La prière du pécheur

Nous avons probablement tous entendu parler de « la prière du pécheur ». Lors de grandes croisades d’évangélisation ou pendant des émissions télévisées, l’évangéliste invite les non-convertis à réciter après lui, peut-être une phrase à la fois, une prière au moyen de laquelle ils pourront demander au Seigneur de les sauver. Il dira, par exemple : « Seigneur Jésus, je sais que je suis un pécheur et que j’ai besoin de toi. Merci d’être mort à la croix pour moi. Je t’invite à venir dans mon cœur et à prendre le contrôle de ma vie. Je me confie en toi ; sois mon Sauveur. Merci de m’avoir donné la vie éternelle. Amen. » On trouve souvent une telle prière à la conclusion d’un traité. Des millions de personnes aujourd’hui croient avoir été sauvées après avoir fait « la prière du pécheur ».

N’est-il pas curieux qu’on ne trouve pas un seul exemple de conversion dans le Nouveau Testament où l’on ait dit au pécheur de faire une telle prière pour être sauvé ? En fait, ce n’est qu’à la fin du 19e siècle et au cours du 20e siècle que cette pratique devint populaire. Ce sont les évangélistes américains Dwight Moody, Billy Sunday et Billy Graham, ainsi que l’organisation internationale, Campus pour Christ, qui ont exercé la plus grande influence dans ce domaine. Mais aucun des apôtres n’a employé cette méthode.

Quand nous demandons un soutien biblique pour cette façon de procéder, on nous fait lire parfois Apocalypse 3.20 où Jésus dit : « Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi. » On nous dit qu’il faut donc lui ouvrir la porte de notre cœur et l’inviter à y prendre place. Mais on doit toujours tenir compte du contexte d’un verset de l’Écriture. Dans ce passage Jésus ne s’adresse pas à des non-chrétiens qui n’ont jamais obéi à l’Évangile. Il s’adresse à l’Église de Laodicée, cette assemblée réputée pour sa tiédeur. Il ne s’agit pas d’une évangélisation, mais d’un appel à des chrétiens tièdes et satisfaits d’eux-mêmes qui avaient exclu le Seigneur de leurs vies. De même, l’ordre donné par l’apôtre Pierre de se repentir et de prier pour que son péché soit pardonné (Actes 8.22) s’adresse à Simon, qui avait déjà cru au Seigneur et s’était fait baptiser (Actes 8.13). Encore, 1 Jean 1.9, qui nous dit de confesser nos péchés, sachant que Dieu est fidèle pour nous les pardonner, s’adresse clairement à ceux qui sont déjà chrétiens. Pour ceux qui n’ont pas encore été sauvés, ce n’est pas la prière qui est ordonnée, mais la foi, la repentance, la confession de foi et le baptême.

B. B.
(Dans Vol. 14, No. 2)

N’allez pas en enfer !

Le Seigneur Jésus a souvent exhorté les hommes à mesurer les conséquences éternelles de leurs choix.

« Que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s’il perdait son âme ? ou que donnerait un homme en échange de son âme ? » (Matthieu 16.26)

« Si vous ne croyez pas ce que je suis, vous mourrez dans vos péchés. » (Jean 8.24)

« Si vous ne vous repentez, vous périrez tous également. » (Luc 13.3)

« Quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai devant mon Père qui est dans les cieux ; mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est dans les cieux. » (Matt. 10.32,33)

« Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. » (Marc 16.16)

« Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s’assiéra sur le trône de sa gloire. Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d’avec les autres, comme le berger sépare les brebis d’avec les boucs ; et il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche. Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite : Venez, vous qui êtes bénis de mon Père ; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde… Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche : Retirez-vous de moi, maudits ; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. » (Matthieu 25.31-34,41)

Jésus rappelait toujours à ces auditeurs qu’il y aurait un jour de jugement où serait prononcé le sort éternel de chaque personne. Considérez combien de ses paraboles se portent sur le thème du jugement dernier : Matt. 7.17-19 (l’arbre qui porte de mauvais fruits) ; 13.24-30 (l’ivraie) ; 13.47-49 (le filet) ; 18.21-35 (le serviteur impitoyable) ; 24.45-51 (le serviteur infidèle) ; 25.1-13 (les dix vierges) ; 25.14-30 (les talents) ; etc. Rien n’est plus urgent que de se préparer pour ce jour.

Pour ceux qui font la volonté de Dieu, Jésus promet une place dans le royaume des cieux, la miséricorde, la consolation, le privilège de voir Dieu, une « grande récompense dans les cieux », et bien sûr, la vie éternelle (Matt. 5.3-12; 7.14,21; Jean 3.16; 14.2,3; etc.). Ceux qui n’auront pas fait la volonté de Dieu seront exclus, privés de toutes ces bonnes choses, rejetés par le Dieu à qui ils ne se sont pas soumis.

Jésus dit à ceux qui n’avaient pas cru en lui :

« Quand le maître de la maison se sera levé et aura fermé la porte, et que vous, étant dehors, vous commencerez à frapper à la porte, en disant : Seigneur, Seigneur, ouvre-nous ! Il vous répondra : Je ne sais d’où vous êtes. Alors vous vous mettrez à dire : Nous avons mangé et bu devant toi, et tu as enseigné dans nos rues. Et il répondra : Je vous le dis, je ne sais d’où vous êtes ; retirez-vous de moi, vous tous, ouvriers de l’iniquité. C’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents, quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, et que vous serez jetés dehors. » (Luc 13.25-28)

Mais Jésus ne présente pas le sort des condamnés comme étant le simple fait de se voir exclure du « festin ». Il a souvent parlé du châtiment (Matt. 25.46), des ténèbres du dehors où il y aura des pleurs et des grincements des dents (Matt. 8.12; 22.13; 25.30), d’une fournaise et du feu éternel (Matt. 13.42,50; 25.41; etc.). En Marc 9, en parlant du danger des « occasions de chute » (c’est-à-dire les choses qui nous feraient tomber dans le péché), il dit :

« Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le ; mieux vaut pour toi entrer dans le royaume de Dieu n’ayant qu’un œil, que d’avoir les deux yeux et d’être jeté dans la géhenne, où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s’éteint point. » (Marc 9.47,48)

Une dizaine de fois, Jésus se réfère à un endroit appelé la géhenne comme étant la destination des hommes perdus.

Comme Charles White écrit :

« Devant l’hypocrisie des Pharisiens, son indignation est telle qu’il les interroge avec véhémence : “Serpents, race de vipères ! Comment fuirez-vous la condamnation de la géhenne ?” » (Matt. 23.33). Le mot traduit par « géhenne » est le mot grec gehenna, référence à la vallée de Hinnom et donc sans aucun doute à la décharge publique de Jérusalem. Mais ceci ne doit pas nous empêcher de croire que Jésus désigne un endroit réel. »

White continue en citant Stanley C. Baldwin :

« Que gehenna soit une décharge publique explique pourquoi Jésus la décrivit comme un endroit où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint jamais. On jetait continuellement sur les déchets brûlants des carcasses d’animaux et toutes sortes d’autres détritus. Le feu perpétuel, la fumée âcre, la puanteur de la chair en décomposition, les carcasses grouillantes d’asticots — tout cela forme pour nous l’image entre toutes la plus immonde imaginable. Quelle doit être l’horreur de la géhenne pour que Jésus choisisse de la décrire de cette façon ? » (Charles White, Le sang d’Abel)

Dieu veut que tous soient sauvés

Il est très important de comprendre que Dieu ne veut absolument pas que vous alliez dans ce lieu horrible qu’est l’enfer. Non seulement il nous donne de nombreux avertissements dans sa Parole pour que chacun se prépare au jour du jugement, mais il a fait ce que nous ne pouvions pas faire : par la mort de son Fils unique, il a payé le prix de nos péchés, ces péchés qui souillent chaque personne responsable de ses actes.

« Car nous aussi, nous étions autrefois insensés, désobéissants, égarés, asservis à toute espèce de convoitises et de plaisirs, vivant dans la méchanceté et dans l’envie, digne d’être haïs, et nous haïssant les uns les autres. Mais lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les hommes ont été manifestés, il nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par le baptême de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit, qu’il a répandu sur nous avec abondance par Jésus-Christ notre Sauveur, afin que, justifiés par sa grâce, nous devenions, en espérance, héritiers de la vie éternelle. » (Tite 3.3-7)

« Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. » (Romains 5.8)

Non, Dieu ne veut pas qu’on aille en enfer. Au contraire, il plaide avec nous de ne pas y aller, car le choix nous appartient. Comme il dit aux Israélites par la bouche du prophète Ézéchiel :

« Rejetez loin de vous toutes les transgressions par lesquelles vous avez péché ; faites-vous un cœur nouveau et un esprit nouveau. Pourquoi mourriez-vous, maison d’Israël ? Car je ne désire pas la mort de celui qui meurt, dit le Seigneur, l’Éternel. Convertissez-vous donc, et vivez. » (Ézé. 18.31,32)

On retrouve le même sentiment dans le Nouveau Testament : le Seigneur « use de patience envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance » (2 Pierre 3.9). Dieu « veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Tim. 2.4). Jésus a même versé des larmes sur les habitants de Jérusalem à cause leur incrédulité (Luc 19.41,42). Il les aimait malgré leur rébellion meurtrière :

« Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois j’ai voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! » (Luc 13.34)

Les conditions pour en être sauvé

La condamnation de Jérusalem n’était pas due à la haine et la cruauté du Seigneur. Au contraire, c’est Jérusalem qui « n’a pas voulu » accepter le salut que Jésus annonçait.

Aujourd’hui Dieu invite les hommes à se sauver des flammes de l’enfer : « Il n’y a aucune différence, en effet, entre le Juif et le Grec, puisqu’ils ont tous un même Seigneur, qui est riche pour tous ceux qui l’invoquent. Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (Romains 10.12,13). Si vous croyez au Fils de Dieu, si vous vous détournez de vos péchés, si vous dites aux autres que vous croyez en Jésus, et si vous vous faites baptiser (immerger) en Christ pour le pardon de vos péchés, vous serez désormais sur le chemin du ciel plutôt que celui qui mène à l’enfer. « Et maintenant, que tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé, et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur » (Actes 22.16).

Pourquoi certains rejettent l’idée de l’enfer

Beaucoup de gens ne croient pas à l’enfer, ou ne croient pas que ce sera le lieu de tourment éternel décrit dans les passages cités plus haut.

L’idée que l’homme n’a pas d’âme

Certains n’y croient pas à cause de leur conception de la nature de l’homme. Ils ne croient pas qu’il y ait une partie de l’homme qui continue d’exister après la mort. Qu’on l’appelle esprit ou âme, ils l’interprètent comme le souffle ou le principe de vie, ce qui anime tous les êtres sur terre, y compris les animaux. Pour eux, qu’on parle de la mort d’un homme ou la mort d’un poulet, c’est la même chose qui se passe. Le corps pourrit ; l’homme cesse d’exister quand il meurt.

Les sadducéens au temps de Jésus étaient de cet avis. Ils ne croyaient pas à une existence après la mort. « Car les sadducéens disent qu’il n’y a point de résurrection, et qu’il n’existe ni ange ni esprit, tandis que les pharisiens affirment les deux choses » (Actes 23.8). Un jour quelques sadducéens posèrent une question à Jésus concernant une femme qui avait eu sept maris au cours de sa vie sans faire d’enfants avec aucun d’eux. La question était : « À la résurrection, duquel de ces hommes sera-t-elle la femme ? Car tous l’ont eue. » Les sadducéens pensaient apparemment qu’une résurrection des morts créerait trop de problèmes à résoudre. Jésus leur dit :

« Vous êtes dans l’erreur, parce que vous ne comprenez ni les Écritures, ni la puissance de Dieu… Pour ce qui est de la résurrection des morts, n’avez-vous pas lu ce que Dieu vous a dit : Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob ? Dieu n’est pas Dieu des morts, mais des vivants. » (Matthieu 22.29-32)

Dans le passage parallèle dans l’Évangile de Luc, Jésus ajoute : « car pour lui tous sont vivants » (Luc 20.38). Dieu avait prononcé ces mots concernant Abraham, Isaac et Jacob des centaines d’années après leurs morts, et pourtant, au lieu de dire, « J’étais leur Dieu », il dit à Moïse : « Je suis le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. » Ils n’avaient pas cessé d’exister. Ils se trouvaient dans le séjour des morts, et Dieu les voyait toujours.

Peut-être que les sadducéens avaient basé leur raisonnement sur des passages de l’Ancien Testament, tel qu’Ecclésiaste 3.19,21 :

« Car le sort des fils de l’homme et celui de la bête sont pour eux un même sort ; comme meurt l’un, ainsi meurt l’autre… qui sait si le souffle des fils de l’homme monte en haut, et si le souffle de la bête descend en bas dans la terre ? »

Malgré la conclusion du livre qui assure le lecteur que Dieu, après tout, « amènera toute œuvre en jugement, au sujet de tout ce qui est caché, soit bien, soit mal » (Eccl. 12.16), ceux qui vivaient avant le temps de Jésus avaient moins de renseignements de la part de Dieu concernant ce qui arrive après la mort. Mais Jésus a enlevé les doutes qui pouvaient rester. Selon l’apôtre Paul, Dieu nous a appelés « selon la grâce qui nous a été donnée en Jésus-Christ avant les temps éternels, et qui a été manifestée maintenant par l’apparition de notre Sauveur Jésus-Christ, qui a détruit la mort et a mis en évidence la vie et l’immortalité par l’Évangile » (2 Tim. 1.9,10).

D’autres personnes se basent sur le sens des mots grecs ou hébreux pour « esprit » et « âme » pour dire que l’homme cesse d’exister lors de sa mort physique. En effet, ces mots signifient souvent « souffle » ou se réfèrent simplement à une personne. Il est vrai que le mot traduit « esprit » signifie parfois souffle, mais essayez de remplacer le mot « esprit » par « souffle » dans les passages suivants : « qu’un tel homme soit livré à Satan pour la destruction de la chair, afin que l’esprit (le souffle ??) soit sauvé au jour du Seigneur Jésus » (1 Cor. 5.5) ; « … purifions-nous de toute souillure de la chair et de l’esprit (du souffle ??) en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu » (2 Cor. 7.1) ; « Frères, que la grâce de notre seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit ! (avec votre souffle ??) » (Gal. 6.18). Pareillement, les mots traduits par « âme » peuvent désigner une personne tout entière, comme dans Actes 2.41, 43; 1 Pierre 3.20. Mais il est clair qu’ils n’ont pas toujours ce sens. Quand Élie a ressuscité le fils de la veuve qui le logeait, il pria : « Éternel, mon Dieu, je t’en prie, que l’âme de cet enfant revienne au-dedans de lui ! » (1 Rois 17.21). Son âme avait quitté son corps, mais elle existait toujours. Et il est évident que le mot « âme » ne se réfère pas simplement à l’enfant en tant que personne. En Matthieu 10.28 Jésus dit : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans la géhenne. » Si l’âme signifie simplement la vie animale, comment pourrait-on tuer le corps sans tuer l’âme ? Il faut donc toujours regarder le contexte pour déterminer le sens d’un mot. Dans tous les cas, il est clair que l’homme n’est pas simplement un être physique, comme les animaux ; il a aussi une partie spirituelle, « l’homme intérieur » selon 2 Corinthiens 4.16–5.1, qui est invisible. Or, « les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles. »

L’idée du châtiment par « désintégration »

D’autres personnes ne s’opposent pas forcément à l’idée que l’être humain est doté d’une âme mais rejettent l’idée que cette âme pourrait subir un châtiment éternel.

Il y en a qui pensent que les mots « faire périr » ou « détruire » signifient toujours « anéantir ». Quand ils lisent qu’il faut craindre « Celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans la géhenne » (Matt. 10.28), ils tirent la conclusion qu’une personne est consumée en quelque sorte dans le feu de l’enfer et finit par ne plus exister. Mais le mot grec apollumi traduit « périr » dans ce verset est traduit « perdre » en Luc 15.4,6 et 24 en parlant de la brebis, la pièce d’argent et le fils prodigue : tous les trois ont été retrouvés – ils n’avaient pas cessé d’exister. Ce même mot est employé pour parler de nourriture qui « périt » (Jean 6.27), des outres « perdues » ou « ruinées » parce qu’éclatées (Luc 5.37), et des marins en danger de se noyer (périr) (Matt. 8.25). Le sens n’est jamais « anéantir ». Les démons que Jésus chassait lui demandaient tantôt s’il est venu pour les « perdre » (apollumi) (Marc 1.24), tantôt s’il est venu les « tourmenter » (kolasis) (Matt. 8.29). Ils pensaient au même sort, et ce n’était pas l’anéantissement.

Plusieurs passages seraient difficiles à concilier avec l’idée que la personne condamnée à l’enfer est simplement anéantie ou volatilisée. Après avoir dit que ceux qui avaient violé la loi de Moïse pouvaient être condamnés à la mort, l’auteur de l’Épître aux Hébreux demande : « De quel pire châtiment pensez-vous que sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu ? » (Héb. 10.29). Il y a donc un châtiment pire que la mort.

Jésus dit en Matthieu 26.24 concernant celui qui le trahissait : « Mieux vaudrait pour cet homme qu’il ne fût pas né. » S’il n’était pas né, il aurait été inexistant. Mais l’inexistence serait préférable au sort qui attendait Judas.

Plusieurs passages affirment clairement que certaines personnes seront châtiées plus sévèrement que d’autres (Matt. 10.15; 11.22-24; Luc 12.46-48). Comment peut-il y avoir de degrés d’anéantissement ?

Qu’il soit plus sévère ou moins sévère, le châtiment des réprouvés est décrit par le même mot que celui qui décrit le bonheur des justes : tous les deux seront « éternels » (Matthieu 25.46).

Enfin, tandis que la Bible dit « Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur… afin qu’ils se reposent de leurs travaux » (Apoc. 14.13), voici la description du sort de celui qui n’est pas sauvé par Jésus : « Il sera tourmenté dans le feu et le soufre… et la fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles ; et ils n’ont de repos ni jour ni nuit » (Apoc. 14.10,11). Apocalypse 20.10 dit que le diable sera « jeté dans l’étang de feu et de soufre » où il sera « tourmenté jour et nuit, aux siècles des siècles ». Les hommes et les femmes qui se seront laissés séduire par Satan partageront ce sort. Le Juge leur dira : « Retirez-vous de moi, maudits ; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges » (Matthieu 25.41).

Le besoin de prêcher sur l’enfer

Que cette doctrine nous plaise ou pas importe très peu. Nous avons besoin de l’enseigner pour plusieurs raisons. D’abord, parce que, étant donné que le Fils de Dieu lui-même l’a enseignée, elle doit être vraie. Les apôtres inspirés l’ont enseignée également. La réalité du châtiment éternel qui attend les hommes perdus nous fait apprécier davantage le salut que Jésus nous donne. On néglige trop souvent la bonne nouvelle quand on ne saisit pas la mauvaise nouvelle de notre condition en tant que pécheurs. La doctrine de l’enfer motive très souvent à l’obéissance à la loi de Dieu. Il peut être vrai que l’amour soit une motivation plus noble que la crainte de la punition, mais Jésus lui-même n’a pas hésité de motiver les hommes en leur parlant du jugement à venir. Cette doctrine doit nous donner plus de zèle et de l’urgence dans la prédication de l’Évangile. « Connaissant donc la crainte du Seigneur, nous cherchons à convaincre les hommes » (2 Cor. 5.11).

Conclusion

Pour être honnête, beaucoup ne rejettent pas la doctrine de l’enfer parce qu’elle n’est pas biblique. C’est plutôt parce que la simple idée leur paraît trop injuste et contraire à la nature d’un Dieu qui aime ses créatures. Mais le Dieu d’amour est aussi un Dieu de justice. Sa parole nous dit : « Considère la bonté ET la sévérité de Dieu » (Rom. 11.22). Ces deux qualités se confondent dans la croix de Christ, là où Dieu a puni nos péchés et « prouvé son amour envers nous » (Rom. 5.8). Quelle tragédie que tant de personnes auront à subir la punition dans l’enfer alors que Jésus l’a déjà subie pour eux au Calvaire !

S’il nous semble que le châtiment de l’enfer est trop grand par rapport à la faute, il se peut que nous ne saisissions ni la sainteté et la justice de Dieu, ni la gravité du péché et le bien-fondé de sa colère. Quoi qu’il en soit, acceptez que Dieu sait mieux que les hommes ce qui est juste, et saisissez le salut qu’il vous offre avant que ce ne soit trop tard.

B. B.
(Dans Vol. 14, No. 1)

Christ, oui! L’Église, non?

Il n’est pas rare de rencontrer des individus qui sont attirés par Jésus-Christ, qui croient en lui et qui sont contents de parler de lui ou d’écouter sa parole, mais qui ne s’intéressent pas du tout à l’Église. Il y a, en fait, des milliers, sinon des millions de personnes autour du monde qui se considèrent chrétiennes mais qui ne font partie d’aucune organisation religieuse. Le christianisme est, pour elles, quelque chose qu’on essaie de vivre chez soi et dans ses activités quotidiennes sans appartenir à une Église quelconque. Certaines de ces personnes manifestent une attitude négative, pour ne pas dire hostile, quand on leur parle de l’Église.

Pourquoi ce phénomène ? Il est peut-être facile d’aimer Jésus. Ses puissantes œuvres de compassion, ses enseignements, son courage et l’amour qu’il a pour les hommes pécheurs tout en étant lui-même parfaitement pur et sans péché – tout cela nous impressionne.

L’Église, par contre, est composée d’hommes et de femmes qui ont toutes sortes de défauts. Les chrétiens ne se conforment pas toujours à l’exemple de leur Maître. On trouve parfois dans l’Église des hypocrites. Comme dans toute famille humaine, on s’offense parfois les uns les autres ; on doit souvent pardonner à autrui et user de patience.

Et puis, il y a certaines personnes qui ne s’intéressent pas tellement à l’Église parce qu’elles voient un grand écart entre les enseignements de Jésus et les doctrines (étrangères à la Bible) que les hommes ont introduites dans les Églises. Il faut avouer, en effet, que de nombreuses Églises existent aujourd’hui qui ne sont tout simplement pas l’Église dont la Bible parle. Par leurs doctrines, leurs formes d’organisation, leurs façons d’adorer, leurs noms, leurs origines et leurs activités, elles se distinguent nettement de l’Église que Jésus a fondée et qui est décrite dans le Nouveau Testament. Dans ce cas, au moins, on a raison de conclure qu’il serait inutile de s’intégrer à une telle organisation religieuse. Jésus lui-même a dit : « Toute plante que n’a pas plantée mon Père céleste sera déracinée. Laissez-les : ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles ; si un aveugle conduit un aveugle, ils tomberont tous deux dans une fosse » (Matthieu 15.13,14).

Nous pouvons donc comprendre pourquoi certains croyants veulent accepter Jésus sans jamais participer à la vie de l’Église, mais cela ne veut pas dire qu’ils aient raison. L’Église, c’est-à-dire l’Église authentique, est nécessaire. Elle fait partie du plan de Dieu pour chacun de nous, qu’on parle de l’Église « universelle » dans le sens du corps spirituel composé de tous les sauvés du monde, ou de l’Église « locale ». Une Église locale est composée de chrétiens qui vivent relativement proches les uns des autres et qui forment une assemblée pour adorer ensemble, s’entraider spirituellement et collaborer dans le service de Dieu. L’Église, dans ces deux sens, est extrêmement importante, et vous vous faites tort si vous la rejetez. Elle a toujours fait partie du plan de Dieu. Il a voulu que non seulement les hommes, mais les anges, aussi, « connaissent aujourd’hui par l’Église la sagesse infiniment variée de Dieu, selon le dessein éternel qu’il a mis à exécution par Jésus-Christ notre Seigneur » (Éphésiens 3.10,11).

On ne peut séparer Christ de son Église

Pourquoi serait-il impossible d’accepter Jésus tout en se dissociant de son Église ?

1. Jésus aime son Église. Elle est si précieuse qu’il se l’est acquise « par son propre sang » (Actes 20.28). Traiter l’Église comme étant sans valeur, c’est déprécier le sang de notre Seigneur et Sauveur. L’apôtre Paul nous rappelle que « Christ a aimé l’Église, et s’est livré lui-même pour elle » (Éphésiens 5.25). Si j’aime réellement Jésus et que je le prends pour modèle, j’aurai de l’amour pour ce qu’il aime, et j’attacherai beaucoup d’importance aux choses qui lui importent.

2. Jésus est le Sauveur de son Église. « Christ est le chef de l’Église, qui est son corps, et dont il est le Sauveur » (Éphésiens 5.23). En parlant des jours qui ont suivi l’établissement de l’Église en Actes 2, l’Écriture nous dit que « le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux qui étaient sauvés » (Actes 2.47). La même idée se trouve en Colossiens 1, où l’apôtre Paul emploie un autre terme pour l’Église, le royaume : « Rendez grâces au Père, qui vous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière, qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour » (Colossiens 1.12,13). C’est dans l’Église, le corps de Christ, que Dieu a choisi de « les réconcilier, l’un et l’autre [Juif et non-Juif] en un seul corps, avec Dieu par la croix » (Éphésiens 2.16). Au temps de Noé, tous ceux qui furent sauvés du déluge se trouvèrent dans l’arche ; de même, ceux que Dieu sauve du péché aujourd’hui se trouvent dans l’Église, dont Jésus est le Sauveur.

3. Jésus s’identifie intimement à son Église. On ne peut pas les dissocier. Saul de Tarse « ravageait l’Église ; pénétrant dans les maisons, il en arrachait hommes et femmes, et les faisait jeter en prison » (Actes 8.3). Quand Jésus lui parla sur la route de Damas, il dit d’abord : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? » Puis il s’identifia ainsi : « Je suis Jésus que tu persécutes » (Actes 9.4,5). Son langage ne pourrait être plus clair : persécuter (ou dénigrer) l’Église est égal à persécuter Jésus lui-même.

4. Jésus prépare un avenir glorieux pour son Église. L’Église est l’épouse spirituelle de Christ. Paul dit à l’Église de Corinthe : « Je vous ai fiancés à un seul époux, pour vous présenter à Christ comme une vierge pure » (2 Corinthiens 11.2). Il décrit Jésus dans le rôle d’époux : « Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l’Église, et s’est livré pour elle, afin de la sanctifier par la parole, après l’avoir purifiée par le baptême d’eau, afin de faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible » (Éphésiens 5.25-27). Au retour de Christ, le jour des noces sera arrivé où il sera dit : « Réjouissons-nous et soyons dans l’allégresse, et donnons-lui gloire ; car les noces de l’agneau sont venues, et son épouse s’est préparée, et il lui a été donné de se revêtir d’un fin lin, éclatant, pur » (Apocalypse 19.7,8). Deux chapitres plus tard, l’image de l’Église comme épouse revient une dernière fois dans cette belle description de l’Église glorifiée, prête à entrer dans les joies célestes pour lesquelles elle a tant lutté : « Et je vis descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s’est parée pour son époux. Et j’entendis du trône une forte voix qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu » (Apocalypse 21.2-4). Pour qui Jésus prépare-t-il toute cette gloire, cette joie, cette consolation ? Pour son Église. Même dans l’éternité, Jésus manifestera son amour pour l’Église qu’il a sauvée.

Une catégorie ou un corps ?

Quelqu’un dira peut-être : « Tous ces passages se réfèrent à l’Église “universelle et invisible” qui serait composée des chrétiens fidèles partout au monde, qu’ils soient des membres actifs d’une Église locale ou non. Ces textes ne font pas allusion à une organisation ; ils parlent d’une catégorie de personnes. Ils ne sous-entendent pas d’activité en commun ou d’interaction sociale entre les personnes dans cette catégorie de “sauvés”. »

Tandis qu’il est vrai que la Bible n’envisage pas d’organisation mondiale dans le style de l’Église Catholique Romaine, l’Église Mormone, ou l’Église Anglicane, avec leurs sièges, leurs chefs humains et leurs hiérarchies, l’Église dont la Bible parle est plus qu’une catégorie de personnes. Dans l’image d’un corps, on voit facilement qu’il doit y avoir de l’interaction et de la coopération entre les membres de l’Église. « Car, comme le corps est un et a plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps, ainsi en est-il de Christ. Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps… L’œil ne peut pas dire à la main : Je n’ai pas besoin de toi ; ni la tête dire aux pieds : Je n’ai pas besoin de vous… Dieu a disposé le corps de manière à donner plus d’honneur à ce qui en manquait, afin qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les membres aient également soin les uns des autres » (1 Corinthiens 12.12,13,21,24,25).

Ce soin mutuel et cette interdépendance se manifestent le plus souvent et le plus clairement dans le contexte de l’Église locale, mais ils ne s’y limitent pas. Dans le Nouveau Testament nous voyons de la collaboration volontaire entre des assemblées locales et entre les membres de différentes assemblées locales dans le travail d’évangélisation (Philippiens 1.5,7; 4.10,15,16; 2 Corinthiens 11.7-9; 3 Jean 5-8) et dans les œuvres de bienfaisance (Actes 11.27-30; 1 Corinthiens 16.1-3; Romains 15.26-28). Les liens de la fraternité ne se limitaient pas aux relations au sein de chaque assemblée locale. Dans les épîtres de Paul, il transmet aux différentes assemblées non seulement ses propres salutations, mais aussi celles des frères et sœurs qui se trouvaient avec lui quand il écrivait. Quand il s’adressait aux chrétiens de Rome, il dit, par exemple : « Saluez Prisca et Aquilas, mes compagnons d’œuvre en Jésus-Christ, qui ont exposé leur tête pour sauver ma vie ; ce n’est pas moi seul qui leur rends grâce, ce sont encore toutes les Églises des païens. Saluez aussi l’Église qui est dans leur maison… Toutes les Églises de Christ vous saluent… Timothée, mon compagnon d’œuvre, vous salue, ainsi que Lucius, Jason, et Sosipater, mes parents » (Romains 16.3-5,16,21).

Jésus a promis une grande famille à ceux qui le suivent. « Il n’est personne qui, ayant quitté, à cause de moi et de la bonne nouvelle, sa maison, ou ses frères, ou ses sœurs, ou sa mère, ou son père, ou ses enfants, ou ses terres, ne reçoive au centuple, présentement dans ce siècle-ci des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants, et des terres, avec des persécutions, et dans le siècle à venir, la vie éternelle » (Marc 10.29,20). Cette famille au moyen de laquelle le Seigneur nous bénit est, je peux en témoigner, une famille mondiale ; l’amour qu’elle partage n’a pas de limites géographiques. La communion fraternelle que pratique l’Église de Jésus-Christ n’est pas pratiquée uniquement dans le contexte de l’assemblée locale. Partout où le chrétien fidèle arrive, quelle que soit sa nationalité, il trouve des frères et sœurs pour l’accueillir, un groupe de personnes qui partagent la sainte foi, un groupe qu’il pourra intégrer pour donner et recevoir de l’aide. Car l’Église n’est pas simplement la « catégorie » de ceux qui ont obéi à l’évangile ; c’est une véritable famille spirituelle. Les membres ont « également soin les uns des autres » non seulement dans le contexte de leurs assemblées locales, mais aussi dans le contexte de « la famille élargie », c’est-à-dire quand il s’agit des nos frères et sœurs en Christ qui composent d’autres assemblées locales.

L’assemblée locale : Une partie essentielle du plan de Dieu pour le chrétien

On ne peut pas lire très loin dans le Nouveau Testament sans reconnaître que l’Église locale était très importante dans la vie de tout chrétien fidèle. Dans chaque endroit où les apôtres prêchaient la bonne nouvelle et amenaient des pécheurs à se convertir, ils regroupaient ces convertis en assemblées pour qu’ils adorent ensemble. On le voit depuis l’établissement de la première assemblée, celle de Jérusalem.

« Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières… Tous ceux qui croyaient étaient ensemble, et ils avaient tout en commun… Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur, louant Dieu et trouvant grâce auprès de tout le peuple » (Actes 2.42,44,46,47). En Actes 4.32 nous voyons que « la multitude de ceux qui avaient cru n’étaient qu’un cœur et qu’une âme », et au chapitre 6 nous lisons que l’Église distribuait chaque jour de la nourriture aux veuves chrétiennes. Quand un problème se posa concernant cette distribution, les chrétiens ont choisi parmi eux sept frères de bonne réputation pour la superviser. Il est évident que les chrétiens de Jérusalem ne vivaient pas leur foi chacun dans son coin, sans appartenir à une « organisation religieuse ». Ils formaient une famille, un corps spirituel, comme le Seigneur l’avait prévu.

Paul et Barnabas suivaient le même modèle en faisant leur travail missionnaire. Par exemple, en évangélisant la province de la Galatie, ils ont fait des disciples dans les villes d’Antioche, Icone, Lystre et finalement à Derbe. « Quand ils eurent évangélisé cette ville et fait un certain nombre de disciples, ils retournèrent à Lystre, à Icone et à Antioche, fortifiant l’esprit des disciples… Ils firent nommer des anciens dans chaque Église, et après avoir prié et jeûné, ils les recommandèrent au Seigneur, en qui ils avaient cru » (Actes 14.21-23). On voit clairement que ces nouveaux chrétiens formaient des Églises locales et que celles-ci étaient dotées d’une même forme d’organisation. Un regard rapide sur les différentes épîtres dans le Nouveau Testament montre que la même chose s’était produite dans les autres villes où l’on avait prêché l’évangile (Philippiens 1.1; Colossiens 4.16; 1 Thessaloniciens 1.1; Jacques 5.14; etc.).

L’assemblée locale est un cadre indispensable pour satisfaire aux besoins spirituels de chaque chrétien. On reçoit de l’enseignement ou des rappels des vérités que nous devons toujours garder à l’esprit ; on reçoit du soutien moral et de l’encouragement ; on est fortifié et enrichi par l’expérience de s’unir à d’autres chrétiens pour adorer Dieu ensemble ; on est inspiré par les exemples de fidélité et de persévérance que nous fournissent nos aînés spirituels et par les exemples de zèle chez les nouveaux convertis.

Tout ce qui se fait dans l’assemblée devrait non seulement honorer Dieu, mais aussi édifier les hommes : « Que faire donc, frères ? Lorsque vous vous assemblez, les uns ou les autres parmi vous ont-ils un cantique, une instruction, une révélation, une langue, une interprétation, que tout se fasse pour l’édification » (1 Corinthiens 14.26). Il peut y avoir des jours où je n’ai pas eu le sentiment d’avoir reçu quelque chose à cause de ma présence dans l’assemblée, mais il se peut que Dieu voulait que je sois présent afin d’aider autrui d’une manière ou d’une autre, par une parole ou même par ma simple présence. Nous avons tous besoin les uns des autres. Voilà une raison pour l’instruction que le Seigneur nous donne en Hébreux 10.25 : « Ne cessons pas d’assister à nos assemblées ; ne soyons pas comme certains qui ont pris l’habitude de ne plus y venir. Au contraire, encourageons-nous les uns les autres, et cela d’autant plus que vous voyez s’approcher le jour du Seigneur. »

La vie de l’assemblée locale ne se limite pas au culte du dimanche, aussi important soit-il. La communion fraternelle peut et doit se vivre tous les jours. Les œuvres collectives en faveur des malheureux, les efforts d’évangélisation en équipe, les visites aux malades, les repas fraternels – toutes ces activités de l’Église ont lieu en dehors du culte, mais dans le cadre de l’assemblée locale.

L’utilité de l’Église locale se voit encore quand un membre s’égare dans le péché. Jésus avait indiqué pendant son ministère que l’Église aurait un rôle à jouer dans de tels cas : « Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. Mais s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Église… » (Matthieu 18.15-17). D’autres passages, comme 1 Corinthiens 5 et 2 Thessaloniciens 3.6-15, montrent de quelle manière l’assemblée doit intervenir pour essayer d’amener un disciple qui est dans le péché à se repentir pour ne pas perdre son salut.

Nous avons besoin les uns des autres pour mieux conserver notre foi, pour grandir spirituellement, pour ne pas refroidir dans notre zèle spirituel. Quand on enlève un charbon du feu et qu’on le place à part, il ne tarde pas à s’éteindre. Quand un chrétien s’éloigne de l’assemblée locale, il finit le plus souvent par s’affaiblir spirituellement ; la foi de certains meurt complètement. En vérité, la sagesse de Dieu se manifeste dans son Église (Éph. 3.10).

Conclusion

Jésus dit en Matthieu 16.18 : « Je bâtirai mon Église. » Elle n’est pas une invention des hommes mais fait partie du plan du Seigneur. Il y a des chrétiens qui sont réellement isolés : là où ils habitent, il n’y a pas, pour le moment, d’assemblée qui soit fidèle aux Écritures. Dieu comprend leur situation et nous prions qu’ils puissent maintenir leur foi et persévérer dans le Seigneur. Mais pour ceux qui pourraient participer activement à la vie d’une congrégation de l’Église du Nouveau Testament et qui choisissent se tenir à l’écart, ils ont besoin de changer leur attitude. Qu’ils cessent de négliger leur devoir envers le corps de Christ et les nombreuses bénédictions dont ils se privent. Ils seront ainsi fortifiés, et le Seigneur sera honoré. « À Dieu soit la gloire dans l’Église et en Jésus-Christ, dans toutes les générations, aux siècles des siècles » (Éphésiens 3.21).


Les uns les autres

« Nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ et nous sommes tous membres les uns des autres. » (Romains 12.5)

« Aimez-vous ardemment les uns les autres, de tout votre cœur. » (1 Pierre 1.22)

« Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ. » (Galates 6.2)

« Instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des « psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels. » (Colossiens 3.16)

« Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement, comme Dieu vous a pardonné en Christ. » (Éphésiens 4.32)

« Mais exhortez-vous les uns les autres chaque jour, aussi longtemps qu’on peut dire : Aujourd’hui ! afin qu’aucun de vous ne s’endurcisse par la séduction du péché. » (Hébreux 3.13)

« Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres. » (Jacques 5.16)

« Si nous vivons dans la lumière, comme Dieu lui-même est dans la lumière, alors nous sommes unis les uns aux autres. » (1 Jean 1.7, FC)

« Ne vous plaignez pas les uns des autres, frères, afin que vous ne soyez pas jugés. » (Jacques 5.9)

« Exercez l’hospitalité les uns envers les autres, sans murmures. » (1 Pierre 4.9)

« Accueillez-vous donc les uns les autres, comme Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu. » (Romains 15.7)

« Rendez-vous, par la charité, serviteurs les uns des autres. » (Galates 6.13)

B. B.
(Dans Vol. 13, No. 6)

Le chrétien célibataire

Les défis de la vie célibataire

Peut-être que vous ne vous êtes pas encore marié – que ce soit par votre choix ou non. Peut-être que votre mariage s’est terminé par le divorce. Peut-être que votre conjoint est décédé. Quelle qu’en soit la cause, vous êtes célibataire, et cet état présente plusieurs défis spirituels. Considérons trois défis parmi les plus fréquents.

La solitude

Il arrive à toute personne, mariée ou non, de se sentir seul de temps en temps, parfois même quand on est au milieu d’une foule. Mais il est probable que les célibataires éprouvent ce sentiment plus souvent que les autres. L’isolement émotionnel peut devenir un fardeau presque continuel. Le chrétien n’est pas forcément épargné ; en plus du manque de partenaire conjugal, le chrétien célibataire peut même se trouver rejeté par son entourage à cause de sa foi. Mais Dieu lui vient en aide s’il veut bien saisir la bouée de sauvetage. Jésus a promis :

« Je vous le dis en vérité, il n’est personne qui, ayant quitté, à cause de moi et à cause de la bonne nouvelle, sa maison, ou ses frères, ou ses sœurs, ou sa mère, ou son père, ou ses enfants, ou ses terres, ne reçoive au centuple, présentement dans ce siècle-ci, des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants, et des terres, avec des persécutions, et, dans le siècle à venir, la vie éternelle. » (Marc 10.29,30)

Cette promesse s’accomplit premièrement au moyen de l’Église. Dieu a fait de nous, chrétiens, une famille, et il nous apprend, par amour fraternel, à être pleins d’affection les uns pour les autres (Romains 12.10). Son Église que nous sommes ressemble à un corps dont chacun est membre : « Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui » (1 Corinthiens 12.26). Quel dommage que certains croyants n’admettent pas la sagesse du plan de Dieu en ce qui concerne l’Église ! Ils restent à l’écart et refusent de s’associer pleinement à une assemblée locale de l’Église du Seigneur. Il est vrai que, étant des hommes imparfaits, nous nous blessons les uns les autres par occasion quand nous vivons ensemble, mais ce n’est pas une raison pour rejeter le plan de Dieu et nous priver de la joie et la consolation d’une famille spirituelle. Apprenons à nous pardonner les uns les autres, à donner de l’amour et à en recevoir. Que nous soyons des mariés ou des célibataires, nous trouverons une force dont nous avons besoin chaque jour, et surtout dans les moments où la tristesse et la solitude envahissent nos cœurs.

En plus de la communion dont le chrétien célibataire peut jouir dans l’Église, il trouvera un deuxième remède au problème de la solitude quand il suit l’exemple de son Seigneur, qui « allait de lieu en lieu faisant du bien » (Actes 10.38). Soyons, comme Jésus, des serviteurs. Quand le chrétien occupe son temps par des actes de charité pour aider les autres, il ne lui reste plus beaucoup de temps pour se sentir seul. Même quand on n’a pas beaucoup d’argent, on peut trouver des manières de servir dans son assemblée ou dans son quartier. On fera encore mieux quand on s’associe à d’autres célibataires dans l’Église pour réaliser ensemble de bonnes œuvres au nom de Jésus.

Il faut reconnaître qu’il y a des chrétiens célibataires qui sont vraiment isolés. Ce n’est pas par choix qu’ils ne se réunissent pas avec une Église fidèle, car il n’y en a pas dans leur localité. Même de telles personnes ont une source de réconfort : l’assurance de la présence du Seigneur lui-même. Une fois quand l’apôtre Paul était prisonnier, il s’est retrouvé, paraissait-il, tout seul. Mais il dit à Timothée : « Dans ma première défense, personne ne m’a assisté, mais tous m’ont abandonné. Que cela ne leur soit point imputé ! C’est le Seigneur qui m’a assisté et qui m’a fortifié » (2 Timothée 4.16,17). Jésus a bien promis, non seulement à ses apôtres, mais à tous ses disciples : « Voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28.20). Et encore : « Dieu lui-même a dit : Je ne te délaisserai point, et je ne t’abandonnerai point » (Hébreux 13.5).

La tentation sexuelle

Une autre difficulté qui se présente à beaucoup de célibataires est le besoin de se garder sexuellement purs. Les seuls rapports sexuels que Dieu approuve sont les relations hétérosexuelles dans le contexte du mariage. Dans le monde moderne, beaucoup ne se rendent même pas compte que le sexe entre deux célibataires est condamné par Dieu : « Que le mariage soit honoré de tous, et le lit conjugal exempt de souillure, car Dieu jugera les impudiques et les adultères » (Hébreux 13.4). (Les « impudiques » sont ceux qui ont des rapports sexuels en dehors du mariage.) Les comportements sexuels de ceux qui nous entourent, tout comme les comportements sexuels qui sont présentés dans les films, les romans et la musique comme étant complètement normaux, influencent malheureusement beaucoup de chrétiens célibataires à devenir consommateurs de la pornographie, à s’engager dans les relations sexuelles ou même à vivre en concubinage. Le monde leur dit qu’il est malsain de réprimer les désirs sexuels ; que plus personne de nos jours ne reste vierge jusqu’au mariage ; qu’il faut avoir des rapports sexuels avec une personne avant de l’épouser pour être sûr que l’on sera satisfait dans cet aspect de son mariage ; qu’il est impossible pour un homme de s’abstenir du sexe pendant des années et que Dieu ne demanderait pas l’impossible. Bref, on dit beaucoup de choses. Mais la Bible dit :

« La volonté de Dieu est que vous deveniez saints : pas de liberté sexuelle. Que chacun de vous sache faire usage de son corps avec sainteté et respect, au lieu de s’abandonner à ses passions comme les païens qui ne connaissent pas Dieu. Que personne ne fasse tort et n’abuse de ses frères et sœurs dans ce domaine, car le Seigneur fera justice de tout cela comme nous vous l’avons dit et redit. Car Dieu ne nous a pas appelés à l’impureté, mais à la sainteté, et si quelqu’un se moque de cet avis, il se moque, non d’un homme, mais de Dieu qui met en vous son Esprit Saint. » (1 Thessaloniciens 4.3-8, Bible des communautés chrétiennes)

Il est bien vrai que Dieu ne demande pas l’impossible. Mais il n’est pas impossible de se maîtriser sexuellement.

« Les tentations auxquelles vous avez été exposés ont été à la mesure de l’homme. Dieu est fidèle ; il ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces. Avec la tentation, il vous donnera le moyen d’en sortir et la force de la supporter. » (1 Corinthiens 10.13, TOB)

Ce n’est pas pour nous priver de bonheur que Dieu interdit le sexe en dehors du mariage ; c’est pour préserver quelque chose de spécial et même de sacré afin qu’il ait toute sa valeur pour exprimer l’amour exclusif dans le mariage, une relation d’engagement mutuel. Celui qui nous a créés sait ce qui convient le mieux dans ce domaine de la vie, comme dans tout autre. Faisons-lui confiance, et soyons soumis à sa volonté.

Avant de laisser le sujet de rapports sexuels, précisons que les fiancés, c’est-à-dire ceux qui se sont formellement engagés à se marier l’un avec l’autre, sont appelés à vivre dans la pureté et la maîtrise de soi. Ils réserveront au temps du mariage la cohabitation et les relations sexuelles. Les fiançailles ne constituent pas une période d’essai sexuel.

La confiance en Dieu

Il est vrai que certaines personnes sont célibataires parce qu’ils choisissent de ne pas se marier, ou de se marier seulement après avoir atteint certains objectifs dans la vie, des objectifs académiques, professionnels ou économiques. Il est également vrai qu’un grand nombre de célibataires ne le sont pas par leur propre choix. Ils n’ont pas encore trouvé de partenaire pour la vie, ou ils ont perdu leur époux/épouse, et ils en souffrent profondément. Ils se demandent pourquoi Dieu leur aurait enlevé leurs compagnons, ou pourquoi il ne leur donne pas l’occasion de découvrir le bonheur de la vie conjugale. Il leur arrive même de penser que Dieu n’écoute pas la prière, qu’il ne veut pas leur bonheur, ou qu’il est méchant à leur égard.

En fait, de tels cas font partie des nombreuses situations dans la vie où nous devons faire confiance à notre Dieu. Nous ne savons pas de quelle manière Dieu va se servir de telle épreuve pour en produire du bien, mais nous n’avons pas besoin de savoir comment il le fera. Il suffit de croire à sa promesse : « Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein » (Romains 8.28). Faites-lui confiance. Rappelez-vous qu’il sait mieux que nous ce qui nous convient, et le moment qui convient pour nous le donner. Soyez patient. Apprenez ce que Dieu veut vous apprendre. Cultivez le contentement. Remerciez Dieu pour les bénédictions qu’il vous accorde chaque jour et pour la gloire éternelle qui vous attend au ciel. Par la prière confiez à Dieu vos soucis, « et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l’homme peut comprendre, gardera vos cœurs et vos esprits en Jésus-Christ » (Philippiens 4.7).

Dois-je me marier ou rester tel que je suis ?

Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, ni le mariage ni le célibat n’est un état supérieur en lui-même. Il y a des personnes pieuses et acceptables à Dieu dans les deux « camps ». Mais il y a ceux qui auraient particulièrement intérêt à se marier, ceux qui feraient mieux de ne pas se marier, et puis ceux qui n’ont même pas le droit devant Dieu de se marier.

Ceux qui sont frustrés par la non-satisfaction de leurs désirs sexuels devraient penser au mariage. On ne se marie pas seulement pour le sexe – loin de là – mais il figure valablement dans la décision. L’apôtre Paul écrit :

« Il est bon pour un homme de ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter l’impudicité, que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari… Je voudrais que tous les hommes fussent comme moi ; mais chacun tient de Dieu un don particulier, l’un d’une manière, l’autre d’une autre. À ceux qui ne sont pas mariés et aux veuves, je dis qu’il leur est bon de rester comme moi. Mais s’ils manquent de maîtrise de soi, qu’ils se marient ; car il vaut mieux se marier que de brûler. » (1 Corinthiens 7.1,2,7-9)

Étant conscient des pièges dans lesquels tombaient souvent les jeunes veuves, Paul leur recommandait le remariage : « Que les jeunes se marient, qu’elles aient des enfants, qu’elles dirigent leur maison, qu’elles ne donnent à l’adversaire aucune occasion de médire » (1 Timothée 5.14).

Par contre, ceux qui n’ont pas d’autre choix que de se marier avec quelqu’un de mauvais caractère feraient mieux de s’en garder. L’homme sage dit en Proverbes 21.9,19 : « Mieux vaut habiter à l’angle d’un toit, que de partager la demeure d’une femme querelleuse… Mieux vaut habiter dans une terre déserte, qu’avec une femme querelleuse et irritable. » Il ajoute en Ecclésiaste 7.26 : « La femme qui est un piège donne plus d’amertume que la mort. » « Le charme est trompeur et la beauté passagère, seule une femme soumise au Seigneur est digne d’éloge » (Proverbes 31.30). Mieux vaut rester célibataire que de se marier à la hâte et se trouver lié à une personne qui nous rend la vie spirituelle plus difficile. Une fois marié, on doit faire avec. Jésus dit : « Que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a joint » (Matthieu 19.6).

Enfin, certains « célibataires », c’est-à-dire ceux qui se sont divorcés contrairement aux Écritures, n’ont pas le droit de se marier encore. Jésus dit que « celui qui répudie sa femme, sauf pour fornication, et qui en épouse une autre, commet un adultère » (Matthieu 19.9). Dieu ne reconnaît comme valable qu’une seule cause pour le divorce : l’homme ou la femme innocent(e) dont le conjoint lui a été sexuellement infidèle peut divorcer et se remarier. Pour tout autre cas de divorce, Jésus enseigne qu’une personne qui divorce son mari ou sa femme l’expose à devenir adultère, et quiconque épouse une personne divorcée pour autre raison commet un adultère (Matthieu 5.32). Voilà pourquoi Paul écrit en 1 Corinthiens 7.10,11 : « Que la femme ne se sépare point de son mari (si elle est séparée, qu’elle demeure sans se marier ou qu’elle se réconcilie avec son mari), et que le mari ne répudie point sa femme. »

Conclusion

Que vous soyez célibataire par choix ou par nécessité, que vous ayez l’intention de rester célibataire pour toute la vie ou juste pour un temps, ne considérez surtout pas cette condition comme une malédiction. Pendant que vous êtes célibataire, jouissez de cet avantage :

« Un homme qui n’est pas marié se préoccupe des affaires du Seigneur ; mais celui qui est marié se préoccupe des affaires du monde, il cherche à plaire à sa femme, et il est partagé entre deux préoccupations… Je dis cela pour votre bien et non pour vous imposer une contrainte ; je désire que vous viviez de la façon qui convient le mieux » (1 Corinthiens 7.32-35)

L’apôtre Paul était tellement satisfait dans son état célibataire, qu’il aurait souhaité que tout le monde puisse être comme lui (1 Corinthiens 7.7). « J’ai appris à être satisfait partout et dans toutes les circonstances… Je peux faire face à toutes les situations grâce au Christ qui me fortifie » (Philippiens 4.11,13).

B. B.
(Dans Vol. 13, No. 5)

L’Église devrait-elle imposer le célibat?

Nous savons tous que dans le Catholicisme, les prêtres, les évêques, les cardinaux, les moines et les religieuses font un vœu de célibat – ils doivent promettre de ne pas se marier. Selon le Catéchisme de l’Église catholique, « tous les ministres de l’Église… sont normalement choisis parmi les hommes croyants qui vivent en célibataires et qui ont la volonté de garder le célibat “en vue du Royaume des cieux” (Matthieu 19, 12). Appelés à se consacrer sans partage au Seigneur et à “ses affaires”, ils se donnent tout entiers à Dieu et aux hommes… Celui qui a reçu le sacrement de l’Ordre ne peut plus se marier » (¶1579, 1580).

D’une perspective humaine, une telle règle a, certes, des avantages (ainsi que des inconvénients). Mais ce qui importe est de savoir si cette règle est un commandement de Dieu ou des hommes. Selon Jésus, on adore Dieu en vain quand on suit les commandements des hommes (Matthieu 15.9). Il reprocha les scribes et les pharisiens de son jour en disant : « Ils lient des fardeaux pesants, et les mettent sur les épaules des hommes » (Matthieu 23.4). Pour savoir ce que Dieu ordonne réellement, il faut nous référer à la Parole de Dieu lui-même, la Bible.

D’une part, le Nouveau Testament reconnaît que le célibataire a certains avantages en ce qui concerne l’œuvre de Dieu, surtout en temps de persécution, à cause des charges et soucis associés à une famille (1 Corinthiens 7.29-35). D’ailleurs, plusieurs des héros de la parole de Dieu, y compris le prophète Jérémie, l’apôtre Paul, Barnabas, et bien sûr, Jésus-Christ lui-même, étaient célibataires. Mais il est très clair que la Bible n’impose pas le célibat à tous ceux qui voudraient se consacrer de manière spéciale au service de Dieu. Considérez les passages suivants :

1 Timothée 4.1-3 : « Mais l’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s’attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons, par l’hypocrisie de faux docteurs, portant la marque de la flétrissure dans leurs propres consciences, prescrivant de ne pas se marier »

1 Corinthiens 9.5 : « N’avons-nous [Paul et Barnabas] pas le droit de mener avec nous une sœur qui soit notre femme, comme font les autres apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas ? »

1 Timothée 3.2,4,5 : « Il faut donc que l’évêque soit irréprochable, mari d’une seule femme… Il faut qu’il dirige bien sa propre maison, et qu’il tienne ses enfants dans la soumission et dans une parfaite honnêteté ; car si quelqu’un ne sait pas diriger sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l’Église de Dieu ? »

1 Timothée 3.12 : « Les diacres doivent être maris d’une seule femme, et diriger bien leurs enfants et leurs propres maisons. »

Il est évident que le commandement de ne pas se marier n’est pas de Dieu et que les apôtres (qui étaient certainement consacrés pleinement au service de Dieu) avaient le droit de se marier, mais aussi qu’il était nécessaire d’être marié afin de pouvoir assumer la responsabilité d’évêque (appelé aussi pasteur ou ancien) et de diacre. Il est malheureux de voir aujourd’hui de nombreux cas d’abus sexuel de la part de prêtres catholiques, mais on ne peut s’empêcher de se demander s’ils auraient réussi à éviter ces péchés si l’Église leur avait permis de se marier, comme la Bible l’enseigne, et de satisfaire ainsi aux désirs sexuels de manière légitime avec leurs épouses.

B. B.
(Dans Vol. 13, No. 5)

Les promesses de Dieu

Quand nous parlons de la confiance en Dieu et la valeur de compter sur le Seigneur dans les différentes situations de nos vies quotidiennes, il est important de savoir ce que Dieu a réellement promis de faire pour nous. Si nous comptons que Dieu fera quelque chose, et que la chose que nous attendons ne se produit pas, nous risquons de penser qu’il n’a pas été fidèle, qu’il nous a trahis et qu’il sera difficile de lui faire confiance à l’avenir. Mais il se peut que nous attendions qu’il fasse quelque chose qu’il n’a jamais promis de faire. Il est bien possible que ce soit quelque chose qu’il fait parfois pour certaines personnes, mais qui n’est pas le sujet d’une promesse ou garantie.

Quelles sont les promesses de Dieu ?

Quelles sont donc les promesses que Dieu fait à ses enfants ? Il y en a plusieurs, et elles sont très importantes. Elles concernent et nos besoins physiques et nos besoins spirituels, mais elles visent surtout notre bien-être éternel. L’apôtre Pierre dit, en effet, que Dieu « nous a accordé de précieuses et très grandes promesses, afin qu’en recevant ce qu’il a promis vous puissiez échapper au désir destructeur qui règne dans le monde et participer à la nature divine » (2 Pierre 1.4).

Ces « précieuses et très grandes promesses » concernent d’abord le salut que Dieu a pourvu pour ceux qui obéissent à l’évangile. Au lieu de la colère et le châtiment que nous avons mérités par notre rébellion envers le Créateur, Dieu nous offre, par le sacrifice de son Fils, le pardon de nos péchés et la vie éternelle dans le ciel. Paul nous dit en Romains 5.8,9 : « Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. À plus forte raison donc, maintenant que nous sommes justifiés par son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère. » La même promesse est exprimée dans le chapitre suivant. La première partie du verset est très familière, mais lisez aussi la deuxième partie : « Car le salaire du péché, c’est la mort, mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur » (Romans 6.23).

Plusieurs promesses de Dieu, par contre, se rapportent à notre vie sur la terre, bien avant le moment d’aller au paradis. Jésus nous dit de nous préoccuper premièrement des biens éternels, mais il nous assure que Dieu nous donnera le nécessaire pour notre corps physique. Il dit en Matthieu 6.31-33 :

« Ne vous inquiétez donc point, et ne dites pas : Que mangerons-nous ? Que boirons-nous ? De quoi serons-nous vêtus ? Car toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent. Votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. »

L’apôtre Paul assure les chrétiens philippiens de la même provision divine aux besoins matériels : « Et mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Jésus-Christ » (Phil. 4.19). En fait, Paul enseigne que, sur le plan matériel, Dieu donnera non seulement assez pour nos besoins personnels, mais aussi pour nous permettre de faire de bonnes œuvres en faveur des autres. Nous lisons en 2 Corinthiens 9.8,11 :

« Et Dieu peut vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne œuvre… Vous serez de la sorte enrichis à tous égards pour toute espèce de libéralités, qui, par notre moyen, feront offrir à Dieu des actions de grâces. »

À travers son Église, le Seigneur offre aux chrétiens une famille spirituelle. Grâce à cette famille, le chrétien trouve le soutien moral et émotionnel, le partage sincère, le remède à la solitude, et bien d’autres avantages spirituels et matériels. Quand l’un des apôtres a fait remarquer qu’ils avaient tout abandonné pour suivre Jésus, le Seigneur répondit :

« Je vous le dis en vérité, il n’est personne qui, ayant quitté, à cause de moi et à cause de la bonne nouvelle, sa maison, ou ses frères, ou ses sœurs, ou sa mère, ou son père, ou ses enfants, ou ses terres, ne reçoive au centuple, présentement dans ce siècle-ci, des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants et des terres, avec des persécutions, et dans le siècle à venir, la vie éternelle. » (Marc 10.29,30)

Il y a bien des gens dans le monde qui ont tout ce qu’on peut désirer sur le plan matériel, mais qui ne sont toujours pas heureux. Ils ont de l’argent, mais ils ne dorment pas la nuit. Ils ont des maisons, mais remplies de conflit. Ils sont célèbres et même adorés par le public, mais ils cherchent dans la drogue et l’alcool une autre réalité, car ils ont l’âme troublée. Dieu promet au chrétien ce que le monde ne peut jamais donner : « Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l’homme peut comprendre, gardera vos cœurs et vos esprits, en Jésus-Christ » (Philippiens 4.7).

Les gens du monde vivent souvent dans la peur des sorciers, des ancêtres, des esprits méchants, des forces spirituelles qu’ils ne sauraient maîtriser. Les chrétiens sont délivrés de cette peur. La parole de Dieu leur fait cette promesse : « Vous les avez vaincus, parce que celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde » (1 Jean 4.4).

En plus de tout cela (et bien d’autres promesses), nous avons l’assurance de la présence de Dieu lui-même. Jésus dit en Matthieu 18.20 : « Car là où deux ou trois sont assemblées en mon nom, je suis au milieu d’eux. » Plus tard, après avoir communiqué aux apôtres la mission mondiale d’évangélisation qu’il leur confiait, Jésus dit : « Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28.20). Cette assurance devrait nous libérer d’un piège dans lequel il semble que le monde entier soit pris. Hébreux 13.5 dit : « Ne vous livrez pas à l’amour de l’argent ; contentez-vous de ce que vous avez ; car Dieu lui-même a dit : Je ne te délaisserai point, et je ne t’abandonnerai point ». Non seulement Dieu est avec nous ; par le Saint-Esprit qu’il nous donne lors de notre baptême, Dieu est en nous. « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu… ? » (1 Cor. 6.19).

Ce que Dieu n’a pas promis

Dans ces passages nous remarquons, pourtant, que certaines choses que l’on désire ne sont pas forcément comprises dans « les très grandes promesses » de Dieu. Contrairement à ce que prétendent certains prédicateurs qui annoncent un évangile de prospérité, Dieu ne dit pas que tous les chrétiens fidèles auront de grandes richesses matérielles dans ce monde. Il ne dit pas que nous aurons assez pour nous acheter une belle maison, pour envoyer nos enfants dans les meilleures écoles, pour manger dans les bons restaurants et rouler dans nos propres voitures personnelles. Il ne promet pas que nous jouirons toujours de bonne santé ou que nous aurons une longue vie sur la terre. Il n’y a pas de garantie de sa part que vous réussirez à l’école ou dans les affaires, que vous trouverez un époux ou une épouse, ou que vous aurez des enfants. Le Seigneur ne promet pas l’absence de persécution – au contraire il indique plutôt qu’il faut s’y attendre (2 Timothée 3.12).

Il ne faut pas s’y tromper : nous ne sommes pas encore entrés en possession de tout l’héritage qui nous est promis. Comme Paul nous le rappelle en Romains 8.24,25 :

« C’est en espérance que nous sommes sauvés. Or, l’espérance qu’on voit n’est plus espérance : ce qu’on voit, peut-on l’espérer encore ? Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévérance. »

Notre situation doit se comparer à celle des Israélites que Dieu a délivrés de l’esclavage aux Égyptiens au temps de Moïse. Ils avaient été sauvés de l’oppression, mais ils n’étaient pas tout de suite dans le pays que Dieu leur avait promis. Il y avait toute une période d’épreuves difficiles à traverser dans le désert de Sinaï. Il fallait qu’ils restent fidèles, qu’ils gardent leur confiance en Dieu et qu’ils lui restent soumis – ce que beaucoup d’entre eux n’ont pas fait.

En même temps, il ne faut pas oublier ce que Dieu faisait pour les Israélites pendant leurs épreuves. Il a pourvu à leurs besoins matériels jour par jour. Comme Jésus nous a appris à demander à Dieu de nous donner « aujourd’hui notre pain quotidien », de même Dieu apprenait aux Israélites à compter sur lui un jour à la fois. Dieu les protégeait de leurs ennemis et empêchait qu’on arrive à leur faire du mal par les moyens occultes (la malédiction) (Nombres 23.23). Il les guidait dans leur marche et les accompagnait sur leur parcours. Pareillement, Dieu ne nous promet pas une vie facile, mais il pourvoira à nos vrais besoins, il nous protégera des attaques spirituelles, il nous guidera par sa parole et nous tiendra personnellement compagnie sur le chemin. Et voici une autre promesse : bien que les épreuves et les tentations soient présentes dans notre vie, Dieu, qui connaît chacun de nous parfaitement, fixe des limites à ce que Satan peut nous faire. Paul nous rappelle : « Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter » (1 Cor. 10.13).

Tout ce que vous demanderez

Nous venons de voir que le chrétien n’aura pas forcément une vie facile, et pourtant, certaines promesses dans la Bible semblent nous offrir carte blanche – tout ce que nous voulons. Jésus dit, par exemple, en Matthieu 21.21,22 :

« Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi et que vous ne doutiez point… quand vous diriez à cette montagne : Ôte-toi de là et jette-toi dans la mer, cela se ferait. Tout ce que vous demanderez avec foi par la prière, vous le recevrez. »

Ou encore nous lisons en Jean 15.7 :

« Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé. »

Un autre passage dit :

« Nous avons auprès de lui cette assurance, que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute. Et si nous savons qu’il nous écoute, quelque chose que nous demandions, nous savons que nous possédons la chose que nous lui avons demandée. » (1 Jean 5.14,15)

Que faut-il en penser ? Ces passages ne sont-ils pas autant de promesses claires que, si nous croyons, Dieu fera tout ce que nous lui demanderons ? N’avons-nous pas droit de nous attendre à recevoir tout ce que nous demanderons avec foi ? Regardons quelques-uns de ces passages de plus près. Commençons par le dernier, 1 Jean 5.14,15, mais insistons sur une partie qu’il ne faut pas négliger. Selon l’apôtre Jean, « nous avons auprès de lui cette assurance, que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute. Et si nous savons qu’il nous écoute, quelque chose que nous demandions, nous savons que nous possédons la chose que nous lui avons demandée ». Remarquez que nos prières doivent se faire dans une soumission totale à la volonté de Dieu et un désir sincère de voir s’accomplir sa volonté. C’est l’exemple que Jésus nous a laissé quand il priait son Père céleste peu de temps avant son arrestation et crucifixion. En demandant que la coupe de souffrance s’éloigne de lui, Jésus a bien précisé qu’il voulait que la volonté du Père se fasse, non pas la sienne (Luc 22.42). Dieu n’a pas accepté d’épargner son Fils de la souffrance qui l’attendait, mais cela ne veut pas dire que la prière de Jésus a été sans effet. Le verset suivant dit : « Alors un ange lui apparut du ciel, pour le fortifier. »

Ce que Jésus demandait à son Père était normal – il exprimait un désir de ne pas passer par l’agonie de la croix s’il y avait un autre moyen par lequel Dieu pouvait atteindre son but de nous sauver. Mais Jésus était prêt à tout supporter si telle était la décision de Dieu. Nous pouvons demander à Dieu des choses qui sont naturelles et qu’il n’est pas condamnable de souhaiter. Par exemple, il n’y a rien de mal dans le fait de demander à Dieu de me guérir d’un mal, ou de préserver la vie de mon enfant, ou me permettre d’obtenir de l’emploi pour nourrir ma famille. Philippiens 4.6 nous dit : « En toutes choses faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces », et 1 Pierre 5.7 nous invite à nous décharger sur le Seigneur de tous nos soucis. Mais tout en faisant nos requêtes à Dieu, nous devons nous rappeler qu’il faut demander « selon sa volonté » et garder l’attitude de Jésus, qui a dit : « Que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne. »

Réfléchissez à un autre passage que nous avons lu tout à l’heure, le passage où Jésus dit : « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé » (Jean 15.7). Nous aimons peut-être insister sur la deuxième partie, qui dit : « Demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé. » J’ai souvent vu de jolis tableaux en vente dans les villes africaines, des tableaux de maisons de luxe entourées de piscines et de beaux jardins, avec de belles voitures neuves garées devant ; imprimé sur le tableau était un verset biblique tel que Jean 15.7. Le message était clair : Demandez à Dieu de vous donner une telle prospérité, demandez avec foi, et tôt ou tard vous l’aurez. Le Seigneur n’a-t-il pas dit : « Demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé » ? Mais il serait bien de réfléchir davantage à la première partie du verset : « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez. » Si les paroles de Christ demeurent véritablement en nous et que nous nous laissons guider par ces paroles, demanderons-nous de manière égoïste et matérialiste les richesses et les luxes de ce monde ? Les paroles de Christ ne nous enseignent-elles pas à demander à Dieu notre pain quotidien, et ne nous disent-elles pas : « Faites attention, gardez-vous de tout amour des richesses, car la vraie vie d’un homme ne dépend pas de ses biens, même s’il est très riche » (Luc 12.15) ?

Il semble que certains chrétiens du premier siècle aient mal compris ces promesses concernant la prière, tout comme certains le font de nos jours. Jacques 4.3,4 adresse des mots un peu durs à de telles personnes : « Vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, dans le but de satisfaire vos passions. Adultères que vous êtes ! Ne savez-vous pas que l’amour du monde est inimitié contre Dieu ? » Il est certainement vrai que Dieu considère notre foi quand nous le prions, mais il considère aussi ce qui nous motive. Nous ne devrions pas faire des prières mondaines et matérialistes.

Psaume 37.4 dit : « Fais de l’Éternel tes délices, et il te donnera ce que ton cœur désire. » Si le désir de mon cœur se rapporte à ma propre gloire, à mon propre confort, et à ma propre satisfaction, peut-on dire que je fais réellement de l’Éternel mes délices ?

Quand nous demandons que la volonté de Dieu se fasse, comme Jésus l’a fait, il est possible que nous ayons à supporter de la douleur, des pertes ou des déceptions ; il se peut que nous ne recevions pas ce que nous voulions recevoir. Mais se soumettre à sa volonté et accepter ce qu’il donne, c’est un aspect important de la foi : nous acceptons sa réponse et sa volonté parce que nous avons confiance en lui. Il sait ce qui est mieux pour nous, et il agit toujours par amour pour ses enfants.

L’obéissance

Que ce soit une promesse faite par un homme ou par Dieu, certaines promesses sont conditionnelles. Parfois Dieu promet faire telle chose à condition que nous fassions ce qu’il nous ordonne. Il promit aux Israélites qu’il livrerait entre leurs mains la ville de Jéricho, mais il fallait que le peuple obéisse à l’ordre de faire le tour de la ville pendant sept jours (Josué 6). Dieu promit aux Juifs revenus de l’exil qu’il les comblerait de bienfaits et empêcherait les insectes de détruire leurs récoltes, mais seulement si le peuple revenait à Dieu et se mettait à lui apporter les dîmes et offrandes demandées par la loi de Moïse (Malachie 3.7-12).

Le même principe s’applique aux promesses du pardon des péchés et de la vie éternelle que Dieu nous offre dans le Nouveau Testament. Il est fidèle, mais pour bénéficier de ses promesses, nous devons obéir aux conditions annoncées dans sa parole. Jésus a formulé au moins cinq conditions que doit remplir la personne qui entend la bonne nouvelle :

  1. Croire en Jésus (Jean 8.24)
  2. Se repentir du péché (Luc 13.3,5)
  3. Confesser sa foi en Christ (Matthieu 10.32,33)
  4. Être baptisé (immergé) (Marc 16.16)
  5. Demeurer en Christ (Jean 15.5,6)

Dieu tiendra sa promesse de nous sauver par le sacrifice de Jésus, mais seulement si nous obéissons à ces commandements contenus dans l’Évangile.

Conclusion

Comme nous l’avons dit au début, il est important de savoir ce que Dieu a réellement promis de faire pour nous. Sinon, nous risquons de l’accuser faussement, de nous sentir trahis et de faiblir de notre foi. Mais au fait, nous devrions non seulement nous contenter de ce qu’il a promis, mais nous réjouir grandement dans ce qu’il promet, car ses promesses sont, en vérité, « précieuses et très grandes ».

B. B.
(Dans Vol. 13, No. 4)

Gardez-vous des idoles

Qu’est-ce qu’une idole ?

Tout le monde ne comprend pas l’idolâtrie de la même manière. Selon le Petit Larousse, une idole est une « image ou représentation d’une divinité qui est l’objet d’un culte d’adoration ». D’autres dictionnaires parlent également de « figure, statue, objet matériel qu’on suppose habités par la divinité qu’ils représentent et qui sont adorés comme la divinité elle-même ». En d’autres termes, certains considèrent l’idole comme une simple représentation de quelque chose qu’ils adorent ; d’autres considèrent l’idole comme étant habitée ou animée d’un être ou puissance spirituel et donc un objet d’adoration en elle-même.

Bizarrement, on peut avoir une idole dans sa vie sans s’en rendre compte. Selon Éphésiens 5.5, ceux qui sont cupides, c’est-à-dire amoureux de l’argent, ont une idole : « Car, sachez-le bien, aucun… cupide, c’est-à-dire idolâtre, n’a d’héritage dans le royaume de Christ et de Dieu. » Jésus parle de la même vérité en Matthieu 6.24 : « Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre ; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon [la richesse]. » Le Seigneur nous enseigne donc que l’argent peut devenir une sorte d’idole, un faux dieu que nous servons, même si nous ne dirions jamais en nous-mêmes que l’argent est notre dieu.

Quelle est l’attitude de Dieu à l’égard de l’idolâtrie ?

Que ce soit une statue devant laquelle on se prosterne ou quelque chose que nous avons trop exalté dans notre cœur et que nous « servons » même inconsciemment, l’attitude de Dieu envers les idoles a toujours été très nette : « Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face » (Exode 20.3).

Mais considérons en particulier son attitude à l’égard des idoles dans le premier sens du mot, celui des images, statues ou objets dont on se sert dans la religion, devant lesquels on se prosterne, fait des prières ou offre divers genres de sacrifices. Le deuxième des dix commandements est catégorique :

« Tu ne te feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point ; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux. » (Exode 20.4,5)

Malgré ces commandements si clairs, Israël tomba maintes fois dans le péché de l’idolâtrie, et les prophètes de Dieu appelaient constamment le peuple à se repentir et à servir l’Éternel seul. Voici, par exemple, les propos du prophète Habacuc :

« À quoi sert une image taillée, pour qu’un ouvrier la taille ? À quoi sert une image en fonte et qui enseigne le mensonge, pour que l’ouvrier qui l’a faite place en elle sa confiance, tandis qu’il fabrique des idoles muettes ? Malheur à celui qui dit au bois : Lève-toi ! À une pierre muette : Réveille-toi ! Donnera-t-elle instruction ? Voici, elle est garnie d’or et d’argent, mais il n’y a point en elle un esprit qui l’anime. L’Éternel est dans son saint temple. Que toute la terre fasse silence devant lui ! » (Habacuc 2.18-20)

L’attitude de Dieu envers les idoles n’a pas changé dans le Nouveau Testament. Après avoir parlé du péché commis par les Israélites, l’apôtre Paul dit aux Corinthiens : « Ne devenez pas idolâtres, comme quelques-uns d’eux » (1 Cor. 10.7). Il écrit aux Galates : « Or, les œuvres de la chair sont manifestes, ce sont l’impudicité, l’impureté, la dissolution, l’idolâtrie… Je vous dis d’avance, comme je l’ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses n’hériteront point le royaume de Dieu » (Gal. 5.19-21). L’Apocalypse de Jean contient plusieurs références à l’idolâtrie, et elles sont toutes négatives :

« Les autres hommes… ne se repentirent pas des œuvres de leurs mains, de manière à ne point adorer les démons, et les idoles d’or, d’argent, d’airain, de pierre et de bois, qui ne peuvent ni voir, ni entendre, ni marcher… Mais pour les… idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l’étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort… Dehors les chiens, les enchanteurs, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge ! » (Apocalypse 9.20; 21.8; 22.15)

Pourquoi Dieu déteste-t-il tellement l’idolâtrie ?

Comme nous l’avons vu en Exode 20.5, Dieu lui-même dit qu’il est un Dieu jaloux. Il ne tolère pas de rivaux. Quand on demanda à Jésus-Christ quel était le premier de tous les commandements, « Jésus répondit : Voici le premier : Écoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l’unique Seigneur ; et : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force » (Marc 12.29,30). Dieu ne veut pas d’un cœur partagé. Il est vrai que la jalousie est, dans beaucoup de situations, un trait négatif ; il y a, par contre, des relations où elle est très importante, car son absence signifie un manque d’amour. Un homme marié qui ne ressent rien quand il apprend que sa femme commet l’adultère avec un autre homme n’aime tout simplement pas son épouse. Si sa femme est amoureuse d’un autre, et que cela lui est égal, il y a un problème très grave. Dieu est jaloux pour nous parce qu’il nous a créés et qu’il nous aime. Jacques s’adresse en termes très forts à certains qui ne comprennent pas cette réalité :

« Adultères que vous êtes ! Ne savez-vous pas l’amour du monde est inimitié contre Dieu ? Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu. Croyez-vous que l’Écriture parle en vain ? C’est avec jalousie que Dieu chérit l’esprit qu’il a fait habiter en nous. » (Jacques 4.4,5)

Certains insistent sur l’idée qu’ils n’adorent pas le bout de bois ou le bloc de pierre qu’est l’idole – ils n’adorent que Dieu, celui que l’image représente pour eux. Peu importe. Le commandement de Dieu est clair, et il ne comporte pas d’exception pour celui qui pense à l’image d’une certaine manière : « Tu ne te feras point d’image taillée… Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras pas » (Exode 20.4,5). Et si l’on veut bien voir, la première fois que les Israélites désobéirent à ce commandement en faisant la statue d’un veau d’or, il était clair que l’image était pour eux une simple représentation du Dieu qui les avait délivrés de l’esclavage en Égypte.

« Et tous ôtèrent les anneaux d’or qui étaient à leurs oreilles, et ils les apportèrent à Aaron. Il les reçut de leurs mains, jeta l’or dans un moule, et fit un veau en fonte. Et ils dirent : Israël ! Voici ton dieu, qui t’a fait sortir du pays d’Égypte. Lorsqu’Aaron vit cela, il bâtit un autel devant lui, et il s’écria : Demain, il y aura fête en l’honneur de l’Éternel ! » (Exode 32.3-5)

Ils traitaient cette statue comme un simple objet visible pour faciliter leur adoration du Dieu invisible. Cela n’empêche pas qu’ils avaient désobéi à l’ordre exprès de Dieu, qui se mit colère face à cette infidélité. Il dit à Moïse, qui se trouvait sur le mont Sinaï : « Va, descends ; car ton peuple, que tu as fait sortir du pays d’Égypte, s’est corrompu. Ils se sont promptement écartés de la voie que je leur avais prescrite » (Exode 32.7,8).

Représenter le Dieu incomparable par l’image d’une créature ne lui fait pas honneur. Au contraire. Le prophète Ésaïe demanda : « À qui voulez-vous comparer Dieu ? Et quelle représentation dresserez-vous de lui ? » (Ésaïe 40.18). L’apôtre Paul dit que les hommes « ont remplacé la gloire du Dieu incorruptible par des images représentant l’homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles » (Romains 1.23, Version Colombe). Il avait prêché aux hommes d’Athènes : « Nous ne devons pas croire que la divinité soit semblable à de l’or, à de l’argent, ou à de la pierre, sculptés par l’art et l’industrie de l’homme » (Actes 17.29). Toute image que l’on ferait pour représenter Dieu constitue, en réalité, une insulte à sa gloire.

Mais ce n’est pas tout. Même si des hommes ont fabriqué des images avec des sentiments pieux dans le but de faciliter l’adoration du Dieu invisible, force est de reconnaître que beaucoup de gens, surtout les moins instruits, se mettent à adorer les images elles-mêmes plutôt que ce qu’elles sont censées représenter. Leur confiance est placée dans les idoles. Les prophètes de Dieu rappelaient donc sans cesse que ces objets, fabriqués par les mains d’homme, étaient impuissants. « Ils reculeront, ils seront confus, ceux qui se confient aux idoles taillées, ceux qui disent aux idoles de fonte : Vous êtes nos dieux ! » (Ésaïe 42.17).

Jérémie dit que les idoles ne sont que mensonge, une œuvre de tromperie (Jérémie 10.1-16). Ce sont les démons qui s’en servent pour tromper les hommes. Oui, qu’on le reconnaisse ou pas, de mauvais esprits se cachent derrière les idoles et sont à l’œuvre par ce moyen pour détourner les hommes de la volonté de Dieu. L’image taillée n’a pas de pouvoir ; si une puissance se manifeste aux adorateurs des idoles, nous savons d’où elle vient :

« Que dis-je donc ? Que la viande sacrifiée aux idoles est quelque chose, ou qu’une idole est quelque chose ? Nullement. Je dis que ce qu’on sacrifie, on le sacrifie à des démons, et non à Dieu ; or, je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons » (1 Corinthiens 10.19,20).

Quelle attitude la Bible recommande-t-elle au chrétien ?

L’enseignement des apôtres à l’égard des idoles était très simple et très clair : les païens devaient rompre totalement avec l’idolâtrie dans toutes ses formes. Ils recommandèrent « qu’on leur écrive de s’abstenir des souillures des idoles » (Actes 15.20). Paul dit aux Corinthiens : « C’est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez l’idolâtrie » (1 Cor. 10.14). « Quel rapport y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles ? Car nous sommes le temple du Dieu vivant… C’est pourquoi, sortez du milieu d’eux, et séparez-vous, dit le Seigneur ; ne touchez pas à ce qui est impur, et je vous accueillerai » (2 Cor. 6.16,17). Quant aux chrétiens de Thessalonique, Paul leur écrit : « On raconte à notre sujet, quel accès nous avons eu auprès de vous, et comment vous vous êtes convertis à Dieu, en abandonnant les idoles pour servir le Dieu vivant et vrai » (1 Th. 1.9). Le Nouveau Testament ne recommande jamais que les païens soient sevrés petit à petit de leurs habitudes en ce qui concerne les pratiques idolâtres et l’emploi des images. Non. Il faut une rupture totale au moment de la conversion. Comme les Éphésiens qui ont brûlé leurs livres de magie (Actes 19.19), un païen qui vient à Christ devrait brûler ses fétiches au nom de Jésus et renoncer à tout ce qui est associé aux faux dieux. Il ne faut pas se référer aux manières d’adorer ces anciens dieux pour que la transition à l’adoration du vrai Dieu soit plus facile. Considérez ce que Dieu ordonna aux Israélites quand ils s’installaient dans le pays de Canaan :

« Lorsque l’Éternel, ton Dieu, aura exterminé les nations que tu vas chasser devant toi… garde-toi de te laisser prendre au piège en les imitant… Garde-toi de t’informer de leurs dieux et de dire : Comment ces nations servaient-elles leurs dieux ? Moi aussi, je veux faire de même. Tu n’agiras pas ainsi à l’égard de l’Éternel, ton Dieu. » (Deutéronome 12.29-31)

Soyons clairs : celui qui vient à Christ, mais qui s’attache encore aux idoles, n’est pas encore venu à Christ. Jésus le dit lui-même : « Nul ne peut servir deux maîtres. »

Que penser des statues de Jésus, de Marie et des « saints » ?

Contrairement à tout ce que nous venons de lire, l’Église Catholique recommande l’emploi des images dans l’adoration. « De plus, on doit avoir et garder, surtout dans les églises, les images du Christ, de la Vierge Marie Mère de Dieu et des autres saints, et leur rendre l’honneur et la vénération qui leur sont dus… à travers les images que nous baisons, devant lesquelles nous nous découvrons et nous prosternons, c’est le Christ que nous adorons et les saints, dont elles portent la ressemblance, que nous vénérons. C’est ce qui a été défini par les décrets des conciles » (Session 25 du Concile de Trente, article 1823). L’Église Orthodoxe, pour sa part, rejette les statues, mais « vénère » avec beaucoup de zèle les tableaux, ou icônes, qui représentent les mêmes personnages.

L’Église Catholique avance cet argument : « Dieu est Esprit et on ne peut pas le représenter… mais un jour, le Fils de Dieu s’est abaissé jusqu’à se faire homme comme nous : c’est Jésus-Christ (Phil. 2.6-8) – alors nous pouvons le représenter soit par un dessin soit par une statue. C’est la conséquence de l’Incarnation, le mystère du Fils de Dieu, fait homme » (70 Questions – Réponses, écrit par le prêtre Gilles Babinet, et autorisé par Noël KOKORA TEKRY, Évêque de Gagnoa, Côte d’Ivoire).

Quand on nous dit : « C’est différent maintenant », nous voulons demander : « Selon qui ? ». Est-ce que Dieu dans sa Sainte Parole nous dit quelque part qu’il est désormais permis de faire des images et de se prosterner devant elles ? Les apôtres ont-ils jamais fabriqué une statue du Seigneur pour que les premiers chrétiens s’en servent dans leur adoration ? Il n’y a dans la Bible ni commandement, ni enseignement, ni exemple apostolique pour soutenir cette pratique. Or, la Bible dit : « Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu » (2 Jean 9).

Pour ce qui est des images de Marie, la mère de Jésus, et des « saints », on ne peut pas les justifier en parlant de l’incarnation de Jésus. En tant que Fils de Dieu, Jésus est digne d’être adoré, même si on ne doit pas le faire au moyen des statues. Mais Marie et les « Saints » ne sont pas divins. Ils sont des créatures, et non pas Dieu. On n’a aucun droit de leur vouer un culte quelconque.

Adoration ou vénération ?

L’Église Catholique essaie de créer une distinction entre « adorer » et « vénérer ». On adore Dieu, mais on ne fait que vénérer les images, Marie, les « saints » et les anges. Pour être honnête, il faut dire qu’il s’agit d’un jeu de mots, car on parle des mêmes actes : que ce soit pour Jésus, Marie ou les saints, on se prosterne devant leurs images, on leur adresse des prières et des louanges, on les chante, on allume des cierges (bougies) pour eux, etc. Considérez les propos de cette célèbre prière qu’on recommande de faire à la Vierge Marie et demandez-vous sincèrement en quoi elle ne constitue pas de l’adoration :

« Auguste Reine des cieux et Maîtresse des Anges, vous qui avez reçu de Dieu le pouvoir et la mission d’écraser la tête de Satan, nous vous le demandons humblement, envoyez les légions célestes pour que, sous vos ordres, elles poursuivent les démons, les combattent partout, répriment leur audace et les refoulent dans l’abîme. « Qui est comme Dieu ? »

Ô bonne et tendre Mère, vous serez toujours notre amour et notre espérance.

Ô divine Mère, envoyez les saints Anges pour me défendre et repousser loin de moi le cruel ennemi. Saints Anges et Archanges, défendez-nous, gardez-nous. »

À la lumière des passages que nous avons vus au début de cette étude, la colère du Dieu jaloux, qui exige d’être le seul objet de l’adoration, ne serait-elle pas provoquée par le fait que de telles paroles s’adressent à de simples créatures ? Quel que soit le mot qu’on emploie pour en parler, il est clair qu’il s’agit de l’adoration de ce qui n’est pas Dieu. C’est un cas d’idolâtrie.

Marie s’est décrite simplement comme « la servante du Seigneur » (Luc 1.38). Comment « Saint » Pierre a-t-il réagi quand Corneille tomba à ses pieds et se prosterna ? « Pierre le releva, en disant : Lève-toi, moi aussi, je suis un homme » (Actes 10.26). Comment l’ange puissant de l’Apocalypse réagit-il quand Jean tomba à ses pieds ? « Il me dit : Garde-toi de le faire ! Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères qui ont le témoignage de Jésus. Adore Dieu » (Apoc. 19.10). Marie, Pierre et l’ange ne se réjouiraient pas de voir la « vénération » qui leur est offerte aujourd’hui.

Conclusion

Il n’y a qu’un seul Être suprême et incomparable, Créateur et Maître de toutes choses, majestueux et glorieux. « Au roi des siècles, immortel, invisible, seul Dieu, soient honneur et gloire, aux siècles des siècles ! » (1 Tim. 1.17). Lui seul est digne de l’adoration de tout ce qui vit. De plein droit il s’attend à ce que ses créatures l’honorent de manière exclusive. Qu’on serve un autre être à la place de Dieu ou en plus de Dieu, on commet le péché de l’idolâtrie. Les vrais serviteurs de Dieu n’accepteraient jamais l’adoration, car tout leur souhait est que Dieu lui-même reçoive honneur et louange.

Dieu a toujours défendu catégoriquement qu’on se serve des statues et des images dans l’adoration. Soit elles rabaissent Dieu, soit elles détournent la dévotion des hommes de celui qu’il faut adorer. Là aussi, c’est de l’idolâtrie. Ne vous laissez pas séduire par les arguments humains. La volonté de Dieu est claire : « Tu ne te feras pas d’image taillée… tu ne te prosterneras pas devant elles ».

« Petits enfants, gardez-vous des idoles » (1 Jean 5.21).

B. B.
(Dans Vol. 13 No. 3)


Voir aussi Peut-on prier les « Saints » tant qu’on n’a pas recours aux images ?

Peut-on prier les «Saints» tant qu’on n’a pas recours aux images?

Même si l’on s’abstenait de se prosterner devant leurs images et de leur prodiguer des louanges que Dieu seul a le droit de recevoir, on n’aurait pas raison d’adresser aux « Saints » nos requêtes. Dieu dit dans l’Ancien Testament : « Si quelqu’un s’adresse aux morts et aux esprits, pour se prostituer après eux, je tournerai ma face contre cet homme, je le retrancherai du milieu de son peuple » (Lévitique 20.6). « Un peuple ne consultera-t-il pas son Dieu ? S’adressera-t-il aux morts en faveur des vivants ? » (Ésaïe 8.19). Les « Saints » ne sont-ils pas morts ? (En fait, le mot « saints » dans le Nouveau Testament se réfère tout simplement aux chrétiens. La Bible ne connaît pas de « saints » dans le sens de personnes mortes désignées par l’Église comme ayant mérité par leur justice un rang supérieur et la capacité de dispenser des grâces aux autres hommes.)

Il a été dit que la « vénération » d’un « Saint » est l’acte de dévotion envers un juste que l’on croit plus saint que nous et qui bénéficie de « l’oreille attentive » de Dieu. Nous avons déjà un tel juste, et il s’appelle Jésus. « Christ est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous ! » (Rom. 8.34). « Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses… ; approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins » (Héb. 4.15,16). Croyez-vous que Jésus, qui nous a tant aimés qu’il accepta de mourir dans l’agonie sur la croix pour nous, serait insensible à nos besoins ? L’oreille de Dieu ne serait-elle pas attentive à Jésus lui-même ? En vérité, que ce soit avec ou sans images, il n’y a aucun besoin de nous adresser à ceux qu’on appelle les « Saints », car déjà « nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste » (1 Jean 2.1).

B. B.
(Dans Vol. 13 No. 3)


Voir aussi Gardez-vous des idoles.

Le Livre de Mormon

Ayant connu plusieurs membres de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, j’ai eu plusieurs occasions de discuter et d’étudier avec eux au sujet de leur foi. J’ai passé de nombreuses heures à étudier leurs écritures et d’autres publications mormones. Bien que j’aie vu en toutes ces personnes beaucoup à admirer, je n’ai pas vu – ni dans les écrits ni dans nos entretiens – de quoi me convaincre de la vérité de leur message. Au contraire, je pense qu’un examen objectif des arguments pour et contre pourrait démontrer aux membres de l’Église Mormone que leur foi n’est pas fondée sur la vérité.

Je ne demande jamais aux hommes de croire aveuglément à la Bible : elle ne craint pas l’examen objectif des faits. Examiner la Bible à la lumière des découvertes de l’archéologie, l’histoire profane, la science, et la linguistique ne fait qu’augmenter ma confiance en elle. Si le Livre de Mormon était, lui aussi, inspiré de Dieu, je m’attendrais à la même sorte de confirmation de sa fidélité. Ce n’est pas ce que je trouve.

Les amis mormons m’ont toujours demandé de prier Dieu et lui demander un témoignage en faveur du Livre de Mormon. Je peux dire que je l’ai fait dans la sincérité, sans recevoir de confirmation quelconque. Mais il faut dire que si cette confirmation venait en forme de sentiment que Dieu me disait de croire à ce livre, je serais obligé de mettre en doute ce sentiment si un examen objectif des faits, et surtout de la Bible, démentait ce « témoignage ». Je dis cela parce que les sentiments sont souvent trompeurs. Beaucoup de personnes prétendent avoir un « sentiment dans le cœur » qu’elles sont sauvées, et pourtant, elles n’ont pas accompli les conditions du salut précisées dans la Parole de Dieu. Les Juifs de Bérée, dont nous lisons en Actes 17.11, ont démontré leur caractère noble en ceci : « Ils examinaient chaque jour les Écritures pour voir si ce qu’on leur disait était exact. » Pour vérifier un message, il faut examiner, non pas son propre cœur, mais les Saintes Écritures.

L’origine prétendue et le contenu du Livre de Mormon

Dans les premières pages de chaque exemplaire du Livre de Mormon se trouve l’explication que fournit Joseph Smith, fondateur de l’Église Mormone, concernant l’origine de ce livre. Smith, que les mormons considèrent être un prophète, prétendit avoir reçu, à l’âge de 18 ans, la visite d’un ange du nom de Moroni. Ce fut en 1823 dans l’état de New York. Ce messager lui dit qu’il existait un livre caché, écrit sur des plaques d’or, donnant l’histoire des anciens habitants de l’Amérique. Il dit aussi que la plénitude de l’évangile éternel y était contenue, telle qu’elle avait été donnée par le Sauveur à ces anciens habitants. Les plaques lui furent montrées, mais ce fut quatre ans plus tard que le messager céleste lui permit de les enlever de leur place et lui donna les moyens miraculeux de traduire leur contenu de la langue « égyptienne réformée » en anglais. L’œuvre fut publiée en 1830.

Il n’y a aucun moyen de vérifier ce récit, car, selon Smith, l’ange lui a repris les plaques après qu’il avait fini de les traduire et elles ne se trouvent plus sur la terre. Il est vrai que onze hommes, dont les noms figurent au début de chaque exemplaire du Livre de Mormon, ont attesté qu’ils avaient bien vu les plaques d’or ; trois d’entre eux ont prétendu avoir vu un ange. Il est difficile de respecter le témoignage de ces hommes quand on considère que la plupart des témoins sont tombés dans l’apostasie du point de vue mormon. Oliver Cowdery devint plus tard méthodiste, reconnut qu’il avait commis une erreur, implora le pardon et dit qu’il avait honte d’avoir été associé au mormonisme. David Whitmer fut accusé par ses associés mormons d’être menteur, voleur, tricheur, fabricant de faux billets et d’avoir jeté le discrédit sur son témoignage. Martin Harris changea huit fois sa position religieuse, y compris des conversions à d’autres religions après être devenu mormon.

Pour ce qui est du contenu, le Livre de Mormon donne l’histoire de trois groupes de personnes qui auraient quitté la Palestine pour se rendre en Amérique. Le premier groupe, les Jarédites, partit vers le temps de la tour de Babel (2200 av. J.-C.) et donc aurait échappé à la confusion des langues décrite en Genèse 11. Ils traversèrent l’océan Atlantique dans huit petits bateaux avec l’aide miraculeuse de Dieu. Ce peuple se détruisit complètement au cours d’une bataille à la colline de Cumorah. Deux millions de personnes – toute la nation – périrent donc avant l’arrivée du deuxième groupe d’immigrants. Ce groupe était le moins important des trois. C’étaient des Juifs sous la conduite d’un fils du roi Sédécias vers le temps de la captivité des Juifs en Babylonie. Ils ne restèrent pas fidèles à Dieu, n’ayant pas apporté avec eux les Saintes Écritures.

Le troisième groupe aurait quitté la Palestine vers 600 av. J.-C. sous la direction d’un prophète appelé Léhi. Environ 23 personnes arrivèrent avec lui en Amérique. Deux parties distinctes se formèrent bientôt : les Lamanites (des méchants) et des Néphites (des bons). La plupart du Livre de Mormon concerne les luttes entre ces deux factions. Dieu punit les Lamanites en rendant leur peau d’une couleur sombre, mais les Néphites écoutaient les prophètes que Dieu leur envoyait. Pendant les trois jours que Jésus passa au tombeau, il apparut (selon Le livre de Mormon, bien sûr) au peuple en Amérique, où il exerça un ministère d’enseignement et de guérison. Il donna le Saint-Esprit et choisit 12 apôtres. L’Église prospéra en Amérique pendant deux siècles, mais beaucoup reprirent les mauvaises habitudes de leurs ancêtres. Entre 400 et 421 apr. J.-C. une deuxième bataille à la colline de Cumorah vit la mort de 230 000 hommes. Tous les justes périrent, et les autochtones (Indiens américains) que les Européens trouvèrent en Amérique des siècles plus tard seraient les descendants des méchants Lamanites (à la peau sombre) qui survécurent.

Disons en passant que les mormons ont produit d’autres livres qu’ils considèrent comme inspirés de Dieu : Doctrines et alliances (composés de révélations modernes données à Joseph Smith et ses successeurs) et La perle de grand prix, qui comporte les articles de foi de l’Église mormone, d’autres écrits de Joseph Smith (tel que le récit de sa première vision), et des écrits d’Abraham et de Moïse.

Qu’est-ce qui pousserait quelqu’un à rejeter les prétentions des mormons à l’égard de leur livre ?

Problèmes linguistiques

À part le Livre de Mormon, il n’existe aucun autre document en langue « égyptienne réformée ». Les originaux à partir desquels Smith aurait traduit son livre ne sont pas disponibles pour qu’on les examine aujourd’hui. L’existence même de cette langue doit donc être mise en doute. Si l’on voulait admettre la possibilité de son existence, on serait toujours confrontés à plusieurs invraisemblances : Pourquoi des Juifs, qui avaient déjà un meilleur système d’écriture que les Égyptiens, auraient-ils daigné préserver des écrits sacrés dans une langue païenne ? Pourquoi ne trouve-t-on pas d’autres écrits égyptiens en Amérique ? Si l’ancienne Amérique fut habitée par des Hébreux qui employaient aussi la langue égyptienne, comment peut-on expliquer l’absence totale de mots et d’influence hébreux et égyptiens dans les langues des Indiens américains ?

Un texte écrit par des Juifs qui auraient quitté la Palestine avant la captivité babylonienne (au début du 6e siècle av. J.-C.) ne pourrait pas contenir des mots et des noms grecs. En effet, l’influence grecque ne se fit ressentir en Palestine qu’après la conquête d’Alexandre le Grand, presque 300 ans plus tard. Mais le Livre de Mormon contient plusieurs mots grecs : alpha et oméga (3 Néphi 9.18), Timothée et Jonas (3 Néphi 19.4), synagogue (2 Néphi 26.26), etc. D’ailleurs, l’institution de la synagogue ne fut créée par les Juifs qu’après la déportation à Babylone : par quel moyen les Juifs « américains » du Livre de Mormon en auraient-ils eu connaissance ?

Là où il est possible de vérifier le travail de Joseph Smith comme traducteur, on trouve que ce qu’il appelle une traduction ne correspond nullement au sens du texte qu’il prétendait avoir traduit. Il s’agit du Livre d’Abraham, une partie du Perle de grand prix. En 1966 le papyrus que Smith « traduisit » et auquel il donna le titre de « Livre d’Abraham » fut retrouvé au Musée Métropolitain d’Art de New York, et reconnu comme tel par les responsables de l’Église Mormone. À l’époque de Smith, personne en Amérique n’était en mesure de valider ou d’invalider sa traduction, car ce n’était qu’à partir des années 1830 que Champollion, en Europe, arriva à déchiffrer les hiéroglyphes (caractères d’écriture égyptiens). Les experts modernes qui examinèrent le papyrus en question déclarèrent qu’il comporte, en fait, « un livre de soufflements et deux livres des morts », se rapportant aux croyances égyptiennes à l’égard de l’existence après la mort. Le texte ne contient aucune référence à Abraham ni aux choses décrites dans la « traduction » de Smith.

Conflits avec la Bible

Nous avons déjà cité l’exemple des Béréens que la Bible félicite parce qu’ils « examinaient chaque jour les écritures pour voir si ce qu’on leur disait était exact » (Actes 17.11). Pour celui qui accepte l’inspiration de la Bible, tout livre qui n’est pas en harmonie avec elle ne pourrait jamais être reconnu comme étant la parole de Dieu, celui qui ne se contredit pas.

Il y a plusieurs points où le Livre de Mormon ne s’accorde pas avec la Bible. Tout lecteur de la Bible sait que selon l’Évangile (Matthieu 2.1-6) et selon les prophètes de l’Ancien Testament (Michée 5.1,2), Jésus-Christ devait naître à Bethléhem, la ville de David, son ancêtre. Le Livre de Mormon, par contre, place la naissance du Sauveur à Jérusalem (Alma 7.10). Ce ne sont pas deux appellations pour la même ville.

La Bible parle en Genèse et dans l’Épître aux Hébreux d’un personnage assez mystérieux du nom de Melchisédek. Un fait très remarquable à son sujet, c’est qu’il « est sans père, sans mère, sans généalogie, qui n’a ni commencement de jours ni fin de vie » (Hébreux 7.1-3). Le Livre de Mormon, par contre, dit au sujet de Melchisédek : « Il régna sous son père » (Alma 13.18).

En bas de chaque page du Livre de Mormon l’on trouve la date des événements décrits. Il est donc intéressant de constater que ce qui est relaté en Mosiah 18.17 eut lieu en l’an 147 av. J.-C. Ce verset dit : « Et désormais ils furent appelés l’Église de Dieu ou l’Église du Christ. Et quiconque était baptisé par le pouvoir et l’autorité de Dieu était ajouté à son Église. » Et pourtant, en Matthieu 16.18 Jésus dit pendant son ministère terrestre (27-30 apr. J.-C.) « Je bâtirai mon Église. » Remarquez bien qu’il met son verbe au temps futur, car son Église n’était pas encore établie. Le Nouveau Testament, en effet, ne remplaça l’ancienne loi mosaïque qu’après la mort de Christ : « Car là où il y a un testament, il est nécessaire que la mort du testateur soit constatée. Un testament, en effet, n’est valable qu’en cas de mort, puisqu’il n’a aucune force tant que le testateur vit » (Hébreux 9.16,17). C’est ainsi que dans la Bible l’Église n’est mentionnée comme une réalité présente qu’à partir du jour de la Pentecôte (l’an 30 apr. J.-C.) en Actes 2.

Un autre anachronisme évident dans le Livre du Mormon, quand on le compare à la Bible, est l’emploi du nom « chrétien » : « Ceux qui appartenaient à l’Église étaient fidèles ; oui, tous ceux qui croyaient vraiment au Christ prirent avec joie le nom du Christ ou de chrétiens qu’on leur donnait. » Ce fut, selon la date en bas de la page, en 73 av. J.-C. Mais la Bible dit catégoriquement en Actes 11.26 : « Ce fut à Antioche que, pour la première fois, les disciples furent appelés chrétiens. » Ce fut donc plusieurs années après la mort et la résurrection du Christ, et à Antioche (en Syrie) plutôt qu’en Amérique. Peut-on vraiment croire que le Livre de Mormon ait raison de parler de chrétiens avant Christ ?

Problèmes internes

Le contenu du Livre de Mormon présente des problèmes même en dehors de ses contradictions avec la Bible. Il y a, par exemple, ce passage en 2 Néphi 5.15 : « Et j’enseignai à mon peuple l’art de bâtir des maisons et de faire toutes sortes d’ouvrages en bois, en fer, en cuivre, en airain, en acier, en or, en argent, et en minerais précieux qui étaient en grande abondance. » Où est le problème ? Le verset suivant, qui dit : « Et moi, Néphi, je bâtis un temple et je le construisis sur le modèle du temple de Salomon, à part qu’il ne fut pas construit de tant de choses précieuses, parce qu’on ne pouvait pas les trouver dans le pays. » On se demandera naturellement laquelle de ces deux déclarations est vraie, car on a du mal à les concilier.

En Mosiah 12.1 on trouve ce récit curieux : « Au bout de deux ans, Abinadi vint parmi eux, déguisé de manière à ne pas être reconnu. Il commença à prophétiser parmi eux, disant : Le Seigneur m’a donné ce commandement – Abinadi, va, prophétise parmi ce peuple, car il s’est endurci son cœur contre ma parole. » On se demande bien pendant combien de temps ce déguisement a réussi à cacher l’identité du prophète !

Encore, essayez d’imaginer, si possible, la scène décrite dans ces versets : « Et quand Coriantumr se fut appuyé sur son épée pour se reposer un peu, il coupa la tête de Shiz. Et quand il eut coupé la tête à Shiz, Shiz se souleva sur les mains et tomba ; et après avoir essayé de respirer, il mourut » (Éther 15.30,31). Un homme décapité, peut-il essayer de respirer ?

Et que penser de ce passage fameux du Livre de Mormon ? Ne semble-t-il pas que ce livre « sacré » fut écrit par une personne raciste plutôt qu’un Dieu qui aime TOUS les hommes qu’il a créés, quelle que soit leur race ? « Et il avait fait tomber la malédiction sur eux, oui, même une grande malédiction, à cause de leur iniquité. Car voici, ils s’étaient endurci le cœur contre lui, et ils étaient devenus durs comme le roc : et comme ils étaient blancs, très beaux et pleins de charme, le Seigneur Dieu couvrit leur peau d’une couleur sombre, afin qu’ils ne fussent point un sujet de séduction pour mon peuple. Et ainsi dit le Seigneur Dieu : Je les rendrai repoussants pour mon peuple, à moins qu’ils ne se repentent de leurs iniquités » (2 Néphi 5.21,22). Ce passage explique le fait que jusqu’aux années 1970, les noirs n’avaient pas les mêmes privilèges que les blancs dans l’Église Mormone, et on n’évangélisait pas en Afrique.

La plupart de ce qui distingue les mormons ne se trouve même pas dans le Livre de Mormon

Beaucoup de croyances et de pratiques distinguent les mormons des autres groupes religieux. Joseph Smith dit, par exemple : « Tel que l’homme est maintenant, Dieu était autrefois ; tel que Dieu est maintenant, l’homme peut devenir. » La doctrine de la progression éternelle chez les mormons enseigne que Dieu a progressé jusqu’à sa position actuelle, et qu’il continuera de progresser. La doctrine mormone maintient qu’il y a trois degrés de salut : les niveaux céleste, terrestre et téleste. Elle enseigne que les mariages prononcés dans des temples mormons sont scellés pour le temps et pour l’éternité. Elle enseigne qu’il y a des péchés qui sont trop graves pour que le sang de Christ les purifie, et que seul le sang du coupable lui-même suffira pour purifier son âme. Un devoir et un privilège du mormon est celui de se faire baptiser pour des morts afin que ces derniers puissent être sauvés si, dans le séjour des morts, ils croient à l’Évangile qui leur sera prêché (malgré l’enseignement clair de la Bible qui dit qu’au dernier jugement chacun recevra « selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps » – 2 Cor. 5.10). Le mormonisme enseigne que Dieu et Christ sont des êtres distincts qui ont des corps littéraux composés de chair et d’os, comme nos corps terrestres. (Malgré que Jésus dit que « Dieu est esprit » – Jean 4.24 – et « un esprit n’a ni chair ni os » – Luc 24.39.)

Ce qui est étonnant, c’est qu’aucune de ces doctrines distinctives ne peut se trouver dans le Livre de Mormon ! Et pourtant, on devrait s’attendre à les trouver quand on considère les prétentions faites en faveur de ce livre.

Selon Joseph Smith, le Livre de Mormon est le livre le plus correct au monde, la pierre angulaire de la religion mormone, et qu’un homme pourrait s’approcher plus de Dieu en suivant ses préceptes que par tout autre livre (Histoire de l’Église, vol. 4, p. 461). Si ce livre est la pierre angulaire du mormonisme, et s’il était nécessaire que ce livre soit donné au monde par l’intermédiaire de Joseph Smith, n’est-ce pas curieux que le Livre de Mormon omet presque tout ce qui distingue la foi mormone des autres religions ?

La suffisance de la Bible

Pour « vendre » le Livre de Mormon, et donc leur religion, les mormons essayent de créer un besoin, de convaincre les gens qu’un besoin existe pour une révélation en plus de la Bible. Afin d’atteindre ce but, ils dévaluent la Bible de deux manières. Premièrement, ils soulignent le fait que la Bible mentionne certains livres qui n’ont pas été conservés et ne font pas partie de la Bible : « le Livre des guerres d’Israël », « le Livre de l’Alliance », « le Livre des actes de Salomon », « l’Épître aux Laodicéens », etc. Mais le fait que la Bible cite un livre ou le mentionne ne prouve pas que ce livre soit inspiré. L’apôtre Paul a cité des auteurs païens (Actes 17.28; Tite 1.12), mais cela ne signifie pas que leurs écrits doivent faire partie de la Bible. Le même argument pourrait se faire contre le Livre de Mormon qui parle des écrits de Zénos, Zénock, Néum, et Ézias, alors que ces ouvrages ne se trouvent pas dans le Livre de Mormon (1 Néphi 19.10). La deuxième manière des mormons de réduire la confiance à la Bible est de suggérer que les manuscrits de la Bible sont corrompus et que des parties importantes en ont été perdues. Mais la science et la découverte de vieux manuscrits, tels que les célèbres manuscrits de la mer Morte, appuient de plus en plus notre confiance à la fiabilité du texte de la Bible tel qu’il nous est parvenu.

En réalité, la Bible est une révélation complète de la volonté de Dieu pour les hommes, et Dieu a toujours veillé sur cette parole de telle sorte qu’il n’ait pas besoin de la révéler de nouveau. Jésus dit aux apôtres en Jean 16.13 que le Saint-Esprit les conduirait dans toute la vérité, et l’apôtre Paul dit aux anciens de l’Église d’Éphèse qu’il leur avait déclaré tout le conseil de Dieu (Actes 20.27). L’apôtre Pierre dit qu’au premier siècle Dieu avait déjà donné aux hommes tout ce qui contribue à la vie et à la piété (2 Pierre 1.3). Pierre et d’autres apôtres ont écrit ce que nous avons dans le Nouveau Testament afin qu’après leur départ nous puissions nous souvenir de ces choses (2 Pierre 1.12-15). Cette parole inspirée est « vivante et permanente, » et elle « demeure éternellement » (1 Pierre 1.23-25; Matt. 24.35). Dieu veille sur elle pour la préserver. C’est ainsi que le Seigneur nous dit concernant la foi chrétienne (l’ensemble des vérités auxquelles nous croyons en tant que chrétiens) qu’elle « a été transmise aux saints une fois pour toutes » (Jude 3). Le Livre de Mormon n’est ni digne de confiance ni nécessaire, car nous avons dans la Bible tout ce qu’il nous faut.

B. B.
(Dans Vol. 13., No. 2)

Attitudes envers la mort

Il n’y a pas de réalité plus universelle que la mort. Nous devons faire face à la mort de personnes qui nous sont très chères, et chacun de nous doit faire face à la certitude de sa propre mort. Dans certaines cultures on évite à tout prix d’en parler ou d’y penser. C’est un sujet qui met beaucoup de gens mal à l’aise. La mort provoque souvent la peur, le désespoir, la tristesse profonde et un sens de futilité. Même ceux dont l’existence sur terre est devenue très pénible à cause de la douleur, la solitude, ou d’autres circonstances difficiles souhaitent rarement que la mort vienne plus vite. Ils s’accrochent à la vie de façon tenace. Et quand la mort frappe nos bien-aimés, on réagit tantôt avec des pleurs et d’autres manifestations de détresse émotionnelle, tantôt dans l’engourdissement, tantôt dans la colère ou l’indignation.

Sur le plan émotionnel, le chrétien peut ressentir dans un premier temps les mêmes émotions que quiconque lorsque la mort le menace ou lui arrache, surtout de façon inattendue, une personne qu’il aime. Mais quand sa foi aura repris le dessus, quelle sera son attitude à l’égard de la mort ? Jésus-Christ a-t-il changé de façon fondamentale notre manière de penser et même de réagir émotionnellement à cette réalité universelle qu’est la mort ?

Sa résurrection a tout changé

L’apôtre Paul affirma que « notre Sauveur Jésus-Christ… a détruit la mort et a mis en évidence la vie et l’immortalité par l’Évangile » (2 Timothée 1.10). Le Christ a détruit, ou aboli, la mort, non en faisant que les hommes ne meurent plus, mais en démontrant que la mort n’est pas l’état final de l’homme. La résurrection de Jésus garantit la nôtre (1 Corinthiens 15.20-22). Jésus s’est montré plus puissant que la mort, et il nous dit que « l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement » (Jean 5.28,29).

Ceux qui vécurent sous l’Ancien Testament n’avaient pas cette conception claire et certaine de la vie après la mort. La souffrance de Job était aggravée par son ignorance sur ce point. Il dit :

« Un arbre a de l’espérance : quand on le coupe, il repousse, il produit encore des rejetons ; quand sa racine a vieilli dans la terre, quand son tronc meurt dans la poussière, il reverdit à l’approche de l’eau, il pousse des branches comme une jeune plante. Mais l’homme meurt, et il perd sa force ; l’homme expire, et où est-il ? Les eaux des lacs s’évanouissent, les fleuves tarissent et se dessèchent ; ainsi l’homme se couche et ne se relèvera plus, il ne se réveillera pas tant que les cieux subsisteront, il ne sortira pas de son sommeil… Si l’homme une fois mort pouvait revivre, j’aurais de l’espoir tout le temps de mes souffrances, jusqu’à ce que mon état vînt à changer. » (Job 14.7-12,14)

Job dit que l’homme n’est pas comme l’arbre qu’on abat et qui peut éventuellement repousser. Il ne croyait ni à la résurrection ni à la réincarnation. Il ne croyait pas non plus que l’homme cesse d’exister lorsqu’il meurt, mais que son existence triste dans le séjour des morts, un monde d’ombres, ne permettrait pas la sorte d’activité qui glorifie Dieu (voir Ésaïe 38.18,19). Dieu n’avait pas clairement révélé au temps de Job l’idée de la résurrection, telle que nous la connaissons dans le Nouveau Testament. L’idée s’éclaircissait quand même au cours des siècles de l’histoire juive (Daniel 12.2,3), et au premier siècle beaucoup de Juifs, tels les pharisiens, croyaient fermement à la résurrection des morts (Actes 23.8; Jean 11.23,24). Les sadducéens contestaient cette idée (Luc 20.27-38), mais l’Évangile et la résurrection de Jésus lui-même ont mis fin à ce débat pour toujours : Jésus notre Seigneur « a mis en évidence la vie et l’immortalité par l’Évangile » (2 Tim. 1.10).

Il est clair que le chrétien est très béni par la victoire de Jésus sur la mort. En parlant de notre résurrection future, l’apôtre Paul écrit en 1 Corinthiens 15.54-57 :

« Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira la parole qui est écrite : La mort a été engloutie dans la victoire. Ô mort, où est ta victoire ? Ô mort, où est ton aiguillon ? L’aiguillon de la mort, c’est le péché ; et la puissance du péché, c’est la loi. Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ ! »

Puisqu’il en est ainsi, il y a certaines réactions à la mort qui sont très répandues parmi les gens du monde, mais qui ne sont pas très raisonnables chez le chrétien.

Ed Ritchie exprime cette idée dans le cantique « Seigneur, dans ma souffrance », où le chrétien s’adresse à lui-même en ces termes :

« Âme faible et craintive,
Pourquoi donc te troubler ?
Quand tu n’es plus captive,
Comment peux-tu trembler ?
Laisse aux enfants du monde
Les soucis et les pleurs. »

Voyons donc trois attitudes ou comportements qui n’ont plus vraiment de place en nous qui sommes en Jésus-Christ.

Ne pas craindre

Avant la mort et la résurrection de Jésus, Satan avait comme arme « la puissance de la mort », mais Jésus est venu dans le monde afin « qu’il délivrât tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans la servitude » (Hébreux 2.14,15). La peur de mourir opprime les hommes, mais elle les fait tomber dans de nombreux péchés, aussi. Parce qu’on a peur de mourir, on se tait quand il faudrait élever la voix pour s’opposer à l’injustice ; on reste au loin quand la compassion devrait motiver à s’approcher pour servir les malades, les prisonniers, ou ceux qui se trouvent en divers dangers. Parce qu’on a peur de la mort, on a recours aux praticiens occultes – les marabouts en Afrique de l’ouest, les guérisseurs païens en divers pays, les houngans en Haïti – et l’on commet ainsi une grave infidélité contre Dieu. Par peur de la mort, on renie son Seigneur, comme l’apôtre Pierre l’a fait (Luc 22.54-62). Toutes sortes de tentations perdent leur force quand l’homme n’a plus peur de la mort.

D’où vient cette crainte de la mort ? Peut-être qu’on a peur de l’inconnu ; peut-être qu’on a peur de perdre ce qu’on aime : ses conforts, ses proches, son activité dans le monde, les choses pour lesquelles on a tant lutté pendant sa vie ; peut-être qu’on a peur de la condamnation au dernier jugement. Le chrétien fidèle sait que, grâce au Seigneur Jésus, il a la promesse de la vie éternelle avec Dieu. « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ » (Romains 8.1). Jésus dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement (sous la condamnation), mais il est passé de la mort à la vie » (Jean 5.24). Si nous croyons vraiment à cette bonne nouvelle que nous prêchons, nous pourrons avoir l’attitude exprimée par l’apôtre Paul : « Christ est ma vie, et la mort m’est un gain. Mais s’il est utile pour mon œuvre que je vive dans la chair, je ne saurais dire ce que je dois préférer. Je suis pressé des deux côtés ; j’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui de beaucoup est le meilleur ; mais à cause de vous il est plus nécessaire que je demeure dans la chair » (Philippiens 1.21-24). Paul n’avait peur ni de ce que la vie lui réservait, ni de la mort. Mais à cause de sa foi aux promesses de Dieu, il était convaincu que la mort était préférable. Au lieu de l’éviter à tout prix, il était prêt à accueillir la mort avec joie quand le Seigneur déciderait que le moment était venu.

Dans un autre passage, il exprime la même confiance, celle que tout chrétien fidèle devrait démontrer dans sa vie :

« Nous savons, en effet, que, si cette tente où nous habitons sur la terre (notre corps) est détruite, nous avons dans le ciel un édifice qui est l’ouvrage de Dieu, une demeure éternelle qui n’a pas été faite de main d’homme. Aussi nous gémissons dans cette tente, désirant revêtir notre domicile céleste… Nous sommes donc toujours pleins de confiance, et nous savons qu’en demeurant dans ce corps nous demeurons loin du Seigneur. » (2 Corinthiens 5.1,2,6)

Ne pas s’affliger comme les autres

Quand une personne que nous avons aimée vient à mourir, il est normal de ressentir de la tristesse, car nous éprouvons une sorte de perte. Même si nous ne connaissions pas intimement le défunt, la douleur que nous lisons dans les visages de ses proches peut nous toucher et faire couler quelques larmes. Quand Jésus se trouvait devant le tombeau de son ami Lazare, bien qu’il sache fort bien qu’il allait ressusciter Lazare quelques instants après, le Seigneur pleura (Jean 11.35). C’était normal : Jésus était plein de compassion. Quand Étienne, le premier martyr chrétien, fut lapidé à mort, la Bible dit que « des hommes pieux ensevelirent Étienne, et le pleurèrent à grand bruit » (Actes 8.2). C’était un homme de bien, et il avait été tué par une foule en furie pour avoir eu le courage de dire la vérité. Il était normal d’avoir un sentiment navré et amer devant une telle injustice, devant la mort gratuite d’un tel homme.

Malgré la tristesse naturelle que nous ne voulons pas rejeter, il devrait y avoir une différence profonde entre la réaction des chrétiens à l’égard de la mort de l’un des leurs et la réaction des non-chrétiens face à la mort. Paul dit en 1 Thessaloniciens 4.13 : « Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance au sujet de ceux qui dorment, afin que vous ne vous affligiez pas comme les autres qui n’ont pas d’espérance. » Après avoir rassuré ses lecteurs qu’au retour de Jésus-Christ les morts ressusciteront et que nous serons toujours avec le Seigneur, il ajoute : « Consolez-vous donc les uns les autres par ces paroles » (1 Thessaloniciens 4.18). La mort ne représente pour nous chrétiens qu’une séparation temporaire de nos bien-aimés en Christ. En plus, nous trouvons du réconfort dans la confiance que ceux qui nous ont devancés ne souffrent pas ; au contraire, ils sont bénis : « Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur ! Oui, dit l’Esprit, afin qu’ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent » (Apocalypse 14.13).

Tout comme notre espérance chrétienne vainc la peur, elle adoucit la tristesse.

Ne pas se fâcher

Une autre réaction à la mort qui ne devrait pas caractériser le chrétien, c’est la colère contre Dieu. Il est vrai qu’il y a des situations où Dieu fait ou permet des choses que nous ne comprenons pas, des choses qui suscitent en nous une forte douleur émotionnelle. Nous lui avons prié d’épargner la vie de notre enfant, mais l’enfant est quand même décédé. Un désastre, tel qu’une inondation ou un tremblement de terre, ou bien une guerre, a provoqué la mort de quelques dizaines de milliers de personnes, et nous nous demandons pourquoi Dieu n’est pas intervenu pour les sauver. Un conducteur soûl provoque un accident dans lequel un chrétien fidèle perd la vie, tandis que celui qui était en faute en sort indemne. Celui qui ne « mérite » pas la mort est fauché par elle ; quant à celui qui ne mérite pas de vivre ou qui n’a plus vraiment envie de vivre, il survit. Certaines personnes qui sont touchées par ces situations qui nous semblent tellement injustes se rebellent contre Dieu. Elles se fâchent contre lui et l’accusent. Une femme m’a dit tout récemment qu’elle avait perdu son père quand il n’avait que 39 ans et qu’elle était encore petite (trois ans). On lui avait dit que le Seigneur avait « pris » son papa, ce qui l’avait rendue amère envers Dieu pendant des années. Elle me disait qu’on pouvait dire que le défunt était « avec le Seigneur » mais qu’on ne devait jamais dire que le Seigneur « avait pris » la personne. Elle peut très bien avoir raison de ne pas employer certains termes avec de jeunes enfants qui, bien sûr, ne sont pas en mesure de comprendre comme des adultes. Mais une grande personne devrait reconnaître ce que dit le Créateur et le Souverain de l’univers : « Sachez donc que c’est moi qui suis Dieu, et qu’il n’y a point de dieu près de moi ; je fais vivre et je fais mourir, je blesse et je guéris, et personne ne délivre de ma main » (Deutéronome 32.39).

Gardons-nous de condamner les décisions de l’Omniscient. Nous ne savons pas ce qu’il sait. Qu’il condamne ou qu’il pardonne, qu’il bénisse ou qu’il envoie l’épreuve, nous ne sommes pas qualifiés pour lui dire qu’il a mal fait. Sa Parole nous rappelle : « Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit l’Éternel. Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées » (Ésaïe 55.8,9). Non seulement Dieu est omniscient, mais il est le Créateur de toutes choses et de plein droit le Maître incontesté de l’univers. Plus que quiconque, nous les chrétiens devrions accepter son autorité et nous soumettre humblement à ses décisions. Dans un autre numéro nous avons paraphrasé ce que Dieu dit à Job, qui dans sa souffrance avait dit des choses très osées : « Job, le fait que tu souffres ne te donne pas le droit de me blâmer, et ne te dispense pas du devoir de t’approcher de moi dans l’humilité et la soumission. Je n’ai aucun besoin de me justifier devant un être humain, et je ne te donnerai pas d’explications simplement parce que tu en as réclamées. » La Bible dit en Actes 13.36 : « David, après avoir en son temps servi au dessein de Dieu, est mort [et] a été réuni à ses pères. » C’est Dieu qui décide quand une personne a fini de servir à son dessein et peut s’en aller pour recevoir sa récompense éternelle.

Mais ce n’est pas simplement parce que nous reconnaissons l’autorité de Dieu que nous pouvons accepter ses décisions concernant la vie et la mort ; nous avons, en plus, l’assurance de sa justice et de son amour. En Romains 5.8 Paul dit : « Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. » Quoiqu’il arrive dans notre vie, nous pouvons être certains d’une chose : Dieu nous aime. Quand le malheur frappe, on est tenté de dire : « Pourquoi Dieu ne m’aime-t-il pas ? S’il m’aimait, il ne permettrait pas une telle tragédie dans ma vie. » Il se peut que nous ne comprenions jamais pourquoi tel événement douloureux s’est produit, mais une chose est sûre : si Dieu ne nous aimait pas, il n’aurait jamais envoyé son Fils unique pour qu’on le maltraite et l’humilie, pour qu’il souffre et meure sur une croix à notre place. Un tel amour est insondable et indéniable.

Dieu a le droit d’appeler en jugement n’importe qui à n’importe quel moment. Il n’agit pas injustement quand il le fait. Supposez que Dieu « fait mourir » un jeune chrétien qui avait devant lui, à nos yeux, toute une vie de joie et de service à rendre dans l’Église. Nous pouvons être sûrs que ce jeune ne se lamentera pas dans l’au-delà de tout ce qu’il n’a pas eu l’occasion de vivre ici sur la terre. Comme Paul l’a dit : « J’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui de beaucoup est le meilleur » (Phil. 1.23).

Pèlerins sur cette terre

Une idée qui revient souvent dans la Parole de Dieu est que nous sommes de passage dans ce monde et que nous ne devons pas trop nous y attacher. « Bien-aimés, je vous exhorte, comme étrangers et voyageurs sur la terre, à vous abstenir des convoitises charnelles qui font la guerre à l’âme » (1 Pierre 2.11). « Car nous n’avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir » (Hébreux 13.14). « Ils ne pensent qu’aux choses de la terre. Mais notre cité à nous est dans les cieux, d’où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ » (Philippiens 3.19,20). « Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la rouille détruisent, et où les voleurs percent et dérobent ; mais amassez-vous des trésors dans le ciel… Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » (Matthieu 6.19-21). Nous rappeler que nous sommes là pour peu de temps nous aide à fixer les yeux sur notre destination finale et à supporter les difficultés et les privations de cette vie, sachant que « les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous » (Romains 8.18).

Conclusion

Parfois, on entend quelqu’un parler d’une situation où une vie a été en danger. Si la personne n’est pas morte, même si elle a été blessée ou doit se contenter d’une santé qui sera toujours fragile, on se console en disant qu’elle a pu « éviter le pire ». Certes, il y a dans une telle situation de quoi remercier Dieu. En même temps, le chrétien devrait reconnaître que la mort n’est pas du tout « le pire » qui puisse arriver ; au contraire, elle permet au fidèle d’entrer dans un bonheur parfait et éternel. Le pire, c’est le fait de mourir dans un état de rébellion contre son Dieu. Ce n’est que dans le cas où il vit dans l’infidélité que le chrétien devrait craindre la mort. Ce n’est donc pas la mort qui est l’ennemi ; c’est le péché.

La réalité de la mort tout autour de nous devrait nous amener à vivre de telle manière que nous soyons prêts pour le jugement. La philosophie du monde est « Mangeons et buvons, car demain nous mourrons » (1 Cor. 15.32). La philosophie des chrétiens est que la mort est pour eux un gain, mais elle leur rappelle aussi l’urgence de la mission que Dieu leur confie tant qu’ils sont sur la terre :

« Nous sommes pleins de confiance, et nous aimons mieux quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur. C’est pour cela aussi que nous nous efforçons de lui être agréables, soit que nous demeurions dans ce corps, soit que nous le quittions. Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps. Connaissant donc la crainte du Seigneur, nous cherchons à convaincre les hommes » (2 Corinthiens 5.8-11)

B. B.
(Dans Vol. 13, No. 1)