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Le péché originel

Conséquences du premier péché

Quel est l’état spirituel de l’enfant qui vient de naître ? Porte-t-il des effets de ce qu’on a l’habitude d’appeler « le péché originel » (le péché commis par Adam et Ève dans le jardin d’Éden) ? De fausses réponses à cette question influencent les pratiques et les doctrines de beaucoup d’Églises, qu’elles soient catholiques, protestantes, orthodoxes, ou autres.

Le baptême des enfants

Beaucoup ont enseigné que l’enfant vient dans le monde déjà souillé, ayant hérité ce « péché originel » de ses parents, qui à leur tour l’avaient hérité de leurs parents. La culpabilité et la condamnation seraient ainsi transmises à tout être humain depuis ce premier couple que Dieu a créé jusqu’à nos jours. L’idée du « péché originel » est à l’origine de la pratique du baptême des nouveau-nés. Puisque l’enfant serait dès sa naissance un pécheur, spirituellement mort, il aurait besoin du baptême, même s’il n’était pas capable de le demander. Un prêtre catholique au Cameroun a justifié ainsi cette pratique :

« L’enfant n’a pas choisi le péché originel, et le diable ne lui a pas demandé son avis avant de le lui donner. Il n’a pas dit : « Je te donnerai le péché originel quand tu seras capable de choisir… » Dieu, de la même manière, peut donner sa grâce à un enfant sans son consentement. Certains parents disent à leur enfant qu’il aura la vie divine quand il sera grand, que c’est lui qui va choisir. N’est-ce pas ces mêmes parents qui ont décidé de lui donner la vie humaine sans son consentement ? Pourquoi faut-il le consentement pour la vie divine, infiniment plus importante que la vie humaine ? »

(La faute de raisonnement dans cette citation est qu’en traitant le baptême des enfants, l’auteur suppose que la question du péché originel est déjà réglée ; il traite comme une vérité évidente l’idée que le diable puisse « donner » le péché à un bébé. Mais le principe que le péché souille dès la naissance doit être vérifié à la lumière de la Bible avant d’être admis.)

L’immaculée conception

La doctrine du péché originel posait un problème logique aux théologiens : si nous naissons tous souillés par le péché de nos premiers parents, Jésus-Christ n’aurait pas pu être le sacrifice « sans défaut » pour nous sauver. Sous la loi de Moïse, le sang offert en sacrifice devait être celui d’une bête en bonne santé, sans défaut (Lévitique 22.18-20; Nombres 6.14; Deutéronome 15.21; etc.). Jésus s’est offert et nous a rachetés par son sang, « le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache » (1 Pierre 1.19). Le défaut qui aurait disqualifié Jésus, c’est le péché ; mais il n’en avait pas. « Jésus a paru pour ôter les péchés, et il n’y a point en lui de péché » (1 Jean 3.5). « Lui qui n’a point commis de péché […] a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois » (1 Pierre 2.22-24; voir aussi 2 Corinthiens 5.21). Il fallait que Jésus soit sans péché afin de pouvoir porter les nôtres. Mais si le péché est hérité, s’il se transmet d’une génération à l’autre par la simple naissance, Jésus lui-même en aurait été souillé par sa mère, Marie. Même si Marie n’avait pas personnellement commis du péché (ce que la Bible n’affirme nulle part), elle aurait été, selon cette doctrine, contaminée par le péché originel depuis sa naissance et transmettrait cette même souillure à ses enfants, y compris Jésus. C’est ainsi qu’on a inventé une doctrine dont la Parole de Dieu ne dit absolument rien : l’immaculée conception. Beaucoup pensent que cette expression se réfère au miracle par lequel Marie, étant vierge, devint enceinte sans avoir des rapports sexuels. En fait, ce dogme catholique se rapporte à la conception de Marie elle-même dans le ventre de sa mère. Marie aurait été conçue de telle sorte qu’elle ne soit pas souillée par le péché originel. Marie, et plus tard Jésus, auraient ainsi été les seules personnes à naître dans le monde dans un état de pureté. Encore, aucun verset de la Bible ne traite ni de la conception ni de la naissance de Marie.

Que penser donc du péché originel ? Est-ce que le péché héréditaire existe et justifie donc le baptême des nouveau-nés et la doctrine de l’immaculée conception ?

Chacun rendra compte pour lui-même

Un premier problème en ce qui concerne l’idée répandue du péché originel hérité, c’est qu’elle est en conflit avec un principe enseigné tout au long de la Parole de Dieu : la responsabilité individuelle. Il est vrai que mes actions peuvent avoir des effets négatifs dans la vie d’autres personnes, mais ces personnes ne sont pas jugées ou condamnées pour mes péchés.

En Ézéchiel 18, le prophète répond au peuple qui, puni par Dieu, essayait de rejeter la faute sur leurs ancêtres.

« Pourquoi dites-vous ce proverbe dans le pays d’Israël : Les pères ont mangé des raisins verts, et les dents des enfants en ont été agacées ? Je suis vivant ! dit le Seigneur, l’Éternel, vous n’aurez plus lieu de dire ce proverbe en Israël. Voici, toutes les âmes sont à moi ; l’âme du fils comme l’âme du père, l’une et l’autre sont à moi ; l’âme qui pèche, c’est celle qui mourra […] Le fils ne portera pas l’iniquité de son père, et le père ne portera pas l’iniquité de son fils. La justice du juste sera sur lui, et la méchanceté du méchant sera sur lui. » (Ézéchiel 18.2-4,20)

Dieu avait enseigné ce même principe de justice dans la loi de Moïse : « On ne fera point mourir les pères pour les enfants, et l’on ne fera point mourir les enfants pour les pères ; on fera mourir chacun pour son péché » (Deutéronome 24.16).

Ce principe fondamental de la justice ne s’applique pas seulement dans la vie sur terre ; Dieu nous dit clairement et à maintes reprises qu’il agira selon le même principe d’équité au dernier jugement.

Romains 14.12 dit simplement : « Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même » (et non, évidemment, pour Adam et Ève).

Deux Corinthiens 5.10 énonce le même principe : « Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps. » (Remarquez que tout en enseignant que nous serons jugés selon nos actions au lieu des décisions de nos parents ou de nos enfants, ce verset précise que le jugement de chacun concerne ce qui s’est fait quand il était « dans son corps », donc avant sa mort. La prière pour les morts est donc inutile pour deux raisons.)

Jésus, pour sa part, affirme cette même vérité en Matthieu 16.27 : « Car le Fils de l’homme doit venir dans la gloire de son Père avec ses saints anges ; et alors il rendra à chacun selon ses œuvres. »

Citons enfin ces versets qui expriment la même idée en termes de semailles et de moisson :

« Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi. Celui qui sème pour sa chair moissonnera de la chair la corruption ; mais celui qui sème pour l’Esprit moissonnera de l’Esprit la vie éternelle. » (Galates 6.7,8)

En parlant du dernier jugement, la Bible ne dit nulle part que Dieu condamnera un enfant pour le péché d’Adam. Selon les versets que nous venons de voir, la seule personne qui rendra compte pour le péché d’Adam, c’est Adam lui-même.

Son sang nous purifie de tout péché

Avant de laisser l’idée que le péché pourrait se transmettre lors de la conception et la naissance d’un enfant, réfléchissons à ceci : la Bible dit en Éphésiens 1.7 qu’en Christ « nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés, selon la richesse de sa grâce. » L’apôtre Jean dit à ses frères en Christ : « Si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché » (1 Jean 1.7). Une femme qui est en Christ et qui « marche dans la lumière » serait en communion avec Dieu et avec son Église et purifiée de tout péché. Même si l’on pouvait hériter le péché, comment une femme ainsi purifiée pourrait-elle transmettre une souillure quelconque à son enfant ?

D’où vient l’idée du péché originel ?

Pour ne pas être injustes, reconnaissons qu’il y a un texte biblique qui, à premier abord, semble soutenir la conception du péché originel que nous mettons en doute. Il s’agit de Romains 5.12-21, et notamment les versets 12 et 19 :

« C’est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché, […] Car, comme par la désobéissance d’un seul homme beaucoup ont été rendus pécheurs, de même par l’obéissance d’un seul beaucoup seront rendus justes. »

Notons premièrement certains éléments-clés qui ne paraissent pas du tout dans ce texte : il ne mentionne ni les enfants, ni la conception, ni la naissance, ni la transmission du péché de la mère à l’enfant.

Rappelons-nous ensuite le contexte de ces versets dans le cadre de l’Épître aux Romains, dans laquelle Paul répond à la question : Comment l’homme peut-il être juste devant Dieu ? L’apôtre met l’accent sur ce que Dieu fait pour nous sauver et sur l’impossibilité pour l’homme de se sauver lui-même par ses propres efforts sans l’intervention de Dieu. Paul consacre la plus grande partie des trois premiers chapitres à prouver que tous les hommes étaient sous la condamnation de Dieu, des objets de sa colère légitime, à cause de leurs péchés : idolâtrie, perversions sexuelles, orgueil, amour de l’argent, ruse, ingratitude, rébellion envers leurs parents, manque de miséricorde, hypocrisie, etc. Il démontre que les Juifs aussi bien que les païens commettaient ces péchés et conclut que « tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Rom. 3.23). (On se demande pourquoi Paul se donne la peine de prouver que tous les hommes font du mal et omettent souvent de faire le bien qu’ils devraient faire s’il les considère pécheurs par le simple fait de naître dans le monde, souillés dès le départ par l’acte de leurs premiers ancêtres.)

Paul passe ensuite à une explication et défense de l’Évangile, qu’il a déjà appelé au 1.16 « la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit ». Cet Évangile nous apprend que par la mort de Christ sur la croix, Dieu a payé notre dette, puni notre péché et ainsi satisfait aux demandes de la justice divine. Pour en bénéficier, le pécheur doit manifester une foi obéissante. Il est incapable d’offrir à Dieu une vie parfaite qui mérite le bonheur éternel ; il doit humblement accepter, par la foi en Christ, le don que Dieu lui offre. Comme Abraham démontrait sa foi en obéissant à l’ordre de quitter sa patrie et plus tard à l’ordre d’offrir en sacrifice son fils, Isaac, le pécheur démontre sa foi par ses actions. Dieu sauve les hommes, non pas sur la base de la circoncision ou l’observance de la loi de Moïse, mais sur la base de la foi en Christ. Au chapitre 5 Paul explique les effets merveilleux de la justification que nous avons à cause de Christ, tels que la paix avec Dieu, l’espérance de la gloire, la consolation dans les afflictions, la certitude de l’amour de Dieu, et la joie. Puis il nous assure que la justification en Christ est plus que suffisante pour annuler les effets du péché d’Adam.

Quels sont les effets du péché d’Adam ? Dieu avait dit à Adam, concernant l’arbre dont le fruit était défendu : « Le jour où tu en mangeras, tu mourras » (Genèse 2.17). Après le péché d’Adam, deux sortes de morts sont venues : la mort spirituelle (la séparation d’avec Dieu) et la mort physique. Adam et Ève furent bannis du jardin où ils avaient joui de la communion avec leur Créateur, et le processus de la mort physique s’est mis en marche dans leurs corps. Depuis ce jour, nous sommes tous destinés à mourir physiquement, quelles que soient notre justice ou notre méchanceté. Nous subissons les conséquences du péché d’Adam, tout comme les hommes souffrent certains maux tous les jours à cause des méfaits de leurs prochains ou de leurs prédécesseurs. La mort physique vient uniquement de la faute d’Adam – des bébés meurent, mais cela n’a rien à voir avec leur moralité. La mort spirituelle, par contre, est attribuée dans la Bible à la désobéissance de chaque personne individuellement (Éphésiens 2.1 – nous étions morts par nos offenses, pas celles d’autrui).

Au chapitre 7 nous avons un autre indice que l’être humain n’entre pas dans le monde déjà condamné. Dans ce passage Paul détaille le rôle de la loi de Moïse dans l’emprise du péché sur les hommes (ayant dit dans les premiers versets que le chrétien est libéré de cette ancienne loi). Bien qu’elle soit sainte et bonne, la loi aggravait, à cause de la faiblesse humaine, la situation en ce qui concerne le péché. « Pour moi, étant autrefois sans loi, je vivais ; mais quand le commandement vint, le péché reprit vie, et moi je mourus » (Romains 7.9). Paul pense à un temps où il était « sans loi », inconscient de péché, pas encore condamné à la mort. Apparemment ce temps était l’enfance, avant qu’il ne soit responsable devant la loi, avant qu’il n’en ait connaissance, avant qu’il ne soit condamné par elle. Quand, arrivé à un certain âge, il fut instruit dans la loi et mis devant sa responsabilité envers elle (« le commandement vint »), le péché « reprit vie ». Il se manifesta concrètement dans la violation des commandements, et Paul mourut spirituellement.

Qu’est-ce que Paul veut dire alors, quand il dit en Romains 5.19 : « Par la désobéissance d’un seul homme beaucoup ont été rendus pécheurs » ? Étant donné que, comme nous l’avons vu à maintes reprises, « chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même », il ne veut pas dire que Dieu nous déclare coupables d’un acte que nous n’avons pas commis et n’avions aucun moyen d’empêcher – ce serait contraire à sa justice. Mais comment avons-nous été « rendu pécheurs » par le mauvais choix d’Adam ? On peut certainement constater que depuis Adam, chaque personne naît dans un monde où l’humanité entière (toutes les personnes responsables de leurs actes) est pécheresse. Instruits par des exemples imparfaits, voire corrompus, tous continuent dans le même chemin. Quand David dit en Psaume 51.7 : « Voici, je suis né dans l’iniquité, et ma mère m’a conçu dans le péché, » il veut dire simplement qu’il est né dans un monde où le péché l’entourait ; ce n’est pas qu’en tant que nourrisson il s’est mis déjà dans la danse. Il est intéressant de noter qu’une traduction littérale d’Actes 2.8 dit : « Comment entendons-nous chacun dans notre propre dialecte, dans lequel nous sommes nés ? » On est « né dans une langue ». Évidemment, l’enfant ne parle pas dès qu’il sort du sein maternel, mais il est entouré d’une langue, et c’est cette langue qu’il apprendra à parler. De même, grâce à Adam et Ève, nous naissons dans un monde empreint du péché. Nous suivons l’exemple de ceux qui nous entourent dès notre enfance. Qui de nous se rappelle le premier péché qu’il a vu ou qu’il a commis ?

Il a aussi été suggéré que « par la désobéissance d’un seul homme beaucoup ont été rendus pécheurs » se réfère à l’idée que tous les êtres humains portent l’étiquette de « pécheur » parce qu’ils subissent tous la punition que le péché a fait venir dans le monde (la mort physique). De la même manière, Jésus porte l’étiquette de « maudit » selon Galates 3.13 : « Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous, car il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois. » Christ n’est pas appelé maudit parce qu’il a fait quelque chose de « maudissable », mais parce qu’il a subi le châtiment d’un homme maudit – Deutéronome 21.22,23. La mort est le salaire du péché, et nous recevons tous ce salaire.

Mais pour revenir à l’argument de Paul en Romains 5, le sacrifice de Jésus est suffisant pour annuler tous les effets du péché d’Adam. La mort physique ? « Puisque la mort est venue par un homme, c’est aussi par un homme [Jésus] qu’est venue la résurrection des morts » (1 Corinthiens 15.21). La mort spirituelle ? « Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ » (Éphésiens 2.4,5). Cette vie est offerte à tous les hommes qui remplissent la condition d’une « foi qui est agissante par l’amour » (Galates 5.6). « Je vous ai écrit ces choses afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu » (1 Jean 5.13). Les petits enfants qui ne sont pas encore capables de croire ne sont pas concernés par cet offre de la vie, car ils ne sont pas encore morts spirituellement. Ils n’ont pas commis de péché et ne sont coupables de rien.

Ainsi, les bébés n’ont pas besoin du baptême, et Marie n’avait pas besoin d’une « immaculée conception ». En réalité, toute personne bénéficie d’une immaculée conception, étant née dans un état de parfaite pureté. Dieu, « le Père des esprits » (Héb. 12.9), de qui nous recevons « toute grâce excellente et tout don parfait » (Jacques 1.17), ne donne pas au nouveau-né une âme déjà souillée (Eccl. 12.9). Répétons-le :

« Le fils ne portera pas l’iniquité de son père, et le père ne portera pas l’iniquité de son fils. La justice du juste sera sur lui, et la méchanceté du méchant sera sur lui. » (Ézéchiel 18.20)

B. B.
(Dans Vol. 15, No. 2)


Voir aussi Le baptême des enfants.

Le baptême des enfants

Compte tenu de l’innocence des enfants qui viennent de naître, la justification traditionnelle du baptême des nouveau-nés n’est pas valable. Voilà pourquoi nous ne voyons aucune trace de cette pratique dans le Nouveau Testament, où le baptême est toujours accompagné de la foi (Marc 16.16; Actes 18.8; etc.). Il est précisé en Actes 8.12 que « hommes et femmes se firent baptiser ». Quand l’eunuque éthiopien demanda à Philippe : « Qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? Philippe dit : Si tu crois de tout ton cœur, cela est possible » (Actes 8.36,37). Évidemment il n’était pas autorisé de baptiser celui qui ne croyait pas.

Les défenseurs du baptême des enfants citent les conversions de familles entières – il y en a trois dans les Actes : Corneille (10.44-48), Lydie (16.14,15) et le geôlier philippien (16.32-34). Ils nous disent qu’il y avait sûrement des enfants dans ces familles et que ces enfants ont donc été baptisés. Mais dans le cas de la famille de Corneille, le texte parle explicitement de « ceux qui écoutaient la parole ». Pour ce qui est du geôlier, il est dit que Paul et Silas « lui annoncèrent la parole du Seigneur, ainsi à tous ceux qui étaient dans sa maison », et après le baptême, « il se réjouit avec toute sa famille de ce qu’il avait cru en Dieu ». Est-ce que les bébés, aussi, ont suivi la prédication et se sont-ils réjouis de la conversion du geôlier ? Quant à Lydie, afin de s’appuyer sur son cas pour soutenir le baptême des bébés, il faut supposer : 1) qu’elle était mariée (sa « famille » pouvait se composer de sœurs, de neveux, de domestiques, etc.) ; 2) qu’elle avait des enfants ; 3) que quelques-uns de ces enfants étaient des bébés. Tout cela est possible, mais pas forcément le cas. On peut avoir une famille sans être marié, sans avoir des enfants, ou sans avoir des bébés ou enfants très jeunes. Soyons honnêtes : la Bible n’enseigne nulle part que les bébés ont besoin du baptême. Jésus a bien dit : « Laissez venir à moi les petits enfants », mais cela n’a rien à voir avec le péché originel ou le baptême. Amenons nos enfants à Jésus dans le sens de leur apprendre sa volonté au fur et à mesure qu’ils seront capables de la comprendre.

B. B.
(Dans Vol. 15, No. 2)

Vers un mariage heureux

Il est étrange de constater combien on connaît peu les enseignements de Jésus en ce qui concerne le mariage. Et pourtant ces instructions devraient être la base même de tout foyer qui se veut solide et durable.

Le mariage est d’origine divine. Les liens du mariage trouvent leur origine dans le jardin d’Éden lorsque Dieu créa Ève pour être la compagne d’Adam. Le mariage n’est pas, comme on le pense parfois, le résultat d’une évolution sociale ou une sorte « d’arrangement » institué par l’homme au cours des âges. Non, son institution est véritablement divine et c’est la raison pour laquelle nous devons considérer le mariage comme saint et même sacré. Ceux qui décident de se marier doivent non seulement envisager les obligations qu’ils ont contractées vis-à-vis d’eux-mêmes et de la société, mais de plus, ils doivent prendre conscience de ce que leur union comporte comme responsabilité vis-à-vis de la volonté de Dieu. Cela revient à dire qu’en se mariant on doit accepter cette volonté pour guide, de manière à voir cette union approuvée par le Créateur de l’univers. Il faut non seulement remplir les conditions exigées par la loi, mais également satisfaire aux désirs de Dieu.

Les buts du mariage

Quels sont les buts principaux du mariage ? Dans les deux premiers chapitres de la Genèse, nous en trouvons deux :

  1. La vie en compagnie,
  2. La procréation de la race humaine.

Dieu dit dans le livre de la Genèse :

« Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui. » (Genèse 2.18)

« Alors l’Éternel fit tomber un profond sommeil sur l’homme, qui s’endormit. Il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place. L’Éternel Dieu forma une femme de la côte qu’il avait prise de l’homme, et il l’amena vers l’homme. » (Genèse 2.21,22)

Le roi de l’univers créa donc la femme pour que le premier homme ne souffre pas de solitude. Sa compagne est son complément ; elle correspond à ses besoins et lui apporte ce qui lui manque dans l’existence. L’origine divine du mariage montre bien l’immense amour que Dieu voue aux êtres humains.

La seconde raison d’être du mariage est, nous l’avons dit, la procréation de la race. Dieu, nous dit toujours le livre de la Genèse, bénit le premier couple et ajouta : « Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre » (Genèse 1.28).

L’union du mariage comporte par conséquent l’immense privilège de créer la vie. Le Seigneur voulait que ceux qui s’unissent puissent avoir des enfants et que cette faculté soit portée précieusement dans leur cœur. Trop de jeunes, de nos jours, se marient avec l’intention arrêtée de ne jamais avoir d’enfant, car ils pensent que cela représenterait une charge accrue du point de vue financier ainsi qu’une responsabilité qu’ils ne veulent pas assumer. Ils passent ainsi à côté d’un des plus grands privilèges que Dieu ait accordés au couple. Il est évident que la tâche d’élever un ou plusieurs enfants représente une somme d’efforts, de pensées et de prières parfois considérable, mais comment peut-on décrire le bonheur et les bénédictions que représentent ce petit être qui est le fruit de l’amour de deux êtres ? Ceux qui ne peuvent malheureusement pas avoir d’enfants à eux mesurent peut-être mieux l’étendue et la profondeur de la joie que peut apporter à un foyer vide un petit être abandonné qu’on adopte et qu’on mène vers la connaissance de Dieu.

Un vrai mariage chrétien ne peut être basé principalement sur l’attirance physique, car on ne fonde pas un foyer en ayant pour unique raison la satisfaction sexuelle. C’est se ravaler au rang de l’animal. Par contre, l’Écriture montre sans équivoque que la relation sexuelle entre époux est loin d’être quelque chose à considérer comme coupable. Ceci est clairement et normalement exprimé par le Seigneur quand il dit : « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair » (Matthieu 19.5). Lorsqu’on en fait bon usage, la relation sexuelle sanctifie même l’union dans les liens de l’amour véritable. L’apôtre Paul exhorte les époux en ces termes : « Que le mariage soit honoré de tous, et le lit conjugal exempt de souillure, car Dieu jugera les impudiques et les adultères » (Hébreux 13.4).

La question sexuelle doit donc être comprise à sa juste valeur et considérée comme devant occuper tout naturellement sa place dans le mariage. Nous ne devons pas l’élever au-dessus de son niveau normal mais tout de même réaliser qu’elle constitue une partie importante de l’existence du couple. L’aspect purement physique du mariage n’est pas le seul à entrer en ligne de compte quand il s’agit de vivre en parfaite entente.

La nature du mariage

Il va du devoir des parents d’enseigner clairement à leurs enfants la véritable morale du mariage. Cela fait partie de leur préparation à la vie d’adulte, et nous devons accepter la pleine responsabilité de répondre, selon leur stade de croissance, à leur besoin de connaître tous les aspects des principes de la vie. Cette préparation va les aider à assumer, plus tard, à leur tour, leurs responsabilités dans le mariage. Ils en comprendront mieux à la fois les privilèges et les devoirs.

1— Le mariage est une union spirituelle aussi bien que physique, car ses liens dépassent la chair de très loin. Dieu a voulu qu’il en soit ainsi, et c’est pourquoi il dit en Matthieu 19.5 que « l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme ».

Ces liens sont établis dans le cœur et dans l’esprit des époux aussi bien que dans l’attrait physique.

2— Le mariage est une union exclusive, mais l’homme s’est souvent éloigné de l’ordre originel de son Créateur qui voulait que l’être humain soit purement monogame. Dans certains pays ce commandement a été changé à un point tel qu’un homme peut avoir officiellement plusieurs épouses. Jésus dit :

« Au commencement il n’en était pas ainsi. » (Matthieu 19.8)

Dans le Nouveau Testament le concept du mariage revient à ce que l’Éternel avait prévu au début de la création, c’est-à-dire une seule femme jusqu’à ce que le décès de l’un d’eux mette fin à l’union du couple. Personne n’a donc le droit de s’immiscer dans l’intimité existant entre mari et femme.

3— Le mariage doit être permanent et définitif. En commentant la relation existant entre l’ancienne loi de Moïse et le chrétien, Paul utilise précisément le mariage pour exemple. Il déclare : « Ainsi, une femme mariée est liée par la loi à son mari tant qu’il est vivant, mais si le mari meurt, elle est dégagée de la loi qui la liait à son mari » (Romains 7.2).

Nous voyons donc que Dieu a toujours voulu que le mariage lie deux êtres jusqu’à la mort. Les pharisiens abordèrent un jour Jésus et lui demandèrent :

« Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour un motif quelconque ? Il répondit : N’avez-vous pas lu que le Créateur, au commencement, fit l’homme et la femme et qu’il dit : C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair ? Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint. » (Matthieu 19.3-6)

Cette conversation prouve que le mariage est quelque chose de permanent, qui dure tant que dure la vie.

4— Le mariage est une union hautement honorable. Ainsi en a décidé l’Éternel dans sa Parole. Christ a également toujours enseigné qu’il s’agit là d’un état méritant le respect de tous par sa valeur spirituelle et morale. Il serait faux de croire qu’il ne s’agit là que d’une concession faite par Dieu à l’homme à cause de sa faiblesse et de sa luxure, autrement dit un mal nécessaire.

Pas du tout ! Le mariage fait partie du plan prévu par l’Éternel quand il a créé l’être humain. Il fait partie de tout ce que Dieu avait prévu dès le commencement du monde en ce qui concerne la race humaine.

Ce serait également faire fausse route que de penser que le mariage peut prédominer sur le Royaume de Dieu. L’Église que Christ a fondée doit passer d’abord comme l’affirme le Fils de Dieu : « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus » (Matthieu 6.33).

Cela signifie que le mariage, comme toutes les choses terrestres, doit se conformer à la volonté divine et s’entretenir à sa seule lueur. Le respect de ces conditions est garant d’une parfaite union physique, morale et spirituelle, et le mariage devient alors une existence où le meilleur domine et où le pire s’estompe et s’efface.

« Un bon mariage n’est pas une promesse ou un contrat échangé entre deux personnes mais entre trois ! Trop souvent on oublie d’y inviter Christ et il n’y a pas de place pour lui dans le nouveau foyer. Pourquoi ? Parce que nous nous sommes fait une fausse image de lui et que nous avons oublié de suivre ses conseils sur la vie. » (D. Kauffman)

Ingrédients d’un mariage réussi

Certains colis sont marqués du mot « Fragile ». Parfois même, ce mot est suivi de la phrase « À manipuler avec soin ». Il s’agit là d’une définition presque parfaite du mariage. L’union de deux êtres est très fragile, mais elle peut être menée vers un grand succès à condition d’observer certaines règles simples mais essentielles. Le feu que le couple a allumé le jour de son mariage doit être soigneusement entretenu, et il faut sans cesse y apporter du combustible.

La réalisation de son bonheur. En regardant autour de soi avec lucidité, on réalise, en effet, que tout le monde ne dispose pas de notre bonheur, d’une épouse ou d’un mari comme le nôtre. L’Ecclésiaste disait déjà il y a bien des siècles : « Jouis de la vie avec la femme que tu aimes, pendant tous les jours de ta vie de vanité, que Dieu t’a donnés sous le soleil. Car c’est ta part dans la vie, au milieu de ton travail que tu fais sous le soleil » (Ecclésiaste 9.9).

Souvent, nous avons l’impression que la haie est bien plus verte chez le voisin que chez nous. En suivant un tel raisonnement, on en arrive très vite à effacer les réalités de notre vie de chaque jour et, au lieu d’en voir toutes les beautés, de comprendre tout notre bonheur, nous nous figurons être frustrés et privés des choses que nous possédons déjà bel et bien.

L’égoïsme. L’être humain a souvent la fâcheuse tendance à ne regarder que ce qui se passe en lui-même au lieu de se tourner vers l’extérieur et de faire du mariage un compagnonnage basé sur un amour véritable de… l’autre. Lors de la création, Dieu avait dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui… C’est pourquoi, l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair » (Genèse 2.18,24).

Comme le dit très justement l’apôtre Paul en 1 Corinthiens 13.5, « l’amour ne cherche pas son intérêt ». Cela exclut par conséquent d’office cet égoïsme qui a fait s’écrouler tant d’unions qui pourtant avaient débuté sous les meilleurs auspices. Dans l’épître aux Philippiens, il nous est également parlé d’une règle qui pourrait parfaitement s’appliquer au mariage :

« Rendez ma joie parfaite, ayant un même sentiment, un même amour, une même âme, une même pensée. Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l’humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes. Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres. » (Philippiens 2.2-4)

Le respect de l’autre. Nous avons toujours un œil impitoyable pour « l’autre » sans vouloir admettre un seul instant que nous sommes, nous-mêmes, loin d’être parfaits. C’est ce qui a fait dire à Jésus :

« Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère. » (Matthieu 7.5)

L’intolérance. L’intolérance fait partie intégrante de l’égoïsme qui nous pousse à toujours voir des défauts chez les autres et à ne jamais retenir que les mauvaises choses sans vouloir apercevoir tout le bien, tout l’amour et tout le dévouement dont est capable notre conjoint. Oh ! qu’il est difficile de prononcer ce petit mot gentil, cet encouragement, ce remerciement, ce compliment ! Cela fait cependant tant de bien, met un baume sur la plaie à vif et réconforte le cœur blessé. Salomon disait : « Les paroles agréables sont un rayon de miel, douces pour l’âme et salutaires pour le corps » (Proverbes 16.24).

Ne pensez-vous pas qu’il avait raison ? Soyons francs, combien de fois nous mettons-nous en colère avant même de laisser une chance à notre femme ou à notre mari de s’expliquer, avant que n’éclate la dispute ?

Il est pourtant bien dit dans la Bible : « Celui qui répond avant d’avoir écouté fait un acte de folie et s’attire la confusion » (Proverbes 18.13).

Le pardon. Avez-vous également remarqué qu’après une discussion, nous trouvons tout normal que ce soit « l’autre » qui fasse le premier pas vers l’apaisement et la réconciliation ? Nous pensons être des civilisés et nos réactions ressemblent souvent à celles des sauvages. Écoutons un des apôtres de Jésus nous exhorter : « Supportez-vous les uns les autres, et, si l’un a sujet de se plaindre de l’autre, pardonnez-vous réciproquement. De même que Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi » (Colossiens 3.13).

« Si vous vous mettez en colère, ne péchez point ; que le soleil ne se couche pas sur votre colère. » (Éphésiens 4.26)

Le véritable amour. Quand on se donne le temps de réfléchir, on s’aperçoit très vite que tout gravite autour de ce sentiment merveilleux qu’on appelle l’amour. Avons-nous réellement pour notre femme ou pour notre mari ce véritable amour qui est patient, plein de bonté, qui ne cherche pas son intérêt, qui ne s’irrite pas, qui ne soupçonne point le mal, qui excuse tout, qui supporte tout (1 Corinthiens 13.4-7) ? N’oublions pas la maxime qui dit que « là où il y a mariage sans amour, il y a bientôt de l’amour sans mariage ».

La règle d’or. Il est un verset de la Bible qu’on appelle souvent la règle d’or. Si elle était appliquée, elle apporterait sans doute une solution aux multiples problèmes que représente la vie conjugale :

« Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux. » (Matt. 7.12)

Communion spirituelle. Nous n’avons pas encore abordé le problème essentiel qui est la communion spirituelle du couple. Cette unité d’esprit découle de toutes les autres choses dont nous venons de nous entretenir. On pourrait également affirmer que ces choses dépendent étroitement de la vie spirituelle du couple.

Il existe à notre époque une sorte de pudeur qui empêche de parler des problèmes spirituels. On considère, dans la société moderne, qu’il s’agit là d’une affaire strictement privée, qui ne regarde absolument personne. Cette conception revêt très souvent un caractère secret, caché, voire mystérieux. Le couple n’échappe pas à cette règle, et bien qu’on n’ait aucun secret physique l’un pour l’autre, on se garde malgré tout de partager ses pensées profondes en matière spirituelle. Les spécialistes s’accordent à dire qu’il s’agit là d’un des principaux obstacles à la réalisation parfaite du couple et par là même d’une cellule familiale réellement harmonieuse.

Comment réaliser cette union spirituelle ?

Certains se demandent : Comment réaliser cette union spirituelle ? Je pense que, dans ce cas, on peut appliquer un dénominateur commun à la fois au mariage et à la volonté de Dieu. Tout d’abord, qu’est-ce que le mariage ? C’est un don total de soi-même, en ayant la ferme résolution de ne pas changer de disposition d’esprit. Faire la volonté de Dieu est exactement la même chose. C’est également se donner, choisir, changer et être prêt à souffrir, à lutter pour ne plus être ce qu’on était avant. Le christianisme est une question de choix librement consenti, de volonté de faire ce qu’il faut pour vivre une existence heureuse. Le mariage n’est-il pas exactement la même chose, mais transposé sur le plan physique et sentimental ? Pourquoi, dès lors, n’y aurait-il pas une parfaite harmonie spirituelle entre deux êtres qui sont prêts à faire n’importe quoi l’un pour l’autre ?

Le ménage chrétien possède un immense trésor commun : la Parole de Dieu. À partir de la volonté divine, tout est possible. On a souvent dit que le couple qui lutte ensemble se soude plus intimement que tout autre. La vie chrétienne est, elle aussi, une sorte de lutte quotidienne qu’on doit faire ensemble en partageant totalement ses idées et ses soucis spirituels. C’est de ce combat livré en commun que va jaillir cette merveilleuse union spirituelle sans laquelle on ne peut réellement vivre quand on est vraiment chrétien. Cet effort commence à genoux, dans la prière. Le mari et la femme qui, ensemble, parlent à Dieu et lui confient ce qu’ils ont sur le cœur, trouvent là une force contre laquelle rien, absolument rien, ne peut prévaloir.

Il faut des efforts, du temps et surtout de l’amour pour en arriver là, mais, à des chrétiens, rien n’est impossible.

Jacques MARCHAL


Êtes-vous vraiment un couple chrétien ? Voulez-vous savoir si vous êtes arrivés à cette parfaite unité spirituelle dont nous venons de parler ? Répondez pour vous-mêmes à la série de questions qui vont suivre et dont le thème est :

Si Jésus venait dans votre foyer…

L’accueilleriez-vous à la porte, les bras ouverts, ou devriez-vous changer de vêtements avant de le laisser entrer ?

Devriez-vous cacher certains magazines et mettre votre Bible en évidence ?

Éteindriez-vous vite le poste de radio, la télévision ou l’ordinateur pour vous mettre à fredonner un cantique ?

Pourriez-vous laisser Jésus entrer directement sans devoir vous précipiter sur l’une ou l’autre chose ?

Si le Christ venait passer un jour ou deux chez vous, pourriez-vous continuer à agir exactement comme vous le faites d’habitude ?

Pourriez-vous dire exactement les mêmes choses ?

Prendriez-vous Jésus avec vous partout où vous aviez l’intention d’aller avant qu’il n’arrive, ou préféreriez-vous changer vos projets durant un jour ou deux ?

Aimeriez-vous vraiment qu’il fasse la connaissance de vos amis, ou préféreriez-vous plutôt qu’ils restent chez eux pendant qu’il est là ?

Aimeriez-vous qu’il reste plus longtemps que prévu, ou soupireriez-vous d’aise à l’heure de son départ ?

(Dans Vol. 15, No. 1)

Heureux ceux qui sont persécutés

Malgré des constitutions qui prétendent respecter la liberté de la religion, la persécution officielle des chrétiens existe dans de nombreux pays. Elle va au-delà de la défense de distribuer de la littérature chrétienne ou d’évangéliser. Dans certains pays, on emprisonne et torture des gens pour le fait de lire la Bible, parler de Dieu, ou croire au christianisme. Ailleurs, on interdit d’adorer en dehors d’une église ou chapelle autorisée, tout en refusant toute demande d’autorisation de construire de tels bâtiments. Dans certains pays, des groupes de miliciens autoproclamés qui se font « justice » eux-mêmes tuent les croyants ou incendient leurs maisons, sachant que la police ne fera rien pour les en empêcher. En d’autres pays, les chrétiens ne sont pas éligibles pour remplir les postes de fonctionnaires, et on ne leur permet pas de s’inscrire dans les universités. La population des nations qui persécutent officiellement le christianisme dépasse facilement les deux milliards.

Mais la persécution ne se limite pas aux actions de l’État. Le danger pour le chrétien vient souvent de ses voisins et des membres de sa propre famille. Le nouveau converti peut être rejeté par sa famille, ses anciens amis ou les habitants de son village ; ses parents ne partagent pas leur nourriture avec lui et refusent de l’aider dans quelque problème que ce soit ; il perd son héritage et se retrouve sans terre à cultiver ; on se moque de lui, on ne l’embauche pas et personne n’accepte de lui donner une femme en mariage. Et oui, les parents et les voisins vont parfois jusqu’à battre ou même tuer celui des leurs qui se prononcent pour Jésus-Christ.

Il ne faut pas s’étonner

Tout cela n’est pas vraiment surprenant quand nous nous rappelons que l’on persécutait des hommes justes bien avant le temps de Jésus. « Ils furent lapidés, sciés, torturés, ils moururent tués par l’épée, ils allèrent ça et là vêtus de peaux de chèvres, dénués de tout, persécutés, maltraités, eux dont le monde n’était pas digne… » (Hébreux 11.37,38). Jésus lui-même fut accusé faussement ; son procès était une imposture, une mascarade. On se moqua de lui, on lui cracha au visage, on le frappa, on le fouetta cruellement, et on le cloua sur une croix pour qu’il meure lentement et dans la douleur atroce. Ainsi dit-il à ses disciples : « Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous… S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi » (Jean 15.18,20). Sa parole s’accomplit dès les premiers jours de l’Église. Déjà au chapitre 5 du livre des Actes, nous lisons que les chefs des Juifs voulaient faire mourir les apôtres. Ce jour-là ils se contentèrent de les faire battre de verges et leur défendre de parler au nom de Jésus (Actes 5.40). Mais plus tard, ils tuèrent Étienne, et Saul de Tarse, un de leur nombre, se mit à « ravager l’Église ; pénétrant dans les maisons, il en arrachait hommes et femmes, et les faisait jeter en prison » (Actes 8.3). Saul lui-même, après sa conversion au christianisme, fut plusieurs fois emprisonné et en danger de la mort. « Cinq fois j’ai reçu des Juifs quarante coups moins un, trois fois j’ai été battu de verges, une fois j’ai été lapidé » (2 Corinthiens 11.24,25). Il disait aux autres convertis : « C’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu » (Actes 14.22). Nous sommes prévenus.

Pourquoi ?

Qu’est-ce qui pousse la société à maltraiter les chrétiens, surtout quand on devrait voir et apprécier le changement positif qui a lieu après leur conversion ? Après tout, l’Évangile enseigne qu’il faut faire de bonnes œuvres qui glorifient Dieu, qu’il ne faut pas commettre l’adultère, mentir ou dérober, et qu’un chrétien doit être un employé honnête et diligent, un citoyen qui paie ses impôts et obéit à la loi, un enfant qui respecte et soutient ses parents âgés. Pourquoi donc les chrétiens seraient-ils mal vus ?

Parfois, les persécuteurs estiment que leurs intérêts sont menacés par l’Évangile. Ce fut le cas des chefs des Juifs qui livrèrent Jésus au gouverneur romain pour être crucifié (Jean 11.47-50). Ce fut aussi le cas des païens de la ville d’Éphèse qui profitaient du culte idolâtre de la déesse appelée Diane.

« Un nommé Démétrius, orfèvre, fabriquait en argent des temples de Diane, et procurait à ses ouvriers un gain considérable. Il les rassembla, avec ceux du même métier, et dit : Ô hommes, vous savez que notre bien-être dépend de cette industrie ; et vous voyez et entendez que, non seulement à Éphèse, mais dans presque toute l’Asie, ce Paul a persuadé et détourné une foule de gens, en disant que les dieux faits de mains d’homme ne sont pas des dieux. » (Actes 19.24-26)

Ils suscitèrent alors une émeute anti-chrétienne dans la ville dans un effort de faire arrêter la prédication de Paul. (Disons en passant que lorsqu’il n’y a pas d’opposition à l’Évangile, il est bien possible que les chrétiens aient été trop timides ou trop paresseux pour le proclamer. Satan ne voit pas la nécessité de soulever une persécution quand le peuple de Dieu est déjà infidèle par son inactivité, et que les non-chrétiens ne risquent pas tellement d’entendre la Bonne Nouvelle.)

Parfois, les persécuteurs croient sincèrement, mais à tort, qu’ils servent Dieu par ce qui est, en fait, de la méchanceté. Jésus avertit ses disciples clairement : « Ils vous excluront des synagogues ; et même l’heure vient où quiconque vous fera mourir croira rendre un culte à Dieu » (Jean 16.2). C’est ce que Saul de Tarse croyait avant de se convertir et devenir l’apôtre Paul. Il dit :

« Pour moi, j’avais cru devoir agir vigoureusement contre le nom de Jésus de Nazareth… J’ai jeté en prison plusieurs des saints, ayant reçu ce pouvoir des principaux sacrificateurs, et, quand on les mettait à mort, je joignais mon suffrage à celui des autres. Je les ai souvent châtiés dans toutes les synagogues, et je les forçais à blasphémer. Dans mes excès de fureur contre eux, je les persécutais même jusque dans les villes étrangères. » (Actes 26.9-11)

Soulignons que sa sincérité n’enleva pas sa culpabilité. Il se décrivit plus tard comme ayant été en ces jours un blasphémateur, un homme violent, et le premier des pécheurs (1 Timothée 1.13-15).

Parfois, les non-chrétiens se sentent condamnés par le bon caractère des chrétiens, ou par leur prédication de la justice que Dieu attend des hommes. Pierre écrivit à des chrétiens qui étaient insultés et maltraités. En les exhortant à continuer de vivre dans la sainteté, il leur dit :

« C’est assez, en effet, d’avoir dans le temps passé accompli la volonté des païens, en marchant dans la dissolution, les convoitises, l’ivrognerie, les excès du manger et du boire, et les idolâtries criminelles. Aussi trouvent-ils étrange que vous ne vous précipitiez pas avec eux dans le même débordement de débauche, et ils vous calomnient. Ils rendront compte à celui qui est prêt à juger les vivants et les morts. » (1 Pierre 4.3-5)

Beaucoup d’hommes voient d’un mauvais œil ceux qui sont différents de la majorité. L’hostilité est encore plus forte quand ils ont l’impression que ces personnes qu’ils méprisent sont plus travailleuses, plus capables, ou plus spirituelles qu’eux. Ils ont des sentiments d’incompréhension, de jalousie et de culpabilité. « La lumière étant venue dans le monde, les hommes ont préféré ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises » (Jean 3.19).

Comment faut-il réagir à la persécution ?

La Parole de Dieu nous dit alors de nous attendre à rencontrer, tôt ou tard, de la persécution. Paul dit à Timothée que « tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés » (2 Timothée 3.12). Il faut s’y attendre ; mais comment faut-il agir quand la persécution arrive ?

Ne pas rendre le mal pour mal

Jésus avait enseigné dans le sermon sur la montagne : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent » (Matthieu 5.44). Il a lui-même donné l’exemple à suivre quand il a prié pour ses bourreaux : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font » (Luc 23.34). L’apôtre Paul écrit aux chrétiens à Rome :

« Ne rendez à personne le mal pour le mal… S’il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes… Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s’il a soif, donne-lui à boire… Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais surmonte le mal par le bien. » (Romains 12.17-21)

Comme Jésus, les apôtres étaient des modèles dans ce domaine : « … injuriés, nous bénissons ; persécutés, nous supportons ; calomniés, nous parlons avec bonté » (1 Corinthiens 4.12,13).

Dieu veut que tous les hommes soient sauvés. Il dit aux Israélites rebelles à sa volonté : « Pourquoi mourriez-vous, maison d’Israël ? Car je ne désire pas la mort de celui qui meurt, dit le Seigneur, l’Éternel. Convertissez-vous donc, et vivez » (Ézéchiel 18.31,32). Oui, un jour sa colère se manifestera, et il punira ceux qui ne se seront pas repentis. Paul dit aux chrétiens maltraités à Thessalonique :

« Car il est de la justice de Dieu de rendre l’affliction à ceux qui vous affligent, et de vous donner, à vous qui êtes affligés, du repos avec nous, lorsque le Seigneur Jésus apparaîtra du ciel avec les anges de sa puissance, au milieu d’une flamme de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et qui n’obéissent pas à l’Évangile de notre Seigneur Jésus. Ils auront pour châtiment une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force. » (2 Thessaloniciens 1.6-9)

Ce sera un jour où l’on aura raison de se réjouir de la justice de Dieu, et de dire :

« Tu es juste, toi qui es, et qui étais, parce que tu as exercé ce jugement. Car ils ont versé le sang des saints et des prophètes… Le salut, la gloire, et la puissance sont à notre Dieu, parce que ses jugements sont véritables et justes… il a vengé le sang de ses serviteurs. » (Apocalypse 16.5,6; 19.1,2)

En attendant ce jour, nous devons, comme Dieu, désirer la conversion plutôt que la destruction de ceux qui sont dans l’erreur. Le serviteur de Dieu « doit redresser avec douceur les adversaires, dans l’espérance que Dieu leur donnera la repentance pour arriver à la connaissance de la vérité, et que, revenus à leur bon sens, ils se dégageront des pièges du diable, qui s’est emparé d’eux pour les soumettre à sa volonté » (2 Timothée 2.25,26). Nous devons suivre l’instruction en Romains 12.19 : « Ne vous vengez point vous-mêmes, bien aimés, mais laissez agir la colère [de Dieu] ; car il est écrit : À moi la vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur. »

[Il est vrai qu’au cours de l’histoire, certains qui prétendaient servir Jésus-Christ ont été eux-mêmes des persécuteurs. Des soi-disant chrétiens ont même torturé leurs adversaires religieux. Ce qui est clair, c’est qu’ils ne suivaient pas la parole de Christ et de ses apôtres. Leurs actions n’étaient pas justifiées.]

Ne pas se laisser intimider

L’un des buts des persécuteurs est de faire taire les chrétiens. Les membres de la cour suprême des Juifs « défendirent absolument de parler et d’enseigner au nom de Jésus ». Nous devons imiter le courage des apôtres face à ces menaces : « Pierre et Jean leur répondirent : Jugez s’il est juste, devant Dieu, de vous obéir plutôt qu’à Dieu, car nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu » (Actes 4.18-20). Quelle que soit la souffrance à supporter pour Jésus, nous ne devons pas céder à la peur. Paul exprima cette détermination en Actes 21.13 : « Je suis prêt, non seulement à être lié, mais encore à mourir… pour le nom du Seigneur Jésus. »

Il ne faut pas que la peur de la douleur, de la prison ou de la mort nous pousse à renier notre Seigneur et Sauveur. Il ne faut pas que la peur d’être humiliés nous pousse à cacher notre foi. « Mais si quelqu’un souffre comme chrétien, qu’il n’en ait point honte, et que plutôt il glorifie Dieu à cause de ce nom » (1 Pierre 4.16). « Je n’ai point honte de l’Évangile ; c’est la puissance de Dieu pour le salut » (Rom. 1.16). L’apôtre Paul se trouvait dans une prison romaine lorsqu’il exhorta le jeune évangéliste Timothée en ces termes : « N’aie donc point honte du témoignage à rendre à notre Seigneur, ni de moi son prisonnier. Mais souffre avec moi pour l’Évangile, par la puissance de Dieu… Et c’est à cause de cela que je souffre ces choses ; mais je n’en ai point honte, car je sais en qui j’ai cru » (2 Timothée 1.8,12).

N’ayons pas peur. N’ayons pas honte.

Être solidaires

Quand l’Église est soumise à la persécution, il est important que les membres pratiquent la solidarité les uns avec les autres. Nous venons de voir que Paul demanda à Timothée de ne pas avoir honte de lui, qui était emprisonné pour le nom de Christ. Il ne fallait pas que les chrétiens, dans un esprit de « chacun pour soi » et un instinct de survie, gardent leurs distances de leurs frères en Christ. Paul dit dans la même épître :

« Que le Seigneur répande sa miséricorde sur la maison d’Onésiphore, car il m’a souvent consolé, et il n’a pas eu honte de mes chaînes ; au contraire, lorsqu’il est venu à Rome, il m’a cherché avec beaucoup d’empressement, et il m’a trouvé. » (2 Timothée 1.16,17)

L’auteur de l’Épître aux Hébreux les exhorte à renouveler le zèle et l’esprit de solidarité qu’ils avaient démontrés auparavant :

« Rappelez-vous donc les premiers temps (après votre conversion). À peine aviez-vous été éclairés de la lumière (de Dieu), que vous avez eu beaucoup à souffrir, mais vous avez tenu bon. Tantôt on vous a publiquement injuriés et tournés en dérision, vous avez eu à subir des persécutions et de mauvais traitements, tantôt vous étiez prêts à soutenir ceux qui étaient traités ainsi et vous avez pris moralement part à leurs souffrances. Oui, vous avez témoigné votre sympathie aux prisonniers et vous avez accepté avec joie d’être dépouillés de vos biens, car vous saviez que vous possédiez ailleurs des richesses plus précieuses, que nul ne pourra vous ravir. » (Héb. 10.32-34, Parole vivante)

Se réjouir

Ce dernier passage nous amène à un autre élément de la réaction qui convient au chrétien qui souffre de la persécution : la joie. De nombreux passages nous disent que nous avons droit de nous réjouir en de telles circonstances.

« Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux. Heureux serez-vous, lorsqu’on vous outragera, qu’on vous persécutera et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux ; car c’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous. » (Matthieu 5.10-12)

Lorsque les apôtres ont été battus de verges sur l’ordre des chefs des Juifs, ils « se retirèrent de devant le sanhédrin, joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des outrages pour le nom de Jésus » (Actes 5.41).

En Actes 16, Paul et Silas furent battus illégalement et jeté en prison sans procès. Le geôlier ne les a pas seulement enfermés, il les a mis dans la prison intérieure, un endroit humide et complètement noir, où il y avait sûrement des rats, où l’on était laissé dans ses propres excréments. Il leur mit les ceps aux pieds, également – non pas une mesure de sécurité mais de torture. Les jambes étaient écartées, les pieds passés par des trous dans des blocs de bois. La personne ainsi attachée ne pouvait ni s’asseoir ni se coucher confortablement. La douleur augmentait continuellement. Compte tenu des conditions dans lesquelles Paul et Silas se trouvaient, rien n’est plus étonnant que de lire qu’ils priaient et chantaient les louanges de Dieu (Actes 16.25). Ils avaient subi de si grandes injustices qu’on s’attendrait à ce qu’ils soient remplis de colère et d’indignation. C’était le contraire.

« Bien-aimés, ne soyez pas surpris, comme d’une chose étrange qui vous arrive, de la fournaise qui est au milieu de vous pour vous éprouver. Réjouissez-vous, au contraire, de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l’allégresse lorsque sa gloire apparaîtra. Si vous êtes outragés pour le nom de Christ, vous êtes heureux. » (1 Pierre 4.12-14)

Où trouvera-t-on la force nécessaire ?

Nous ne suggérons pas qu’il est très facile d’être fidèle (et même joyeux) face à la persécution. Où trouvera-t-on la force quand ce jour arrivera et qu’on sera confronté au choix : renier Jésus, ou bien subir l’humiliation, la perte financière, la douleur physique, ou la mort afin de lui rester fidèle ?

La prière

L’apôtre Pierre avait promis de mourir avec Jésus, mais dans l’épreuve il eut peur et le renia. Il aurait dû demander humblement l’aide de Dieu. Jésus avait bien dit : « Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation ; l’esprit est bien disposé, mais la chair est faible » (Matthieu 26.41).

Le souvenir de ce que Jésus a supporté pour nous

« Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez ses traces… lui qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois » (1 Pierre 2.21,24). Nous lui devons tout. La gratitude et la loyauté devraient remplir nos cœurs et nous donner de la force.

L’exemple des apôtres et des autres martyrs pour la foi

Les histoires de ces hommes de foi nous inspirent. Des milliers de chrétiens qui nous ont précédés donnèrent leur vie pour Jésus. Quand Polycarpe, de l’Église de Smyrne, fut arrêté, on lui dit d’adorer César et de maudire le Christ. Il répondit : « Pendant quatre-vingt-six ans j’ai servi le Christ et il ne m’a fait aucun mal. Comment alors blasphémer le roi qui m’a sauvé ? » Menacé de feu il reprit : « Tu menaces avec un feu qui brûle pour une heure et s’éteint en peu de temps. Car tu ne connais pas le feu du jugement à venir, et le feu du châtiment éternel réservé aux impies. Mais pourquoi attends-tu ? Apporte ce que tu veux. » Que nous ayons ce même courage.

Les conséquences de notre choix

Les paroles de Polycarpe nous rappellent ce qui doit nous fortifier plus que tout face à la persécution : la récompense pour la fidélité et le châtiment réservé aux « lâches », c’est-à-dire les peureux (Apocalypse 21.8). Ces conséquences sont bien éternelles :

« J’estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir. » (Romains 8.18)

« Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles ; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles. » (2 Corinthiens 4.17,18)

Jésus dit :

« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans la géhenne. » (Matt. 10.28)

« Et que sert-il à un homme de gagner tout le monde, s’il perd son âme ? Que donnerait un homme en échange de son âme ? Car quiconque aura honte de moi et de mes paroles au milieu de cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l’homme aura aussi honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son Père, avec les saints anges. » (Marc 8.36-38)

B. B.
(Dans Vol. 14, No. 6)

N’aimez pas le monde

De nombreux passages dans la Bible nous mettent en garde concernant ce qu’elle appelle « le monde » :

« N’aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. » (1 Jean 2.15)

« Ne vous conformez pas aux habitudes de ce monde. » (Romains 12.2, FC)

« … en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise. » (2 Pierre 1.4)

Jésus dit au sujet de ses disciples : « Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde » (Jean 17.16).

Évidemment, dans ces passages « le monde » ne signifie pas tout simplement « les êtres humains », comme en Jean 3.16, qui nous rappelle que « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique ». Très souvent, le terme se réfère plutôt à la société humaine dans la mesure où elle est éloignée de Dieu, organisée selon de fausses valeurs, dirigée par de mauvais désirs, animée par l’orgueil humain et l’égoïsme ; c’est une humanité qui a abandonné la volonté du Dieu qui l’a créée. Le monde est aussi l’ensemble de choses matérielles et de plaisirs passagers qui séduisent l’homme et l’éloignent de Dieu. Voilà pourquoi Jean dit : « Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui » (1 Jean 2.15).

Quelques fausses valeurs du monde

L’espace ne permettra pas d’examiner en profondeur toutes les mentalités et tous les comportements de ce monde corrompu, mais l’apôtre Jean identifie pour nous trois catégories principales :

« Tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde. » (1 Jean 2.16)

Les gens du monde sont à la recherche de plaisirs charnels. Que ces plaisirs soient liés au sexe, à l’alcool ou la drogue, ou au luxe, le monde se rebelle contre tout ce qui peut entraver cette recherche. Malgré la loi de Dieu qui n’autorise les rapports sexuels que dans le mariage qui unit un homme et une femme pour la vie, le monde se donne à la pornographie, la prostitution, l’adultère, l’homosexualité, l’inceste, et les rapports entre célibataires. Du moment que c’est « consensuel », on estime que les partenaires sexuels ont le droit de faire ce qui leur plaît. Comme c’est généralement le cas avec les raisonnements mondains, Dieu n’y figure même pas. Malgré les effets néfastes de l’alcool ou de la drogue sur les comportements ou la santé, le monde condamne comme « rabat-joie » celui qui recommande l’abstinence. Les luxes les plus coûteux et les aliments les plus raffinés sont justifiés par les hommes du monde par toutes sortes de raisonnements : « Tout le monde a droit au bonheur. » « On ne vit qu’une seule fois. » « Mon argent m’appartient, et j’en ferai ce que je veux. Cela ne regarde que moi. »

La convoitise des yeux correspond très souvent à l’amour de l’argent. Ce n’est pas seulement le désir du luxe, du confort et du plaisir dont nous venons de parler. L’homme du monde cherche en l’argent la sécurité, ne voulant pas reconnaître que Dieu est le seul vrai refuge.

« Veux-tu poursuivre du regard ce qui va disparaître ? Car la richesse se fait des ailes, et comme l’aigle, elle prend son vol vers les cieux. » (Proverbes 23.5)

Paul dit en 1 Timothée 6.17 :

« Recommande aux riches du présent siècle… de ne pas mettre leur espérance dans des richesses incertaines, mais de la mettre en Dieu. »

Les gens du monde s’attachent à l’argent également pour s’en vanter. Ce n’est pas parce qu’on en a besoin que l’on s’acquiert des maisons grandioses, des bijoux et des habits de la haute couture ; c’est très souvent pour s’en glorifier ou pour impressionner les autres. Paul dit : « Recommande aux riches du présent siècle de ne pas être orgueilleux » (1 Timothée 6.17).

Cela nous amène au troisième élément de « ce qui est dans le monde » : l’orgueil de la vie. Cet esprit crée une sorte de rivalité avec les autres. L’orgueilleux ressent du plaisir, non pas dans le fait qu’il est riche, ou beau, ou intelligent, ou fort, ou célèbre, ou influent, ou sportif, ou même juste, mais dans la pensée qu’il est plus riche, beau, intelligent, fort, célèbre, influent, ou juste que d’autres personnes. L’homme mondain s’intéresse à ce qui lui permet de s’exalter par rapport aux autres. On se glorifie du pays où l’on est né, comme si l’on avait choisi d’y naître. On se glorifie pour avoir supporté l’équipe gagnante dans un match sportif, comme si l’on était l’un des joueurs. On se glorifie d’avoir acquis un téléphone ou autre gadget de dernier cri, comme si on l’avait inventé soi-même. L’essentiel, c’est d’être en quelque sorte au-dessus de son prochain.

Cette même caractéristique fait que l’homme du monde n’aime souvent pas qu’on lui parle de Dieu, car la pensée de Dieu lui rappelle qu’il est petit, faible, pécheur, ignorant, mortel, et surtout qu’il devrait soumettre sa volonté à celle de son Créateur. Il a été dit que l’orgueil conduit à tous les autres péchés et que c’est l’attitude la plus opposée à Dieu qui puisse exister.

La nécessité de rompre d’avec le monde

Dans la poursuite des convoitises de la chair et des yeux, et de tout ce qui nourrit son orgueil, l’homme ne cesse de se compromettre. Il abandonne son intégrité et pratique le mensonge et la corruption. Il ne respecte pas ses engagements. Il se prostitue en adorant des esprits ou des idoles. Il se laisse dominer par ses passions, que ce soit la colère ou le désir sexuel. Il suit la dernière mode sans jamais se demander si elle est digne d’être suivie. Il se rend esclave de ce qui promet le plaisir (mais qui finit par tuer), de ce que les autres pensent (même s’ils n’ont pas son bien-être à cœur), et de ce qu’il veut posséder (mais qu’il ne peut conserver que pour peu de temps).

Le diable n’a pas besoin de prendre une personne dans tous les pièges de ce monde – une seule approche peut suffire pour tuer en elle le vrai amour de Dieu. « Infidèles que vous êtes ! Ne savez-vous pas qu’être ami du monde, c’est être ennemi de Dieu ? » (Jacques 4.4, FC).

Dans l’Ancien Testament Dieu voulait que son peuple, le peuple d’Israël, soit différent de tous les autres. À maintes reprises il dit : « Vous serez saints, car je suis saint » (Lév. 11.44,45; 19.2; 20.7). À maintes reprises il dit à son peuple de ne pas agir comme les nations qu’il chassa du pays de Canaan (Lév. 10.9-11; 15.31; 20.23,26; Deut. 7.1-6; 12.29-31.) Il adresse la même sorte d’exhortation aux chrétiens :

« Sortez du milieu d’eux, et séparez-vous, dit le Seigneur ; ne touchez pas à ce qui est impur, et je vous accueillerai. » (2 Cor. 6.17)

« Ne vous conformez pas au monde, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence. » (Rom. 12.2)

« Soyez irréprochables et purs, des enfants de Dieu irrépréhensibles au milieu d’une génération perverse et corrompue, parmi laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde. » (Phil. 2.15)

« Vous ne devez plus marcher comme les païens, qui marchent selon la vanité de leurs pensées… ayant perdu tout sentiment, ils se sont livrés à la dissolution, pour commettre toute espèce d’impureté, jointe à la cupidité. Mais vous, ce n’est pas ainsi que vous avez appris Christ. » (Éph. 4.17,19,20)

Un rôle des sacrificateurs sous l’ancienne alliance était celui d’enseigner au peuple ce qui pouvait le souiller aux yeux de Dieu.

« Vous éloignerez les enfants d’Israël de leurs impuretés, de peur qu’ils ne meurent à cause de leurs impuretés, s’ils souillent mon tabernacle qui est au milieu d’eux. » (Lév. 15.31)

Quand nous évangélisons, nous devons chercher à « éloigner les hommes de leurs impuretés », c’est-à-dire leur enseigner la nécessité de se repentir du péché, de rompre d’avec les valeurs et le style de vie du monde (Actes 2.38; 3.19; 14.15; 17.30; 24.25). De même, ceux qui enseignent l’Église ne doivent pas manquer de rappeler aux chrétiens l’importance de se maintenir dans la pureté :

« Autrefois vous étiez ténèbres, et maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Marchez comme des enfants de lumière ! Car le fruit de la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité. Examinez ce qui est agréable au Seigneur ; et ne prenez point part aux œuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt condamnez-les. » (Éph. 5.8-11)

Le danger de retourner à la vie du monde

Non seulement il faut, lors de la conversion, une rupture d’avec le monde ; il faut par la suite une vigilance continuelle pour que le monde ne nous séduise pas de nouveau. On ne serait pas les premiers chrétiens à rechuter. Paul dit au sujet de l’un de ses compagnons dans l’œuvre de Dieu : « Démas m’a abandonné, par amour pour le siècle présent » (2 Tim. 4.10). En expliquant ce que représente le sol où se trouvaient les épines dans la Parabole du Semeur, Jésus dit :

« Celui qui a reçu la semence parmi les épines, c’est celui qui entend la parole, mais en qui les soucis du siècle [le monde] et la séduction des richesses étouffent la parole, et la rendent infructueuse. » (Matt. 13.22)

Et Pierre donne cet avertissement aux chrétiens :

« En effet, si, après s’être retirés des souillures du monde, par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, ils s’y engagent de nouveau et sont vaincus, leur dernière condition est pire que la première. » (2 Pi. 2.20)

Il y a des chrétiens qui perdent leur récompense céleste parce qu’ils se laissent égarer par de fausses doctrines (2 Jean 7-9). Il y en a d’autres qui rechutent parce qu’ils sont séduits par le monde et s’engagent de nouveau dans le péché. Il faut que l’Église mette continuellement ses membres en garde et que les chrétiens individuels soient vigilants. Quand Satan voulait tenter Jésus de se détourner de la volonté du Père, il « lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire, et lui dit : Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m’adores » (Matt. 4.8,9). Nous devons comprendre que le diable emploiera des tactiques similaires pour nous empêcher de porter du fruit pour Dieu et pour nous perdre éternellement.

Comment le monde nous influence

Dieu ne veut pas que nous soyons totalement isolés du monde, enfermés dans des monastères ou retirés comme des ermites. Jésus dit que nous devons être comme « le sel du monde » ou « la lumière du monde » (Matt. 5.13-16). Le sel doit entrer en contact avec la nourriture pour avoir son effet ; la lumière doit se trouver là où elle peut éclairer les hommes. Ayant reconnu que ses disciples n’étaient pas du monde, Jésus pria Dieu à leur sujet : « Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal » (Jean 17.15).

Étant donc encore dans le monde, nous devons être conscients des diverses manières par lesquelles nous risquons d’être influencés et amenés à nous conformer aux habitudes du monde.

Les amis que nous fréquentons

« Ne vous y trompez pas : les mauvaises compagnies sont la ruine d’une bonne conduite. » (1 Cor. 15.33, FC)

« Heureux l’homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, qui ne s’arrête pas sur la voie des pécheurs, et qui ne s’assied pas en compagnie des moqueurs. » (Ps. 1.1)

Nous devons avoir le discernement pour reconnaître nos propres faiblesses. Il y a des personnes qui nous amènent facilement à nous compromettre, à ignorer nos convictions chrétiennes, à tomber de nouveau dans les vices que nous avons rejetés. Il vaut mieux éviter ces personnes-là si nous nous laissons influencer vers le mal au lieu de les influencer pour le bien.

L’attrait du plaisir

« Qu’il n’y ait ni impudique ni profane comme Ésaü, qui pour un mets vendit son droit d’aînesse. » (Héb. 12.16)

Moïse « préféra être maltraité avec le peuple de Dieu plutôt que de jouir des plaisirs momentanés du péché » (Héb. 11.25).

Il ne faut pas nous mentir : le péché offre des plaisirs ; il y a bien un appât, quelque chose qui nous attire au monde. Mais le plaisir est très passager, et l’hameçon est mortel.

L’intimidation

Le monde sait manier la carotte et le bâton. Tout en nous proposant des plaisirs charnels et de quoi satisfaire à notre orgueil, il nous menace du mépris, du rejet, voire de la persécution si nous restons dans la voie de Dieu.

« C’est assez, en effet, d’avoir dans le temps passé accompli la volonté des païens, en marchant dans la dissolution, les convoitises, l’ivrognerie, les excès du manger et du boire, et les idolâtries criminelles. Aussi trouvent-ils étrange que vous ne vous précipitiez pas avec eux dans le même débordement de débauche, et ils vous calomnient. » (1 Pi. 4.3,4)

« Tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés. » (2 Tim. 3.12)

« Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ; mais parce que vous n’êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait… S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi. » (Jean 15.18-20)

La culture

Il nous est parfois difficile de reconnaître l’influence du monde sur nous, parce que nous sommes immergés en quelque sorte dans la pensée mondaine ; sa propagande est continuelle. Elle se présente à nos sens chaque fois que nous nous promenons dans la rue, que nous ouvrons un poste de radio ou de télévision, que nous lisons un journal ou une revue, que nous branchons un ordinateur ou jetons un coup d’œil sur l’écran d’un smartphone, que nous écoutons de la musique moderne, etc. Le barrage de raisonnements non chrétiens et de séductions charnelles ne cesse jamais. Il n’est pas surprenant que la Bible dit : « Le monde entier est sous la puissance du malin » (1 Jean 5.19).

Soyons donc conscients du danger d’être victimes du lavage de cerveau que le monde veut opérer sur nous. Choisissons de nourrir notre esprit plus souvent de la Parole de Dieu et de méditer ses préceptes.

« Comment le jeune homme rendra-t-il pur son sentier ? En se dirigeant d’après ta parole… Je serrai ta parole dans mon cœur afin de ne pas pécher contre toi. » (Ps. 119.9,11)

Choisissons de fréquenter davantage des hommes spirituels, à l’exemple des premiers chrétiens qui « étaient chaque jour tous ensemble » (Actes 2.46). Choisissons de ne servir qu’un seul Maître, car « vous ne pouvez servir Dieu et Mamon » (Matt. 6.24). Acceptons la réalité que ce monde n’est pas chez nous – nous sommes des pèlerins, des gens qui sont de passage (1 Pi. 2.11; Héb. 11.13-16; Phil. 3.19-21) ; il est donc attendu que nous serons différents des hommes du monde dans nos valeurs, notre langage, nos ambitions et nos actes.

Le chrétien a besoin de s’interroger honnêtement : Suis-je vraiment différent des non-chrétiens qui m’entourent ? Ai-je pris le temps d’analyser mes ambitions et mes valeurs ? Pourrais-je jamais être mal vu, voire persécuté, parce que je refuse de participer à tel ou tel péché ou parce que je parle ou raisonne d’une tout autre manière ?

Le sort final des choses du monde et des gens mondains

Quand nous sommes attirés par les séductions du monde, quand le monde nous menace du rejet ou même de la persécution parce que nous ne nous conformons pas à ses valeurs, n’oublions jamais ce qui est en jeu :

« Ne vous y trompez pas : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni efféminés, ni les homosexuels, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le royaume de Dieu. » (1 Cor. 6.9,10)

« Que servirait-il à un homme de gagner tout le monde s’il perdait son âme ? » (Matt. 16.26)

« Et le monde passe, et sa convoitise aussi ; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement. » (1 Jean 2.17)

B. B.
(Dans Vol. 14, No. 5)

La femme prise en adultère

Le monde a suivi avec intérêt les événements au Nigéria il y a plusieurs années quand une femme accusée d’adultère fut condamnée à mort par une cour islamique. Selon la loi du charia instituée dans certains états nigérians, une telle femme devait être lapidée, tuée à coups de pierre. Beaucoup de personnes, au Nigéria comme partout au monde, s’opposèrent à cette décision. Ce ne fut pas seulement des musulmans qui ont participé au débat. Malheureusement, certains qui voulaient commenter la situation d’une perspective chrétienne ont mal présenté l’enseignement de Jésus par rapport à une telle situation. Ils ont donné l’impression qu’il faut non seulement tolérer toute sorte de péché, mais l’approuver. Quelques-uns ont même honoré la femme qui a péché.

Un passage de la Bible auquel beaucoup ont fait appel se trouve en Jean 8.2-11. Dans ce passage Jésus est mis en face d’une femme qui, elle aussi, était accusée d’adultère parmi un peuple dont la loi prescrivait de lapider à mort la personne trouvée coupable de ce péché. Voici le récit :

« Dès le matin, il alla de nouveau dans le temple, et tout le peuple vint à lui. S’étant assis, il les enseignait. Alors les scribes et les pharisiens amenèrent une femme surprise en adultère ; et, la plaçant au milieu du peuple, ils dirent à Jésus : Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes : toi donc, que dis-tu ? Ils disaient cela pour l’éprouver, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus, s’étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre. Comme ils continuaient à l’interroger, il se releva et leur dit : Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. Et s’étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre. Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience, ils se retirèrent un à un, depuis les plus âgés jusqu’aux derniers ; et Jésus resta seul avec la femme qui était là au milieu. Alors, s’étant relevé, et ne voyant plus que la femme, Jésus lui dit : Femme, où sont ceux qui t’accusaient ? Personne ne t’a-t-il condamné ? Elle répondit : Non, Seigneur. Et Jésus lui dit : Je ne te condamne pas non plus ; va, et ne pèche plus. »

Quelles sont donc les leçons à dégager de cette histoire ? Nous allons voir tour à tour la faute de la femme, la faute des maîtres de la loi juive qui l’ont conduite devant le Seigneur et le pardon de Jésus.

La faute de la femme

La femme que l’on a amenée devant Jésus avait violé le septième des dix commandements : « Tu ne commettras point d’adultère » (Exode 20.14). Selon Lévitique 20.10 et Deutéronome 22.22 la peine de mort était bien prescrite dans ces cas.

Le Nouveau Testament ne contient pas un code civil pour gouverner une nation comme ce fut le cas pour la loi de Moïse. Le Nouveau Testament ne prescrit pas telle ou telle sanction – amende, emprisonnement, peine de mort, etc. – pour différents crimes. Mais il s’accorde avec l’ancienne loi sur la gravité du péché et la peine que mérite le pécheur. Romains chapitre 1 parle de plusieurs sortes de péchés : l’idolâtrie, les péchés sexuels, l’injustice, l’amour de l’argent, le meurtre, la rébellion envers ses parents, et bien d’autres. Le verset 32 dit, en parlant des hommes pécheurs :

« Et, bien qu’ils connaissent le jugement de Dieu, déclarant dignes de mort ceux qui commettent de telles choses, non seulement ils les font, mais ils approuvent ceux qui les font. » (Romains 1.32)

Certains pensent que l’Église doit combattre la peine de mort, quel que soit le crime, comme si une telle sentence était toujours exagérée. Mais le Nouveau Testament dit, au contraire, que le gouvernement est autorisé par Dieu lui-même à punir les malfaiteurs, même par la peine capitale. Lisez Romains 13.4 :

« Le magistrat est serviteur de Dieu pour ton bien. Mais si tu fais le mal, crains ; car ce n’est pas en vain qu’il porte l’épée, étant serviteur de Dieu pour exercer la vengeance et punir celui qui fait le mal. »

Je le répète, ce n’est pas à l’Église de tuer les malfaiteurs, mais elle doit déclarer aux hommes que s’ils ne se repentent pas, ils connaîtront un sort pire que la mort. Éphésiens 5.5,6 nous avertit :

« Car, sachez-le bien, aucun impudique (celui qui commet le péché sexuel, tel que l’adultère ou la fornication), ou impur, ou cupide, c’est-à-dire idolâtre, n’a d’héritage dans le royaume de Christ et de Dieu. Que personne ne vous séduise par de vains discours ; car c’est à cause de ces choses que la colère de Dieu vient sur les fils de la rébellion. »

Ceux qui commentaient la situation au Nigéria ont dit toutes sortes de choses pour justifier l’acte de la femme. « Cette femme n’était pas heureuse dans son foyer. Elle n’était pas satisfaite. Voilà pourquoi elle a fait ce qu’elle a fait. » Mais le mariage est sacré, étant institué par Dieu lui-même. Le mariage comporte des vœux de fidélité. Il y a un temps pour pardonner, mais nous ne devons pas justifier ou minimiser la gravité du péché.

La femme qui a été amenée devant Jésus avait été prise en flagrant délit d’adultère, trouvée dans l’acte même. Oui, elle méritait bien la mort.

La faute des maîtres de la loi

Mais la femme n’était pas la seule coupable dans cette histoire. Les scribes et pharisiens étaient aussi en faute. Ils agissaient par hypocrisie. Ils présentaient ce cas devant Jésus « pour lui tendre un piège, afin de pouvoir l’accuser » (Jean 8.6). Le souci de ces hommes n’était pas de faire appliquer ou de savoir appliquer les commandements de Dieu dans la loi de Moïse. Si la femme avait été prise en train de commettre l’adultère, c’est que son partenaire dans le péché était connu également. Lui aussi devait être amené et puni. La loi était très claire :

« Si l’on trouve un homme couché avec une femme mariée, ils mourront tous deux, l’homme qui a couché avec la femme, et la femme aussi… Si une jeune fille vierge est financée, et qu’un homme la rencontre dans la ville et couche avec elle, vous les amènerez tous deux à la porte de la ville, vous les lapiderez, et ils mourront. » (Deutéronome 22.22-24)

Mais les maîtres de la loi n’avaient besoin que de la femme, parce que leur seul but était de prendre Jésus dans leur piège et le discréditer. Cette femme n’était pour eux qu’un outil.

En quoi consistait donc le piège ? Les Juifs à cette époque vivaient sous la domination de l’Empire romain. Les Romains leur permettaient de juger des affaires moins importantes, mais se réservaient le droit d’appliquer la peine de mort. Voilà pourquoi les chefs des Juifs seraient contraints plus tard d’amener Jésus auprès du gouverneur romain quand ils voulaient le faire mourir. Si Jésus disait aux Juifs de mettre à mort la femme adultère selon la loi de Moïse, ils pourraient l’accuser devant les Romains de ne pas respecter leur autorité et d’exciter le peuple à leur désobéir. Ils pourraient aussi mettre en cause la compassion de Jésus. Si, par contre, Jésus disait aux Juifs de ne pas mettre la femme à mort, les scribes l’auraient accusé d’un manque de respect pour la loi de Dieu, ou ils auraient dit que Jésus ne prenait pas l’adultère pour un péché grave.

Mais l’hypocrisie de ces hommes se voit aussi dans le fait qu’ils étaient prêts à faire mourir cette femme pour son péché, sans même penser à leurs propres péchés. La Parole de Dieu, en effet, est particulièrement sévère envers ceux qui, avec une arrogance aveugle, méprisent les autres pécheurs sans reconnaître qu’eux aussi, ils sont coupables. Romains 2.1-3,21,22 par exemple, dit ceci :

« Ô homme, qui que tu sois, toi qui juges, tu es donc inexcusable ; car, en jugeant les autres, tu te condamnes toi-même, puisque toi qui juges, tu fais les mêmes choses. Nous savons, en effet, que le jugement de Dieu contre ceux qui commettent de telles choses est selon la vérité. Et penses-tu, ô homme, qui juges ceux qui commettent de telles choses, et qui les fais, que tu échapperas au jugement de Dieu ?… Toi qui prêches de ne pas dérober, tu dérobes ! Toi qui dis de ne pas commettre adultère, tu commets adultère ! »

Peut-être que tout le monde connaît les paroles de Jésus en Matthieu 7.3-5 :

« Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? Ou comment peux-tu dire à ton frère, laisse-moi ôter une paille de ton œil, toi qui as une poutre dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère. »

Jésus n’a pas dit que la femme ne méritait pas de mourir. Mais en disant « que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle », il a obligé ces hommes à faire face à leurs propres faiblesses. Selon une ancienne traduction arménienne de ce passage, quand Jésus s’est baissé pour écrire dans la poussière avec son doigt, il écrivait les péchés de ces hommes : mauvais désirs, visites secrètes chez des prostituées, corruption, méchanceté, ruse, etc. Il les aidait à voir qu’ils étaient aussi coupables que la femme. Ces hommes devaient non seulement s’examiner et se repentir de leurs propres péchés, mais aussi adopter l’attitude recommandée en Jude 22,23, la pitié pour les pécheurs, mais l’horreur de leurs péchés :

« Ayez pitié des uns, de ceux qui doutent ; sauvez-les en les arrachant au feu. Ayez pour les autres une pitié mêlée de crainte, haïssant jusqu’à la tunique souillée par la chair. »

La grâce de Jésus

Nous avons vu la gravité de la faute de la femme adultère et la gravité de l’hypocrisie des maîtres de la loi. Voyons rapidement la grâce de Jésus. Lui, il aurait pu condamner cette femme, jeter contre elle la première pierre, parce qu’il était effectivement sans péché. Il n’aurait pas été hypocrite s’il avait choisi la juger. Jésus ne devait rien à cette femme qui avait violé la loi du Dieu très saint et très juste. Mais Jésus a préféré exercer son droit divin de pardonner les péchés. Il dit à la femme : « Je ne te condamne pas non plus ; va, et ne pèche plus. » Le jour viendra où, selon 2 Thessaloniciens 1.8, Jésus viendra du ciel « au milieu d’une flamme de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n’obéissent pas à l’Évangile de notre Seigneur Jésus. » Mais Jésus est venu premièrement pour que les hommes puissent ne pas être condamnés lors du grand jugement. « Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui » (Jean 3.17).

Remarquons que la grâce que Jésus offre n’est pas un permis de continuer dans le péché. C’est une occasion de faire un nouveau départ, de se détourner du mal dans lequel on vivait. Loin de dire à la femme : « Tu as péché, mais ça fait rien », Jésus lui dit qu’il faut changer de vie.

Conclusion

Nous sommes tous des pécheurs. Ne soyons pas pressés pour condamner les autres, pour exiger qu’ils soient pleinement punis pour leurs fautes. On nous jugera du jugement dont nous jugeons. Le jugement sera sans miséricorde pour qui n’a pas fait miséricorde.

Mais en même temps, nous ne devons pas minimiser le péché, le justifier ou le prendre à la légère. Dieu est réellement un Dieu d’amour, mais Dieu ne minimise pas le péché. Le péché mérite la mort. Pas seulement le péché de l’adultère, mais mon péché et le vôtre. Dieu prend nos péchés tellement au sérieux qu’il a payé le prix suprême afin de les ôter. À la croix de Christ, Dieu a prouvé à la fois sa haine du péché et son amour pour nous. Paul le dit en Romains 5.8 : « Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. » Quand Jésus a fait grâce à la femme prise en adultère, il a montré son amour pour le pécheur. Quand Jésus est mort sur la croix, il a montré la gravité de nos péchés.

B. B.
(Dans Vol. 14, No. 4)

Ne jugez point ?

L’un de ces passages bibliques qui sont les mieux connus et le moins compris (ou peut-être le plus souvent tordus) se trouve en Matthieu 7.1, où Jésus dit : « Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés » (Matt. 7.1). Yann Opsitch, dans le petit livre Paroles du Christ sur la montagne (Éditions CEB), dit qu’en lisant ce verset tout seul on risque de « conclure que nous pourrions, simplement, éviter le jugement divin en ne jugeant point nous-mêmes. Notre salut dépendrait de notre capacité de ne pas juger ! … Mais il ne faut pas faire un dogme de ce qui est, en fait, une parole de sage. » Le frère Opsitch suggère que le sens de ces paroles de Jésus est : « La miséricorde dont Dieu fait preuve envers ses enfants doit, en retour, se manifester en eux. Pourquoi seraient-ils jugés avec miséricorde si eux-mêmes n’ont pas été miséricordieux ? »

La Bible enseigne clairement qu’il y a des sortes de jugements qui ne sont pas interdites, et des situations ou nous avons même un devoir de « juger ». Par exemple, dans le même chapitre où Jésus dit de ne pas juger pour ne pas être jugé, il dit : « Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au-dedans ce sont les loups ravisseurs… C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez » (Matt. 7.15,20). Une idée similaire est enseignée par l’apôtre Jean : « Bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit ; mais éprouvez les esprits pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde » (1 Jean 4.1). Il faut exercer une sorte de jugement, n’est-ce pas, afin d’identifier les faux prophètes et ne pas se laisser tromper (Col. 2.4,8,18-23).

Il ne faut pas prendre la parole de Jésus en Matthieu 7.1 pour une interdiction à quiconque d’exercer le rôle de magistrat. Les magistrats doivent certainement faire leur travail avec intégrité, sans se laisser corrompre par l’argent ou influencer par le racisme ou le favoritisme. Mais ils ne sont pas condamnés par Dieu pour avoir « jugé » ceux qui sont au banc des accusés. Si le magistrat condamne, conformément à la loi du pays, les coupables parmi les accusés, il n’a pas péché. « Le magistrat est serviteur de Dieu pour ton bien. Mais si tu fais le mal, crains ; car ce n’est pas en vain qu’il porte l’épée, étant serviteur de Dieu pour exercer la vengeance et punir celui qui fait le mal » (Rom. 13.4).

Une autre sorte de jugement qui est nécessaire concerne la correction spirituelle qu’exerce l’Église quand un membre qui vit dans le péché n’accepte pas de se repentir. L’apôtre Paul écrit à l’assemblée de Corinthe

« … de ne pas avoir des relations avec quelqu’un qui, se nommant frère, est impudique, ou cupide, ou idolâtre, ou outrageux, ou ivrogne, ou ravisseur, de ne pas même manger avec un tel homme. Qu’ai-je, en effet, à juger ceux du dehors ? N’est-ce pas ceux du dedans que vous avez à juger ? Pour ceux du dehors, Dieu les juge. Ôtez le méchant du milieu de vous. » (1 Cor. 5.11-13)

L’Église est appelée parfois à « juger » un chrétien qui ne cherche pas à vivre selon les commandements de Dieu parce qu’elle veut éviter que d’autres membres se mettent à pratiquer les mêmes choses, parce qu’elle cherche à préserver la réputation de l’Église (qui porte le nom de son Sauveur), et parce qu’elle espère amener le fautif à la repentance. (Pour plus d’explications, voir « La correction spirituelle ».)

Alors, qu’est-ce que Jésus voulait dire par « Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés » ? Les versets suivants montrent qu’il visait ceux qui jugent sans miséricorde, sans humilité, et sans vouloir le bien de celui qui est tombé dans le péché. L’apôtre Paul dit en Galates 6.1 : « Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté. » Celui qui « juge » avec une telle attitude n’est pas en danger de violer l’enseignement de Jésus en Matthieu 7.

B. B.
(Dans Vol. 14, No. 4)

Confessez vos péchés les uns aux autres

Est-il nécessaire au chrétien de confesser ses péchés ? Quand faut-il les confesser, et à qui ? Et que veut dire au juste ce mot « confession » ?

Confesser signifie « avouer, déclarer, dire ». Au fond, confesser, c’est faire connaître quelque chose. Ainsi nous parlons de confesser notre foi en Christ, c’est-à-dire de déclarer devant d’autres personnes ou d’affirmer publiquement que nous croyons en Jésus, que nous le reconnaissons comme Seigneur. Quand il s’agit de la confession de nos péchés, plusieurs idées sont sous-entendues : la personne qui confesse un péché reconnaît que l’acte qu’elle a posé était bien un péché. En principe, elle n’essaie pas de justifier son acte comme s’il n’était pas tellement grave. La personne qui confesse doit regretter le mal qu’elle a fait, et elle doit désirer recevoir le pardon.

Le chrétien confesse ses péchés à Dieu

L’apôtre Jean écrit :

« Si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché. Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est point en nous. Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. Si nous disons que nous n’avons pas péché, nous le faisons menteur, et sa parole n’est point en nous. » (1 Jean 1.7-10)

Ce passage réconforte le chrétien qui fait de son mieux pour plaire à Dieu dans sa vie quotidienne, celui qui « marche dans la lumière ». Même quand nous marchons « dans la lumière », il nous arrive de commettre des péchés. Personne parmi nous ne peut prétendre être sans péché – si nous le pensons, c’est que nous nous séduisons. Mais ce passage nous dit que si nous confessons nos péchés, Dieu nous pardonne et nous purifie. En plus, si nous demeurons des chrétiens fidèles (non pas des chrétiens « parfaits », mais des chrétiens qui marchent dans la lumière), le sang de Jésus nous purifie continuellement de tout péché. Ce n’est pas du tout que nous avons « un permis de pécher » ; mais nous ne devons pas vivre dans la crainte que s’il nous arrivait de commettre un péché sans nous en rendre compte, et de mourir subitement avant de pouvoir le confesser, nous serions éternellement perdus : le sang de Christ nous purifie. Seulement, nous ne devons pas nous entêter volontairement dans un péché, mais plutôt le confesser à Dieu et nous en détourner.

En Actes 8, nous avons un exemple très clair qui montre ce qu’un chrétien doit faire quand il se voit coupable d’avoir péché. Un ancien magicien du nom de Simon s’était converti. Il avait cru à la bonne nouvelle et s’était fait baptiser (Actes 8.13). Quand les apôtres Pierre et Jean arrivèrent dans sa ville, une ville de Samarie, ils imposèrent les mains sur de nouveaux chrétiens et leur communiquèrent des dons miraculeux du Saint-Esprit.

« Lorsque Simon vit que le Saint-Esprit était donné par l’imposition des mains des apôtres, il leur offrit de l’argent, en disant : Accordez-moi aussi ce pouvoir, afin que celui à qui j’imposerai les mains reçoive le Saint-Esprit. » (Actes 8.18,19)

Comme des chamans ou sorciers font dans certains milieux aujourd’hui, Simon avait sans doute l’intention de récupérer son investissement et même s’enrichir en vendant les dons de l’Esprit. Qu’il ait pu mettre à exécution son plan ou pas, cette pensée était en elle-même un péché, et l’apôtre Pierre l’informa que son cœur n’était pas droit devant Dieu. Voilà donc quelqu’un qui, après son baptême, se trouve à nouveau dans un état de péché. Qu’est-ce que Pierre lui recommanda de faire ? « Repens-toi donc de ta méchanceté, et prie le Seigneur pour que la pensée de ton cœur te soit pardonnée, s’il est possible » (Actes 8.22). Bien que le mot « confesser » ne soit pas utilisé ici, il est évident que Pierre lui dit de reconnaître son péché devant Dieu et de demander pardon.

Faut-il passer par un prêtre ou un pasteur pour obtenir le pardon quand on confesse son péché ? Non. Celui qui nous sert de médiateur, d’avocat, et de sacrificateur, c’est Jésus-Christ.

« Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous. » (1 Tim. 2.5,6)

« Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu’un pèche, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. » (1 Jean 2.1)

« Mais Jésus vit pour toujours, et sa tâche de prêtre n’a pas à être transmise à quelqu’un d’autre. C’est pourquoi il peut sauver, maintenant et toujours, ceux qui s’approchent de Dieu par lui, car il est toujours vivant pour prier Dieu en leur faveur. Jésus est donc le grand-prêtre qu’il nous fallait. Il est saint, il n’y a aucun mal et aucun péché en lui, il a été séparé des pécheurs et élevé au-dessus des cieux. » (Héb. 7.24-26, FC)

N’est-il jamais nécessaire de confesser à un homme ?

Quand Dieu est le seul offensé par nos péchés, c’est à lui seul que nous avons à confesser. Il s’agit, par exemple, des péchés qui sont cachés dans nos cœurs mais que Dieu voit. Jésus parle de ce genre de péché en Matthieu 5.28 : « Mais moi, je vous dis que quiconque regard une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur. » Nous confessons de tels péchés à Dieu et n’avons pas forcément besoin d’en parler à autrui.

Mais tous les péchés ne sont pas cachés. Certains péchés touchent directement d’autres personnes. Il peut ne pas suffire de chercher le pardon de Dieu ; nous devons aussi chercher le pardon de la personne contre laquelle nous avons péché. On peut donc parler de confession privée. Voilà ce qui est sûrement l’un des devoirs les plus négligés chez les chrétiens, malgré le fait que Jésus en a parlé clairement : « Si donc tu présentes ton offrande à l’autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère ; puis, viens présenter ton offrande » (Matt. 5.23,24). Jésus n’a pas dit : « Va te confesser chez un prêtre ». Il dit d’aller voir la personne à qui vous avez fait du tort, de chercher le pardon de cette personne, et puis de revenir vers Dieu.

Il est utile de signaler que si le pécheur a sincèrement et humblement cherché le pardon de celui qu’il a offensé, et que ce dernier a refusé de lui pardonner, Dieu peut toujours pardonner au pécheur. L’offensé qui veut garder rancune ne peut pas prendre le coupable pénitent en otage et lui fermer la porte du ciel. C’est l’offensé qui serait à son tour en faute :

« Prenez garde à vous-même. Si ton frère a péché, reprends-le ; et, s’il se repent, pardonne-lui. Et s’il a péché contre toi sept fois dans un jour et que sept fois il revienne à toi, disant : Je me repens, tu lui pardonneras. » (Luc 17.3,4)

Il y a parfois lieu de faire une confession publique. Jésus dit en Matthieu 18 : « Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. » L’affaire s’arrête là. Pas besoin d’en parler à d’autres personnes. Jésus continue : « Mais s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l’affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. » Si la personne en faute reconnaît son péché et désire le pardon, il s’agira d’une confession semi-privée, c’est-à-dire devant un petit nombre de témoins. Mais « s’il refuse de les écouter, dis-le à l’Église ». Maintenant le problème est connu de manière publique, et si le frère en faute reconnaît son péché, il faudra une confession publique (Matt. 18.15-17). Il y a d’autres situations où une confession publique est à recommander parce que le péché fut commis de façon publique, ou parce que le coupable a fait du mal à tout un groupe ou une communauté.

La confession peut apporter plus que le pardon

Confesser un péché n’est pas toujours facile, mais il fait souvent du bien. David écrivit il y a trois mille ans :

« Tant que je ne reconnaissais pas ma faute, mes dernières forces s’épuisaient en plaintes quotidiennes. Car de jour et de nuit, Seigneur, tes coups pleuvaient sur moi, et j’étais épuisé comme une plante au plus chaud de l’été. Mais je t’ai avoué ma faute, je ne t’ai pas caché mes torts. Je me suis dit : « Je suis coupable, je dois le reconnaître devant le Seigneur. » Et toi, tu m’as déchargé de ma faute. » (Ps. 32.3-5)

Bien que notre orgueil rende difficile la confession, la paix avec Dieu et la paix intérieure qu’elle nous procure valent bien la peine d’avouer nos péchés. Combien de personnes n’arrivent pas à dormir parce qu’elles sont tourmentées par leurs propres crimes ? Combien vivent dans la peur de la mort parce qu’ils savent que la condamnation les attend au jour du jugement ? Combien semblent être en colère avec tout le monde, quand le vrai problème est une conscience qui les accuse jour et nuit ? Dieu sait déjà tout le mal que nous avons commis – il nous demande de confesser pour notre propre bien, dans ce monde et dans l’au-delà.

Même notre santé physique peut dépendre de la confession de nos péchés, car la maladie est parfois une sorte de châtiment que Dieu envoie pour nous pousser à la repentance.

« Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La prière fervente du juste a une grande efficacité. » (Jacques 5.16)

Non seulement la confession permet d’obtenir le pardon de Dieu et le soulagement de la conscience, elle peut aussi aider à surmonter le péché. On dit que le premier pas qu’un alcoolique doit prendre est de reconnaître qu’il est bien alcoolique ; il doit faire face au problème qu’il a avec la boisson. Voilà une raison pour être assez précis quand nous prions Dieu de pardonner nos péchés. Au lieu de dire : « Dieu, pardonne tous mes péchés », il est mieux de prier : « Pardonne-moi d’avoir menti à ma femme, d’avoir été jaloux de mon cousin, d’avoir été paresseux au boulot, de m’être emporté sans cause envers mes enfants, etc. » Après s’être examiné et avoir confessé les péchés que l’on voit dans sa vie, on peut aussi demander pardon des torts qu’on a commis sans s’en rendre compte.

Parfois la confession aux hommes n’est pas une obligation pour qu’on obtienne le pardon de Dieu, mais elle est quand même utile. Vous pouvez confesser volontairement en privé à un frère ou une sœur en Christ ou publiquement devant toute votre assemblée locale. Vous pouvez encourager ainsi un autre chrétien qui lutte avec la même sorte de problème et qui découvre qu’il n’est pas seul. Vous pouvez recevoir des conseils utiles de la part de ceux qui arrivent à résister à des tentations comme les vôtres. On hésite souvent à faire savoir qu’on pèche de telle ou telle manière, car on suppose que les autres ne feront que nous condamner. Au contraire, les chrétiens ont généralement trouvé que leur famille spirituelle, l’Église, se montrait à la hauteur et manifestait l’attitude recommandée dans la Parole de Dieu :

« Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté. Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ. » (Gal. 6.1,2)

Encore, le fait de confesser sa faute devant autrui ou de se consacrer de nouveau de manière publique peut aider la personne qui confesse à tenir à sa résolution, car elle a mis d’autres personnes au courant de sa faiblesse et de sa décision de la surmonter.

L’obtention du pardon par la confession est un privilège du chrétien

Une bonne partie de ce que nous avons dit jusqu’à ce point ne s’applique qu’à une catégorie de personnes : ceux qui ont déjà obéi à l’Évangile. En effet, les instructions bibliques pour ceux qui ne sont pas encore chrétiens ne sont pas les mêmes. Simon le magicien, à qui Pierre dit : « Repens-toi donc de ta méchanceté, et prie le Seigneur pour que la pensée de ton cœur te soit pardonnée » (Actes 8.22), avait déjà cru en Christ et s’était fait baptiser. Lorsque Jean écrivit : « Si nous confessons nos péchés, il est juste est fidèle pour nous les pardonner », il s’adressait à ceux qui marchaient dans la lumière (1 Jn. 1.9), ceux qui étaient enfants de Dieu (3.2), ceux qui étaient passés de la mort à la vie (3.14), ceux qui croyaient au nom du Fils de Dieu (5.13).

Quand il est question d’une personne qui n’est pas encore chrétienne, elle a besoin de faire cinq choses très simples pour obtenir le pardon de Dieu :

  1. Écouter l’Évangile « par lequel vous êtes sauvés » (1 Cor. 15.1-4) ; c’est-à-dire la bonne nouvelle de la mort, l’ensevelissement et la résurrection de Christ.
  2. Croire que Jésus est le Fils de Dieu (Jean 8.24).
  3. Se repentir de ses péchés (Actes 17.30,31).
  4. Confesser sa foi en Jésus (Rom. 10.9,10). (Remarquez que la confession des péchés n’a jamais été mentionnée dans le Nouveau Testament comme étant une condition du salut pour la personne qui vient à Christ. Je me demande quel pécheur pourrait se souvenir de tous les péchés qu’il a commis avant sa conversion afin de les réciter.)
  5. Se faire baptiser (Marc 16.16; Actes 22.16; Rom. 6.1-7). Étant alors baptisés en Christ, ayant revêtu Christ (Gal. 3.27), on se trouve en Christ, « en qui nous avons, par la foi, la liberté de nous approcher de Dieu avec confiance » (Éph. 3.12). C’est alors seulement qu’on peut s’approcher avec confiance « du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins » (Héb. 4.16).

B. B.
(Dans Vol. 14, No. 3)


Voir aussi La confession biblique et la confession catholique.

La confession biblique et la confession catholique

« Sans doute le prêtre est un homme pécheur comme les autres. Mais ce n’est pas le prêtre lui-même qui pardonne : c’est Dieu qui donne Son pardon par la bouche du prêtre : le prêtre n’est qu’un intermédiaire – mais un intermédiaire que Jésus a voulu nécessaire. Avouer son péché au prêtre, c’est l’avouer au Christ et à nos frères et, ainsi recevoir le pardon de Dieu. Cacher son péché au prêtre pour le tromper, c’est vouloir cacher son péché à Jésus et à nos frères, ainsi c’est refuser le Pardon de Dieu. » (70 Questions/Réponses, Le P. Billes BABINET ; Mgr Noël KOKORA TEKRY Évêque de Gagnoa a donné l’autorisation de publier)

On nous cite le passage de Jean 20.21-23 pour justifier cette prétention. Après sa résurrection Jésus se présente au milieu des apôtres et leur dit : « La paix soit avec vous ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie… Recevez le Saint-Esprit. Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés ; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. » On peut certainement mettre en doute que cette parole que le Christ adressa aux apôtres puisse s’appliquer aux prêtres catholiques, au sujet desquels on ne trouve pas un mot dans le Nouveau Testament, mais il serait peut-être plus utile de considérer de quelle manière les apôtres eux-mêmes ont exercé ce pouvoir. En effet, dans aucun verset de la Bible on ne trouve un apôtre de Christ absoudre un pécheur à la manière des prêtres de nos jours. Qu’ils soient en face d’un païen ou d’un chrétien tombé dans la tentation, les apôtres, en tant que porte-parole de Christ, déclaraient simplement les conditions fixées par le Maître pour que le coupable reçoive le pardon de Dieu : la repentance et le baptême pour celui qui a écouté l’Évangile et cru (Actes 2.38), ou la repentance et la prière pour le chrétien souillé par un péché après son baptême (Actes 8.22).

B. B.
(Dans Vol. 14, No. 3)


La Sainte Écriture ne nous interdit pas de confesser nos péchés à d’autres personnes si nous le désirons : « Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La prière du juste a une grande puissance » (Jacques 5.16). Mais cette confession n’est pas obligatoire, sauf pour l’offenseur qui doit confesser ses fautes à celui qu’il a outragé. Pour recevoir cette confession biblique, il n’est pas nécessaire d’être prêtre, mais il suffit d’être chrétien, c’est-à-dire d’être frère ou sœur spirituel du pécheur : « Confessez donc vos péchés les uns autres et priez les uns pour les autres. » Quand on dit : « Que les laïcs se confessent donc aux prêtres », c’est un changement que l’on apporte à la Parole de Dieu, qui déclare : « les uns aux autres ». Si les laïcs doivent se confesser aux prêtres, les prêtres, réciproquement, doivent le faire aux laïcs !

Jusqu’à la fin du 12e siècle de l’ère chrétienne, les prêtres catholiques, continuant la tradition apostolique, ne donnaient pas l’absolution aux pécheurs, mais comme le font encore maintenant les prêtres grecs, ils priaient seulement Dieu de pardonner au pénitent qui se confessait… Mais, aujourd’hui, c’est le prêtre catholique, pécheur lui-même, qui pardonne les péchés au nom de Jésus… Mais où a-t-il puisé ce pouvoir ? Dans toute la Bible, il n’en existe pas la moindre trace.

Écrit par Fausto SALVONI (ancien prêtre catholique, ancien professeur de langues orientales du Grand Séminaire de Milan) dans le livre, Dois-je renoncer à ma soutane ? (disponible également dans le chapitre Jésus-Christ : Médiateur unique de l’édition élargie de son livre Un ancien prêtre vous parle).

(Dans Vol. 14, No. 3)


On peut fouiller la Bible tout entière sans trouver une trace du « sacrement de la confession ». On peut chercher partout dans les écrits du premier millénaire du christianisme sans trouver une autorisation de la pratique ni même une indication qu’une telle pratique existait. En parcourant les écrits de Chrysostome, Athanase, Nestorius, Tertullien, Jérôme, Origène, et même Augustin, on arrive à la conclusion, qu’on le veuille ou pas, que tous ces « Pères de l’Église », qui écrivirent en grand détail au sujet des pratiques et des croyances de leur époque (2e au 5e siècles), vécurent et moururent sans observer ce « sacrement » ni même en entendre parler. Rien ne suggère que, pendant mille ans après la mort de Christ, les chrétiens aient été obligés de se prosterner devant un prêtre et lui confesser secrètement leurs péchés.

Ce n’était qu’au quatrième concile du Latran en l’an 1215, sous la direction d’Innocent III, que le sacrement de la confession fut rendu obligatoire pour tous les catholiques. Le concile décréta qu’au moins une fois par an les catholiques devaient se confesser et chercher l’absolution auprès d’un prêtre. Ce décret fut plus tard confirmé par le concile de Trente, Séance 14, à partir du 25 novembre 1551.

L’histoire montre clairement que « le sacrement de pénitence et de réconciliation », y compris la confession au prêtre, ne fut pas institué par Christ. Il s’agit bien au contraire d’une invention humaine qui ne fut imposée à la communauté catholique qu’aux environs de 1215 apr. J.-C., presque 1200 ans après la mort de Christ.

Greg LITMER,
Catholicism Under the Microscope
(Dans Vol. 14, No. 3)


Voir aussi Confessez vos péchés les uns aux autres.

Le salut par la foi

La Bible affirme clairement que la puissance capable de procurer le pardon des péchés des hommes, c’est le sang de Jésus. Sa mort paya le prix de nos péchés (Éph. 1.7; Rom. 5.6-9; Héb. 9.14; 1 Pi. 1.18,19). Mais comment et quand un individu entre-t-il en contact avec ce sang purificateur ? Quelle est la condition (ou quelles sont les conditions) à satisfaire pour que Dieu accorde son pardon aux pécheurs que nous sommes ?

Beaucoup enseignent que la foi est la seule condition pour recevoir la vie éternelle. Pour obtenir le pardon de ses péchés, il suffirait de « recevoir Jésus dans son cœur » ou de « l’accepter comme son Seigneur et Sauveur personnel ». Cette doctrine est-elle vraie ? Que dit la Bible au sujet des conditions du salut ?

La foi est essentielle au salut

De nombreux passages bibliques enseignent que nous sommes sauvés par la foi :

Jean 3.16 – Dieu donna son Fils « afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. »

Romains 1.16 – L’Évangile « est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit. »

Romains 5.1 – « Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu. »

Éphésiens 2.8 – « C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. »

Évidemment la foi est nécessaire au salut, et sans la foi personne ne sera sauvé.

Mais aucun passage ne dit que nous sommes sauvés par la foi seule :

Les versets que nous venons de citer prouvent que la foi est nécessaire, mais ils ne disent pas s’il y a d’autres étapes, ou si « croire » signifierait plus que le fait d’accepter que telle ou telle idée est vraie.

Quelqu’un dira : « Il va sans dire que, pour avoir une foi qui sauve, il faut se repentir et confesser Jésus de sa bouche. Tout le monde comprend cela. » Oui, mais comment le comprend-on ? Nous savons que la repentance et la confession sont essentielles parce que d’autres passages l’affirment.

En effet, nous avons besoin d’accepter tout ce que la Parole de Dieu exige. Jésus rappela au diable : « L’homme vivra de… toute parole qui sort de la bouche de l’Éternel » (Matt. 4.4). L’apôtre Paul dit aux anciens de l’Église d’Éphèse : « Je suis pur du sang de vous tous, car je vous ai annoncé tout le conseil de Dieu, sans en rien cacher » (Actes 20.26,27). Les derniers mots du Nouveau Testament défendent formellement de retrancher quoi que ce soit de ses paroles (Apoc. 22.19). Jésus chargea ses disciples d’enseigner aux hommes d’observer tout ce qu’il avait prescrit (Matt. 28.20).

Quand nous tenons compte de tout l’enseignement du Nouveau Testament, nous reconnaissons que les passages qui disent que nous sommes sauvés par la foi ne signifient pas que la foi est la seule condition. En fait, d’autres versets montrent que la foi dans le cœur ne peut pas, en elle-même, sauver le pécheur.

Jacques 2.20,24 – « Veux-tu savoir, ô homme vain, que la foi sans les œuvres est inutile ?… Vous voyez que l’homme est justifié par les œuvres, et non par la foi seulement. » Voici le seul passage biblique qui emploie l’expression « la foi seule » ou « la foi seulement », et il déclare que l’on n’est PAS justifié par la foi seulement.

Jean 12.42,43 – « Cependant, même parmi les chefs, plusieurs crurent en lui ; mais, à cause des pharisiens, ils n’en faisaient pas l’aveu, dans la crainte d’être exclus de la synagogue. Cars ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu. » Furent-ils sauvés ? Certes pas ! (Voir Rom. 10.9; Matt. 10.32,33.)

Ne peut-on pas dire que ces Juifs n’étaient pas sauvés parce qu’ils avaient la mauvaise sorte de foi ? Ils avaient une conviction intellectuelle, mais ils ne mettaient pas leur confiance en Jésus pour leur salut. La foi est donc nécessaire au salut, mais il y a différentes sortes de foi ! Il y a une sorte de foi qui ne sauve pas.

La question à résoudre est donc : Quelle sorte de foi sauve, et qu’est-ce que cette foi comporte ? Comporte-t-elle la repentance, la confession, l’obéissance aux commandements de Dieu et même le baptême ?

La sorte de foi qui sauve

Le chapitre 11 de l’Épître aux Hébreux est souvent appelé « le chapitre de la foi », car il insiste tellement sur l’importance de la foi et cite en exemple tant de personnes qui « par la foi » plurent à Dieu. À la fin du chapitre précédent, l’auteur avait exhorté ses lecteurs à être « de ceux qui ont la foi pour sauver leur âme » (Hébreux 10.39), et au chapitre 11 il leur montre comment cette foi se manifeste et comment elle est récompensée.

Remarquez que la foi des personnes citées les poussait à agir :

Héb. 11.4 – « C’est par la foi qu’Abel offrit à Dieu un sacrifice plus excellent… »

Héb. 11.7 – « C’est par la foi que Noé… construisit une arche pour sauver sa famille. » Noé fut-il sauvé par sa foi avant d’obéir, ou bien Dieu le sauva-t-il du déluge seulement après qu’il obéit ? Noé aurait-il été sauvé s’il n’avait pas obéi ?

Héb. 11.8 – « C’est par la foi qu’Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu’il devait recevoir en héritage. »

Héb. 11.17 – « C’est par la foi qu’Abraham offrit Isaac, lorsqu’il fut mis à l’épreuve. »

Héb. 11.27,28 – « C’est par la foi que [Moïse] quitta l’Égypte… C’est par la foi qu’il fit la Pâque et l’aspersion du sang, afin que l’exterminateur ne touchât pas aux premiers-nés des Israélites. »

Héb. 11.30 – « C’est par la foi que les murailles de Jéricho tombèrent, après qu’on en eut fait le tour pendant sept jours. » Les murailles de Jéricho tombèrent-elles avant que le peuple ait fait ce que Dieu avait ordonné, ou après ? Les murailles seraient-elles tombées si le peuple n’avait pas obéi ?

Noé construisit l’arche,
et ensuite sa famille fut sauvée.
Abraham obéit pour partir,
et ensuite il reçut l’héritage.
Israël fit le tour de Jéricho,
et ensuite les murailles tombèrent.
Nous obéissons à des conditions,
et ensuite nous recevons le pardon.
L’obéissance vient en premier,
en ensuite vient la bénédiction.

Dans chaque cas Dieu récompensa les gens pour une foi obéissante. Ils reçurent une bénédiction « par la foi », mais non pas avant d’obéir ou sans obéir. Quand la foi mena à l’obéissance, ces personnes obtinrent la récompense « par la foi ».

Jacques parle dans son épître d’une foi qui ne pousse pas celui qui la possède à obéir à Dieu et faire du bien aux autres. « Mes frères, que sert-il à quelqu’un de dire qu’il a la foi, s’il n’a pas les œuvres ? La foi peut-elle le sauver ? Si un frère ou une sœur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour, et que l’un d’entre vous lui dise : Allez en paix, chauffez-vous et vous rassasiez ! et que vous ne leur donniez pas ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il ? Il en est ainsi de la foi : si elle n’a pas les œuvres, elle est morte en elle-même. Mais quelqu’un dira : Toi, tu as la foi ; et moi, j’ai les œuvres. Montre-moi ta foi sans les œuvres, et je te montrerai la foi par mes œuvres. Tu crois qu’il y a un seul Dieu, tu fais bien ; les démons le croient aussi, et ils tremblent » (Jacques 2.14-19). L’exemple des démons est très clair – ils croient au vrai Dieu ; nous pouvons ajouter que tout au long des Évangiles, les démons confessaient que Jésus était bien le Fils du Dieu Très-Haut. Malgré cette foi, à laquelle s’ajoutait même la confession, les démons ne sont pas agréables à Dieu. Pareillement, des gens qui croient que Dieu existe, qui confessent même de leur bouche que Jésus est le Fils de Dieu, mais qui ne montrent pas par des actions concrètes qu’ils ont la foi ne sont pas sauvés. Une foi qui ne se traduit pas dans l’obéissance et l’amour est inutile pour le salut. Comme Paul le dit en Galates 5.6 : « Car, en Jésus-Christ, ni la circoncision ni l’incirconcision n’a de valeur, mais la foi qui est agissante par l’amour. » Une foi qui produit de l’activité religieuse, mais qui n’amène pas une personne à obéir à la volonté de Dieu ne sauve pas (Matt. 7.21-23).

À quel moment la foi sauve-t-elle ?

Quand la foi peut-elle être qualifiée d’efficace pour sauver un pécheur ? Est-il possible de savoir quand on passe d’une foi morte à une foi vivante et capable de nous procurer le salut par le sang de Jésus ?

Beaucoup de gens reconnaissent qu’il faut confesser Jésus de sa bouche, comme Paul l’affirme en Romains 10.9,10. Nous avons déjà parlé de la nécessité de confesser sa foi en Jésus, mais nous avons vu dans l’Épître de Jacques qu’il ne suffit pas de dire qu’on a la foi. Jésus, aussi, a indiqué cette même réalité quand il dit en Luc 6.46 : « Pourquoi m’appelez-vous ‘Seigneur, Seigneur’ et ne faites-vous pas ce que je dis ? »

Beaucoup reconnaissent aussi qu’il faut se repentir, ou se détourner de ses péchés. Jésus dit en Luc 24.47 que « la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés » en son nom. Évidemment ces deux choses sont liées de telle sorte que l’on ne reçoit pas le pardon de Dieu si l’on ne se repent pas. Jésus dit explicitement en Luc 13.5 : « Si vous ne vous repentez, vous périrez tous également. » C’est ainsi que les apôtres n’ont pas manqué de proclamer dans leur prédication que « Dieu, sans tenir compte des temps d’ignorance, annonce maintenant à tous les hommes en tous lieux, qu’ils aient à se repentir, parce qu’il a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice » (Actes 17.30,31). Bien qu’ils omettent parfois de le préciser, la plupart d’Églises diraient que l’homme qui vient à Christ pour le salut doit être prêt à changer de comportement.

Mais il y a une autre chose que la Bible associe constamment à la foi et la conversion, mais que beaucoup de gens n’acceptent pas du tout comme condition de salut. Il s’agit du baptême. En fait, les preuves bibliques sont claires et nombreuses concernant le sens et la nécessité de cet acte d’obéissance. C’est au moment où la croyance s’exprime dans le baptême que la foi devient une foi qui sauve.

Cette idée est vivement contestée par de nombreux enseignants dans les différentes Églises. Elle mettrait en doute la vérité de ce qui est prêché dans beaucoup de croisades d’évangélisation. Elle mettrait en cause la validité de l’expérience de salut que beaucoup de gens sincères croient avoir vécue. Essayons donc de définir bibliquement la relation entre foi et baptême.

On comprend facilement la logique de Dieu en ce qui concerne la confession de foi et la repentance : nous devons reconnaître devant les hommes que nous croyons en Jésus, car si nous avons honte de lui devant les gens, il aura honte de nous devant le Père céleste. Nous comprenons facilement aussi que la repentance est nécessaire. On ne peut guère demander à Dieu de pardonner nos péchés si nous ne voulons pas nous en détourner. La plupart des gens trouvent qu’il est normal que Dieu nous demande de faire ces choses si nous croyons réellement. Mais, beaucoup ont du mal à voir un lien logique entre le fait de se laisser plonger dans l’eau (le baptême) et la réception du pardon de Dieu.

Deux sortes de commandements

Remarquons qu’il y a au moins deux sortes de commandements de Dieu. Il y en a ce que l’on appelle parfois des commandements moraux. Ils se rapportent à ce qui est juste par la nature des choses, ce qui est toujours juste, ce qu’il faut faire parce que la justice elle-même le demande. Les commandements de ne pas mentir, de ne pas dérober, de ne pas commettre le meurtre, de respecter son père et sa mère et d’adorer Dieu seul sont des commandements moraux. Même si nous n’arrivons pas toujours à vivre selon ces principes, nous savons en nous-mêmes que nous avons mal fait quand nous agissons autrement.

Mais il y a aussi une autre sorte de commandement, des choses que l’on doit faire tout simplement parce l’autorité divine les a ordonnées. C’est justement parce que l’on ne voit ni l’utilité ni la nécessité morale ou pratique de la chose ordonnée que l’obéissance à ce genre de commandement est la meilleure preuve de notre foi, de notre confiance en sa sagesse, et de notre soumission à l’égard de son autorité.

Nous voyons ce genre de commandement tout au long de la Bible. Lorsque Dieu dit à Abraham de quitter sa patrie pour aller dans un pays que Dieu lui montrerait, ce n’était pas un commandement moral. Mais en y obéissant, Abraham a démontré sa foi. Quand Dieu lui dit plus tard de sacrifier son fils Isaac sur un autel, ce n’était pas un commandement moral – au contraire, le commandement semblait être en violation de la justice. Y obéir exigeait une confiance totale à Dieu. Lorsque Dieu dit aux Israélites de sacrifier un agneau et d’en mettre le sang sur la porte de leurs maisons en Égypte pour que leurs premiers-nés ne soient pas frappés de mort comme ceux des Égyptiens, ce n’était pas un commandement moral. Dieu aurait pu demander autre chose pour que les Israélites identifient leurs maisons. Il aurait pu accepter n’importe quel sang au lieu de préciser le sang d’un agneau sans défaut. Dieu avait certainement ses raisons pour ce qu’il a ordonné, mais il n’a pas choisi de révéler ces raisons aux Israélites. Le commandement à Adam et Ève de ne pas manger d’un certain arbre, le commandement à Josué de faire le tour de la ville de Jéricho pendant sept jours, le commandement à Naaman de se laver sept fois dans le Jourdain – dans tous ces cas et bien d’autres, il fallait obéir tout simplement par respect pour l’autorité de Dieu.

Le baptême est sans doute un commandement du même genre. C’est ainsi que nous démontrons notre foi, notre amour, notre confiance et notre soumission envers Dieu quand nous nous faisons baptiser conformément à la parole de Christ. Le Seigneur aurait pu établir une condition différente à remplir. Mais il a bien ordonné le baptême.

La Bible fait-elle réellement du baptême une condition du salut ?

D’après l’Évangile de Marc, Jésus lui-même associe foi et baptême comme conditions du salut lorsqu’il confie à ses disciples la mission d’évangéliser le monde. Il dit : « Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné » (Mc. 16.16). Pour être condamné, il suffit de ne pas croire. Par contre, pour être sauvé, vous devez, selon Jésus, non seulement croire, mais être baptisé aussi.

Si nous comprenons ceci, nous ne serons point étonnés de constater que tout au long du livre des Actes ceux qui avaient vraiment cru à l’évangile sont passés directement au baptême. Le jour de la Pentecôte, Pierre a prêché la bonne nouvelle de Jésus. À ceux qui ont indiqué leur foi en demandant ce qu’ils devaient faire, Pierre dit : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés » (Actes 2.38). Le verset 41 dit que « ceux qui acceptèrent sa parole (c’est-à-dire qui crurent) furent baptisés ; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s’augmenta d’environ trois mille âmes ». Au chapitre 8 l’évangéliste Philippe apporta l’évangile au peuple de la Samarie, y compris au magicien du nom de Simon. Les versets 12 et 13 disent : « Quand ils eurent cru à Philippe, qui leur annonçait la bonne nouvelle du royaume de Dieu et du nom de Jésus-Christ, hommes et femmes se firent baptiser. Simon lui-même crut, et, après avoir été baptisé, il ne quittait plus Philippe… » Plus tard, Philippe, envoyé à la rencontre d’un homme éthiopien, lui prêcha Jésus. « Comme ils continuèrent leur chemin, ils rencontrèrent de l’eau. Et l’eunuque dit : Voici de l’eau ; qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? Philippe dit : Si tu crois de tout ton cœur, cela est possible… Il fit arrêter le char ; Philippe et l’eunuque descendirent tous deux dans l’eau, et Philippe baptisa l’eunuque » (Actes 8.36-38). Le geôlier de Philippes à qui Paul et Barnabas avaient dit de croire au Seigneur, « à cette heure même de la nuit… aussitôt… fut baptisé, lui et tous les siens » (Actes 16.33). Actes 18.8 dit que lorsque Paul prêcha à Corinthe, « plusieurs Corinthiens, qui avaient entendu Paul, crurent aussi, et furent baptisés ». Pourquoi dans chacun de ces exemples de conversion ceux qui croient à la parole sont-ils baptisés du même coup ? La réponse évidente se voit dans les paroles qu’Ananias adressa à Saul de Tarse, qui avait cru en Jésus après l’avoir rencontré sur la route de Damas. Il lui dit : « Lève-toi, sois baptisé et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur » (Actes 22.16).

Dire que le baptême est nécessaire au salut n’est pas nier le salut par la foi. Dans la Bible, le baptême n’est jamais mis en opposition à la vraie foi en Jésus-Christ. Le baptême n’est pas contre la foi ; il signifie la foi. C’est un acte qui est motivé par la foi, qui exprime la foi, et qui rend la foi efficace pour nous sauver.

B. B.
(Dans Vol. 14, No. 2)


Un mot n’a pas toujours le même sens

Un mot doit être compris dans son contexte. Parfois le mot « amour » se réfère à une attitude de bonne volonté envers les autres, une disposition distincte des choses que nous faisons. « Quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres… et que je n’ai pas l’amour, cela ne me sert de rien » (1 Cor. 13.3). Ailleurs, le mot « amour » comporte l’obéissance qu’il produit : « L’amour de Dieu consiste à garder ses commandements » (1 Jn. 5.3) ; « Petits enfants, n’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité » (1 Jn. 3.18).

Deux mots clés dans la discussion du salut sont « foi » et « œuvres ». La foi peut se référer à la conviction intellectuelle, quelque chose qui existe dans le cœur, qui est distincte de son expression extérieure : « Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur… » (Rom. 10.9; Jn. 12.42). Mais ailleurs, la foi se réfère à la confiance au Seigneur qui s’exprime dans l’action (l’amour et l’obéissance) (Gal. 5.6; Actes 16.31). Les « œuvres » sont, encore selon le contexte, tantôt des œuvres ordonnées par la loi de Moïse (Rom. 3.20; Gal. 2.16; 3.10) et qui ne sauvent pas, tantôt des actes d’obéissance par lesquelles notre foi doit s’exprimer pour être qualifiée de vivante (Jacques 2.14-26) et qui sont nécessaires pour que nous soyons sauvés.