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Que penser de la loterie?

Le chrétien a-t-il le droit de jouer à la loterie ? Est-ce un péché que de payer un ticket de loterie ? La Bible parle-t-elle des jeux de hasard ? Voilà des questions qui se posent dans beaucoup d’Églises actuellement.

La Bible nous donne les réponses à ces questions et à toute autre sur la moralité. Par sa Parole, Dieu « nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété » (2 Pierre 1.3). Même lorsqu’elle ne s’adresse pas directement à une question particulière, elle nous donne les principes qui nous permettent d’identifier les comportements qui plaisent à Dieu.

Il est vrai que la loterie est légale, voire organisée par l’état, mais tout ce qui est permis par les lois humaines n’est pas forcément approuvé de Dieu. Les mauvaises pensées, l’orgueil, la cupidité, l’idolâtrie, et bien d’autres péchés ne sont pas des violations des lois civiles, mais ils sont condamnables devant Dieu.

Qu’en est-il donc de la loterie ? Au moins trois principes bibliques militent contre la participation aux jeux de hasard :

1. Il faut se garder de la convoitise.

« Mais ceux qui veulent s’enrichir tombent dans la tentation, dans le piège, et dans beaucoup de désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. Car l’amour de l’argent est une racine de tous les maux ; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments. » (1 Timothée 6.9,10)

« Ne vous livrez pas à l’amour de l’argent ; contentez-vous de ce que vous avez ; car Dieu lui-même a dit : Je ne te délaisserai point, et je ne t’abandonnerai point. » (Hébreux 13.5)

Pour le chrétien, ce ne sont pas seulement les actes qui comptent, mais aussi les motifs. Dieu, qui regarde au cœur, s’intéresse non seulement à ce que nous faisons, mais aussi à pourquoi nous le faisons (Matt. 6.1-4). Il veut que nos motifs soient purs.

En toute franchise, personne ne joue à la loterie sans le désir de s’enrichir. (Certes, ce n’est pas parce que l’on veut financer les bonnes œuvres de l’état que l’on achète ces tickets.) Non, ceux qui jouent le font avec le désir de gagner le « gros lot », de devenir « millionnaire », de s’enrichir. Or, la Bible est très claire en disant de nous garder de telles pensées. Ce n’est pas un péché que d’être riche. Si Dieu nous a donné des richesses, nous avons la grande responsabilité de les utiliser selon sa volonté et pour sa gloire (1 Timothée 6.17-19). Mais désirer les richesses, c’est autre chose, et chose dangereuse !

2. Il faut travailler pour se procurer le nécessaire.

« Que celui qui dérobait ne dérobe plus ; mais plutôt qu’il travaille, en faisant de ses mains ce qui est bien, pour avoir de quoi donner à celui qui est dans le besoin. » (Éphésiens 4.28)

« Nous vous exhortons, frères, […] à mettre votre honneur à vivre tranquilles, à vous occuper de vos propres affaires, et à travailler de vos mains, comme nous vous l’avons recommandé, en sorte que vous vous conduisiez honnêtement envers ceux du dehors, et que vous n’ayez besoin de personne. » (1 Thessaloniciens 4.10-12)

« Car lorsque nous étions chez vous, nous vous disions expressément : Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. Nous apprenons, cependant, qu’il y en a parmi vous quelques-uns qui ne travaillent pas, mais qui s’occupent de futilités. Nous invitons ces gens-là, et nous les exhortons par le Seigneur Jésus-Christ, à manger leur propre pain, en travaillant paisiblement. » (2 Thessaloniciens 3.10-12)

Bien sûr, les chrétiens, comme tout le monde, ont souvent besoin d’argent pour subvenir à des besoins réels. Dieu reconnaît ces besoins matériels. Mais il nous prescrit aussi la manière de les satisfaire : le travail. L’effort que nous fournissons en travaillant est proportionnel à l’argent que nous gagnons en retour. Que ce soit le travail agricole, le secrétariat, ou le commerce, celui qui paie nos produits ou nos services reçoit quelque chose qui est en rapport avec l’argent qu’il nous verse. Tout en nous procurant ce dont nous avons besoin, nous nous rendons utiles aux autres.

L’esprit de la loterie est tout à fait opposé à la position biblique. Ce qui fait marcher la loterie c’est le désir de gagner beaucoup sans effort. On veut recevoir sans donner en retour. Il n’y a aucun rapport entre le prix du ticket et ce qu’on cherche à remporter.

3. Il faut gérer de manière responsable ce que Dieu nous confie.

« Comme de bons dispensateurs des diverses grâces de Dieu, que chacun de vous mette au service des autres le don qu’il a reçu. » (1 Pierre 4.10)

« Tout vient de toi, et nous recevons de ta main ce que nous t’offrons. » (1 Chroniques 29.14)

« Ne savez-vous pas que […] vous ne vous appartenez point à vous-mêmes ? Car vous avez été rachetés à grand prix. » (1 Corinthiens 6.19,20)

« Le maître de ces serviteurs revint, et leur fit rendre compte. » (Matthieu 25.19)

Tout ce que nous avons appartient en réalité à Dieu. Dans sa grâce il nous confie des biens pour satisfaire à nos besoins et nous permettre d’aider les uns les autres. Au jour du jugement, cependant, il nous demandera de rendre compte de notre gérance. Aurons-nous utilisé l’argent d’une manière responsable ?

La probabilité de gagner sur un ticket de loterie est peut-être d’un sur dix mille. Loin d’être un risque calculé ayant de bonnes chances pour rapporter beaucoup, il s’agit presque d’une certitude que l’on perdra son argent, ou plutôt l’argent de Dieu qu’il nous a confié. Il est vrai que l’on doit souvent prendre des risques afin de gagner de l’argent et que tout investissement représente un risque. Les hommes d’affaires, pourtant, cherchent toujours à réduire le risque de perdre de l’argent et se gardent de mettre leur argent là où il a peu de chances de fructifier. Or, dans la loterie les chances de fructifier son argent sont pratiquement nulles. Il est aussi vrai que pour beaucoup d’hommes, les sommes d’argent dépensées sur la loterie ne sont pas excessives. Jésus dit, cependant : « Celui qui est fidèle dans les moindres choses l’est aussi dans les grandes, et celui qui est injuste dans les moindres choses l’est aussi dans les grandes » (Luc 16.10). Montrons-nous des économes fidèles de tout ce que Dieu nous confie.

B. B.
(Dans Vol. 5, No. 6)

Parler en langues

Très souvent quand les hommes reconnaissent la valeur d’une chose, des malhonnêtes cherchent à produire des contrefaçons. Ainsi nous avons des billets de banque, mais nous devons nous méfier des faux billets. Il y a des montres suisses qui coûtent cher mais qui durent longtemps, et puis il y a des imitations qui ne marchent plus au bout de six mois. Il y a des chaînettes et des boucles d’oreille faits d’or pur ; mais si l’on ne s’y connaît pas, on peut acheter ce qui est fait d’un métal sans valeur mais que l’on a recouvert d’une très fine couche d’or, de l’or plaqué.

Dans le domaine spirituel aussi il y a des contrefaçons produites par Satan. Il y a ce qui est vrai, mais Satan a toujours essayé de tromper les hommes par ce qui est faux. Jésus a choisi ses apôtres et leur a délégué de l’autorité. Paul nous avertit qu’il y a ceux qui se disent apôtres mais ne le sont pas (2 Corinthiens 11.13-15). Dieu a révélé aux hommes son Évangile, la bonne nouvelle qui sauve du péché. Mais en Galates 1.8 Paul met les hommes en garde contre ceux qui prêchent un autre Évangile. La Bible nous parle des miracles qui étaient faits par la puissance de Dieu, mais elle nous parle à maintes reprises de faux miracles, réalisés par la puissance de Satan pour séduire les hommes (2 Thessaloniciens 2.9-12; Matthieu 24.24).

Un miracle que la Bible décrit et dont il existe aujourd’hui une contrefaçon est ce qu’on appelle « parler en langues ». Il est donc nécessaire d’apprendre à distinguer le vrai parler en langues du faux.

Qu’est-ce que c’est que parler en langues ?

Il s’agit de parler miraculeusement de vraies langues humaines que l’on n’a pas apprises.

Le récit d’Actes 2

Ceci est évident dans le seul passage de la Bible qui contient une description de ce phénomène, Actes chapitre 2. Dans ce chapitre nous voyons les apôtres réunis à Jérusalem quelque dix jours après la résurrection de Jésus. C’était le jour de la Pentecôte, une fête juive. À cause de cela, la ville était remplie de pèlerins. « Il y avait en séjour à Jérusalem des Juifs, hommes pieux, de toutes les nations qui sont sous le ciel » (verset 5). En effet, des millions de Juifs au premier siècle vivaient parmi les païens en dehors de la Palestine, mais chaque année beaucoup d’entre eux faisaient le voyage à Jérusalem pour célébrer les fêtes ordonnées dans la loi de Moïse.

Voici donc ce qui arriva ce jour de la Pentecôte décrit en Actes 2 :

« Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d’eux. Et ils furent tous remplis du Saint-Esprit et se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer. » (versets 2-4)

Les versets suivants nous parlent des hommes qui étaient venus de toutes les nations, et précisent que « chacun les entendait parler dans sa propre langue. »

Nous apprenons au verset 7 que ceux qui parlaient étaient tous de la Galilée, la petite région de la Palestine où Jésus avait grandi et exercé son ministère la plupart du temps. En plus, les témoins de cet événement à Jérusalem reconnaissaient que les apôtres étaient Galiléens.

Devant ces faits, il y eut deux réactions opposées dans la foule : les uns « étaient tous dans l’étonnement, et, ne sachant que penser, ils se disaient les uns aux autres : Que veut dire ceci ? Mais d’autres se moquaient, et disaient : Ils sont pleins de vin doux » (versets 12,13).

L’explication la plus naturelle de ces deux réactions est que ceux qui comprenaient ces différentes langues, étant venus des pays où l’on les parlait, s’étonnaient. Ceux, par contre, qui ne comprenaient pas ces langues, étant originaires de la Palestine, pensaient que les apôtres parlaient tout simplement de façon inintelligible, comme des ivrognes.

La discussion en 1 Corinthiens 14

La description que nous venons de voir est en parfaite harmonie avec ce que Paul a écrit en 1 Corinthiens 14. Dans ce chapitre où Paul parle longuement du don miraculeux de parler en langues, il affirme aux versets 10 et 11 que toutes les langues du monde sont intelligibles pour ceux qui les parlent. Il est aussi significatif que les langues parlées par ceux qui avaient ce don pouvaient être interprétées (verset 13). Or, on ne peut pas « interpréter » du non-sens.

Quand on parlait en langues, il s’agissait donc du pouvoir de parler miraculeusement de vraies langues humaines que l’on n’avait pas apprises.

Une langue de prière ?

D’aucuns disent qu’en 1 Corinthiens 14 il ne s’agit pas de la même chose qu’en Actes 2. Ils disent que Paul se réfère à une langue spéciale de prière. Ils disent cela parce que Paul parle de « prier en langue » (verset 14) et de « rendre grâces par l’Esprit » (verset 16). En plus, le verset 2 dit que « celui qui parle en langue ne parle pas aux hommes, mais à Dieu, car personne ne le comprend ». Ces versets ne sont pas, pourtant, en conflit avec la description en Actes 2. En Actes 2, comme en 1 Corinthiens 14, le sujet dont on parlait en langues était « les merveilles de Dieu » (Actes 2.11). On louait Dieu. Quand on prie ou loue Dieu, ceux qui écoutent peuvent très bien en être édifiés (1 Cor. 14.16,17). Mais de la manière que cela se pratiquait à Corinthe, et que Paul reproche tout au long du chapitre 14, les assistants ne comprenaient pas ce qui était dit en langues, et on n’interprétait pas. C’est pour cela que Paul dit que la personne ne parle qu’à Dieu, celui qui comprend toutes les langues. S’ils ne comprenaient pas, ce n’est pas parce que c’était une soi-disante langue de prière.

(Il est malheureux que certaines versions de la Bible, dans un effort de rendre le texte en 1 Corinthiens 14 plus clair, ont ajouté le mot « inconnues », ou ce qui est pire, « incompréhensibles », à l’expression « parler en langues ». En réalité, l’expression employée par Paul en 1 Corinthiens est exactement la même que celle employée par Luc en Actes 2, et elle ne contient pas les mots « incompréhensibles » ou « inconnues ».)

À quoi servait-il de parler en langues ?

La preuve de la présence de l’Esprit ?

Beaucoup affirment de nos jours que le don de parler en langues est toujours la première preuve qui permet de savoir qu’une personne a reçu le Saint-Esprit. De nombreux croyants sincères s’affligent à la pensée qu’ils ne sont pas remplis de l’Esprit parce qu’ils n’ont pas eu cette expérience.

Aucun passage de la Bible n’affirme cette idée. La première lettre de Paul aux Corinthiens nous montre même le contraire. Paul dit clairement en 1 Cor. 12.13 que tous les membres de l’Église de Corinthe avaient reçu le Saint-Esprit. « Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit. » Par contre, il enseignait que tous ne recevaient pas le même don.

« Or, à chacun la manifestation de l’Esprit est donnée pour l’utilité commune. En effet, à l’un est donnée par l’Esprit une parole de sagesse ; à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit…à un autre, le don d’opérer des miracles ; à un autre, la prophétie ; à un autre, le discernement des esprits ; à un autre, la diversité des langues ; à un autre, l’interprétation des langues. Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à chacun en particulier comme il veut. » (1 Corinthiens 12.7-11)

La fin du chapitre rend très clair que tout chrétien ne devait pas s’attendre à parler en langues, pas plus que tout chrétien ne devait s’attendre à être apôtre. Après avoir réaffirmé que la diversité en ce qui concerne les fonctions et les dons spirituels dans l’Église était voulue par Dieu, Paul pose une série de questions auxquelles la réponse est toujours « non ». « Tous sont-ils apôtres ? Tous sont-ils prophètes ? Tous sont-ils docteurs ? Tous ont-ils le don de guérisons ? Tous parlent-ils en langues ? Tous interprètent-ils ? » (1 Corinthiens 12.29,30).

Dans l’Église tous avaient le Saint-Esprit, mais tous ne parlaient pas en langues. Ce don n’était pas « la preuve » que l’on avait reçu l’Esprit. L’absence de ce don n’était pas une preuve que l’on n’avait pas l’Esprit.

Une confirmation du témoignage des apôtres

La Bible elle-même nous dit la raison d’être de ce don : C’était l’un des miracles qui servaient à appuyer le témoignage ou confirmer la parole des apôtres. Avant de remonter au ciel, Jésus avait promis aux apôtres qu’ils feraient plusieurs sortes de miracles, y compris le fait de parler « de nouvelles langues ». Après son ascension, « ils s’en allèrent prêcher partout. Le Seigneur travaillait avec eux, et confirmait la parole par les miracles qui l’accompagnaient » (Marc 16.20).

Un autre passage soutient la même idée :

« Comment échapperons-nous en négligeant un si grand salut, qui, annoncé d’abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’ont entendu (les apôtres), Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, et divers miracles, et par les dons du Saint-Esprit distribués selon sa volonté. » (Hébreux 2.3,4)

Le texte en 1 Corinthiens dit aussi que « les langues sont un signe, non pour les croyants, mais pour les non-croyants » (1 Corinthiens 14.22).

[Cette précision confirme encore ce que nous avons dit concernant la définition du parler en langues. Certains disent que les hommes ne peuvent pas comprendre la personne qui parle en langues parce qu’elle parle une langue céleste, une langue qui est inintelligible aux hommes. Mais parler de façon incompréhensible ne pourrait pas convaincre une personne non croyante de quoi que ce soit. Elle ne serait convaincue que s’il était évident qu’un vrai miracle se produisait. Pour être convaincu de cela, il faudrait que celui qui écoute comprenne la langue qui est parlée, et il faudrait qu’il sache que la personne qui parle n’a jamais appris cette langue.

Certains se basent sur 1 Corinthiens 13.1-3 pour soutenir l’idée qu’on parlait la langue des anges, ou une langue céleste. Pour comprendre ce passage, il faut remarquer que dans tous les exemples que Paul emploie dans ces trois versets il prend un extrême. Il parle de connaître tous les mystères, d’avoir toute la connaissance et toute la foi, même jusqu’à pouvoir transporter des montagnes. Ce n’est pas que quelqu’un dans la Bible ou de nos jours était omniscient comme Dieu ou a pu transporter miraculeusement une montagne par sa foi. De même, Paul n’est pas en train de dire que quelques-uns parlaient la langue des anges. Au contraire, on parlait des langues humaines. L’idée de Paul est que même si l’on avait ce don à un degré que l’on n’avait jamais vu, c’est-à-dire au point de pouvoir parler les langues des anges, ce serait sans valeur si l’on n’avait pas l’amour.]

Existe-t-il toujours ?

La Bible déclare que ce don, comme les autres dons miraculeux, devait cesser. « La charité ne périt jamais. Les prophéties prendront fin, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra. Car nous connaissons en partie, et nous prophétisons en partie, mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel disparaîtra » (1 Corinthiens 13.8-10). Pour comprendre ce passage correctement, il faut noter que Paul n’a pas dit que ces choses cesseraient quand « Celui qui est parfait » serait venu, comme s’il parlait du retour de Jésus à la fin du monde. Il parle plutôt de « ce qui est parfait », employant des mots qui conviennent à une chose et non une personne. Remarquons que le sens du mot « parfait » dans ce contexte n’est pas « sans faute » mais « complet ». Paul dit que ce qui était partiel serait remplacé par ce qui était parfait, ou complet. Ce qui était partiel, c’était des révélations ou paroles reçues miraculeusement, directement de Dieu. Quand une révélation complète serait donnée, il n’y en aurait plus besoin. « Ce qui est parfait » est la révélation complète de la volonté de Dieu. Elle nous est donnée depuis la fin du premier siècle quand le Nouveau Testament a été achevé.

Si les dons devaient cesser, c’est qu’ils ne seraient plus nécessaires. La parole de Dieu que nous avons, en effet, suffit pour convaincre ceux qui ont un cœur honnête. Selon Hébreux 2.3,4, elle a déjà été confirmée par Dieu. Elle est capable de produire en nous la foi en Jésus-Christ.

« Ainsi la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ. » (Romains 10.17)

« Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres miracles qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom. » (Jean 20.30,31)

Selon les exemples bibliques, le moyen par lequel on recevait le don du parler en langues n’est plus disponible. Les divers dons miraculeux, y compris le don de parler en langues, furent donnés par imposition des mains d’un apôtre. Cela ressort clairement dans des passages tels que Actes 8.18,19; Actes 6.8 et 8.6,7 avec Actes 6.5,6; 2 Timothée 1.6; et Actes 19.6. (La seule exception à cette règle est la famille de Corneille qui en Actes 10 reçut le Saint-Esprit avec des manifestations miraculeuses sans même être baptisée. Actes 11 montre que cela arriva pour que les chrétiens juifs soient persuadés que Dieu voulait les non-juifs aussi dans l’Église.)

Pour être apôtre il fallait être témoin oculaire de la résurrection du Christ et choisi par le Seigneur lui-même. (Voir Actes 1.21-24; 1 Corinthiens 9.1). Or, les apôtres, par qui les dons miraculeux étaient communiqués, ne sont plus parmi nous. Certes, Dieu est capable de donner ces pouvoirs à quelqu’un d’une autre manière que celle qui nous est présentée dans la Bible. Mais cela ne veut pas dire qu’il choisit de le faire.

Que penser du parler en langues moderne ?

Il est certain que beaucoup de cas où l’on prétend parler en langues ne sont pas miraculeux. Au lieu de le faire par le pouvoir du Saint-Esprit, de nombreuses personnes ont « appris » à « parler en langues » en imitant consciemment d’autres personnes. Dans certains milieux pentecôtistes on donne des « conseils » à ceux qui voudraient parler en langues. Cela n’est jamais le cas dans les récits bibliques.

Dans tous les cas que l’on a essayé de vérifier, ceux qui parlaient en langues ne parlaient pas de vraies langues, mais du non-sens. Par exemple, un psychologue nommé John Kildahl passa 10 ans à étudier et même enregistrer sur cassette des personnes de diverses religions partout dans le monde, sans trouver un seul cas légitime. D’autres psychologues et linguistes ont eu des résultats identiques dans leurs études.

Les témoignages qu’on entend pour soutenir que quelqu’un a parlé miraculeusement en telle ou telle langue sont presque toujours donnés par des personnes qui ne comprennent pas elles-mêmes les langues qu’elles prétendent avoir entendues.

Quand l’un des premiers pentecôtistes, A. G. Garr, est allé en Inde comme missionnaire, il comptait se servir de son « don » pour prêcher à la population. Les gens n’ont rien compris de ce qu’il disait, et il abandonna l’effort. Il partit à Hong Kong où il fut obligé d’apprendre la langue chinoise de la manière traditionnelle. De nos jours les missionnaires qui prétendent parler en langues sont aussi obligés d’étudier le français ou les langues locales, ou bien de se servir d’interprètes.

La même chose se passe en ce qui concerne ceux qui prétendent avoir le don d’interpréter des langues. John Kildahl a plusieurs fois présenté des cassettes enregistrées qu’il avait faites de personnes qui prétendaient parler en langues à différentes personnes disant avoir le don d’interprétation. Il n’a jamais trouvé deux « interprètes » qui s’accordaient sur le sens du même message « en langues ». Par exemple, une personne dit que celui qui parle en langue doit choisir entre deux emplois et demande à Dieu de l’aider à choisir. Une autre personne écoutant la même cassette dit que celui qui parle est en train de remercier Dieu de l’avoir guéri d’une maladie grave.

Un célèbre chanteur américain nommé Pat Boone a écrit un livre intitulé A New Song pour expliquer son expérience du Saint-Esprit. En parlant du jour où sa femme a « parlé en langues », il dit : « Ma femme louait le Seigneur – en latin. Je savais qu’elle n’avait jamais étudié le latin, même pas un seul jour… Pourtant maintenant elle disait distinctement “Ava Diem ! Ava Diem ! Ava Diem !” ou “Louez Dieu !” dans une langue qu’elle n’avait jamais apprise…Nous savions qu’elle venait de vivre un miracle. Le Saint-Esprit avait donné à Shirley une phrase qu’il savait que je pourrais interpréter, et pour notre foi et édification mutuelles. » Ava est un mot latin, mais il signifie « grand-mère » ! Peut-être qu’il voulait dire « ave », mais ave est une salutation et signifie « salut » ou « au revoir ». Diem signifie « jour ». « Louez Dieu » en latin serait « lauda (ou laudate) Deum ».

Le fils d’un missionnaire, élevé en Afrique, parlait une ethnie africaine. Dans une réunion où l’on parlait en langues, il récita le Notre Père dans cette ethnie. Celui qui « interprétait » dit aux autres qu’il avait dit que Jésus reviendrait très bientôt.

Même si l’on trouvait des cas miraculeux, ils ne seraient pas forcément de Dieu. Des miracles mensongers existent. Il faut toujours examiner le message qu’une personne cherche à confirmer par ses miracles (Deut. 13.1-5). En effet, de nombreux groupes qui se contredisent pratiquent le même parler en langues. Les Assemblées de Dieu, qui croient à la doctrine de la Trinité, et l’Église Pentecôtiste, qui nie cette doctrine et dit qu’un baptême fait au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit n’est pas valable, ont le même « don ». Le renouveau catholique qui encourage la prière à la vierge Marie et des protestants qui considèrent cela comme une idolâtrie parlent en langues de la même manière. On trouve le même phénomène dans des Églises Baptistes qui acceptent la Bible comme le seul livre inspiré, et l’Église Unitaire qui ne reconnaît aucun livre comme inspiré. (Même dans l’Église de Satan qui existe aux USA on parle en langues.) Évidemment Dieu, qui n’est pas l’auteur de la confusion, ne peut pas être en train d’appuyer le témoignage de toutes ces religions contradictoires. Cependant, confirmer la parole était bien le but du vrai parler en langues.

Quelle que soit la source de ce qu’on appelle parler en langues de nos jours, que ce soit l’esprit de l’homme lui-même ou un esprit trompeur, ce n’est pas l’Esprit de Dieu.

Conclusion

Jésus nous a mis en garde contre la soif de voir des miracles. En Matthieu 16.4 il dit : « Une génération méchante et adultère demande un miracle. » En 2 Thess. 2.9-12 Paul dit que Dieu permettra des signes et des prodiges mensongers et une puissance d’égarement pour ceux qui n’ont pas l’amour de la vérité. 1 Corinthiens 1.22 parle de Juifs qui, cherchant des miracles, finissent par ne pas saisir la bonne nouvelle qui pourrait les sauver.

Un don miraculeux n’a jamais sauvé une âme. Jacques 1.21 nous dit par contre de recevoir avec douceur la parole qui a été plantée en nous et qui peut sauver nos âmes. Oui, il y a beaucoup de contrefaçons dans le monde, même en ce qui concerne les choses spirituelles. Mais si nous recherchons, non pas les dons miraculeux qui étaient destinés à disparaître, mais plutôt la vérité de l’Évangile de Jésus-Christ, nous ne serons pas déçus.

B. B.
(Dans Vol. 5, No. 5)

La guérison divine

Je vais vous donner quelques extraits d’une lettre d’une femme qui est vivement intéressée par tout ce qui concerne la foi. Depuis dix ans, elle est la proie d’une maladie très douloureuse. Pendant plusieurs années elle a assisté à des réunions dites de « Réveil Pentecôtiste » où l’on impose les mains pour guérir les malades. Au début de sa maladie, on lui imposa les mains à plusieurs reprises, mais sans résultat. Depuis une année elle est en pension chez une dame qui fait partie d’un autre mouvement dont le pasteur est également venu lui imposer les mains avec onction d’huile. Là encore, aucune amélioration de son état.

« Alors » écrit-elle, « cela me fait tellement de peine de m’entendre dire que je ne marche pas avec le Seigneur et que c’est un manque de foi… J’avoue cher monsieur que je me trouble avec tout cela et que les arguments humains me font plus de mal que de bien, car ils ruinent mon âme. Si Dieu n’a pas voulu me guérir à cause de toutes mes désobéissances, malgré les dizaines de fois que j’ai demandé “pardon” et me suis repentie, cela me décourage en pensant à cette foi que je n’ai pas ; et je ne sais comment l’obtenir. »

Dans un autre passage de sa lettre, elle nous dit avoir vu à maintes reprises un pasteur imposer les mains à un jeune garçon aveugle de naissance, en lui disant : au nom de Jésus je te déclare guéri ! Le garçon est toujours aveugle. La lettre tout entière exprime un sentiment d’incompréhension, de révolte parfois, et surtout un grand déchirement de l’âme qui se sent abandonnée, coupable et méprisée par Dieu. Malgré les prières répétées, malgré les supplications et les larmes, Dieu ne consent pas à guérir. Que penser de cela ?

Mes amis, après avoir lu cette lettre, j’ai eu le sentiment à la fois navré et amer que l’on éprouve devant un gâchis. Car voici une personne, parmi tant d’autres, dont la foi en Dieu est indéniable, que l’on a induite en erreur et qui est peut-être sur le point de désespérer de Dieu. Il est même étonnant qu’après ces longues années elle n’ait pas perdu la foi comme c’est, hélas, souvent le cas dans des situations semblables.

Votre foi n’est pas en cause

À cette personne, à vous Madame, et à tous ceux qui se trouvent dans la même perplexité, je veux dire tout d’abord que votre foi n’est pas en cause. Qui vous a donné la conviction que la maladie qui s’attache à vous est le signe d’une carence de votre foi ? !

Si l’on examine les différentes guérisons opérées par le Christ et par ses apôtres, on s’aperçoit que la foi du malade n’était pas toujours sollicitée. Le chapitre 3 du livre des Actes nous en donne un exemple clair et typique. Il s’agit d’un homme boiteux de naissance que l’on plaçait tous les jours à la porte du temple juif à Jérusalem. Il vivait des aumônes du peuple. Pierre et Jean s’approchent et s’arrêtent devant lui.

« Regarde-nous », lui disent-ils. « Et il les regardait attentivement s’attendant à recevoir d’eux quelque chose. » (L’idée d’une guérison ne lui avait même pas effleuré l’esprit.) « Alors Pierre lui dit : Je n’ai ni argent ni or, mais ce que j’ai je te le donne : au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche. Et, le prenant par la main droite, il le fit lever. Au même instant il fut debout, et il se mit à marcher. Il entra avec eux dans le temple, marchant, sautant et louant Dieu. » (Actes 3.4-8)

Nous constatons que si la foi a joué un rôle dans cette guérison complète, c’était la foi des apôtres et non celle de l’homme guéri. Il en est de même de la plupart des miracles opérés par Jésus, comme par exemple la guérison de l’aveugle de naissance (Jean 9) ou de Malchus dont l’oreille droite avait été emportée (Luc 22.49-51), et que dire des morts qu’il a ressuscités ?

Il arriva même que Jésus guérit à distance, comme il le fit pour le centenier romain dont le serviteur était gravement malade (Matthieu 8.5-13). Ce dernier ne se rendit compte de rien. Il sut seulement qu’il était guéri.

Ceux qui aujourd’hui prétendent détenir des pouvoirs divins miraculeux, ne pourraient-ils, ne devraient-ils pas agir de la même manière en guérissant à distance un malade pour lequel d’autres chrétiens prient instamment, même si ce malade n’a pas nécessairement la foi ? Ces guérisseurs ne devraient-ils pas être aussi généreux que Pierre et être capables de dire comme lui : « Ce que j’ai, je te le donne ! » ?

Mais ces choses ne se passent jamais ainsi. On trouve plus prudent de faire courir le risque au malade. S’il n’est pas guéri, c’est que sa foi est faible. On ne met jamais en doute la qualité de celui qui impose les mains et qui crie : sois guéri au nom de Jésus-Christ !

(Je ne veux pas ici mettre systématiquement en doute la sincérité de tous ces guérisseurs. Beaucoup croient de tout leur cœur. C’est indéniable. Mais il n’empêche qu’ils soient sincèrement dans l’erreur.)

Deux choses qu’il faut constater

Lorsqu’on examine de près ces « miracles modernes », on constate deux choses :

1- Tout d’abord ils ne sont pas plus étonnants que les résultats enregistrés par la psychiatrie et le traitement médical par hypnose, tant il est vrai que la majorité des troubles organiques ont leur origine dans l’esprit. Ainsi, il est notoire que les sentiments négatifs, tels la haine et la jalousie, les soucis, la peur, les contrariétés, les frustrations continuelles, sont cause de nombreuses maladies, depuis les ulcères stomacaux et intestinaux, jusqu’à certaines formes de tuberculose en passant par les maladies de cœur et diverses paralysies.

2- Lorsqu’on les examine à la lumière des miracles rapportés dans la Bible, il leur manque ce cachet d’authenticité, ce caractère net et sans bavures que même les ennemis du Christ ne pouvaient contester. La chose se passait « aussitôt » « au même instant ». Et la guérison était totale. En outre, les miracles étaient non seulement d’une grande variété, mais, ce qui est important, ils ne se produisaient pas dans l’atmosphère enfiévrée d’une foule conditionnée qui sert de cadre à la plupart des séances de « guérisons miraculeuses modernes ». Je pense aux aveugles que Jésus guérit, aux lépreux, aux paralytiques et aux estropiés ; à l’évangéliste Philippe que l’Esprit transporta instantanément d’un lieu à un autre (Actes 8.39,40).

Je pense à la guérison des apoplectiques, à la multiplication des pains. Je pense aussi à la résurrection de plusieurs morts par Jésus et par les apôtres. L’un des morts était dans le tombeau depuis quatre jours (Marc 5.41,42; Luc 7.21; Jean 11.43; Actes 9.40; 20.9).

Ces quelques exemples suffisent à nous montrer que les soi-disant miracles modernes n’ont rien de commun avec les miracles opérés par les véritables messagers de Dieu. Si l’on prétend aujourd’hui pouvoir guérir une maladie de cœur ou un ulcère au nom de Christ, on peut, par ce même pouvoir, ressusciter des morts. Tout le monde pouvait constater que la puissance que Jésus et ses apôtres déclaraient détenir de Dieu était réelle. Ils en faisaient la démonstration. Mais aujourd’hui on le constate, il ne se passe rien de semblable, rien en tout cas qui soit au-dessus de tout soupçon ; rien qui soit aussi irréfutable et objectivement public que les prodiges opérés par le Christ et ses apôtres.

Le but des miracles

Quel était le but de ces manifestations miraculeuses au premier siècle ? Le Nouveau Testament nous apprend que leur but essentiel était de confirmer le message de l’Évangile. Il fallait que le monde sache que les messagers de l’Évangile étaient vraiment des envoyés de Dieu et que leur message était par conséquent d’origine divine. La révélation était dans sa phase première. Elle se fit d’abord d’une manière orale par la bouche des apôtres, Dieu étant avec eux confirmant leur message. Nous l’avons à présent sous la forme d’un document écrit qui s’appelle à juste titre « la Parole de Dieu » et qui suffit à produire la foi. « Ces choses sont écrites afin que vous croyiez… » dit l’apôtre Jean (Jean 20.30,31).

Cette période vit également la naissance de l’Église. Elle fut établie et « lancée » en quelque sorte avec l’aide miraculeuse de Dieu (Actes 2). C’est ainsi que le monde fut créé par une série de miracles. C’est la loi naturelle qui assura par la suite sa continuité. Il en est de même de l’Église. Elle fut inaugurée par un miracle (Actes chapitre 2). Elle continue d’exister et de se reproduire non avec l’aide des miracles, mais avec la Parole de Dieu qui est sa semence.

L’Épître aux Hébreux évoque cette phase primaire de la révélation par ces mots :

« Comment échapperons-nous en négligeant un si grand salut, qui, annoncé d’abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’ont entendu, » (Comment ce message fut-il confirmé ?) « Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges et divers miracles, et par les dons du Saint-Esprit distribués selon sa volonté. » (Hébreux 2.3,4)

À l’époque où fut rédigée la lettre « aux Hébreux » ces manifestations miraculeuses n’avaient donc plus cours. Elle fait en effet allusion aux choses qui se passaient au commencement, au temps où Dieu appuyait le message des témoins du Seigneur par sa puissance miraculeuse. Notre rôle est à présent de croire à leur témoignage. C’est le fondement même de la foi : la foi de celui qui croit sans avoir vu (2 Corinthiens 5.7; Romains 10.17; Jean 20.28,29).

Dieu guérit toujours

Ceci signifie-t-il que Dieu ne guérit plus aujourd’hui, qu’il est vain d’attendre de lui ce qu’il accordait autrefois à tant de malheureux ? Mes amis, loin de nous cette pensée. Il ne faut pas limiter la puissance de Dieu. Si sa manière d’intervenir dans les affaires des hommes varie, comme nous le montre l’histoire biblique, il est toujours présent. Il est toujours amour. Il désire toujours que nous soyons sauvés.

Par la prière Dieu peut toujours guérir. Il ne faut pas perdre confiance dans la prière… Je me suis élevé ici contre ceux qui font de la publicité pour leurs séances d’imposition de mains, lesquelles font plus de mal que de bien en donnant de fausses espérances.

Que ta volonté soit faite

Il y a un autre point sur lequel je dois insister, c’est que la prière n’est pas un moyen infaillible d’obtenir la guérison, même si elle est dite avec foi et maintes fois répétée. Ce n’est pas une manière de forcer la main de Dieu. Elle est avant tout, dans ce cas, une pétition soumise à sa volonté. « Que ta volonté soit faite » avait dit Jésus, « et non la mienne. » Telle doit être également notre attitude dans la prière.

Même au temps des apôtres, certains malades ne furent pas secourus d’une manière miraculeuse. Paul dit par exemple qu’il a « laissé Trophime malade à Milet » (2 Timothée 4.20). Épaphrodite, un autre compagnon de voyage de l’apôtre Paul tomba également malade. Il était près de la mort. « Mais Dieu a eu pitié de lui » écrit l’apôtre, « et non seulement de lui, mais aussi de moi, afin que je n’eusse pas tristesse sur tristesse » (Philippiens 2.25-27).

L’élément miraculeux n’est pas intervenu dans ces cas-là, parmi d’autres sans doute. La guérison a eu lieu quand même, mais selon le cours normal des choses. Nous pourrions également évoquer la maladie de l’apôtre Paul que Dieu ne guérit pas malgré d’instantes prières. Il lui fallut continuer de vivre avec « son écharde dans la chair » (2 Corinthiens 12.7).

C’est Dieu qui guérit

Dans la maladie, nous devons nous en remettre à Dieu avec la confiance qu’il peut guérir s’il le veut. Nous pourrions ici citer de nombreux cas où Dieu a guéri ce que les hommes avaient jugé inguérissable. Le médecin chrétien lui-même sait bien qu’il ne peut que panser les plaies. C’est Dieu qui guérit.

Mes amis, la vieillesse vient souvent accompagnée de maux de toutes sortes. Elle est elle-même une maladie. Notre correspondante écrit à cet égard : « Ce n’est pas avec des impositions de mains et onctions d’huile que des ministres du 20e siècle vont rajeunir mon squelette. » C’est vrai. Il faut que la vie suive son cours jusqu’au terme. Mais ce qui compte avant tout, ce n’est pas tellement la guérison du corps, mais celle de l’homme intérieur, c’est-à-dire l’âme. Par la foi en Christ, le repentir et le baptême en son nom pour la rémission des péchés (Actes 2.38), Dieu opère en nous un changement, une transformation. « Si quelqu’un est en Christ », s’exclame l’apôtre Paul, « il est une nouvelle création. Les choses anciennes sont passées. Voici, toutes choses sont devenues nouvelles » (2 Corinthiens 5.17).

Voilà le bien suprême à rechercher ; même si comme Paul nous devons vivre avec un corps diminué par la souffrance, ce qui compte, c’est la nouvelle nature que Dieu peut créer en nous (Galates 6.15). Il faut alors faire nôtres ces paroles que Dieu adressa à l’apôtre au sein de sa souffrance : « Ma grâce te suffit » (2 Corinthiens 12.9).

Richard ANDREJEWSKI
(Dans Vol. 5, No. 4)

Un règne de mille ans sur la terre ?

L’idée d’un règne de mille ans vient d’un passage symbolique, Apocalypse 20.1-6. Ce passage ne mentionne ni la fin du monde, ni le retour de Jésus, ni une résurrection corporelle, ni un règne « sur la terre ». Pour imposer ces idées au passage, il faudrait l’arracher de son contexte. En fait, la plupart du livre de l’Apocalypse traite le conflit entre l’Église et l’Empire romain, qui dans les visions de Jean a été représenté par l’image d’une bête ayant sept têtes. L’empereur avait exigé que tous l’adorent comme un dieu, ce que les chrétiens refusaient de faire. Pour cette raison ils étaient persécutés à la mort. Quand on arrive au chapitre 20, on a déjà vu dans les visions la persécution des chrétiens et aussi le châtiment et la destruction de l’Empire romain. Ceux qui, dans la vision, devaient régner avec Christ pendant mille ans étaient « ceux qui n’avaient pas adoré la bête ni son image ».

Dans la vision nous voyons un ange descendre du ciel ayant la clef de l’abîme et une grande chaîne dans la main. Il saisit le dragon, qui représente le diable qui avait incité l’Empire romain à persécuter l’Église, et le lie pour mille ans. Comme la plupart des chiffres dans l’Apocalypse, celui-ci exprime une idée et non pas une durée chronologique à prendre à la lettre. Le chiffre mille a été employé dans l’Apocalypse pour signifier la plénitude, la totalité, ce qui est complet. Lier Satan pendant 1 000 ans, c’est lui enlever complètement les pouvoirs qu’il exerçait pendant la persécution romaine. En rapport avec l’enchaînement du dragon pendant mille ans, « les âmes de ceux qui avaient été décapités à cause du témoignage de Jésus… et de ceux qui n’avaient pas adoré la bête » ont le privilège de régner avec leur Seigneur. Ce règne se situe, non sur la terre, mais au ciel, où se trouvent tous les trônes dans l’Apocalypse.

L’exaltation des martyrs, la justification de la cause pour laquelle ils sont morts, la satisfaction qu’ils éprouvent en voyant que la justice leur a été faite, est appelée « la première résurrection ». Il y aura une seule résurrection corporelle des morts, et elle aura lieu pour tous lors du deuxième avènement de Christ (Jean 5.28,29). La première résurrection est une manière de se référer au triomphe des martyrs par la chute de Rome. La seconde est la résurrection générale des morts au retour de Christ. Ceux qui ont part à la première n’ont pas besoin de craindre la seconde mort.

B. B.
(Dans Vol. 5, No. 3)

L’avènement du Seigneur et la fin du monde

La grande espérance de tout chrétien, c’est le retour de Jésus, le moment où les morts ressusciteront et les sauvés entreront dans le ciel pour la vie éternelle. Dieu a révélé certaines choses au sujet de ce grand jour pour nous encourager et nous avertir, mais il y a des détails qu’il ne nous a pas fournis. N’ajoutons pas à ce que Dieu a jugé bon de nous faire connaître.

Événements ayant déjà eu lieu

1. Le commencement du règne de Jésus

Après sa mort et sa résurrection, Jésus passa 40 jours encore sur la terre, puis il remonta au ciel (Actes 1).

Assis à la main droite de Dieu, il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds ; le dernier ennemi à être détruit sera la mort (Actes 2.33-35; 1 Corinthiens 15.25,26,54). La mort sera détruite par la résurrection des morts.

Dix jours après l’ascension de Jésus, le Saint-Esprit descendit sur les apôtres, et l’Église ou le Royaume de Dieu fut établie. Trois mille personnes furent baptisées et ajoutées à l’Église en ce jour-là (Actes 2.38,41,47; Jean 3.5). C’est par la nouvelle naissance, le baptême, que l’on entre dans le Royaume, et c’est aussi par le baptême que l’on est ajouté à l’Église.

« Église » vient d’un mot grec qui signifie « ceux qui sont appelés hors du » monde, hors du péché. Ceux-ci sont délivrés de la puissance des ténèbres et transportés dans le Royaume du Fils de son amour (Colossiens 1.13). L’Église, donc, est composée de gens qui sont dans le Royaume.

2. L’Évangile fut prêché partout.

L’Évangile (la bonne nouvelle de la mort de Jésus pour nos péchés, son enterrement et sa résurrection) « a été prêché à toute créature sous le ciel », et l’Église se répandit (Colossiens 1.23; Livre des Actes). La bonne nouvelle devait, en effet, être prêchée partout dans le monde avant la fin (Matthieu 24.14).

3. L’apostasie

L’apostasie devait aussi venir avant l’avènement de Jésus (2 Thessaloniciens 2.1-12). Tomber dans l’apostasie signifie « s’écarter de la vérité ». Le premier chapitre de 2 Thessaloniciens décrit l’avènement du Seigneur, mais le chapitre 2 dit qu’il ne faut pas se tromper : Il faut que l’apostasie soit arrivée auparavant, et que l’homme de perdition soit révélé. 1 Jean 2.18 dit qu’il y avait déjà au premier siècle beaucoup d’antéchrists, de faux prophètes et de fausses doctrines. L’homme de perdition n’est peut-être donc pas un seul individu précis. 1 Timothée 4.1-4 nous prévient que « dans les derniers temps quelques-uns abandonneront la foi… », et 2 Timothée 4.1-3 nous dit que « les hommes cesseront d’écouter la saine doctrine. » Il faut dire que l’apostasie est un processus qui a apparu depuis très longtemps. Elle est déjà arrivée.

Entre-temps, Dieu est patient

Dieu retarde l’avènement de Jésus, « ne voulant pas qu’aucun périsse, mais… que tous arrivent à la repentance » (2 Pierre 3.8-10,15).

Jésus a dit qu’il y aurait des persécutions, des famines, des guerres et de faux prophètes qui essayeraient de faire perdre les saints, mais ce ne seraient pas les signes de la fin (Matthieu 24.5-14). En parlant de son retour, il ajouta : « Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul » (Matthieu 24.36).

Événements à venir

1. L’avènement du Seigneur

L’avènement veut dire « la venue », « l’arrivée », « le retour de Jésus ». Ce n’est pas la même chose que l’enlèvement, mais lors de son avènement, certaines choses, y compris l’enlèvement, vont se produire.

En Jean 14.2b,3 Jésus dit : « Je vais vous préparer une place. Et, lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi. »

Il a promis ressusciter au dernier jour ceux qui croiraient en lui (Jean 6.40,54; 11.24; Matthieu 25.31). 1 Corinthiens 15.22-26 dit : « Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ, mais chacun en son rang. Christ comme prémices, puis ceux qui appartiennent à Christ, lors de son avènement. Ensuite viendra la fin, quand il remettra le royaume à celui qui est Dieu et Père, après avoir détruit toute domination, toute autorité et toute puissance. Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort. » Quand Jésus ressuscitera tous les morts, et que tous auront revêtu l’immortalité, la mort sera vaincue ; elle ne sera plus (v. 54). Ce sera la fin.

L’avènement du Seigneur est décrit pour les justes, afin de les consoler :

Jésus descendra du ciel, au signal donné, à la voix d’un archange, et au son de la trompette de Dieu, à la dernière trompette (1 Thessaloniciens 4.16; 1 Corinthiens 15.51-53). Les morts en Christ ressusciteront avec un corps immortel. Les vivants en Christ seront changés en un instant, en un clin d’œil, revêtus d’un nouveau corps incorruptible (1 Corinthiens 15.51,52). Les ressuscités et les vivants en Christ seront enlevés ensemble à la rencontre du Seigneur dans les airs. Ainsi, ils seront toujours avec le Seigneur. (1 Thessaloniciens 4.17).

Matthieu 24.31 décrit globalement cet événement de la manière suivante : « Il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu’à l’autre. » Selon les versets 39-42, jusqu’à ce moment, personne ne se doutera de rien ; comme au temps de Noé, ils seront occupés à leurs affaires mondaines. D’entre deux hommes dans un champ, « l’un sera pris et l’autre laissé ». Cela ne veut pas dire que l’autre sera laissé sur terre pendant mille ans, mais dans le premier triage, dans les premiers instants de la venue de Jésus, il sera laissé parce qu’il n’est pas parmi les saints (voir son cas en bas). Quand 1 Thessaloniciens dit que les morts en Christ ressusciteront premièrement, c’est par rapport aux vivants en Christ. Ceux qui seront encore en vie ne laisseront pas les morts en arrière. Avant que les vivants soient pris, les morts en Christ ressusciteront, et puis les deux groupes de saints seront enlevés ensemble à la rencontre du Seigneur dans les airs. Dans tout cela Jésus lui-même ne met pas pied sur terre.

L’avènement du Seigneur est aussi décrit pour ceux qui ne sont pas prêts, non pas pour les consoler, mais pour les mettre en garde.

Matthieu 24.30 : « Alors le signe du Fils de l’homme paraîtra dans le ciel, toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l’homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et une grande gloire. » 2 Thessaloniciens 1.6-10 dit : « Le Seigneur apparaîtra du ciel avec les anges de sa puissance, au milieu d’une flamme de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n’obéissent pas à l’Évangile. Ils auront pour châtiment une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force. »

Jean 5.28,29 : Les justes et les injustes seront ressuscités : « Tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix, et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement. »

2. La terre et les cieux seront brûlés

2 Pierre 3.6,7 : « Le monde ancien a été détruit, submergé par l’eau, mais le ciel et la terre actuels sont tenus en réserve par la même parole de Dieu pour être détruits par le feu. »

2 Pierre 3.10,12 : « Le jour du Seigneur viendra comme un voleur ; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés (enflammés) se dissoudront, et la terre avec les œuvres qu’elle renferme sera consumée. »

Psaume 102.26-28 : « Tu as anciennement fondé la terre, et les cieux sont l’ouvrage de tes mains, ils périront, mais tu subsisteras ; »

Matthieu 24.35 : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. »

3. Le jugement

Apocalypse 20.11,12 : « Puis je vis un grand trône blanc, et celui qui était assis dessus… et je vis les morts, les grands et les petits, qui se tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts, et un autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie. Chacun fut jugé selon ses œuvres, d’après ce qui était écrit dans ces livres. »

Le jugement n’aura pas lieu sur la terre, qui sera détruite, mais devant le trône de Dieu.

Matthieu 25.31-46 : « Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s’assiéra sur le trône de sa gloire. Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d’avec les autres, comme le berger sépare les brebis d’avec les boucs… Il dira à ceux qui seront à sa droite : Venez, vous qui êtes bénis de mon Père ; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde », … car vous avez fait du bien envers votre prochain. Ensuite, il dira à ceux qui seront à sa gauche : « Retirez-vous de moi, maudits ; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges »,… car vous n’avez pas fait le bien. « Ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle. » Apocalypse 20.15 : « Quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie fut jeté dans l’étang de feu. »

Selon Apocalypse 21.8, les lâches, les incrédules (incroyants), les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, seront dans l’étang de feu. Quand l’Apocalypse 20.14. nous dit que « la mort et le séjour des morts furent jetés dans l’étang de feu. C’est la seconde mort, l’étang de feu », c’est une manière figurée de signaler que la mort ne sera plus ; la même vérité est enseignée en 1 Corinthiens 15.24-26,54,55.

Ensuite viendra la fin, où Jésus remettra le royaume à son Père, après avoir détruit toute autorité, toute puissance et la mort. Alors le Fils lui-même sera soumis à celui qui lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous (1 Corinthiens 15.24-28)

4. Les nouveaux cieux et la nouvelle terre

Comme nous l’avons vu, Jésus dit qu’il est allé nous préparer une place, pour que là où il sera, nous y soyons aussi (Jean 14.2,3). Conscients de la destruction future de notre terre et nos cieux, « nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera » (2 Pierre 3.13). Apocalypse 21 et 22 décrit cette nouvelle demeure des saints comme étant avec Dieu (21.3) ; la mort ne sera plus, il essuiera toute larme ; plus de deuil, ni cri, ni douleur (21.4) ; la gloire de Dieu et de l’Agneau l’éclairera (21.23) ; plus de nuit (22.5) ; rien d’impur n’y entrera, ceux-là seuls qui sont écrits dans le livre de vie y entreront (21.27).

Jésus ne reviendra donc pas sur la terre pour établir un royaume et régner pendant mille ans, et les hommes n’auront pas de seconde chance de se repentir.

Jésus dit à Pilate : « Mon royaume n’est pas de ce monde » (Jean 18.36). Jésus avait dit que ses disciples seraient dans le monde, mais n’étaient pas « du monde ». De même, son royaume serait dans le monde, mais pas de la même nature charnelle que les royaumes des hommes.

Jésus règne déjà, depuis sa résurrection. Il dit : « Tout pouvoir m’a été donné dans les cieux et sur la terre » (Matthieu 28.18). Le royaume de Christ existe sur terre depuis le premier jour de la Pentecôte après sa résurrection. Les hommes deviennent citoyens de ce royaume quand ils obéissent à l’Évangile.

Il n’y aura pas mille ans (ni même un jour) après le retour de Jésus où les gens pourront se repentir. Hébreux 9.27,28 dit : « Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement, de même Christ, qui s’est offert une seule fois pour porter les péchés d’un grand nombre, apparaîtra une seconde fois, sans qu’il soit question du péché (pas pour résoudre le problème du péché), pour ceux qui l’attendent en vue de leur salut. »

Quel doit être notre souci pendant cette période d’attente ?

« Puisque tout va être détruit de cette façon, vous comprenez bien quel doit être votre comportement ! Vous devez avoir une conduite sainte et marquée par l’attachement à Dieu… (FC). C’est pourquoi, bien aimés, en attendant ces choses, appliquez-vous à être trouvés par lui sans tache et irrépréhensibles dans la paix » (2 Pierre 3.11,14).

« Que le Seigneur augmente de plus en plus parmi vous… cette charité…, afin d’affermir vos cœurs pour qu’ils soient irréprochables dans la sainteté devant Dieu notre Père, lors de l’avènement de notre Seigneur Jésus avec tous les saints ! » (1 Thessaloniciens 3.12,13).

(Voir aussi : 1 Corinthiens 1.7,8; Phil. 1.6-10; 2.15,16; 1 Jean 3.2,3; 1 Corinthiens 15.58)

Nous voyons que la bonne manière d’attendre le retour de Jésus n’est pas de vendre tous nos biens, nous habiller en soutane blanche et nous rassembler quelque part sur une montagne pour regarder les cieux ! Il faut plutôt obéir à l’Évangile, nous éloigner de l’immoralité et servir fidèlement notre Dieu et notre prochain.

B. B.
(Dans Vol. 5, No. 3)

7 Questions sur le divorce et le remariage

« L’Éternel Dieu dit : Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui… L’Éternel Dieu forma une femme de la côte qu’il avait prise de l’homme, et il l’amena vers l’homme. Et l’homme dit : Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair ! on l’appellera femme, parce qu’elle a été prise de l’homme. C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. » (Genèse 2.18,22-24)

En instituant le mariage, Dieu a offert à l’homme une grande bénédiction. Il savait que l’homme aurait besoin d’une compagne pour partager sa vie afin d’éloigner la solitude et jouir d’un bonheur plus profond. Il a donc créé la femme, voulant que l’homme et la femme soient unis pour toute leur vie dans l’amour mutuel. Il accordait à l’humanité quelque chose de beau et de précieux : le cadre idéal pour vivre l’amour, s’exprimer sexuellement, éduquer des enfants et se réfugier des difficultés et des incertitudes de la vie dans les bras d’une personne qui offre inconditionnellement son amour, sa présence et son soutien moral, quelle que soit l’épreuve.

Malheureusement, les hommes n’ont pas toujours respecté la volonté de Dieu en ce qui concerne ce don précieux. L’égoïsme, le manque de respect mutuel, l’infidélité, et bien d’autres péchés ont eu leurs effets dans de nombreux foyers. Parfois ces mariages subsistent, mais dans une ambiance sans affection et tendresse, sans confiance, sans communication, sans paix et sans bonheur. Ces mariages pourraient être sauvés et rendus heureux si les deux conjoints s’engageaient à mettre en pratique les conseils de la Bible. Mais d’autres mariages ont déjà terminé par le divorce. Certaines personnes sont passées par le mariage, le divorce et le remariage plusieurs fois.

Il est vrai qu’il y a souvent des questions épineuses en ce qui concerne le mariage, des situations réelles qui sont très complexes et difficiles à démêler. À cause de l’égarement du dessein originel de Dieu, on ne sait pas toujours comment procéder pour retrouver, si possible, une situation saine et acceptable devant Dieu. Nous essayerons, néanmoins, de répondre, à l’aide de la Bible, à plusieurs questions relatives au mariage et au divorce afin de dégager les principes divins qui régleront la majorité des cas.

1. Qui a le droit de se marier ?

La première catégorie de personnes ayant le droit de se marier est composée de celles qui n’ont pas encore été mariées. Les « vrais » célibataires ont la possibilité de se marier. Ce n’est pas du tout une obligation, et il peut y avoir des situations où il serait nettement mieux de rester célibataire (1 Corinthiens 7.8,9,25-27), mais le fait d’imposer le célibat obligatoire est identifié en 1 Timothée 4.1-3 comme une fausse doctrine, voire une « doctrine de démons ». L’apôtre Paul lui-même n’était pas marié, mais il affirmait son droit de se marier et de se faire accompagner par sa femme au cours de ses voyages missionnaires (1 Corinthiens 9.5). À l’homme qui n’avait pas d’épouse, Paul dit : « Si tu t’es marié, tu n’as pas péché ; et si la vierge s’est mariée, elle n’a pas péché » (1 Corinthiens 7.28).

La deuxième catégorie est composée des veufs et des veuves : « Une femme est liée aussi longtemps que son mari est vivant ; mais si le mari meurt, elle est libre de se marier à qui elle veut ; seulement, que ce soit dans le Seigneur » (1 Corinthiens 7.39). Romains 7.2,3 et 1 Corinthiens 7.8,9 affirment ce même droit à ces personnes dont le conjoint est décédé.

Les personnes divorcées qui avaient bibliquement le droit de divorcer constituent une troisième catégorie ayant le droit de se marier. Ce qui nous amène à une deuxième question :

2. Qui a le droit de divorcer ?

En Matthieu 19.3 les pharisiens demandèrent à Jésus : « Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour un motif quelconque ? » Après leur avoir rappelé le passage de Genèse par lequel nous avons commencé cette étude, Jésus déclara : « Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint. » (Déjà dans l’Ancien Testament Dieu avait dit par le prophète Malachie : « Je hais la répudiation [le divorce] », Mal. 2.16.) Les pharisiens poursuivirent en demandant pourquoi Moïse avait autorisé de renvoyer une femme en lui donnant une lettre de divorce. Jésus leur répondit : « C’est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; au commencement, il n’en était pas ainsi. Mais je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour infidélité, et qui en épouse une autre, commet un adultère. » Le mot grec traduit « infidélité » par Louis Segond est le mot porneia, d’où nous avons le mot, fornication (et aussi le mot, pornographie). Il s’agit du péché sexuel, toute relation sexuelle en dehors du mariage. D’autres traductions sont : « union illégale » – TOB, « fornication » – Darby, et « adultère » – Ostervald. Selon Jésus, cette action est la seule cause de divorce reconnue par Dieu. Si votre conjoint a eu, après votre mariage, des relations sexuelles avec toute autre personne que vous, la parole de Dieu vous autorise de divorcer d’avec lui et de trouver un autre conjoint qui vous sera fidèle. (Il devrait aller sans dire que si vous avez été infidèle vous-même envers votre mari ou votre femme, vous n’avez pas le droit de divorcer d’avec l’autre et de vous remarier. Autrement, un homme qui veut changer d’épouse pour n’importe quelle raison pourrait tout simplement commencer ouvertement une relation avec une autre femme. Quand son épouse jalouse le répudie, il se marie à celle qu’il a choisie en disant que son divorce est « biblique » puisqu’il eut pour cause la fornication – la sienne ! Une telle conclusion est manifestement fausse.)

Étant donné que Jésus ne cita que cette seule exception à l’interdiction de divorce, les nombreux arguments que les gens avancent pour justifier leurs décisions de divorcer ne sont pas valables aux yeux de Dieu. Si votre femme est stérile, si votre mari est devenu impuissant, si votre femme vous semble trop querelleuse, si votre mari est au chômage depuis longue date, si vos parents mettent une pression sur vous de changer d’époux, vous n’avez quand même pas le droit de divorcer. Nous pouvons certainement sympathiser et peut-être suggérer des moyens de résoudre certains problèmes, mais nous ne pouvons pas autoriser le divorce là où Dieu ne l’a pas autorisé.

Certains croient trouver une deuxième cause biblique pour le divorce en 1 Corinthiens 7.15 qui parle des mariages entre chrétien et non-chrétien. Paul avait dit aux versets 12 à 14 que le chrétien dont la conjointe, qui n’est pas croyante, accepte de vivre avec lui ne doit pas la répudier (la répudier parce qu’elle n’est pas chrétienne, bien sûr). Il doit rester avec elle et garder l’espoir qu’elle se convertira. La même règle s’applique à la sœur en Christ dont le mari non chrétien consent à habiter avec elle. Au verset 15 la situation contraire est envisagée : Que faire si le non-croyant ne veut pas rester avec un conjoint chrétien ? « Si le non-croyant se sépare, qu’il se sépare ; le frère ou la sœur ne sont pas liés dans ces cas-là. Dieu nous a appelés à vivre en paix. »

Beaucoup de personnes disent que, selon ce verset, si l’on est abandonné par son mari ou sa femme, on peut se remarier. Mais ce n’est pas là le sens des propos de l’apôtre. D’abord Paul dit que si le non-croyant se sépare, qu’il se sépare. Le mot utilisé en grec dans ce verset, chorizo, signifie se séparer, quitter. Il ne suggère pas l’idée de se rendre à la cour de justice pour terminer le mariage (ou de rembourser une dot) pour avoir ainsi le droit de se remarier. Le mot pour « divorcer » est apoluo, qui n’est pas utilisé ici. Ni le divorce ni le remariage ne sont mentionnés dans ce verset. Ensuite, Paul dit que le frère ou la sœur ne sont pas liés dans ces cas-là. Ici il faut examiner le sens du mot « lié ». Paul se sert du mot grec dedoulotai (du verbe douloo). C’est un mot qui se réfère à l’esclavage ou au fait d’être asservi, la servitude. Selon la forme du verbe employée, le sens est que le frère ou la sœur n’est pas asservi au non-chrétien et n’a jamais été ainsi asservi. Le mot est employé 125 fois dans le Nouveau Testament, mais il n’est jamais employé pour désigner le mariage. Paul n’est pas en train de dire que le frère ou la sœur ne sont pas mariés dans ces cas-là. Si oui, il serait en train de dire qu’ils n’ont jamais été mariés dans ces cas-là. Dans le même chapitre, nous voyons le mot français « lié » utilisé dans le sens de « marié » ou « lié par mariage à quelqu’un » (versets 27 et 39). Mais dans ces versets, ce n’est pas le mot « dedoulotai », mais le mot « deo » qui veut dire littéralement « collé, joint, ou attaché ». C’est ce mot qui est habituellement employé pour désigner les liens du mariage.

Quel est donc l’enseignement du verset 15 ? Si une femme chrétienne a, par exemple, un mari païen ou musulman qui veut la forcer à abandonner sa foi chrétienne, qui menace de la renvoyer ou l’abandonner à moins qu’elle cesse d’aller à l’Église ou qu’elle accepte de suivre la religion de son mari, elle ferait mieux d’accepter d’être abandonnée. Elle n’est pas l’esclave de son mari de sorte qu’elle soit obligée d’abandonner le Seigneur afin de conserver son mari. Il n’est pas dit qu’elle peut se remarier. Elle doit se considérer dans le même cas que celle qui est mentionnée au verset 11 : Elle demeure sans se marier ou bien elle est réconciliée à son mari (s’il change de position). Une autre question se posera maintenant dans l’esprit de plusieurs personnes :

3. Que dois-je faire si j’ai déjà divorcé pour autre cause, c’est-à-dire non à cause de l’infidélité sexuelle de mon conjoint ?

Toujours en 1 Corinthiens 7 Paul identifie aux versets 10 et 11 les deux actions possibles : « À ceux qui sont mariés, j’ordonne, non pas moi, mais le Seigneur, que la femme ne se sépare pas de son mari ; (si elle est séparée, qu’elle demeure sans se marier ou qu’elle se réconcilie avec son mari), et que le mari ne répudie point sa femme. » Certes, quand il y a eu séparation ou divorce, il n’est pas toujours facile de se réconcilier. Si l’autre personne s’est remariée, elle n’acceptera peut-être pas de quitter son conjoint actuel, même si elle apprend que devant Dieu elle n’avait pas le droit de divorcer au départ et donc aucun droit de contracter un autre mariage. Il est vrai que par la prière et la persévérance beaucoup de choses ont été réalisées que l’on n’aurait pas cru possibles, y compris des réconciliations après de longues années de séparation ou de divorce. Néanmoins, la réconciliation ne se produit pas toujours. Dans ces cas, la personne qui n’avait pas raison de divorcer doit rester sans se remarier, tant que son conjoint légitime sera vivant.

4. Que dois-je faire si j’ai divorcé pour autre cause que la fornication et que je me suis marié à une autre personne ?

Jésus dit en Matthieu 5.32 : « Mais moi, je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour cause d’infidélité, l’expose à devenir adultère, et que celui qui épouse une femme répudiée commet un adultère. » Nous avons déjà vu en Matthieu 19.9 que celui qui répudie sa femme, sauf pour cause d’infidélité, et qui en épouse une autre commet un adultère. Marc 10.11,12 affirme la même chose, que ce soit l’homme ou la femme qui initie le divorce. Il précise que celui qui se remarie dans ces conditions commet l’adultère « à l’égard de » ou contre sa première femme. Il semble clair que la personne dont la Bible n’a pas autorisé le divorce demeure, aux yeux de Dieu, mariée à son premier conjoint. Toute relation sexuelle avec autre personne, que ce soit sanctionné par les hommes par une cérémonie de mariage ou pas, constitue un adultère, un péché sexuel. Puisque l’adultère est par définition un acte sexuel, chaque fois que la personne qui s’est remariée contre la volonté de Dieu a des relations avec son nouveau partenaire, il s’agit d’adultère. Tous les deux se rendent coupables.

De nombreux passages, tels que 1 Corinthiens 6.9,10, nous disent que les adultères « n’hériteront pas le royaume de Dieu ». Il n’est donc pas permis de continuer dans une telle union. La repentance (Luc 13.1-3; Actes 2.38; 3.19; 17.30; 26.19,20) exige que le pécheur cesse de pratiquer le mal. Il ne suffirait pas de dire : « Je ne divorcerai plus pour des raisons non bibliques, mais je reste avec celui ou celle que j’ai actuellement. » Comme nous l’avons déjà constaté, l’adultère consiste non pas dans le divorce ni dans la cérémonie de mariage, mais dans les relations sexuelles avec une personne que Dieu ne reconnaît pas comme notre époux légitime. Ceci est confirmé par la parole que Jean-Baptiste adressa à Hérode au sujet d’Hérodias, femme de Philippe, son frère. « Jean lui disait : Il ne t’est pas permis de l’avoir pour femme » (Matthieu 14.4). Il n’aurait pas suffi pour Hérode de dire « Je ne prendrai plus d’autres femmes de mes frères. » Jean ne dit pas : « Tu n’avais pas le droit de la prendre », mais : « Tu n’as pas le droit de la garder. »

5. Si j’ai divorcé et que je me suis remarié avant d’entendre l’évangile, est-ce que mon deuxième mariage n’est pas rendu pur par mon baptême ?

On pose souvent et naturellement de telles questions. « Je reconnais que ce que j’ai fait était contre l’enseignement de Jésus, mais j’étais ignorant, étant dans le monde ; et puisque Dieu m’offre le pardon de tous mes péchés, pourquoi dites-vous que je dois me séparer de mon conjoint ? »

Premièrement le fait de ne pas reconnaître l’autorité de Jésus et d’ignorer ses commandements ne signifie pas que nous ne sommes pas responsables devant sa loi et coupables quand nous lui désobéissons. Tous, chrétiens comme non-chrétiens, sont sujets à l’autorité de Christ. Il dit en Matthieu 28.18 : « Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre. » Éphésiens 1.22 dit que Dieu a tout mis sous les pieds de Jésus. Selon 2 Corinthiens 5.10, « il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ », et selon 2 Timothée 4.1, Jésus-Christ « doit juger les vivants et les morts ». Or le jugement de Jésus sera selon la parole qu’il a lui-même annoncée (Jean 12.48). Tout le monde est censé connaître la loi. Si nous n’étions pas sous la loi de Dieu, on serait sans péché (Romains 4.15). Le fait que nous sommes qualifiés de pécheurs prouve que nous sommes sous sa loi. Malgré le fait que les hommes se justifient dans leurs actions, la Bible condamne « l’impudicité, l’impureté, les passions, les mauvais désirs, et la cupidité, qui est une idolâtrie. C’est à cause de ces choses que la colère de Dieu vient sur les fils de la rébellion, parmi lesquels vous marchiez autrefois, lorsque vous viviez dans ces péchés. Mais maintenant, renoncez à toutes ces choses » (Colossiens 3.5b-8a). Même si l’on ignore les lois de Dieu, on est sous sa condamnation quand on y désobéit. On doit s’en repentir, et se repentir signifie que l’on accepte d’abandonner son péché.

Deuxièmement, il est évident que le baptême ne change pas un acte pécheur en acte approuvé de Dieu. Oui, selon l’enseignement de la Bible, la personne qui a cru en Jésus et qui s’est repentie de ses péchés reçoit, lorsqu’elle est baptisée en Christ, le pardon de ses péchés (Marc 16.16; Actes 2.38; Actes 22.16; Romains 6.1-7). Mais quand Dieu me pardonne le mal que j’ai fait, cela ne veut pas dire que cette activité ne sera plus pécheresse si je continue de la faire ou si je la reprends de nouveau. Je ne peux pas persister dans le péché sans m’attirer encore la condamnation (Romains 8.13).

Si je vis dans la fornication, ayant des relations sexuelles avec une femme sans que nous soyons mariés l’un à l’autre, le fait de croire en Christ et me faire baptiser ne prend pas la place du mariage que je dois faire. Être baptisé ne veut pas dire que je suis du coup marié à mon partenaire dans la fornication et que cette relation est maintenant pure devant Dieu. Être baptisé ne veut pas dire que celle que Dieu ne reconnaissait pas comme ma femme légitime est maintenant reconnue comme ma femme. Le baptême ne me donne pas le droit de demeurer dans une situation que la parole de Dieu condamne.

6. Est-ce qu’il est vraiment possible de « rester comme ça » sans se marier, sans avoir de relations sexuelles avec qui que ce soit ? Dieu exigerait-il une telle chose ?

Si l’enseignement de Jésus sur le mariage nous paraît difficile, sachons qu’il paraissait difficile à ses premiers disciples également.

En apprenant la position du Seigneur à l’égard du divorce, ils se sont exclamés : « Si telle est la condition de l’homme à l’égard de la femme, il n’est pas avantageux de se marier » (Matthieu 19.10). La réponse de Jésus indique qu’il était conscient que d’autres n’accepteraient pas ce qu’il avait dit, mais qu’à cause du royaume des cieux certains avaient accepté d’être comme des eunuques, des hommes qui n’ont jamais de rapports sexuels avec des femmes.

Oui, il est certainement difficile pour la plupart d’hommes et de femmes de ne pas se marier et de se garder purs dans un monde immoral. Chacun est appelé, pourtant, à savoir « posséder son corps dans la sainteté et l’honnêteté, sans se livrer à une convoitise passionnée » (1 Thessaloniciens 4.4,5). Ce n’est pas seulement à la personne qui a divorcé pour des raisons non bibliques que Dieu demande de s’abstenir de rapports sexuels. Le célibataire doit en faire autant, quel que soit le nombre d’années qu’il doit attendre avant de se marier. Le frère marié dont la femme devient victime d’une longue maladie qui empêche les rapports doit faire autant. La femme dont le mari est en prison doit faire autant. Leurs situations ne sont pas de leur faute, mais elles imposent l’abstinence.

Quel que soit le sacrifice demandé par Dieu, nous pouvons être sûrs que Dieu le récompensera. « Jésus leur dit : Je vous le dis en vérité, il n’est personne qui, ayant quitté, à cause du royaume de Dieu, sa maison, ou sa femme, ou ses frères, ou ses parents, ou ses enfants, ne reçoive beaucoup plus dans ce siècle-ci, et, dans le siècle à venir, la vie éternelle » (Luc 18.29,30).

7. Disons que je ne suis pas formellement « marié » à mon partenaire (ou mon ex-partenaire). Puis-je divorcer ou me remarier ?

Nous parlons parfois de mariage coutumier et parfois de mariage légal. Mais celui qui n’a fait ni l’un ni l’autre ne peut guère parler de divorcer ou de se remarier. Le concubinage n’égale pas le mariage. Ni les rapports sexuels, ni la cohabitation, ni la procréation ne font un mariage. Si vous n’avez jamais épousé un partenaire sexuel, vous n’êtes pas lié à la personne. Vous devez vous repentir de votre comportement immoral (soit en vous séparant définitivement, soit en vous mariant), mais votre péché ne serait pas l’adultère dont nous parlons ici.

Conclusion

Nous reconnaissons que les conclusions tirées dans cette étude seront difficiles à admettre pour beaucoup de personnes. Elles risquent de bouleverser la vie de ceux qui ne soupçonnaient même pas leur condition devant Dieu. Elles provoqueront peut-être de la colère chez d’autres. Si nous ne permettons pas à nos émotions et nos désirs naturels de nous faire perdre l’objectivité, nous verrons, pourtant, que la volonté de Dieu au sujet du mariage est assez claire. La vérité n’est pas toujours agréable ou facile à appliquer, mais c’est elle qui nous libère du péché (Jean 8.32). Ayons le courage de l’accepter, de la prêcher avec amour, et de conformer nos vies à ses exigences.

B. B.
(Dans Vol. 5, No. 2)

Quand le sang de Christ sauve-t-il ?

Nous savons que seul le sang du Christ nous sauve. Mais quand cela se fait-il ? Le sang donne la vie à notre corps ; mais une fois qu’il en est séparé, il ne sert plus strictement à rien. Afin de nous permettre de vivre physiquement, le sang doit être dans notre corps. De même Jésus-Christ a un corps spirituel (Col. 1.24), et son sang est dans ce corps spirituel, nulle part ailleurs. Si une de nos mains, ou un de nos membres, était séparé de notre corps, et par conséquent coupé du flux sanguin, il mourrait. Ce principe s’applique aussi à toute âme qui, une fois détachée du corps spirituel de Christ, est également séparée de son sang et perdue irrémédiablement. Toute âme ayant été sauvée par son sang ne peut que faire partie de son corps spirituel. L’Épître aux Éphésiens le dit bien : « Christ est le chef de l’Église, qui est son corps, et dont il est le Sauveur » (Éph. 5.23). Ce corps est appelé l’Église en Colossiens 1.18 : « Il est la tête du corps de l’Église », et cette Église a été acquise par le propre sang du Seigneur (Actes 20.28).

Devenir membre du corps de Jésus équivaut donc à avoir accès à son sang et vice versa. Les mêmes conditions nous donnant accès au sang du Fils de Dieu font de nous ipso facto des membres de son corps.

La foi est une condition d’accès au sang du Sauveur, car Romains 3.25 dit : « C’est lui que Dieu a destiné, par son sang, à être pour ceux qui croiraient victime expiatoire. » Mais la foi est également une des conditions pour devenir membre du corps du Christ.

Le baptême est également, au même titre que la repentance, une condition d’accès au sang. Paul dit aux Romains :

« Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. » (Romains 6.3,4)

Nous devons être baptisés pour pouvoir parvenir à son sang. Mais le baptême est également le moyen par lequel nous entrons dans le corps de Christ. En écrivant aux Corinthiens, Paul affirme : « Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps » (1 Cor. 12.13).

Tout ceci répond par conséquent à la question que nous nous étions posée, c’est-à-dire : Quand le sang du Christ sauve-t-il ? Il sauve lorsque nous sommes baptisés, immergés, dans la mort de Jésus, quand le sang de Jésus nous lave de tous péchés, quand nous entrons dans ce corps qu’il s’est acquis par ce sang purifiant.

Jacques MARCHAL
(Dans Vol. 4, No. 6)

L’apostasie

Parmi les premières épîtres du Nouveau Testament à être écrites sont les deux épîtres de Paul aux Thessaloniciens. Un problème dans l’Église de la ville de Thessalonique dont il est question dans ces épîtres est que de fausses doctrines se répandaient au sujet du retour de Jésus-Christ. Dans la première épître Paul rassure les disciples que leurs frères chrétiens qui étaient déjà décédés seraient ressuscités à la venue de Jésus et enlevés avec les sauvés pour être à jamais avec le Seigneur au ciel (1 Thessaloniciens 4.13-18). Dans sa deuxième lettre, Paul dément la fausse idée que le jour du Seigneur était déjà venu sans que beaucoup d’hommes le sachent. En 2 Thessaloniciens 2, un chapitre qui contient quelques points difficiles à interpréter avec certitude, Paul dit à ces chrétiens du milieu du premier siècle que ce jour n’arriverait pas avant que ne se produise un événement appelé « l’apostasie » (1 Th. 2.1-3).

Qu’est-ce que l’apostasie ?

Très simplement, le mot « apostasie » signifie l’abandon d’une religion. Bibliquement, il s’agit, bien sûr, de se détourner de la vraie religion, celle qui est révélée dans les Écritures. Un individu peut « apostasier » en faisant retour à une vie mondaine et pécheresse. Un individu, ou même une Église, peut apostasier également en se détournant de la vraie doctrine pour enseigner des faussetés et suivre des pratiques qui sont contraires à l’enseignement de la Bible. Il semble que l’apostasie dont Paul parle aux Thessaloniciens devait être à grande échelle.

L’apostasie prédite

Plusieurs autres passages parlent d’une apostasie, sans employer le mot. En Actes 20.29,30 Paul avertit ainsi les anciens de l’Église d’Éphèse : « Je sais qu’il s’introduira parmi vous, après mon départ, des loups cruels qui n’épargneront pas le troupeau, et qu’il s’élèvera du milieu de vous des hommes qui enseigneront des choses pernicieuses, pour entraîner les disciples après eux. » L’apôtre Pierre, également, prédit l’activité de faux docteurs parmi les chrétiens et la création de sectes pernicieuses (dangereuses ou nuisibles) : « Il y a eu parmi le peuple de faux prophètes, et il y aura de même parmi vous de faux docteurs, qui introduiront des sectes pernicieuses, et qui, reniant le maître qui les a rachetés, attireront sur eux une ruine soudaine. Plusieurs les suivront dans leurs dissolutions, et la voie de la vérité sera calomniée à cause d’eux. Par cupidité, ils trafiqueront de vous au moyen de paroles trompeuses » (2 Pierre 2.1-3).

En 1 Timothée 4.1-3 nous avons encore cette prophétie : « Mais l’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s’attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons, par l’hypocrisie de faux docteurs portant la marque de la flétrissure dans leur propre conscience, prescrivant de ne pas se marier et de s’abstenir d’aliments que Dieu a créés pour qu’ils soient pris avec actions de grâces par ceux qui sont fidèles et qui ont connu la vérité. »

Les derniers temps ?

L’expression « dans les derniers temps » qui paraît en 1 Timothée 4 et d’autres passages mène beaucoup de personnes à conclure que l’Esprit parle de quelque chose qui ne devait pas concerner le christianisme pendant la plupart de son histoire, mais seulement pour les dernières quelques années avant la fin du monde. En voyant la multiplicité de dénominations modernes, elles s’exclament : « Jésus va sûrement revenir très bientôt, puisque la Bible a dit qu’il y aurait beaucoup d’Églises à la fin du monde. »

Je ne soutiens pas ici que Jésus NE revient PAS bientôt – Dieu seul sait combien de temps reste jusqu’à la fin de toutes choses. Mais l’avertissement contre l’apostasie et les sectes ne concerne pas uniquement la période juste avant l’avènement du Seigneur pour le jugement. On ne peut pas supposer que toute Église sur la scène religieuse depuis un certain nombre d’années est admissible, et que c’est uniquement de celles qui sont créées de nos jours qu’il faut se méfier.

En effet, l’expression « les derniers jours » (ou « les derniers temps ») est employée dans la Bible pour parler de toute l’ère chrétienne. Par exemple, le jour de la Pentecôte l’apôtre Pierre voulait expliquer le phénomène du parler en langues comme une manifestation du Saint-Esprit qui avait été promis. Il cite une prophétie du livre de Joël qui dit : « Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront… » Et en parlant de ce que les hommes voyaient ce jour de la Pentecôte, Pierre dit : « C’est ici ce qui a été dit par le prophète Joël » (Actes 2.16,17). Selon ce passage, Pierre et ses auditeurs se trouvaient déjà, il y a 2.000 ans, aux derniers jours !

Hébreux 1.1,2 dit : « Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils… » La version Segond révisée (dite Colombe) le rend encore plus clair : « Dans ces temps qui sont les derniers ». D’autres passages qui identifient le premier siècle comme faisant déjà partie des derniers jours ou derniers temps sont : Jacques 5.3; 1 Pierre 1.20; 1 Jean 2.18; Jude 17-19. Depuis le premier jour de la Pentecôte après la mort du Christ, donc, jour où l’Évangile fut prêché pour la première fois, nous sommes aux derniers temps, la dernière ère qui existera avant la fin du monde. Les avertissements au sujet d’une apostasie dans les derniers temps ne se référaient donc pas spécialement au vingtième ou vingt et unième siècle.

L’apostasie combattue au temps des apôtres

C’est ainsi que nous voyons déjà au premier siècle une lutte menée par les apôtres et d’autres hommes fidèles contre la tendance de se détourner de la vérité ou de déformer l’Église. Paul écrivit aux chrétiens galates pour les ramener dans la voie dont ils s’égaraient déjà : « Je m’étonne que vous vous détourniez si promptement de celui qui vous a appelés par la grâce de Dieu pour passer à un autre Évangile. Non pas qu’il y ait un autre Évangile, mais il y a des gens qui vous troublent et qu’ils veulent renverser l’Évangile de Christ »(Galates 1.6,7). Aux Corinthiens il dit : « Or, si l’on prêche que Christ est ressuscité des morts, comment quelques-uns parmi vous disent-ils qu’il n’y a point de résurrection des morts ? S’il n’y a point de résurrection des morts, Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, et votre foi aussi est vaine » (1 Corinthiens 15.12-14). À Timothée Paul écrivit ceci : « Je te rappelle l’exhortation que je te fis, à mon départ pour la Macédoine, lorsque je t’engageai à rester à Éphèse, afin de recommander à certaines personnes de ne pas enseigner d’autres doctrines » (1 Timothée 1.3). En fait, le Nouveau Testament est rempli de traces d’une lutte contre l’apostasie en forme de diverses fausses doctrines, lutte qui avait déjà commencé.

La nature progressive de l’apostasie

L’abandon de la vérité se produit rarement d’un seul coup. Le plus souvent l’éloignement de la vérité biblique se fait petit à petit, parfois si graduellement que l’on ne s’en aperçoit pas.

Prenons deux exemples d’éloignement de la simplicité et la pureté de l’Église et de son enseignement tels qu’ils sont présentés dans la Bible.

L’organisation de l’Église

Dans le Nouveau Testament, nous trouvons que chaque assemblée locale était dirigée par son propre groupe d’anciens ou évêques, établis selon des critères enseignés par les apôtres (1 Timothée 3.1-7; Tite 1.5-9; Actes 14.23; 20.17,28; 1 Pierre 5.1-4; Philippiens 1.1). Aucune distinction n’était faite entre l’autorité d’un ancien et d’un autre. Les mots « ancien » et « évêque » étaient employés interchangeablement.

Selon l’histoire, une évolution en ce qui concerne l’organisation de l’Église a commencé graduellement au deuxième siècle. Au lieu d’avoir des anciens qui étaient tous égaux, des Églises élevaient un de leurs anciens au-dessus des autres et lui réservaient le titre d’évêque. Par la suite l’autorité de ces « évêques » qui se trouvaient dans les grandes villes s’étendit petit à petit sur les assemblées dans les petites villes et les villages aux alentours. Vers la fin du quatrième siècle, on distinguait les évêques de cinq villes importantes (Jérusalem, Antioche, Alexandrie, Constantinople, et Rome) comme « Patriarches » établis sur les différentes régions du monde. Mais il a fallu encore plus de deux cents ans jusqu’à ce que l’évêque de Rome parvienne, au début du septième siècle, à se faire reconnaître dans une grande partie du monde comme « évêque universel », ou « Pape », chef sur toute l’Église. Les hommes ont ainsi abandonné l’autonomie des Églises locales sous la conduite de leurs propres anciens pour créer une hiérarchie mondiale d’origine humaine. L’égarement ne s’est pas arrêté là, pourtant. Les honneurs et les droits attribués au Pape se sont accumulés au cours du temps jusqu’à ce qu’en 1870 la doctrine de l’infaillibilité fut adoptée comme dogme, c’est à dire, une croyance officielle de l’Église Catholique. Selon cette doctrine, il est impossible que le Pape soit en erreur en matière de doctrine quand il parle officiellement pour l’Église. Il ne peut pas se tromper !

Le rôle de Marie, la mère de Jésus

Une grande transformation a eu lieu également en ce qui concerne les attitudes envers Marie. Dans le Nouveau Testament, elle est représentée comme la femme pieuse que Dieu choisit pour mettre au monde Jésus le Sauveur. Elle avait sûrement sa place parmi les hommes et femmes de foi qui servaient d’exemple à suivre pour les chrétiens. Elle est mentionnée par nom pour la dernière fois dans la Bible, pourtant, en Actes 1.14 où il est simplement dit qu’elle était parmi les disciples à Jérusalem entre l’ascension de Jésus et le Jour de la Pentecôte. Rien dans le Nouveau Testament ne lui attribue un rôle quelconque dans la vie quotidienne du chrétien. Aucun passage dans les épîtres ne l’honore ni ne recommande de lui adresser des prières.

Mais à cet égard aussi on constate un éloignement de plus en plus prononcé par rapport à ce que la Parole de Dieu enseigne. À la fin du deuxième siècle, on rencontre pour la première fois l’idée que Marie est restée vierge même après la naissance de Jésus, bien que cette idée soit vivement contestée au départ. Au début du cinquième siècle, certains ont avancé l’idée que Marie n’avait jamais commis du péché. En 431 un concile tenu à Éphèse lui donna le titre « Mère de Dieu ». Aussi pendant le cinquième siècle commença-t-on à l’invoquer comme un intercesseur, une médiatrice. L’exaltation de Marie continua, et continue jusqu’à ce jour. En 1854 l’Église Catholique accepta officiellement la doctrine de la conception immaculée, qui enseigne que Marie fut née exempte de la souillure du péché originel. (On pourrait dire, en passant, que même l’idée d’une souillure du péché originel héritée de nos premiers parents fait partie des fausses doctrines de l’apostasie.) En 1950 l’Église Catholique affirma solennellement que Marie fut enlevée miraculeusement au ciel sans passer par la mort (l’assomption).

De nombreuses doctrines non bibliques, acceptées non seulement par les catholiques, mais aussi par beaucoup de protestants, pourraient illustrer ce principe : l’apostasie est un processus qui se déroule au fil du temps quand les hommes ne s’attachent pas à la vraie parole, telle qu’elle est conservée dans la Bible.

Les fruits de l’apostasie

Les effets de l’abandon de la vérité sont très graves. Un verset que nous avons cité, 2 Pierre 2.1, attribue aux faux docteurs l’introduction des « sectes », ou divisions. Ceux qui ne se conforment pas à l’enseignement de la Bible, et non ceux qui refusent de se soumettre aveuglément aux dirigeants humains d’une Église établie, sont à l’origine des sectes. Un groupe n’est pas une secte parce qu’elle est minoritaire, mais parce qu’elle ne suit pas la voie qui nous est indiquée dans la Parole de Dieu.

Un deuxième effet de l’apostasie est la condamnation éternelle. Paul dit aux Galates : « Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème (maudit) » (Galates 1.8). Aux Corinthiens Paul rappela l’Évangile « par lequel vous êtes sauvés SI vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain » (1 Corinthiens 15.2). Pierre parle de ceux qui tordent le sens des Écritures pour leur propre ruine, et il nous exhorte : « Vous donc, bien-aimés, mettez-vous sur vos gardes, de peur qu’entraînés par l’égarement des impies, vous ne veniez à déchoir de votre fermeté » (2 Pierre 3.16,17).

La solution au problème

L’apostasie a donc été prédite, et ces prédictions se sont réalisées il y a bien longtemps – et elles continuent de se réaliser tant que les hommes s’attachent à des doctrines qui sont étrangères à la Bible. Ces apostasies sèment la division parmi ceux qui croient en Jésus. En plus, elles apportent la condamnation à ceux qui séduisent et à ceux qui sont séduits (Matthieu 15.13,14). Quelle est donc la solution à ce grand mal ?

Le prophète Jérémie donna la réponse six cents ans avant Jésus : « Ainsi parle l’Éternel : Placez-vous sur les chemins, regardez, et demandez quels sont les anciens sentiers, quelle est la bonne voie ; marchez-y, et vous trouverez le repos de vos âmes » (Jérémie 6.16). Il suffit de faire un retour en arrière, à l’aide de la Parole de Dieu. Un tel retour à la bonne voie n’est pas aussi difficile qu’on ne le pense.

Ce serait une erreur, d’ailleurs, d’affirmer que l’apostasie a jamais été universelle, au point de faire disparaître de la face de la terre l’Église que le Seigneur a fondée. En prophétisant au sujet de l’Église, ou royaume, Daniel dit : « Le Dieu des cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit » et qui « subsistera éternellement » (Daniel 2.44). Bien que souvent persécutés par les autorités ou ignorés par la majorité des hommes, des groupes de fidèles qui cherchaient à être tout simplement des chrétiens et à suivre l’enseignement de la Bible seule ont existé dans plusieurs pays au cours des âges, depuis le premier siècle et jusqu’à nos jours. De tels mouvements, dont plusieurs étaient en existence même pendant le Moyen Âge et bien avant le commencement de la Réforme protestante, ont laissé des traces dans l’histoire ou continuent de prêcher la simple vérité en Albanie, Allemagne, Amérique, Angleterre, Arménie, Belgique (Flandre), Espagne, Finlande, France, Grèce, Inde, Serbie, Suisse, Tchécoslovaquie, Ukraine, Yougoslavie et ailleurs. Leur but n’était pas de « réformer » des dénominations d’origine humaine, mais de tout simplement pratiquer le christianisme révélé dans la Bible. Le fait que les livres d’histoire ne parlent pas souvent de ces groupes du passé, ou que les journaux ne mentionnent pas ceux qui sont actifs aujourd’hui, ne réfute pas leur existence. « Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent » (2 Timothée 2.19).

La possibilité de restaurer ou de redécouvrir l’Église dont la Bible nous parle est confirmée non seulement par l’exemple de ces groupes dont nous venons de parler. Le principe biblique que la Parole de Dieu est comme une semence nous assure que cette possibilité existera toujours. « La semence, c’est la parole de Dieu » (Luc 8.11). « Vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu […] la parole de Dieu demeure éternellement » (1 Pierre 1.23,25). Une semence produit toujours la même espèce de plante, quel que soit le lieu ou l’année où on la sème. Les doctrines des hommes produisent des dénominations, mais la saine doctrine de la Parole de Dieu produira toujours ce qu’elle a produit au premier siècle : de simples chrétiens et des Églises de Christ.

B. B.
(Dans Vol. 5, No. 1)

Le jeûne

« Alors les disciples de Jean vinrent auprès de Jésus, et dirent : Pourquoi nous et les pharisiens jeûnons-nous, tandis que tes disciples ne jeûnent point ? Jésus leur répondit : Les amis de l’époux peuvent-ils s’affliger pendant que l’époux est avec eux ? Les jours viendront où l’époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront. Personne ne met une pièce de drap neuf à un vieil habit ; car elle emporterait une partie de l’habit, et la déchirure serait pire. On ne met pas non plus du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement, les outres se rompent, le vin se répand, et les outres sont perdues ; mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et le vin et les outres se conservent. » (Matthieu 9.14-17)

Dans la première partie de ce texte, les disciples de Jean-Baptiste demandent à Jésus pourquoi eux et les pharisiens jeûnaient, tandis que ses disciples ne jeûnaient pas. Rien ne suggère que leur question constituait une accusation ou un piège. Apparemment ils cherchaient simplement à savoir pourquoi il y avait cette différence.

De nos jours aussi, beaucoup de personnes sont confuses par les différentes pratiques concernant le jeûne. Les fidèles dans certaines Églises parlent souvent de jeûnes à divers moments au cours de l’année. Les catholiques et les membres de certains autres groupes observent ce qu’ils appellent le carême, une période de 40 jours de jeûne partiel dont la fin correspond à leur fête de Pâques. Même les musulmans font une sorte de jeûne pendant les 28 jours du mois de ramadan où ils ne mangent ni ne boivent pendant la journée. Les uns jeûnent pour avoir le Saint-Esprit, les autres parlent de réconciliation et d’autres encore cherchent, au moyen du jeûne, le pardon de leurs péchés.

Dans cette étude nous voulons identifier certaines fausses conceptions du jeûne, définir le sens biblique du jeûne et nous rappeler quelques conseils de la Bible sur la manière acceptable de jeûner.

I. De fausses conceptions du jeûne (sans fondement biblique)

Pour beaucoup de gens, le jeûne est surtout une observance annuelle ordonnée par l’Église, un temps fixe où l’on s’impose une certaine abstinence. Certains font comme les musulmans et ne mangent pas entre le lever et le coucher du soleil. D’autres se privent de quelque chose qui leur procure du plaisir et dont ils ont l’habitude de jouir. Plusieurs raisons sont données pour cette observance. On dit que cette privation volontaire aide la personne à se préparer spirituellement pour Pâques, à se renouveler, à se rappeler certains événements dans la vie de Jésus, ou à mieux prier. Les uns observent ce jeûne avec dévotion, les autres par conformité et malgré eux.

Une raison fondamentale pour NE PAS enseigner le jeûne dans ce sens est que la Bible n’en parle pas du tout. Aucune des fêtes annuelles connues dans les dénominations de nos jours (Pâques, Pentecôte – comme fête « chrétienne », Ascension, Toussaint, Noël, carême) n’était observée dans l’Église au temps des apôtres. Or, les hommes n’ont pas le droit d’ajouter des pratiques que Dieu n’a pas jugé bon de recommander dans la Bible. Il nous faut apprendre « à ne pas aller au-delà de ce qui est écrit » (1 Corinthiens 4.6). Sinon, nous serons coupables de l’une des fautes des pharisiens à qui Jésus appliqua ces paroles sévères : « C’est en vain qu’ils m’honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d’hommes » (Matthieu 15.9). « Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu » (2 Jean 9).

D’autres enseignent que le jeûne est un moyen d’augmenter la foi. Cette idée est le thème central d’un livret intitulé : Parce que vous n’avez pas cru. Certains recommandent de jeûner souvent afin d’affermir sa foi et se purifier. Beaucoup ajoutent que cela permettra de recevoir le Saint-Esprit et de faire de nombreux miracles.

Encore, ces idées ne sont pas basées sur un enseignement clairement biblique. La Bible nous recommande plusieurs choses qui peuvent fortifier notre foi, mais le jeûne n’est pas parmi elles. Nous devons nous méfier d’attribuer au jeûne ce que la Bible ne lui attribue pas.

Le jeûne est aussi présenté parfois comme un moyen d’obtenir la bonne santé. On nous dit qu’en jeûnant nous pourrons être guéris de nos maladies physiques, nous vacciner contre ces maladies et enlever les impuretés de notre corps et de notre sang. Le jeûne peut avoir une valeur thérapeutique pour certains malades, mais aucun passage de la Bible ne recommande le jeûne pour cette raison. En plus, on ne trouve aucun exemple biblique où il fut dit à une personne malade de jeûner pour être guérie ou délivrée.

II. Le sens biblique du jeûne

Une trentaine de passages dans l’Ancien Testament mentionnent le fait de jeûner. Le sujet apparaît neuf fois dans le Nouveau Testament. Dans la vaste majorité de ces textes, le jeûne sert à manifester la tristesse.

Dans une douzaine des cas, le jeûne est associé au deuil ou à l’inquiétude. Un exemple typique se trouve en 2 Samuel 1.11,12, où David et ses soldats apprirent la nouvelle que le roi Saül et son fils Jonathan avaient été tués au cours d’une bataille contre les Philistins.

« David saisit ses vêtements et les déchira, et tous les hommes qui étaient auprès de lui firent de même. Ils furent dans le deuil, pleurèrent et jeûnèrent jusqu’au soir, à cause de Saül, de Jonathan, son fils, du peuple de l’Éternel, et de la maison d’Israël, parce qu’ils étaient tombés par l’épée. »

En Psaume 69.11,12 le jeûne est aussi cité parmi les expressions typiques de deuil parmi les Juifs : « Je verse des larmes et je jeûne, […] je prends un sac pour vêtement. » Dans le livre d’Esther, nous voyons la réaction des Juifs quand ils apprirent que l’ordre avait été donné par l’empereur perse de faire périr toute la race juive :

« Mardochée, ayant appris tout ce qui se passait, déchira ses vêtements, s’enveloppa d’un sac et se couvrit de cendre. Puis il alla au milieu de la ville en poussant avec force des cris amers […] Dans chaque province, partout où arrivaient l’ordre du roi et son édit, il y eut une grande désolation parmi les Juifs ; ils jeûnaient, pleuraient et se lamentaient, et beaucoup se couchaient sur le sac et la cendre. » (Esther 4.1,3)

Au vu de cette première signification de l’acte de jeûner, il n’est pas surprenant de voir que le jeûne était associé également à la repentance, encore comme signe de tristesse. Quand Jonas annonça aux hommes de la ville de Ninive le jugement de Dieu sur eux,

« Les gens de Ninive crurent à Dieu, ils publièrent un jeûne, et se revêtirent de sacs, depuis les plus grands jusqu’aux plus petits […] Dieu vit qu’ils agissaient ainsi et qu’ils revenaient de leur mauvaise voie. Alors Dieu se repentit du mal qu’il avait résolu de leur faire, et il ne le fit pas. » (Jonas 3.5,10)

En 1 Samuel 7.3-6 le prophète Samuel exhorta les Israélites à revenir à l’Éternel, en se détournant de leurs idoles. La réaction du peuple à cet appel fut positive : « Ils jeûnèrent ce jour-là, en disant : Nous avons péché contre l’Éternel ! »

Nous voyons le cas d’un individu qui jeûna pour marquer sa repentance dans la personne du roi Achab. Ayant appris la punition qui devait tomber sur lui à cause de son péché dans l’affaire de la vigne de Naboth,

« Achab se déchira ses vêtements, il mit un sac sur son corps, et il jeûna : il couchait avec ce sac, et il marchait lentement. Et la parole de l’Éternel fut adressée à Élie, le Thischbite, en ces mots : As-tu vu comment Achab s’est humilié devant moi ? Parce qu’il s’est humilié devant moi, je ne ferai pas venir le malheur pendant sa vie. » (1 Rois 21.27-29)

L’idée de s’humilier devant Dieu à cause de son péché est aussi présente dans les instructions de la loi de Moïse concernant la fête des Expiations (Lévitique 16.29). Selon la pensée des Juifs, l’appel à « humilier son âme » imposait qu’on jeûne en réfléchissant sur ses péchés. En fait, bien que la tradition juive ait introduit plusieurs autres jeûnes collectifs au cours de l’année, celui du jour des Expiations était le seul qui était considéré avoir ses origines dans la loi de Dieu.

Dans d’autres passages bibliques, nous voyons que le jeûne sert à appuyer une demande à Dieu au sujet de laquelle on est très ému ou inquiet. Un exemple d’un tel jeûne se trouve en 2 Samuel 12.15-23. L’enfant du roi David « fut dangereusement malade. David pria Dieu pour l’enfant, et jeûna […] Le septième jour, l’enfant mourut. » Quand David apprit que l’enfant était mort, il se lava, changea de vêtement et mangea, ce qui étonna ses serviteurs. Ceux-ci s’étaient attendus à des manifestations encore plus dramatiques de l’émotion du roi. David leur expliqua :

« Lorsque l’enfant vivait encore, je jeûnais et je pleurais, car je disais : Qui sait si l’Éternel n’aura pas pitié de moi et si l’enfant ne vivra pas ? Maintenant qu’il est mort, pourquoi jeûnerais-je ? »

David ne jeûnait pas simplement par tristesse, mais pour appuyer sa prière. Ayant reçu la réponse à sa prière (dans ce cas la réponse fut : non, je n’accorde pas ce que tu demandes), David vit qu’il était inutile de continuer ce jeûne.

D’autres exemples de jeûnes observés en demandant l’aide de Dieu dans un but précis se trouvent en Esther 4.10-17, Psaume 35.13, et plusieurs autres passages. Dans le Nouveau Testament aussi il paraît que l’Église, en envoyant des hommes pour une mission d’évangélisation, jeûnait pour implorer la protection et la bénédiction de Dieu sur ceux qui partaient (Actes 13.2,3). Quand de nouvelles assemblées nommaient des anciens, nous voyons qu’ils priaient et jeûnaient aussi (Actes 14.23), peut-être afin de demander de l’aide pour l’assemblée dans le choix des dirigeants, ou peut-être afin de demander à Dieu de fortifier et d’accorder de la sagesse aux hommes qui assumaient cette grande responsabilité spirituelle.

À la lumière de ce que nous avons vu plus haut, le texte qui figure au début de cet article (Matthieu 9.14-17) avec son image de l’époux et ses amis se comprend beaucoup plus facilement. Le jeûne montrait typiquement l’affliction du cœur. La présence de Jésus parmi les hommes était un sujet de grande joie. Le Messie, attendu depuis des siècles, était enfin venu pour apporter le salut, la paix avec Dieu. Imposer un signe de tristesse et de souci tel que le jeûne à ceux qui connaissaient la joie d’accueillir le Sauveur serait aussi mal placé que de l’imposer aux invités à un festin de mariage. S’imposer la faim supprime la joie au lieu de l’encourager. En même temps, si l’on jeûne au moment de la joie, on fait perdre à cet acte son sens, qui est d’exprimer une autre sorte de sentiment que la joie. C’est pour cela que Jésus fait la comparaison à l’idée de déchirer un morceau d’un nouveau tissu pour réparer un vieil habit, ou de mettre du vin nouveau qui continue de fermenter et donc d’enfler dans de vieilles outres faites de peau affaiblies parce qu’elles ont déjà été tendues à leur limite.

Il ne convenait donc pas aux disciples de Jésus de jeûner pendant qu’il était sur terre avec eux. Les jours viendraient après son retour au ciel quand les chrétiens le trouveraient à propos de jeûner. Mais le christianisme ne changerait pas dramatiquement le sens du jeûne.

III. La bonne manière de jeûner

Comme nous venons de le dire, les paroles de Jésus suggèrent qu’il y aura des moments où ses disciples jeûneront. Mais quand ils jeûnent, ils doivent observer certains principes pour être agréables à Dieu.

Il faut jeûner de façon discrète, sans chercher à se faire remarquer par les hommes. Si l’on jeûne, on doit le faire pour Dieu et non pas pour que les hommes nous louent ou sympathisent avec nous. Voici ce que Jésus enseigne en Matthieu 6.16-18 :

« Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air triste, comme les hypocrites qui se rendent le visage tout défait, pour montrer aux hommes qu’ils jeûnent. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense. Mais quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage, afin de ne pas montrer aux hommes que tu jeûnes, mais à ton Père qui est dans le lieu secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. »

Le jeûne ne peut pas remplacer une vie de dévotion et soumission à Dieu. Se livrer à une vie mondaine, à l’ivresse, à l’immoralité et à la fraude pendant toute l’année pour s’en abstenir à contrecœur pour un temps de jeûne imposé ne peut pas satisfaire à Dieu. Quand le jeûne est censé être un signe de repentance, il faut qu’il soit accompagné d’une vraie repentance. L’Éternel expliqua à son peuple en Ésaïe 58 que ce qui l’intéresse plus que l’abstinence de nourriture est le fait de changer de cœur et de comportement.

« Voici le jeûne auquel je prends plaisir : détache les chaînes de la méchanceté, dénoue les liens de la servitude, renvoie libres les opprimés, et qu’on rompe toute espèce de joug ; partage ton pain avec celui qui a faim, et fais entrer dans ta maison les malheureux sans asile ; si tu vois un homme nu, couvre-le, et ne te détourne pas de ton semblable […] Alors tu appelleras, et l’Éternel répondra ; tu crieras, et il dira : Me voici ! Si tu éloignes du milieu de toi le joug, les gestes menaçants et les discours injurieux […] ta lumière se lèvera sur l’obscurité, et tes ténèbres seront comme le midi. » (Ésaïe 58.6,7,9,10)

Conclusion

Le jeûne peut toujours nous aider à exprimer à Dieu ce que nous avons dans le cœur. Il y aura des moments où nous décidons, individuellement ou en tant qu’assemblées locales, de prier et jeûner à l’égard de telle ou telle situation d’une importance particulière. Mais ce sera selon les circonstances que nous vivons et non selon le calendrier.

En pratiquant le jeûne, gardons-nous aussi de lui attribuer ce qu’il n’est pas censé faire : augmenter la foi, nous guérir physiquement ou nous procurer le pardon des péchés. Une seule chose peut enlever nos péchés : le sang de Christ. Dans l’article qui suit, vous verrez comment entrer en contact avec ce sang qui purifie.

B. B.
(Dans Vol. 4, No. 6)

Délivrés de la crainte

Les hommes sont loin d’être tous d’accord sur la question de qui règne sur ce monde dans lequel nous vivons. Tandis que les uns affirment avec confiance que Jésus règne, d’autres ne sont pas convaincus. Parfois cela se manifeste dans leurs doctrines. Par exemple, certaines dénominations enseignent que Jésus ne régnera qu’à son retour. Pour ces personnes, le fait qu’il y a encore des souffrances et de l’injustice prouve que ce n’est pas le Seigneur qui règne actuellement.

Parfois le doute que Jésus règne se manifeste dans la crainte et dans la tentation de se tourner vers d’autres puissances pour résoudre ses problèmes. Ceux qui ne croient pas que Dieu règne sur le monde en Jésus-Christ ont souvent peur d’être les victimes des sorciers, des mauvais sorts, des ancêtres, des démons. Pour se protéger, ils cherchent une puissance. Si l’on ne croit pas que la puissance de Jésus soit disponible, on risque de mettre sa confiance dans la magie ou d’autres pratiques animistes.

Selon Satan lui-même, la puissance et la gloire de tous les royaumes lui appartiennent. Il dit : « Elle m’a été donnée, et je la donne à qui je veux » (Luc 4.5,6). En plus, Jésus l’a, à plusieurs reprises, appelé par le titre « le prince de ce monde » (Jean 12.31; 14.30; 16.11). L’apôtre Paul aussi l’appelle « le dieu de ce siècle » (2 Corinthiens 4.4) et « le prince de la puissance de l’air » (Éphésiens 2.2). Règne-t-il réellement sur notre monde en tant que « prince » ?

Nous chantons à Dieu : « Toi qui disposes de toutes choses et nous les donnes chaque jour… » Ou encore : « Avant son retour, glorifions-le ; c’est Jésus qui est le roi. » Mais qu’en est-il ? Est-ce Satan ou Dieu qui dispose de toutes choses ? Est-ce Satan ou Jésus qui a droit au titre de Prince et Roi ? Qui règne sur le monde ?

I. Dieu a l’autorité sur les nations pour établir des rois et les enlever du pouvoir.

Selon l’apôtre Paul, Dieu gouverne dans les affaires de tous les hommes et de leurs royaumes, « ayant déterminé la durée des temps et les bornes de leurs demeures » (Actes 17.26).

Le prophète Daniel a beaucoup insisté sur cette activité de Dieu dans le monde. Il dit :

« Béni soit le nom de Dieu, d’éternité en éternité ! […] C’est lui qui change les temps et les circonstances, qui renverse et qui établit les rois […] Le Très-Haut domine sur le règne des hommes, il le donne à qui il lui plaît, et il y élève le plus vil des hommes. » (Daniel 2.20,21; 4.17)

En parlant à Nebuchadnetsar, le grand roi babylonien, Daniel dit :

« Ô roi, tu es le roi des rois, car le Dieu des cieux t’a donné l’empire, la puissance, la force, et la gloire ; il a remis entre tes mains […] les enfants des hommes, les bêtes des champs et les oiseaux du ciel, et il t’a fait dominer sur eux tous. » (Daniel 2.37,38)

Il est vrai qu’en se basant uniquement sur les apparences, on ne dirait pas toujours que c’est Dieu qui ait exalté tel peuple ou tel roi. Même les peuples et les rois en question ne reconnaissent pas toujours Dieu. Ce fut le cas de l’Empire assyrien que Dieu a employé pour punir son peuple Israël. Par le prophète Ésaïe, Dieu a déclaré :

« Malheur à l’Assyrien, verge de ma colère ! […] Je l’ai lâché contre une nation impie, je l’ai fait marcher contre le peuple de mon courroux, pour qu’il se livre au pillage et fasse du butin […] Mais il n’en juge pas ainsi, et ce n’est pas là la pensée de son cœur ; il ne songe qu’à détruire […] Mais, quand le Seigneur aura accompli toute son œuvre sur la montagne de Sion et à Jérusalem, je punirai le roi d’Assyrie pour le fruit de son cœur orgueilleux […] Car il dit : C’est par la force de ma main que j’ai agi, c’est par ma sagesse, car je suis intelligent. » (Ésaïe 10.5-7,12,13)

En Romains 13.1 le Nouveau Testament aussi soutient l’idée que c’est Dieu qui met des hommes au pouvoir :

« Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures ; car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées de Dieu. »

Que les rois et les gouvernements le sachent ou pas, c’est Dieu qui les exalte au pouvoir, et c’est Dieu qui les enlève de leurs positions d’autorité.

II. La richesse et la gloire des royaumes appartiennent à Dieu.

Au temps du roi David, le peuple et le roi ont fait de riches offrandes volontaires pour la construction du temple de l’Éternel. Ils ont reconnu, pourtant, que si Dieu ne les avait pas bénis, ils n’auraient pas eu de quoi lui offrir en retour. À cette occasion David pria ainsi :

« À toi, Éternel, la grandeur, la force et la magnificence, l’éternité et la gloire, car tout ce qui est au ciel et sur la terre t’appartient […] C’est de toi que viennent la richesse et la gloire, c’est toi qui domines sur tout. » (1 Chroniques 29.11,12)

Beaucoup plus tard les Juifs construisaient un autre temple pour remplacer le premier qui avait été démoli par les Babyloniens. Cette deuxième maison de Dieu commença de manière beaucoup plus modeste. Mais par le prophète Aggée, Dieu rassura son peuple que ce temple aussi serait magnifique. Ayant à sa disposition toutes les richesses des nations, Dieu était capable de le rendre glorieux.

« J’ébranlerai toutes les nations ; les trésors de toutes les nations viendront, et je remplirai de gloire cette maison, dit l’Éternel des armées. L’argent est à moi, et l’or est à moi, dit l’Éternel des armées. » (Aggée 2.7,8)

III. C’est Dieu qui dispense les bonnes choses dans la vie.

« Toute grâce excellente et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières, chez lequel il n’y a ni changement ni ombre de variation. » (Jacques 1.17)

« [Dieu] donne à tous la vie, la respiration, et toutes choses. » (Actes 17.25)

« Recommande aux riches du présent siècle de ne pas être orgueilleux, et de ne pas mettre leur espérance dans des richesses incertaines, mais de la mettre en Dieu, qui nous donne avec abondance toutes choses pour que nous en jouissions. » (1 Timothée 6.17)

Il est vrai qu’uniquement ceux qui cherchent premièrement le royaume et la justice de Dieu ont sa promesse que les nécessités de la vie leur seront données (Matt. 6.33). Mais il est aussi vrai que Dieu n’accorde pas ses bénédictions dans ce monde aux seuls justes. « Il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes » (Matt. 5.45). Le fait qu’on jouit des bénédictions temporelles n’est pas une preuve de la faveur de Dieu. Ce qu’il faut reconnaître est que c’est Dieu qui nous donne ce qui est bien, que nous en soyons dignes ou pas. C’est cette vérité que la nation d’Israël au temps d’Osée ne reconnaissait pas. Dieu dit à son sujet : « Elle n’a pas reconnu que c’était moi qui lui donnais le blé, le moût et l’huile ; et l’on a consacré à Baal l’argent et l’or que je lui prodiguais » (Osée 2.10).

(Avant de continuer, faisons une distinction entre la prospérité accordée par Dieu dans sa bonté, et la richesse obtenue injustement par le vol, l’oppression, ou la fraude. Au lieu de dire que Dieu « donne » l’argent à celui qui le vole, disons que Dieu lui permet de l’obtenir, mais qu’il l’appellera en jugement pour ses mauvais actes. Ajoutons que Dieu est capable d’enlever à l’injuste ce qu’il a obtenu et de le donner à l’homme qui lui plaît – Ps. 127.1,2; Eccl. 5.12,13).

IV. C’est Dieu qui place des limites sur Satan.

Nous ne nions pas ici toute activité de Satan dans le monde. Mais la rébellion de Satan et de ses anges n’enlève rien à la souveraineté de Dieu. Satan ne peut faire que ce qui lui est permis par Dieu.

Un exemple très clair nous est donné dans le livre de Job. Satan avait mis en doute l’intégrité de Job, un serviteur fidèle de Dieu. Il prétendit que Job était un homme juste seulement par intérêt matériel. Il affirmait que Job maudirait Dieu en face si Dieu le laissait souffrir. Pour prouver donc l’intégrité de Job, Dieu permit à Satan premièrement de lui enlever sa famille et tous ses biens. Mais c’est Dieu qui fixa les limites : « L’Éternel dit à Satan : Voici, tout ce qui lui appartient, je te le livre ; seulement, ne porte pas la main sur lui » (Job 1.12). Plus tard, Satan demanda le droit d’aller plus loin, et de mettre la main sur Job. Dieu permit alors à Satan de lui enlever sa santé. Mais encore, ce fut Dieu qui définit les limites que Satan ne devait pas dépasser. « Voici, je te le livre : seulement, épargne sa vie » (Job 2.6).

En ce qui concerne ses enfants aujourd’hui, Dieu continue de limiter l’action de Satan. Paul dit en 1 Corinthiens 10.13 : « Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces. »

V. Dieu a remis toute autorité, non à Satan, mais à Jésus.

« Jésus, s’étant approché, leur parla ainsi : Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. » (Matthieu 28.18)

Ayant parlé de l’infinie grandeur de la puissance de Dieu, Paul dit que Dieu

« … l’a déployée en Christ, en le ressuscitant des morts, et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, et toute dignité, et de tout nom qui se peut nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. Il a tout mis sous ses pieds. » (Éph. 1.20-22)

Un roi s’assoit sur son trône pour juger, pour faire un décret, pour recevoir des ambassadeurs, bref, pour exercer son règne. Dans ce passage, comme dans plusieurs autres où il est dit que le Christ s’est « assis » (Actes 2.34-36; Col. 3.1; Héb. 1.3; 10.12), Jésus est présenté comme assis parce qu’il règne déjà. Il « est à la droite de Dieu, depuis qu’il est allé au ciel, et que les anges, les autorités, et les puissances lui ont été soumis » (1 Pi. 3.22). Jésus est maintenant « le prince des rois de la terre » (Apoc. 1.5; cf. 2.26,27).

Conclusion

Malgré le péché qui existe, la Bible enseigne clairement que c’est Dieu qui a toujours régné sur le monde. C’est de lui que viennent le pouvoir, les richesses et la gloire. Et c’est à Jésus que le Père a donné l’autorité de disposer des nations et de donner leur gloire à qui il veut.

Que faire donc des prétentions de Satan, les promesses qu’il fit à Jésus ? Reconnaissons qu’il est menteur et le père du mensonge (Jean 8.44). Il promettait ce qui ne lui appartenait pas.

Et le titre de « prince de ce monde » que même Jésus lui attribua ? Pourquoi Jésus l’appela-t-il ainsi si Satan n’est pas prince ? Cette expression est sûrement employée dans le même sens que « le dieu de ce siècle » que nous trouvons en 2 Corinthiens 4.4. Il est appelé « dieu » seulement parce que des hommes le traitent comme s’il était Dieu. On lui donne, à tort, l’honneur qui est dû à Dieu seul. De même, ceux de ce monde perdu le suivent comme leur prince. Mais c’est un usurpateur, et il ne réussira pas. Sa rébellion sera écrasée, et lui avec tous ses partisans seront punis.

Et les apparences ? Il semble si souvent que l’injustice triomphe. Ce fait prouve-t-il que Jésus ne règne pas encore ? Si oui, l’existence du péché serait aussi la preuve que Dieu n’a jamais régné. Or, Psaume 29.10 dit le contraire : « L’Éternel était sur son trône lors du déluge ; l’Éternel sur son trône règne éternellement » – même lorsque l’iniquité des hommes avait atteint le point où « toutes les pensées de leur cœur se portaient chaque jour uniquement vers le mal » (Gen. 6.5).

Pourquoi Dieu permet-il que l’injustice existe ? D’abord on peut dire que Dieu est patient même avec les méchants, et il leur donne parfois du temps pour se repentir (2 Pierre 3.9). Parfois il permet les souffrances et les tentations afin d’éprouver ses serviteurs (1 Pierre 1.6,7). Mais d’autres fois il agit à la vue de tous pour exécuter la justice et punir les rebelles (Luc 19.41-44).

Ce n’est pas à nous de dire à Dieu comment il doit exercer son règne (Romains 9.20-23; 11.33-36). Mais reconnaissons que c’est bien lui qui règne et que Jésus est le Roi des rois.

B. B.
(Dans Vol. 4, No. 5)