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La certitude de notre foi

Le scandale de la croix

Selon l’apôtre Paul en 1 Corinthiens 15.3,4, l’Évangile se résume en trois faits : Jésus-Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures, il a été enseveli (ou enterré) et il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures. L’ensevelissement de Jésus est important comme confirmation de sa mort. Il fut enterré parce qu’il était réellement mort. Et là, c’est une idée que certains ont eu du mal à accepter, surtout parce que Jésus est mort d’une manière humiliante, attaché à une croix comme les plus vils des malfaiteurs. C’est ce qui est parfois appelé « le scandale de la croix ». Paul dit en 1 Corinthiens 1.22-24 :

« Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse : nous, nous prêchons Christ crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs. »

La plupart des Juifs ne voulaient pas d’un Messie souffrant et humilié. Ils voulaient plutôt un Messie conquérant qui se servirait du pouvoir miraculeux de Dieu pour les délivrer de l’oppression politique et militaire des Romains. La plupart des Grecs ne voulaient pas du Sauveur non plus – ils voulaient un philosophe qui puisse les impressionner par sa connaissance et son éloquence.

La version des musulmans

Mais les Grecs et les Juifs du premier siècle n’ont pas été les seuls à être prédisposés contre le message de la mort et la résurrection du Christ. La plupart des musulmans n’acceptent pas l’idée que Jésus, qu’ils reconnaissent pourtant comme prophète, est mort sur la croix. L’argument le plus important se base sur la quatrième sourate du Coran, qui dit au sujet des Juifs :

« (Nous les avons maudits) à cause de leur rupture de l’engagement, leur mécréance aux révélations d’Allah, leur meurtre injustifié des prophètes, et leur parole : “Nos cœurs sont (enveloppés) et imperméables.” En réalité, c’est Allah qui a scellé leurs cœurs à cause de leur mécréance, car ils ne croyaient que très peu. Et à cause de leur mécréance et de l’énorme calomnie qu’ils prononcent contre Marie, et à cause de leur parole : “Nous avons vraiment tué le Christ, Jésus, fils de Marie, le Messager d’Allah”… Or, ils ne l’ont ni tué ni crucifié ; mais ce n’était qu’un faux semblant ! Et ceux qui ont discuté sur son sujet sont vraiment dans l’incertitude : ils n’en ont aucune connaissance certaine, ils ne font que suivre des conjectures et ils ne l’ont certainement pas tué. Mais Allah l’a élevé vers Lui. Et Allah est Puissant et Sage. » (an-Nisa’, 4:155-158)

Ce passage a été expliqué de plusieurs manières par les musulmans. Certains disent que Jésus s’est caché ou qu’un ange l’a protégé, alors que l’un de ses compagnons est mort à sa place. Certains disent que Dieu a fait que Judas Iscariot prenne l’apparence de Jésus, et que c’est lui qui fut tué. D’autres disent que Simon de Cyrène, qui porta la croix derrière Jésus, fut substitué pour lui sur le chemin du Calvaire. D’autres encore disent simplement que les Juifs ont essayé de le tuer, mais ne l’ont pas pu, et que Dieu l’a fait monter au ciel sans passer par la mort.

Toutes ces explications ont certains problèmes. Il y a, par exemple, un problème moral si nous disons que Dieu a employé ruse ou tromperie pour faire croire délibérément un mensonge. Dieu est parfaitement saint, pur et sans péché. La Bible dit clairement en Hébreux 6.18 : « Il est impossible que Dieu mente », et en Tite 1.2 : « Dieu ne ment point. » Il avait ordonné dans la loi de Moïse : « Vous n’userez ni de mensonge ni de tromperie les uns envers les autres. » Lui qui dit à l’homme de ne pas user de tromperie, userait-il, lui, de tromperie avec les hommes ? Comment pourrait-on désormais lui faire confiance ? Loin de Dieu, le Dieu de Vérité – loin de lui l’idée de tromper des hommes et leur faire croire ce qui est faux. Il n’aurait pas employé sa puissance miraculeuse pour tromper des hommes. C’est Satan qui agit de cette façon. Ne déshonorons pas Dieu.

Mais peut-on croire que, sans intervention miraculeuse de la part de Dieu, on aurait pu crucifier et enterrer un autre à la place de Jésus ? Pendant qu’il était sur la croix, il était reconnu par le centenier romain et ses soldats, les passants qui l’avaient entendu prêcher, les chefs des Juifs, et les deux brigands. Il y avait aussi ceux qui le connaissaient intimement : des femmes qui l’avaient accompagné depuis la Galilée, sa propre mère et son disciple Jean. Son corps devait être facilement reconnaissable après avoir été enlevé de la croix, non seulement par son visage, mais aussi par les cicatrices de la couronne d’épines que les soldats avaient placée sur sa tête. D’ailleurs, Joseph d’Arimathée et Nicodème, qui l’ont enterré, ainsi que les femmes qui observaient quand on préparait le corps, connaissaient tous très bien Jésus. Sans tromperie miraculeuse, ils n’auraient pas pu prendre un autre pour lui.

Signalons qu’il y a une autre manière de comprendre le passage coranique que nous avons lu. Dans le contexte, il s’agit d’un reproche adressé aux Juifs qui avaient rejeté les prophètes de Dieu, parlé contre Marie, et se vantaient d’avoir fait crucifier Jésus-Christ. En réfutant les Juifs, le Coran dit : « Ils ne l’ont ni tué ni crucifié ; mais ce n’était qu’un faux semblant ! » Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu de crucifixion, mais que, même si elle a eu lieu, c’est Dieu qui en fut responsable. Les Juifs n’ont fait que ce que Dieu, le Tout-Puissant, leur a permis de faire pour accomplir son plan. La même sorte de langage se trouve dans la huitième sourate du Coran qui parle des actions des musulmans à la Bataille de Badr :

« Ce n’est pas vous qui les avez tués : mais c’est Allah qui les a tués. Et lorsque tu lançais (une poignée de terre), ce n’est pas toi qui lançais : mais c’est Allah qui lançait, et ce pour éprouver les croyants d’une belle épreuve de Sa part ! » (al-Anfal, 8:17)

Les fidèles musulmans ont, en fait, tué leurs adversaires, mais ce fut uniquement, selon l’idée de ce verset, avec l’aide et selon la volonté d’Allah.

Cette façon de comprendre le passage sur la crucifixion de Jésus s’accorde mieux avec certains autres passages du Coran qui parlent de la mort de Jésus. Par exemple, dans la Sourate 19, Jésus, encore bébé dans les bras de Marie, prononce ces paroles : « Que la paix soit sur moi le jour où je naquis, le jour où je mourrai, et le jour où je serai ressuscité vivant. » Et dans la Sourate 3, Dieu dit : « O Jésus, certes, Je vais mettre fin à ta vie terrestre… » (al-Imran, 3:55). 

Sa mort dans le plan de Dieu

Oui, Jésus fut crucifié et mis à mort, mais c’était selon la volonté et le plan éternel de Dieu. Au cours de son ministère, Jésus avait plusieurs fois averti ses disciples concernant la mort qui l’attendait. En Luc 18.31-33, par exemple, nous lisons :

« Jésus prit les douze auprès de lui, et leur dit : Voici, nous montons à Jérusalem, et tout ce qui a été écrit par les prophètes au sujet du Fils de l’homme s’accomplira. Car il sera livré aux païens ; on se moquera de lui, on l’outragera, on crachera sur lui, et, après l’avoir battu de verges, on le fera mourir ; et le troisième jour il ressuscitera. »

Quand il était sur la croix, Jésus a dit : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27.46). Ces paroles viennent du Psaume 22. En les citant, Jésus portait à l’attention de tous que ce psaume avait prédit mille ans d’avance les souffrances qu’il subissait. Ce passage contient les mots exacts qui seraient employés par ceux qui se moquaient de Jésus (v. 8,9) ; il parle de la soif d’un crucifié, du fait que les mains et pieds du Seigneur seraient percés, que ses os se sépareraient, et qu’on tirerait au sort en se partageant ses vêtements. Dieu avait vu et annoncé tout cela dans ce seul psaume de David.

Mais revenons à ces paroles : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Ce n’était pas juste une manière de dire, « lisez le Psaume 22 et vous verrez que ma mort a été prédite en détail. » Jésus, pour la première fois depuis l’éternité, était séparé du Père, réellement abandonné. Il portait en ce moment les péchés du monde entier. Deux Corinthiens 5.21 dit au sujet de Jésus : « Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions justice de Dieu. » Or, Dieu ne peut tolérer le péché ni être en communion avec le péché. L’Ancien Testament dit : « Tes yeux sont trop purs pour voir le mal, et tu ne peux pas regarder l’iniquité » (Habacuc 1.13). Au jour du jugement, le Seigneur dira aux coupables : « Retirez-vous de moi, maudits » (Matthieu 25.41). « Ils auront pour châtiment une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force » (2 Thessaloniciens 1.9). La mort physique, c’est la séparation du corps et de l’âme ; la mort spirituelle, c’est la séparation de l’homme d’avec Dieu. Jésus a subi toutes les deux pour nous, afin que nous ayons la vie éternelle.

Le message de l’Évangile – la mort, l’ensevelissement et la résurrection de Jésus – est peut-être un scandale pour certains, mais pour nous qui croyons il est véritablement la puissance et la sagesse de Dieu pour notre salut. Pourquoi nier la mort de Christ ? Non seulement elle est attestée par l’histoire et par la Parole de Dieu, mais sans elle nous n’avons aucun espoir.

La certitude de la résurrection

Dès l’aube du premier jour de la semaine après la crucifixion, les disciples de Jésus ont constaté que le tombeau où avait été déposé son corps était vide. En plus, différentes personnes se sont mises à témoigner que Jésus, revenu à la vie, s’était présenté à elles. Il y a eu d’abord Marie de Magdala, puis certaines autres femmes ; ensuite, Cléopas et un autre disciple ont parlé avec Jésus sur la route d’Emmaüs. À leur retour à Jérusalem, ils apprirent que Pierre, aussi, disait avoir vu le Seigneur. Enfin, Jésus s’est présenté à dix apôtres à la fois. Judas s’était déjà donné la mort, et Thomas ne se trouvait pas avec les autres. Mais les dix autres ont pu, ce premier dimanche soir après la mort de Jésus, parler avec lui, le toucher et le voir manger pour savoir que ce n’était pas un fantôme. D’autres apparitions du Seigneur ressuscité suivraient pendant une période de quarante jours. Ces deux faits attestent pleinement la réalité de la résurrection de Jésus de Nazareth : le tombeau vide et les témoins oculaires.

Le tombeau vide

Trois jours après la crucifixion de Jésus on a découvert son tombeau vide. C’est un fait historique, bien attesté. Si le corps de Jésus s’était trouvé dans le tombeau où on l’avait déposé, le christianisme serait mort-né. Qui aurait proclamé Jésus comme le Seigneur vivant tandis que son cadavre pourrissait dans le sépulcre ? Personne.

Ceux qui ne veulent pas accepter l’idée que Jésus est ressuscité ont proposé trois théories pour expliquer pourquoi le corps ne s’y trouvait plus.

1. Le corps volé par les disciples ? Certains nous disent que les disciples de Jésus ont volé son corps. Ce fut la première explication offerte par les non-croyants. Rappelons-nous qu’après la mort de Jésus, les principaux sacrificateurs juifs et les pharisiens étaient allés auprès de Pilate et dirent :

« Nous nous souvenons que cet imposteur a dit, quand il vivait encore : après trois jours je ressusciterai. Ordonne donc que le sépulcre soit gardé jusqu’au troisième jour, afin que ses disciples ne viennent pas dérober le corps, et dire au peuple : Il est ressuscité des morts. Cette dernière imposture serait pire que la première. Pilate leur dit : vous avez une garde ; allez, gardez-le comme vous l’entendez. » (Matthieu 27.63-65)

Toutes les précautions possibles ont donc été prises : le sépulcre était taillé dans le roc ; une grosse pierre, pesant au moins une tonne, a été roulée devant l’entrée pour la fermer ; le sceau du gouvernement romain fut mis sur la pierre comme avertissement contre toute personne qui penserait déranger le tombeau ; et des soldats furent placés, selon certains experts jusqu’à seize hommes dont quatre seraient de garde en tout moment. Selon la coutume romaine, un soldat pris en train de dormir pendant qu’il était chargé d’être à son poste devait être mis à mort pour sa faute. Malgré toutes ces précautions, d’aucuns ont parlé d’un vol du corps.

En Matthieu 28.11-15 la Bible nous parle de ce qui s’est passé après que certaines femmes ont vu le Seigneur : 

« Pendant qu’elles étaient en chemin, quelques hommes de la garde entrèrent dans la ville, et annoncèrent aux principaux sacrificateurs tout ce qui était arrivé. Ceux-ci, après s’être assemblés avec les anciens et avoir tenu conseil, donnèrent aux soldats une forte somme d’argent, en disant : Dites : Ses disciples sont venus de nuit le dérober, pendant que nous dormions. Et si le gouverneur l’apprend, nous l’apaiserons, et nous vous tirerons de peine. Les soldats prirent l’argent, et suivirent les instructions qui leur furent données. Et ce bruit s’est répandu parmi les Juifs, jusqu’à ce jour. »

Matthieu ne se donne même pas la peine de réfuter cette idée – après tout, qui peut dire ce qui se passe autour de lui quand il dort ? D’ailleurs, tous ces soldats n’auraient pas osé s’endormir au péril de leur vie. Les disciples n’auraient pas eu l’occasion de voler le corps de Jésus.

Si les disciples avaient pu voler le corps de Jésus, c’est qu’ils ont commis la plus grande fraude que l’histoire a jamais vue. C’est qu’ils mentaient sciemment. Mais leur comportement n’est pas celui de menteurs conscients : au contraire, presque tous les apôtres sont morts pour leur témoignage (et ils ont tous été battus et emprisonnés). On n’accepterait pas de subir cela et de donner sa vie pour ce qu’on savait être un mensonge délibéré. Non seulement ils ont donné leur propre vie au lieu de retirer leur parole, mais ils savaient que beaucoup de ceux qui accepteraient leur témoignage mourraient également pour avoir cru. Pourtant, aucun d’eux n’a renoncé à son témoignage concernant la résurrection de Jésus.

2. Le corps volé par les autorités juives ? Une deuxième théorie dit que le corps de Jésus fut volé par ses ennemis. Mais cette idée est encore plus invraisemblable que la première. Les autorités juives voulaient mettre fin à la prédication des chrétiens. Ils ont dit aux apôtres : « Ne vous avons-nous pas défendu expressément d’enseigner en ce nom-là ? Et voici, vous avez rempli Jérusalem de votre enseignement… ! » (Actes 5.28). S’ils avaient le corps de Jésus, ils auraient pu tout simplement le produire et le promener dans les rues de Jérusalem. Il n’y aurait même pas eu besoin de dire aux apôtres de ne pas prêcher – on se serait moqué d’eux. Plus personne ne se serait converti au christianisme. Le fait que les chefs n’ont pas produit le corps de Jésus prouve clairement qu’ils ne l’avaient pas volé.

3. Jésus n’était pas mort ? La troisième théorie offerte par les adversaires de l’Évangile est que Jésus n’était pas vraiment mort sur la croix – il s’était évanoui. C’est la fraîcheur du tombeau qui l’a ranimé. Mais encore il faut être réaliste : Jésus était bien mort. Il avait été battu sévèrement par des experts avant sa crucifixion. Les soldats romains savaient parfaitement manipuler leurs fouets de cuir munis de morceaux de verre et de pierre tranchante pour meurtrir tout le corps et laisser la peau suspendue en rubans sanglants. Ils connaissaient bien leur méthode d’exécution, l’une des méthodes les plus cruelles jamais inventées par les hommes. Ils savaient bien déterminer si leur victime était morte. Et dans le cas de Jésus ils l’ont aussi percé d’une lance (Jean 19.33,34). Ajoutons que Jésus fut enterré d’après la coutume juive :

« Nicodème, qui auparavant était allé de nuit vers Jésus, vint aussi, apportant un mélange d’environ cent livres de myrrhe et d’aloès. Ils prirent donc le corps de Jésus, et l’enveloppèrent de bandes, avec les aromates, comme c’est la coutume d’ensevelir chez les Juifs. » (Jean 19.39,40)

Même si l’on suppose que Jésus n’était pas mort, mais s’était évanoui, comment aurait-il pu survivre pendant trois jours enfermé dans un sépulcre humide, sévèrement blessé, enveloppé de plusieurs mètres de bandes de tissu attachées avec presque 50 kilos d’aromates gluants, sans nourriture, sans eau, sans soins quelconques ? Comment aurait-il eu la force de se dégager des bandes, rouler la pierre gigantesque devant l’entrée du sépulcre, se rendre maître des gardes, faire quelques kilomètres sur des pieds qui avaient été percés des pointes, et puis se présenter à ses disciples dans un état qui puisse les convaincre qu’il était le Seigneur de la vie ?

Soyons francs : à part la résurrection, il n’y a pas d’explication raisonnable du tombeau vide de Jésus. Mais il y a une autre preuve incontournable de la résurrection :

Les témoins oculaires

Rappelons-nous que, déjà le jour même de sa résurrection, Jésus se présenta à une variété de personnes et en différentes circonstances. Les témoins n’avaient pas tous le même tempérament. Il y a eu des hommes et aussi des femmes qui l’ont vu. Il s’est présenté à des individus et des groupes. Certaines apparitions ont eu lieu en des endroits fermés et d’autres en plein air, quelques-unes le matin et d’autres le soir.

Remarquons aussi que les témoins de la résurrection de Jésus ne s’attendaient pas à le voir. Malgré la promesse qu’il avait faite de revenir d’entre les morts, on ne peut pas dire que les disciples désiraient ardemment ou espéraient sa résurrection. Les femmes qui l’ont vu se rendaient au tombeau pour embaumer un corps et non pas pour retrouver un Seigneur vivant. Quand ces femmes sont revenues en disant qu’elles avaient vu Jésus ressuscité, les autres disciples se sont moqués d’elles. Avant que Jésus ne se fasse connaître aux deux disciples sur la route d’Emmaüs en Luc 24 à partir du verset 13, il les a trouvé tristes et abattus, sans aucun espoir, malgré le témoignage des femmes qu’ils avaient entendu. Tout ceci montre que, pour ce qui concerne les apparitions de Jésus, il ne s’agit pas d’hallucinations ou de mirage. Ce n’était pas comme la personne au désert qui croit voir une oasis avec beaucoup d’eau et des arbres tandis qu’il n’y a que du sable. De telles visions ne sont pas une activité de groupe où tout le monde voit et entend la même chose. En plus, on voit généralement ce qu’on espère ou désire très fort. Finalement, toutes ces apparitions ont cessé subitement 40 jours après la résurrection, après que Jésus est monté au ciel au vu de ses disciples.

Les témoins de la résurrection de Jésus étaient des hommes et des femmes qui le connaissaient très bien. Ils n’auraient pas pu se tromper sur son identité. C’étaient aussi des personnes pieuses qui n’ont jamais été accusées de malhonnêteté ou d’immoralité. Ils appelaient les autres, aussi, à vivre selon la justice absolue. S’ils mentaient délibérément, on a du mal à trouver un mobile. En effet, ils n’ont jamais tiré un avantage matériel de ce qu’ils proclamaient. Au contraire, on les a persécutés à la mort. S’il s’agissait d’un procès moderne, on ne trouverait aucune excuse pour les enlever du jury. Les historiens ne trouvent aucune raison pour ne pas accepter leurs écrits. Plusieurs historiens ont dit solennellement qu’aucun événement historique n’est mieux attesté que la résurrection de Jésus.

Conclusion

Selon Romains 5.8, la mort de Christ est la preuve de l’amour de Dieu pour chacun de nous. Selon Romains 1.4, la résurrection du Christ est la preuve de sa divinité. Paul écrit : « Il fut déclaré Fils de Dieu avec puissance, selon l’Esprit de sainteté, par sa résurrection d’entre les morts. » Parce qu’il est revenu à la vie pour toujours, nous savons qu’il n’était pas simplement un autre faux prophète ou faiseur de miracles, venu pour tromper les hommes et tirer avantage d’eux. Au contraire, il est venu pour nous réconcilier avec notre Créateur et nous donner la vie éternelle.

Pour être sauvé du péché, il faut croire que Jésus est bien ressuscité d’entre les morts et qu’il est donc le Fils de Dieu (Romains 10.9,10). Il faut se repentir de ses péchés si l’on veut qu’ils soient pardonnés (Actes 3.19). Il faut confesser ou dire devant les autres que l’on croit en Jésus (Romains 10.9,10). Et il faut être baptisé au nom de Jésus, c’est-à-dire immergé dans l’eau à l’image de la mort et la résurrection de Jésus pour le pardon de ses péchés (Actes 2.38). Mais tout cela est efficace pour notre salut seulement parce que Jésus est allé à la croix, il est mort pour nous, et il est ressuscité. Comme la Bible nous rappelle en 1 Pierre 3.21 :

« … Le baptême, qui n’est pas la purification des souillures du corps, mais l’engagement d’une bonne conscience envers Dieu… vous sauve, vous aussi, par la résurrection de Jésus-Christ. »

B. B.
(Dans Vol. 9, No. 1)

Un bébé ne peut attendre!

Il y a un temps pour anticiper l’arrivée du bébé, un temps pour consulter le docteur ;

Un temps pour remplir les formules de la sécurité sociale, un temps pour acheter de petits vêtements.

Il y a un temps pour s’émerveiller devant le miracle de la naissance, sachant que c’est pour cela que Dieu créa la mère ;

Un temps pour rêver à ce que deviendra l’enfant ;

Un temps pour prier Dieu, pour demander qu’il m’aide à former et diriger l’enfant qui naîtra ;

Un temps pour me préparer en vue de l’instant merveilleux.

Et alors adviendra le temps pour la naissance,

Car un bébé n’attend pas !

Il y a un temps pour le biberon de 4 heures, pour les coliques et pour percer les dents.

Il y a un temps pour une berceuse et un temps pour les veilles et les nuits blanches ;

Un temps pour la patience et pour se sacrifier ;

Un temps pour faire sentir à ce petit être qu’il est venu dans un monde où existent l’amour, la bonté et la constance.

Il y a un temps pour réfléchir, pour me dire : « Ce n’est pas un jouet, c’est un être, une personne, un individu, une âme faite à l’image de Dieu. »

Il y a un temps pour me rappeler qu’il ne m’appartient pas réellement, un temps pour me rendre compte que je ne l’aurai que pendant quelques années ;

Un temps pour promettre et à moi, et à lui, et à Dieu de rester dévouée à ma tâche.

Car un bébé n’attend pas.

Il y a un temps pour le serrer contre mon sein pour lui raconter la douce histoire de ce bébé né à Bethléhem ;

Un temps pour lui faire voir le jardin, la nature et le ciel, pour l’encourager à l’amour et la révérence.

Il y a un temps pour laisser la vaisselle et aller aux balançoires dans le parc du quartier ;

Un temps pour courir ensemble, pour dessiner une image, pour attraper un papillon, pour être là quand il m’appellera.

Il y a un temps pour indiquer le droit chemin, pour lui enseigner la prière,

Pour lui lire la Parole de Dieu.

Car un enfant n’attend pas.

Il y a un temps pour encourager au lieu de gronder, un temps pour sourire au lieu de faire la moue ;

Un temps pour le serrer contre moi et essuyer la larme. Tant pis pour l’assiette cassée !

Il y a un temps pour répondre à ses questions, oui, toutes ses questions ;

Car le temps viendra trop vite où il ne voudra plus de mes réponses.

Il y a un temps pour lui apprendre l’obéissance, pour le faire ranger ses affaires.

Il y a un temps pour lui parler de la beauté du devoir, l’amour de l’étude, la joie de travailler, la nécessité d’accomplir ;

Un temps pour faire le culte en famille, pour l’écouter dire ses prières, pour chanter avec lui un cantique ;

Un temps pour encourager le respect – le respect pour les cheveux blancs, pour sa famille, pour sa patrie, pour ses semblables, pour ses supérieurs ;

Un temps pour former son âme et son cœur.

Car un enfant n’attend pas.

Il y a un temps pour l’envoyer à l’école maternelle, pour souhaiter qu’il se retrouve bientôt dans mes pieds ;

Un temps pour reconnaître que ces jours-là sont finis ;

Un temps pour le prêter à d’autres qui formeront son esprit, et un temps pour lui rappeler que je serai là avec son goûter quand il entrera ;

Un temps pour écouter pendant qu’il me raconte sa journée, et un temps pour me rendre compte que d’autres ont droit maintenant à son attention.

Il y a un temps pour lui parler de l’indépendance, de la responsabilité, de la confiance en soi-même ;

Un temps pour le discipliner, et un temps pour me rappeler que c’est pour lui faire un bien et non point un mal ;

Un temps pour me dire : « Le jour viendra vite, trop vite peut-être, où il faudra le libérer, le laisser prendre son vol. »

Non, un bébé n’attend pas.

Il y a un temps pour le rassurer. Il faut que je trouve le temps pour m’occuper de tous ses besoins, car je l’aurai seulement pendant vingt ans – et encore !

Il y a un temps pour me promettre de ne jamais échanger cette bénédiction qu’est la maternité

Contre une bonne situation, un travail supplémentaire afin d’augmenter nos rentes, ou mille autres choses qui pourraient nuire à son bien.

La maison peut attendre, la vaisselle peut attendre, une nouvelle voiture peut attendre et encore plus la télévision ou une machine à laver.

Mais mon bébé ne peut attendre.

La salle à manger à retapisser – mais cela peut attendre.

Une nouvelle robe pour mon anniversaire – cela aussi.

Mais un bébé n’attend pas.

Le temps viendra où je n’entendrai plus la porte claquer, où je ne trouverai plus ses jouets par terre ;

Plus de querelles d’enfants, plus de mains grasses nettoyées sur la serviette, plus d’empreintes sur le mur.

Et que Dieu me donne le temps alors de regarder en arrière sans regrets.

J’aurai un jour le temps de m’offrir davantage à ceux qui ne sont pas de ma famille ;

Pour visiter les malades, pour encourager les autres, pour écrire mes lettres ;

Un temps pour être « libre ».

Mais pour l’instant il faut que bien des choses attendent.

Car un enfant n’attend pas.

Alors que je regarde en arrière et que je me dise : « Que de bonnes années, que de joie, que de plaisir et de bénédictions ! »

Que je voie entrer dans le monde un homme intègre, un serviteur de Dieu ;

Une jeune femme pure et sincère, une servante dans l’Église et devant l’humanité.

Dieu, accorde-moi assez de bon sens pour voir qu’aujourd’hui est mon jour avec mes enfants ;

Pour me rendre compte que chaque moment est une minute précieuse ;

Pour me rappeler qu’aucune autre carrière n’est aussi importante,

Aucune autre tâche aussi urgente,

Aucun autre travail autant béni :

Aide-moi à ne pas le remettre ou le négliger ;

Mais par ton Esprit-Saint donne-moi le plaisir d’accepter mon lot, de l’apprécier,

Et accorde-moi la grâce de savoir que

Mon enfant ne peut attendre.

Hélène YOUNG
traduit du Firm Foundation
(Dans Vol. 8, No. 5)


Voir aussi Élever nos enfants dans le Seigneur.

Élever nos enfants dans le Seigneur

« Mettez dans votre cœur et dans votre âme ces paroles que je vous dis… Vous les enseignerez à vos enfants et vous leur en parlerez quand tu seras dans ta maison quand tu iras en voyage quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. Tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes. »
(Deutéronome 11.18,19)


En enseignant sur la prière, Jésus dit :

« Tout mauvais que vous êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants. À combien plus forte raison, donc, votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent. » (Matthieu 7.11, FC)

En effet, même des parents qui ne sont ni pieux, ni intègres, ni bons envers leurs employés, veulent, en général, donner ce qui est bon à leurs enfants. Ils dépensent assez volontiers pour les nourrir et les habiller, les soigner quand ils sont malades et les inscrire à l’école, sans parler de cadeaux pour leur faire plaisir si les moyens le permettent.

En tant que chrétiens, nous voulons faire autant pour nos enfants, mais nous voulons leur donner quelque chose de plus grande valeur que ces choses-là. Nous voulons leur donner une éducation spirituelle. Nous sommes prêts à tout faire afin que nos enfants grandissent dans la foi en Dieu, qu’ils se gardent purs dans ce monde corrompu, qu’ils connaissent les Écritures et qu’ils deviennent chrétiens fidèles.

Pourquoi l’éducation spirituelle de nos enfants est-elle si importante ?

La Bible nous ordonne d’élever nos enfants dans le Seigneur. Le Nouveau Testament enseigne : « Et vous, pères, n’irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur » (Éphésiens 6.4). C’est un devoir solennel qui nous est confié quand nous faisons des enfants. Nous ne pouvons pas forcer nos enfants à devenir chrétiens, mais nous ne devrions pas non plus négliger de les enseigner et les influencer autant que possible pour qu’ils apprennent à connaître et à aimer le Seigneur. La même responsabilité revenait aux parents sous l’Ancien Testament. Moïse avait dit au peuple d’Israël : « Ces commandements, que je vous donne aujourd’hui, seront dans ton cœur. Tu les inculqueras à tes enfants » (Deutéronome 6.6,7). Il leur avait dit aussi, en Deutéronome 4.9, d’enseigner à leurs enfants et aux enfants de leurs enfants toutes les choses que Dieu avait faites pour son peuple. Malheureusement, Israël n’a pas pris au sérieux cette responsabilité. La génération de Moïse et de son successeur, Josué, mourut, « et il s’éleva après elle une autre génération, qui ne connaissait point l’Éternel, ni ce qu’il avait fait en faveur d’Israël. Les enfants d’Israël firent alors ce qui déplaît à l’Éternel, et ils servirent les Baals » (Juges 2.10,11). La même chose se produit dans l’Église quand les chrétiens n’enseignent pas ce qu’il faut à leurs enfants ; l’apostasie s’installe.

La jeunesse est le moment le plus favorable pour enseigner nos enfants. Proverbes 22.6 dit : « Instruis l’enfant selon la voie qu’il doit suivre ; et quand il sera vieux, il ne s’en détournera pas. » On ne devrait pas prendre ce verset comme une garantie que si nous faisons notre part, nos enfants seront forcément des chrétiens fidèles – chaque personne a la liberté de choix. Néanmoins, les Proverbes présentent des principes qui tiennent vrai dans la plupart des cas.

Les enfants apprennent plus facilement que les adultes. (Témoignez, par exemple, la facilité avec laquelle ils apprennent de nouvelles langues.) Pendant l’enfance ils forment des habitudes qu’ils garderont le reste de leur vie. Leur conscience morale, le respect de l’autorité, la conception de Dieu – le meilleur moment pour cultiver toutes ces choses est pendant la jeunesse. L’Église catholique est réputée avoir souvent prétendu : « Donnez-moi l’enfant jusqu’à l’âge de sept ans, et je l’aurai toute sa vie. » Certes, il y a des exceptions ; mais les croyances et les valeurs de la majorité des hommes sont déterminées pendant leur jeunesse.

Le vrai amour cherche le bien éternel de celui qu’on aime. Certains parents ne disciplinent pas leurs enfants parce qu’ils ne supportent pas de les voir malheureux. Ils ne comprennent pas que le manque de correction pendant la jeunesse produira des conséquences malheureuses pour l’enfant quand il sera adulte.

« Celui qui refuse de frapper son fils ne l’aime pas. Celui qui l’aime n’hésite pas à le punir. » (Proverbes 13.24)

« Il est vrai que tout châtiment semble d’abord un sujet de tristesse, et non de joie ; mais il produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice. » (Hébreux 12.11)

Les conséquences négatives d’un manque d’éducation spirituelle et morale ne sont pas limitées à la vie adulte. Votre enfant passera l’éternité quelque part : soit au ciel, soit en enfer. Si nous aimons vraiment nos enfants, nous ferons tout notre possible pour qu’ils connaissent Dieu et sa volonté. Nous ne laisserons pas leur éducation au hasard ou à ceux qui ne sont pas dans la Vérité. Le salut de nos enfants vaut plus que toutes les bonnes écoles, tous les habits de fête, tous les jouets et toute autre chose que nous pourrions leur offrir dans ce monde.

Comment élever nos enfants dans le Seigneur ?

Les deux aspects les plus importants de notre responsabilité envers nos enfants dans le domaine spirituel sont l’exemple de notre vie quotidienne et l’enseignement biblique et moral que nous leur donnons.

1. Le bon exemple

Nous avons tous entendu l’expression « tel père, tel fils ». On remarque généralement que les enfants tendent à reproduire dans leurs vies et le bien et le mal qu’ils ont vu chez leurs parents. Malheureusement, certains parents se contentent de recommander le bien à leurs enfants sans le démontrer. Ils envoient les petits à l’école du dimanche, tandis qu’ils restent à la maison et n’étudient jamais la Bible. Ils défendent aux enfants de fumer ou de boire, tandis qu’ils font eux-mêmes ces choses. Il ne sert à rien de dire aux enfants : « Faites ce que nous disons et non ce que nous faisons. » Les jeunes reconnaissent facilement l’hypocrisie, surtout des adultes qu’ils voient de près tous les jours.

Si nous voulons influencer nos enfants par l’exemple de notre vie, nous devons veiller soigneusement sur nos actes et nos paroles. Nous devons aussi passer du temps avec eux. Certains parents sont si occupés, soit par le travail, soit par leurs propres loisirs, que les enfants ne les connaissent guère et sont plus aptes à apprendre les valeurs dans la rue.

2. L’enseignement

Un bon exemple chrétien est important mais ne suffit pas. Notre vie chrétienne authentique peut « préparer le sol » en sorte que les gens qui nous voient acceptent plus facilement l’Évangile ; mais nos bonnes œuvres ne peuvent pas leur montrer comment venir au Christ et recevoir le salut. La parole doit s’ajouter aux œuvres. Ainsi, non seulement nos enfants ont besoin de nous voir vivre la foi chrétienne, ils doivent aussi entendre la parole de Christ. « La foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ » (Romains 10.17).

Prenez donc le temps nécessaire pour lire la Bible et prier avec vos enfants. Encouragez-les à poser des questions sur Dieu, et répondez à leurs questions avec patience. Accompagnez-les fidèlement aux réunions de l’Église – le culte ainsi que les études bibliques.

Conclusion

Surtout quand nos enfants sont petits, il n’est pas facile de les apprêter et arriver à l’église à l’heure pour les études bibliques, ni de les amener à être sages pendant le culte pour ne pas déranger pas les autres. Il est difficile pour les parents de suivre le culte quand leurs propres enfants ne sont pas tranquilles. Ménager son temps afin de prier et lire la Parole de Dieu en famille n’est pas évident. Mais toutes ces choses sont nécessaires. Pour certains parents qui ont envoyé leurs enfants pour vivre avec d’autres personnes, donner une éducation spirituelle à ces enfants exige de les faire revenir. Cela coûte du temps, de la liberté personnelle et de l’argent. Mais négliger le devoir sacré d’un parent chrétien peut coûter une âme éternelle. À quoi servirait-il de gagner le monde entier et perdre l’âme de son enfant ? Ou, que donnerait-on en échange de l’âme de son enfant (cf. Matthieu 16.26) ?

B. B.
(Dans Vol. 8, No. 5)


Voir aussi Un bébé ne peut attendre!.

« Toutes les Églises du Christ vous saluent. » Romains 16.16

On estime qu’il y a actuellement plus de 30 000 assemblées locales qui s’identifient comme des Églises du Christ. Quelques-unes ont plusieurs milliers de membres ; d’autres n’ont qu’une poignée de fidèles. Elles se trouvent dans plus de 150 pays partout dans le monde, mais dans beaucoup d’endroits elles ne sont pas bien connues. Ce numéro de Chemin de Vérité cherche donc à vous fournir des explications utiles concernant qui nous sommes et en quoi nous sommes différents des autres. Bien sûr, il y a de nombreuses ressemblances entre l’Église du Christ et les Églises que vous connaissez peut-être mieux. Par exemple, nous croyons en Dieu et à la Bible ; nous croyons que Jésus-Christ est le Fils de Dieu, qu’il est mort pour nos péchés et ressuscité d’entre les morts ; nous nous réunissons chaque dimanche pour prier, pour louer Dieu, pour écouter sa parole. Mais, de plusieurs manières, nous sommes distinctifs, différents de la plupart des groupes religieux que vous avez rencontrés.

Différences remarquées lors de la première visite

Quand les gens assistent pour la première fois au culte d’une Église du Christ, ils sont généralement frappés par plusieurs choses.

D’abord il y a le fait que nous n’employons pas d’instruments de musique dans notre adoration – ni tam-tams, ni piano, ni guitare, ni autre instrument. Nous aimons chanter, que nous le fassions bien ou pas. Mais que ce soit une assemblée de cinq personnes ou de 5 000 personnes, nos chants sont « a cappella », c’est-à-dire de la musique vocale, sans instruments. En effet, le Nouveau Testament nous recommande de chanter pour louer Dieu et nous exhorter les uns les autres. Éphésiens 5.19 dit : « Entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur. » Colossiens 3.16 parle dans le même sens : « Que la parole de Christ habite parmi vous abondamment ; instruisez-vous, et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs sous l’inspiration de la grâce. » Hébreux 13.15 dit : « Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire, le fruit de lèvres qui confessent son nom. »

Comme vous le voyez dans ces passages, l’accent devrait être mis sur le sens des paroles que nous chantons. Puisque rien dans la Bible ne recommande aux chrétiens d’employer des instruments de musique pour louer Dieu, nous ne prenons pas la liberté de les ajouter. Il est vrai que les instruments étaient employés par les Juifs dans leur temple à Jérusalem, mais pour ce qui concerne les premiers chrétiens, et la Bible et l’histoire s’accordent pour dire qu’ils chantaient sans accompagnement instrumental.

Une autre différence que les visiteurs, surtout en Afrique, tendent à remarquer quand ils adorent avec nous pour la première fois est que notre adoration se passe dans le calme et l’ordre. Les gens ne sont pas toujours favorables à cette différence. Ils sont habitués à trouver dans d’autres Églises une certaine ambiance de fête où « ça bouge » et « ça danse ». Ils s’attendent à ce que, au moment de la prière, tout le monde se mette à parler à la fois, à haute voix. D’autres sont en train de crier ; d’autres parlent de façon incompréhensible ; d’autres tombent en transe. Ne sachant pas vraiment comment l’Esprit de Dieu se manifeste, ceux qui sont habitués à ces choses pensent à tort que l’Esprit n’est pas parmi nous, puisque personne parmi nous n’agit de cette manière.

Mais en fait, une autre façon de faire reflète mieux la nature de Dieu et la présence de son Esprit. En 1 Corinthiens 14.33, l’apôtre Paul écrit : « Car Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix. » Il dit au verset 40 du même chapitre, pour conclure un passage où il donne des instructions très précises concernant les cultes chrétiens : « Que tout se fasse avec bienséance et avec ordre. » Quelles instructions avait-il données ? Il dit aux versets 27 et 28 : « En est-il qui parlent en langue ? Que deux ou trois au plus parlent, chacun à son tour, et que quelqu’un interprète ; s’il n’y a point d’interprète, qu’on se taise dans l’Église. » Une personne à la fois devait parler. Ensuite il parle de ceux qui donnaient des messages par inspiration, et il donne la même règle : « Si un autre qui est assis a une révélation, que le premier se taise. Car vous pouvez tous prophétiser successivement, afin que tous soient instruits et que tous soient exhortés » (vs. 29-31). Même les prières lors du culte suivaient cette règle afin que l’assistance entière soit édifiée. Aux versets 16,17 on voit clairement qu’une personne élevait la voix pour parler à Dieu au nom de l’Église ; les autres écoutaient et disaient « amen » pour exprimer leur accord avec celui qui les avait tous conduits en prière. Tout était donc « avec bienséance et avec ordre ».

Une autre différence par rapport à beaucoup d’Églises de nos jours est que dans les Églises du Christ, les femmes ne prennent pas la parole dans l’adoration pour s’adresser à l’assemblée. Elles ne deviennent pas pasteurs ou prédicateurs. Ce n’est pas pour dire qu’elles n’ont pas de service à rendre dans l’Église. Loin de là ! Elles servent Dieu de beaucoup de manières. Nous avons des sœurs qui font autant pour le Seigneur que quiconque parmi nous. Que ce soit la bienfaisance, l’évangélisation, l’enseignement des femmes et des enfants, ou bien d’autres services, ces sœurs n’ont jamais cessé de travailler pour Dieu. Mais elles ne prêchent pas devant l’Église, elles ne conduisent pas les hommes en prière, et elles cherchent à respecter la place que Dieu a désignée pour les femmes. En effet, ce n’est pas nous, c’est la Bible qui dit, en 1 Corinthiens 14.34 : « Comme dans toutes les Églises des saints, que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d’y parler ; mais qu’elles soient soumises, selon que le dit aussi la loi. » 1 Timothée 2.12 contient le même enseignement : « Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre de l’autorité sur l’homme ; mais elle doit demeurer dans le silence. »

D’autres remarquent une certaine égalité parmi tous les membres. Personne parmi nous ne porte un titre d’honneur tel que Père, Pasteur ou Révérend. Nous gardons à l’esprit que Jésus lui-même a enseigné en Matthieu 23.9-12 : « N’appelez personne sur la terre votre père ; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. Ne vous faites pas appeler directeurs ; car un seul est votre Directeur, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque s’abaissera sera élevé. » Non seulement nous ne portons pas de titres d’honneur, mais quand nous employons des expressions bibliques telles que « pasteur » ou « évêque », nous les réservons pour ceux qui sont qualifiés selon les critères donnés dans les Écritures, en 1 Timothée 3 et Tite 1. Les conducteurs spirituels d’une assemblée sont choisis par les autres membres. L’assemblée doit évaluer l’enseignement des hommes qu’elle choisirait – sont-ils dans la bonne doctrine ? Elle doit considérer leur caractère – est-ce qu’ils peuvent être des modèles à suivre pour les chrétiens ? Elle doit prendre en compte leur vie familiale – pour être pasteur on doit avoir une femme et des enfants qui sont chrétiens – arrivent-ils à bien les diriger ? Ont-ils l’amour des âmes ou bien est-ce que leur souci principal est leur propre intérêt matériel ? Dans les Églises du Christ, un homme ne se lève pas pour dire qu’il est pasteur parce qu’il pense que Dieu l’a appelé ou parce qu’il a suivi une formation. Et même quand des hommes sont désignés comme pasteurs dans une assemblée, le mot « pasteur » n’est pas un titre qu’ils portent, mais un rôle qu’ils doivent jouer, celui de bergers qui veillent sur les brebis.

Différences qu’on voit avec le temps

Le fait que nous n’employons pas d’instruments de musique, que nous ne prions pas dans le bruit et le désordre, que les femmes ne dirigent pas, et que personne parmi nous ne se fait appeler « mon Pasteur » ou « mon Père », tout cela peut se remarquer lors d’une première visite dans nos assemblées. Mais si vous continuez de nous fréquenter, vous remarquerez d’autres différences.

Par exemple, nous prenons le repas du Seigneur tous les dimanches plutôt qu’une seule fois dans le mois, le trimestre ou l’année. Selon le livre des Actes, les premiers chrétiens persévéraient dans la fraction du pain, le repas du Seigneur (Actes 2.42). Le but de leur réunion chaque premier jour de la semaine était de rompre le pain en mémoire de la mort du Seigneur Jésus pour les péchés de chacun de nous (Actes 20.7; 1 Corinthiens 11.20-22). Nous suivons la même pratique.

Pour ce qui est du financement de l’œuvre de l’Église, vous trouverez une absence de méthodes, si communes ailleurs, pour contraindre les membres à donner. Chaque dimanche, chacun donne (1 Corinthiens 16.1,2) généreusement (Romains 12.8), selon ses moyens (Actes 11.29), « comme il a résolu en son cœur » (2 Corinthiens 9.7). On ne parle pas de « payer » la dîme ou un denier de culte, de cotiser tel montant par tête, ou de faire des collectes tout au long de la semaine quand on se réunit pour des études bibliques ou la prière.

Vous remarquerez aussi que nous n’avons pas de siège, pas d’Église mère, pas de hiérarchie. Il n’y a pas d’organisation missionnaire distincte de l’Église. Il n’y a que des assemblées locales dans les différents villages, villes et quartiers. Chaque assemblée est autonome, responsable directement au Seigneur. Elle choisit ses propres enseignants, elle décide comment utiliser l’argent que les membres contribuent, elle détermine son propre programme de travail. Tant que ces différentes assemblées restent dans la vérité de l’enseignement biblique, elles sont attachées les unes aux autres par des liens de communion fraternelle. Elles sont libres de coopérer ensemble volontairement pour répandre la bonne nouvelle, mais elles ne reconnaissent pas d’autre structure d’organisation. Et tout cela est parce qu’elles suivent un modèle qui se trouve dans le Nouveau Testament.

Vous verrez aussi que ce que nous faisons et enseignons à l’égard du baptême est différent des pratiques et doctrines des autres communautés. Nous baptisons par immersion ; il y a beaucoup d’Églises qui font cela. Par contre, nous croyons que le baptême est, selon la Bible, une condition qu’il faut remplir pour être sauvé, pour devenir enfant de Dieu, pour recevoir le pardon des péchés. Jésus dit en Marc 16.16 : « Celui qui croira ET qui sera baptisé sera sauvé. » L’apôtre Pierre a prêché le jour de la Pentecôte : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit » (Actes 2.38). Ananias dit à Saul de Tarse en Actes 22.16 : « Et maintenant, que tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur. » Paul dit aux Galates : « Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ » (Galates 3.7). Bien d’autres versets parlent dans le même sens. Nous prêchons donc que pour être sauvé et ajouté par Dieu à son Église, l’homme doit écouter la bonne nouvelle de la mort, l’enterrement et la résurrection de Jésus, il doit croire de tout son cœur que Jésus est le Fils de Dieu, il doit se repentir de ses péchés, il doit dire aux autres qu’il croit en Jésus, et il doit être baptisé dans le but de recevoir le pardon.

Afin de nous conformer aux exemples bibliques de conversion, nous n’ajoutons pas de conditions au baptême que Dieu n’a pas fixées : c’est-à-dire, nous n’imposons pas de catéchisme ou cours de baptême à suivre pendant des mois ou des années, et nous n’imposons pas un certain temps d’observation avant d’accepter de baptiser quelqu’un qui croit à l’Évangile et qui se repent. Il y a parmi nous des gens qui, comme le geôlier philippien en Actes 16, ont été baptisés au milieu de la nuit parce qu’ils ne voulaient pas rester dans leurs péchés jusqu’au lendemain. Là encore, c’est quelque chose qu’on n’a pas l’habitude de voir dans les autres Églises. Ce n’est pas simplement une question de goût. Nous croyons que le salut éternel de chaque personne est en jeu.

Pourquoi ces différences ?

Alors, pourquoi sommes-nous différents sur ces points et plusieurs autres ? Le principe qui explique ces différences est évoqué par une question que les chefs des Juifs ont adressée à Jésus : « Par quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t’a donné l’autorité de les faire ? » (Marc 11.28). Voilà une question que chacun doit se poser concernant ce qu’il fait dans la religion. Dans sa réponse, Jésus a identifié les deux seules réponses possibles : soit notre autorité vient de Dieu, soit elle vient des hommes. Soit nous faisons ce que Dieu exige, soit nous suivons des commandements d’hommes.

Comment donc Dieu nous fait-il savoir sa volonté aujourd’hui ?

Disons d’abord que c’est par la Bible seule que Dieu fait connaître aux hommes ce qu’ils doivent faire. Elle est une révélation complète. Selon 2 Timothée 3.16,17, « Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. » La parole de Dieu est donnée pour que nous soyons accomplis ou mûrs, complètement formés, et aptes ou préparés pour faire tout ce que Dieu veut. Cette parole « ne passera pas » et n’a pas besoin d’être modifiée. Jude 3 dit que la foi chrétienne « a été transmise aux saints une fois pour toutes ». Galates 1.8 prononce une malédiction sur quiconque annonce un évangile s’écartant de celui que Paul et les autres apôtres prêchaient. L’apôtre Jean déclare en 2 Jean 9 que quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu. Ni les soi-disant prophètes modernes ni les traditions des différentes Églises n’ont rien à ajouter à ce qu’enseigne la Bible.

Précisons ensuite ceci : bien que toute la Bible soit la parole de Dieu, c’est le Nouveau Testament qui contient l’alliance entre Dieu et les hommes qui est actuellement en vigueur. La Bible dit en Hébreux 8.6,7 que Jésus « est le médiateur d’une alliance plus excellente, qui a été établie sur de meilleures promesses. En effet, si la première alliance avait été sans défaut, il n’aurait pas été question de la remplacer par une seconde. » Puisque l’ancienne alliance (l’Ancien Testament) a été, selon Colossiens 2.14, clouée à la croix de Christ, personne ne doit juger son prochain pour des questions telles que les sabbats et les lois alimentaires qui ne sont pas reprises dans le Nouveau Testament, car « c’était l’ombre des choses à venir, mais le corps est en Christ » (Colossiens 2.17). Jésus dit que la parole que lui-même a prononcée, c’est elle qui nous jugera au dernier jour (Jean 12.48).

Précisons enfin, en ce qui concerne l’autorité, que ce qui est autorisé est autorisé ; ce qui n’est pas autorisé est défendu. Quand le médecin vous fait une ordonnance, le pharmacien est autorisé de vous dispenser les médicaments que le médecin a ordonnés. Le docteur n’a pas besoin de citer tout ce que le pharmacien ne doit pas vous servir. Quand vous envoyez votre enfant à la boutique pour payer deux bouteilles de Fanta, il n’a pas le droit de payer aussi des bonbons et un jouet pour lui-même. Vous n’avez pas besoin de lui dire tout ce qu’il ne doit pas payer. Vous lui avez dit ce que vous voulez, et cela suffit.

Pareillement, Dieu nous dit dans sa parole ce qu’il veut que nous fassions dans son service. Il n’a pas besoin de défendre explicitement tout ce qu’il ne veut pas (Héb. 7.14; Lév. 10.1-3; Actes 15.24). Quand il dit que le repas du Seigneur se fait avec du pain et du « fruit de la vigne » (vin ou jus de raisin), il n’a pas besoin de spécifier que l’on ne doit pas ajouter du poulet rôti et des pommes frites à la table du Seigneur. Nous savons que cela n’est pas autorisé. Quand il dit de chanter, il n’a pas besoin de nous dire qu’il ne faut pas ajouter à nos cantiques des instruments de musique. Nous savons que cela n’a pas été autorisé.

Quand on respecte l’autorité de la Bible, on cherche à parler là où la Bible parle et à se taire là où elle se tait (Apocalypse 22.18,19). On veut être en mesure de montrer bibliquement pourquoi l’on croit ce que l’on croit et fait ce que l’on fait. On se garde d’accepter des pratiques qui n’ont pas de soutien dans le Nouveau Testament. Voilà pourquoi, même en ce qui concerne les noms que nous portons, nous n’acceptons pas d’étiquettes comme « protestant », « évangélique », ou « catholique ». Nous nous considérons comme des « chrétiens », tout court, comme l’étaient Pierre, Paul, Jean et tous les premiers disciples.

Conclusion

Le Seigneur ne jugera aucun groupe religieux sur le nombre de ses membres, la beauté et la taille de son lieu de prière, ou tout autre critère humain. C’est sa parole qui nous jugera. Au dernier jour il faudra avoir fait la volonté de Dieu, cette volonté qui est expliquée dans le Nouveau Testament.

Le Nouveau Testament ne parle pas de dénominations. Nous ne voulons pas en être une. La Bible parle d’une Église que Jésus a fondée (Matt. 16.18). Notre but est donc d’être, non pas une dénomination ou « nouvelle Église », mais la même Église que celle dont nous lisons dans la parole de Dieu, l’Église à laquelle le Seigneur ajoutait ceux qui étaient sauvés (Actes 2.47). Nous voulons nous soumettre humblement à sa parole et « faire tout d’après le modèle » qu’elle contient (Hébreux 8.5).

B. B.
(Dans Vol. 8, No. 4)

Résister à la tentation sexuelle

L’immoralité sexuelle n’est pas un petit problème. Ce serait une erreur grave que de se dire : « Tout le monde commet la fornication. Dieu comprendra. Que ce soit bien ou pas, les hommes sont faits comme ça. Ce que je fais est naturel. »

Il y a des gens qui raisonnent de cette façon. Je suis persuadé, par contre, qu’il y a de nombreux croyants qui veulent bien se garder sexuellement purs. Ils acceptent le principe que les rapports sexuels sont réservés au mariage ; ils ne contestent pas cet enseignement et voudraient s’y conformer. Mais la faiblesse humaine est bien là. On cède à la tentation, et on a très honte. Qui n’a pas de luttes dans ce domaine ? Il n’y a pas de recette miracle pour combattre le péché sexuel, mais des conseils bibliques peuvent nous aider à lutter contre la tentation et rester purs.

1. La Prière

Quand le moment approchait où Jésus serait arrêté et conduit à la mort, il a donné ce conseil à ses apôtres, qui seraient bientôt mis à l’épreuve : « Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation ; l’esprit est bien disposé, mais la chair est faible » (Matthieu 26.41). Il y a des situations où l’on a plus besoin de prière que de sommeil, parce qu’on manque de force spirituelle plus que de force physique. On est généralement moins fort qu’on ne le pense ; il ne faut donc pas compter sur ses propres forces. Le Christ dit bien : « Car vous ne pouvez rien faire sans moi » (Jean 15.5). Paul dit, par contre : « Je puis tout par celui qui me rend fort » (Philippiens 4.13). Nous avons besoin de l’aide du Seigneur, et nous devons la demander. « Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous » (1 Pierre 5.7). Si le péché sexuel est pour vous un fardeau, un souci permanent, confiez cela au Seigneur par la prière associée au jeûne. Le jeûne exprime votre tristesse face à vos défaites et l’urgence de la demande que vous adressez à Dieu.

En parlant de la prière, il est vrai que nous devons prier en tout temps pour que Dieu nous aide par rapport à nos faiblesses. Mais il est aussi vrai que la prière est très utile au moment même où l’on sent la tentation. Quand les pensées impures se présentent à notre esprit, nous devons demander tout de suite à Dieu, et cela avec ferveur, de nous aider à les repousser. Soulignons aussi qu’il faut vouloir sincèrement ce qu’on demande. Quelqu’un a raconté à C. S. Lewis « qu’adolescent il priait constamment pour rester chaste. Cependant, il prit conscience des années plus tard que lorsque ses lèvres murmuraient : “Ô Seigneur, rends-moi chaste”, son cœur secrètement ajoutait : “mais je t’en prie, pas tout de suite.” »

2. Les précautions (garde-fous)

Quand nous avons du mal à éviter un péché, nous avons besoin d’examiner honnêtement notre vie et nos habitudes pour savoir dans quelles situations nous sommes aptes à commettre ce péché. (Il serait utile aussi de constater dans quelles conditions les autres cèdent à ce genre de tentation. Même si nous ne nous sommes pas encore rendus coupables dans une situation pareille, il est probable que le danger nous guette aussi.) Ayant identifié ces situations, nous devons prendre les précautions nécessaires pour les éviter, quand bien même ces précautions nous coûteraient très cher. C’est là essentiellement le conseil que Jésus donne d’une manière figurée en Matthieu 5.28,29 :

« Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur. Si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi ; car il est avantageux pour toi qu’un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier ne soit pas jeté dans la géhenne. »

Mais quelles sortes de situations pourraient être si dangereuses ? Cela dépend des personnes. Pour certains, « l’œil droit » pourrait représenter une personne : une femme avec qui vous avez des rapports ou habitez en concubinage. Si vous ne pouvez pas l’épouser, il est mieux de rompre complètement avec elle. Ou bien, s’agit-il peut-être d’un ami ou un cousin qui vous entraîne souvent avec lui dans des activités immorales. Votre amitié avec cette personne est de longue date et vous l’aimez bien, mais l’association avec elle vous mène à la ruine spirituelle. Il faut avoir le courage de refuser ses invitations de sortir ensemble, même si vous perdez ainsi son amitié. D’autres personnes participent à des loisirs qui les rendent moins capables de résister à la tentation sexuelle. La consommation d’alcool est un piège de ce genre. Ce n’est pas un hasard que l’on trouve très souvent des bars et des hôtels côte à côte dans des quartiers qui sont très « animés » la nuit. On s’enivre un peu, et voilà qu’on est plus ouvert à l’idée de commettre la fornication. La danse est un autre loisir qui s’avère dangereux. Les soirées dansantes préparent souvent le terrain au péché sexuel. L’habillement, la musique, et les mouvements du corps sont généralement choisis pour éveiller les désirs charnels. Il y a des endroits où certaines personnes ne peuvent en aucun cas se rendre si elles veulent se garder pures. Tout chrétien ferait bien de ne pas aller dans une boîte de nuit ou s’arrêter devant un stand de revues pornographiques. Mais certains ne devraient pas aller dans un cybercafé non plus, parce qu’ils n’arrivent pas à résister à la tentation de visiter des sites pornographiques. (Certains chrétiens ont les moyens d’avoir à domicile un ordinateur avec connexion à l’Internet, mais pour la raison déjà évoquée il pourrait leur être nécessaire de s’en passer.) Bien sûr, il y a des chrétiens qui ne sont pas attirés par ce mauvais côté de l’Internet, et ils peuvent naviguer sans que cela soit pour eux une occasion de chute. Mais il faut se connaître et avoir le courage d’« arracher son œil droit » si cela est nécessaire pour sa vie spirituelle. Donnez-vous des règles. Que ces règles soient nécessaires pour les autres ou pas, ce seront pour vous des garde-fous qui vous aideront à ne pas dévier du droit chemin. Sachez, néanmoins, que la bataille sera remportée ou perdue au niveau de l’esprit. Après tout, je suis généralement capable de démonter les garde-fous que j’ai moi-même mis en place.

3. Les pensées

Il serait impossible de surestimer l’importance de notre pensée dans cette lutte contre le péché, et cela pour au moins deux raisons : (1) On peut pécher sans « passer à l’acte » – la simple pensée de mon cœur peut être un péché grave devant Dieu (Actes 8.22) ; mais en plus, (2) les mauvais actes que je commets commencent par des pensées et des intentions. Jésus dit en Marc 7.21-23 :

« Car c’est du dedans, c’est du cœur des hommes, que sortent les mauvaises pensées, les meurtres, les vols, les cupidités, les méchancetés, la fraude, le dérèglement, le regard envieux, la calomnie, l’orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans, et souillent l’homme. »

La Bible en français courant dit : « Du cœur de l’homme viennent les mauvaises pensées qui le poussent à agir de façon immorale, à voler, etc. » Voilà pourquoi Proverbes 4.23 nous conseille : « Prends garde à ce que tu penses au fond de toi-même : c’est plus important que tout, car ta vie en dépend » (FC).

En Romains chapitre 8 l’apôtre Paul décrit deux manières de vivre : selon la chair et selon l’Esprit. La première manière, celle du monde, reconduirait le chrétien à la mort spirituelle dont il s’est échappé lors de sa conversion ; la deuxième manière, celle qui est selon l’Esprit, conduira le chrétien à la vie. Paul dit à partir du verset 5 : « Ceux, en effet, qui vivent selon la chair, s’affectionnent aux choses de la chair, tandis que ceux qui vivent selon l’esprit s’affectionnent aux choses de l’esprit » (Romains 8.5). Pour comprendre ce passage très important, il faut connaître le sens de « s’affectionner à » quelque chose. Il s’agit de s’attacher à, de se préoccuper de, ou de mettre sa pensée sur la chose en question. La chair dans ce passage n’est pas synonyme de « corps » ; le corps lui-même est une merveilleuse création de Dieu, et il n’est pas présenté dans l’Écriture comme étant mauvais. La chair désigne ici la pensée et les désirs de l’homme qui s’est éloigné de la volonté de Dieu ; c’est notre penchant vers le péché ; c’est ce qui est faible ou perverti en nous, ce qui est indigne. Une attitude charnelle peut s’exprimer dans la jalousie et les disputes (1 Corinthiens 3.3), ainsi que dans l’égoïsme et l’amour de la richesse. Mais « la chair » se réfère souvent d’une manière particulière aux appétits corporels, aux désirs sensuels qui finissent par contrôler notre vie. L’apôtre Paul poursuit aux versets 6-8 :

« Et l’affection de la chair, c’est la mort, tandis que l’affection de l’esprit, c’est la vie et la paix ; car l’affection de la chair est inimitié contre Dieu, parce qu’elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, et qu’elle ne le peut même pas. Or ceux qui vivent selon la chair ne sauraient plaire à Dieu. »

Vivre avec la pensée fixée sur la chair et ses désirs nous rend ennemis de Dieu. On ne peut pas vivre avec de telles pensées et se soumettre à Dieu. C’est impossible. En Romains 13.14 Paul nous dit : « N’ayez pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises. » Ne pas avoir soin de la chair, c’est ne pas permettre à notre pensée d’être fixée sur nos mauvais désirs. Quand nous nous préoccupons trop des envies de notre corps et de notre nature pécheresse, nous penserons bientôt aux moyens de les satisfaire. Plus on y pense, plus les convoitises deviennent fortes et plus on a du mal à ne pas y céder. Il faut absolument lutter contre l’impureté dans le cœur si on veut l’éliminer des actions. Il faut tuer le serpent dans l’œuf en repoussant les pensées et les intentions impures dès qu’elles se présentent à notre esprit. Si l’on n’essaie pas de supprimer ces idées tout de suite, les chances de céder à la tentation augmentent énormément.

Un humoriste a remarqué : « Le moyen le plus sûr de faire disparaître la tentation est d’y céder. » Quand on a très envie de manger de la banane, cette envie disparaît quand on finit d’en manger. Parfois, étant dans la tentation, on se dit : Je le ferai juste cette fois-ci (ou seulement jusqu’à tel moment), et après je me repentirai. Je ne le ferai plus. Et juste après l’acte on peut être pris d’un remords réel, de sorte qu’on croie sincèrement qu’on ne répétera pas la faute. Mais l’appétit sexuel, comme tous les autres, s’accroît si l’on s’y abandonne. Les affamés pensent sans doute beaucoup à la nourriture, mais les gloutons aussi. Admettons qu’il est souvent difficile à celui qui est privé de rapports sexuels de ne pas y penser, mais les chercheurs nous disent que plus on fait l’amour, plus on a envie de le faire. Plus on est exposé aux stimulations sexuelles, plus le désir sexuel grandit. Encore, il vaut mieux tuer le serpent dans l’œuf ; il est quand même plus facile de lutter contre des pensées seulement, plutôt que des pensées plus des habitudes enracinées.

Comment, alors, pouvons-nous conserver pure notre pensée ?

Premièrement, nous devons refuser de fixer notre attention sur les plaisirs immoraux. Mon cœur ne peut pas méditer ce qui est pur, si je le nourris de l’impureté. Je ne peux pas éviter les fantaisies charnelles (qui risquent de mener tôt ou tard aux actes charnels) si je me permets de contempler les clips vidéos qui passent à longueur de journée sur certaines chaînes de télévision et dans lesquels de beaux hommes et de jolies femmes font étalage de leurs corps de manière à exciter les désirs de tous ceux qui regardent. Je ne peux pas éviter les pensées impures si je me permets de lire des romans ou des revues qui aiguisent mon appétit sexuel, de regarder des films érotiques, ou de jeter des regards de convoitise sur les filles qui passent dans la rue habillées de la manière la plus séduisante. Je dois aussi m’abstenir de visiter des sites Internet qui présentent de quoi m’exciter sexuellement. Voilà pourquoi nous trouvons des versets comme Job 31.1 : « J’avais fait un pacte avec mes yeux, et je n’aurais pas arrêté mes yeux sur une vierge », et Psaume 119.37 : « Détourne mes yeux de la vue des choses vaines. Fais-moi vivre dans ta voie ! » Nous devons apprendre à détourner nos yeux de ce qui ne peut que nous entraîner dans l’impureté.

Mais il ne suffit pas de dire : « Ne pensez pas à telle chose. » Supposez que vous voulez renoncer à consommer du chocolat. Si je vous dis : « Ne pensez pas au chocolat. N’imaginez pas le goût d’un bonbon au chocolat, d’une truffe ou bien d’un éclair au chocolat », c’est un bon conseil. C’est bien ce que vous devez faire si vous allez cesser de manger du chocolat. Mais je vous aiderais peut-être davantage si, au lieu de vous dire constamment de ne pas penser au chocolat, j’arrivais à vous distraire par autre chose qui n’a rien à voir avec le chocolat. Ainsi, la Bible nous dit non seulement de ne pas exciter nos propres désirs charnels, mais elle nous conseille de remplir notre pensée de ce qui est positif et en harmonie avec la sainteté : « Je dis donc : Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair » (Galates 5.16) ; « Au reste, frères, que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l’approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l’objet de vos pensées » (Philippiens 4.8). Remplissez votre esprit de la Parole de Dieu, l’apprenant par cœur. Remplissez vos heures libres de prière, de service au nom de Christ et de moments de communion fraternelle avec le peuple de Dieu. Remplissez vos yeux de la beauté de la nature, la création de Dieu. Remplissez votre bouche d’actions de grâce et de bonnes paroles d’encouragement. Laissez le moins de place possible dans votre vie où pourrait s’introduire ce qui est charnel et mondain.

4. La persévérance

La lutte contre le péché sexuel demande une vigilance éternelle. On peut surmonter la tentation pendant plusieurs jours ou bien trouver que pendant un certain temps on n’est même pas tenté de commettre un péché sexuel. Mais la Parole de Dieu et la vie elle-même nous apprennent à ne jamais baisser notre garde. Rappelez-vous ce que Luc 4.13 nous dit au sujet de la tentation que subit Jésus au désert : « Après l’avoir tenté de toutes ces manières, le diable s’éloigna de lui jusqu’à un moment favorable. » Tant que nous serons dans ce monde, Satan reviendra pour tester nos défenses spirituelles. Il sait attendre un moment de faiblesse. L’avertissement de l’apôtre Pierre est tout à fait à propos : « Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera » (1 Pierre 5.8). Il rôde autour de nous. Il cherche une occasion. Il veut nous surprendre. N’ayons pas une confiance excessive en nous-mêmes. Tout comme l’alcoolique qui arrête de boire mais ne peut plus jamais consommer de l’alcool sans danger de retomber dans l’ivrognerie, nous devons toujours prier, laisser nos « garde-fous » en place et veiller sur nos pensées.

Quand il nous arrive de céder à la tentation sexuelle, il y a des choses à ne pas faire pour aggraver la situation. D’un côté, nous ne devons pas minimiser la gravité de notre faute. Chaque échec risque de nous enfoncer davantage dans notre problème, de nous soumettre à l’esclavage moral et spirituel. Le péché est une sorte d’addiction ; il nous rend esclaves. Pierre dit au sujet de certains faux docteurs qui égaraient des chrétiens à l’époque : « Ils leur promettent la liberté, quand ils sont eux-mêmes esclaves de la corruption, car chacun est esclave de ce qui a triomphé de lui » (2 Pierre 2.19). Paul dit à certains chrétiens à Corinthe qui justifiaient leur immoralité :

« Alors tout m’est permis, dites-vous. Certes, mais tout n’est pas bon pour moi. Je puis tout me permettre, c’est vrai, excepté de me placer sous un esclavage quelconque. J’entends, moi, ne me laisser dominer ou asservir par rien. » (1 Corinthiens 6.12, version Parole Vivante)

Écoutez l’avertissement urgent de l’auteur de l’Épître aux Hébreux :

« Prenez garde, frères, que quelqu’un de vous n’ait un cœur mauvais et incrédule, au point de se détourner du Dieu vivant. Mais exhortez-vous les uns les autres chaque jour, aussi longtemps qu’on peut dire : Aujourd’hui ! afin qu’aucun de vous ne s’endurcisse par la séduction du péché. » (Hébreux 3.12,13)

Le péché nous séduit, et plus nous commettons un péché, plus notre cœur tend à s’endurcir, à ne plus ressentir de la peine face à notre culpabilité, à ne plus avoir le désir ardent de surmonter ce péché dans notre vie. Ne minimisons donc pas le mal que nous avons commis, et le mal que nous faisons contre nous-mêmes.

Mais de l’autre côté, nous ne devons pas désespérer face à nos échecs. Certes, il est difficile de rester pur, mais « difficile » n’est pas la même chose qu’« impossible ». Nous savons, en effet, que Dieu ne demande jamais l’impossible.

« Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter. » (1 Corinthiens 10.13)

Il est vrai que ce verset ne me console pas quand je viens de céder à la tentation, car il me rappelle que je suis quand même inexcusable : j’aurais pu résister. Mais il m’encourage si je veux bien reprendre la lutte. Il m’assure que je ne serai jamais sans choix, obligé de pécher malgré ma volonté de rester pur. Avec Dieu la victoire est bien possible. Et en plus, Dieu veut que je réussisse, malgré toutes les fois où je l’ai déçu. Il veut qu’au lieu de baisser les bras je me remette sur les pieds pour essayer de mieux faire la prochaine fois. Il me dit :

« Rejetez loin de vous toutes les transgressions par lesquelles vous avez péché ; faites-vous un cœur nouveau et un esprit nouveau. Pourquoi mourriez-vous, maison d’Israël. Car je ne désire pas la mort de celui qui meurt, dit le Seigneur, l’Éternel. Convertissez-vous donc, et vivez. » (Ézéchiel 18.31,32)

« Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Romains 8.31). Tant que je suis prêt à me détourner sincèrement du mal et renouveler ma décision de lutter de toutes mes forces contre le péché dans ma vie, je suis assuré que Dieu m’acceptera de nouveau et sera là pour m’aider.

Gloire à Dieu pour sa grâce en Jésus-Christ ! Elle nous donne le courage de reprendre la lutte contre les mauvais désirs en nous. Mais attention ! Certains, selon Jude 4, « changent la grâce de Dieu en débauche », c’est-à-dire ils traitent la grâce et la patience de Dieu comme un permis, un laisse-passer ou une autorisation qui permettrait de vivre dans le péché sans conséquence. Ils vivent selon leurs convoitises, comptant sur la grâce de Dieu et ne faisant pas de vrais efforts pour combattre le péché. Or, le pardon que Dieu nous offre devrait avoir l’effet contraire sur nous. Tite 2.11,12 dit :

« Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée. Elle nous enseigne à renoncer à l’impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété. »

À cause de la grâce de Dieu, je peux avoir de l’espérance – l’espérance de la vie éternelle avec mon Seigneur Jésus dans la gloire. Or, comme 1 Jean 3.3 le dit : « Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui-même est pur. »

Comment obtenir la purification du péché

Pour jouir de cette espérance, il faut bien lutter contre le péché dans sa vie. Mais il faut aussi recevoir la purification des péchés qu’on a déjà commis. Ce n’est pas le simple passage du temps qui les fait disparaître. De même, on ne peut pas faire assez de bonnes œuvres pour neutraliser son passé. Une seule chose peut effacer les péchés que vous avez commis, que ce soit des péchés sexuels ou d’autres sortes de péchés : le seul remède est le sang de Jésus-Christ.

Pour que ce sang vous purifie, il faut croire en Jésus-Christ, vous repentir de vos péchés, déclarer votre foi devant les autres, et vous faire immerger (baptiser) pour le pardon de vos péchés (Romains 3.25; Actes 17.30; Matthieu 10.32,33; Actes 2.38). « Maintenant, que tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé, et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur » (Actes 22.16).

B. B.
(Dans Vol. 8, No. 3)

Le mythe des rapports protégés

J’ai perdu quelqu’un qui m’était très cher. Pendant plus de dix ans, il avait participé activement à toutes les activités de l’Église ; il prêchait, il encourageait, il conduisait des cantiques, il jouait dans les matchs de football que les frères organisaient pour passer du temps ensemble, il rendait visite aux autres, il évangélisait, il était un modèle d’engagement envers le Seigneur. Pour moi personnellement, ce frère en Christ a été comme un membre de ma famille. Il y avait un amour sincère et profond entre nous.

Pendant deux semaines de sa maladie, il vivait avec ma famille pour que nous nous occupions de lui. Nous avons vu ses souffrances de près, et nous avons souffert avec lui. Nous gardons de précieux souvenirs de ce frère bien-aimé.

Ce que je vais vous dire ici n’enlève rien à l’amour que nous avons eu pour lui. Je crois, cependant, qu’il est nécessaire de vous le dire, parce que nous avons des leçons à apprendre.

Mon frère est mort du SIDA. Quand il est devenu complètement fou, quand il se faisait insulter dans la rue à cause de ses comportements bizarres, quand on le voyait entrer et sortir de la salle de réunion une douzaine de fois pendant une étude biblique, lentement et en traînant les pieds, c’est le SIDA qui en était la cause. Quand il se plaignait des plaies dans la bouche et des plaies sur ses parties privées, quand il disait : « Ma peau est gâtée », c’était à cause du SIDA. Quand il faisait la diarrhée jusqu’à une douzaine de fois dans la nuit et vomissait quand il voulait manger, c’était le SIDA. Et quand il est mort à l’âge de 30 ans, laissant une mère inconsolable, c’était le SIDA.

Le vrai ennemi : le péché

Comprenez-moi, le SIDA n’est pas le vrai ennemi. C’est le péché. Une semaine avant sa mort, mon frère bien-aimé a confessé qu’il avait commis la fornication. Il l’avait commis avant de devenir chrétien, mais il l’a aussi commis tout au long de sa vie chrétienne. Il avait très bien caché son péché de nous autres, mais il ne pouvait pas en cacher les conséquences. Il avait eu des rapports avec plusieurs filles, mais avec une il avait continué pendant neuf ans ! Celle-là est morte du SIDA trois mois avant notre frère. Dieu seul sait qui a infecté qui.

J’ai connu plusieurs autres frères et sœurs en Christ qui sont morts du SIDA. Généralement, la cause de leur mort n’était pas connue de l’entourage de ces personnes, surtout parce qu’elles craignaient d’être abandonnées.

J’ai donc beaucoup pensé au SIDA et à ce problème d’immoralité si répandue, même chez des gens qui sont, à part ce péché, des chrétiens très fidèles. (Bien entendu, il y a des innocents infectés du SIDA : des nouveau-nés qui naissent avec la maladie, ceux qui ont reçu des transfusions de sang contaminé, et des conjoints dont les partenaires infidèles les ont infectés. Nous parlons plutôt de ceux qui se font infecter par leurs propres rapports sexuels en dehors du mariage.) Mon but dans cet article n’est pas d’honnir la mémoire de ceux qui sont morts, mais d’en tirer des leçons. Il est évident, en effet, qu’il y en a beaucoup dans l’Église qui vivent dans le péché sexuel. Il est douloureux de penser à ce qui est arrivé à mon frère, mais l’Ecclésiaste 7.2 dit : « Mieux vaut aller dans une maison de deuil que d’aller dans une maison de festin ; car c’est là la fin de tout homme, et celui qui vit prend la chose à cœur. »

Étant en quelque sorte dans la maison de deuil, je voudrais qu’on prenne à cœur une leçon concernant le SIDA. Il faut qu’on apprenne comment éviter le sort qui vient d’être décrit. La manière de l’éviter n’est pas ce qu’on appelle souvent « les rapports protégés », cette expression que nous entendons et voyons dans les campagnes de sensibilisation contre le SIDA : les pancartes, les affiches, les propos sur la radio, etc. En fait, toute cette propagande sert à répandre un mythe. Elle fait penser aux paroles de Jérémie 6.14 concernant les faux prophètes de son temps : « Ils pansent à la légère la plaie de la fille de mon peuple : Paix ! Paix ! disent-ils ; et il n’y a point de paix. » Le mythe des rapports protégés fait penser également aux paroles de 2 Timothée 4.3,4 :

« Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ; mais, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l’oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables. »

Ceux qui prônent l’emploi des préservatifs comme protection contre le SIDA ne font que donner un message calculé pour plaire aux auditeurs. On sait fort bien que la moralité biblique est la seule façon très sûre d’éviter les maladies sexuellement transmissibles, mais on estime que les jeunes « détourneront l’oreille » d’une telle idée.

Les préservatifs sont incapables de protéger contre le SIDA

Contrairement à ce qu’on nous dit, les préservatifs, ou capotes, ne peuvent pas bloquer le passage du virus du SIDA. Ils ne sont pas même un moyen très sûr d’empêcher les grossesses. Premièrement, ils sont parfois défectueux. Ils échouent 26 % du temps parce qu’ils ne restent pas bien en place ou ils se déchirent. Deuxièmement, ils sont souvent inefficaces parce qu’ils sont utilisés incorrectement. Une étude aux États-Unis a trouvé que parmi une classe de femmes non mariées, les préservatifs n’empêchent pas la grossesse 44 % du temps. Troisièmement, l’emploi des préservatifs ne marche souvent pas parce qu’ils ne sont pas utilisés chaque fois. Certaines études, encore aux États-Unis, ont montré que seulement 5-17 % de la population utilise des préservatifs pour tous leurs rapports sexuels. (Même chez les couples où l’un des partenaires est infecté du SIDA – ceux qui auraient le plus intérêt à employer les préservatifs, 50 % ne les utilisaient pas pour tous leurs rapports sexuels. Une femme ne peut prendre grossesse qu’au maximum huit jours dans le mois, mais le SIDA se communique 365 jours par an. Une seule erreur après 500 rapports « protégés » suffit pour contracter la maladie.)

Une étude de jeunes aux États-Unis, réalisée de 1988 à 1995, montra que l’utilisation des préservatifs augmenta de 33 % au cours des années de l’étude. Le nombre de naissances (sans compter les avortements) parmi les adolescents non mariés augmenta de 31,2 % dans la même période. Encore on voit un indice de l’inefficacité des capotes. Mais on voit aussi un piège dans la distribution de préservatifs : elle incite à une activité sexuelle plus élevée.

Les préservatifs ne réussissent donc pas toujours à empêcher les grossesses. Ils ne sont pas un moyen efficace pour empêcher les maladies vénériennes, non plus.

Le 26 juillet 2001, deux associations qui représentent 10 000 médecins ont publié un rapport selon lequel les préservatifs sont « un peu efficaces » pour protéger les hommes contre la gonorrhée, mais qu’ils ne sont pas efficaces du tout pour protéger les femmes. En plus les préservatifs n’étaient efficaces ni chez les hommes ni chez les femmes pour combattre d’autres maladies sexuellement transmissibles (MST), à savoir la syphilis, l’herpès génital, la trichomonase, la chlamydiose, et le papillomavirus, qui, à propos, tue chaque année plus de femmes que le SIDA. Sachez que ces maladies peuvent provoquer, avant d’être guéries, la stérilité, qui demeure même après le traitement de l’infection. En plus, il y a aujourd’hui des espèces de gonorrhée qui résistent aux antibiotiques et que l’on ne peut donc pas soigner. Si les préservatifs ne protègent pas contre ces autres MST, il n’y a pas de raison pour croire qu’ils protégeront contre le SIDA.

Il n’est même pas possible de tester un préservatif pour voir s’il pourra empêcher le virus de passer. En effet, le virus est le dixième de la taille du plus petit trou que l’on puisse détecter. Il est 450 fois plus petit que le sperme, qui pourtant passe par certains trous dans les préservatifs.

Des chercheurs ont étudié les gants chirurgicaux faits de latex, la même matière utilisée dans les préservatifs. Ils ont trouvé des passages de cinq microns qui traversaient toute l’épaisseur de ces gants. (Il faut un million de microns pour faire un mètre.) Or, cinq microns est 15 à 50 fois plus large que le virus du SIDA.

Même les chercheurs professionnels sur la sexualité qui parlent souvent des « rapports protégés » savent que les préservatifs ne protègent pas. Lors d’une conférence qui réunissait 800 de ces chercheurs, pas un seul n’a soulevé la main quand on leur demanda s’ils feraient confiance à une capote pour les protéger en ayant des rapports avec une personne séropositive.

Retenons ceci : les rapports « protégés » ne le sont pas.

Beaucoup de personnes qui travaillent pour arrêter le fléau du SIDA n’insistent pas sur l’abstinence. Elles sont convaincues que les jeunes vont commettre la fornication de toute manière, quoi qu’on fasse ; recommander l’abstinence n’est donc pas, selon elles, une approche réaliste au problème. On pourrait faire la même remarque concernant l’emploi des préservatifs. Sur une période de 22 ans, le gouvernement américain a dépensé 2,5 milliards de dollars (l’équivalent de 1 300 milliards de francs CFA) pour promouvoir l’usage des préservatifs et l’idée des rapports protégés. Au bout de ce temps et cette dépense, 57 % des adolescents sexuellement actifs n’employaient JAMAIS de préservatifs, et beaucoup d’autres les employaient mal ou seulement de temps en temps. Pensez-vous que le pourcentage en Afrique ou ailleurs dans le monde soit plus élevé ?

Le message sur l’abstinence, par contre, n’est pas aussi inacceptable aux jeunes qu’on ne le pense. Beaucoup de jeunes écouteront l’appel à l’abstinence. Environ 50 % des lycéens aux États-Unis sont encore vierges, malgré la propagande sexuelle à laquelle ils sont tous les jours exposés. Selon une étude, 62,7 % pratiquent l’abstinence.

Lors d’un sondage de 1 000 filles de 16 ans ou moins qui n’étaient plus vierges, 85 % ont répondu qu’elles aimeraient apprendre à dire « non » aux rapports sexuels sans blesser l’autre personne. Dans un programme pour encourager l’abstinence à Washington, D.C., seul 1 % des participants ont pris grossesse, et 90 % ont réussi à s’abstenir totalement des rapports. Dans un autre programme, l’activité sexuelle a diminué de 54 %.

Supposez que votre fils ou fille était parachutiste, mais que la sorte de parachute qu’on lui donnait ne fonctionnait pas 50 % du temps. Diriez-vous simplement à votre enfant de mieux attacher la ceinture du parachute avant de sauter de l’avion ? Bien sûr que non ! Vous lui diriez : « Je t’en prie, ne saute pas ! Ta vie est dans le plus grand danger ! » Les préservatifs ne donnent aucune garantie de protection contre le SIDA. Mais supposez qu’ils marchaient 50 % du temps. Faudrait-il dire aux gens de toujours les utiliser quand ils font des rapports sexuels en dehors du mariage ? Pas du tout ! Il faudrait leur dire : « Je vous en prie, abstenez-vous. Votre vie même est en danger ! »

Ce que la Bible nous recommande

La loi de Dieu est assez simple : soit le mariage avec fidélité absolue au conjoint, soit l’abstinence totale. La Bible se réfère à plusieurs sortes de péchés sexuels par les termes « immoralité », « fornication », « débauche » ou « impudicité ». Ce sont des synonymes. Parmi les péchés sexuels sont les suivants : l’adultère (c’est-à-dire les rapports sexuels d’une personne mariée avec tout autre que son mari ou sa femme légitime), la prostitution, la polygamie (qui, si l’on veut bien voir, n’est qu’une forme d’adultère), l’inceste (ou rapports sexuels entre proches parents), les rapports homosexuels (c’est-à-dire entre deux hommes ou entre deux femmes), et la bestialité (c’est-à-dire des actes sexuels entre une personne et un animal). Bien que la plupart de ces choses soient pratiquées presque partout dans le monde, ces péchés sont très souvent reconnus comme tels. La majorité d’hommes n’approuvent pas l’adultère, la prostitution, l’homosexualité, l’inceste, et les autres. Mais il y a une autre forme de fornication qui est encore plus fréquente et souvent tolérée comme étant naturelle. Certains ne se rendent même pas compte qu’il s’agit d’un péché. Pourtant, quand la Bible emploie les mots « fornication » ou « impudicité », c’est souvent précisément de cette forme de péché sexuel qu’elle parle : il s’agit des rapports sexuels entre deux célibataires. Il s’agit parfois de rapports où aucun engagement à long terme n’est attendu. On peut donc avoir plusieurs partenaires sexuels au cours d’une année. De l’autre côté, il peut s’agir de ce que certains appellent le « concubinage », c’est-à-dire les rapports entre deux personnes qui vivent ensemble, même pendant des années, mais qui ne sont pas mariées. Tous ces comportements sont hors du plan de Dieu et condamnés par sa sainte loi.

Qu’est-ce que Dieu veut pour nous dans ce domaine ? Selon 1 Thessaloniciens 4.3-8 :

« Ce que Dieu veut, c’est votre sanctification, c’est que vous vous absteniez de l’impudicité ; c’est que chacun de vous sache posséder son corps dans la sainteté et l’honnêteté, sans vous livrer à une convoitise passionnée, comme font les païens qui ne connaissent pas Dieu ; c’est que personne n’use envers son frère de fraude et de cupidité dans cette affaire, parce que le Seigneur tire vengeance de toutes ces choses, comme nous vous l’avons déjà dit et attesté. Car Dieu ne nous a pas appelés à l’impureté, mais à la sanctification. Celui donc qui rejette ces préceptes ne rejette pas un homme, mais Dieu, qui vous a aussi donné son Saint-Esprit. »

Dieu ne veut pas que nous soyons les esclaves de nos désirs sexuels, mais que nous en soyons les maîtres. Il ne veut pas que nous exploitions les autres, que nous nous servions des autres comme des objets pour satisfaire nos convoitises. Il veut que nous reconnaissions les principes de pureté sexuelle comme étant donnés par le Créateur de tout être humain, celui qui sait parfaitement ce qui est mieux pour nous ; ces règles ne sont pas l’invention de simples hommes qui veulent priver les autres de plaisir et satisfaction. Le péché sexuel, comme tout autre péché, est un refus de se soumettre à la volonté et la sagesse du Créateur ; c’est aussi une déformation, une corruption de la sexualité voulue par Dieu depuis le commencement. Ce don de Dieu qu’est la sexualité a pour but non seulement la procréation, mais aussi de rendre plus profonde et intime l’union de l’homme et son épouse ; c’est une expression de l’amour que l’on réserve exclusivement pour son conjoint, celui ou celle à qui l’on s’unit jusqu’à la mort.

Quelle est l’attitude de Dieu à l’égard des actes d’immoralité par lesquels la sexualité humaine est détournée de sa raison d’être, pervertie et dévalorisée ? Nous avons déjà vu dans le passage précédent, 1 Thessaloniciens 4, que Dieu « tire vengeance de toutes ces choses ». Hébreux 13.4 reprend la même idée : « Que le mariage soit honoré de tous, et le lit conjugal exempt de souillure, car Dieu jugera les impudiques et les adultères. » Ces péchés excitent sa colère. Colossiens 3.5-7 dit :

« Faites donc mourir les membres qui sont sur la terre, l’impudicité, l’impureté, les passions, les mauvais désirs, et la cupidité, qui est une idolâtrie. C’est à cause de ces choses que la colère de Dieu vient sur les fils de la rébellion, parmi lesquels vous marchiez autrefois, lorsque vous viviez dans ces péchés. »

Pour Dieu, user des membres sexuels de mon corps contrairement à sa loi, c’est souiller son saint temple, car, depuis mon baptême en Christ, son Esprit habite en moi. Paul nous exhorte en 1 Corinthiens 6.18-20 :

« Fuyez l’impudicité. Quelque autre péché qu’un homme commette, ce péché est hors du corps ; mais celui qui se livre à l’impudicité pèche contre son propre corps. Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-même ? Car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu. »

Toute personne a intérêt à se conserver pure sexuellement, pour sa propre protection contre le SIDA et d’autres maladies, pour le bonheur de son mariage, et pour ne pas exciter la colère de son Créateur. Le chrétien a, en plus, le désir de conserver son corps dans un état digne de l’hôte divin qui demeure en lui, le Saint-Esprit. Se conserver pur veut dire qu’on reste vierge jusqu’au mariage, et qu’on est fidèle à son conjoint après s’être marié.

B. B.
(Dans Vol. 8, No. 2)

Les prophètes modernes

Nous reconnaissons tous qu’il y a, malheureusement, des gens qui se servent de la religion et du nom de Dieu pour escroquer les autres et s’enrichir. Très souvent, ces gens créent de nouvelles religions. Chacun se lève pour dire : « Dieu m’a parlé. Il m’a dit de créer une Église. Il m’a dit de prêcher tel ou tel nouveau message de sa part. » Et le nombre de religions s’accroît ainsi chaque jour. Mais tout ceci n’est pas nouveau. Déjà en 1 Timothée 6.5 l’apôtre Paul a parlé de ceux qui croient que la piété est une source de gain.

Ce qui est grave dans tout cela est que les hommes perdent plus que de l’argent quand ils suivent les faux prophètes. Ils perdent leur âme, leur récompense éternelle. Ainsi Paul écrit aux Colossiens : « Qu’aucun homme, sous une apparence d’humilité et par un culte des anges, ne vous ravisse à son gré le prix de la course, tandis qu’il s’abandonne à ses visions et qu’il est enflé d’un vain orgueil par ses pensées charnelles » (Col. 2.18). L’apôtre Jean, aussi, a mis ses frères en garde : « Prenez garde à vous-mêmes, afin que vous ne perdiez pas le fruit de votre travail, mais que vous receviez une pleine récompense. Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu ; celui qui demeure dans cette doctrine a le Père et le Fils » (2 Jean 8,9).

Même Jésus a donné plusieurs avertissements contre les faux prophètes. En Matthieu 24.24, par exemple, il nous a dit : « Car il s’élèvera de faux Christs et de faux prophètes ; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s’il était possible, même les élus. »

Comment les élus pourraient-ils éviter d’être séduits face à ces grands miracles ? Comment pouvons-nous discerner le vrai du faux ? Je voudrais vous suggérer trois choses pour vous aider à ne pas être séduits par ceux qui se disent prophètes de Dieu, mais qui ne le sont pas.

Appliquer les tests que Dieu donna aux Israélites

La première mesure à prendre pour éviter le piège dont nous parlons est d’appliquer les tests que Dieu a donnés au peuple d’Israël pour ce qui concerne les prophètes.

En Deutéronome 18.20-22, par exemple, le Seigneur a assuré son peuple que si ce qu’un prophète prédit ne se réalise pas, ce prophète ne vient pas de Dieu. Écoutez ce que dit l’Éternel : « Mais le prophète qui aura l’audace de dire en mon nom une parole que je ne lui aurai point commandé de dire, ou qui parlera au nom d’autres dieux, ce prophète-là sera puni de mort. Peut-être diras-tu dans ton cœur : Comment connaîtrons-nous la parole que l’Éternel n’aura point dite ? Quand ce que dira le prophète n’aura pas lieu et n’arrivera pas, ce sera une parole que l’Éternel n’aura point dite. C’est par audace que le prophète l’aura dite : n’aie pas peur de lui. » Remarquez qu’il ne suffit pas d’avoir « une bonne moyenne » ou de faire plusieurs prédictions justes. Celui ou celle qui parle véritablement de la part de Dieu ne fait jamais de prédictions qui s’avèrent fausses, et il ne promet pas de faire des prodiges qu’il n’arrive pas à réaliser par la suite. Remarquez également que pour être un vrai prophète il ne suffit pas de parler au nom du vrai Dieu. Le verset que nous venons de lire ordonnait que les Israélites punissent de mort et la personne qui prétendait parler pour Dieu sans que Dieu lui parle, et la personne qui parlait au nom d’un autre dieu.

Un deuxième test que Dieu recommande aux Israélites pour leur permettre de reconnaître les faux prophètes est le suivant : si ce que le prophète dit contredit ce que la Parole de Dieu a déjà révélé, ce prophète ne vient pas de Dieu. Écoutez la parole de Dieu en Deutéronome 13.1-5 : « S’il s’élève au milieu de toi un prophète ou un songeur qui t’annonce un signe ou un prodige, et qu’il y ait accomplissement du signe ou du prodige dont il t’a parlé en disant : Allons après d’autres dieux, – des dieux que tu ne connais point – et servons-les ! tu n’écouteras pas les paroles de ce prophète ou de ce songeur, car c’est l’Éternel, votre Dieu qui vous met à l’épreuve pour savoir si vous aimez l’Éternel, votre Dieu, de tout votre cœur et de toute votre âme…Ce prophète ou ce songeur sera puni de mort. » Dieu, en effet, avait déjà dit qu’Israël ne devait pas servir d’autres dieux en plus de lui. Il n’en serait pas chez eux comme chez les autres peuples qui adoraient plusieurs dieux à la fois. Dieu avait fait connaître clairement sa volonté sur ce point. Même si par la suite un prophète se levait et faisait de vrais miracles, du moment où il contredisait un enseignement clair que Dieu avait déjà donné, il ne fallait pas le suivre.

1 Rois 13 nous parle d’un homme qui a appris trop tard que Dieu ne se contredit pas. Il s’agit d’un homme de Dieu, ou prophète, que l’Éternel a envoyé pour prêcher contre l’autel idolâtre que le roi Jéroboam avait dressé à Béthel. Avant qu’il ne parte, cet homme avait reçu des instructions claires de la part de Dieu. Comme il l’a dit lui-même : « Il m’a été dit, par la parole de l’Éternel : Tu n’y mangeras point de pain et tu n’y boiras point d’eau, et tu ne prendras pas à ton retour le chemin par lequel tu seras allé » (1 Rois 13.17). Il a donc refusé une invitation de manger à Béthel, et il est reparti par un autre chemin après avoir prêché. Mais un vieux prophète est allé à la rencontre du jeune homme de Dieu. Selon 1 Rois 13.18, « il lui dit : Moi aussi, je suis prophète comme toi ; et un ange m’a parlé de la part de l’Éternel, et m’a dit : Ramène-le avec toi dans ta maison, et qu’il mange du pain et boive de l’eau. Il lui mentait ». Le jeune homme de Dieu a commis l’erreur de suivre le vieux prophète et de manger chez lui. Et à cause de cette désobéissance, Dieu envoya un lion qui a tué le jeune homme. Ce dernier devait savoir que Dieu ne se contredit pas. Il savait fort bien ce que Dieu lui avait déjà ordonné. Le vieux prophète prétendait que Dieu lui avait parlé, mais puisque le message était en conflit avec ce que Dieu avait déjà dit, ce deuxième message ne pouvait en aucun cas être une parole de l’Éternel.

Nous devons appliquer cette histoire à nous-mêmes en reconnaissant qu’un vrai prophète ne pourrait jamais contredire les vérités claires qui sont révélées dans le Nouveau Testament. Par exemple, la Bible dit clairement qu’il y a une seule Église d’origine divine. En Matthieu 16.18 Jésus dit : « Je bâtirai mon Église, et les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. » Jésus ne dit pas « mes Églises », mais « mon Église », au singulier. En Éphésiens 4.4 l’apôtre Paul écrit : « Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation. » Il avait déjà identifié ce seul corps au chapitre 1.22,23 de la même épître, où il dit que Dieu a donné Jésus « pour chef suprême à l’Église, qui est son corps ». Selon la Parole de Dieu, il n’y a donc qu’une seule Église. Quand un soi-disant prophète de nos jours se lève pour dire : « Dieu m’a dit de créer une Église qui prêchera tel ou tel message ou qui rendra tel ou tel service aux hommes », vous pouvez être certain que Dieu n’a point parlé à cet homme.

La Bible dit clairement que le baptême est nécessaire au salut. Actes 2.38 dit : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés. » Actes 22.16 dit : « Lève-toi, sois baptisé, et lavé de tes péchés. » Romains 6.1-6 nous enseigne que nous mourons au péché dans le baptême, où nous sommes unis à la mort du Christ. Puis au verset 7 il nous est affirmé : « Celui qui est mort est libre du péché. » Si donc on n’est pas encore mort avec Christ dans le baptême, on n’est pas encore libre du péché, on est toujours sous la condamnation. Quand quelqu’un prétend parler par l’Esprit de Dieu, mais que cette personne dit qu’il suffit de croire en Jésus pour être sauvé et que le baptême n’a rien à voir avec le salut, vous pouvez être certain que cette personne ne parle pas par l’Esprit de Dieu.

La Bible nous enseigne que l’ancienne alliance, contenue dans l’Ancien Testament, n’est plus en vigueur, ayant été remplacée par la nouvelle alliance inaugurée avec le sang de Christ. Hébreux 8.6,7 et 13 nous disent : « Mais maintenant, (Jésus) a obtenu un ministère d’autant supérieur qu’il est le médiateur d’une alliance plus excellente, qui a été établie sur de meilleures promesses. En effet, si la première alliance avait été sans défaut, il n’aurait pas été question de la remplacer par une seconde…En disant : une alliance nouvelle, il a déclaré la première ancienne. » Selon Colossiens 2.14, c’est lors de la mort de Jésus que l’Ancien Testament a cessé de gouverner la vie des hommes : « Il a effacé l’acte dont les ordonnances nous condamnaient et qui subsistait contre nous, et il l’a détruit en le clouant à la croix. » De nombreux passages bibliques répètent et expliquent davantage ce principe. Ainsi, vous pouvez savoir que lorsqu’un soi-disant prophète se base sur l’ancienne loi, la loi de Moïse, pour enseigner aux hommes qu’il ne faut pas manger du porc, ou qu’il faut brûler de l’encens pour Dieu, ou jouer des instruments et danser dans son culte, ou observer une fête juive comme la fête de Pentecôte, ou garder le sabbat ou de nombreuses autres pratiques qui sont tirées de la loi de Moïse mais qui ne sont pas enseignées dans le Nouveau Testament, vous pouvez savoir que la personne qui enseigne ces choses n’est pas guidée par Dieu.

Le devoir de vérifier

Vouloir vérifier ce qu’on nous enseigne n’est pas être incrédule envers la Parole de Dieu, c’est une démarche que Dieu approuve, un devoir et une preuve de sagesse. 1 Jean 4.1 dit : « Bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit ; mais éprouvez les esprits pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde. » Comment pouvons-nous les éprouver ? En examinant leurs enseignements à la lumière de la Bible.

Certains de ces prophètes modernes aiment se faire appeler « apôtres ». Mais il ne suffit pas de se dire « apôtre » ou d’être appelé ainsi par d’autres hommes. En Apocalypse 2.2 le Seigneur Jésus a félicité l’Église dans la ville d’Éphèse en ces termes : « Je connais tes œuvres, ton travail, et ta persévérance. Je sais que tu ne peux supporter les méchants ; que tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et ne le sont pas, et que tu les as trouvés menteurs. »

Ne soyons pas naïfs et crédules au point de nous laisser tromper par toute personne qui croit ou qui prétend avoir entendu la voix de Dieu. Appliquons les tests que Dieu a donnés à son peuple Israël pour reconnaître les faux prophètes. Si nous voyons des miracles ou prédictions ratés, ou si nous voyons des conflits entre la Parole de Dieu et le message du prophète, sachons qu’il n’est pas de Dieu.

Ne pas s’attendre à de vrais prophètes

Nous ne devons même pas nous attendre à de nouvelles révélations de la part de Dieu. Pourquoi ? Parce que Dieu a déjà donné une révélation parfaite de sa volonté. Il l’a fait au temps des apôtres au premier siècle. En Jean 16.13 Jésus a fait une promesse à ses apôtres : « Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de Vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. » Selon Jésus, le Saint-Esprit conduirait les apôtres dans toute la vérité. Jésus est fidèle à ses promesses, et il a certainement tenu la promesse qu’il a faite ici. Toute la vérité dont l’homme a besoin pour être sauvé et mener une vie agréable à Dieu a été révélée du vivant de ces hommes qui ont suivi Jésus.

C’est ainsi que l’apôtre Paul pouvait dire aux anciens de l’Église d’Éphèse en Actes 20.27 : « Je vous ai annoncé tout le conseil de Dieu, sans en rien cacher. » Ce message était capable de sauver les hommes. Romains 1.16 dit que l’Évangile était « la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit ».

Un autre Évangile, un Évangile modifié par les hommes, n’aurait plus ce pouvoir de sauver. On voit clairement dans les propos de Paul en 1 Corinthiens 15.1,2 que si l’on changeait l’Évangile, il ne sauverait plus : « Je vous rappelle, frères, l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré, et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain. » En Galates une malédiction est prononcée sur quiconque annoncerait un Évangile s’écartant de celui que les apôtres prêchaient. Peu importe si cet Évangile modifié est accompagné de miracles. Paul dit en Galates 1.8 : « Quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème ! » (c’est-à-dire, maudit).

Non seulement on n’a pas besoin de prophète moderne pour apporter un changement quelconque à l’Évangile prêché par les apôtres, on n’en a pas besoin pour nous transmettre de nouveau par inspiration ce qui a été enseigné au premier siècle. L’Évangile n’a jamais été enlevé de la terre, de sorte que Dieu ait besoin de susciter d’autres personnes pour l’écrire de nouveau. Dieu a promis de veiller sur sa parole pour la préserver, et il n’a pas besoin de révéler le même message pour une nouvelle génération. Jésus lui-même dit en Matthieu 24.35 : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. » La même vérité est affirmée en 1 Pierre 1.23-25 : « Vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu. Car toute chair est comme l’herbe, et toute sa gloire comme la fleur de l’herbe. L’herbe sèche, et la fleur tombe, mais la parole du Seigneur demeure éternellement. Et cette parole est celle qui vous a été annoncée par l’Évangile. »

Puisque la foi chrétienne a été révélée dans sa totalité au temps des apôtres, et puisque Dieu fait que sa Parole demeure pour toujours, Jude a pu exhorter les chrétiens, dans le troisième verset de son épître, à « combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes ».

Ne pas admettre d’exception pour « les petites prophéties »

En disant qu’il n’y a pas besoin de nouvelles révélations, ne faisons pas d’exception pour ce qu’on pourrait appeler les « petites prophéties », ou les révélations qui ne semblent pas présenter de danger de fausse doctrine.

Qu’est-ce qu’on veut dire par « petites prophéties » ? Certains prétendent que Dieu leur parle tous les jours, non pas pour leur faire connaître de nouvelles vérités éternelles, mais pour les guider ou pour leur permettre de mieux convaincre les hommes du péché. Selon certaines personnes Dieu leur donne souvent des messages tel que : « La personne qui est devant toi va accepter l’Évangile », ou : « Quelqu’un dans cette foule a mal au ventre », ou : « Il y a un frère dans l’Église qui a beaucoup perdu à la loterie. » On associe parfois ce genre de prophétie à ce qui est décrit en 1 Corinthiens 14.24,25, où Paul dit : « Si tous prophétisent, et qu’il survienne quelque non-croyant ou un homme du peuple, il est convaincu par tous, il est jugé par tous, les secrets de son cœur sont dévoilés, de telle sorte que, tombant sur sa face, il adorera Dieu et publiera que Dieu est réellement au milieu de vous. » N’oublions pas, cependant, que le passage que nous venons d’entendre se trouve dans le même contexte que les versets où Paul dit que ces dons miraculeux étaient temporaires, destinés à disparaître quand la révélation parfaite serait donnée. C’est de ce don de prophétie que Paul parlait quand il dit en 1 Corinthiens 13.8 que « les prophéties prendront fin ». Prophétiser, c’est parler de la part de Dieu par inspiration. Un prophète n’obtient pas son message par une étude des Écritures ; il le reçoit directement de Dieu. Il n’y a pas un grand don et un petit don de prophétie, selon la nature des messages. Il n’y a pas une sorte de prophétie qui a pris fin et une autre sorte qui doit continuer.

Quand on pense que Dieu continue, voire qu’il doit continuer de s’exprimer par des prophètes vivants, on s’expose à deux grands dangers. D’abord on minimise le pouvoir de la Parole écrite de Dieu de toucher les cœurs. La même réaction décrite en 1 Corinthiens 14, où l’homme est convaincu et jugé et sent que les secrets de son cœur sont, dévoilés peut être produite par la simple prédication de la vraie Parole de Dieu, telle que nous la trouvons dans la Bible. Hébreux. 4.12 nous le dit : « La parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du cœur. » En Néhémie 8.9 nous voyons qu’une simple lecture de la loi de Dieu avait convaincu le peuple d’Israël de leurs péchés au point qu’ils coulent des larmes. « Tout le peuple pleurait en entendant les paroles de la loi. » Il n’est pas rare que quelqu’un dise à l’un de nous qui prêchons la Bible : « On dirait que tu as vu tout ce qui se passe dans ma vie », ou : « Pourquoi as-tu fait un sermon pour moi seul ? », tandis qu’en fait, le prédicateur n’était pas au courant des problèmes privés de ses auditeurs. Il ne faisait que proclamer le conseil de Dieu contenu dans la Bible. Le Saint-Esprit convainc les hommes en ce qui concerne le péché, la justice et le jugement, comme Jésus l’a dit en Jean 16.8-11, mais le Saint-Esprit le fait au moyen des Écritures qu’il a poussé des hommes à écrire. Ceux qui insistent sur la nécessité des révélations modernes déprécient toujours la Bible, qu’ils l’avouent ou pas. Ils pensent que la Bible est insuffisante.

Le deuxième danger que l’on court quand on pense que Dieu continue de s’exprimer par des prophètes vivants, quand on fait croire qu’il y aura au moins un ou deux, sinon de nombreux prophètes dans chaque assemblée de chrétiens, c’est qu’on encourage les croyants à commettre un très grand péché aux yeux de Dieu : celui de dire au nom de Dieu ce que Dieu n’a pas dit. L’Éternel dit au temps de Jérémie : « J’en veux aux prophètes qui prennent leur propre parole et la donnent pour ma parole » (Jérémie 23.31). Dieu dit en Deutéronome 18.20 : « Le prophète qui aura l’audace de dire en mon nom une parole que je ne lui aurai point commandé de dire… ce prophète-là sera puni de mort. » En Jérémie 14.14 l’Éternel dit :

« C’est le mensonge que prophétisent en mon nom les prophètes ; je ne les ai point envoyés, je ne leur ai point donné d’ordre, je ne leur ai point parlé ; ce sont des visions mensongères, de vaines prédictions, des tromperies de leurs cœurs, qu’ils vous prophétisent. »

Les témoignages abondent concernant les prophéties dans les Églises aujourd’hui qui ne sont pas justes, ou que « le prophète » a reçues par des moyens naturels (c’est-à-dire il a vu, ou quelqu’un lui a dit ce qu’il prétend avoir appris par révélation de Dieu). Ils savent au fond d’eux-mêmes que ce sont leurs propres idées qu’ils présentent comme des prophéties. Les idées peuvent être bonnes, mais ceux qui les disent savent qu’ils ne sont pas en train d’exercer un don de prophétie.

Nous n’aimons pas que l’on prenne notre nom pour dire ce que nous n’avons pas dit. Combien plus nous devons nous garder d’agir ainsi à l’égard de Dieu.

Conclusion

Mes amis, 2 Pierre 1.3 dit que « sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété ». 2 Timothée 3.16,17 nous rappelle que toute Écriture est inspirée et nous est donnée « afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre ». Nous avons déjà dans la Bible tout ce dont nous avons besoin pour connaître sa volonté et pour faire son œuvre dans le monde. Les soi-disant prophètes que nous rencontrons n’ont pas leur place dans l’Église aujourd’hui. Ils n’ont pas de tâche à faire, si ce n’est de mettre à l’épreuve notre amour pour la vérité.

Ne soyez donc pas séduits par ceux qui se disent prophètes. Et ne recherchez pas un don qui, dans le plan de Dieu, n’a plus besoin d’exister.

B. B.
(Dans Vol. 8, No. 1)

L’inspiration de la Bible

Les hommes peuvent se tromper, mais Dieu ne se trompe jamais. S’il nous dit quelque chose dans sa Parole, nous pouvons être sûrs de cette vérité ; nous pouvons avoir une confiance absolue à ce qu’il dit. Les chrétiens reconnaissent la Bible comme le livre où Dieu nous parle.

Mais qu’est-ce qui nous pousse à croire que la Bible est effectivement la parole de Dieu lui-même ? Considérons plusieurs raisons pour cette confiance dans la Bible :

La Bible elle-même prétend être inspirée de Dieu.

En disant que la Bible vient de Dieu et nous communique sa volonté, nous n’allons pas au-delà de ce que la Bible dit à son propre sujet. Tout au long de ce livre, on trouve des passages qui affirment son origine divine. Voici quelques exemples :

L’auteur des cinq premiers livres de la Bible fut Moïse. Selon Exode chapitre 4, Dieu appela Moïse à être son porte-parole auprès des Israélites et des Égyptiens. Moïse ne voulait pas accepter cette charge, mais Dieu l’a assuré qu’il serait lui-même avec Moïse. « Moïse dit au Seigneur : Ce n’est pas possible, Seigneur, je ne suis pas un orateur. Je ne l’ai jamais été, et je ne le suis pas davantage depuis que tu me parles. J’ai beaucoup trop de peine à m’exprimer. Le Seigneur lui rétorqua : Qui a donné une bouche à l’homme ? Qui peut le rendre muet ou sourd, voyant ou aveugle ? N’est-ce pas moi, le Seigneur ? Eh bien, maintenant, va. Je serai avec toi quand tu parleras, je t’indiquerai ce que tu devras dire » (Exode 4.10-12, FC). Les cinq livres de Moïse (Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome) répètent 420 fois que les paroles que Moïse écrivait étaient celles de Dieu.

Un autre grand prophète de l’Ancien Testament s’appelait Ésaïe. Ses messages au peuple s’introduisent souvent par l’expression : « Ainsi parle l’Éternel ». (C’était la phrase utilisée traditionnellement par le porte-parole d’un roi avant de donner un message quelconque de sa part.) Les mots « Ainsi parle l’Éternel » se trouvent 80 fois dans le livre du prophète Ésaïe.

Comme Moïse, le prophète Jérémie se sentait trop timide pour accepter la charge de messager de Dieu. Mais en Jérémie 1.9, il écrivit : « L’Éternel me dit : Voici, je mets mes paroles dans ta bouche. »

Ce n’est pas seulement les auteurs de l’Ancien Testament eux-mêmes qui disaient qu’ils étaient inspirés. Jésus et ses apôtres reconnaissaient que les écrits de ces prophètes constituaient non pas la parole des hommes, mais celle de Dieu (Matthieu 5.17,18; 22.31,32; 2 Timothée 3.15-17). Mais Jésus promit que ses apôtres, aussi, seraient guidés par l’Esprit de Dieu dans ce qu’ils diraient. Il leur dit en Matthieu 10.19,20 : « Mais, quand on vous livrera, ne vous inquiétez pas de la manière dont vous parlerez ni de ce que vous direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à l’heure même ; car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous. » Il dit encore à ses apôtres en Jean 16.13 : « Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de Vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. »

Comme les autres apôtres du Seigneur, l’apôtre Paul prétendait parler pour Dieu ; il dit en 1 Corinthiens 14.37 : « Si quelqu’un croit être prophète ou inspiré, qu’il reconnaisse que ce que je vous écris est un commandement du Seigneur. » L’apôtre Pierre a effectivement reconnu les écrits de Paul comme inspirés de Dieu. En 2 Pierre 3.15,16, il les a classés ensemble avec les autres « Écritures », c’est-à-dire les écrits reconnus comme étant la Parole de Dieu.

Dans cette même épître Pierre explique l’idée de l’inspiration de la manière suivante : « Ce n’est pas par une volonté d’homme qu’une prophétie a jamais été apportée, mais c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu » (2 Pierre 1.21).

En tenant compte des différents passages de la Bible, il est évident que certaines parties ont été dictées par Dieu à son prophète, mot-à-mot. Pour d’autres parties, il a plutôt guidé le prophète ou l’auteur pour que le message contienne uniquement les idées que Dieu voulait, sans l’introduction d’une erreur quelconque, mais tout en permettant à l’homme de s’exprimer selon sa personnalité et sa culture. Dans tous les cas, le Saint-Esprit conduisait ces hommes et garantissait qu’ils parlent véritablement de la part de Dieu.

Évidemment, quelqu’un peut prétendre être un prophète de Dieu quand en fait Dieu ne lui a pas parlé. C’est ce qui se passe malheureusement très souvent. Y a-t-il des raisons pour croire que la Bible est réellement ce qu’elle prétend être ? Oui, il y en a beaucoup. Voyons-en brièvement quelques-uns.

Des preuves de son inspiration  :

L’indestructibilité de la Bible

Jésus dit en Matthieu 24.35 : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. » L’apôtre Pierre parle dans le même sens : « Toute chair est comme l’herbe, et toute sa gloire comme la fleur de l’herbe. L’herbe sèche, et la fleur tombe ; mais la parole du Seigneur demeure éternellement. Et cette parole est celle qui vous a été annoncée par l’Évangile » (1 Pierre 1.24,25).

Si la Bible existe encore de nos jours, c’est parce que Dieu a veillé sur sa parole pour la protéger et la préserver. Les parties les plus anciennes de la Bible remontent à plus de trois mille cinq cents ans. D’autres livres de la même époque ont disparu depuis longtemps, mais la Bible a survécu malgré de nombreux efforts de la part des non-croyants de la détruire. Par exemple, l’empereur romain Dioclétien, dans ses efforts de détruire le christianisme, ordonna la peine de mort pour toute personne possédant une Bible. Même les membres de la famille du condamné devaient être exécutés s’ils ne dénonçaient pas celui des leurs qui gardait une Bible. Deux ans après, l’empereur se vantait : « J’ai complètement exterminé tous les écrits chrétiens. » Cependant, plus tard, quand un autre empereur, nommé Constantin, promit une récompense importante pour tout exemplaire de la Bible qu’on lui apporterait, plus de cinquante lui furent remis dans les vingt-quatre heures.

De nos jours, la Bible est le livre le plus lu au monde. Voltaire, le célèbre philosophe, se moquait de la Bible et prédit que le christianisme disparaîtrait en moins de cent ans. Voltaire est mort depuis plus de deux cents ans ; la Bible est toujours le best-seller de tous les temps, et aujourd’hui, la maison dans laquelle Voltaire a vécu est devenue un dépôt de la Société Biblique. De ce lieu sont envoyées dans le monde entier des milliers et des milliers de Bibles !

Que ce soit l’Empire romain, le communisme, les autres religions, ou les philosophes modernes, aucune force n’a réussi à détruire la Bible. La raison en est qu’elle vient de Dieu.

L’unité de la Bible

La Bible est en fait un recueil de plusieurs livres, 66 en tout. Ces livres furent écrits par quarante différents auteurs, utilisant trois langues : l’hébreu, l’araméen et le grec. Ces hommes venaient de tous les milieux : des rois, des bergers, des prophètes, des prêtres, un collecteur d’impôts, un médecin, des pêcheurs, un homme militaire, des cultivateurs, etc. Évidemment quelques-uns étaient très instruits, d’autres ne l’étaient pas. Certaines parties furent écrites dans un désert, d’autres parties dans des palais royaux, et d’autres parties en prison. L’auteur des premiers livres de la Bible vécut mille six cents ans avant l’auteur des derniers livres. Et pourtant, non seulement la Bible ne se contredit pas, mais elle développe un seul thème, elle raconte une seule grande histoire, elle fait un ensemble harmonieux, elle présente une unité parfaite.

Comment une telle chose pourrait-elle se produire ? Cela ne peut s’expliquer que par l’intervention de Dieu. C’est lui qui a guidé tous ces hommes pour qu’ils écrivent son message à l’humanité.

L’exactitude scientifique de la Bible

La Bible n’est pas un livre de science, et pourtant, elle est remarquable par sa conformité aux principes de la meilleure science de nos jours. D’une part elle ne contient pas d’erreurs scientifiques, et d’autre part elle révèle des principes scientifiques qui n’ont été découverts que récemment par la science moderne.

Prenons, par exemple, le domaine de la médecine. Plusieurs des lois dans les livres de Moïse suivent des principes qui étaient complètement inconnus des autres peuples de son époque, y compris les Égyptiens parmi lesquels Moïse avait grandi et dont la civilisation était la plus avancée au monde à cette époque.

♦ Deutéronome 14.21 dit qu’un animal mort d’une mort naturelle ne devait pas être mangé. Or la médecine moderne a démontré que ces animaux peuvent être porteurs de microbes qui provoquent des maladies.

♦ Les dangers de l’eau polluée n’ont été découverts que très récemment. La typhoïde et le choléra se répandent surtout par ce moyen. Mais Dieu avait dit à Moïse que le peuple ne devait boire l’eau dans laquelle on avait trouvé un cadavre. Seules l’eau courante et les grandes étendues devaient être considérées comme étant sans danger (Lévitique 11.36).

♦ La quarantaine, la pratique d’isoler des personnes ayant certaines maladies, est une autre de ces lois remarquables. Elle est ordonnée en Lévitique 13 et 14. Au quatorzième siècle la peste bubonique, une maladie très mortelle, faisait des victimes partout en Europe. Soixante millions de personnes moururent de cette maladie au quatorzième siècle ! En fait, les médecins eux-mêmes aidaient à répandre la maladie par manque d’hygiène. Et bien sûr, ils n’arrivaient pas à arrêter le fléau. Finalement, ils se tournèrent vers l’Église qui trouva dans l’Ancien Testament le principe de la quarantaine, qui limite strictement le contacte entre les malades et les personnes en bonne santé. Dans quelques mois seulement, la peste fut arrêtée.

♦ Nous savons aujourd’hui que plusieurs maladies sont transmises par les excréments humains. Moïse donna des instructions pour que les excréments soient enterrés et non abandonnés à la surface du sol, où les mouches pourraient se poser dessus et transmettre ensuite la maladie aux hommes (Deutéronome 23.13).

Comment expliquer la sagesse de ces lois bibliques, surtout quand on considère les pratiques des médecins égyptiens au temps de Moïse ? Ils recommandaient, par exemple, d’appliquer aux petites blessures une pommade faite de crotte d’âne mêlée de sang de ver. Étant donné que l’excrément est rempli de spores de tétanos, ce « remède » provoquait de nombreuses morts dues à l’infection. Comment Moïse a-t-il pu incorporer dans la loi israélite des principes que les hommes scientifiques n’ont découverts que trois mille cinq cents ans plus tard et éviter d’inclure les idées erronées de son époque ? Est-ce le hasard ? Non, c’est l’inspiration. C’est Dieu qui était la source de ces lois bibliques.

Les prophéties de la Bible

Comme Jacques 4.14 le dit : l’homme ne sait même pas ce qui arrivera demain. Dieu, par contre, voit l’avenir mieux que nous ne voyons le passé. Lui seul peut savoir ce que le futur cache de nos yeux. « Je suis Dieu, et nul n’est semblable à moi. J’annonce dès le commencement ce qui doit arriver, et longtemps d’avance ce qui n’est pas encore accompli. Je dis : mes arrêts subsisteront, et j’exécuterai toute ma volonté » (Ésaïe 46.9,10).

Prophéties sur des nations

La Bible contient de nombreuses prédictions qui n’auraient jamais pu être faites par des hommes. Longtemps avant les événements en question, Dieu a décrit le destin de divers pays et peuples. Prenons un seul exemple parmi des dizaines.

Ninive, située au bord du fleuve Tigre, était, comme la célèbre Babylone, une grande ville entourée d’une grande muraille. On estime que la population totale était de plus de 600 000 habitants, et la ville existait depuis plus de 17 siècles. Quand cette ville était encore très puissante, le prophète Nahum prophétisa qu’elle tomberait et qu’un déluge aiderait les ennemis à s’en emparer (Nahum 1.8; 2.6). Sophonie a ajouté que la ville serait abandonnée et deviendrait tout simplement un endroit pour faire paître des moutons.

Ninive a été prise par ses ennemis en 612 av. J.-C. quand le Tigre a débordé et cassé une partie de la muraille, permettant à l’armée des Mèdes, des Scythes et des Babyloniens d’y entrer. Environ 200 ans plus tard, l’armée grecque passait par là. Elle ne trouva qu’un monceau de rocaille là où la grande ville s’était trouvée. Le lieu est toujours inhabité, mais il est bon pour une chose : on y fait paître des moutons. En fait, son nom moderne en arabe signifie « Monceau de beaucoup de moutons ».

Prophéties de Jésus

Il y a beaucoup d’autres prédictions dans la Bible concernant des villes et des pays, prédictions qui se sont accomplies comme celle-ci. Mais voyons une autre sorte de prédiction – celle qui concerne le Messie ou Sauveur que Dieu avait promis envoyer dans le monde.

Beaucoup de détails concernant la vie du Christ ont été annoncés des siècles avant sa naissance. Par exemple, le prophète Michée avait écrit de la part de Dieu : « Et toi, Bethléhem Éphrata, petite entre les milliers de Juda, de toi sortira pour moi celui qui dominera sur Israël et dont l’origine remonte aux temps anciens, aux jours de l’éternité » (Michée 5.1). Selon Matthieu 2.1-6 les Juifs du premier siècle comprenaient clairement que ce passage parlait du lieu de naissance du Christ.

En Jérémie 23.5,6, comme dans plusieurs autres passages de l’Ancien Testament, il est dit que le Christ serait un descendant du roi David (voir Matthieu 1.1).

Un seul chapitre en Ésaïe (53) contient plus d’une dizaine de prophéties concernant ce Serviteur de l’Éternel :

  • Il serait méprisé des hommes (v. 3; Matt. 27.39-43).
  • Il serait habitué à la souffrance (v. 3; Héb. 2.17; 1 Pierre 2.21).
  • Il serait rejeté par son peuple (v. 3; Jean 1.10,11).
  • Il apporterait la guérison (v. 4; Matt. 8.16,17).
  • Il serait sans péché (v. 9; 1 Pierre 2.22).
  • Il serait châtié pour nos péchés (v. 5; 1 Cor. 15.3; 1 Pierre 2.24,25).
  • Il serait mis au nombre des malfaiteurs (v. 12; Luc 22.37; 23.32).
  • Il intercéderait pour des coupables (v. 12; Luc 23.34).
  • Son tombeau serait avec le riche (v. 9; Matt. 27.57-60).
  • Il serait ressuscité (v. 10; Luc 24.6-8).
  • Il serait honoré (v. 12; Phil. 2.9-11).

Il y a beaucoup d’autres choses qui ont été prédites concernant Jésus, mais vous voyez déjà combien ces prophéties sont étonnantes. Dieu a fait dans la Bible ce qu’un homme n’aurait jamais pu faire : il a donné des centaines de détails concernant la vie d’un individu des siècles avant la naissance de ce dernier.

Que ce soit des prophéties concernant telle ou telle nation ou bien concernant Jésus-Christ, ce sont des preuves certaines que la Bible n’aurait jamais pu être l’invention de simples hommes. Elle vient de Dieu qui sait tout et qui garde sa parole.

La Bible est elle-même la preuve la plus convaincante de son inspiration.

Jésus dit en Jean 7.17 : « Si quelqu’un veut faire sa volonté (c’est-à-dire la volonté de Dieu) il connaîtra si ma doctrine est de Dieu, ou si je parle de mon chef. » Comme dit l’auteur de l’Épître aux Hébreux « la parole de Dieu est vivante et efficace… elle juge les sentiments et les pensées du cœur » (Hébreux 4.12). À travers les paroles de ce livre, l’Esprit de Dieu « convainc le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement » (Jean 16.8).

Oui, un examen objectif de la Bible nous met en face de beaucoup de choses que nous ne pourrions pas expliquer s’il s’agissait d’un livre écrit par des hommes ordinaires qui vécurent il y a des milliers d’années. L’indestructibilité, l’unité, l’exactitude scientifique, et les prophéties de la Bible nous assurent qu’elle est ce qu’elle prétend être : la parole de Dieu. Mais en plus de tout cela, la Bible parle à notre cœur. Malgré les différences culturelles entre nous et les auteurs de la Bible, ce livre nous parle. Il nous accuse, et nous reconnaissons que l’accusation est juste. Il nous offre de l’espoir, et nous savons que c’est ce dont nous avons le plus besoin. Il nous montre comment il faut vivre, et nous comprenons que c’est le seul chemin possible. Et cela aussi nous confirme que c’est Dieu qui en est le vrai auteur. Seul Dieu, le créateur de tout homme, serait capable de produire un livre qui puisse satisfaire aux besoins de chacun de nous. Que la Bible soit donc l’objet de nos études tous les jours et notre unique guide dans la vie.

B. B.
(Dans Vol. 7, No. 6)

La correction spirituelle

Nous sommes gardiens de nos frères

Dans sa jalousie, Caïn tua son frère Abel. Par la suite, Dieu lui dit, sans doute pour l’amener à avouer son crime : « Où est ton frère ? » Caïn répondit : « Je ne sais pas ; suis-je le gardien de mon frère ? » (Genèse 4.9). Dans le contexte de l’Église, la réponse à sa question serait : « Si, tu es bien son gardien dans un sens ; tu n’as pas le droit d’être indifférent concernant ce qui lui arrive ; tu as le devoir de l’aider s’il se trouve en danger. » Voilà pourquoi Hébreux 10.24,25 nous dit : « Veillons les uns sur les autres… exhortons-nous les uns les autres. » Les membres de l’Église ont besoin les uns des autres tout comme les membres d’un corps humain ne peuvent vivre s’ils sont séparés du corps. L’apôtre Paul dit que Dieu a fait les corps humains et l’Église de telle manière que « les membres aient également soin les uns des autres » (1 Corinthiens 12.25).

L’aide spirituelle, le suivi, la surveillance bienveillante – quel que soit le terme que l’on veut employer – nous en avons besoin. Parfois, surtout quand nous commettons une erreur dans notre vie spirituelle, nous ne voulons pas de cette aide, mais c’est à de tels moments que l’intervention de nos frères et sœurs en Christ est probablement le plus nécessaire. Généralement, le fait de veiller les uns sur les autres et de s’exhorter mutuellement prend la forme d’enseignements et de prédications dans les réunions de l’Église, de visites amicales chez les uns et les autres, de paroles d’encouragement et d’actes concrets qui allègent les fardeaux en temps de maladie, de deuil, d’échec, ou de perte. Ceux qui sont déjà passés par des épreuves ou des tentations nous fortifient en partageant des leçons apprises et des conseils utiles.

Mais parfois cette aide doit prendre la forme de correction spirituelle. Malheureusement, cette forme d’aide est souvent mal comprise et peu employée dans les assemblées. Pourtant, la Bible enseigne clairement qu’elle est recommandée par Dieu. En plus, la Parole de Dieu nous montre les attitudes à conserver et les étapes à suivre quand il faut corriger un chrétien qui ne se détourne pas d’un péché. La dernière étape, qui, assez souvent, n’est pas nécessaire, est la suspension de toute relation fraternelle avec le coupable. On « s’éloigne » de la personne. Mais avant de considérer le « comment », insistons davantage sur le « pourquoi ». Nous voulons répondre à trois raisonnements qui poussent des Églises à ne pas corriger bibliquement leurs membres qui sont en faute.

Objections :

1. « La correction est contraire à l’amour. L’amour excuse tout. »

Beaucoup ont l’idée que si l’on dit à quelqu’un qu’il a tort, si on lui adresse un reproche public, si on l’exclut de quelque manière que ce soit, c’est qu’on n’a pas vraiment d’amour pour cette personne. On lui fait ce qu’on ne voudrait pas que les autres nous fassent. D’ailleurs, 1 Corinthiens 13.7 dit que « l’amour excuse tout ». Or, personne n’ignore que l’amour est essentiel dans le christianisme et doit toujours primer.

Jésus lui-même a dit : « À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jean 13.35). Et l’apôtre Jean dit : « Celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, ne peut pas aimer Dieu qu’il ne voit pas. Et nous avons de lui ce commandement : Que celui qui aime Dieu aime aussi son frère » (1 Jean 4.20,21). Bien d’autres versets, en plus de ceux-ci, enseignent que les chrétiens doivent s’aimer les uns les autres.

Malheureusement, l’amour n’est pas toujours compris de la manière qu’il faut. Il est possible de penser que l’on aime quelqu’un tout en lui faisant du mal. Or, aimer quelqu’un c’est toujours vouloir et chercher ce qui est bien pour cette personne. Et le bien-être qu’il faut rechercher pour ceux qu’on aime concerne non seulement leurs besoins immédiats, mais aussi leurs besoins plus lointains, non seulement les besoins physiques et émotionnels, mais aussi ceux qui sont spirituels et éternels.

Un médecin a parfois besoin d’administrer une injection douloureuse qui fait mal dans un premier temps, mais qui est nécessaire pour guérir ou éviter une maladie mortelle. Un parent reconnaît qu’il doit parfois frustrer son enfant en lui refusant quelque chose que l’enfant désire très fort, mais qui, à long terme, lui ferait du mal. Ce n’est pas un plaisir pour le parent de dire « non » à son enfant ou de le punir quand ce dernier a mal agi, mais l’amour pousse le père ou la mère à exercer la discipline. Voilà pourquoi la Bible dit : « Celui qui aime son fils cherche à le corriger » (Proverbes 13.24; voir aussi Prov. 23.13,14). Le fait que « l’amour excuse tout » ne veut pas dire que l’on ferme les yeux sur le péché qui risque de condamner éternellement celui qu’on aime ; « l’amour excuse tout » se réfère plutôt au fait que l’on continue d’aimer malgré les offenses les plus graves et de pardonner au pécheur qui se repent, quel que soit son crime.

Le plus grand mal dans notre vie n’est ni la douleur, ni l’humiliation, ni la privation, ni même la mort physique. Selon la pensée chrétienne, le plus grand de tous les maux, c’est le péché. Il tue spirituellement. Il sépare de Dieu. Il condamne éternellement. C’est la maladie la plus dangereuse, l’ennemi le plus subtil et trompeur. Dans un sens, la « catégorie » de péché en question importe peu. Que ce soit un péché contre la moralité, tel que la fornication ou l’ivrognerie (1 Cor. 5.9-13), un péché contre la paix et l’unité dans l’Église (Tite 3.10) ou un péché contre la vraie doctrine (2 Jean 9-11), il s’agit d’un danger réel qui demande une attention particulière. Voir son frère en Christ s’enfoncer dans le péché sans essayer de le sauver, sans chercher à lui faire comprendre sa situation spirituelle et lui indiquer le moyen d’en sortir, voilà le véritable manque d’amour. La correction spirituelle que l’Église est appelée à administrer ne témoigne pas d’un manque d’amour. C’est tout à fait le contraire.

2. « Étant eux-mêmes pécheurs, les membres de l’Église ne doivent pas juger les autres. »

Un deuxième argument contre la correction spirituelle est que personne n’est en mesure de « juger » son frère. Jésus n’a-t-il pas dit : « Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés… Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre dans le tien ? » (Matthieu 7.1,3) ?

Ce que Jésus condamne ici n’est pas tout jugement ou tout effort d’aider autrui à se corriger. Jésus reproche l’hypocrisie de ceux qui sont très sévères à l’égard de la moindre faute du prochain tout en étant quasiment aveugles à leurs propres péchés. Il arrive même que la personne qui juge soit coupable à un plus haut degré de la même sorte de péché qu’il condamne chez l’autre. L’orgueil humain fait qu’il soit souvent plus facile de repérer les manquements de ses frères que de faire face à sa propre culpabilité.

La solution à ce problème n’est pas de ne plus chercher à corriger un chrétien qui s’égare. Jésus lui-même précise le comportement à suivre : « Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère » (Matthieu 7.5). L’apôtre Paul, aussi, a enseigné l’importance de l’humilité, tout en faisant la recommandation de redresser les chrétiens qui pèchent : « Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté » (Galates 6.1).

3. « La correction éloignerait le coupable encore davantage. »

Certains pensent que si l’Église est exigeante à l’égard des comportements, elle perdra des membres. Ils pensent que si l’on porte à l’attention de toute l’Église un problème de péché dans la vie d’un membre, ce dernier n’aura plus jamais le courage de venir dans l’assemblée. Et si l’on arrive au point de suspendre les rapports fraternels avec lui, ce chrétien sera endurci dans son péché.

Reconnaissons d’abord que Dieu sait mieux que nous ce qu’il convient de faire. Ce n’est pas à nous, avec notre intelligence humaine et donc limitée, de rejeter une pratique qui est clairement ordonnée dans la Parole de Dieu. Qui sommes-nous pour décider que le plan de Dieu n’est pas bon et ne saurait pas être efficace ? En réalité, la correction spirituelle atteint souvent l’objectif d’amener le chrétien égaré à la repentance. En fait, elle est souvent la seule chose qui puisse lui faire voir la gravité de sa situation spirituelle. Elle « semble d’abord un sujet de tristesse, et non de joie ; mais [elle] produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice » (Hébreux 12.11).

Dans certains cas, à cause de l’orgueil ou la dureté de cœur du frère qui pèche, l’Église n’arrive pas à l’amener à se repentir. Cela ne veut pas dire que la correction spirituelle a été en vain. Elle a d’autres valeurs, en plus de son potentiel de sauver un membre qui s’égare.

Deux autres raisons pour la correction spirituelle :

1. Protéger la santé spirituelle de l’Église.

En 1 Corinthiens 5 l’apôtre Paul consacre tout un chapitre au besoin d’exercer la discipline dans l’Église de Corinthe. Un membre de l’assemblée commettait l’adultère avec la femme de son père. Selon Paul, même les païens ne faisaient pas de telles choses. Mais face à cette situation l’Église ne réagissait pas, et Paul l’exhorte clairement : « Que celui qui a commis un tel acte soit ôté du milieu de vous ! » (1 Corinthiens 5.2). Une motivation pour cette mesure est, bien sûr, le salut du frère coupable (« afin que l’esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus » – v. 5). Mais une autre raison est évoquée par l’image du levain (vs. 6-8). Tout comme la levure que l’on met dans la pâte de farine a un effet important de fermentation sur toute la pâte, de même le péché que l’on tolère dans l’Église a une forte influence de corruption spirituelle et morale. Les membres de l’Église voient les péchés des autres chrétiens, que ce soit le péché sexuel, l’ivrognerie, l’idolâtrie, le manque de générosité, l’indifférence, la corruption/la fraude ou les paroles méchantes qui blessent et qui sèment la division. Ils voient que l’Église ne fait rien pour corriger ces personnes – aucun avertissement, aucune marque de désapprobation. Et ils tirent la conclusion que ces péchés ne constituent pas de danger spirituel. Ils sont attirés par la facilité et le plaisir du péché. Ils ne reconnaissent plus qu’ils ont été appelés à « sortir » du monde et à vivre dans la sainteté. Ils oublient que « les injustes n’hériteront pas le royaume de Dieu » (1 Corinthiens 6.9) et que « si, après s’être retirés des souillures du monde, par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, ils s’y engagent de nouveau et sont vaincus, leur dernière condition est pire que la première » (2 Pierre 2.20). Voilà pourquoi nous avons des recommandations telles que : « Exhortez-vous les uns les autres chaque jour, aussi longtemps qu’on peut dire : Aujourd’hui ! afin qu’aucun de vous ne s’endurcisse par la séduction du péché… Veillez à ce que nul ne se prive de la grâce de Dieu ; à ce qu’aucune racine d’amertume, poussant des rejetons, ne produise du trouble, et que plusieurs n’en soient infectés » (Hébreux 3.13; 12.15). Même si le chrétien qu’on cherche à corriger ne se repent pas, les mesures prises par l’Église pour le corriger ne sont pas pour rien. Ces mesures peuvent aider d’autres chrétiens à reconnaître le danger et à éviter de suivre l’exemple du pécheur.

2. Protéger la réputation de l’Église.

Il y a une autre valeur de la correction spirituelle, même là où le frère en faute ne revient pas au Seigneur : elle permet de sauvegarder la réputation de l’Église aux yeux du monde. Il est vrai que l’Église est composée d’êtres humains faibles et pécheurs. On dit parfois que c’est un hôpital pour soigner des pécheurs et non pas un musée pour étaler des « saints ». Néanmoins, nous sommes « appelés à être saints » (Romains 1.7) ; notre lumière doit luire « devant les hommes, afin qu’ils voient [nos] bonnes œuvres, et qu’ils glorifient [notre] Père qui est dans les cieux » (Matthieu 5.16). Notre comportement peut déshonorer le nom de Christ ou bien favoriser la conversion des autres à la foi chrétienne (Tite 2.5-10; 1 Pierre 3.1,2). Nous voulons que l’Église soit pure, « afin que l’adversaire soit confus, n’ayant aucun mal à dire de nous » et « afin de faire honorer en tout la doctrine de Dieu notre Sauveur » (Tite 2.8,10).

Lorsque ceux qui se disent chrétiens se comportent mal, la cause du Seigneur en souffre. Mais la correction spirituelle réduit les dégâts. Quand les non-chrétiens nous accusent à cause des péchés commis par un membre de l’Église, nous pouvons répondre, si le coupable a accepté la correction : « Oui, il a mal fait. Mais il a lui-même reconnu son péché. Il l’a confessé, il a demandé pardon, et il a résolu de ne plus commettre cet acte. » Même si le coupable a refusé de se repentir, l’Église est en mesure de répondre : « Oui, il a mal fait. Mais l’Église n’approuve pas son péché. Les membres ont tout fait pour l’amener à changer de vie. Comme il a refusé, nous avons fini par nous éloigner de lui et ne plus avoir de contact fraternel avec lui jusqu’à ce qu’il renonce à ses mauvaises actions. »

Comment y procéder

Le Seigneur a enseigné en Matthieu 18.15-17 quatre étapes par lesquelles on essaie de ramener un frère de son péché :

(1) « Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. » Remarquez que si son frère a péché, on ne doit pas se plaindre aux autres ou parler abusivement du frère à son absence. On ne doit pas non plus l’accuser publiquement. Il est possible qu’il ait agi dans l’ignorance. Il est possible que l’on se soit trompé sur la nature de son acte. Il est possible qu’il accepte humblement la correction.

(2) « Mais, s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l’affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. » Quand le frère qui est en faute ne prend pas au sérieux le reproche ou le conseil d’une seule personne, il est parfois nécessaire d’aller avec d’autres personnes pour l’aider à comprendre la gravité de son état devant Dieu.

(3) « S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Église. » On porte le problème à l’attention de toute l’assemblée pour que l’Église adresse des exhortations au coupable dans l’espoir qu’il voie la sagesse collective de l’assemblée et reconnaisse son erreur.

(4) « Et s’il refuse d’écouter l’Église, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain. » Les Juifs n’avaient pas de contact amical ou fraternel avec les païens. Les publicains, c’est-à-dire des Juifs qui collectaient des impôts de la part de leurs compatriotes pour les remettre aux oppresseurs romains, étaient vus comme des traîtres à la nation et des apostats en ce qui concerne la foi juive. Les Juifs fidèles n’avaient aucune relation avec eux sauf pour le paiement des taxes. La recommandation de Jésus dans ce passage vise surtout ce manque de contact fraternel ou social et ne sous-entend pas la haine ou le mépris. Cela se confirme par d’autres passages qui décrivent cette mesure :

« Si quelqu’un n’obéit pas à ce que nous disons par cette lettre, notez-le, et n’ayez point de communication avec lui, afin qu’il éprouve de la honte. Ne le regardez pas comme un ennemi, mais avertissez-le comme un frère. » (2 Thessaloniciens 3.14,15)

« Maintenant, ce que je vous ai écrit, c’est de ne pas avoir de relations avec quelqu’un qui, se nommant frère, est impudique, ou cupide, ou idolâtre, ou outrageux, ou ravisseur, de ne pas même manger avec un tel homme. » (1 Corinthiens 5.11)

« Si quelqu’un vient à vous et n’apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison, et ne lui dites pas : Salut ! car celui qui lui dit : Salut ! participe à ses mauvaises œuvres. » (2 Jean 10,11)

Il y a des communautés où la correction d’un fidèle en erreur semble être l’affaire d’un « responsable » plutôt que de toute l’Église locale. On défend au frère en faute de prendre la communion, mais les autres membres continuent souvent de s’associer avec lui comme d’habitude. Pour que la méthode biblique soit efficace, il faut que la correction soit appliquée par toute l’Église et non pas par certains individus seulement. Il ne s’agit pas d’un conflit personnel, mais d’une violation de la volonté de Dieu. Il faut aussi que la communion fraternelle soit riche et profonde. Si, en effet, je n’ai pas avec les frères et sœurs en Christ une relation chaleureuse et intime, si nous ne nous connaissons guère, je ne serai pas très touché par le fait que l’Église s’éloigne de moi. Si, par contre, nous partageons nos fardeaux, nos biens, le travail de Dieu et une amitié sincère, la perte de cette communion fraternelle me fera très mal. Je prendrai plus au sérieux la faute qui m’a fait perdre ce trésor spirituel que je désire vivement retrouver. Cultivons donc le vrai amour fraternel, et sachons le démontrer, même quand notre frère pèche.

B. B.
(Dans Vol. 7, No. 5)

La communion fraternelle

Une grande bénédiction que Dieu a prévue pour ses enfants est la communion fraternelle. Cette union qui se manifeste à plusieurs niveaux est basée sur la communion qui existe premièrement entre chaque chrétien et Dieu. L’apôtre Jean écrivit :

« Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, à vous aussi, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Or, notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ […] Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons, et nous ne pratiquons pas la vérité. Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion… » (1 Jean 1.3,6,7)

Si vous et moi, nous sommes tous les deux près de Dieu, nous serons logiquement près l’un de l’autre, aussi. Si j’aime la volonté de Dieu et que vous aussi, vous aimez la volonté de Dieu, nous allons naturellement nous entendre facilement. Nous aurons beaucoup de choses en commun ; nous partagerons les mêmes valeurs, les mêmes sentiments, les mêmes objectifs.

Pour être en communion avec Dieu, il faut (1) devenir son enfant par l’obéissance à l’Évangile (par la foi, la repentance, la confession de foi et le baptême pour le pardon des péchés), et (2) continuer à marcher dans la lumière, à nous efforcer de vivre en conformité à sa Parole.

Ceux qui ne sont pas en communion avec Dieu ne peuvent pas connaître non plus la communion avec la famille de Dieu.

« Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger. Car quel rapport y a-t-il entre la justice et l’iniquité ? ou qu’y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres ? Quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial ? ou quelle part a le fidèle avec l’infidèle ? » (2 Cor. 6.14,15)

Certes, on peut et on doit traiter les non-chrétiens en amis. Jésus lui-même a été l’ami des gens de mauvaise vie afin de les aider. Il nous a tous aimés pendant que nous étions encore dans le monde. Mais la communion fraternelle est un lien plus fort et une relation plus profonde que ce que nous pouvons avoir avec les gens du monde, aussi gentils soient-ils.

Ce que nous avons en commun

Si nous avons obéi à l’Évangile et que nous cherchons à mener une vie chrétienne, nous avons beaucoup en commun. En Éphésiens 4.4‑6 l’apôtre Paul énumère sept choses très fondamentales que nous partageons :

Un seul corps

En Éphésiens 1.22,23 Paul avait déjà identifié ce corps comme étant l’Église. Quand le Seigneur nous sauve, il nous ajoute à l’Église (Actes 2.47), l’Église qu’il avait promis de bâtir en Matthieu 16.18. Il n’est pas le fondateur de toute la multitude de dénominations que nous voyons aujourd’hui, et il n’ajoute personne à ces Églises d’origine humaine. Mais quand il pardonne une personne de ses péchés, il l’ajoute à la seule Église dont la Bible parle. Les sauvés font tous partie de ce seul corps.

Un seul Esprit

Le même Saint-Esprit est promis à tous les enfants de Dieu (Galates 4.6; Actes 2.38,39; 5.32; Rom. 8.9; 1 Cor. 12.13). Il cherche à produire dans nos vies les mêmes qualités, celles qui plaisent à Dieu (Galates 5.22).

Une seule espérance

Tous les sauvés ont la même destination finale : le ciel. Nous espérons tous jouir de la gloire auprès de Dieu pendant l’éternité. (Il n’est pas vrai, comme certains l’enseignent, que certains fidèles sont destinés au ciel, tandis que d’autres se trouveront sur une terre transformée. Nous avons la même espérance.)

Un seul Seigneur

En tant que chrétiens nous avons un seul maître et roi, Jésus. Nous obéissons à la même loi.

Une seule foi

Il est vrai que certains sont plus faibles en foi que d’autres. On a toujours besoin de grandir et de mettre plus de confiance en Dieu. Mais ici le mot « foi » se réfère à ce que nous croyons en tant que chrétiens, l’enseignement que nous avons accepté (Jude 3; Apoc. 2.13; Tite 1.4; 1 Tim. 6.21).

Un seul baptême

Tous ceux qui sont sauvés se sont intégrés de la même manière dans la famille de Dieu : par la nouvelle naissance. Bibliquement, il n’y a pas plusieurs baptêmes, mais un seul. Paul rappelle aux chrétiens d’Éphèse qu’ils avaient tous eu le même baptême – tous avaient été immergés dans l’eau au nom de Jésus pour le pardon de leurs péchés.

Un seul Dieu et Père

Il y a beaucoup de dieux différents dans le monde, mais tous les chrétiens adorent le même Dieu. Ils ont un même Père céleste, ce qui fait d’eux des frères en Christ.

Si nous sommes réellement en communion avec Dieu, nous avons déjà toutes ces choses en commun avec tout autre chrétien fidèle. Cela ne dépend pas de nous.

Ce que nous devons partager de plus

Mais il y a d’autres choses que nous pouvons et devrions partager ensemble si nous sommes chrétiens. La communion sera beaucoup plus profonde et d’une plus grande valeur spirituelle pour chacun de nous si nous apprenons à la cultiver dans nos assemblées. Voici quatre aspects de nos vies qu’il faut faire exprès pour partager avec nos frères et sœurs :

Les fardeaux

Il n’est pas rare de voir une personne qui accompagne son camarade à la gare et qui l’aide à porter ses bagages. Chacun tient une des deux manches du sac de voyage, et le fardeau est ainsi moins lourd. Il y a d’autres sortes de fardeaux dans la vie – le deuil, le découragement, la maladie, l’échec, etc., et parfois ils semblent écrasants. Galates 6.2 nous exhorte : « Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ. » Non seulement nous devons être sensibles aux problèmes de nos frères et sœurs et être prêts à les aider, mais nous devrions aussi accepter que les autres nous aident dans nos problèmes. Les liens de fraternité se fortifient de cette façon. Bien sûr, ce n’est pas seulement le malheur que nous partageons, mais le bonheur aussi. « Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui » (1 Cor. 12.26).

Les biens

Dans le livre des Actes, Luc décrit de merveilleuses manifestations de communion fraternelle dans l’Église de Jérusalem.

« La multitude de ceux qui avaient cru n’était qu’un cœur et qu’une âme. Nul ne disait que ses biens lui appartinssent en propre, mais tout était commun entre eux […] Ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, apportaient le prix de ce qu’ils avaient vendu, et le déposaient aux pieds des apôtres ; et l’on faisait des distributions à chacun selon qu’il en avait besoin. » (Actes 4.32,34,35)

L’auteur de l’Épître aux Hébreux nous dit :

« Persévérez dans l’amour fraternel. N’oubliez pas l’hospitalité […] Souvenez-vous des prisonniers, comme si vous étiez aussi prisonniers ; de ceux qui sont maltraités, comme étant aussi vous-mêmes dans un corps. » (Héb. 13.1-3)

Tout comme le fait de partager un repas autour d’une même table rapproche un groupe d’amis ou une famille, le partage de nos biens à travers l’hospitalité, la bienfaisance et le soutien de la prédication de l’Évangile peut rapprocher les chrétiens.

Le travail

En tant que chrétiens, nous avons du travail à faire pour le Seigneur. C’est un travail d’équipe. L’apôtre Paul parle souvent dans ses épîtres de ses « compagnons d’œuvre ». Ils ont travaillé ensemble pour répandre la parole de Dieu et servir les nécessiteux. Même quand chacun remplit une fonction différente, on travaille à la même tâche – on n’est pas en compétition (1 Cor. 3.5-7; Phil. 1.14-18). Je me sens le plus proche de mes frères quand nous travaillons ensemble pour le Seigneur.

L’amitié

« Ayez de l’affection les uns pour les autres comme des frères qui s’aiment ; mettez du zèle à vous respecter les uns les autres » (Rom. 12.10). Nos assemblées devraient organiser des moments de partage pour encourager les membres de se connaître davantage et de jouir de la compagnie les uns des autres. En tant qu’individus et familles dans l’Église, nous devons aussi chercher à passer du temps ensemble avec d’autres membres, sans que cela soit organisé au niveau de l’assemblée. Nous devons nous rendre visite les uns aux autres, jouer ensemble et causer ensemble. Cultivons l’amour et l’amitié dans nos Églises.

La communion fraternelle apporte une grande joie dans notre vie. Elle nous fortifie aussi quand nous traversons des moments difficiles ou des tentations. Elle constitue déjà dans cette vie une récompense pour les sacrifices que nous avons faits pour suivre Jésus, celui qui a dit :

« Il n’est personne qui, ayant quitté, à cause de moi et à cause de la bonne nouvelle, sa maison, ou ses frères, ou ses sœurs, ou sa mère, ou son père, ou ses enfants, ou ses terres, ne reçoive au centuple, présentement dans ce siècle-ci, des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants, et des terres, avec des persécutions, et, dans le siècle à venir, la vie éternelle. » (Marc 10.29,30)

Si nos assemblées cultivent la communion fraternelle comme Dieu l’a voulu, ce sera un grand atout pour aider les uns et les autres à rester fidèles. Si nous négligeons cet aspect de notre vie d’assemblée, le moyen approuvé de Dieu pour ramener un frère ou une sœur qui s’égare de la bonne voie n’aura que peu d’efficacité.

Des obstacles à la communion fraternelle

La question de la communion fraternelle présente un dilemme. Nous ne voulons pas (et nous ne devons pas) nous mettre à la place de Dieu pour juger les autres. Mais la Parole de Dieu elle-même nous enseigne de ne pas avoir de la communion avec certaines personnes, même certaines personnes qui se disent chrétiennes. Bien sûr, ceux qui vivent dans l’immoralité sont parmi elles. Paul dit aux chrétiens de Corinthe « de ne pas avoir des relations avec quelqu’un qui, se nommant frère, est impudique, ou cupide, ou idolâtre, ou insulteur, ou ivrogne, ou ravisseur, de ne pas même manger avec un tel homme » (1 Corinthiens 5.11). Mais ce ne sont pas seulement les problèmes de moralité qui rendent impossible la communion avec Dieu, et donc la pleine communion avec son peuple. Il y a des gens qui croient que Jésus est le Seigneur et qui adorent Dieu régulièrement, mais qui n’ont pas encore obéi à l’Évangile. Ils ressemblent parfois à Saul de Tarse. Ce dernier, après avoir vu Jésus sur la route de Damas, a cru en lui et s’est repenti de ses péchés, mais il était encore séparé de Dieu. Voilà pourquoi Ananias lui dit : « Lève-toi, sois baptisé et lavé de tes péchés » (Actes 22.16). Malgré une certaine piété, ces personnes n’ont pas encore fait la volonté de Dieu et sont dans la condition que Paul décrit en Éphésiens 2.12 : « sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde. » Cela peut paraître dur, mais ceux qui ne sont pas nés dans la famille (ou adoptés par le père) ne sont pas de la famille. Ils sont parfois « amis » de la famille, mais ils n’hériteront pas avec les enfants légitimes. (En Marc 9.38-41, Jésus, en parlant de celui qui chassait des démons à son nom, dit : « Qui n’est pas contre nous est pour nous. » Il ne dit pas : « Qui n’est pas contre nous est avec nous ou est l’un de nous. » Il ajoute : « Quiconque vous donnera à boire un verre d’eau en mon nom, parce que vous appartenez à Christ, je vous le dis en vérité, il ne perdra point sa récompense. » Qui appartenaient à Christ ? C’étaient les apôtres – ceux à qui il s’adressait – et non pas celui qui donnait le verre d’eau.) Ceux qui n’ont pas été baptisés en Christ ne sont pas en Christ. Ceux qui n’ont pas fait ce qu’il faut faire pour être sauvés n’ont pas encore été ajoutés par Dieu à l’Église. Ne pas faire cette distinction conduit inévitablement à une confusion et une déviation chez les membres de l’Église en ce qui concerne le plan du salut.

En plus d’une vie contraire à la moralité chrétienne et en plus du fait de ne pas avoir obéi à l’Évangile par la foi, la repentance, la confession de foi et le baptême biblique, un troisième obstacle peut se présenter à la communion : la fausse doctrine. Le Nouveau Testament dit clairement que certains emploient le nom de Jésus, mais n’ont pas sa faveur (Matthieu 7.21-23; Luc 6.46; 2 Corinthiens 11.13-15; Romains 16.17,18). Il dit aussi que la fausse doctrine fait perdre des âmes.

« Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ […] Qu’aucun homme, sous une apparence d’humilité et par un culte des anges, ne vous ravisse à son gré le prix de la course, tandis qu’il s’abandonne à ses visions… » (Colossiens 2.8,18)

« Nous l’avons dit précédemment, et je le répète à cette heure : si quelqu’un vous annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu, qu’il soit maudit ! » (Galates 1.9)

« Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu ; celui qui demeure dans cette doctrine a le Père et le Fils. Si quelqu’un vient à vous et n’apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison, et ne lui dites pas : Salut ! car celui qui lui dit : Salut ! participe à ses mauvaises œuvres. » (2 Jean 9-11)

Le mouvement œcuménique conseille de reléguer au second plan toutes les questions doctrinales, de ne considérer que les points sur lesquels tous ceux qui se disent chrétiens peuvent s’accorder, et de s’accepter les uns les autres comme enfants de Dieu. C’est une attitude attrayante, mais qui n’est pas en harmonie avec ce que dit la Bible. Quand on n’est pas dans le même corps, qu’on n’a pas la même foi, qu’on n’a pas reçu le même baptême, etc., où est la base de l’unité ? Nous devons rechercher l’unité des croyants, mais la rechercher en nous conformant tous à l’enseignement de la Bible.

Cultivons donc une communion profonde et sincère avec nos frères et sœurs en Christ, traitons tout le monde avec respect et amour, et œuvrons pour que tous ceux qui croient en Jésus puissent un jour être véritablement en communion avec Dieu et les uns avec les autres.

B. B.
(Dans Vol. 7, No. 4)