Celui de qui nous avons tout reçu, avant de commencer à satisfaire à nos besoins personnels. Dans l’Ancien Testament, Dieu avait donné cet ordre à son peuple : « Vous ne mangerez ni pain, ni épis rôtis ou broyés, jusqu’au jour même où vous apporterez l’offrande à votre Dieu. C’est une loi perpétuelle pour vos descendants, dans tous les lieux où vous habiterez » (Lévitique 23.14). Même chez les païens on reconnaît qu’il faut honorer son dieu avant de se servir soi-même. Ainsi, ils ne mangent pas d’ignames, par exemple, sans avoir observé leur fête des ignames. Si les Juifs et les païens ont assez de respect pour leurs dieux pour les mettre en premier lieu, nous les chrétiens devrions pouvoir faire autant. Donner selon nos moyens veut dire donner selon ce que Dieu nous a donné et non selon ce qui nous reste à la fin.

Mais combien de nos moyens faut-il donner ? La loi mosaïque ordonnait en Lévitique 27.30,32 de donner la dîme, ou 10% de tous ses revenus. Cette loi n’a pas été reprise dans le Nouveau Testament, qui nous parle de donner avec générosité : « Que celui qui donne le fasse avec libéralité » (Romains 12.8). (Ne confondons pas librement, qui veut dire sans contrainte, et libéralement, qui veut dire généreusement.) « N’oubliez pas la bienfaisance et la libéralité, car c’est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir » (Hébreux 13.16). Pour le chrétien il n’y a pas de taux fixe, tel que la dîme, mais chacun doit s’examiner pour voir s’il est vraiment généreux avec Dieu. La dîme peut servir de point de repère pour s’évaluer. Par exemple, on pourrait se dire que, si Dieu exigeait un minimum de 10% de ses serviteurs dans le passé, donner 3 ou 4% de nos revenus aujourd’hui ne serait probablement pas généreux à ses yeux. Si TOUS les Juifs devaient forcément donner la dîme, quelle que soit leur position sociale, je ne pourrais pas dire que pour moi il n’est pas possible de donner autant. C’est une question de foi et de volonté. Il ne faut pas faire de la dîme une loi pour l’Église, mais la dîme peut me servir personnellement de point de départ en ce qui concerne mes dons. Dans l’amour que j’ai pour Dieu, j’essaierai de donner le plus possible.

Enfin, pour la gérance de l’argent qui est collecté, il faut que ce soit fait avec intégrité et transparence. Paul a parlé des précautions prises avec l’argent donné pour aider les pauvres de la Judée. Il dit : « Nous agissons ainsi, afin que personne ne nous blâme au sujet de cette abondante collecte, à laquelle nous donnons nos soins ; car nous recherchons ce qui est bien, non seulement devant le Seigneur, mais aussi devant les hommes » (2 Corinthiens 8.20,21). Les assemblées locales étant autonomes, chacune doit gérer ce qui est donné. Les membres devraient savoir comment l’argent est utilisé. Tous devraient reconnaître que ce qui est dans la caisse de l’Église appartient à Dieu lui-même et doit être employé de manière à le glorifier.

Le plan de Dieu pour financer son œuvre est donc très simple et très beau. Chaque dimanche, chaque chrétien donne volontairement tout ce qu’il peut, selon sa foi, son amour pour le Seigneur, et sa reconnaissance pour la grâce de Dieu, « car Dieu aime celui qui donne avec joie ».

B. B.
(Dans Vol. 6, No. 1)

Fuire la corruption

Dans tous les pays du monde, et particulièrement les pays en voie de développement, la corruption est un problème très réel. C’est un problème pour les gouvernements et les entreprises, mais aussi pour les gens comme vous et moi. La corruption des autres présente des obstacles à nos projets personnels, nous prive des services que nos gouvernements auraient pu nous rendre, augmente les prix que nous payons pour divers articles, et nous dégoûte quand nous voyons les injustices qu’elle provoque. Notre propre participation à la corruption endurcit notre conscience, nous expose à des sanctions telles que le licenciement ou la prison, et nous souille devant Dieu.

Considérez quelques formes que prend la corruption de nos jours :

  • Les demandes d’autorisation, auxquelles il ne manque qu’une signature, restent introuvables sur les bureaux des fonctionnaires, à moins qu’on soit prêt à « faire affaire » avec eux.
  • Les policiers et gendarmes exigent de l’argent des chauffeurs qui ne sont pas en infraction, de l’argent qui, d’ailleurs, n’arrive jamais dans les caisses de l’état.
  • Les chauffeurs offrent de l’argent quand ils sont en infraction pour ne pas avoir à payer une amende plus chère (ou quand ils ne sont pas en infraction, pour ne pas perdre du temps). Ils préfèrent corrompre la police que d’entretenir et assurer leurs véhicules.
  • Les douaniers font payer à des voyageurs qui n’ont rien de taxable dans leurs affaires ou laissent passer des marchandises illégales si le concerné « parle du bon français » (leur donne de l’argent).
  • Les voyageurs cachent les marchandises qu’ils devaient dédouaner.
  • Les candidats aux concours donnent de l’argent à ceux qui corrigent les examens pour qu’ils soient admis, qu’ils soient aptes ou pas.
  • Les employés des auto-écoles font échouer ceux qui ne leur ont pas donné de « pots-de-vin ».
  • Les parents font faire de faux extraits de naissance pour leurs enfants afin de « diminuer leur âge », ou ils fournissent l’extrait d’un autre enfant, pour des raisons scolaires ou professionnelles.
  • L’acheteur de produits emploie de fausses balances pour diminuer le poids de ce qu’il paie par kilo, et le vendeur met du gravier dans ses sacs de café ou de coton pour augmenter le poids de ce qu’il vend.
  • Le ministre ou le directeur d’entreprise détourne des fonds à son compte personnel en Suisse.
  • Le fonctionnaire ou l’employé d’une grande société permet à des amis d’acheter des médicaments avec des bons de pharmacie qui sont destinés uniquement à lui-même et aux membres de sa famille.

Toutes ces actions malhonnêtes sont condamnées par les principes bibliques. Considérez quelques-uns des commandements de la loi mosaïque.

Concernant le commerce et les cours de justice –

« Vous ne commettrez point d’iniquité ni dans les jugements, ni dans les mesures de dimension, ni dans les poids, ni dans les mesures de capacité. Vous aurez des balances justes… » (Lévitique 19.35,36 ; voir aussi Deutéronome 25.13-16 et Proverbes 11.1)

« Tu ne porteras atteinte à aucun droit, tu n’auras point égard à l’apparence des personnes, et tu ne recevras point de présent, car les présents aveuglent les yeux des sages, et corrompent les paroles des justes. » (Deutéronome 16.19; voir aussi Ex. 23.8)

Concernant l’honnêteté et la transparence en général –

« Vous ne déroberez point, et vous n’userez ni de mensonge ni de tromperie les uns envers les autres. Vous ne jurerez point faussement par mon nom, car tu profanerais le nom de ton Dieu. Je suis l’Éternel. » (Lévitique 19.11,12)

Dans le Nouveau Testament Jésus mentionne « la fraude » comme l’un des péchés qui ont leur origine dans le cœur de l’homme et qui le souillent devant Dieu (Marc 7.21,22). Paul précise aussi que l’ancien ou évêque, qui doit servir de modèle pour les chrétiens, ne doit pas être « prêt à gagner malhonnêtement de l’argent » (Tite 1.7, FC).

Beaucoup de corruption serait éliminée si ceux qui se disent chrétiens essayaient de vivre selon la parole de Jésus : « Tout ce que voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c’est la loi et les prophètes » (Matthieu 7.12). Si nous n’aimons pas que les autres nous mentent, nous escroquent ou nous obligent à payer des services qui sont censés être gratuits, alors nous ne devrions pas agir ainsi à leur égard.

Qui ne sait pas que la corruption est un mal qui met nos pays en retard et qui est condamnable devant Dieu ? On connaît tous le commandement « Tu ne mentiras pas ». Alors pourquoi ce genre de péché est-il si commun ?

On le justifie de plusieurs manières :

  • « Tout le monde le fait. Je serai le seul qui ne pourrai pas jouir des bonnes choses dans la vie. »
  • « On est obligé. Ils vont perdre tout ton temps et tu n’auras toujours pas ce que tu veux. »
  • « Qui pourrait vivre avec le salaire qu’on me paie ? Si l’état veut que je sois honnête, il doit me payer mieux. »
  • « Si tu n’as pas comme connaissances des personnes bien placées qui peuvent t’aider, tu ne pourras jamais avoir du travail sans donner de l’argent. »
  • « Les collègues m’obligent à faire comme eux. »

Il y a ceux qui préféreraient être intègres, mais ils trouvent que c’est difficile. Alors, qu’est-ce qui pourrait aider à résister à la tentation ?

1. Reconnaître que c’est un péché que d’agir des manières que nous venons de décrire. Refusez de justifier le mal par le fait que les autres sont nombreux à le faire. Dieu dit clairement : « Tu ne suivras point la multitude pour faire le mal » (Exode 23.2). « Ne vous conformez pas au siècle présent » (Rom. 12.2). On n’est jamais « obligé » de commettre le péché (1 Cor. 10.13).

2. Reconnaître que celui qui donne et celui qui demande font tous deux partie du problème. Si l’on refusait de prendre les pots-de-vin, ou si l’on refusait de les donner, la pratique serait éliminée.

3. S’armer de patience. Dans beaucoup de situations, on sait que l’on peut obtenir le papier officiel qu’on veut si l’on accepte seulement d’attendre quelques jours. Il ne faut donc pas attendre la dernière minute pour commencer. Très souvent, le policier qui exige de l’argent du chauffeur qui est quand même en règle le laissera partir tôt ou tard sans payer si celui-ci garde son sang-froid et attend. Dans la parabole du juge inique, la veuve n’avait pas d’argent pour corrompre le juge, mais elle avait de la persévérance.

« Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait point Dieu et qui n’avait d’égard pour personne. Il y avait aussi dans cette ville une veuve qui venait lui dire : Fais-moi justice de ma partie adverse. Pendant longtemps il refusa. Mais ensuite il dit en lui-même : Quoique je ne craigne point Dieu et que je n’aie d’égard pour personne, néanmoins, parce que cette veuve m’importune, je lui ferai justice, afin qu’elle ne vienne pas sans cesse me rompre la tête. » (Luc 18.2-5)

4. Refuser de vendre son intégrité pour épargner quelques francs. « Mieux vaut peu, avec la justice, que de grands revenus, avec l’injustice » (Proverbes 16.8). Le chrétien doit savoir que certaines choses valent infiniment plus que l’argent. Beaucoup ont besoin d’apprendre à vivre selon leurs moyens pour diminuer la tentation de chercher un gain malhonnête.

5. Prier. Dieu peut enlever les obstacles posés par les hommes. Ne sous-estimons jamais le pouvoir de Dieu de contrarier les desseins des hommes méchants et de résoudre nos problèmes. Considérez ces paroles de David :

« Ne t’irrite pas contre les méchants, n’envie pas ceux qui font le mal. Car ils sont fauchés aussi vite que l’herbe, et ils se flétrissent comme le gazon vert […] Recommande ton sort à l’Éternel, mets en lui ta confiance, et il agira […] Garde le silence devant l’Éternel, et espère en lui […] Laisse la colère, abandonne la fureur ; ne t’irrite pas, ce serait mal faire […] Encore un peu de temps, et le méchant n’est plus ; tu regardes le lieu où il était, et il a disparu. » (Psaume 37.1,2,5,7-10; voir aussi Psaumes 73 et 49)

6. Être toujours en règle. Il faut toujours avoir tous les papiers nécessaires pour sa personne, son véhicule ou son activité commerciale, et si l’on a commis une faute, il faut reconnaître qu’il est normal de payer l’amende qu’on vous impose. Les ennemis de Daniel voulaient lui faire du mal, « mais ils ne purent trouver aucune occasion, ni aucune chose à reprendre, parce qu’il était fidèle, et qu’on n’apercevait chez lui ni faute, ni rien de mauvais » (Daniel 6.4).

7. Accepter que ce que tu voulais faire puisse ne pas être la volonté de Dieu pour toi. Que ce soit le fait de continuer les études académiques ou d’être admis à la gendarmerie ou comme employé dans une certaine société, tu peux vivre avec contentement dans la fidélité à Dieu sans obtenir ce que tu cherchais. Mais si tu dois faire ce qui est illégal ou malhonnête pour atteindre ton objectif, tu ne vis plus dans la fidélité à Dieu.

Il n’est pas facile dans cette vie de se garder pur, mais c’est à cela que nous sommes appelés. Soyons « le sel de la terre » et « la lumière du monde » qui peut transformer notre société (Matthieu 5.13-16; Philippiens 2.15; Romains 12.2). Chrétiens, cherchez à ressembler au Dieu que vous servez, afin que « vous deveniez participants à la nature divine, en fuyant la corruption qui est dans le monde par la convoitise » (2 Pierre 1.4).

B. B.
(Dans Vol. 5, No. 6)