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Qui règne sur le monde?

Les hommes sont loin d’être tous d’accord sur la question de qui règne sur ce monde dans lequel nous vivons. Tandis que les uns affirment avec confiance que Jésus règne, d’autres ne sont pas convaincus. Parfois cela se manifeste dans leurs doctrines. Par exemple, certaines dénominations enseignent que Jésus ne régnera qu’à son retour. Pour ces personnes, le fait qu’il y a encore des souffrances et de l’injustice prouve que ce n’est pas le Seigneur qui règne actuellement.

Parfois le doute que Jésus règne se manifeste dans la crainte et dans la tentation de se tourner vers d’autres puissances pour résoudre ses problèmes. Ceux qui ne croient pas que Dieu règne sur le monde en Jésus-Christ ont souvent peur d’être les victimes des sorciers, des mauvais sorts, des ancêtres, des démons. Pour se protéger, ils cherchent une puissance. Si l’on ne croit pas que la puissance de Jésus soit disponible, on risque de mettre sa confiance dans la magie ou d’autres pratiques animistes.

Selon Satan lui-même, la puissance et la gloire de tous les royaumes lui appartiennent. Il dit : « Elle m’a été donnée, et je la donne à qui je veux » (Luc 4.5,6). En plus, Jésus l’a, à plusieurs reprises, appelé par le titre « le prince de ce monde » (Jean 12.31; 14.30; 16.11). L’apôtre Paul aussi l’appelle « le dieu de ce siècle » (2 Corinthiens 4.4) et « le prince de la puissance de l’air » (Éphésiens 2.2). Règne-t-il réellement sur notre monde en tant que « prince » ?

Nous chantons à Dieu : « Toi qui disposes de toutes choses et nous les donnes chaque jour… » Ou encore : « Avant son retour, glorifions-le ; c’est Jésus qui est le roi. » Mais qu’en est-il ? Est-ce Satan ou Dieu qui dispose de toutes choses ? Est-ce Satan ou Jésus qui a droit au titre de Prince et Roi ? Qui règne sur le monde ?

I. Dieu a l’autorité sur les nations pour établir des rois et les enlever du pouvoir.

Selon l’apôtre Paul, Dieu gouverne dans les affaires de tous les hommes et de leurs royaumes, « ayant déterminé la durée des temps et les bornes de leurs demeures » (Actes 17.26).

Le prophète Daniel a beaucoup insisté sur cette activité de Dieu dans le monde. Il dit :

« Béni soit le nom de Dieu, d’éternité en éternité ! […] C’est lui qui change les temps et les circonstances, qui renverse et qui établit les rois […] Le Très-Haut domine sur le règne des hommes, il le donne à qui il lui plaît, et il y élève le plus vil des hommes. » (Daniel 2.20,21; 4.17)

En parlant à Nebuchadnetsar, le grand roi babylonien, Daniel dit :

« Ô roi, tu es le roi des rois, car le Dieu des cieux t’a donné l’empire, la puissance, la force, et la gloire ; il a remis entre tes mains […] les enfants des hommes, les bêtes des champs et les oiseaux du ciel, et il t’a fait dominer sur eux tous. » (Daniel 2.37,38)

Il est vrai qu’en se basant uniquement sur les apparences, on ne dirait pas toujours que c’est Dieu qui ait exalté tel peuple ou tel roi. Même les peuples et les rois en question ne reconnaissent pas toujours Dieu. Ce fut le cas de l’Empire assyrien que Dieu a employé pour punir son peuple Israël. Par le prophète Ésaïe, Dieu a déclaré :

« Malheur à l’Assyrien, verge de ma colère ! […] Je l’ai lâché contre une nation impie, je l’ai fait marcher contre le peuple de mon courroux, pour qu’il se livre au pillage et fasse du butin […] Mais il n’en juge pas ainsi, et ce n’est pas là la pensée de son cœur ; il ne songe qu’à détruire […] Mais, quand le Seigneur aura accompli toute son œuvre sur la montagne de Sion et à Jérusalem, je punirai le roi d’Assyrie pour le fruit de son cœur orgueilleux […] Car il dit : C’est par la force de ma main que j’ai agi, c’est par ma sagesse, car je suis intelligent. » (Ésaïe 10.5-7,12,13)

En Romains 13.1 le Nouveau Testament aussi soutient l’idée que c’est Dieu qui met des hommes au pouvoir :

« Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures ; car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées de Dieu. »

Que les rois et les gouvernements le sachent ou pas, c’est Dieu qui les exalte au pouvoir, et c’est Dieu qui les enlève de leurs positions d’autorité.

II. La richesse et la gloire des royaumes appartiennent à Dieu.

Au temps du roi David, le peuple et le roi ont fait de riches offrandes volontaires pour la construction du temple de l’Éternel. Ils ont reconnu, pourtant, que si Dieu ne les avait pas bénis, ils n’auraient pas eu de quoi lui offrir en retour. À cette occasion David pria ainsi :

« À toi, Éternel, la grandeur, la force et la magnificence, l’éternité et la gloire, car tout ce qui est au ciel et sur la terre t’appartient […] C’est de toi que viennent la richesse et la gloire, c’est toi qui domines sur tout. » (1 Chroniques 29.11,12)

Beaucoup plus tard les Juifs construisaient un autre temple pour remplacer le premier qui avait été démoli par les Babyloniens. Cette deuxième maison de Dieu commença de manière beaucoup plus modeste. Mais par le prophète Aggée, Dieu rassura son peuple que ce temple aussi serait magnifique. Ayant à sa disposition toutes les richesses des nations, Dieu était capable de le rendre glorieux.

« J’ébranlerai toutes les nations ; les trésors de toutes les nations viendront, et je remplirai de gloire cette maison, dit l’Éternel des armées. L’argent est à moi, et l’or est à moi, dit l’Éternel des armées. » (Aggée 2.7,8)

III. C’est Dieu qui dispense les bonnes choses dans la vie.

« Toute grâce excellente et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières, chez lequel il n’y a ni changement ni ombre de variation. » (Jacques 1.17)

« [Dieu] donne à tous la vie, la respiration, et toutes choses. » (Actes 17.25)

« Recommande aux riches du présent siècle de ne pas être orgueilleux, et de ne pas mettre leur espérance dans des richesses incertaines, mais de la mettre en Dieu, qui nous donne avec abondance toutes choses pour que nous en jouissions. » (1 Timothée 6.17)

Il est vrai qu’uniquement ceux qui cherchent premièrement le royaume et la justice de Dieu ont sa promesse que les nécessités de la vie leur seront données (Matt. 6.33). Mais il est aussi vrai que Dieu n’accorde pas ses bénédictions dans ce monde aux seuls justes. « Il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes » (Matt. 5.45). Le fait qu’on jouit des bénédictions temporelles n’est pas une preuve de la faveur de Dieu. Ce qu’il faut reconnaître est que c’est Dieu qui nous donne ce qui est bien, que nous en soyons dignes ou pas. C’est cette vérité que la nation d’Israël au temps d’Osée ne reconnaissait pas. Dieu dit à son sujet : « Elle n’a pas reconnu que c’était moi qui lui donnais le blé, le moût et l’huile ; et l’on a consacré à Baal l’argent et l’or que je lui prodiguais » (Osée 2.10).

(Avant de continuer, faisons une distinction entre la prospérité accordée par Dieu dans sa bonté, et la richesse obtenue injustement par le vol, l’oppression, ou la fraude. Au lieu de dire que Dieu « donne » l’argent à celui qui le vole, disons que Dieu lui permet de l’obtenir, mais qu’il l’appellera en jugement pour ses mauvais actes. Ajoutons que Dieu est capable d’enlever à l’injuste ce qu’il a obtenu et de le donner à l’homme qui lui plaît – Ps. 127.1,2; Eccl. 5.12,13).

IV. C’est Dieu qui place des limites sur Satan.

Nous ne nions pas ici toute activité de Satan dans le monde. Mais la rébellion de Satan et de ses anges n’enlève rien à la souveraineté de Dieu. Satan ne peut faire que ce qui lui est permis par Dieu.

Un exemple très clair nous est donné dans le livre de Job. Satan avait mis en doute l’intégrité de Job, un serviteur fidèle de Dieu. Il prétendit que Job était un homme juste seulement par intérêt matériel. Il affirmait que Job maudirait Dieu en face si Dieu le laissait souffrir. Pour prouver donc l’intégrité de Job, Dieu permit à Satan premièrement de lui enlever sa famille et tous ses biens. Mais c’est Dieu qui fixa les limites : « L’Éternel dit à Satan : Voici, tout ce qui lui appartient, je te le livre ; seulement, ne porte pas la main sur lui » (Job 1.12). Plus tard, Satan demanda le droit d’aller plus loin, et de mettre la main sur Job. Dieu permit alors à Satan de lui enlever sa santé. Mais encore, ce fut Dieu qui définit les limites que Satan ne devait pas dépasser. « Voici, je te le livre : seulement, épargne sa vie » (Job 2.6).

En ce qui concerne ses enfants aujourd’hui, Dieu continue de limiter l’action de Satan. Paul dit en 1 Corinthiens 10.13 : « Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces. »

V. Dieu a remis toute autorité, non à Satan, mais à Jésus.

« Jésus, s’étant approché, leur parla ainsi : Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. » (Matthieu 28.18)

Ayant parlé de l’infinie grandeur de la puissance de Dieu, Paul dit que Dieu

« … l’a déployée en Christ, en le ressuscitant des morts, et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, et toute dignité, et de tout nom qui se peut nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. Il a tout mis sous ses pieds. » (Éph. 1.20-22)

Un roi s’assoit sur son trône pour juger, pour faire un décret, pour recevoir des ambassadeurs, bref, pour exercer son règne. Dans ce passage, comme dans plusieurs autres où il est dit que le Christ s’est « assis » (Actes 2.34-36; Col. 3.1; Héb. 1.3; 10.12), Jésus est présenté comme assis parce qu’il règne déjà. Il « est à la droite de Dieu, depuis qu’il est allé au ciel, et que les anges, les autorités, et les puissances lui ont été soumis » (1 Pi. 3.22). Jésus est maintenant « le prince des rois de la terre » (Apoc. 1.5; cf. 2.26,27).

Conclusion

Malgré le péché qui existe, la Bible enseigne clairement que c’est Dieu qui a toujours régné sur le monde. C’est de lui que viennent le pouvoir, les richesses et la gloire. Et c’est à Jésus que le Père a donné l’autorité de disposer des nations et de donner leur gloire à qui il veut.

Que faire donc des prétentions de Satan, les promesses qu’il fit à Jésus ? Reconnaissons qu’il est menteur et le père du mensonge (Jean 8.44). Il promettait ce qui ne lui appartenait pas.

Et le titre de « prince de ce monde » que même Jésus lui attribua ? Pourquoi Jésus l’appela-t-il ainsi si Satan n’est pas prince ? Cette expression est sûrement employée dans le même sens que « le dieu de ce siècle » que nous trouvons en 2 Corinthiens 4.4. Il est appelé « dieu » seulement parce que des hommes le traitent comme s’il était Dieu. On lui donne, à tort, l’honneur qui est dû à Dieu seul. De même, ceux de ce monde perdu le suivent comme leur prince. Mais c’est un usurpateur, et il ne réussira pas. Sa rébellion sera écrasée, et lui avec tous ses partisans seront punis.

Et les apparences ? Il semble si souvent que l’injustice triomphe. Ce fait prouve-t-il que Jésus ne règne pas encore ? Si oui, l’existence du péché serait aussi la preuve que Dieu n’a jamais régné. Or, Psaume 29.10 dit le contraire : « L’Éternel était sur son trône lors du déluge ; l’Éternel sur son trône règne éternellement » – même lorsque l’iniquité des hommes avait atteint le point où « toutes les pensées de leur cœur se portaient chaque jour uniquement vers le mal » (Gen. 6.5).

Pourquoi Dieu permet-il que l’injustice existe ? D’abord on peut dire que Dieu est patient même avec les méchants, et il leur donne parfois du temps pour se repentir (2 Pierre 3.9). Parfois il permet les souffrances et les tentations afin d’éprouver ses serviteurs (1 Pierre 1.6,7). Mais d’autres fois il agit à la vue de tous pour exécuter la justice et punir les rebelles (Luc 19.41-44).

Ce n’est pas à nous de dire à Dieu comment il doit exercer son règne (Romains 9.20-23; 11.33-36). Mais reconnaissons que c’est bien lui qui règne et que Jésus est le Roi des rois.

B. B.
(Dans Vol. 4, No. 5)

La musique dans le culte

AVANT-PROPOS

On s’interroge souvent sur les raisons pour lesquelles les Églises du Christ n’utilisent pas d’instruments de musique dans le culte. C’est peut-être l’une des choses les plus frappantes pour le visiteur qui assiste pour la première fois à nos réunions, que de constater l’absence d’orgue, de piano, de guitare, de tam-tam, ou d’autres instruments d’accompagnement du culte. Cet étonnement est assez naturel si l’on considère que l’usage en est presque universel.

Par la voie de cet article, nous croyons utile de répondre à la question posée, en nous rapportant aux paroles de l’apôtre Pierre, qui nous dit : « Soyez toujours prêts à vous défendre, avec douceur et respect, devant quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous » (1 Pierre 3.15).

Signalons immédiatement que ce n’est ni par goût personnel ni par mesure d’économie que nous nous abstenons d’employer des instruments de musique dans l’exercice du culte que nous rendons à Dieu, mais que c’est par principe de foi.


Qu’a autorisé Dieu dans le culte chrétien, quant à l’adoration sous forme de cantiques ? Écoutons le Saint-Esprit quand il dit : « Entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur » (Éphésiens 5.19). Écoutons la même expression de pensée dans l’Épître aux Colossiens : « Instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs sous l’inspiration de la grâce » (Colossiens 3.16).

Notons en particulier que l’Esprit Saint nous recommande expressément de nous « entretenir », c’est-à-dire, nous « instruire » et de nous « exhorter » mutuellement par des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels, et de chanter à Dieu sous l’inspiration de la grâce. Il s’avère que Dieu autorise, pour sa louange, l’usage de nos voix et de « nos cœurs », en chantant, en récitant les psaumes, etc.

La musique que Dieu agrée pour le culte qu’on lui rend se « joue » uniquement par les « cordes » de nos cœurs et s’élève jusqu’à lui par nos voix. Il n’est nulle part question dans le Nouveau Testament que ce culte lui soit rendu avec l’addition ou par le moyen d’instruments quelconques.

Telle est la voie indiquée par Dieu. Et puisque c’est Dieu que nous voulons adorer et exalter, et puisque c’est à lui que nous voulons plaire, obéissons attentivement à ses instructions.

En parlant de culte, nous faisons uniquement allusion à celui pratiqué sous l’ère chrétienne et non à celui pratiqué sous l’ère patriarcale ou mosaïque. Nous savons, en effet, que sous la loi de Moïse la musique instrumentale était non seulement tolérée, mais commandée par le livre des Chroniques dans les termes suivants : « Il fit placer les Lévites dans la maison de l’Éternel avec des cymbales, des luths et des harpes, selon l’ordre de David, de Gad le voyant du roi, et de Nathan le prophète ; car c’était un ordre de l’Éternel, transmis par ses prophètes » (1 Chroniques 29.25). Mais il faut cependant remarquer qu’à l’époque indiquée l’exercice du culte comprenait également des sacrifices d’animaux qui ne seraient assurément plus tolérés de nos jours.

De même, si un homme se présentait à notre lieu de culte avec un agneau sans défaut, afin de l’offrir en sacrifice à Dieu, lui serait-il permis de le faire sous prétexte que David offrait de tels sacrifices et qu’ils étaient à cette époque agréables à Dieu ? Que répondrions-nous ? Simplement que nous ne vivons plus actuellement sous la loi qui commandait des sacrifices d’animaux.

L’apôtre Paul a averti les chrétiens de Galatie que s’ils cherchaient leur justification dans la loi de Moïse, ils seraient « déchus de la grâce » et « séparés de Christ. » Dans le même contexte, il leur dit que s’ils cherchaient leur justification dans une partie de la loi, ils étaient tenus logiquement de l’observer tout entière (Galates 5.4,3; voir aussi Jacques 2.10).

Il faut donc s’en reporter à Jésus plutôt qu’à Moïse pour l’observance justifiée des pratiques auxquelles doivent obéir ceux qui s’appellent des chrétiens. Paul nous exhorte : « Quoi que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, en rendant par lui des actions de grâces à Dieu le Père » (Colossiens 3.17). Ainsi tout ce que nous faisons en tant que chrétiens doit s’accomplir, non au nom de Moïse, mais « au nom du Seigneur Jésus ». Cette expression « au nom de » implique l’autorité dont elle est revêtue. Par exemple, « au nom du roi » implique l’autorité royale comme base de directive. Faire quelque chose au nom du Seigneur signifie le faire par son autorité. Or, nous ne pouvons pas employer les instruments de musique dans le culte pour la bonne raison qu’il ne les a jamais autorisés.

Et ceux qui les emploient sans l’autorité divine doivent tenir compte de l’avertissement de l’apôtre Jean : « Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu » (2 Jean 9). Or, aller plus loin que la doctrine (ou l’enseignement) du Christ, c’est faire ce qu’il n’a pas autorisé, et c’est le cas lorsqu’on se sert d’instruments de musique dans le culte. Il ne s’agit pas là d’une opinion ou d’une théorie humaine, mais bien d’un principe enseigné dans l’Écriture Sainte.

Il ne faut pas se tromper sur l’importance d’un ordre ou d’une directive émanant de Dieu. Il est clair que Dieu exige toujours que nous observions scrupuleusement sa parole. Comparons les avertissements de l’Ancien Testament avec ceux du Nouveau Testament. Dans le premier cas, Dieu dit : « Vous n’ajouterez rien à ce que je vous prescris et vous n’en retrancherez rien, mais vous observerez les commandements de l’Éternel votre Dieu, tels que je vous les prescris » (Deutéronome 4.2). Dans le Nouveau Testament il est tout aussi sévère quant à ceux qui modifient sa parole (voir Apocalypse 22.18,19).

Considérons le cas de Moïse qui, pour avoir frappé un rocher afin qu’il en sorte de l’eau, au lieu de simplement lui parler comme Dieu lui avait ordonné de faire, perdit son droit d’entrer en Terre Promise (Nombres 20.8-12). Et pourtant, Dieu lui avait ordonné auparavant de frapper un rocher (Exode 17.6). Il faut donc faire attention à ne rien faire que Dieu n’ait pas autorisé.

Sur le point de quitter ses apôtres et de retourner chez son Père, le Christ comprenait et prévoyait qu’ils auraient besoin de directives infaillibles, bien qu’il les eût personnellement instruits pendant plus de trois ans. C’est pourquoi il leur dit : « Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir » (Jean 14.16,17). Il leur dit encore : « Mais le consolateur, l’Esprit de vérité, vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir » (Jean 16.13). L’Esprit Saint descendit sur les apôtres au jour de la Pentecôte suivant la résurrection du Christ (Actes 2.1-4). Comme prévu et annoncé il vint sur eux pour les diriger dans toute la vérité. Les apôtres ont reçu et annoncé dans l’Évangile cette vérité qui sauve (1 Pierre 1.22-25). Il est à remarquer pourtant que l’Esprit n’a pas indiqué aux apôtres d’employer la musique instrumentale en les dirigeant « dans toute la vérité ».

Il s’en suit forcément que l’emploi d’instruments de musique ne fait aucunement partie de la « vérité » transmise par les apôtres.

Écoutons l’avertissement biblique contre la tendance qui prévaut d’élever nos propres désirs jusqu’à ne plus supporter la saine doctrine qui est l’Évangile de Christ (2 Timothée 4.3,4).

Des objections

Certaines objections sont soulevées contre cette pratique, pourtant apostolique, d’exclure les instruments de musique du culte chrétien.

1. « La Bible ne défend pas de se servir d’instruments de musique dans le culte chrétien. »

Répondons qu’il n’est pas nécessaire que Dieu défende spécifiquement tout ce qu’il ne veut pas, et méditons l’exemple ci-après. Dans le livre du Lévitique, nous lisons que Nadab et Abihu, fils d’Aaron « apportèrent devant l’Éternel du feu étranger, ce qu’il ne leur avait point ordonné », au lieu du feu qu’il autorisait. À cause de cette substitution, que Dieu compta comme désobéissance volontaire, « le feu sortit de devant l’Éternel et les consuma : ils moururent devant l’Éternel » (Lévitique 10.1,2). Il est vrai que Dieu n’avait pas dit explicitement de ne pas utiliser le feu que ces deux sacrificateurs ont employé pour brûler le parfum. Mais il n’est pas nécessaire que Dieu défende spécifiquement tout ce qu’il ne veut pas qu’on fasse. Un ordre positif et explicite exclut d’office tout ce qui n’est pas compris dans un tel ordre. La parole de Dieu est en même temps exclusive et inclusive : elle inclut tout ce qui est commandé et elle exclut tout ce qui ne l’est pas.

Voyons un autre exemple : lorsque Dieu dit à Noé de construire l’arche, il lui dit de la construire en bois de gopher (Genèse 6.14). Dieu ne lui a pas dit : « Tu ne te serviras pas de bois de sapin, ou de chêne. » En spécifiant « bois de gopher », toutes autres espèces de bois étaient automatiquement exclues, sans que Dieu fût tenu à les citer par leur nom.

Le même principe doit s’appliquer aux instruments de musique. Il y a deux sortes de musique : la musique vocale et la musique instrumentale.

Le Seigneur ayant spécifié la musique vocale, il n’était pas nécessaire de défendre explicitement tout autre genre de musique. Le commandement de chanter précise ce que Dieu veut et exclut la musique instrumentale tout comme dans la Sainte Cène, l’ordre spécifiant le pain et le fruit de la vigne élimine tout autre aliment de la table du Seigneur. La substitution ou l’addition de lait, de viande, de pommes de terre, d’eau, etc., serait une désobéissance à l’ordre. Puisque nous admettons tous que Dieu exclut d’une manière positive et définitive tout autre aliment de cette partie du culte sans l’interdire explicitement, pourquoi ne pas faire application du même principe en ce qui concerne la musique instrumentale dans le culte ? Le commandement positif et explicite de chanter est une exclusion de tout autre genre de musique.

2. On peut nous objecter que « le Nouveau Testament nous exhorte à adorer Dieu par des Psaumes, et le 150e, parmi d’autres, recommandant qu’on l’adore avec toutes sortes d’instruments ; nous pouvons donc le faire. »

Cette objection contre notre thèse perd sa force lorsque l’on considère à nouveau les textes des Écritures précités. En effet, il ne faut pas perdre de vue que les Psaumes issus de l’Ancien Testament recommandent aussi aux adorateurs d’autres actes de culte tels que les holocaustes (Psaumes 66.13-15), actes qui ont été abolis.

En effet, les Psaumes et de telles prescriptions font partie de l’Ancienne Alliance, qui fut remplacée par la Nouvelle (Hébreux 8.7).

L’usage recommandé par le Nouveau Testament pour les Psaumes nous autorise à les chanter ou à les réciter, mais n’autorise pas l’emploi d’instruments de musique.

3. « Il est loisible d’avoir des instruments de musique chez soi ; pourquoi donc ne pas les avoir dans l’Église ? »

Chez soi, tout ce qui est moralement juste est permis, mais dans l’Église rien n’est permis qui ne soit autorisé par le Nouveau Testament. Ce qui est moralement acceptable chez soi n’est pas nécessairement permis dans le culte. Par exemple, il est moralement permis de se laver les mains avant le repas, mais ce ne sera pas là un acte de culte.

4. « Il n’y a pas de différence entre l’emploi d’instruments de musique, et l’emploi d’un baptistère ou d’un recueil de cantiques ; ils sont l’un et l’autre tout simplement des aides dans le service de Dieu. »

Il est vrai qu’un baptistère et un recueil de cantiques sont des aides, mais l’instrument de musique est une addition. L’acte accompli dans un baptistère est l’acte ordonné par Dieu tandis que l’acte exécuté quand on joue d’un instrument de musique est un acte que Dieu n’a pas ordonné. Se servir d’un livre de cantiques en chantant constitue un acte que Dieu a ordonné (ni plus ni moins), mais chanter n’est pas jouer : ce sont deux actes bien différents. Chacun peut exister sans l’autre. Dieu a ordonné l’un dans le culte mais pas l’autre.

Des instruments dans l’Église

Il n’y a pas eu d’instruments de musique dans le culte chrétien pendant plus de 600 ans après la mort du Christ – 600 ans après l’établissement de l’Église du Seigneur. Citons L’American Encyclopedia : « Le Pape Vitalien a, pour la première fois, introduit les orgues dans quelques églises d’Europe occidentale vers l’an 670. Mais le plus ancien rapport digne de confiance est celui d’un orgue envoyé comme cadeau par l’empereur grec Constantin Copronymu, à Pépin, roi des Francs, en 755 » (Tome XII, page 688).

Citons aussi la Schaff-Herzog Encyclopedia : « Dans l’Église grecque l’orgue n’est jamais entré en usage. Mais après le 8e siècle il est devenu de plus en plus courant dans l’Église latine : pas toutefois, sans opposition du côté des moines… » (Tome 3, page 702). L’Église orthodoxe, quoique ne suivant pas les ordonnances bibliques en bien des points, a conservé néanmoins l’exemple biblique dans le baptême par immersion et dans la musique a capella, c’est-à-dire sans instrument.

Le fait d’exclure les instruments de musique dans leur culte n’est pas une « idée fixe » suivie uniquement par les Églises du Christ. C’est plutôt un point de conviction commun à plusieurs chefs religieux des plus éminents et érudits. Écoutons ce que quelques-uns d’entre eux disent à ce sujet.

Martin Luther rejeta l’emploi de l’orgue en disant : « L’orgue dans le culte à Dieu est un insigne de Baal. »

Jean Calvin disait de l’orgue dans le culte : « Les instruments de musique pour célébrer les louanges de Dieu ne sont pas plus appropriés que de brûler de l’encens, d’allumer des lampes ou de restaurer les autres ombres de la loi. Les hommes qui aiment la pompe extérieure peuvent se réjouir dans ce bruit mais la simplicité que Dieu nous recommande par les apôtres lui est de beaucoup plus agréable… La voix humaine… surpasse assurément tous les instruments de musique » (Dans son commentaire du 23e Psaume).

John Wesley dit : « Je n’ai point d’objection contre les instruments de musique dans nos églises, pourvu qu’ils ne soient ni vus, ni entendus » (Adam Clarke’s Commentary, Tome 4, page 684).

Adam Clarke est compté parmi les plus éminents commentateurs bibliques au monde. Il fut contemporain de John Wesley. Concernant les orgues dans le culte, il dit : « Je suis un vieil homme et un vieux prédicateur : et je déclare que je n’ai jamais pu constater qu’ils aient été producteurs d’un bien quelconque dans l’adoration de Dieu : et j’ai des raisons de croire qu’ils ont été producteurs de beaucoup de mal. La musique en tant que science, je l’estime et l’admire, mais les instruments de musique dans la maison de Dieu je les ai en abomination et je les déteste ; c’est l’abus de la musique et je joins ma protestation contre toutes corruptions pareilles dans le culte de l’Auteur du Christianisme » (Adam Clarke’s Commentary, page 684).

Ce qu’ont pensé ces hommes ne prouve pas qu’on ne doit pas se servir d’instruments de musique dans le culte chrétien : seul l’enseignement du Christ et de ses apôtres peut établir cette interdiction. Mais ces hommes sont cités pour démontrer que de tels instruments dans le culte ont été rejetés par beaucoup parmi les plus grands chefs religieux.

Résumons donc en disant au sujet de la musique instrumentale que ni le Christ, ni le Saint-Esprit, ni les apôtres ne l’ont jamais autorisée. Aucune assemblée apostolique ne l’a employée. Prenant le Nouveau Testament comme notre seule règle de foi et de pratique en matière du culte chrétien, et voulant demeurer dans l’enseignement apostolique, nous nous voyons dans l’obligation absolue d’exclure les instruments de musique de notre culte.

Auteur inconnu
(Dans Vol. 4, No. 4)

La liberté chrétienne et la division

Introduction

La division est un fléau parmi les chrétiens qui est souvent le fruit de la fausse doctrine.

« Quelques-uns abandonnent la foi pour s’attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons par l’hypocrisie de faux docteurs. » (1 Timothée 4.1,2)

Lorsque cela arrive, la division peut être inévitable :

« Car il faut qu’il y ait aussi des sectes parmi vous, afin que ceux qui sont approuvés soient reconnus comme tels au milieu de vous. » (1 Corinthiens 11.19)

Le Seigneur a reproché les Églises de Pergame et de Thyatire pour avoir toléré dans leur sein des gens qui s’étaient donnés à la fausse doctrine (Apocalypse 2.14,15,20). Les fausses doctrines doivent être identifiées, et il faut « marquer » ceux qui suscitent des divisions en les enseignant (1 Timothée 4.1-6; Romains 16.17,18; Tite 3.10,11; 2 Jean 9-11).

Mais la division et la discorde viennent trop souvent, non pas parce qu’il y a égarement de la vérité biblique, mais parce que les chrétiens manquent de la patience, de l’humilité et de l’amour fraternel. Il y a des aspects de la vie chrétienne où Dieu a laissé à chacun une certaine liberté, où il n’y a pas de modèle éternel auquel chaque chrétien et chaque assemblée doivent se conformer. On peut trouver une diversité de points de vue et de pratiques sans que cela soit un sujet de division. Mais il faut que certaines attitudes soient cultivées parmi nous pour que l’amour et l’harmonie soient préservés.

Un chapitre-clé

En Romains 14 Paul présente les attitudes qui doivent prévaloir parmi les chrétiens quand il y a des différences parmi eux concernant ce qui ne fait pas l’objet d’un commandent du Seigneur. Dans les exemples cités par Paul dans ce chapitre, il s’agit des actions des chrétiens en tant qu’individus et non pas des actions de l’Église collectivement. Bien que les principes qu’il donne puissent avoir des applications en ce qui concerne la manière de faire le culte du dimanche ou la manière de dépenser l’argent dans la caisse de l’assemblée, Paul traite ici des décisions personnelles, comme, par exemple, si l’on va manger un certain aliment.

En fait, puisqu’il s’agit de questions où Dieu nous a laissé de la liberté, ce sont des actions qui ne sont pas en elles-mêmes des péchés. Une personne qui comprend la liberté que Dieu lui a accordée sait qu’elle peut faire certaines choses sans que ce soit un péché. Une autre personne peut pour diverses raisons croire, à tort, qu’elle ne doit pas faire ces choses. Cette dernière personne est identifiée dans ce passage comme celle qui est « faible ». Elle n’a pas encore une foi forte, une ferme conviction qu’elle a le droit de faire les choses en question. Elle peut aussi se croire obligée de faire ce qu’elle est libre de ne pas faire étant en Christ.

Dans les douze premiers versets du chapitre, nous trouvons le principe suivant :

Il ne faut pas se juger les uns les autres en matière d’opinion

Le premier verset a été traduit de plusieurs manières, mais la traduction la plus littérale est celle de Darby : « Or quant à celui qui est faible en foi, recevez-le ; non pas pour la décision de questions [douteuses]. » Le mot « décision » (« disputer » dans la Segond) est employé pour un mot grec qui parle de l’acte de distinguer, discerner, juger, ou prononcer un jugement. « Questions [douteuses] » (« opinions » dans la Segond) traduit un mot qui signifie « raisonnements » et qui est employé pour se référer à la pensée d’un homme qui réfléchit en lui-même sur une décision à prendre. Le mot peut même porter l’idée d’hésitation ou de doute.

Le sens du verset est qu’il faut recevoir comme frère celui qui a des doutes que nous n’avons pas, celui qui n’a pas encore compris le sens de la liberté chrétienne. Les convictions personnelles ne lui permettent pas de faire certaines choses que nous reconnaissons comme permises en Christ, ou bien ses convictions le poussent à se voir sous des obligations qui ne sont pas réelles. Il faut recevoir ce frère sans le condamner parce que sa conscience est trop sensible.

Dans le deuxième verset, Paul identifie le genre de « questions » ou « opinions » qu’il a en vue. « Tel croit pouvoir manger de tout : tel autre, qui est faible, ne mange que des légumes. » Certains ne reconnaissaient pas leur droit de manger de tout et décidaient en eux-mêmes de ne manger que des légumes. Paul ne dit pas pour quelle raison un chrétien aurait pris la décision d’être végétarien. Certains simplifiaient le respect de la distinction entre aliments purs et impurs faite dans la loi de Moïse en ne mangeant pas de la viande du tout (voir Daniel 1.8-12). D’autres encore, pensaient peut-être à la possibilité de manger, sans le savoir, de la viande qui avait été offerte en sacrifice à une idole. En effet, une grande partie de la viande vendue dans les marchés à l’époque avait d’abord été consacrée dans un temple païen. Qu’en est-il de ces idées concernant les aliments ?

Faut-il s’abstenir des aliments déclarés impurs dans l’Ancien Testament ?

Pour la question des aliments purs et impurs selon la loi mosaïque, plusieurs passages démontrent que ces lois ont été abrogées ou annulées quand Jésus est mort sur la croix. (Voir, par exemple, Colossiens 2.14-17 et Hébreux 9.9,10.) Selon l’Épître aux Galates, imposer ces lois aux chrétiens ou en faire une condition du salut serait pervertir l’Évangile et se séparer du Christ.

Peut-on manger de la viande sacrifiée aux idoles ?

Quant à la viande sacrifiée, Paul en parle en 1 Corinthiens 10, où il répond à trois questions des Corinthiens :

  1. Peut-on s’asseoir dans un temple païen et manger de la viande sacrifiée, sachant dans son cœur que l’idole n’est rien et se disant qu’on ne l’adore pas ?
  2. Peut-on acheter au marché de la viande qui a été sacrifiée à un dieu païen ?
  3. Peut-on manger chez un païen, ne sachant pas si la viande qu’il sert a été offerte en sacrifice ?

Pour la première question, Paul explique aux versets 14-22 que participer à un festin en honneur d’une idole, quelle que soit son intention personnelle, est un acte d’adoration qui met la personne en communion avec l’idole. Ce serait manger à la table des démons et provoquer la jalousie du Seigneur. La réponse est non.

Pour la deuxième question, Paul répond aux versets 25 et 26 que l’on pouvait manger de tout ce qui se vendait au marché, mais que l’on ne devait pas poser des questions pour savoir si la viande avait été sacrifiée. En ajoutant : « car la terre est au Seigneur, et tout ce qu’elle renferme », il veut dire que la viande n’appartenait pas réellement à l’idole, même si elle lui avait été consacrée. Dieu est le propriétaire de toutes choses, et les actions des hommes ne peuvent rien changer à cette vérité. La viande n’était pas souillée en elle-même.

Pour la troisième question, Paul dit aux versets 27 et 28 que nous pouvons manger ce qu’on nous sert chez un païen, mais que si quelqu’un nous informe que la viande a été sacrifiée, nous ne devons pas en manger.

La conclusion est que le chrétien doit s’abstenir totalement de tout ce qui est identifié comme étant sacrifié à une idole, mais manger d’un sacrifice sans le savoir ne souille pas.

Pour revenir en Romains 14, nous voyons qu’il n’était pas interdit de manger de la viande en général, bien que certains chrétiens ne comprenaient pas encore cette vérité. Par contre, rappelons-nous que Dieu n’a pas ordonné aux hommes de manger certains aliments. C’est un droit mais pas une obligation.

Compte tenu de cette divergence d’idées, qu’est-ce que Dieu nous recommande ?

« Que celui qui mange ne méprise point celui qui ne mange pas, et que celui qui ne mange pas ne juge point celui qui mange, car Dieu l’a accueilli. » (verset 3)

Il faut éviter ces attitudes très communes quand on n’est pas du même avis qu’un autre.

Paul continue :

« Qui es-tu, toi qui juges un serviteur d’autrui ? S’il se tient debout ou s’il tombe, cela regarde son maître. Mais il se tiendra debout, car le Seigneur a le pouvoir de l’affermir. » (verset 4)

Ici Paul reproche le chrétien qui juge son frère, en lui rappelant que c’est la place du Seigneur que de juger ses serviteurs. Selon le contexte, il s’agit, bien sûr, de celui qui condamne un autre serviteur pour avoir violé ce qui n’est pas un commandement du maître. Là où le maître n’a pas donné de règle pour gouverner son serviteur, personne d’autre n’a le droit d’en donner. Aucun chrétien n’a le droit de juger un autre, sauf où le Christ l’autorise et nous donne la règle à appliquer. Il y a des situations où nous avons un devoir de juger (1 Cor. 5.1-5,9-13; 6.1-7; Matthieu 7.15-20), mais il faut toujours aborder de telles situations avec beaucoup d’humilité, de compassion et d’amour. Là où le jugement ne s’impose pas, l’accent doit être mis sur la patience, la tolérance et le respect mutuel.

Faut-il observer des « jours saints » ?

Au verset 5 nous voyons un autre exemple du genre de principes personnels au sujet desquels on ne devait pas se juger les uns les autres : les distinctions entre les jours. Paul ne parle pas ici des jours de réunions de l’Église, comme le dimanche. Ces réunions devaient être respectées (Hébreux 10.25), et à l’égard de ces réunions, le premier jour de la semaine avait une importance particulière (Actes 20.7; 1 Corinthiens 16.1,2) et un nom spécial (Apocalypse 1.10 – comment Jean pouvait-il désigner un jour en particulier comme « le jour du Seigneur » s’il n’y avait absolument pas de distinction entre les jours ?). Paul ne parle pas non plus des soi-disant « fêtes chrétiennes » telles que Pâques, Noël, Ascension, Toussaint, etc. Premièrement, ces fêtes étaient inconnues au premier siècle, et deuxièmement, leur observance engage généralement des Églises entières. Or Paul parle ici de décisions personnelles qui n’engageaient pas les autres membres de l’Église à faire quoi que ce soit. (Si un chrétien choisit de marquer spécialement à son propre niveau un jour pour se rappeler la naissance de Jésus ou son ascension, les autres ne devraient pas, selon ce passage, le juger. Mais instituer une telle observance au niveau de toute l’Église enlève la question des jours du cadre de Romains 14.)

Ce qui est plus probable est que Paul parle du chrétien d’origine juive qui a toujours observé les jours saints indiqués dans la loi de Moïse : les fêtes, les nouvelles lunes et les sabbats (Col. 2.16). Étant devenue chrétienne, cette personne pourrait avoir du mal à accepter qu’elle n’avait plus besoin de respecter ces jours.

Dans les versets qui suivent, Paul nous dit, en effet, de croire à la sincérité de nos frères, même quand nous ne partageons pas leur point de vue sur de telles questions. Chacun cherche à plaire au Seigneur. Celui qui mange de tout n’est pas en train de vivre pour son propre plaisir parce qu’il mange. Il reconnaît le Seigneur comme la source de ce qu’il reçoit. Celui qui s’abstient de viande rend grâces aussi, étant donné qu’il s’en abstient de bon cœur afin de plaire au Christ. Les deux camps reconnaissent la souveraineté du Seigneur en toutes choses.

À partir du verset 13, Paul introduit la deuxième idée principale :

Il ne faut pas pousser votre frère à pécher en violant sa conscience

Ne faites rien qui puisse le faire tomber. Dans la question d’aliments, il est clair que celui qui croit pouvoir manger de tout a raison. Le Seigneur a déclaré purs tous les aliments. « … Rien de ce qui du dehors entre dans l’homme ne peut le souiller, car cela n’entre pas dans son cœur, mais dans son ventre » (Marc 7.18,19). « Tout ce que Dieu a créé est bon, et rien ne doit être rejeté, pourvu qu’on le prenne avec actions de grâces, parce que tout est sanctifié par la parole de Dieu et par la prière » (1 Timothée 4.4,5). Puisqu’il en est ainsi, un aliment n’est plus impur que dans le cas où quelqu’un le considère comme impur.

On peut, cependant, avoir raison sur un point mais ne pas agir avec amour. Dans ce cas, on est condamnable, malgré le fait qu’on a raison en ce qu’on croit. Si je reconnais que l’aliment est pur, il ne peut pas me souiller, mais ce n’est pas pour cela que je peux en manger. Il faut considérer l’effet de mon action sur les autres. Si je mange devant mon frère qui considère l’aliment comme souillé, il sera peiné en me voyant faire ce qu’il considère un péché. Mais ce qui est encore plus grave, c’est qu’il risque de se conformer à mon exemple, malgré ses doutes privés, et en mangeant violer sa conscience. Je dois attacher plus d’importance à mon frère qu’à la nourriture. Mon droit de manger de la viande n’est pas plus important que le salut d’un homme.

À partir du verset 16, le sujet passe du singulier au pluriel. C’est la réputation de toute l’Église qui est en vue maintenant. C’est bien d’avoir la liberté de manger (ou de ne pas manger), mais ce n’est pas là l’essentiel du royaume. Ce qui est vraiment important, c’est la justice, la paix et la joie. Se juger et se mépriser les uns les autres et user de ses « droits » quels que soient les effets sur les autres attirera des calomnies contre la liberté chrétienne.

Quelques applications

Ayant expliqué le chapitre dans son contexte d’origine, comment peut-on l’appliquer de nos jours ? Rappelons-nous que ce chapitre parle des attitudes qui doivent prévaloir parmi les chrétiens quand il y a des différences parmi eux concernant ce qui ne fait pas l’objet d’un commandement du Seigneur. Ces principes ne concernent pas des violations de la volonté de Dieu. Il est important de se rappeler aussi qu’il s’agit des actions des chrétiens en tant qu’individus et non pas des actions de l’Église collectivement.

Paul a déjà appliqué ces principes à la question des aliments, des jours saints et du vin (v. 21). En ce qui concerne le fait de boire du vin (sans s’enivrer, bien sûr, puisque l’ivresse est clairement condamnée comme un péché), il y a le danger d’entraîner une autre personne dans le péché, soit parce qu’elle violerait sa conscience soit parce qu’elle risquerait de ne pas rester sobre.

Une autre application pourrait être dans le domaine de l’habillement. Une femme ne devrait pas s’habiller de façon séduisante (habits qui serrent trop, jupes trop courtes, excès de maquillage, etc.) tout en se disant : « Si les hommes ont des convoitises à mon égard, c’est leur problème ; ils ne devraient pas penser ainsi. J’ai le droit de me vêtir comme je le veux. » Au contraire, « Il est bien […] de s’abstenir de ce qui peut être pour ton frère une occasion de chute, de scandale ou de faiblesse. » (La modestie est, bien sûr un principe que les hommes aussi doivent observer.)

Certains chrétiens jugent les autres au sujet de leurs méthodes d’évangélisation. Il est vrai que certaines méthodes sont plus efficaces que d’autres, mais le Seigneur n’a pas ordonné une seule méthode. Quelle que soit sa méthode, c’est pour le Seigneur qu’on travaille. On ne doit pas nous juger.

D’autres jugent leurs frères sur le fait de regarder la télévision, de jouer aux sports, ou d’écouter de la musique non religieuse. D’un côté, ne critiquons pas si facilement, mais reconnaissons la différence entre nos principes personnels et les commandements du Seigneur ; de l’autre côté, soyons sensibles à l’influence de nos actions sur les autres, et abstenons-nous de ce qui peut nuire à notre frère ou à l’Église.

Conclusion

La division dans une assemblée ne commence pas toujours par la fausse doctrine. Elle commence souvent par le fait de mépriser ceux qui ne partagent pas nos opinions. Elle s’aggrave quand nous tenons à exercer nos « droits » sans considérer l’effet de nos actions sur nos frères. Apprenons à distinguer entre les enseignements bibliques et nos opinions ou principes personnels. Et efforçons-nous toujours « de conserver l’unité de l’esprit par le lien de la paix » (Éphésiens 4.3).

B. B.
(Dans Vol. 4, No. 3)

Pourquoi une nouvelle loi et à quoi sert l’ancienne aujourd’hui?

Introduction

Depuis le premier siècle, beaucoup de chrétiens ont été dans la confusion à l’égard de la loi de Moïse. Beaucoup n’ont pas voulu admettre le caractère temporaire de cette loi. Beaucoup ont voulu conserver des parties de la loi qui ne font pas partie de la doctrine de Christ et de ses apôtres. D’autres reconnaissent que la loi n’est plus en vigueur, mais ne comprennent pas pourquoi le Dieu parfait aurait donné une loi « imparfaite » ayant besoin d’être remplacée par la suite. Quelle était son imperfection et quel serait le but de cette loi imparfaite ? Si elle n’est plus en vigueur, pourquoi la conserver dans nos Bibles aujourd’hui ? Voilà des questions auxquelles nous essayerons de répondre dans ce numéro.

Le chrétien ne vit pas sous la loi de Moïse

Comme nous venons de le dire, beaucoup de chrétiens dès le premier siècle ont eu du mal à accepter que la loi mosaïque ait été enlevée. Ce fait explique la présence de nombreux passages du Nouveau Testament qui soulignent justement cet enseignement. Il est affirmé à maintes reprises et de plusieurs manières que la loi était passagère.

Matthieu 5.17,18 – Voici un passage qui, pour certaines personnes, soutient que la loi est éternelle. Jésus dit qu’il n’est pas venu abolir la loi et les prophètes, mais pour les accomplir. Il dit que la moindre partie de la loi ne disparaîtrait pas jusqu’à ce que tout soit accompli. Or, en disant cela, Jésus affirme que la loi disparaîtrait, puisque tout au long de son ministère il accomplissait ce qui était écrit dans la loi et les prophètes (Matt. 2.15,17,23; 4.14; 8.17; 13.14,35; 21.4; 26.56; 27.9,35; Jean 12.38; 13.18), et à la fin il prétend que tout avait été accompli (Jean 19.30; Luc 24.44-47).

Remarquez que ce n’est pas seulement le code légal contenu dans les livres de Moïse qui fut accompli à la mort du Christ : Jésus parle de l’accomplissement de ce qui était écrit « dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les psaumes ». Toutes ces Écritures se rapportent à ce que nous appelons l’ancienne alliance, l’ancienne loi, ou l’Ancien Testament. Si la loi de Moïse est encore en vigueur, tout l’Ancien Testament est en vigueur ; si la loi n’est plus en vigueur, c’est que nous ne vivons plus sous l’Ancien Testament dans son ensemble.

Romains 7.1-6 – Dans ce passage la relation avec la loi mosaïque est comparée au mariage. Une femme mariée est libre de prendre un autre mari si son premier mari meurt, parce que cette union est dissoute par la mort. De la même manière, le chrétien, étant mort avec Christ par le baptême, est dégagé de son union à la loi. Vouloir être uni à la loi et au Christ à la fois serait une sorte de polygamie, ou adultère spirituel.

2 Corinthiens 3.6-11 – Paul glorifie Dieu ici de l’avoir rendu capable d’être ministre d’une nouvelle alliance. Il compare ces deux alliances ainsi : la première était un ministère de la mort et la condamnation, la deuxième de la réconciliation ; la première était glorieuse, la deuxième plus glorieuse ; la première était passagère, la deuxième est permanente.

Galates 4.1-7 – La condition d’un héritier qui est encore enfant n’est pas trop différente de celle d’un esclave, jusqu’au temps marqué par le père. C’était aussi la condition de ceux qui étaient sous la loi. Or, le temps marqué est déjà venu, et nous ne sommes plus esclaves (de la loi).

Galates 5.1-5 – La justification est par la foi en Christ. Chercher à être rendu juste par l’observation de la loi de Moïse nous sépare de Christ. Nous avons été affranchis de la loi et ne devons pas nous mettre de nouveau sous le joug de la servitude.

Éphésiens 2.11-19 – Les païens et les Juifs étaient séparés auparavant par la loi qui avait été donnée aux Juifs mais non aux païens. Le Christ a fait de ces deux peuples un seul en anéantissant la loi juive qui créait un mur entre eux. Par le Christ, tous ont accès auprès de Dieu.

Colossiens 2.13-17 – Christ a effacé l’acte dont les ordonnances nous condamnaient ; il l’a détruit en le clouant à la croix. Ainsi, personne ne devrait juger les autres au sujet des dispositions de cette loi, telles que les aliments purs et impurs, les fêtes, etc.

Hébreux 7.11-14 – Jésus est notre souverain sacrificateur (Héb. 6.20). La loi de Moïse ordonnait que les sacrificateurs soient uniquement de la tribu de Lévi. Évidemment, ce n’est pas selon la loi de Moïse que Jésus a été établi sacrificateur. « Le sacerdoce étant changé, nécessairement aussi il y a un changement de loi. »

Hébreux 8.6-13 – Les défauts de la première alliance ont nécessité son remplacement par l’alliance plus excellente dont Jésus est le médiateur. Ce remplacement de l’ancienne alliance avait même été déclaré six cents ans d’avance par le prophète Jérémie (Jér. 31.31-34). D’ailleurs, parler d’une alliance nouvelle indique déjà que la première est considérée comme ancienne, prête à disparaître.

En quoi la loi n’était-elle pas parfaite ?

Ceux qui comprennent que la loi mosaïque avait besoin d’être remplacée et qu’elle ne pouvait pas amener les hommes à la perfection pensent trouver en elle des défauts là où, en fait, il n’y en a pas. Ils ne reconnaissent pas en quoi l’ancienne alliance était imparfaite, et les accusations qu’ils lancent contre la loi ne sont pas justes.

Considérons quelques critiques faites souvent à l’égard de la loi de Moïse qui manquent au but, qui n’identifient pas la vraie raison pour laquelle cette loi fut remplacée.

« La loi ne tenait pas compte de l’homme intérieur, des motifs du cœur. »

Il est peut-être vrai que Jésus et ses apôtres insistaient plus que la loi sur l’importance de la pureté et la sincérité du cœur. Cela est probablement dû non pas au fait que l’homme intérieur n’est pas visé dans la loi, mais parce que les chefs religieux parmi les Juifs s’étaient occupés des exigences extérieures et cérémonielles au point de négliger les principes fondamentaux de la moralité (Matt. 9.13; 23.23). C’étaient les dirigeants, et pas la loi, qui mettaient l’accent uniquement sur les apparences (Matt. 6.1-4; 23.14). Ils se cachaient derrière une façade de justice qui masquait la pourriture intérieure (Matt. 23.25-28).

En réalité, la loi parlait de l’homme intérieur, des motifs, des sentiments, du cœur. Considérez ces exemples :

« Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain. » (Ex. 20.17)

« Tu ne haïras point ton frère dans ton cœur… Tu ne te vengeras point, et tu ne garderas point de rancune contre les enfants de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Lév. 19.17,18)

« Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. » (Deut. 6.5)

« La moralité exigée par la loi n’était pas suffisamment élevée. »

Il est vrai que Jésus met en contraste ce qui avait été dit et ce qu’il disait lui-même. Jésus appelait les hommes à une moralité plus élevée, plus spirituelle. Mais pour la plupart, au lieu de contredire les principes de la loi, il ne faisait que les approfondir et leur redonner le sens que Dieu avait voulu. Ce sont les hommes qui s’étaient éloignés du vrai sens des commandements. Jésus les rappelle à l’esprit de la loi.

Par exemple, la loi demandait aux hommes non seulement de ne pas tuer (Matt. 5.21s), mais aussi de ne pas haïr ou garder rancune – Lév. 19.17,18. Elle disait non seulement de ne pas commettre l’adultère avec la femme de son prochain (Matt. 5.27s), mais aussi de ne pas convoiter la femme de son prochain – Ex. 20.17. Jésus dit que Moïse permettait le divorce à cause de la dureté de cœur des hommes (Matt. 19.8). Quand il dit que l’infidélité était la seule cause du divorce, il confirmait l’interprétation de certains rabbins de ce que Moïse lui-même avait commandé : le divorce au cas où l’homme trouve en sa femme « quelque chose de honteux » – c’est-à-dire l’infidélité (Deut. 24.1). Il est vrai que Jésus enseigne de ne même pas jurer, mais le sens de ses paroles s’aligne avec l’exigence de la loi d’être complètement véridique, et il est possible qu’il défend les serments à cause des abus (Matt. 23.16-22). La loi disait bien de suivre le principe « œil pour œil, dent pour dent » dans un cadre juridique (Deut. 19.15-21; Lév. 24.13-20; Ex. 21), mais en ce qui concerne les relations personnelles, on oublie que la loi aussi disait : « Tu ne te vengeras point » (Lév. 19.18), ou : « Si tu rencontres le bœuf de ton ennemi ou son âne égaré, tu le lui ramèneras » (Ex. 23.4).

« Elle est trop négative : Tu ne feras pas ceci, tu ne feras pas cela. »

Tandis qu’il est vrai que parmi les dix commandements il y en a huit qui sont négatifs, la loi dans son ensemble contenait beaucoup d’exigences positives : aimer Dieu ; donner aux pauvres ; célébrer des fêtes en l’honneur de l’Éternel ; se lever devant le vieillard ; avoir des poids exacts pour le commerce ; etc.

En même temps, le Nouveau Testament contient de nombreuses défenses (1 Cor. 6.9,10; Gal. 5.19-21; Jacques 4.1-12, etc.) sans que ce fait enlève quoi que ce soit de sa valeur.

« Elle est trop difficile à respecter. »

Cette réponse est plus proche de la vérité, mais elle n’est pas tout à fait juste. Oui, l’apôtre Pierre a dit que la loi était « un joug que ni nos pères ni nous n’avons pu porter » (Actes 15.10). Mais le problème n’est pas avec la loi elle-même. Paul écrit en Romains 7.12,14,16 : « La loi donc est sainte, et le commandement est saint, juste, et bon… nous savons que la loi est spirituelle… je reconnais que la loi est bonne. » Si la loi ne condamnait pas le péché, ce serait facile de l’observer, mais elle ne serait plus sainte et juste.

La loi de Christ n’est pas plus facile que celle de Moïse dans le degré de sainteté qu’elle demande. Jésus n’a pas placé la barre plus bas. Il nous dit, au contraire : « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait » (Matt. 5.48).

Le vrai problème

Le vrai problème dans la loi n’est pas qu’elle est trop difficile, mais que (1) l’homme est trop faible, et que (2) cette loi sainte n’a pas de provision pour compenser la faiblesse de l’homme.

Pour le premier point notez ces versets :

« La loi est spirituelle, mais moi, je suis charnel, vendu au péché… je ne fais pas ce que je veux, et je fais ce que je hais. » (Romains 7.14,15; aussi Galates 5.17)

« Car – chose impossible à la loi, car la chair la rendait sans force – Dieu a condamné le péché dans la chair, en envoyant, à cause du péché, son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché, et cela afin que la justice de la loi fût accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon l’esprit. » (Romains 8.3,4)

« Car c’est avec l’expression d’un blâme que le Seigneur dit à Israël : … je ferai avec la maison d’Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle… car ils n’ont pas persévéré dans mon alliance. » (Hébreux 8.8,9)

Les versets suivants soutiennent le second point :

« Car nul ne sera justifié devant lui par les œuvres de la loi. » (Romains 3.20)

« S’il eût été donné une loi qui pût procurer la vie, la justice viendrait réellement de la loi. Mais l’Écriture a tout renfermé sous le péché. » (Gal. 3.21,22)

« Si la perfection avait été possible par le sacerdoce lévitique… qu’était-il encore besoin que parût un autre sacrificateur selon l’ordre de Melchisédek ? » (Héb. 7.11)

« La loi, qui possède une ombre des biens à venir, et non l’exacte représentation des choses, ne peut jamais, par les mêmes sacrifices qu’on offre perpétuellement chaque année, amener les assistants à la perfection. » (Héb. 10.1)

« Car il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte le péché. » (Héb. 10.4)

« Tout sacrificateur fait chaque jour le service et offre souvent les mêmes sacrifices qui ne peuvent jamais ôter les péchés. » (Héb. 10.11)

L’imperfection de la loi réside dans le fait que l’homme n’arrive pas à la garder parfaitement et qu’elle ne contient pas de provision qui puisse effacer la faute de l’homme.

En quoi la loi était-elle parfaite ? – Psaume 19.8

La loi était quand même parfaite en ce qui concernait ses vrais buts. Elle était incapable de résoudre le problème du péché, mais elle n’avait jamais été destinée à faire cela.

« C’est par la loi que vient la connaissance du péché. » (Rom. 3.20)

« Or, la loi est intervenue pour que l’offense abondât, mais là où le péché a abondé, la grâce a surabondé. » (Romains 5.20)

« Que dirons-nous donc ? La loi est-elle péché ? Loin de là ! Mais je n’ai connu le péché que par la loi. » (Romains 7.7)

« Pourquoi donc la loi ? Elle a été donnée ensuite à cause des transgressions, jusqu’à ce que vînt la postérité… » (Gal. 3.19)

« Ainsi la loi a été comme un pédagogue pour nous conduire à Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi. » (Gal. 3.24)

Les païens sans la loi pouvaient reconnaître qu’ils étaient coupables, même dignes de la mort (Romains 2.15; 1.32), mais la loi devait renforcer mille fois ce sentiment. La loi de Moïse faisait ressentir profondément la grande distance qui sépare l’homme pécheur et le Dieu très saint. Elle montre de nombreuses manières la réalité du péché, la souillure de l’homme, la nature de tout péché, les conséquences du péché, le prix du péché, et en même temps la justice et la sainteté de Dieu. Celui qui comprend la loi se voit condamné au plus haut degré, éloigné de Dieu, incapable d’ôter ses propres péchés, dans le plus grand besoin de la grâce de Dieu, bref, dans le besoin de Jésus le Sauveur.

Le Christ étant venu et le monde entier étant maintenant sous l’autorité, non pas de la loi mosaïque, mais de la loi du Christ (Matthieu 28.18; 1 Cor. 9.21; Gal. 6.2; Héb. 7.12; Jacques 2.12), l’ancienne loi a atteint son but. Elle a fait l’œuvre pour laquelle Dieu l’a donnée.

L’utilité de l’étude de la loi aujourd’hui

La connaissance du péché

Avant que Jésus ne vienne, la loi montrait aux hommes qu’ils étaient pécheurs. Le Nouveau Testament, comme l’Ancien Testament, identifie et condamne le péché. L’étude de l’Ancien Testament peut toujours aider les chrétiens à clarifier la nature de certains péchés. En plus, tout le système mosaïque soulignait la gravité du péché en faisant ressentir la séparation de l’homme pécheur et de Dieu. L’accès auprès de Dieu était strictement limité (Héb. 9.8).

L’Ancien Testament rend donc plus claires nos idées du péché, nous décrit bien notre état perdu et augmente notre appréciation de notre salut.

Son témoignage sur Jésus

Le Nouveau Testament affirme à plusieurs reprises que l’Ancien Testament parle de Jésus (Jean 1.45; 5.39; Luc 24.27; Actes 10.43). Cela augmente notre foi en Jésus que de voir que tout ce qu’il a fait était en conformité avec les Écritures données auparavant par Dieu (2 Pierre 1.18-21). L’Ancien Testament en parle de plusieurs manières : 1) par des prophéties (Actes 26.22,23) ; 2) par le fait de démontrer le besoin d’un Sauveur (Gal. 3.22-24) ; 3) par les symboles qui préfiguraient l’œuvre du Christ (Jean 1.29; 1 Cor. 5.7; Héb. 9.11,12; etc.). Un livre inspiré qui nous parle tant de Jésus-Christ mérite forcément qu’on l’étudie.

Les leçons de l’histoire

Des récits contenus dans la loi de Moïse nous enseignent beaucoup sur les relations de Dieu avec les hommes et sur la manière dont les hommes agissent entre eux. Il faut, bien sûr, interpréter l’histoire et dégager ses leçons en tenant compte du fait que nous ne vivons pas sous la même loi qu’eux. Voici plusieurs sortes de leçons : la patience de Dieu, le rôle actif qu’il joue dans les affaires des nations, sa justice et son châtiment du mal, les conséquences du péché dans la vie du pécheur et des autres, les exemples de soumission à Dieu, de foi, et de piété, la supériorité de Dieu par rapport aux idoles, la nécessité de servir Dieu du cœur et non seulement dans les actes extérieurs, l’importance de respecter les choix de Dieu, la bienveillance de Dieu envers son peuple, le danger de l’orgueil, etc. Le Nouveau Testament nous recommande la lecture de l’Ancien pour renforcer de telles leçons (1 Cor. 10.1-12 – surtout verset 11; Romains 15.4; Héb. 11).

Son enseignement sur Dieu

Le Nouveau Testament suppose que les lecteurs connaissent déjà Dieu et ce qu’il a fait. C’est l’Ancien Testament qui nous parle en détail de sa création du monde, de sa sainteté, de sa puissance, de sa fidélité, de sa haine pour le péché, etc. Par contre, les connaissances révélées dans l’Ancien Testament sont approfondies par la révélation faite dans la personne de Jésus-Christ (Héb. 1.1-3).

Conclusion

J’espère que cette étude nous aidera tous à faire usage légitime de la loi. Si nous voulons apprendre l’organisation de l’Église du Seigneur, le plan du salut auquel nous devons obéir, les actes d’adoration chrétienne, et beaucoup d’autres sujets, c’est surtout au Nouveau Testament que nous devons nous référer. Nous ne vivons plus sous l’ancienne alliance. La loi reste, néanmoins, très utile comme sujet d’étude pour le chrétien. La négliger c’est choisir de ne pas s’enrichir spirituellement de tout ce qu’elle peut nous offrir.

B. B.
(Dans Vol. 4, No. 2)

Plus de temps pour Dieu ?

Dans la parabole du semeur (appelée par d’autres « la parabole des sols ») en Luc 8.4-8,11-15, Jésus a parlé de la semence qui tomba parmi les épines. Cette bonne semence a été étouffée par les épines, et elle n’a pas porté du fruit. C’est une image pour l’homme qui est tellement occupé qu’il n’a pas de temps pour Dieu et pour son royaume. Il devient de plus en plus occupé par ce qui est de moins en moins important, et bientôt il sert trop le monde et il ne sert pas du tout le Seigneur.

Après que j’ai prêché un jour sur ce thème, un frère m’a abordé pour donner un témoignage. Il avait été dans le dilemme de se voir dans l’obligation de travailler le dimanche. S’il voulait garder son emploi, il n’avait pas de choix. Mais après quelques semaines pendant lesquelles il n’a pas pu se réunir avec l’Église pour adorer Dieu, il a décidé que le fait d’adorer Dieu avec sa famille était plus important que son emploi. Ainsi donc, il a démissionné. Très vite, Dieu lui procura un nouveau travail. Ce nouvel emploi était au compte d’une grande société, payait mieux que l’ancien travail, consistait à faire quelque chose qu’il trouvait intéressant, et comportait plusieurs bienfaits en plus du salaire.

Un autre ami était propriétaire d’une pépinière. Il vendait des fleurs, des arbres, du gazon, et des produits pour le jardinage. Pendant une certaine saison de l’année, il se sentait obligé d’ouvrir son entreprise les dimanches parce qu’en ce jour de la semaine il réalisait son plus gros bénéfice. Mais il était peiné de manquer à tant de réunions de l’Église. Avec une certaine crainte, il annonça que le dimanche il fermerait désormais son commerce. Et que se passa-t-il ? Il dit qu’il gagna deux fois plus la semaine suivante en seulement six jours qu’il n’en avait jamais gagné auparavant en sept jours. Dieu bénit les siens quand ils font ce qui est juste. S’il ne le fait pas maintenant, il le fera sans aucun doute le dernier jour, parce que chacun « recevra du Seigneur selon ce qu’il aura fait de bien » (Éphésiens 6.8). « Je vous le dis en vérité, il ne perdra point sa récompense » (Matthieu 10.42).

Dieu bénit ce qu’il possède. S’il sait que tu lui appartiens, corps et âme, il peut te donner librement ce dont tu as besoin au moment propice. Tu peux lui faire confiance pour cela.

David LUSK
(Dans Vol. 4, No. 1)

La belle confession

Ayant peur des multitudes, les chefs religieux envoyèrent une foule armée pour arrêter Jésus pendant qu’il priait dans le jardin (Jean 18.1-3). Judas l’a identifié par un baiser d’amitié prétendue (Matthieu 26.48,49). Mais ce baiser n’était pas nécessaire. Jésus confessa son identité humaine : « Jésus, sachant tout ce qui devait lui arriver, s’avança, et leur dit : Qui cherchez-vous ? Ils lui répondirent : Jésus de Nazareth. Jésus leur dit : C’est moi… » (Jean 18.4,5). Il s’avança, et ceux qui venaient le prendre reculèrent et tombèrent par terre (Jean 18.6). Ce n’était pas un crime que de s’appeler « Jésus » ou d’être de Nazareth. Mais plus tard ce même jour, Jésus confesserait aussi son identité divine. C’est là « la belle confession » (1 Timothée 6.13).

Jésus fit la belle confession

Devant le sanhédrin Jésus confessa son identité divine en tant que Christ. Les chefs religieux des Juifs tentèrent de condamner Jésus en s’appuyant sur de faux témoins. Mais il les regardait calmement se contredire et faire échouer leur propre faux témoignage : « Les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin cherchaient un témoignage contre Jésus, pour le faire mourir, et ils n’en trouvaient point ; car plusieurs rendaient de faux témoignages contre lui, mais les témoignages ne s’accordaient pas. Quelques-uns se levèrent, et portèrent un faux témoignage contre lui, disant : Nous l’avons entendu dire : Je détruirai ce temple fait de main d’homme, et en trois jours j’en bâtirai un autre qui ne sera pas fait de main d’homme. Même sur ce point-là leur témoignage ne s’accordait pas » (Marc 14.55-59).

Finalement, le souverain sacrificateur lui dit : « Je t’adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu » (Matt. 26.63). Il répondit ouvertement : « Tu l’as dit » (Matt. 26.64). Cela suffisait pour le souverain sacrificateur. La cour ne chercha pas à écouter des arguments en faveur de la prétention de Jésus. Elle déclara d’un air triomphal : « Il mérite la mort » (Matt. 26.66). Ils n’ont pas appuyé leur décision sur le témoignage des faux témoins. Ce fut plutôt sa confession courageuse de sa vraie identité comme le Christ, comme le Fils de Dieu, qui fit tomber sur lui leur colère sans bornes.

« Christ » (grec) et « Messie » (hébreu ; Jean 1.41) signifient « l’oint ». On oignait des prophètes (1 Rois 19.16), des prêtres (Exode 28.41) et des rois (1 Samuel 15.1). Jésus est le Christ – « l’oint » – que le Père a oint comme prophète (Actes 3.22-26), comme souverain sacrificateur (Hébreux 4.14-16) et comme roi (Apocalypse 17.14; Colossiens 1.13).

Devant Pilate Jésus confessa son identité divine en tant que Roi. L’Empire romain ne permettait pas aux Juifs d’appliquer la peine de mort. Ainsi donc, leurs chefs conduisirent Jésus au gouverneur romain, Ponce Pilate, pour qu’il le condamne à mort. Jésus dit à Pilate : « Mon royaume n’est pas de ce monde… Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour moi afin que je ne fusse pas livré aux Juifs ; mais maintenant mon royaume n’est point d’ici-bas. Pilate lui dit : Tu es donc roi ? Jésus répondit : Tu le dis, je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix » (Jean 18.36,37).

Après que Jésus fut emmené pour être jugé, Judas confessa sa propre culpabilité et l’innocence du Seigneur : « J’ai péché, en livrant le sang innocent » (Matt. 27.4). Pilate dit qu’il ne trouva aucun crime en Jésus (Jean 18.38). Hérode examina Jésus et le renvoya sans le condamner, et Pilate le déclara de nouveau un homme innocent (Luc 23.6-16). La femme de Pilate le conseilla de ne pas s’engager dans l’affaire de « ce juste » (Matt. 27.19). Mais le caractère moral de Pilate n’était pas assez fort pour résister contre la pression de la foule intraitable. Pilate s’est déclaré innocent et déclara Jésus innocent aussi – puis il le livra pour être battu de verges avant de subir la crucifixion (Luc 23.22,23; Matt. 27.24).

Après l’avoir fait battre, Pilate déclara deux fois de plus que Jésus était innocent, essayant toujours d’arrêter son exécution (Jean 19.4,6). Il apprit que Jésus se disait le Fils de Dieu, ce qui augmenta sa frayeur ; il parla encore avec Jésus (Jean 19.7-11). « Dès ce moment, Pilate cherchait à le relâcher. Mais les Juifs criaient : Si tu le relâches, tu n’es pas ami de César. Quiconque se fait roi se déclare contre César. Pilate, ayant entendu ces paroles, amena Jésus dehors ; et il s’assit sur le tribunal, au lieu appelé le Pavé… Il dit aux Juifs : Voici votre roi. Mais ils s’écrièrent : Ôte, ôtecrucifie-le ! Pilate leur dit : Crucifierai-je votre roi ? Les principaux sacrificateurs répondirent : Nous n’avons de roi que César » (Jean 19.12-15). Les grands prêtres haïssaient Jésus plus qu’ils ne haïssaient César, l’empereur romain qui dominait sur eux. Pilate craignait César plus qu’il ne craignait Dieu. « Alors il le leur livra pour être crucifié » (Jean 19.16).

En confessant son identité humaine comme Jésus,
Il fut livré par la foule ;
En confessant son identité divine comme Christ,
Il fut livré par les chefs religieux ;
En confessant son identité divine comme Roi,
Il fut livré par le gouverneur à la croix.

Nous devons faire la belle confession

L’identité divine de Jésus-Christ fut révélée par Dieu le Père. Jésus dit à ses apôtres : « Qui dites-vous que je suis ? Simon Pierre répondit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Jésus, reprenant la parole, lui dit : Tu es heureux, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux » (Matt. 16.15-17). Comment le Père l’avait-il révélé ? Peut-être que Pierre avait entendu la voix qui « fit entendre des cieux ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection » (Matt. 3.17; voir Actes 1.21,22). Jean avait dit : « Et j’ai vu, et j’ai rendu témoignage qu’il est le Fils de Dieu » (Jean 1.34).

Avant le moment décrit en Matthieu 16, Pierre avait déjà témoigné beaucoup de la vie, des enseignements et des miracles de Jésus. Celui-ci avait changé de l’eau en vin, guéri des malades, chassé des démons, calmé une tempête, nourri les cinq mille et nourri les quatre mille. Pierre l’avait vu ressusciter la fille de Jaïrus (Luc 8.51). Il avait vu Jésus marcher sur la mer de Galilée pendant un orage, et Pierre avait marché brièvement sur l’eau avec Jésus, par sa puissance. « Et ils montèrent dans la barque, et le vent cessa. Ceux qui étaient dans la barque vinrent se prosterner devant Jésus, et dirent : Tu es véritablement le Fils de Dieu » (Matt. 14.32,33).

La belle confession est le cœur même de la prédication de l’Évangile. « Combats le bon combat de la foi, saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé, et pour laquelle tu as fait une belle confession en présence d’un grand nombre de témoins. Je te recommande, devant Dieu qui donne la vie à toutes choses, et devant Jésus-Christ qui fit une belle confession devant Ponce Pilate, de garder le commandement, et de vivre sans tache, sans reproche, jusqu’à l’apparition de notre Seigneur Jésus-Christ » (1 Timothée 6.12-14). Pierre a présenté la conclusion logique à tirer des preuves concernant Jésus : « Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié » (Actes 2.36). Saul de Tarse obéit à l’Évangile à Damas, et « aussitôt il prêcha dans les synagogues que Jésus est le Fils de Dieu… et confondait les Juifs qui habitaient Damas, démontrant que Jésus est le Christ » (Actes 9.20,22; voir Actes 17.2,3).

Simon le magicien « se donnant pour un personnage important… provoquait l’étonnement du peuple de la Samarie » (Actes 8.9). Mais le message d’un prédicateur de l’Évangile n’est pas « soi-même ». « Nous ne nous prêchons pas nous-mêmes ; c’est Jésus-Christ le Seigneur que nous prêchons, et nous nous disons vos serviteurs à cause de Jésus » (2 Corinthiens 4.5). « C’est lui que nous annonçons… » (Colossiens 1.28). Les vrais prédicateurs de l’Évangile « se cachent derrière la croix ». Ils partagent l’attitude de Jean : « Il faut qu’il croisse, et que je diminue » (Jean 3.30).

La belle confession nous conduit à un enterrement et une nouvelle vie ! Après avoir confessé son identité divine, Jésus fut crucifié et enterré, puis il est revenu à la vie. La belle confession nous conduit également à un ensevelissement dans l’eau du baptême, suivi d’une vie nouvelle en Christ.

La Bible ne nous enseigne pas à dire avant le baptême : « Je crois que Dieu, à cause de Christ, a pardonné mes péchés. » Cette confession n’est pas celle que le pécheur est appelé à faire. Christ est mort pour les péchés de tout le monde. Mais les péchés d’une personne n’ont pas encore été pardonnés avant le baptême.

Un pécheur qui entend l’Évangile, y croit et se repent doit faire la belle confession. « C’est pourquoi, quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père qui est dans les cieux ; mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est dans les cieux » (Matt. 10.32,33). Le pécheur doit confesser « le Seigneur Jésus » (Romains 10.9). « Car c’est en croyant du cœur qu’on parvient à la justice, et c’est en confessant de la bouche qu’on parvient au salut » (Romains 10.10).

Mais confesser ne suffit pas. Certains croient, mais refusent de confesser (voir Jean 12.42,43). D’autres confessent, mais refusent d’obéir. Jésus demande : « Pourquoi m’appelez-vous Seigneur ! Seigneur ! et ne faites-vous pas ce que je dis ? » (Luc 6.46). « Ceux qui me disent : Seigneur ! Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux » (Matt. 7.21).

Le pécheur qui a cru, qui s’est repenti et qui a confessé doit alors se faire baptiser. Paul rappela aux chrétiens de Rome : « Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie » (Romains 6.3,4; voir Colossiens 2.12).

« Alors Philippe, ouvrant la bouche et commençant par ce passage, lui annonça la bonne nouvelle de Jésus. Comme ils continuaient leur chemin, ils rencontrèrent de l’eau. Et l’eunuque dit : Voici de l’eau ; qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? Philippe dit : si tu crois de tout ton cœur, cela est possible. L’eunuque répondit : Je crois que Jésus Christ est le Fils de Dieu. Il fit arrêter le char ; Philippe et l’eunuque descendirent tous deux dans l’eau, et Philippe baptisa l’eunuque » (Actes 8.35-38). Jésus dit : « Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné » (Marc 16.16). « Repentez-vous et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit » (Actes 2.38). « Et maintenant, que tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé, et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur » (Actes 22.16). Un pécheur est sauvé par la foi quand il est baptisé en Christ.

La belle confession est le fondement de l’Église. En Matthieu 16, Jésus continua sa réponse à la belle confession de Pierre : « Et moi, je te dis que tu es Pierre [Petros en grec : une pierre ou un caillou] et que sur cette pierre [petra en grec ; un rocher] je bâtirai mon Église. » Jésus ne promettait pas de bâtir son Église sur l’homme Pierre. Jésus a confessé Pierre tout comme Pierre l’avait confessé (voir Matthieu 10.32). Puis Jésus a ramené la pensée des disciples d’une simple « pierre » dans l’édifice (l’apôtre Pierre) à la confession que Pierre avait faite concernant le Christ, qui est notre « rocher ». Jésus dit qu’il bâtirait son Église « sur cette pierre » – sur la vérité, plus solide qu’un rocher, que Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant. « Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ » (1 Corinthiens 3.11). Pierre est une partie du fondement, avec tous les autres apôtres et prophètes : « Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire » (Éphésiens 2.20). Pierre comprenait ceci et, comme Paul, s’est référé à Jésus comme « pierre angulaire » (1 Pierre 2.4-6).

Aujourd’hui la belle confession est toujours le fondement de l’Église. Quand des hommes et des femmes confessent Christ et obéissent à l’Évangile dans une ville ou un village quelconque, ils deviennent une partie de l’Église du Christ (Actes 2.41,47; Romains 16.16; Éphésiens 4.4; 1.22,23). Ils deviennent comme des « pierres vivantes » édifiées sur Christ (1 Pierre 2.5).

Avez-vous fait la belle confession ? Avez-vous obéi à l’Évangile de Christ ? Avez-vous été ajouté à son Église ? « C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus, tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (Philippiens 2.9-11).

Royce FREDERICK
(Dans Vol. 4, No. 1)

Sans péché?

Pélage (370-440 après Jésus-Christ) enseignait que Marie ne commit jamais de péché. D’autres personnes ont enseigné que Marie était totalement sans péché et l’ont appelée « toute sainte ».

Certes, la Bible loue Marie. L’ange Gabriel l’appela « toi à qui une grâce a été faite » (ou « comblée de grâce ») (Luc 1.28). Sa parente Élisabeth dit : « Tu es bénie entre les femmes » et l’appela « la mère de mon Seigneur » (Luc 1.42,43). Marie elle-même dit : « Car voici, désormais toutes les générations me diront bienheureuse » (Luc 1.48). Marie était certainement une servante de Dieu humble, fidèle et remarquable.

Mais la Bible ne dit jamais que Marie ou une personne quelconque ait mené une vie sans péché, à l’exception de Jésus seul. Au contraire, la Bible dit : « Il n’y a point de juste, pas même un seul ; tous sont égarés… Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Romains 3.10,11,23). « Non, il n’y a sur la terre point d’homme juste qui fasse le bien et qui ne pèche jamais » (Ecclésiaste 7.20). « Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est point en nous » (1 Jean 1.8). « Mais l’Écriture a tout renfermé sous le péché… » (Galates 3.22). Salomon dit : « Il n’y a point d’homme qui ne pèche » (1 Rois 8.46). Marie elle-même s’est référée à Dieu comme « Dieu mon Sauveur » (Luc 1.47).

La seule personne de qui la Bible parle comme étant complètement sans péché, c’est Jésus-Christ. La Bible se réfère à lui comme « saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs » (Hébreux 7.26) ; « sans tache » (Hébreux 9.14) ; « ton Saint » (Actes 2.27) ; et « le Saint et le Juste » (Actes 3.14). Voir aussi Jean 8.46, 14.30; 1 Pierre 1.19. Jésus dit à des ennemis : « Celui qui m’a envoyé est avec moi. Il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable » (Jean 8.29).

La Bible nous dit que Jésus-Christ « n’a point commis de péché » (1 Pierre 2.22), « n’a point connu le péché » (2 Corinthiens 5.21), et « a été tenté comme nous en toutes choses sans commettre du péché » (Hébreux 4.15). Jean écrivit : « Il n’y a point en lui de péché » (1 Jean 3.5). La Bible ne fait pas de telles déclarations au sujet de Marie, ni au sujet de qui que ce soit à part Jésus.

Pélage n’avait aucun moyen de savoir que Marie était sans péché. Personne n’a la capacité de connaître toutes les actions dans la vie de Marie et toutes les pensées de son cœur. Dieu seul est capable de connaître ces choses à l’égard de Marie. Dans sa parole écrite, il ne dit jamais que Marie était sans péché, et il ne l’appela jamais « toute sainte ». Puisque Dieu ne l’a pas révélé dans la Bible, nous n’avons aucune raison de croire que Marie ait vécu une vie totalement sans péché.

Royce FREDERICK
(Dans Vol. 3, No. 6)


Voir aussi Marie, la mère de Jésus.

Marie, la mère de Jésus

Je vous invite à examiner avec moi tous les principaux textes bibliques qui ont trait à Marie et au rôle qu’elle a joué dans l’histoire du salut.

Toutes les citations bibliques que nous employons dans cette étude sont tirées de la Bible de Jérusalem.

La première référence précise concernant la naissance du Christ se trouve dans la prophétie d’Ésaïe (7.14) : « C’est donc le Seigneur lui-même qui va vous donner un signe. Voici la jeune fille est enceinte et va enfanter un fils qu’on appellera Emmanuel. »

Cette prophétie, un ange du Seigneur la rappela implicitement à Joseph, quelque 700 ans plus tard, car le jour de sa réalisation était arrivé. Joseph songeait en effet à rompre avec sa fiancée Marie, car elle se trouvait enceinte « avant qu’ils n’eussent mené vie commune ». Mais l’ange lui dit :

« Joseph, fils de David, ne crains point de prendre chez toi Marie, ton épouse ; car ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit-Saint. Elle enfantera un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus ; car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » (Matthieu 1.18-21)

L’annonciation faite à Marie

Nous savons que l’ange était déjà apparu à Marie. C’est d’ailleurs la très belle et très célèbre annonciation à Marie, rapportée dans l’Évangile de Luc :

« Il entra chez elle et lui dit : Salut, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. À ces mots elle fut bouleversée et elle se demandait ce que signifiait cette salutation. Mais l’ange lui dit : Rassure-toi Marie ; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu concevras et enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et on l’appellera Fils du Très-Haut… »

Puis elle apprend que sa cousine Élisabeth est déjà prête à donner naissance à un fils, elle qu’on croyait stérile. Marie dit alors une phrase où transparaît toute son humilité et sa soumission : « Je suis la servante du Seigneur ; qu’il m’advienne selon sa Parole ! » (Luc 1.26-38).

Peu de temps après, le récit de Luc décrit la visite de Marie à sa parente Élisabeth, qui elle, doit bientôt donner naissance à Jean-Baptiste. En voyant Marie, Élisabeth s’exclame :

« Tu es bénie entre les femmes, et béni le fruit de ton sein ! Et comment m’est-il arrivé que la mère de mon Seigneur vienne à moi ? Car, vois-tu, dès l’instant où ta salutation a frappé mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en mon sein. Oui, bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur ! »

À son tour, Marie glorifiera Dieu dans une grande exultation de son âme :

« Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur, parce qu’il a jeté les yeux sur son humble servante. Oui désormais toutes les générations me diront bienheureuse, car le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses… »

Et elle précise quelles sont ces grandes choses : la merveilleuse naissance qu’elle attend et qui constitue l’intervention personnelle de Dieu pour le salut de tout un peuple (Luc 1.39-55).

Jésus, Marie et Joseph

Lorsque ce jour arrive à Bethléem, Marie et Joseph reçoivent la visite de bergers qui leur racontent ce qui vient de leur arriver et tout ce que les anges leur ont appris. L’évangéliste Luc nous confie délicatement que Marie « conservait avec soin tous ces souvenirs et les méditait en son cœur » (Luc 2.15-20).

Lors de la présentation au temple, le vieux prophète Siméon dévoile à Marie : « L’accueil qui sera fait au Messie : Il est destiné à être une occasion de chute ou de relèvement en Israël ; on prendra parti pour ou contre lui ; il sera un signe contesté, admis par les uns rejeté par les autres. » Puis il dit à Marie : « et toi-même, un glaive te transpercera l’âme » (Luc 2.33-35).

En effet, de voir le fruit de sa chair ainsi méconnu et haï, son cœur en sera comme brisé.

Cependant ni Marie, ni Joseph, ne connaissaient la nature exacte de la mission de leur Fils. Il y avait bien eu l’annonce faite par l’ange du Seigneur, l’apparition extraordinaire aux bergers de Bethléem et la prophétie de Siméon, mais tout cela était encore vague. Ils devaient comprendre petit à petit, par étapes successives.

L’épisode de Jésus perdu à Jérusalem et retrouvé parmi les docteurs traduit le désarroi de Marie et de Joseph devant l’attitude de leur fils.

« Pourquoi me cherchiez-vous ? » leur dit-il. « Ne saviez-vous pas que je me dois aux affaires de mon Père ? Mais ils ne comprirent pas la parole qu’il venait de leur dire » (Luc 2.46-50).

Jésus vient ici d’affirmer sa conscience de la mission que son Père céleste lui a confiée. « Il revendique des devoirs particuliers à l’égard de son Père et pour les remplir une indépendance absolue envers les créatures » (note de la Bible de Jérusalem). Ce sentiment, Jésus l’exprimera encore à maintes reprises. Qu’on se souvienne des noces de Cana (Jean 2.1-12). Le vin venant à manquer, Marie en parle à Jésus et ce dernier lui répond : « Que me veux-tu femme ? Mon heure n’est pas encore venue ! » Littéralement, il dit : « Quoi à moi et à toi ? » Dans ses notes, la Bible de Jérusalem signale que cette expression est typiquement sémitique. On l’emploie pour repousser une intervention jugée inopportune ou même pour signifier à quelqu’un qu’on ne veut avoir aucun rapport avec lui.

L’image d’une mère

Jusqu’à présent, dans l’Évangile, nous avons de Marie l’image d’une femme effacée et soumise, même à travers l’émerveillement et l’exaltation des premiers temps. C’est aussi l’image typique d’une mère qui veille sur son enfant et qui « repasse dans son cœur » tout ce qui le concerne. Désormais, les Évangiles ne parleront plus guère de Marie. Après les noces de Cana, elle disparaît de la vie publique du Christ. Nous la retrouvons au pied de la croix. Là, nous la devinons, mère prostrée, cruellement déchirée par la douleur, car celui qui pend là, sur le bois, elle l’a porté dans son sein.

Voyant sa mère et près d’elle l’apôtre Jean, Jésus la lui confiera dans un dernier geste de sollicitude et de tendresse : « Femme, voici ton fils ; puis il dit au disciple : Voici ta mère ; et dès ce moment le disciple la prit chez lui » (Jean 19.25-27).

Nous voyons Marie pour la dernière fois, peu de temps après l’ascension du Christ. Elle est présente avec les apôtres, en compagnie d’autres femmes ainsi que des frères de Jésus. Ils sont tous assemblés pour prier (Actes 1.12-14). La Bible ne dit absolument pas qu’elle ait été présente lors de la descente du Saint-Esprit sur les apôtres.

Le culte à Marie

Nous avons annoncé au début de notre texte que nous allions examiner tous les principaux textes bibliques ayant trait à Marie. La chose étant faite, nous ne pouvons que nous étonner de leur nombre restreint. En fait, il n’y a que les deux premiers chapitres de l’Évangile selon Luc qui nous renseignent le mieux sur les circonstances de la naissance du Sauveur. Nous avons ensuite quelques versets consacrés aux noces de Cana, à Marie au pied de la croix et une brève mention de sa présence lors d’une réunion de prières avec les apôtres… c’est tout.

Encore une fois, on ne peut que s’étonner de la disproportion qui existe entre ces quelques versets qui font mention d’elle et le culte zélé qu’on lui voue aujourd’hui. Non pas que l’importance d’une doctrine doive se mesurer d’après la quantité de versets bibliques qui la développent. Mais ce qui est surprenant dans ce cas précis, c’est que si l’on ne s’en tient qu’aux données du texte biblique, rien ne nous permet de vouer à Marie un culte quelconque, encore moins de la faire monter au ciel et de faire d’elle une médiatrice et une co-rédemptrice avec le Christ ! Et cela au mépris de ce que l’apôtre Paul a expressément déclaré :

« Dieu est unique, unique aussi le médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus homme lui-même qui s’est livré en rançon pour tous » (1 Timothée 2.5,6).

À en juger par la place qu’occupe Marie dans la religion d’aujourd’hui, on croirait volontiers que la Bible toute entière baigne dans sa personne ; on affirmerait que toutes ses pages sont imprégnées de sa présence ; on soutiendrait que les premiers chrétiens ne cessaient d’invoquer son intercession. Mais, comme nous venons de le voir, cette impression est loin de correspondre aux faits.

Aux noces de Cana, Marie avait dit aux serviteurs : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le ». Si les hommes avaient suivi son conseil, s’ils avaient écouté l’exemple du Christ plutôt que la voix trompeuse de leur raisonnement humain, Marie serait toujours « la servante du Seigneur » que connaît l’Évangile, mais non pas la déesse des hommes et reine des cieux que l’Évangile ne connaît pas.

Un jour que Jésus enseignait la foule assise autour de lui, « sa mère et ses frères (Matthieu 12.46-50) se tenant dehors le firent demander… et on lui dit : Voilà que ta mère et tes frères et tes sœurs sont là dehors, qui te cherchent. Il leur répondit : Qui est ma mère ? Et mes frères ? Et, promenant son regard sur ceux qui étaient assis en rond autour de lui, il dit : Voici ma mère et mes frères. Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère et ma sœur et ma mère. » (Marc 3.31-35)

L’attitude du Christ semble décourager tout intérêt qui n’est pas exclusivement orienté vers le Père. Un jour, élevant la voix du milieu de la foule, une femme extasiée lui dit :

« Heureux le sein qui t’a porté ! Heureuses les mamelles qui t’ont allaité ! Et il répondit : Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent ! » (Luc 11.27,28)

Marie absente des épîtres

Jusqu’à présent, nous nous sommes presque uniquement limités aux données des Évangiles de Matthieu, Luc et Jean. Mais quel est le témoignage des épîtres ? Ici, les mentions de Marie sont pratiquement nulles. Vingt et une épîtres rédigées par les apôtres Pierre, Paul, Jude, Jacques. Vingt et une lettres couvrant environ les 70 premières années de l’Église, et Marie n’y est pas mentionnée une seule fois. Le centre de ces écrits inspirés de Dieu, c’est Christ le Sauveur, seul médiateur entre Dieu et les hommes.

L’apôtre Paul se contente d’écrire dans sa lettre « aux Galates » que « Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, né sous la loi » (Galates 4.4). C’est tout. C’est en somme un résumé en une phrase du récit des Évangiles qui commence d’ailleurs par ces mots : « Et voici comment Jésus-Christ fut engendré » (Matthieu 1.18).

Que penser de cela ? Quelle disproportion entre ce silence des premiers chrétiens et les clameurs d’aujourd’hui sur cette même question !

Comment Marie a-t-elle pu prendre une place aussi considérable dans la piété populaire, au point que si du jour au lendemain, le culte marial devait être aboli pour des raisons théologiques, la foi de millions de personnes sombrerait du même coup ?

Se pourrait-il que les hommes aient abandonné les Écritures pour mieux s’abandonner à leurs raisonnements sentimentaux ? Se pourrait-il qu’ils aient dédaigné le silence éloquent des épîtres sur cette question et jonglé avec quelques textes pour étayer leur raisonnement ?

Se pourrait-il que les hommes aient établi leur tradition au mépris et au détriment du commandement de Dieu (Marc 7.7-9) ?

Se pourrait-il enfin qu’ils aient pu commettre la double folie d’inventer ce que la Bible ne dit pas, pour lui faire dire ce qu’ils voudraient qu’elle dise, tout en taisant les enseignements qu’elle contient ?

L’humble servante

En lisant et en étudiant les Écritures, sans idées préconçues, gardons-nous d’aller au-delà du texte pour promouvoir artificiellement une doctrine qui nous tient à cœur, mais qui est issue de la pensée de l’homme. Aimons et respectons le souvenir de Marie qui a été la bienheureuse mère du Christ. Et si l’ange a annoncé qu’elle était comblée de grâce, ne nous hâtons pas de déduire des choses qui ne sont soutenues ni par l’attitude du Christ, ni par celle de tous les apôtres, ni par conséquent de toute l’Église du premier siècle. Car, en réalité, ce que l’ange a dit à Marie pourrait être traduit par ces mots : « Réjouis-toi, Privilégiée, le Seigneur est avec toi » (Audet-Revue biblique cité par Salvoni).

Et c’est à cause de ce privilège, de cette grande mission, que Marie glorifiait le Seigneur dont elle était et demeura l’humble servante. N’oublions pas en outre, que le centre, le fil conducteur, la raison d’être de toute la Bible, c’est le Christ notre Sauveur. C’est lui qui déclare une fois pour toutes :

« Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. » (Jean 14.6)

Richard ANDREJEWSKI
(Dans Vol. 3, No. 6)


Voir aussi Sans péché?.

La doctrine de la Trinité

On entend beaucoup d’idées contradictoires sur la nature de Dieu. Les musulmans croient généralement que le christianisme enseigne l’existence de trois Dieux. Certains évangéliques disent qu’il n’y a qu’un seul Dieu, dont le nom personnel est Jésus. Pour eux cette seule personne joue trois rôles différents, ceux de Père, Fils et Saint-Esprit. Les Témoins de Jéhovah croient que le Père seul est Dieu depuis l’éternité. Ils enseignent que Jésus est l’archange Michel que Dieu a exalté. Ils croient que le Saint-Esprit, au lieu d’être une personne divine, n’est que la force impersonnelle que Dieu exerce dans le monde quand il agit. Et puis il y a une explication de Dieu qu’on appelle la doctrine de la Trinité.

En essayant de comprendre la nature de Dieu, il faut tenir compte de trois idées fondamentales contenues dans la Bible : l’unité de Dieu, la diversité en Dieu et la personnalité de l’Esprit. Dans cet article nous verrons les explications offertes par Harvey Floyd dans son livre Le Saint-Esprit est-il pour moi ? Que Dieu nous aide à comprendre ce qu’il a dit concernant sa propre nature. Ne soyons pas comme les trois amis de Job contre qui Dieu s’est fâché parce qu’ils n’ont pas dit la vérité à son sujet (Job 42.8).

– B. B.


(1) L’unité de Dieu

(Deutéronome 6.4)

« Écoute, Israël ! L’Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel. » Voici ce que l’on appelle le Shéma. Shéma est un mot hébreu qui signifie « Écoute ». C’est le premier mot de ce passage en hébreu. Au culte dans les synagogues les juifs récitent régulièrement ce passage. Il est très important dans le judaïsme. Il est aussi très important dans le christianisme.

(2) La diversité en Dieu

(Matthieu 28.19, 2 Corinthiens 13.13, Jean 1.1, Jean 14.16, Jean 17.24, Matthieu 3.16,17)

Jésus confia à ses disciples la mission de baptiser des disciples au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit (Matthieu 28.19). Au baptême sont établies des relations entre le croyant et Dieu le Père, et le Fils, et le Saint-Esprit. On ne noue pas de relations avec Dieu en plusieurs phases différentes, premièrement avec le Père, puis avec le Fils, et enfin avec l’Esprit Saint, mais plutôt avec tous en même temps. Au baptême, des relations sont établies avec Dieu le Père, et le Fils, et le Saint-Esprit. Ce passage indique quelque chose de très important au sujet de la nature de Dieu. Il montre qu’il y a de la diversité dans l’unité de Dieu. Dieu est Dieu le Père et Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit. Autrement, on arrive à une conclusion qui n’est pas convenable, c’est-à-dire que nos relations sont décrites comme étant avec le Créateur et avec deux créatures, que les créatures sont associées au Créateur par un même nom (au singulier), et que l’on vient à tous les trois par une seule action. Car le Fils est ou bien Dieu le Fils ou bien une créature, et l’Esprit est ou bien Dieu l’Esprit ou bien une créature. Il n’y a pas d’état intermédiaire.

Paul termine la deuxième lettre aux Corinthiens par cette prière : « Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu, et la communion du Saint-Esprit, soient avec vous tous ! » (2 Corinthiens 13.13). Là encore, on voit ou bien la diversité en Dieu ou bien l’union de créature et Créateur, ce qui ne convient pas. En d’autres termes, cette triade, cette trinité, peut-elle se composer d’un être créé, plus le Créateur, plus un autre être créé ?

« Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu » (Jean 1.1). Voilà une déclaration précise que la diversité est une différence de personnes ; et elle affirme que les deux personnes sont Dieu. « Et moi, je prierai le Père – dit Jésus – et il vous donnera un autre consolateur » (Jean 14.16). Pesez attentivement les mots « un autre ». Ils affirment une différence de personnes entre le Fils et l’Esprit. Le fait que Jésus adresse sa prière au Père (« je prierai le Père ») est significatif aussi. Cela veut dire que le Père et le Fils ne peuvent pas être une seule personne. Le fait que le Père aime le Fils prouve la même chose (Jean 17.24).

Au baptême de Jésus, trois personnes distinctes sont présentes, et il y a de la communication entre eux : le Père, qui le déclare être son Christ ; l’Esprit, qui vient vers lui symbolisé par une colombe ; et bien entendu, Jésus lui-même, qui est conscient de ce que dit le Père et de la venue de l’Esprit. « Dès que Jésus eut été baptisé, il sortit de l’eau. Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection » (Matthieu 3.16,17; parallèles en Marc 1.9-11, Luc 3.21-22, Jean 1.32-34).

(3) La personnalité de l’Esprit

(Éphésiens 4.30, 1 Corinthiens 2.10, et 1 Corinthiens 12.11)

« N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption » (Éphésiens 4.30). N’attristez pas le Saint-Esprit, ne lui causez pas de chagrin par une vie chrétienne indigne, y compris des choses telles que le mensonge, la colère non maîtrisée, le vol, l’amertume ou la méchanceté (Éphésiens 4.25-31). Le fait que l’Esprit Saint éprouve de la tristesse établit clairement qu’il est conscient et personnel. Une personne est un être qui peut penser, vouloir, raisonner, sentir, connaître. Le Saint-Esprit a la connaissance parfaite, même des « profondeurs de Dieu » (1 Corinthiens 2.10). Il est impossible, donc, qu’il soit un être fini, limité, ou tout simplement l’énergie impersonnelle de Dieu. L’Esprit n’est non plus simplement Dieu en action, car l’Esprit lui-même a une volonté (1 Corinthiens 12.11).

L’unité de Dieu

Passons maintenant à une discussion de l’unité de Dieu. Cette unité doit être le point de départ de toute discussion de la nature de Dieu. La déclaration fondamentale de l’unité de Dieu est Deutéronome 6.4 : « Écoute, Israël ! L’Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel. » Quelles que soient les conclusions que nous tirons à l’égard de la nature de Dieu, nous devons respecter ce passage – nos conclusions ne doivent pas le contredire. Il n’y a qu’un seul Dieu ; il n’y a pas trois Dieux. Il n’y a pas une multiplicité de Dieux ; il y en a un seul. Cette vérité est primordiale dans le christianisme aussi bien que dans le judaïsme. Quand on a demandé à Jésus d’identifier le premier commandement de la loi, il a répondu (en citant Deutéronome 6.4,5) : « Voici le premier : Écoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l’unique Seigneur ; et : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force » (Marc 12.29,30). Il y a un seul Dieu, et l’homme doit l’aimer de tout son être. Ceci est le premier commandement : reconnaître que Dieu est unique et qu’il est le seul objet digne de notre dévotion absolue.

« Tu crois qu’il y a un seul Dieu, tu fais bien » (Jacques 2.19). Il est vrai, selon le livre de Jacques, qu’il y avait ceux qui se reposaient sur ce seul principe de base. Bien qu’il ne suffise pas de croire à ce principe seul, il est essentiel de reconnaître qu’il y a un seul Dieu. Un musulman m’a une fois demandé : « Est-il une croyance chrétienne que Dieu est un ? » Il pensait que les chrétiens ne croyaient pas en un seul Dieu, mais en trois dieux. « Oui, bien sûr que c’est une croyance chrétienne – lui assurai-je – il y a un seul Dieu, il n’y en a pas trois. »

En Romains 3.30 Paul démontre qu’il y a un seul plan de salut pour tous. Et sur quoi repose cette conclusion ? Sur le fait qu’il y a un seul Dieu. Il n’y a pas un plan de salut pour les Juifs et un autre pour les gentils. Et pourquoi pas ? Parce que Dieu est un. Il justifiera le Juif par la foi, et il justifiera le gentil de la même façon, par la même foi. Le fait qu’il y a un seul Dieu est fondamental dans le christianisme, et l’unité de Dieu n’est pas enseignée seulement dans l’Ancien Testament, mais aussi dans le Nouveau Testament.

L’unité dans la diversité

Ayant établi l’importance de l’unité de Dieu, nous avons un deuxième point à examiner : quelle est la nature de l’unité de Dieu ? Est-elle l’unité d’un monolithe ? « Monolithe » est dérivé de deux mots grecs : monos et lithos. Monos veut dire « seul » et lithos veut dire « pierre ». Un monolithe est une grande pierre. Elle n’est pas différenciée ; elle est pareille partout, sans différence de part et d’autre. Ce qui a le caractère d’un monolithe n’a pas de diversité dans son unité ; il n’y a qu’une masse qui n’est pas différenciée. L’unité de Dieu, ressemble-t-elle à l’unité d’un monolithe ? Ou bien, est-elle une unité complexe ? L’unité de Dieu ressemble-t-elle à l’unité d’un organisme vivant, tel un corps de personnes unifiées ? Ou bien, ressemble-t-elle à l’unité simpliste d’un monolithe ?

La prière de Jésus que tous ses disciples soient « un » peut nous aider à comprendre une unité qui permet la diversité en elle-même (Jean 17.20-23). Quelle sera la nature de leur unité ? L’unité des disciples, sera-t-elle semblable à l’unité d’un monolithe ? Ce serait impossible : dans cette unité seront plusieurs éléments, plusieurs composants. Il y aura un en plusieurs dans cette sorte d’unité. « Afin que tous soient un – pria-t-il – comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi… pour que le monde croie que tu m’as envoyé. » Jésus dit que l’unité de Dieu et lui-même doit être le modèle de l’unité de ses disciples.

Et quelle est la nature de l’unité des disciples ? « Car, comme le corps est un et a plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps, ainsi en est-il de Christ » (1 Corinthiens 12.12). (Dans cette phrase le mot « Christ » est employé pour l’Église.) L’unité de l’Église est une unité complexe ; c’est une unité composée de plusieurs éléments. On se sert de ce passage tout simplement comme un exemple d’unité complexe. Certainement, l’unité de Dieu est plus profondément complexe que la nôtre, mais il s’agit bien d’unité. Son unité est comme celle d’un organisme vivant ou d’une grande œuvre d’art, de littérature ou de musique. Il n’y a qu’un seul Dieu, un seul Être Divin, mais il y a de la diversité dans son unité. Dieu est une triade ; il y a trois personnes. Ce langage nous cause de la difficulté. Quand nous pensons à trois personnes, nous avons une tendance à penser à trois êtres séparés, mais nous devons résister à cette tendance. L’idée de trois êtres séparés (ou dieux) n’est pas ce qu’on cherche à communiquer par ce langage, et ce qui est plus important, ce n’est pas la réalité que le langage est appelé à décrire.

La complexité de la nature de Dieu ne devrait pas nous étonner. Toute réalité, y compris notre propre nature, est extrêmement complexe. On devrait s’attendre à ce que la nature de Dieu, lui qui est réalité suprême, soit bien plus complexe que celle de sa création. Lorsque l’on apprend pour la première fois que Dieu n’est pas une personne, mais plutôt trois – Père, Fils et Saint-Esprit – on n’apprend pas qu’il y a trois Dieux tandis que l’on avait cru qu’il y en avait un seul. On apprend seulement que Dieu est beaucoup plus grand que ce que l’on s’était imaginé. Ce fait concernant Dieu – qu’il est un et pourtant existe éternellement dans la triple relation personnelle de Père, Fils et Saint-Esprit – est ce que signifie la doctrine de la Trinité.

Questions et réponses

1. Le Saint-Esprit, comment est-il venu en existence ? Jésus est né ; Dieu a toujours existé ; d’où est venu le Saint-Esprit ?

La naissance de Jésus ne marque pas le début de son existence ; elle ne marque que son entrée dans le monde (Jean 1.14). Il est éternel (Jean 1.1). De même, l’Esprit n’est pas venu en existence ; il a toujours été Dieu l’Esprit et a toujours été avec Dieu le Père et le Fils. Si l’Esprit est venu en existence, il est une créature ou une force impersonnelle – un point de vue qui ne peut pas s’harmoniser avec les évidences bibliques.

2. Comment la traduction littérale de Jean 1.1 « la parole était un dieu », changerait-elle notre compréhension du verset ? J’aurais compris que son sens littéral est « la parole était un dieu ».

Selon les Témoins de Jéhovah, il faut traduire Jean 1.1 « la parole était un dieu », parce que dans le texte grec, « Dieu » (theos) manque d’article dans cette instance. (La langue grecque n’a que l’article défini, le/la/les. Puisque l’article défini n’est pas employé ici, les Témoins de Jéhovah supposent qu’ils peuvent traduire « un dieu ».) Cette traduction ne peut pas se concilier au monothéisme. Il est impossible que le Christ soit « un dieu ». Selon les Écritures il y a un seul Dieu. Tous les autres n’existent que dans l’esprit des hommes. Le Christ est soit Dieu soit un faux dieu. Il y a donc des difficultés doctrinales dans la traduction « un dieu ». Et la grammaire ? Dans les premiers dix-huit versets de Jean « Dieu » (theos) apparaît au moins quatre fois de plus sans l’article (1.6,12,13,18). Devrait-on traduire le verset 6 « Il y eut un homme envoyé d’un dieu » ? Le verset 12 : « enfants d’un dieu » ? Le verset 13 : « nés… d’un dieu » ? le verset 18 : « Personne n’a jamais vu un dieu » ? De telles déclarations seraient à propos dans un milieu païen, mais pas dans la bouche d’un chrétien. Afin d’être fidèles à leurs propres règles, les Témoins doivent traduire theos dans tous ces versets « un dieu ». Ils ne le font pas.

Sans article, l’accent est mis sur la qualité et le caractère du mot « Dieu ». Il n’est pas indéfini. La présence de l’article aurait rendu le mot précis, elle l’aurait marqué comme spécifique. Le sens de la déclaration de Jean est : « La parole était divine » ; le Christ possédait pleinement la nature et les qualités de Dieu.

3. Si le Christ est éternel, dans quel sens a-t-il été « engendré » (Hébreux 1.5, Psaumes 2.7) ?

Le mot « engendré » signifie-t-il que le Christ a commencé à exister, qu’il n’est pas éternel, et qu’il est inférieur au Père, comme certains le prétendent ? Regardez le contexte qui entoure la déclaration (« je t’ai engendré aujourd’hui ») dans l’Épître aux Hébreux. Au verset 3 il est déclaré que le Christ est la représentation exacte de la nature de Dieu (« l’empreinte de sa personne »). Comment peut-il représenter exactement la nature de Dieu s’il n’est qu’une créature et qu’il est inférieur dans sa nature ? Hébreux 1.6 dit : « Que tous les anges de Dieu l’adorent. » Jésus affirma que Dieu seul est le vrai objet d’adoration (Matthieu 4.10, citation de Deutéronome 6.13). Pierre refusa l’adoration de Corneille (Actes 10.25,26). L’ange corrigea Jean quand celui-ci se prosterna devant lui pour l’adorer (Apocalypse 19.10; 22.9). Et pourtant, Jésus se permit d’être adoré (Matthieu 28.9,10). Il ne corrigea pas Thomas quand l’apôtre l’appela « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jean 20.28). De plus, selon Hébreux, le Christ est appelé Dieu par le Père (1.8), il est le Créateur (1.10), et il est éternel et immuable (il ne change pas), un attribut incontestable de Dieu (Psaume 90.2). En Actes 13.33 Paul interprète l’expression « engendrer » quand elle concerne le Christ comme se référant, non pas à un commencement dans le temps, mais à la résurrection. Le Christ fut engendré quand Dieu l’a officiellement déclaré être le Messie et l’a installé comme Messie par sa résurrection d’entre les morts. (Voir aussi Romains 1.4)

4. Au vu de la doctrine de la Trinité, pourquoi Jésus a-t-il dit : « Le Père est plus grand que moi » ?

Jésus devint entièrement humain. Puisque nous sommes des créatures de chair et de sang, « il y a également participé lui-même » (Hébreux 2.14), et a été « rendu semblable en toutes choses à » nous (Hébreux 2.17). Dans sa pleine identification avec nous, il « croissait en sagesse, en stature, et en grâce, devant Dieu et devant les hommes » (Luc 2.52), s’étonnait (Marc 6.6), devenait fatigué (Jean 4.6), éprouvait le besoin de prier (Hébreux 5.7), était tenté (Matthieu 4.1), avait faim (Matthieu 4.2) et soif (Jean 19.28), ne savait pas l’heure de son deuxième avènement (Matthieu 24.36), souffrait et mourut (Hébreux 5.8 et 2.14). Toutes ces expériences de Jésus se réfèrent à son état d’humiliation, un état qui n’était pas le sien éternellement, mais dont il se chargea pour nous. Avant de s’humilier pour nous ressembler, il « existait en forme de Dieu » et possédait « l’égalité avec Dieu » (Philippiens 2.6-8). Les passages qui parlent de l’infériorité de Jésus par rapport au Père, tel que Jean 14.28, se réfèrent à son état temporaire d’humiliation.

Harvey FLOYD
(Dans Vol. 3, No. 5)

Il n’y a plus ni homme ni femme

Les hommes sont-ils plus importants pour Dieu que les femmes ? Les aime-t-il davantage ? Les considère-t-il comme ses seuls serviteurs ? Loin de là !

Dans l’Épître aux Galates, l’apôtre Paul parle du salut de ceux qui croient en Christ. Il nous dit que ce salut ne dépend pas du tout de la loi de Moïse, qui devait conduire les hommes à la foi en Christ. C’est par cette foi que nous devenons tous enfants de Dieu. « Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ ; vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus-Christ » (3.26-28). Selon l’ancienne loi, tous n’avaient pas le même accès auprès de Dieu. Seul le souverain sacrificateur entrait dans le lieu très saint du temple. Les autres sacrificateurs et les lévites entraient dans le lieu saint. Les hommes juifs entraient dans la cour la plus proche de la maison de Dieu. La cour des femmes était plus éloignée. La cour réservée aux non-Juifs était encore plus éloignée. Les distinctions entre les catégories de personnes se voyaient dans d’autres lois aussi : les sacrifices exigés, les peines administrées pour certaines fautes, le degré de responsabilité pour les engagements, etc. Mais le salut par la foi en Christ est sans distinction de ce genre. Il est devenu clair que, malgré les cérémonies incorporées dans la loi de Moïse, Dieu a le même amour pour chaque être humain. Tous ont la même grande valeur à ses yeux.

Tous reçoivent le pardon de la même manière. Ayant entendu l’Évangile, tous sont invités à croire que Jésus est le Fils de Dieu. Sans le fondement de cette foi, personne ne pourrait plaire à Dieu (Hébreux 11.6; Jean 3.36; 8.24). Ayant tous péché, tous ont besoin de se repentir, c’est-à-dire, de prendre la ferme résolution d’abandonner toute désobéissance à la volonté de Dieu (Actes 17.30,31; Luc 13.1-3; Actes 3.19). Tous ont la responsabilité de déclarer ouvertement leur foi en Christ, de le confesser (Romains 10.9,10). Jésus dit en Matthieu 10.32,33 : « Quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père qui est dans les cieux ; mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est dans les cieux. » À ceux qui avaient cru et qui s’étaient repentis, l’ordre fut donné : « Que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés » (Actes 2.38). Quand ils eurent cru, « hommes et femmes se firent baptiser » (Actes 8.12). Ayant obéi tous au même Évangile, ayant tous été ajoutés au même corps de Christ, les hommes et les femmes deviennent tous héritiers des mêmes richesses célestes (Galates 3.29). Ils reçoivent aussi le même Saint-Esprit (1 Corinthiens 12.13).

Non seulement Dieu attache autant de valeur et de dignité aux femmes qu’aux hommes, mais il exige des hommes ce même respect pour la femme. En 1 Pierre 3.7 il dit aux maris d’honorer leurs femmes, « comme devant aussi hériter avec vous de la grâce de la vie. Qu’il en soit ainsi, afin que rien ne vienne faire obstacle à vos prières ». Paul dit aux hommes de l’Église d’Éphèse d’aimer leurs femmes comme Christ a aimé l’Église, de les aimer comme leurs propres corps (Éphésiens 5.25,28). Il recommande à l’Église de Rome de recevoir une sœur nommée Phœbé « d’une manière digne des saints ». (Romains 16.1,2). Ainsi, de plusieurs manières la Bible nous apprend de ne pas mépriser une personne tout simplement parce qu’elle est du sexe féminin. Dans de nombreux pays, l’influence de la Parole de Dieu a exalté les femmes et leur a donné une position d’honneur qui était inconnue auparavant. Au lieu de la considérer comme un être inférieur à exploiter, la Bible nous apprend que la femme est précieuse aux yeux de Dieu puisqu’elle aussi porte l’image de Dieu. Jésus est mort pour elle aussi. Elle aussi pourra jouir de la présence glorieuse de Dieu dans l’éternité. Elle aussi peut rendre service au Seigneur dans son Église.

Reconnaissons tous, donc, la valeur de la femme, luttons pour son salut, et encourageons-la à mettre ses nombreux dons au service de Dieu.


Des rôles pour les femmes dans l’avancement de l’œuvre de Dieu

De nombreux prédicateurs ont exprimé la conviction que l’œuvre de l’Église ne peut réussir nulle part sans le soutien de femmes chrétiennes. Loin d’être superflues dans le travail de l’Église, les femmes y sont indispensables. Dans bien des cas, la survie d’une assemblée peut s’attribuer directement à la fidélité et au zèle de ses femmes.

Les femmes ont toujours joué un rôle important. Selon Luc 8.1-3, plusieurs femmes accompagnaient Jésus et ses disciples de ville en ville et de village en village et l’assistaient de leurs biens. Paul a plusieurs fois fait mention de sœurs en Christ qui lui rendaient service dans ses labeurs. De Syntyche et Évodie, il écrit : « Elles ont combattu pour l’Évangile avec moi » (Philippiens 4.2,3). Il dit que toutes les Églises des païens étaient reconnaissantes envers non seulement Aquilas, mais aussi sa femme Prisca pour le service qu’ils avaient rendu (Romains 16.3,4).

Voyons donc quelques domaines où les femmes peuvent se rendre très utiles.

1. L’évangélisation. L’évangélisation, c’est le fait de partager avec d’autres personnes la bonne nouvelle de Jésus-Christ. Pour évangéliser on n’a pas forcément besoin de prêcher aux grandes foules comme le faisaient Pierre et Paul. On peut étudier la Bible avec des individus en privé. On peut distribuer des brochures ou proposer des cours bibliques. On peut inviter ses amis et connaissances à assister à une réunion de l’Église ou une séance d’évangélisation. Les femmes peuvent faire toutes ces choses et aider à gagner des âmes.

2. L’enseignement. De nombreuses sœurs en Christ ont une connaissance profonde de la Parole de Dieu et la vie chrétienne. Elles peuvent enseigner. Le Nouveau Testament dit en Tite 2.3-5, par exemple, que les femmes âgées « doivent donner de bonnes instructions, dans le but d’apprendre aux jeunes femmes à aimer leurs maris et leurs enfants, à être retenues, chastes, occupées aux soins domestiques, bonnes, soumises à leurs maris, afin que la parole de Dieu ne soit pas blasphémée. » Il est évident que la mère et la grand-mère de Timothée, dont le père était grec et ne connaissait pas Dieu, lui avaient enseigné la Parole de Dieu. S’adressant à Timothée Paul dit qu’il garde « le souvenir de la foi sincère qui est en toi, qui habita d’abord dans ton aïeule Loïs et dans ta mère Eunice » (2 Timothée 1.5). Les femmes chrétiennes enseignent non seulement leurs propres enfants, mais aussi ceux des autres. Elles organisent très souvent des classes bibliques pour les enfants dans les assemblées et dans les quartiers, contribuant d’une manière importante au bien-être de l’Église dans les générations à venir.

3. La bienfaisance. Le livre des Actes nous parle d’une femme chrétienne appelée Tabitha, ou Dorcas, qui « faisait beaucoup de bonnes œuvres et d’aumônes ». Lorsqu’elle est morte et que Pierre est arrivé sur la scène, « toutes les veuves l’entourèrent en pleurant, et lui montrèrent les tuniques et les vêtements que faisait Dorcas pendant qu’elle était avec elles » (Actes 9.36,39). L’Église a toujours besoin de femmes comme Dorcas qui consacrent leur temps et leurs talents pour aider les autres à la gloire de Dieu. Certaines sœurs viennent au secours des malades, non seulement par les soins, mais aussi en préparant de la nourriture, en faisant le ménage ou la lessive et en s’occupant des enfants. D’autres se servent de leurs moyens pour aider les plus pauvres dans leurs besoins. D’autres s’organisent pour aider les vieilles personnes dans leurs assemblées à faire des tâches difficiles : elles ramassent des fagots pour le feu de la cuisine ou donnent un coup de main au champ. Toutes ces choses glorifient notre Dieu.

4. L’encouragement. La Bible nous dit de « nous exhorter réciproquement » (Hébreux 10.25), de « consoler ceux qui sont abattus, de supporter les faibles » (1 Thessaloniciens 5.14). Tout le monde a parfois besoin d’un mot d’encouragement, et ce mot peut être offert par une sœur aussi bien que par un frère. Une sœur peut mettre à l’aise un visiteur à l’Église par son accueil chaleureux. Une sœur peut rendre visite à un membre de l’Église qui faiblit et l’encourager à revenir au Seigneur. Une sœur peut aller auprès d’une personne en deuil pour la consoler. Une sœur peut se faire amie d’une nouvelle baptisée pour l’aider dans la vie chrétienne. Elle peut offrir des mots d’encouragement à un jeune homme et l’influencer à consacrer sa vie au Seigneur en tant qu’évangéliste.

5. Les dons financiers. Tous les chrétiens sont appelés à soutenir l’œuvre de l’Église par leurs dons (1 Corinthiens 16.1,2; Actes 20.35; Galates 6.6; etc.). Beaucoup de femmes ont leurs propres moyens financiers grâce à un emploi, un petit commerce, ou d’autres activités. L’argent gagné permet de servir le Seigneur par une participation généreuse à la collecte de chaque dimanche. En plus de cette participation, certaines femmes achètent et offrent à l’Église du matériel tel que des livres de cantiques, des bancs, etc.

6. L’hospitalité. Quand il y a des visiteurs d’ailleurs, surtout ceux qui viennent assister dans l’œuvre du Seigneur, les femmes sont souvent impliquées dans les devoirs de l’hospitalité. Elles préparent les repas, chauffent l’eau pour les bains, apprêtent la chambre et s’occupent de la plupart des besoins de l’hôte. Si elles le font de bon cœur et de manière gracieuse, c’est encore un grand service qu’elles rendent pour la gloire de Dieu.

7. L’intercession. 1 Timothée 5 parle d’un groupe de veuves dans l’Église qui étaient spécialement consacrées à un ministère de prière. Une telle femme « persévère nuit et jour dans les supplications et les prières » (1 Timothée 5.5). Que ce soit une occupation « à plein temps » ou pas, la prière est puissante et en la faisant une femme juste peut accomplir beaucoup de bien. Elle peut consacrer du temps régulièrement à la prière pour son assemblée et pour les membres individuels qui la composent, pour sa famille, pour ceux qui prêchent ailleurs, bref pour un nombre infini de sujets.

8. Diverses tâches. On ne finira pas d’énumérer tous les services que les femmes peuvent rendre dans l’Église. On n’a pas encore cité la préparation de plats pour des repas en commun à l’Église, le nettoyage et l’embellissement du lieu de culte, la garde de l’argent de l’Église, la correspondance de l’Église, et un tas d’autres services.

Les femmes représentent un grand réservoir de talent et d’énergie que Dieu a donné à son Église. En vérité, leurs efforts sont indispensables !


QUELQUES LIMITES

Ayant constaté que les femmes sont très importantes pour Dieu et qu’elles ont beaucoup à faire dans son œuvre, il est important de dire que Dieu a fixé certaines limites aux activités des femmes dans l’Église. Ces limites concernent l’adoration publique et la direction de l’Église.

1. Il n’est pas permis aux femmes de prendre la parole lors des réunions de l’assemblée entière. 1 Corinthiens 14.33-35 nous dit : « Comme dans toutes les Églises des saints, que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d’y parler ; mais qu’elles soient soumises, selon que le dit aussi la loi. Si elles veulent s’instruire sur quelque chose, qu’elles interrogent leurs maris à la maison ; car il est malséant à une femme de parler dans l’Église. »

Le contexte de 1 Corinthiens 14 montre clairement qu’il s’agit bien d’une réunion pour l’adoration de Dieu et l’édification de toute l’assemblée. « Dans l’Église j’aime mieux dire cinq mots avec mon intelligence… » (v. 19). « Si donc, dans une assemblée de l’Église entière, tous parlent en langues… » (v. 23). « Lorsque vous vous assemblez, les uns ou les autres parmi vous ont-ils un cantique… » (v. 26). La règle concernant le silence de la femme ne s’applique pas à tout entretien religieux, puisque ce qui n’était pas permis à l’Église était bien permis ailleurs, par exemple, à la maison entre la femme et son mari. On a la nette impression en Actes 18.24-26 qu’une femme nommée Priscille, en s’associant à son mari, a même aidé à enseigner un homme. Mais c’était en privé. Elle n’a pas pris la parole dans l’Église.

Dans le culte, la femme ne doit ni enseigner ni même conduire les autres dans la prière. En 1 Timothée 2.8 Paul dit : « Je veux donc que les hommes prient en tout lieu. » La langue grecque a deux mots qui sont traduits par « homme ». Anthropos signifie les êtres humains en général, qu’ils soient hommes ou femmes. Aner signifie ceux du sexe masculin, les hommes mis en contraste avec les femmes. C’est le mot aner qui est employé en 1 Timothée 2.8. Ce sont les hommes, et non les femmes, qui doivent diriger les prières en tout lieu de culte.

2. Il n’est pas permis aux femmes de prendre de l’autorité sur l’homme. Paul poursuit en 1 Timothée 2.11,12 en disant : « Que la femme écoute l’instruction en silence, avec une entière soumission. Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre de l’autorité sur l’homme ; mais elle doit demeurer dans le silence. » L’apôtre continue en citant deux raisons pour cette loi de Dieu : (1) La femme fut créée après l’homme, pour être son aide et non pas son chef ; et (2) La soumission fait partie aussi des conséquences du fait que la femme commit du péché la première dans le jardin d’Éden. Ce n’est pas parce que la femme serait moins intelligente ou moins capable de parler en public. Mais Dieu ne lui a pas donné le rôle de leadership dans l’Église. (Jésus est soumis à son Père, mais cela ne veut pas dire qu’il lui est inférieur.)

À cause de ce rôle de soumission, une femme ne peut pas bibliquement occuper la position de pasteur (ancien ou évêque). Ainsi, pour recevoir cette charge il faut être « un homme irréprochable, mari d’une seule femme » (Tite 1.6; voir aussi 1 Timothée 3.2). Paul aurait pu dire qu’il faut être « une personne mariée », mais il pense uniquement aux hommes pour ce poste.

Objections :

Certains s’opposent à cet enseignement en disant qu’il s’agit d’un problème particulier de l’assemblée de Corinthe où les femmes abusaient de la liberté chrétienne. Cependant, Paul dit que ce principe du silence des femmes était la pratique « dans toutes les Églises des saints ». Ses instructions correspondent aussi à celles qu’il recommande à Timothée, qui se trouvait à Éphèse.

D’autres prétendent qu’il s’agit d’un problème de culture. À l’époque de Paul, les mœurs empêchaient une femme de parler en public. Mais Paul ne fait pas appel à la culture. Pour lui les raisons pour ces limites remontent jusqu’au temps d’Adam et Ève.

D’autres encore citent le fait qu’il y avait des femmes inspirées qui étaient prophétesses (Actes 21.9; 1 Cor. 11.5). Comment pourraient-elles donc exercer leur ministère ? Si elles n’avaient pas le droit d’enseigner les hommes, évidemment leurs messages s’adresseraient à d’autres femmes et ne seraient pas livrés dans la grande assemblée en présence des hommes. (Voir Tite 2.3-5)

Comme Paul le dit, après avoir donné cet enseignement au sujet des femmes, « si quelqu’un croit être prophète ou inspiré, qu’il reconnaisse que ce que je vous écris est un commandement du Seigneur » (1 Corinthiens 14.37). Acceptons la volonté de Dieu sur ce point, et reconnaissons que cette seule restriction n’empêche pas nos sœurs de servir le Seigneur de nombreuses manières. « Ainsi le corps n’est pas un seul membre, mais il est formé de plusieurs membres. Si le pied disait : Parce que je ne suis pas une main, je ne suis pas du corps, – ne serait-il pas du corps pour cela ? » (1 Corinthiens 12.14,15). On n’a pas besoin de minimiser l’importance de son rôle dans l’Église. Le rôle de chacun est important pour la vie d’une assemblée, y compris celui joué par les femmes. Ainsi donc, « comme de bons dispensateurs des diverses grâces de Dieu, que chacun mette au service des autres le don qu’il a reçu » (1 Pierre 4.10).

B. B.
(Dans Vol. 3, No. 4)