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Funérailles chrétiennes

Différentes cultures ont différentes façons de faire quand une personne meurt. Certaines pratiques sont moralement neutres : ce sont simplement des manières d’honorer la mémoire du disparu ou de consoler les endeuillés. D’autres pratiques sont contraires à la foi chrétienne. Quelle que soit votre culture, vous devriez discerner les activités dont l’enfant de Dieu devrait s’abstenir. Il serait bien de réfléchir dans nos assemblées pour identifier les pratiques funéraires qui conviennent au peuple de Dieu et celles qu’il serait mieux de rejeter.

Parmi les païens, par exemple, certains peuples ont l’habitude d’interroger le mort pour déterminer la cause de son décès, une pratique qui était formellement défendue dans la loi de Moïse (Deut. 18.10-14; Ésaïe 8.19). D’autres cherchent à protéger les proches du défunt des esprits maléfiques au moyen de cérémonies de purification au lieu de les confier au Dieu tout-puissant. Bref, il y a de nombreuses pratiques à examiner à la lumière des Écritures.

Une fausse conception qui a été très répandue à travers l’histoire, c’est l’idée que les vivants peuvent influencer le sort de ceux qui sont morts. Ainsi on fait prononcer des messes, on offre des prières pour la paix de l’âme, et on fait brûler des cierges. Mais en fait, la Bible dit clairement que chacun recevra « selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps » (2 Cor. 5.10), et que « chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même » (Rom. 14.12). Après ma mort, mon sort éternel est scellé, et mes parents et amis ne peuvent rien faire pour le changer.

En fait, les funérailles se font, non pour les morts, mais pour les vivants – afin de les amener à réfléchir à leur propre besoin de se préparer pour la mort (Eccl. 7.2), et pour montrer de la solidarité et réconforter ceux qui pleurent (1 Cor. 12.26). Au lieu donc de se conformer aveuglément à des coutumes qui augmentent les soucis de ceux qui souffrent déjà de la perte de leur bien-aimé, les chrétiens devraient chercher à servir dans la simplicité et l’amour ceux qui sont en deuil.

B. B.
(Dans Vol. 13, No. 1)

Le « plein Évangile »

Les Églises Pentecôtistes et le mouvement charismatique emploient souvent l’expression « plein évangile ». Ils entendent par là, non seulement le salut du péché, mais « la guérison pour le corps et le baptême du Saint-Esprit avec comme preuve initiale le parler en d’autres langues selon que l’Esprit donne de s’exprimer » (Constitution de la Communauté Pentecôtiste de l’Amérique du Nord). Le Nouveau Testament enseigne que ni la guérison du corps ni le don de parler en langues n’est promis à tout chrétien fidèle, mais ce n’est pas là le sujet de notre étude. Nous voulons simplement tirer l’attention sur le terme « plein évangile » et suggérer que beaucoup prêchent bien un « évangile partiel ». Ils annoncent, il est vrai, que Jésus le Fils de Dieu est mort pour nos péchés, qu’il est ressuscité d’entre les morts, et que la vie spirituelle se trouve en lui seul. Mais quand il s’agit des conditions à remplir pour recevoir le salut en Christ, leur message est malheureusement incomplet.

Beaucoup croient qu’ils ont évangélisé quelqu’un quand ils ont dit à la personne que Jésus l’aime et qu’il pardonne. Ils citent les paroles de Paul et Silas au geôlier philippien : « Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé » (Actes 16.31). Ils suggèrent de prier le Seigneur et de « l’accepter comme Seigneur et Sauveur ». Ils pensent qu’ils ont alors dit l’essentiel, et ils assurent la personne qu’elle est maintenant enfant de Dieu. Mais Paul et Silas ne se sont pas tus après avoir dit de croire en Jésus. En effet, les versets suivants en Actes disent : « Et ils lui annoncèrent la parole du Seigneur, ainsi qu’à tous ceux qui étaient dans sa maison. Il les prit avec lui, à cette heure même de la nuit, il lava leurs plaies, et aussitôt il fut baptisé, lui et tous les siens. » En Actes 8 Philippe parlait avec l’eunuque éthiopien. Le verset 35 dit simplement qu’il « lui annonça la bonne nouvelle de Jésus », mais le verset suivant nous dit : « Comme ils continuaient leur chemin, ils rencontrèrent de l’eau. L’eunuque dit : Voici de l’eau ; qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? » Comment savait-il qu’il avait besoin d’être baptisé ? Évidemment, quand on annonce la bonne nouvelle, on parle du baptême, l’une des conditions du salut. Jésus n’avait-il pas dit : « Prêchez la bonne nouvelle à toute la création. Celui qui croira ET qui sera baptisé sera sauvé » (Marc 16.15,16). Prêchons toujours le « plein » Évangile.

B. B.
(Dans Vol. 12, No. 6)

L’évangélisation

Un devoir de tout chrétien

Après avoir accompli sa mission sur la terre en offrant sa propre vie comme sacrifice pour les péchés des hommes, Jésus-Christ confia à ses disciples une autre mission tout aussi nécessaire pour le salut du monde : « Il leur dit : Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné » (Marc 16.15,16). Cette responsabilité d’annoncer l’Évangile au monde entier se transmet forcément à tous ceux qui obéissent à la parole et deviennent des disciples de Jésus. En effet, le Seigneur dit à ses apôtres à l’égard de ceux qui seraient baptisés : « Enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit » (Matthieu 28.20).

En lisant le Nouveau Testament, nous voyons facilement que les premiers chrétiens comprenaient bien que le travail de répandre le message du salut en Christ n’appartenait pas aux seuls apôtres et dirigeants des assemblées locales. En Actes 8.1,4 par exemple, il est dit qu’après le meurtre d’Étienne, il y eut « une grande persécution contre l’Église de Jérusalem ; et tous, excepté les apôtres, se dispersèrent dans les contrées de la Judée et de la Samarie… Ceux qui avaient été dispersés allaient de lieu en lieu, annonçant la bonne nouvelle de la parole. » Remarquez que dans ce passage ceux qui annonçaient la parole n’étaient pas les apôtres, car ces derniers étaient restés à Jérusalem. Les membres « ordinaires » de l’Église avaient compris qu’ils avaient, eux aussi, le devoir et le privilège de prêcher l’Évangile à tous ceux qu’ils rencontraient.

La connaissance est presque toujours accompagnée de responsabilité. Supposez qu’une personne est blessée dans un accident : sa douleur est atroce et sa vie est en danger. Un médecin est présent ; il a la formation et l’expérience nécessaires pour apporter les soins qui sauveraient la vie de la victime. Que dirait-on si ce médecin affirmait que ce n’était pas son problème et ne voulait pas secourir celui qui avait tant besoin de son aide ? Tout chrétien connaît des personnes qui sont perdues et séparées de Dieu à cause de leurs péchés, destinées au châtiment éternel. Tout chrétien sait que Jésus est le Sauveur, le seul Sauveur, et que son sang est le seul remède au péché. Toute personne qui a été sauvée par Jésus sait ce qu’elle a fait pour que ses péchés soient lavés par le sang précieux du Christ. Comme le médecin face à la victime d’un accident grave, le chrétien a une connaissance qui lui donne, qu’il le veuille ou non, la responsabilité de venir en aide à ceux qui se perdent à cause du péché. Il n’a pas le droit de rester indifférent. Il faut qu’il se laisse pousser par l’amour pour annoncer à son tour la bonne nouvelle du pardon et de la vie éternelle que quelqu’un a un jour eu la bonté de lui annoncer. Inutile de se dire que ce travail appartient aux « professionnels », c’est-à-dire aux évangélistes et aux anciens de l’Église. Jésus dit qu’il est venu pour « chercher et sauver ce qui était perdu » (Luc 19.10) ; il veut que ses disciples lui ressemblent (Luc 6.40; Philippiens 2.5; 1 Pierre 2.21; 1 Jean 2.6).

D’autres Évangiles

En annonçant l’Évangile, il est très important de s’assurer qu’on prêche le message qu’il faut. Les chrétiens en Galatie au premier siècle commencèrent d’accepter un évangile modifié qui, selon l’apôtre Paul, n’était plus l’Évangile. Il les avertit en ces termes : « Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu’il soit maudit ! » (Galates 1.8).

Les faux enseignants en Galatie altéraient l’Évangile en changeant les conditions du salut en Christ. Certains de nos jours altèrent l’Évangile, eux aussi, par le fait de modifier les conditions du salut détaillées dans le Nouveau Testament. D’autres changent le sujet même de l’Évangile. Selon 1 Corinthiens 15.1-4, les faits que les apôtres annonçaient avant tout étaient les suivants : « Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures ; il a été enseveli, et il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures. » Dieu a, « au moyen de la bonne nouvelle, révélé la vie éternelle » (2 Timothée 1.10). Voilà pourquoi la Bible l’appelle « l’évangile de votre salut » (Éphésiens 1.13). Au lieu de mettre l’accent sur le salut du péché, la réconciliation avec Dieu, et la promesse de la vie éternelle, beaucoup aujourd’hui prêchent un « évangile de prospérité matérielle ». Ils mettent l’accent sur le fait que Dieu est capable de bénir ses enfants sur le plan matériel. Cela est vrai (bien que ce ne soit pas l’Évangile). Mais ils vont au-delà, et ils promettent au nom de Dieu ce que Dieu n’a pas promis. Ils ne reconnaissent pas, d’ailleurs, que les promesses du vrai Évangile valent infiniment mieux que la prospérité sur la terre. Comme Jésus l’a dit : « Que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s’il perdait son âme ? » (Matthieu 16.26). « Les choses visibles sont passagères, mais les choses invisibles sont éternelles » (2 Corinthiens 4.18). « Le monde passe, et sa convoitise aussi ; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement » (1 Jean 2.17). D’autres mettent au premier plan la guérison et d’autres miracles, mais le message de l’Évangile n’est pas « Jésus guérit » ; ces gens, peut-être sans le savoir, se sont mis à prêcher « un autre Évangile ». D’autres insistent sur les atouts de leur Église, tels que la bonne musique, l’ambiance de fête, un bel édifice, le rang respectable des membres de leur communauté, ou d’autres considérations mondaines. En « évangélisant » de cette manière, ils ne suivent pas l’exemple de Paul. Il écrivit en 2 Corinthiens 4.5 : « Nous ne nous prêchons pas nous-mêmes ; c’est Jésus-Christ que nous prêchons. »

Quelques attitudes à adopter

Il est toujours possible, n’est-ce pas, de prononcer un message vrai et bénéfique, mais de le faire avec une attitude qui fait que les auditeurs le rejettent. Cela est particulièrement le cas quand il s’agit d’un message qui déclare que les hommes sont tous des pécheurs qui méritent la colère et le châtiment de Dieu (Romains 1.18; 3.23). Il convient donc de veiller sur nos attitudes quand nous prêchons l’Évangile. Considérez les passages suivants :

« Sanctifiez dans vos cœurs Christ le Seigneur, étant toujours prêts à vous défendre, avec douceur et respect, devant quiconque demande raison de l’espérance qui est en vous. » (1 Pierre 3.15)

« … professant la vérité dans la charité » (Éphésiens 4.15)

« Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté. » (Galates 6.1)

« Or, un serviteur du Seigneur ne doit pas se quereller. Il doit être aimable envers tous, capable d’enseigner et patient, il doit instruire avec douceur ses contradicteurs : Dieu leur donnera peut-être l’occasion de changer de comportement et de parvenir à connaître la vérité. » (2 Timothée 2.24,25)

Tout en étant doux et humbles, conscients de nos propres faiblesses et péchés, nous devons enseigner avec confiance à la vérité de la parole de Dieu que nous apportons. Paul dit : « Je n’ai point honte de l’Évangile : c’est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit » (Romains 1.16). Nous sommes pleinement convaincus que la parole de Dieu est vraie et qu’elle est capable de toucher les cœurs des hommes et de produire la foi et sauver l’âme. En plus, nous savons que le Seigneur est avec nous (Matthieu 28.20) quand nous sommes en train d’accomplir la mission qu’il nous a confiée. Nous avons donc du courage. Paul dit à Timothée : « Ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse. N’aie donc point honte du témoignage à rendre à notre Seigneur » (2 Timothée 1.7,8). Quand les chefs des Juifs « virent l’assurance de Pierre et de Jean, ils furent étonnés, sachant que c’étaient des hommes du peuple sans instruction ; et ils les reconnurent pour avoir été avec Jésus » (Actes 4.13).

Non seulement nous devons être caractérisés par l’humilité personnelle et la confiance complète au message que nous prêchons ; nous devons aussi être motivés par l’amour sincère pour nos auditeurs. L’apôtre Paul en était un très bon exemple. Malgré le fait que ses frères juifs l’avaient souvent persécuté et avaient même cherché à le faire mourir, il dit : « J’éprouve une grande tristesse, et j’ai dans le cœur un chagrin continuel. Car je voudrais moi-même être maudit et séparé de Christ pour mes frères, mes parents selon la chair… Le vœu de mon cœur et ma prière à Dieu pour eux, c’est qu’ils soient sauvés » (Romains 9.2,3; 10.1). Dieu lui-même « veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Timothée 2.4). Nous devrions en vouloir autant.

À qui dois-je annoncer l’Évangile ?

Toute personne responsable de ses actes a besoin de l’Évangile, « car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Romains 3.23). Dieu ne nous demande pas de trier les personnes que nous évangélisons. Ce n’est pas à nous de décider d’avance que telle ou telle personne n’acceptera pas le message. Nous ne connaissons pas le cœur d’autrui. Ce n’est jamais une faute que de vouloir partager avec quelqu’un le message qui peut lui sauver l’âme, mais c’est un péché grave de se taire quand Dieu nous dit de parler (Actes 4.19,20). Dieu dit au prophète Ézéchiel qu’il était comme une sentinelle chargée d’avertir le peuple d’un danger. Si le peuple ne prêtait pas attention à l’avertissement et ne se préparait pas en conséquence, ce peuple périrait, mais la sentinelle aurait fait son devoir. Si, par contre, la sentinelle voyait venir le danger et n’en disait rien, le peuple périrait tout de même, mais Dieu la tiendrait responsable de la mort de ces gens.

Personne n’est donc à exclure, mais il y a autour de chacun de nous beaucoup de personnes ayant besoin de la parole de Dieu et par qui nous pouvons commencer. Il suffit souvent de demander à ces personnes, qui nous connaissent déjà, si elles accepteraient d’étudier la Bible avec nous. J’ai fait l’expérience moi-même avec celui qui me vendait du pain chaque jour, le technicien qui réparait mon ordinateur, des visiteurs dans mon assemblée locale, la serveuse dans un restaurant où j’ai mangé, l’employé dans le service où je payais des photocopies, mon plombier, un élève qui voulait perfectionner son anglais, le père d’un membre de l’Église, et bien d’autres. Toutes ces personnes n’ont pas seulement accepté que je leur partage l’Évangile ; elles ont toutes fini par obéir à la bonne nouvelle. Il y a beaucoup de personnes qui suivent Jésus aujourd’hui parce qu’un chrétien qu’elles ne connaissaient pas a frappé un jour à leurs portes et leur a parlé du Seigneur. Peu importe si d’autres ont claqué la porte dès qu’ils s’apercevaient qu’on voulait leur parler de la Bible ; au moins ceux qui ont écouté sont maintenant sauvés, et ils ne le seraient pas si un chrétien n’avait pas eu l’amour et le courage de se présenter chez eux.

Par où commencer ?

Le point de départ dans l’enseignement dépend souvent de ce que l’élève comprend déjà. Parfois il faut prendre du temps pour poser un fondement. Certaines personnes ont besoin qu’on leur parle d’abord de Dieu et de sa nature. D’autres connaissent déjà les arguments qui prouvent l’existence de Dieu, mais ils ont besoin de comprendre que Dieu nous parle à travers sa parole inspirée, la Bible. Beaucoup reconnaissent l’autorité de la Bible, mais ils ne comprennent pas la relation entre l’Ancien Testament, qui n’est plus en vigueur, et le Nouveau Testament. Les gens ont généralement besoin qu’on leur parle de ce qu’est le péché aux yeux de Dieu et de ses conséquences. Il est très important de faire comprendre que l’homme ne peut pas se sauver lui-même de ses péchés, raison pour laquelle Dieu, dans son grand amour, a envoyé son Fils pour mourir à notre place. Il faut expliquer également que seule la personne qui croit en Jésus comme Fils de Dieu et le déclare ouvertement peut bénéficier de son sacrifice sur la croix. Il ne faut pas sauter l’étape de la repentance : si une personne n’est pas prête à se détourner de ses péchés, elle n’aura pas le pardon. Enfin, il faut enseigner le sens, la forme et le but du baptême, par lequel le pécheur entre en contact avec le sang de Christ. Par la suite, on parlera de l’Église que Jésus a bâtie, de son culte, de l’importance de jouer un rôle actif dans l’assemblée comme un membre du corps de Christ.

Certaines personnes fréquentent des Églises depuis leur jeunesse, et elles comprennent la plupart de ces idées. En prenant le temps de parler avec elles, vous découvrirez ce qu’ils ignorent dans la parole de Dieu. Il n’est pas rare que les gens qui croient en Jésus et fréquentent des Églises vous encouragent de ne pas perdre du temps avec eux, mais d’aller évangéliser ceux qui ne connaissent pas du tout le Seigneur. Cette attitude se comprend, mais il faut se rappeler aussi le cas d’Apollos. « Un Juif nommé Apollos, originaire d’Alexandrie, homme éloquent et versé dans les Écritures, vint à Éphèse. Il était instruit dans la voie du Seigneur, et, fervent d’esprit, il annonçait et enseignait avec exactitude ce qui concerne Jésus, bien qu’il ne connût que le baptême de Jean. Il se mit à parler librement dans la synagogue. Aquilas et Priscille, l’ayant entendu, le prirent avec eux, et lui exposèrent plus exactement la voie de Dieu » (Actes 18.24-26). Cet homme avait beaucoup de qualités et connaissait beaucoup de vérités concernant Jésus. Il connaissait bien les Écritures. Mais il y avait une insuffisance grave dans ses connaissances : il ne connaissait rien du baptême que Jésus avait ordonné quand il confia aux disciples la mission d’évangéliser le monde. Apollos enseignait le baptême que Jean-Baptiste avait pratiqué, un baptême qui préparait les gens à recevoir Jésus, mais qui n’était plus en vigueur. Il s’agissait bien d’une immersion dans l’eau, mais ce baptême n’avait pas la même signification que celui qui doit se faire au nom de Jésus. Apollos et sa femme Priscille, ces deux chrétiens qui avaient travaillé avec l’apôtre Paul, ont tout de suite reconnu l’erreur d’Apollos, cette lacune dans sa connaissance de la bonne nouvelle. Au lieu de raisonner qu’après tout, Apollos connaissait déjà le Seigneur et les Écritures et qu’il valait mieux passer leur temps à parler avec ceux qui n’avaient pas encore entendu parler de Jésus, ce couple l’a pris à part pour parler. Ils « lui exposèrent plus exactement la voie de Dieu ». C’est aussi de l’évangélisation.

Conseils divers

Évitez de dire : « Moi, je pense… », « Dans notre Église nous croyons… », « Mon prédicateur a dit… », etc. Les opinions personnelles ne sauvent pas. Les hommes ont besoin de savoir ce que la Bible enseigne et non pas ce que vous pensez. Dites plutôt : « Jésus a dit… », « L’apôtre Pierre enseigne… », « Selon l’Épître aux Éphésiens… » ou « Voyons ensemble ce que la Bible nous dit à ce sujet en Jacques, chapitre 2 ».

Il n’y a pas besoin de condamner des personnes ou de citer le nom de tel ou tel groupe religieux pour le condamner. Il est important d’exposer des erreurs – de faux enseignements ou des pratiques qui ne sont pas autorisées par la parole de Dieu (1 Timothée 4.6). Mais on peut signaler que telle doctrine est fausse sans dire que telle Église est mauvaise parce qu’elle l’enseigne. La personne qui vous écoute sera capable de tirer ses propres conclusions.

Sachez qu’il n’y a pas de mal à dire quand on ne sait pas : « Je ne sais pas. Mais j’essaierai de vous trouver la réponse biblique dès que possible. »

Ne vous découragez pas quand les gens ne réagissent pas de la manière que vous espérez. Continuez de les aimer, de prier pour eux, et d’annoncer la bonne nouvelle à ceux qui écouteront. Et ne considérez pas la réaction de ceux qui refusent d’écouter comme un rejet de votre personne. Si vous avez présenté fidèlement la parole du Seigneur, c’est le Seigneur qu’ils rejettent. Jésus dit : « Celui qui vous reçoit me reçoit, et celui qui me reçoit, reçoit Celui qui m’a envoyé » (Matthieu 10.40).

N’oubliez pas la suite du baptême. Si quelqu’un à qui vous avez prêché la parole l’accepte et se fait baptiser, reconnaissez que le travail n’est pas fini. Jésus a dit de faire des disciples, de les baptiser, ET de leur enseigner tout ce qu’il a prescrit (Matthieu 28.19,20). Prenez le temps de leur enseigner au sujet de la vie chrétienne et de l’Église du Nouveau Testament.

Examinez-vous pour savoir si vous avez obéi à l’Évangile tel qu’il est enseigné dans le Nouveau Testament (2 Corinthiens 13.5). Si vous n’avez pas encore été immergé pour le pardon de vos péchés, ne renoncez pas à l’évangélisation – faites-vous baptiser !

Conclusion

Dans un monde qui ne croit pas qu’il y ait des vérités objectives et universelles, qui pense que toutes les religions sont bonnes (ou qu’elles sont toutes mauvaises), qui n’accepte pas que ses actions ou ses valeurs soient traitées de condamnables devant Dieu, l’idée même de l’évangélisation est inacceptable. Dans la société occidentale, on essaie de plus en plus de faire taire la voix des chrétiens. Dans le monde musulman, le fait de persuader quelqu’un de devenir chrétien est souvent traité d’acte criminel. Mais les choses n’étaient pas très différentes au premier siècle – la prédication de l’Évangile était « scandale pour les Juifs et folie pour les païens » (1 Corinthiens 1.23). Pour celui qui pense comme Jésus, par contre, il n’y a rien de plus utile, de plus noble et de plus urgent que d’annoncer dans l’amour sincère le message de vie éternelle en Jésus.

B. B.
(dans Vol. 12, No. 6)


Voir aussi Le « plein Évangile ».

La croissance spirituelle

Cela fait pitié, n’est-ce pas, de voir une personne qui a l’âge d’un adulte, mais dont le développement s’est arrêté trop tôt. Il peut s’agir du développement physique. Certaines personnes n’ont jamais eu la force physique nécessaire pour travailler. Que ce soit dû à des facteurs génétiques ou à la sous-alimentation, il y a des gens dont les membres sont atrophiés ou qui n’ont pas la taille « normale ». Il peut s’agir du développement intellectuel ou émotionnel. On s’attend à ce qu’une personne majeure soit capable de comprendre, de parler, de lire et écrire, de raisonner comme un adulte et de prendre des décisions rationnelles. Celui qui a le corps d’un homme adulte mais qui raisonne et réagit comme un enfant de trois ou quatre ans fait pitié parce qu’il ne sera jamais autonome. On peut même parler de développement sur le plan social : une personne qui est physiquement et intellectuellement mûre est quand même parfois incapable de s’intégrer dans un groupe, d’assumer des responsabilités dans la société ou de compatir aux problèmes d’autrui.

Un phénomène encore plus triste que ce que nous venons de décrire, c’est le manque de croissance spirituelle chez un enfant de Dieu ou dans une assemblée de chrétiens. Si l’on ne grandit pas sur le plan spirituel, si l’on ne progresse pas vers la maturité en Christ, les conséquences risquent d’être désastreuses et même éternelles.

Mais qu’est-ce qui constitue le développement spirituel que Dieu souhaite voir en nous ?

Quelques traits d’un chrétien mûr

La connaissance

L’apôtre Pierre nous exhorte : « Croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ » (2 Pierre 3.18). On n’a pas besoin de connaître toutes les doctrines chrétiennes avant de devenir disciple de Jésus, mais il faut continuer d’apprendre après son baptême. Jésus dit en Matthieu 28.19,20 : « Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. » Oui, on peut ignorer certains enseignements au moment de sa conversion ; mais celui qui a eu le temps de les maîtriser n’est pas sans faute s’il reste au stade du débutant. L’auteur de l’Épître aux Hébreux adresse un reproche à ses destinataires parce qu’ils n’avaient pas grandi en connaissance. Ils devaient être capables d’instruire d’autres personnes, mais ils avaient encore besoin qu’on leur enseigne des vérités de base :

« Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez besoin qu’on vous enseigne les premiers rudiments des oracles de Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d’une nourriture solide. Or, quiconque en est au lait n’a pas l’expérience de la parole de justice ; car il est un enfant. Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l’usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal. » (Hébreux 5.12-14)

Un chrétien mûr en connaissance de la Parole du Seigneur sait ce qui constitue le péché aux yeux de Dieu ; les récits de la vie de Jésus lui sont tous familiers ; il est capable d’expliquer correctement la relation entre l’Ancien Testament et le Nouveau Testament ; il comprend la nature de l’Église que Jésus a bâtie et les principes de l’adoration en esprit et en vérité ; il sait ce que Dieu demande d’un père de famille, d’une épouse ou d’un enfant dans le foyer ; il a étudié l’œuvre du Saint-Esprit dans le cœur du chrétien et le rôle des dons miraculeux au temps des apôtres ; il n’est pas confus par toutes les doctrines contradictoires concernant la fin du monde et le jugement dernier, car il a étudié ce que la Bible elle-même enseigne là-dessus. Nous devons tendre vers la maturité en matière de connaissance « afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction » (Éphésiens 4.14).

Le caractère moral

Il est possible de posséder de la connaissance sans pour autant vivre selon ce qu’on a appris intellectuellement. Jésus demandait à certains qui l’honoraient des lèvres : « Pourquoi m’appelez-vous Seigneur, Seigneur, et ne faites-vous pas ce que je dis ? » (Luc 6.46). Pierre nous dit en 2 Pierre 1.5 : « Faites tous vos efforts pour ajouter à votre foi la bonne conduite. » Et Jacques nous dit : « Mettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas à l’écouter, en vous trompant par de faux raisonnements » (Jacques 1.22). Il y a malheureusement trop de personnes qui sont capables de citer de nombreux passages bibliques, mais qui n’ont jamais appris à exercer la maîtrise de soi quand on les provoque à la colère, qui ne résistent pas à la tentation de gagner de l’argent malhonnêtement, à qui manque l’amour du prochain, que l’on n’aurait jamais envie d’engager comme employés à cause de leur paresse, qui se découragent devant la moindre persécution, ou qui traitent à la légère le devoir chrétien de se garder sexuellement pur. Celui qui est mûr sur le plan spirituel ne connaît pas la vie chrétienne d’une simple manière théorique – il la vit tous les jours. « Tout disciple accompli sera comme son maître » (Luc 6.40).

La confiance en Dieu

Trop souvent, des personnes qui sont censées avoir marché pendant longtemps avec Christ sont encore des individus que le Seigneur qualifierait de « gens de peu de foi » (Matthieu 6.30; 8.26; 14.31; 16.8). Des chrétiens mûrs prient beaucoup parce qu’ils sont convaincus que Dieu est capable d’exaucer leurs prières. Ils vivent sans crainte des sorciers parce qu’ils ont confiance que le Seigneur les protégera. Ils n’ont jamais recours aux pratiques occultes ou aux actions malhonnêtes quand ils sont face à des problèmes. Ils ont assez de confiance en Dieu pour remettre leur sort entre ses mains et croire qu’il cherche leur bien ultime malgré les épreuves qu’il les laisse traverser. Certaines personnes sont chrétiennes depuis de longues années, mais elles ne manifestent toujours pas de confiance en Dieu par leurs offrandes : malgré ses promesses de bénir celui qui donne avec générosité (Luc 6.38; 2 Corinthiens 9.6-11; Philippiens 4.10-19, etc.), elles ont toujours peur de ne pas avoir le nécessaire si elles donnent beaucoup à Dieu. Elles ont besoin de grandir en ce qui concerne leur confiance en lui.

L’évangélisation et le service

Un arbre fruitier qui est mûr portera normalement du fruit. Des animaux qui arrivent au stade de la maturité commencent généralement à se reproduire. Le fait de se reproduire spirituellement, c’est-à-dire d’évangéliser d’autres personnes pour qu’elles soient nées de nouveau, est généralement un signe de maturité. En fait, le plus grand encouragement pour un évangéliste n’est pas de baptiser quelqu’un à qui il a enseigné la Parole de Dieu – c’est de voir ce dernier à son tour enseigner et amener une autre personne à se convertir. C’est en ce moment que l’évangéliste est rassuré que la bonne nouvelle a réellement pris racine dans le cœur.

Mais le fruit que le chrétien doit porter n’est pas seulement les conversions que Dieu produit au moyen des efforts de ce chrétien. Paul nous enseigne : « Il faut que les nôtres aussi apprennent à pratiquer de bonnes œuvres pour subvenir aux besoins pressants, afin qu’ils ne soient pas sans produire des fruits » (Tite 3.14). Un chrétien sur le chemin de la maturité spirituelle ne s’attend pas à une récompense matérielle de la part de l’Église quand il rend service. Il s’occupe gratuitement de la propreté du lieu de culte, et il le fait de bon cœur à cause de ce que le Seigneur a fait pour lui. Il fait des courses pour l’assemblée sans hésitation, parce qu’il se soucie de l’avancement du royaume de Christ. Si on lui demande de gérer l’argent de collecte, enseigner un groupe d’enfants, visiter un malade, ou exercer de l’hospitalité envers un frère qui est de passage, il le fait sans murmures, heureux de l’occasion de servir son prochain et son Seigneur.

Quelques traits d’une assemblée mûre

On peut aussi considérer le sujet de la maturité spirituelle en ce qui concerne des assemblées locales. On devrait s’attendre à ce qu’une assemblée fasse du progrès spirituel sur plusieurs plans.

Liens de fraternité

Il faut, par exemple, que des liens de fraternité et de solidarité soient tissés entre les membres du corps de Christ, qui est l’Église.

« C’est grâce à [Christ] que les différentes parties du corps sont solidement assemblées et que le corps entier est bien uni par toutes les jointures dont il est pourvu. Ainsi, lorsque chaque partie agit comme elle doit, le corps entier grandit et se développe par l’amour. » (Éphésiens 4.16, FC)

Ceux qui composent une assemblée doivent se voir comme étant une famille, comme un corps où chaque membre est important et apprécié. Ils doivent apprendre à s’encourager les uns les autres, à prier les uns pour les autres et à s’entraider. Est-ce qu’ils connaissent les domiciles les uns des autres ? les numéros de cellulaire ? les noms des enfants ? Remarquent-ils quand un tel est absent des réunions de l’Église et se rendent-ils chez cette personne pour connaître le problème et offrir de l’aide ? Quand on commence une assemblée, il faut chercher à cultiver ces expressions d’amour mutuel.

Conducteurs qualifiés

Une assemblée où les hommes ne sont pas capables de faire un culte sans la présence d’un frère de l’extérieur de l’assemblée pour les aider n’est évidemment pas une Église mûre. Dès que possible il faut préparer et former des hommes sur qui on puisse compter, des hommes dont le comportement ne fasse pas honte à l’Église et qui aient du zèle pour le Seigneur.

Au début d’une assemblée, il n’est généralement pas possible de remplir tous les rôles dont nous lisons dans le Nouveau Testament : anciens (pasteurs, évêques), diacres, évangélistes, enseignants, etc. En effet, il est précisé qu’un ancien ne doit pas être « un nouveau converti » (1 Timothée 3.6) ; quant aux diacres, Paul dit : « Qu’on les éprouve d’abord, et qu’ils exercent ensuite leur ministère » (1 Timothée 3.10). Dans un premier temps, les Églises sur l’île de Crète n’avaient pas d’anciens, mais Paul écrivit à Tite :

« Je t’ai laissé en Crète, afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler, et que, selon mes instructions, tu établisses des anciens dans chaque ville, s’il s’y trouve quelque homme irréprochable, mari d’une seule femme, ayant des enfants fidèles, qui ne soient ni accusés de débauche ni rebelles. » (Tite 1.5,6)

Non seulement les hommes de l’assemblée doivent être en mesure de la conduire dignement, ils doivent aussi progresser afin de pouvoir établir de nouvelles assemblées ailleurs, là où le besoin se présente. Un chrétien mûr devrait pouvoir « se reproduire » spirituellement en amenant d’autres personnes à la conversion ; une assemblée mûre devrait être capable de se reproduire aussi en créant une autre assemblée locale, que ce soit dans un autre quartier, une autre ville, ou le village d’un membre.

Fidélité à la doctrine des apôtres

Nous avons déjà cité Éphésiens 4.14 qui décrit les chrétiens immatures comme des « enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes ». La même description s’applique à une assemblée qui n’a pas encore une bonne assise doctrinale. Elle devient facilement victime des faux docteurs, ou elle adopte des pratiques qui ne sont nulle part autorisées dans la Parole de Dieu. Les Églises de la Galatie n’étaient apparemment pas mûres sur ce plan. Après le départ de Paul, elles ont dévié de la vérité. Paul leur écrivit en Galates 1.6-8 :

« Je m’étonne que vous vous détourniez si promptement de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre Évangile. Non pas qu’il y ait un autre Évangile, mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent renverser l’Évangile de Christ. […] Je crains d’avoir inutilement travaillé pour vous. » (Galates 1.6,7; 4.11)

Le Seigneur reprocha aux assemblées de Pergame et de Thyatire d’avoir permis aux fausses doctrines de s’introduire au milieu d’elles (Apocalypse 2.14,15,20) ; il loua, par contre, l’Église de Philadelphie – ses membres n’étaient pas nombreux, mais elle avait gardé la Parole du Seigneur (Apocalypse 3.8).

Correction spirituelle

Une assemblée mûre sait traiter les problèmes de péché, que ce soit l’immoralité, la division ou la fausse doctrine. Elle sait ce que la Bible recommande à ce sujet, et elle a le courage de mettre en pratique cet enseignement. L’Église de Corinthe, à laquelle Paul fut contraint de dire : « Ce n’est pas comme à des hommes spirituels que j’ai pu vous parler, mais comme à des enfants en Christ » (1 Corinthiens 3.1), n’était pas mûre dans la pratique de la discipline. Il leur dit :

« On entend généralement qu’il y a parmi vous de l’impudicité, et une impudicité telle qu’elle ne se rencontre pas même chez les païens ; c’est au point que l’un de vous a la femme de son père. Et vous êtes enflés d’orgueil ! Et vous n’avez pas été plutôt dans l’affliction, afin que celui qui a commis cet acte fût ôté du milieu de vous ! […] Maintenant, ce que je vous ai écrit, c’est de ne pas avoir des relations avec quelqu’un qui, se nommant frère, est impudique, ou cupide, ou idolâtre, ou outrageux, ou ivrogne, ou ravisseur, de ne pas même manger avec un tel homme. » (1 Corinthiens 5.1,2,11)

La correction d’un chrétien qui s’égare dans le péché doit se faire avec humilité et amour (Galates 6.1; 2 Thessaloniciens 3.14,15) et selon les étapes enseignées par Jésus lui-même (Matthieu 18.15-17), mais elle doit se faire. Une assemblée mûre se soucie de la condition spirituelle de ses membres, et, quand il s’avère nécessaire, elle applique la discipline appropriée.

La croissance spirituelle ne vient pas automatiquement avec le temps

Il semble que nos enfants grandissent généralement qu’on le veuille ou pas. En effet, Jésus pose la question : « Qui d’entre vous, par le souci qu’il se donne, peut ajouter une coudée à sa taille ? » (Matthieu 6.27, Version Darby). L’enfant qui se dit : « Quand je serai grand, je vais faire 1,85 m » n’atteint pas forcément cette taille ; cela ne dépend ni de sa volonté ni de son effort. Certaines choses qui dépendent de nous, telles que l’alimentation, sont, néanmoins, nécessaires ou contribuent à la croissance physique. Pareillement, certaines choses que nous devons faire contribueront à notre croissance spirituelle. Quand l’auteur de l’Épître aux Hébreux dit que ses destinataires n’avaient pas progressé comme ils auraient dû faire (Hébreux 5.12), ou quand Paul accuse les Corinthiens d’être encore des « enfants spirituels » (1 Corinthiens 3.1), il est sous-entendu qu’ils étaient en faute. Qu’est-ce qu’on peut donc faire pour promouvoir notre propre croissance spirituelle et celle de nos assemblées ?

Se nourrir de la Parole

Un enfant ne grandit pas convenablement s’il ne mange pas bien. Il doit manger suffisamment et régulièrement. La nourriture spirituelle dont nous avons besoin pour grandir, c’est la Parole de Dieu. L’apôtre Pierre dit : « Désirez, comme des enfants nouveau-nés, le lait non frelaté de la parole, afin que par lui vous croissiez pour le salut » (1 Pierre 2.2, Colombe). La Parole n’est pas seulement pour les nouveaux convertis. Dans certaines communautés, il y a peu d’occasions pour l’étude sérieuse de la Bible après le catéchisme destiné aux candidats pour le baptême. Mais au lieu de cesser de manger après l’enfance, une grande personne prend de plus grandes quantités de nourriture. En plus, il est capable de supporter et profiter d’aliments que le bébé ne peut pas digérer. Pareillement, le chrétien qui tend vers la maturité doit « consommer » (lire, étudier, méditer) fréquemment la Parole. Il doit augmenter au lieu de réduire le temps qu’il met à étudier, et il doit se nourrir de la « nourriture solide » de la Parole, les enseignements qu’il n’était pas en mesure de comprendre lors de sa conversion (Héb. 5.11-14).

Une personne en bonne santé a généralement un appétit normal, mais parfois il faut manger même quand on n’en a pas envie. Le corps a besoin des nutriments. Même si le chrétien n’a pas envie d’écouter ou d’étudier la Parole de Dieu, il doit s’efforcer de le faire, car son âme en a besoin. Il trouvera peut-être que l’appétit vient en mangeant.

Une bonne alimentation spirituelle contribue également au développement d’une assemblée. Quand une Église locale manifeste des faiblesses spirituelles, il est fort possible que quelque chose manque à son régime, c’est-à-dire à l’enseignement qu’elle reçoit. Je me rappelle une conversation avec un membre d’une dénomination en Afrique : le jeune homme avec qui je parlais m’affirma qu’il pouvait être sûr que le sujet de la prédication du dimanche suivant se porterait soit sur la fornication, soit sur la dîme, soit sur la tenue des femmes. Selon lui, on ne prêchait jamais sur autre chose dans son Église ! La Parole de Dieu contient pourtant de nombreux enseignements sur ce que nous devons croire, la manière qu’il faut mener nos vies en tant que chrétiens, l’amour de Dieu pour nous, le modèle que Jésus représente pour nous, les fausses doctrines dont il faut se méfier, la glorieuse espérance qui devrait nous animer, l’Église que le Seigneur a bâtie et bien d’autres choses. Veillons à ce que nos assemblées suivent un régime bien équilibré afin de grandir spirituellement.

Demander l’aide de Dieu

Dieu nous a donné son Saint-Esprit pour nous fortifier et nous aider à atteindre la sainteté (Romains 8.13,26; Éphésiens 3.16). Il se soucie de notre survie et notre croissance spirituelles, et il écoutera certainement nos prières dans ce sens. Nous ne prétendons pas connaître toutes ses voies et tous les moyens à sa disposition pour nous venir en aide, mais nous savons que rien n’est difficile pour Dieu (Genèse 18.14). Voilà pourquoi l’apôtre Paul n’a pas manqué de prier pour ceux qu’il avait évangélisés. Il écrivit aux Philippiens :

« Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ. […] Et ce que je demande dans mes prières, c’est que votre amour augmente de plus en plus en connaissance et en pleine intelligence pour le discernement des choses les meilleures, afin que vous soyez purs et irréprochables pour le jour de Christ, remplis du fruit de justice qui est par Jésus-Christ, à la gloire et à la louange de Dieu. » (Philippiens 1.6,9-11)

Dieu nous aide à progresser vers la maturité grâce à l’aide des personnes qu’il « donne » à son Église :

« Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs [Segond]. Il a agi ainsi pour préparer les membres du peuple de Dieu à accomplir la tâche du service chrétien, pour faire progresser le corps du Christ dans la foi. De cette façon, nous parviendrons tous ensemble à l’unité de notre foi et de notre connaissance du Fils de Dieu ; nous deviendrons des adultes dont le développement atteindra à la stature parfaite du Christ. Alors, nous ne serons plus des enfants. » (Éphésiens 4.11-14a, FC)

Il est vrai que les apôtres et les prophètes ont déjà achevé leur travail de nous révéler la vérité de l’Évangile et la volonté de Dieu pour tous les hommes : nous continuons de jouir du fruit de leur travail chaque fois que nous ouvrons la Bible. Le travail des évangélistes et des pasteurs-docteurs, par contre, n’est jamais achevé, et des hommes doivent continuer de jouer ces rôles aujourd’hui parmi nous pour que les chrétiens soient équipés pour le service et qu’on parvienne à la maturité.

Dieu nous aide également à travers les épreuves dans nos vies. Certes, nous ne souhaitons pas ce qui est difficile et douloureux, mais Dieu se sert même de ces expériences pour notre bien, pour faire de nous les personnes que nous devons être.

« Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience. Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien. » (Jacques 1.2-4)

Que ce soit la patience, l’humilité, la compassion, la confiance en Dieu ou bien d’autres qualités, c’est souvent à travers des expériences difficiles que Dieu les cultive en nous. (Voir aussi Hébreux 12.5-11; 1 Pierre 1.6,7.)

S’exercer

Si vous voulez devenir plus fort physiquement, vous devez vous exercer. Vous devez utiliser la force que vous possédez déjà, vous entraîner, tester vos limites et vous efforcer de faire toujours davantage. Le paresseux ne fera pas de grands progrès. Nous voyons le même phénomène dans le domaine spirituel. Il faut utiliser les dons que Dieu vous a déjà confiés, qu’ils vous semblent grands ou petits, sinon vous risquez de les perdre. « Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a » (Matthieu 25.29). Si vous ne faites aucun effort pour évangéliser, vous n’en serez jamais capable. Il faut vous appliquer si vous espérez un jour donner très généreusement, ou conduire des cantiques lors du culte, ou prêcher un sermon, ou encourager quelqu’un qui est abattu, ou apprendre un chapitre de la Bible par cœur. Et si vous ne réussissez pas la première fois que vous essayez, il faut persévérer.

Ce principe s’applique, bien sûr, aux assemblées aussi bien qu’aux individus. Une Église locale doit s’aventurer à faire des choses pour Dieu qu’elle n’a jamais tentées dans le passé. Peut-être qu’elle veut s’engager à soutenir un frère pour qu’il reçoive une formation comme évangéliste ou même pour le soutenir pour qu’il travaille à plein temps après cette formation. Peut-être qu’elle veut s’organiser pour venir en aide aux veuves et aux orphelins de son entourage. Peut-être qu’elle veut construire un lieu de culte. Il y a une tendance à vouloir attendre que d’autres personnes ou d’autres assemblées fassent le gros du travail, mais une Église qui attend les autres de cette façon au lieu de puiser dans ses propres ressources matérielles et spirituelles ne grandira pas.

Le premier pas

Si vous voulez grandir spirituellement en tant que chrétien, il faut tout d’abord vous demander si vous êtes déjà un enfant de Dieu. Êtes-vous déjà né de nouveau ? L’apôtre Jean écrit en 1 Jean 3.2 : « Bien aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu… » Comment devient-on enfant de Dieu ? Jean nous l’explique dans son Évangile. Il dit, en parlant de la lumière qui est venue dans le monde, c’est-à-dire Jésus : « Mais à tous ceux qui l’ont reçue, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom et qui sont nés […] de Dieu » (Jean 1.12,13). Ce n’est pas par le simple fait de recevoir Jésus, de croire en son nom, que l’on devient enfant de Dieu. Mais celui qui croit en lui a « le pouvoir » (la possibilité, le moyen) de devenir enfant de Dieu, en étant né de Dieu.

En Jean 3.3,5 Jésus explique comment naître de Dieu, comment naître de nouveau : « En vérité en vérité je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, […] Si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. » Cette naissance d’eau et d’Esprit s’accomplit quand le croyant pénitent est baptisé en Christ (ensevelis, immergé dans l’eau). C’est en ce moment que ses péchés lui sont pardonnés et qu’il reçoit le don du Saint-Esprit (Actes 2.38). Il est alors sauvé et ajouté par le Seigneur à son Église. Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature (2 Cor. 5.17). C’est alors que la vraie croissance spirituelle peut commencer.

B. B.
(Dans Vol. 12, No. 5)

L’homosexualité

Le président des États-Unis a récemment déclaré qu’il serait favorable à la légalisation du mariage entre personnes du même sexe. Les socialistes ont promis conduire la France à légaliser de tels mariages, ce que la Belgique et le Canada ont déjà fait. Le mouvement LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) a gagné énormément de terrain dans ces dernières années dans la société occidentale. Ce que ces personnes recherchent n’est pas simplement une protection légale contre la discrimination et la persécution : elles exigent l’approbation morale. Au Canada comme en Suède il existe des lois qui traitent de « discours haineux » toute prédication qui présente les actes homosexuels comme étant pécheurs. (Il paraît que pour les militants gays la tolérance est une route à sens unique : ils réclament le droit de proclamer que leur mode de vie est moralement acceptable, mais celui qui tient des idées contraires n’aurait pas le droit de s’exprimer à son tour.)

Un nombre surprenant de dénominations, y compris les Églises d’état au Danemark, en Norvège et en Suède, ainsi que l’Église Réformée en Suisse, l’Église Épiscopale, et certaines dénominations presbytériennes et luthériennes acceptent maintenant que leurs membres et même leur « clergé » soient des homosexuels pratiquants ; elles font des cérémonies pour bénir les unions entre personnes du même sexe et célèbrent des mariages « gays » dans leurs lieux de culte. Certes, il y a d’autres dénominations, telles que l’Église catholique Romaine, la plupart d’Églises baptistes, l’Église adventiste, l’Église du Nazaréen, les Témoins de Jéhovah, les mormons, l’Église apostolique, les Assemblées de Dieu, l’Église pentecôtiste unie, et d’autres qui n’approuvent nullement ces pratiques. On trouve néanmoins du changement rapide dans les attitudes à l’égard de l’homosexualité.

Beaucoup de gouvernements n’acceptent plus la Bible comme guide en ce qui concerne la moralité et n’admettent pas qu’elle soit citée pour justifier telle ou telle loi ou politique. Il n’est donc pas étonnant que ces gouvernements approuvent toutes sortes de comportements contraires à la moralité chrétienne. C’est toute autre chose, par contre, de voir des Églises et des individus qui prétendent être chrétiens accorder leur soutien sans réserve à ce mouvement.

Bon nombre d’homosexuels sont franchement hostiles à la religion tout simplement parce qu’elle a pendant longtemps condamné leur style de vie. Ils profèrent des insultes et des grossièretés à l’égard de la Sainte Parole qui ose identifier comme péché les formes de sexualité qu’ils adoptent. Ils font penser aux paroles de Jésus en Jean 3.19,20 : « Et ce jugement c’est que, la lumière étant venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises. Car quiconque fait le mal hait la lumière, et ne vient point à la lumière de peur que ses œuvres ne soient dévoilées. » Cette attitude hostile se comprend donc.

Mais de plus en plus on rencontre des personnes qui s’affichent sans honte comme étant homosexuelles et en même temps comme disciples de Jésus ! Il y a des Églises locales composées principalement de gays, ainsi que des prêtres et des pasteurs qui prétendent croire à la Bible tout en approuvant l’homosexualité. Je dis bien qu’ils approuvent ; les vrais chrétiens traitent les homosexuels et tous les hommes avec amour, se disant qu’il faut aimer le pécheur et détester le péché, mais ces dirigeants religieux prétendent que la Bible ne condamne pas l’homosexualité. Un prêtre catholique du nom de Daniel Helminiak a publié un livre qui s’intitule : What the Bible Really Says About Homosexuality (Ce que la Bible dit réellement au sujet de l’homosexualité).

Sans vouloir mettre en doute la sincérité de tous ceux qui croient pouvoir épouser le christianisme ET l’homosexualité, il faut reconnaître que certains, tels que le Dr Helminiak, sont coupables d’avoir tordu le sens des Écritures (2 Pierre 3.16). Ils s’attirent une malédiction :

« Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, qui changent les ténèbres en lumière et la lumière en ténèbres. » (Ésaïe 5.20)

« Celui qui justifie le méchant et celui qui condamne le juste sont tous deux en abomination à l’Éternel. » (Prov. 17.15)

Ce que la Bible dit réellement au sujet de l’homosexualité

Voyons donc les principaux passages bibliques qui traitent de la question de l’homosexualité. Nous verrons en même temps les explications offertes par les soi-disant théologiens gays.

Le cas de Sodome et Gomorrhe

Tout étudiant de la Bible se rappelle l’histoire des villes de Sodome et Gomorrhe que l’Éternel a détruites par le feu du ciel à cause de leur péché criant. Le terme « sodomie » (la pratique du coït anal) est, bien sûr, dérivé du nom de la ville de Sodome, où habitait Lot, le neveu du patriarche Abraham. Voici le récit du comportement des habitants de cette ville la nuit où Lot a logé chez lui des étrangers (qui étaient, en fait, des anges de Dieu) :

« Ils n’étaient pas encore couchés que les gens de la ville, les gens de Sodome, entourèrent la maison, depuis les enfants jusqu’aux vieillards ; toute la population était accourue. Ils appelèrent Lot, et lui dirent : Où sont les hommes qui sont entrés chez toi cette nuit ? Faites-les sortir vers nous, pour que nous les connaissions. Lot sortit vers eux à l’entrée de la maison, et ferma la porte derrière lui. Et il dit : Mes frères, je vous prie, ne faites pas le mal ! Voici, j’ai deux filles qui n’ont point connu d’homme ; je vous les amènerai dehors, et vous leur ferez ce qu’il vous plaira. Seulement, ne faites rien à ces hommes puisqu’ils sont venus à l’ombre de mon toit. Ils dirent : Retire-toi ! Ils dirent encore : Celui-ci est venu comme étranger, et il veut faire le juge ! Et bien, nous te ferons pis qu’à eux. Et, pressant Lot avec violence, ils s’avancèrent pour briser la porte. » (Genèse 19.4-9, LS)

Les « érudits » tels que le Dr Helminiak voudraient nous faire croire, en citant des passages comme Ézéchiel 16.49, que Sodome et Gomorrhe ne furent pas condamnées à cause de l’homosexualité. Ce texte dit : « Voici quel a été le crime de Sodome, ta sœur. Elle avait de l’orgueil, elle vivait dans l’abondance et dans une insouciante sécurité, elle et ses filles, et elle ne soutenait pas la main du malheureux et de l’indigent. » Helminiak dit : « Le sexe n’est jamais mentionné. L’histoire de Sodome parle, en réalité, de l’obligation de montrer de l’hospitalité envers les inconnus […] ils entourent la maison de Lot, en exigeant savoir qui sont les étrangers. »

Helminiak ne cite pas le verset suivant en Ézéchiel qui dit : Ces villes « sont devenues hautaines, et elles ont commis des abominations devant moi. Je les ai fait disparaître, quand j’ai vu cela. » Il fait semblant de ne pas savoir que le mot « connaître » signifiait clairement dans ce passage « connaître charnellement, faire des rapports sexuels avec ». (« Adam connut Ève, sa femme ; elle conçut, et enfanta Caïn […] Adam connut encore sa femme ; elle enfanta un fils, et l’appela du nom de Seth » – Gen. 4.1,25; voir aussi Nombres 31.17,18; Gen. 4.17; Matt. 1.23-25; Luc 1.27,34.) Il fait semblant de ne pas connaître d’autres passages bibliques qui lient la destruction de Sodome et Gomorrhe sans aucun doute au comportement sexuel de leurs habitants :

« [Dieu] a délivré Loth, cet homme juste qui était consterné par la conduite immorale des habitants débauchés de ces villes. » (2 Pierre 2.7, Semeur)

« Sodome et Gomorrhe et les villes voisines, qui se livrèrent comme eux à l’impudicité et à des vices contre nature, sont données en exemple, subissant la peine d’un feu éternel. » (Jude 7, Segond)

La loi mosaïque

« Vous ne devez pas coucher avec un homme comme on couche avec une femme ; c’est une pratique monstrueuse. » (Lév. 18.22, FC. La version Louis Segond met : « C’est une abomination. »)

« Si un homme couche avec un autre homme comme on couche avec une femme, ils se rendent tous les deux coupables d’une action monstrueuse et doivent être mis à mort. Ils sont seuls responsables de leur mort. » (Lév. 20.13, FC)

Les partisans de l’homosexualité appliquent au moins deux sortes de raisonnements à ces passages dans la loi de Moïse. On suggère que d’autres choses qui étaient qualifiées d’« abomination » dans la loi de Moïse, telle que la consommation de certains aliments (le porc, les crevettes, etc.), n’ont jamais été condamnées par les premiers chrétiens. En fait, de nombreux commandements du livre de Lévitique ne sont plus observés par les fidèles. Pourquoi, alors, dire que l’interdiction des rapports homosexuels serait toujours en vigueur ?

Cette question n’est pas bête, mais la réponse n’est pas très difficile à trouver. De nombreux passages enseignent clairement que la loi de Moïse n’est plus en vigueur (Rom. 7.1-6; 2 Cor. 3.6-11; Éph. 2.11-19; Col. 2.13-17; Héb. 7.11-14; 8.6-13; etc.). Elle a servi son but dans le plan de Dieu, celui de nous conduire à Christ (Gal. 3.23-25). Si aujourd’hui nous obéissons aux commandements de respecter nos parents, de ne pas voler ou de ne pas commettre l’adultère (ou les actes homosexuels), c’est parce que ces commandements ont été repris dans la nouvelle alliance sous laquelle nous vivons en Jésus-Christ, celui à qui toute autorité a été donnée (Matt. 28.18). D’autres lois, telles que les commandements sur les aliments impurs, n’ont pas été reprises (1 Tim. 4.1-5). Comme nous le verrons tout à l’heure, l’interdiction des rapports homosexuels fait partie des lois qui figurent dans le Nouveau Testament aussi bien que dans l’Ancien.

Un deuxième argument avancé à l’égard de ces passages en Lévitique prétend que l’intention principale de Moïse était de séparer les Juifs des païens. Les actes homosexuels qui étaient condamnés étaient pratiqués à l’époque dans des rituels de certaines religions païennes, desquelles les Juifs voulaient se séparer. Ce n’était donc pas, nous dit-on, le côté sexuel mais l’aspect religieux qui était en vue.

Il est vrai que le peuple d’Israël devait se distinguer nettement des païens, et il est également vrai que l’immoralité sexuelle était une partie importante des cultes idolâtres dans cette région du monde à cette époque. Mais une lecture même superficielle du contexte de chacun des deux versets cités plus haut révèle que les comportements sexuels qui y sont décrits (relations sexuelles avec un proche parent, avec une bête, avec la femme de son prochain, etc.) étaient condamnables qu’ils soient associés à l’idolâtrie ou pas.

Le Nouveau Testament

On a généralement l’impression que, par rapport à l’Ancien Testament, le Nouveau Testament insiste plus sur la foi, sur l’homme intérieur, sur la tolérance, l’humilité et l’importance ne de pas juger les autres. Il est vrai que certains Juifs du temps de Jésus étaient hypocrites et sans compassion. Ils condamnaient les autres pour les mêmes fautes qu’ils commettaient eux-mêmes, tout en se croyant justes devant Dieu sur la base de critères plutôt externes ou cérémoniels. Ils détestaient Jésus parce qu’il révélait le mal dans leurs cœurs. Malheureusement, beaucoup d’hommes aujourd’hui ignorent que Jésus, tout en insistant sur la pureté de cœur, proclamait en même temps la nécessité d’une moralité rigoureuse, y compris en matière de sexualité (Matthieu 5.27-32; Marc 7.20-23). Tout en offrant le pardon à la femme prise en adultère, il lui dit : « Va, et ne pèche plus » (Jean 8.11). En fait, il appelait tous à la repentance comme condition de pardon (Matt. 4.17; Marc 9.43,44; Luc 13.1-5; 24.46,47) ; or, la repentance signifie que l’on reconnaît ses actes comme pécheurs, que l’on en est attristé, et que l’on prend la résolution ferme de s’en détourner.

Jésus chargea ses apôtres non seulement d’annoncer le pardon, mais aussi d’enseigner aux convertis à observer tout ce qu’il leur avait prescrit (Matt. 28.20). Il leur a promis, pour ce faire, l’aide du Saint-Esprit, qui leur rappellerait tout ce qu’il leur avait dit et les conduirait « dans toute la vérité » (Jean 16.13, cf. 14.26). Qu’est-ce que les apôtres ont donc enseigné sur le sujet de l’homosexualité ?

« Ne savez-vous pas que ceux qui pratiquent l’injustice n’auront aucune part au royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : il n’y aura point de part dans l’héritage de ce royaume pour les débauchés, les idolâtres, les adultères, les pervers ou les homosexuels, ni pour les voleurs, les avares, pas plus que pour les ivrognes, les calomniateurs ou les malhonnêtes. Voilà bien ce que vous étiez, certains d’entre vous. Mais vous avez été lavés, vous avez été purifiés du péché, vous en avez été déclarés justes au nom du Seigneur Jésus-Christ et par l’Esprit de notre Dieu. » (1 Cor. 6.9-11, Semeur1J’ai utilisé différentes traductions du Nouveau Testament dans ce numéro de Chemin de Vérité pour que le sens des passages cités soit clair pour tous les lecteurs. Des explications supplémentaires du sens des mots utilisés dans le grec seront quand même utiles. Dans le passage ci-haut, le terme « pervers » (« efféminés » dans Louis Segond) traduit un terme employé pour décrire un homme mou, qui s’abandonne aux plaisirs sensuels, ou qui a les manières d’une femme ; mais, et particulièrement dans ce contexte, le terme désignait surtout des hommes ou garçons qui se laissaient abuser homosexuellement. Le mot grec traduit ici par « homosexuels » (« infâmes » dans Louis Segond, « pédérastes » dans le FC), est formé du mot arsen (mâle) et koite (coït, accouplement, rapport sexuel). Il signifie évidemment « hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes » et était employé pour ceux qui jouent le rôle actif ou dominant. À la place de pédéraste ou homosexuel, on trouve dans plusieurs traductions le mot « infâme », qui désigne ce qui est honteux ou avilissant. Que cette manière plus discrète de désigner des actes auxquels on ne voudrait pas penser ne vous empêche pas de reconnaître de quoi parlent ces textes.)

Dans ce passage il est dit explicitement que ceux qui pratiquent l’homosexualité ne peuvent pas aller au ciel. Mais il est dit tout aussi clairement qu’il leur est possible de recevoir le pardon. Ce passage nous enseigne en plus que des homosexuels peuvent cesser de l’être, qu’ils peuvent (et doivent, s’ils désirent le salut) se repentir. [Ce seul verset semble contredire l’idée de « l’orientation sexuelle » selon laquelle certains gays se disent : « Dieu m’a créé comme ça ; ce n’est donc pas une faute. Il faut que je m’accepte tel que je suis et que les autres fassent autant. » L’expérience de milliers d’anciens homosexuels, y compris ceux que Paul mentionne ici, milite contre cette conception. D’ailleurs, quand bien même une personne aurait en elle des désirs dont elle ne connaît pas l’origine, cela ne voudra pas dire qu’elle peut encourager ces désirs, les traiter de « naturels » ou chercher à les satisfaire. Ceci est vrai pour les hétérosexuels aussi bien que les homosexuels. Il y a évidemment des gens qui désirent sexuellement des petits enfants ; d’autres qui ont envie de commettre des actes sexuels avec des animaux ; d’autres qui trouvent que le plaisir sexuel est accentué quand l’acte est accompagné de violence ou perpétré contre la volonté d’autrui (le viol). D’autres ont le fort désir de faire des rapports avec leur frère ou sœur ou même avec leur père ou mère. Est-ce que c’est Dieu qui les a créés comme cela ? Bien sûr que non. Il est plutôt normal de réprimer de tels désirs. Il faut lutter et demander de l’aide à Dieu afin de se rendre maître de ses désirs sexuels (1 Th. 4.1-8).]

Un autre passage clair dans le Nouveau Testament se trouve en Romains 1. Ayant parlé du refus des hommes de rendre l’honneur que l’on doit à Dieu, de leur choix insensé d’adorer les images et du fait qu’ils ont délibérément changé la vérité concernant Dieu contre le mensonge, l’apôtre inspiré continue ainsi :

« Voilà pourquoi Dieu les a abandonnés à des passions avilissantes : leurs femmes ont renoncé aux relations sexuelles naturelles pour se livrer à des pratiques contre nature. Les hommes, de même, délaissant les rapports naturels avec le sexe féminin, se sont enflammés de désir les uns pour les autres ; ils ont commis entre hommes des actes honteux et ont reçu en leur personne le salaire que méritaient leurs égarements. » (Romains 1.26,27, Semeur)

Qu’en dit M. Helminiak ? « Le terme « non-naturel » que l’on trouve dans la lettre aux Romains 1.26,27 devrait être traduit par les termes « atypique » ou « non conventionnel ». La Bible, si elle est lue en cohérence avec ses propres termes et contexte, ne présente aucune condamnation explicite des actes homosexuels. » Non seulement cet « érudit » est malhonnête, car le mot grec utilisé par Paul, παρὰ φύσιν, signifie bien, comme il a toujours été traduit, « contre nature », mais il croit apparemment que ses lecteurs sont dépourvus d’intelligence. En effet, le contexte de ce terme en Romains 1 ne laisse aucun doute que l’on parle de l’homosexualité et que ce comportement « vil » et « honteux » est un « égarement » moral. Pourquoi l’homosexualité serait-elle qualifiée de « contre nature » ? Peut-être que c’est compte tenu de la pratique de la vaste majorité des êtres humains (moins de 2 % sont homosexuels), de l’anatomie des deux sexes et du processus de la reproduction. Mais ce ne sont pas là nos arguments contre la pratique d’homosexualité ; nous sommes, avant tout, contraints de traiter l’homosexualité de péché parce que nous faisons confiance à la Bible comme Parole de Dieu, et malgré les efforts que certains déploient pour tordre son sens, son enseignement sur ce point est absolument clair. Le bien et le mal ne sont pas déterminés par les sentiments personnels, par un vote populaire, par la décision d’un gouvernement, ou par la présence ou l’absence d’un sentiment de culpabilité ; c’est la parole inspirée de notre Créateur qui a le dernier mot.

Voici encore un autre passage qui montre que l’homosexualité est un comportement que Dieu condamne :

« Il faut savoir ceci : La Loi n’est pas faite pour ceux qui font le bien, mais pour les malfaiteurs et les rebelles, pour les gens qui méprisent Dieu et les pécheurs, pour ceux qui n’ont ni respect ni scrupule à l’égard de ce qui est sacré, ceux qui tueraient père et mère, les assassins, les débauchés, les homosexuels, les marchands d’esclaves, les menteurs, les gens sans parole et, d’une manière générale, pour tous ceux qui commettent des actions contraires à l’enseignement authentique que vous avez reçu. » (1 Timothée 1.9,10, Semeur)

Loin de nous l’idée que l’homosexualité est le péché le plus grave que l’on puisse commettre, mais nous ne cherchons à légitimer aucun péché. Si l’on a l’impression que les chrétiens insistent particulièrement sur celui-ci, c’est peut-être parce que les adultères, les menteurs, les pédophiles, et les hypocrites de tout genre ne sont pas dans les rues en train proclamer leur fierté d’être ce qu’ils sont et de réclamer des droits en tant que minorité qu’il ne faut jamais diffamer ou frustrer. Ce sont les gays qui répondent bien à la description de Paul en Philippiens 3.19 : « Ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte. »

Conclusion

Soyons clairs ; quelle que soit la réaction de certains lecteurs, ce que nous avons écrit ici ne représente ni la haine ni « l’homophobie ». Aucun de nos propos ne devrait être interprété de manière à encourager ou justifier la violence ou l’hostilité personnelle contre une personne ou un groupe. Décrire un comportement comme étant immoral et condamnable devant Dieu n’est pas une preuve de haine. Au contraire, c’est l’amour pour Dieu, pour la vérité, et oui, pour le pécheur, qui nous pousse à dire humblement à ceux qui vivent dans le péché qu’ils ont à se repentir. L’Éternel nous dirait, comme au prophète Ézéchiel :

« Quand je dirai au méchant : Tu mourras ! Si tu ne l’avertis pas, si tu ne parles pas pour détourner le méchant de sa mauvaise voie et pour lui sauver la vie, ce méchant mourra dans son iniquité, et je te redemanderai son sang […] Car je ne désire pas la mort de celui qui meurt, dit le Seigneur, l’Éternel. Convertissez-vous donc, et vivez. » (Ézéchiel 3.18; 18.32)

Si vous menez une vie homosexuelle, ou si vous vous permettez simplement de regarder des personnes du même sexe pour les convoiter dans votre cœur (voir Matt. 5.28), vous avez besoin de croire en Jésus comme Fils de Dieu et comprendre que Dieu est prêt à vous pardonner. Vous devez ensuite vous repentir de tous vos péchés, y compris les péchés sexuels. Dites ouvertement que vous croyez en Jésus, et soyez baptisé pour le pardon de vos péchés. Priez Dieu régulièrement pour demander la force de surmonter la tentation. Participez aux assemblées de l’Église du Seigneur. Veillez sur vos pensées, et évitez les personnes, les activités et les lieux qui vous tentent souvent à retomber dans le mal. « Dieu est fidèle, et ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces » (1 Corinthiens 10.13).

B. B.
(Dans Vol. 12, No. 4)

La patience et l’impatience de Job

La souffrance vient tôt ou tard dans la vie de presque chaque personne : la maladie ou l’infection qui produit la douleur physique, la perte d’un bien-aimé ou la solitude écrasante, la déception de se voir une fois de plus privé de ce qu’on a tant désiré, que ce soit un enfant, un emploi, la guérison, ou l’approbation. Certaines souffrances sont intenses mais de courte durée ; d’autres sont moins aiguës mais plus persistantes – soit elles sont là continuellement, soit elles ne cessent jamais de revenir pour nous tourmenter quand nous pensions en être délivrés.

Quand il est question de supporter avec patience la souffrance ou l’épreuve, on pense souvent à l’exemple de Job. L’Épître de Jacques le cite comme modèle : « Voici, nous disons bienheureux ceux qui ont souffert patiemment. Vous avez entendu parler de la patience de Job » (Jacques 5.11). Mais Job a quand même lutté avec le problème de la souffrance. Quelles leçons en a-t-il tirées ?

Permettons à la Bible (principalement la Bible en français courant) de nous raconter son histoire à partir de Job 1.1 :

« Il y avait au pays d’Uts un homme du nom de Job. Cet homme était irréprochable, droit, fidèle à Dieu et se tenait à l’écart du mal. Il était père de sept fils et de trois filles ; il possédait sept mille moutons, trois mille chameaux, cinq cents paires de bœufs et cinq cents ânesses, ainsi que de nombreux domestiques. C’était le personnage le plus considérable à l’est de la Palestine. »

Satan lance le défi

« Or un jour le Satan, l’accusateur, se présenta [devant Dieu]. Le Seigneur lui demanda : « D’où viens-tu donc ? »

L’accusateur répondit au Seigneur : « Je viens de faire un petit tour sur terre.

— Tu as sûrement remarqué mon serviteur Job, dit le Seigneur. Il n’a pas son pareil sur la terre. C’est un homme irréprochable et droit ; il m’est fidèle et se tient à l’écart du mal.

— Si Job t’est fidèle, répliqua l’accusateur, est-ce d’une manière désintéressée ? N’est-il pas évident que tu le protèges de tous côtés, comme par une clôture, lui, sa famille et ses biens ? Tu as si bien favorisé ce qu’il a entrepris, que ses troupeaux sont répandus sur tout le pays. Mais ose toucher à ce qu’il possède, et je parie qu’il te maudira ouvertement ! » »

Pour beaucoup de personnes, l’accusation de Satan serait exacte : c’est bien par intérêt qu’ils servent Dieu. Après tout, dans beaucoup de religions traditionnelles en Afrique et ailleurs dans le monde, on abandonne ses dieux, ses fétiches ou ses idoles, quand on n’obtient pas ce que l’on désire, et on opte pour d’autres dieux qui, eux, permettront réellement d’obtenir les bonnes récoltes, la guérison, et la protection du malheur. La fidélité dans ces cas dépend de la satisfaction des attentes de l’adorateur.

Quand, par contre, on agit d’une manière désintéressée, on fait ce qu’on fait parce qu’il est juste de faire ainsi. Il est du devoir des enfants de s’occuper de leurs parents âgés, mais il y a des enfants handicapés mentalement ou physiquement qui ne pourront jamais remplir cette fonction. Certains parents de personnes handicapées, voyant qu’ils ne pourront pas recevoir grand-chose de leurs enfants, les négligent. Cela est condamnable. D’autres, par contre, s’occupent de ces pauvres enfants avec amour et dévouement, sachant parfaitement qu’ils seront à leur charge toute leur vie et ne pourront jamais leur donner en retour. Ils s’en occupent, non par intérêt, mais parce que l’amour le demande. De même, certains enfants adultes négligent ou traitent abusivement leurs parents, surtout quand ces derniers n’ont rien à leur donner. Ils devraient les traiter avec honneur simplement parce qu’il est juste de respecter ses parents.

Dieu est, bien sûr, notre Créateur. Il est de plein droit le Souverain de l’univers. Nous devrions lui obéir et le respecter profondément parce qu’il est juste de le faire, parce qu’il en est digne, et parce que nous sommes ses créatures. Beaucoup tombent dans l’erreur d’adorer Dieu tout simplement pour recevoir ce qu’ils désirent.

L’épreuve commence

« Le Seigneur dit à l’accusateur : « Eh bien, tu peux disposer de tout ce qu’il possède. Mais garde-toi de toucher à lui-même. »

Alors l’accusateur se retira hors de la présence du Seigneur.

Un jour […] un messager arriva chez Job pour lui annoncer : « Les bœufs étaient en train de labourer, et les ânesses se trouvaient au pré non loin de là, quand des Sabéens se sont précipités sur eux et les ont enlevés, passant tes serviteurs au fils de l’épée. J’ai été le seul à pouvoir m’échapper pour t’en avertir. » »

D’autres messagers suivent le premier pour annoncer à Job qu’il a perdu d’un seul coup le reste de ses biens : ses moutons, ses chameaux et les serviteurs qui s’en occupaient.

« Puis un autre arriva pour annoncer : « Tes enfants étaient occupés à manger et boire chez leur frère aîné, quand un ouragan survenant du désert a heurté violemment les quatre coins de la maison ; les jeunes gens sont morts sous les décombres. »

Alors Job se leva, il déchira son manteau, se rasa la tête et se jeta à terre, le front dans la poussière ; il déclara : « J’étais nu quand je suis venu au monde, c’est nu aussi que je le quitterai. Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris. Je n’ai qu’à remercier le Seigneur. »

Dans tous ces malheurs Job n’attribua rien d’injuste à Dieu. »

Voici la réaction qui fit la réputation de Job. Job reconnut que Dieu était, en fin de compte, le maître du monde et celui qui détermine les circonstances de vie de chaque être humain. Il n’accuse ni le hasard aveugle, ni les hommes (les Sabéens), ni l’injustice de Dieu. Il accepte simplement ce que Dieu a décidé.

L’épreuve se poursuit

Dans le second chapitre du livre, Satan se présente de nouveau devant Dieu, qui lui fait remarquer au sujet de Job :

« « Il m’est fidèle et se tient à l’écart du mal. Il est resté irréprochable. C’est donc pour rien que tu m’as poussé à lui faire du tort. » Mais l’accusateur répliqua : « […] Tout ce qu’un homme possède il le donnera pour sauver sa peau. Mais ose toucher à sa personne et je parie qu’il te maudira ouvertement. » Le Seigneur dit à l’accusateur : « Eh bien, tu peux disposer de lui, mais non pas de sa vie. »

Alors l’accusateur se retira hors de la présence du Seigneur. Il frappa Job d’une méchante maladie de peau, depuis la plante des pieds jusqu’au sommet du crâne. Job s’assit au milieu du tas des cendres et ramassa un débris de poterie pour se gratter.

Sa femme lui dit : « Maudis Dieu, et meurs !

— Tu parles comme une femme privée de bons sens, lui répondit Job. Si nous acceptons de Dieu le bonheur, pourquoi refuserions-nous de lui le malheur ? »

Dans cette nouvelle épreuve Job ne pécha point par ses lèvres. »

Pour Job, il ne serait pas normal de se soumettre à Dieu uniquement quand il nous accorde les bonnes choses que voulons dans la vie (cf. Habacuc 3.17,18). Ce n’est pas que nous avons droit à ces choses. Nous sommes de simples créatures et ne pouvons pas exiger quoi que ce soit du Créateur. Même si nous avions eu le droit d’attendre de bonnes choses de la part de Dieu, nous aurions perdu ce droit par notre péché et notre rébellion. Et tous ont péché (Rom. 3.23). En réalité, toutes les choses agréables que Dieu nous accorde sont tout simplement des grâces que nous n’avons pas méritées.

Job réussit donc à l’épreuve. Au moins pour un temps. Mais son attitude finit par changer.

« Trois amis de Job apprirent les malheurs qui lui étaient arrivés. C’étaient Éliphaz de Théman, Bildad de Schuach, et Tsophar de Naama. Ils vinrent de chez eux et se mirent d’accord pour lui manifester leur sympathie et le réconforter. En le regardant de loin, ils le trouvèrent méconnaissable. Alors ils ne purent retenir leurs larmes ; ils déchirèrent leurs manteaux et jetèrent en l’air de la poussière pour s’en couvrir la tête. Puis ils restèrent assis à terre avec Job pendant sept jours et sept nuits, sans rien lui dire, tant sa souffrance leur paraissait grande. »

Cette manifestation de solidarité avec leur ami souffrant était exemplaire. En effet, nous n’avons souvent pas de paroles pour consoler les affligés, mais notre présence à leurs côtés en dit long sur notre amour. Les trois amis de Job auraient mieux fait de garder ce silence réconfortant, parce que les paroles qu’ils ont prononcées par la suite n’ont fait qu’augmenter la souffrance de Job.

« Ta souffrance prouve que tu es coupable »

Éliphaz, Bildad et Tsophar avancent plusieurs idées sur la souffrance, mais ils sont d’accord que Job souffre parce que Dieu punit ses péchés. Voilà l’idée principale dans tous leurs discours. Si Job était réellement innocent, il ne serait pas si misérable.

Voici un petit échantillon de leurs paroles :

Éliphaz : « Cherche dans ton souvenir : quel est l’innocent qui a péri ? Quels sont les justes qui ont été exterminés ? Pour moi, je l’ai vu, ceux qui labourent l’iniquité et qui sèment l’injustice en moissonnent les fruits » (4.7,8). Sous-entendu : en voyant ce que tu es en train de récolter, nous savons ce que tu as dû semer.

Bildad : « Dieu renverserait-il le droit ? Si tes fils ont péché contre lui, il les a livrés à leur péché […] Ainsi arrive-t-il à tous ceux qui oublient Dieu » (8.3,4,13).

Tsophar : « Oh ! si Dieu voulait parler, […] tu verrais alors qu’il ne te traite pas selon ton iniquité » (11.5,6). En d’autres termes, Job, tu mérites encore pire que le châtiment que tu reçois de Dieu.

Évidemment, au lieu de consoler Job, leurs fausses accusations le blessèrent davantage. Job savait au fond de lui-même qu’il ne s’était pas rebellé contre Dieu. Il n’avait pas été injuste envers ses semblables. Il avait toujours eu de la compassion pour les malheureux. Il avait été intègre et droit. Il ne peut pas admettre que ces amis aient raison. Et pourtant, il ne trouve pas d’autre explication pour ce qui lui arrive. Sauf celle-ci :

« Dieu me traite injustement ! »

Oui, sous les attaques de ses trois amis, Job, cet homme patient et pieux, perdit sa patience proverbiale et devint violent dans ses propos à l’égard de Dieu :

« Lui qui m’assaille comme par une tempête,
Qui multiplie
sans raison mes blessures,
Qui ne me laisse pas respirer,
Qui me rassasie d’amertume
[…]
Suis-je innocent, il me déclarera coupable.
Innocent ! Je le suis ; mais je ne tiens pas à la vie,
Je méprise mon existence.
Qu’importe après tout ? Car, j’ose le dire,
Il détruit l’innocent comme le coupable […]
Mais
il se rit des épreuves de l’innocent. » (9.17-23)

Job accepte le même principe que ses amis : Dieu règne sur le monde, et en tant que Juge divin, il est censé punir la méchanceté et récompenser la justice. Job, tout comme ses amis, ignore l’idée d’une résurrection d’entre les morts, d’un jugement dernier, du paradis et de l’enfer. (Ce n’est que dans le Nouveau Testament que ces vérités sont clairement révélées. Deux Timothée 1.10 nous dit que Dieu « a mis en évidence la vie et l’immortalité par l’Évangile ».) Pour Job et ses amis, la justice de Dieu doit donc s’administrer du vivant de chaque personne. Voilà pourquoi la souffrance d’un homme intègre comme Job présente un si grand dilemme. Voilà pourquoi Job tire la conclusion que Dieu n’est pas juste.

Un jeune sage prend la parole

Éliphaz, Bildad et Tsophar sont tous des hommes âgés, mais un quatrième, plus jeune, les écoute et se fâche finalement de leur façon de parler à Job. Il est, en plus, choqué par les propos de Job qui dit, en effet, qu’il ne sert à rien de servir Dieu. Le jeune homme Élihu entreprend donc de défendre l’honneur de Dieu.

Il rappelle que Dieu est souverain, et qu’il n’a pas de comptes à rendre, ni à Job ni à aucun homme (33.12,13). Il fait remarquer que Dieu n’a aucun motif pour être injuste, puisqu’il n’est endetté envers personne et que l’homme n’a aucun moyen de l’intimider ou d’acheter sa faveur (34.13,19). Il suggère que si les justes deviennent victimes de l’injustice ou de l’adversité, Dieu s’en sert, pas toujours pour les punir, mais pour les avertir et les amener à s’examiner et à éviter l’orgueil (36.8-10; voir aussi 2 Cor. 12.7 où l’apôtre Paul parle d’une « écharde dans la chair » qui lui fut donnée pour l’empêcher de s’enorgueillir). Élihu recommande l’humilité à celui qui est affligé. Même quand celui qui souffre n’a pas été parmi les plus méchants, quand il est conscient d’avoir essayé de faire ce qui est juste, il devrait se dire qu’il est bien possible qu’il ait pu pécher. Il a peut-être trop aimé le monde ; sans qu’il ne s’en rende compte, il s’est peut-être trop attaché à ses biens ou à ses amis ; peut-être qu’il mettait sa confiance en ce qu’il possédait plutôt qu’en Dieu qui donne tout. Dans de tels cas, il convient à l’homme de reconnaître que Dieu a le droit de châtier, de corriger, ou d’avertir, selon le besoin ; il convient de demander à Dieu de nous apprendre ce que nous ignorons (34.31,32). Enfin, Élihu ne dit pas, comme les autres, que Job souffre parce qu’il a péché ; il lui dit plutôt : « Attention, Job. Tu pèches parce que tu souffres. C’est-à-dire dans ton affliction tu dis des choses à l’égard de Dieu et manifestes des attitudes qui ne sont pas justes. » « Garde-toi de te livrer au mal, car la souffrance t’y dispose » (36.21).

Le Tout-Puissant intervient

Finalement, vers la fin du livre, Dieu lui-même prend la parole et demande à Job : « Qui es-tu pour oser rendre mes plans obscurs à force de parler de ce que tu ignores ? Tiens-toi prêt, sois un homme : je vais t’interroger, et tu me répondras » (38.2,3). Il poursuit avec une série de questions, au moyen desquelles le Seigneur dit essentiellement à Job :

Je suis Dieu, et tu ne l’es pas. Tu n’as pas l’intelligence et le pouvoir que j’ai. Tu n’as pas créé l’univers et tu ne soutiens pas tout ce qui vit, comme je le fais. Tu n’es pas capable de maîtriser certaines de mes créatures ; à plus forte raison tu ne pourrais pas gérer le monde. C’est moi qui vois tout ce qui est caché. Tu n’es donc pas en mesure de comprendre ce que j’ai à faire, de me conseiller ou de me juger.

Job, le fait que tu souffres ne te donne pas le droit de me blâmer, et ne te dispense pas du devoir de t’approcher de moi dans l’humilité et la soumission. Je n’ai aucun besoin de me justifier devant un être humain, et je ne te donnerai pas d’explications simplement parce que tu en as réclamées.

« Alors Job répondit au Seigneur : « Je ne suis rien du tout. Que puis-je te répondre ? […] J’ai parlé d’un sujet trop ardu, je n’y comprenais rien et ne le savais pas ! […] Je reconnais avoir eu tort et m’humilie en m’asseyant dans la poussière et dans la cendre. » » (42.1-3,6)

Il faut reconnaître que malgré le reproche que Dieu a fait à Job pour ses propos trop hardis, Dieu savait que son serviteur avait quand même gardé son intégrité, et il lui a montré sa faveur. La douleur extrême, aggravée par les fausses accusations de ses amis, avait poussé Job à mal parler. Dieu lui pardonna ses propos, lui rendit la santé et la richesse, et lui donna d’autres enfants.

Ensuite Dieu reprit sévèrement les amis de Job qui avaient proclamé des faussetés à son égard. En effet, en affirmant à tort que Dieu récompense toujours et dans cette vie toutes les actions des hommes, on permet aux méchants qui jouissent de bonne santé et de prospérité de se justifier dans le mal, croyant que leurs circonstances agréables prouvent qu’ils ont l’approbation de Dieu. On révolte, par contre, la personne qui, comme Job, a essayé d’être fidèle à Dieu, mais qui se trouve dans l’affliction. Et on pousse d’autres personnes, celles qui observent les injustices dans le monde, à douter de l’existence même de Dieu, puisqu’on leur a fait croire que Dieu (s’il existait) ne permettrait jamais aux gens cruels de prospérer et aux innocents de souffrir.

Ni Job ni ses amis n’ont été mis au courant du défi de Satan et de l’épreuve dont Job faisait l’objet. Dieu n’a pas choisi de leur révéler tout cela, mais leur demandait plutôt de lui faire confiance. Nous aussi, nous ignorons souvent les raisons pour certains malheurs qui nous frappent. Nous devons nous rappeler que notre souffrance ne nous donne pas le droit d’accuser Dieu de mal faire. Mais en tant que chrétiens, nous avons des avantages par rapport à Job quand il nous faut vivre avec la souffrance.

La consolation en Jésus-Christ

Nous savons que Dieu a fixé un jour où il jugera les vivants et les morts (Actes 10.42; 17.31; 2 Thess. 1.6-10). Un jour la vraie justice sera administrée.

Nous savons que, quelle que soit la misère que nous supportions dans cette vie, nous pouvons dire avec l’apôtre Paul : « J’estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir » (Romains 8.18). La gloire éternelle attend le serviteur fidèle de Dieu, et cela change tout.

« Nous ne perdons pas courage […] parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles ; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles. » (2 Cor. 4.16,18)

L’affliction n’est jamais agréable, certes, mais « toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu », même les souffrances (Rom. 8.28). Voir aussi Jacques 1.2-4; Héb. 12.10,11; Rom. 5.3,4.

Job croyait que Dieu s’était mis à le haïr. Nous avons l’assurance que, quoi qu’il arrive, Dieu nous aime. Il l’a prouvé une fois pour toutes. « Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous » (Rom. 5.8). Même quand nous ne comprenons pas ce qui nous arrive, nous ne doutons pas de l’amour de Dieu pour nous.

Jésus lui-même a souffert pour nous. Il comprend ce qu’est la douleur intense, sur le plan physique comme sur le plan émotionnel. Il ne reste pas détaché de nos souffrances et des injustices que nous subissons – il compatit (Héb. 2.14-18; 4.14-16). Il était parfaitement innocent, mais il a souffert plus que nous tous. Prenons-le donc comme modèle :

« Considérez, en effet, celui qui a supporté contre sa personne une telle opposition de la part des pécheurs, afin que vous ne vous lassiez point, l’âme découragée. » (Hébreux 12.3)

B. B.
(Dans Vol. 12, No. 3)

Où l’Église doit-elle se réunir?

Sous l’Ancien Testament, le lieu où l’on adorait Dieu était très important. Moïse ordonna aux Israélites :

« Vous irez au lieu que l’Éternel, votre Dieu, choisira parmi toutes vos tribus pour y placer son nom […] C’est là que vous présenterez tout ce que je vous ordonne, vos holocaustes, vos sacrifices, vos dîmes, vos prémices […] C’est là que vous vous réjouirez devant l’Éternel, votre Dieu […] Garde-toi d’offrir tes holocaustes dans tous les lieux que tu verras ; mais tu offriras tes holocaustes au lieu que l’Éternel choisira. » (Deutéronome 12.5,11-14)

Le lieu d’adoration était donc très important sous la loi de Moïse, mais Jésus dit à la femme samaritaine que les choses étaient sur le point de changer :

« Femme, lui dit Jésus, crois-moi, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne [en Samarie] ni à Jérusalem que vous adorerez le Père […] Mais l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce sont là les adorateurs que le Père demande. » (Jean 4.21,23)

Ce que nous faisons et notre manière de le faire, voilà ce qui est plus important aux yeux de Dieu.

Il faut, néanmoins, adorer quelque part. Alors, quand il s’agit de lieux de culte, il y a deux attitudes opposées qui, toutes les deux, risquent de faire du mal à l’œuvre du Seigneur. La première est une sorte d’indifférence totale en ce qui concerne quelque chose qui pourrait faciliter grandement l’évangélisation et l’édification de l’Église. La deuxième est un souci exagéré, voire même une obsession, avec ce qui ne figure nullement dans les conseils inspirés que nous trouvons dans les pages du Nouveau Testament concernant la vie et le travail de l’Église.

Un aperçu historique

Si l’Église obéit à la recommandation biblique de s’assembler (Héb. 10.25), elle doit évidemment, comme nous venons de le constater, s’assembler quelque part. Dans certains climats, il est possible que ce lieu soit en plein air (au moins quand il ne pleut pas), sous un arbre, par exemple. Dans d’autres régions du monde, le froid et la neige exigent forcément une sorte d’abri.

Le Nouveau Testament ne nous fournit pas beaucoup de détails concernant les endroits où les assemblées se réunissaient au premier siècle. Tout au début, l’Église de Jérusalem se réunissait au temple juif (Actes 2.46). Il faut comprendre que la grande majorité des Juifs n’avaient pas droit d’entrer dans le bâtiment propre du temple – ce droit était réservé aux Lévites et aux sacrificateurs en fonction. Les adorateurs « ordinaires » se retrouvaient dans la cour du temple qui était composée de grandes places et de « portiques », ou galeries dont les toits étaient soutenus par de magnifiques colonnes. Plus tard nous trouvons des chrétiens réunis dans les maisons de certains membres (Actes 12.12; 1 Cor. 16.19; Philémon 2; etc.). Avant le jour de Pentecôte, les disciples s’assemblaient dans une grande « chambre haute » qui semble avoir été soit empruntée soit louée (Actes 1.12-15; Luc 22.7-14), et les chrétiens de Troas disposaient, eux aussi, d’une chambre haute pour leurs réunions (Actes 20.7-10).

L’histoire nous apprend que plus tard les chrétiens de Rome se retrouvaient dans les catacombes, un réseau de tunnels et de chambres qui constituait un cimetière souterrain. La raison pour un tel lieu de culte était la persécution subie par l’Église – de petits groupes pouvaient s’y réunir en cachette ; on dit que les païens, qui craignaient les esprits des morts, ne fréquentaient pas de tels lieux. Ce n’est que des siècles plus tard, quand la persécution avait pris fin, que des Églises commencèrent à construire des édifices magnifiques dans le but de glorifier Dieu et inspirer les adorateurs par leur beauté artistique. Entre les catacombes et les cathédrales, une grande variété de lieux de prière ont été construits selon les cultures, les climats et les moyens des assemblées.

Quelle valeur attacher aux édifices ?

Ce qui est certain, c’est que la validité d’une assemblée aux yeux de Dieu ne dépend pas du lieu de culte dont elle est dotée ; ce n’est donc pas un lieu de culte qui devrait déterminer le respect que les hommes accordent à une assemblée. L’importance exagérée que le lieu de culte revêt dans la pensée de beaucoup d’hommes risque de fausser l’image que l’on a d’une communauté chrétienne. Une Église qui est en total accord avec la volonté de Dieu et qui enseigne fidèlement sa Parole peut être rejetée d’office par certaines personnes pour la simple raison qu’elle se réunit dans une maison privée, dans une salle de classe, ou dans un autre local très modeste. C’est une grave erreur que de baser une décision dont les conséquences sont éternelles sur un facteur qui n’a aucune importance spirituelle. Certaines personnes se laissent impressionner et attirer par la grandeur, le confort ou la beauté d’un édifice et ne tiennent même pas compte du fait que ce qui se passe dans cet édifice est contraire à la Parole de Dieu. C’est un piège qui peut coûter la vie éternelle.

Est-ce donc une erreur pour une assemblée de chrétiens de construire un local pour y rendre son culte à Dieu, pour s’y réunir afin d’étudier la Bible et jouir de la communion fraternelle ? Non, ce n’est pas ce que nous disons. Un bâtiment est un outil, autorisé par le commandement de nous assembler (Hébreux 10.25, etc.).

Mais il faut garder une bonne conception des édifices. Un bâtiment, que ce soit une jolie chapelle, une cathédrale, ou une simple construction de bois, ne sauve personne. Romains 1.16 nous dit que c’est l’Évangile qui est « la puissance de Dieu pour le salut ». En plus, le bâtiment n’est pas un moyen d’évangéliser : la Bonne Nouvelle du salut se répand aux autres grâce à des hommes et des femmes qui ont cru et qui ont été transformés par ce message. Certains appellent le bâtiment où l’on prie « la maison de Dieu » ou « le temple » de Dieu, mais Dieu n’y habite pas. Il habite en nous les chrétiens. Paul dit en 1 Corinthiens 3.16 : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » Un joli lieu de culte n’assure pas la survie de l’Église : si les membres vivent dans l’immoralité, s’ils tombent dans de fausses doctrines, ou s’ils manquent d’amour les uns pour les autres, l’assemblée sera rejetée par Dieu, ou abandonnée par les hommes, ou les deux. Enfin, ces bâtiments, auxquels on attache tant de valeur, seront détruits le jour où le Seigneur reviendra. L’apôtre Pierre dit :

« Le jour du Seigneur viendra comme un voleur. En ce jour, le ciel disparaîtra avec un bruit effrayant, les corps célestes seront détruits par le feu, la terre avec tout ce qu’elle contient cessera d’exister. Puisque tout va être détruit de cette façon, vous comprenez bien quel doit être votre comportement ! Vous devez avoir une conduite sainte et marquée par l’attachement à Dieu. » (2 Pierre 3.10,11, FC)

Évidemment, les choses physiques que nous pouvons voir de nos yeux et toucher de nos mains ne sont pas l’essentiel pour Dieu.

Les avantages d’un lieu de culte

N’y a-t-il pas des avantages à un lieu permanent pour une assemblée locale (un lieu loué ou acquis par l’Église) par rapport à la maison d’un membre, une salle de classe dans une école ou une salle publique qu’on louerait juste pour le culte du dimanche ? Il y en a plusieurs :

1. La flexibilité. Un lieu qui est en tout moment à la disposition de l’Église permet de programmer des activités quand on le veut, même à la dernière minute. Que ce soit un culte, une étude biblique, une réunion de prière, une séance d’évangélisation, un repas fraternel, une activité spéciale pour les jeunes ou les femmes, ou même un rendez-vous pour n’importe quel entretien spirituel, le local de l’Église est un lieu approprié et disponible.

2. La tranquillité. Quand on fait le culte dans le domicile d’un membre de l’Église, il y a parfois des activités domestiques qui se passent en même temps que l’adoration et qui constituent une distraction. Il peut y avoir des personnes qui font partie du foyer, mais qui ne sont pas membres de l’Église et qui s’entêtent à faire autre chose en même temps que l’assemblée essaie d’adorer Dieu : celle-ci fait son linge, ou son ménage ou sa cuisine (et parfois gêne les autres avec la fumée) ; celui-là joue la radio trop fort ; ceux-ci parlent haut et fort tout près de l’entrée de la salle. Si le culte se fait dans une cour commune, les distractions se multiplient en fonction du nombre de personnes dans la cour.

3. La légalité. Dans certains pays ou certaines villes, il existe des lois qui interdisent d’organiser des assemblées religieuses dans les maisons privées.

4. La respectabilité. Cet argument doit être admis, mais dans une mesure plus limitée : il est vrai que les préjugés dans certains milieux font qu’une Église qui ne se réunit pas dans une chapelle assez traditionnelle peut être mal vue. Ceux du dehors peuvent avoir l’idée que l’assemblée n’est pas « sérieuse ». Ils se disent qu’il s’agit simplement d’un effort d’escroquer les autres, comme une entreprise qui s’ouvre et se ferme subitement sans honorer ses engagements ou sans rembourser l’argent des clients qui n’ont pas eu satisfaction. Par contre, l’Église ne doit pas tomber dans le piège d’être l’esclave des attentes des non-chrétiens, des attentes qui n’ont rien à voir avec ce que Dieu veut pour son Église. Ce n’est pas à ceux qui ne sont même pas dans l’Église de déterminer les priorités de l’Église dans l’emploi de ses ressources.

Quand il s’agit d’un lieu que l’assemblée achète plutôt que de louer, il y a potentiellement un cinquième avantage et aussi quelques dangers :

5. La stabilité. Chaque fois qu’une assemblée change son lieu de réunion, elle perd généralement quelques visiteurs réguliers ou même des membres. Quand on est locataire ou qu’on s’arrange avec une école ou une famille dans l’Église pour l’emploi d’un espace, on n’a pas de garantie. Le propriétaire peut annuler ou ne pas renouveler le bail ; l’école peut changer de directeur ou de politique en ce qui concerne l’utilisation de ses salles ; la famille chrétienne peut déménager ou rechuter. La famille hôte peut s’engager dans des comportements qui déshonorent l’assemblée, ou profiter de la dépendance de l’Église en ce qui concerne le lieu d’adoration pour dominer sur les autres ou imposer sa volonté quand l’assemblée prend des décisions – ce qui pousse l’assemblée à vouloir changer de lieu. Quelle que soit la raison pour le déménagement de l’assemblée, il y a le danger de perdre certaines personnes.

Quelques dangers d’un lieu de culte

1. Le lieu que l’assemblée s’acquiert peut se trouver loin de là où habitent la plupart des membres actuels ou de ceux qu’on arrive à convertir. Les parcelles à la périphérie d’une ville sont souvent plus abordables, mais elles sont aussi moins accessibles. S’il y a déjà des assemblées dans quelques quartiers bien établis de la ville, il peut être très sage d’en établir aussi dans les quartiers en construction qui sont plus retirés du centre. Les nouveaux habitants trouveront une assemblée pour y prier. Mais si la première assemblée dans une ville s’implante tout à fait à l’extrémité sud de la ville, elle peut avoir du mal à attirer des gens du centre ou du côté nord, surtout là où beaucoup de la population ne disposent pas de leurs propres moyens de transport.

2. Le local peut se trouver dans un quartier trop bruyant, trop dangereux ou trop sale. Soit il est entouré de beaucoup de sources de distraction, soit le milieu décourage les visiteurs. Si l’assemblée est propriétaire du local, elle peut se sentir forcée d’y rester malgré le fait qu’un autre quartier serait nettement mieux pour ses activités. Elle devient prisonnière de son lieu de culte.

3. Si le bâtiment est construit ou acheté par des fonds venant d’ailleurs, disons d’une autre assemblée qui se trouve à l’étranger, il est fort possible que le coût de l’entretien du bâtiment soit au-delà des moyens de l’assemblée qui a bénéficié de la largesse des autres. Ce qui a été prévu comme une aide peut finir par devenir une charge difficile à porter. Il est souvent avantageux d’exercer de la patience à cet égard. Quand on s’applique à cultiver l’engagement, la foi et la générosité des membres d’une assemblée, ils apprennent à donner suffisamment pour satisfaire aux besoins de l’œuvre, y compris le besoin de construire et d’entretenir un lieu permanent pour ses réunions. Même si une aide d’ailleurs pour compléter les efforts locaux est la bienvenue, la responsabilité principale repose sur l’Église locale. Quand nous cherchons la facilité, voulant que d’autres personnes nous fassent cadeau d’un lieu de culte pour lequel nous n’avons pas sacrifié, nous n’apprenons pas les leçons spirituelles dont nous avons besoin. Que ce soit une question de force physique ou spirituelle, c’est par le travail et l’effort que l’on devient plus fort. L’aide accordée avec les meilleures intentions fait parfois plus de mal que de bien, surtout si elle est trop généreuse ou si elle est accordée sans que les bénéficiaires fassent des efforts selon leurs capacités.

Il est important de reconnaître que ce qui précède ne s’applique pas seulement dans des milieux pauvres. Il y a de très nombreux exemples d’assemblées qui ont bénéficié d’aides importantes pour construire leurs lieux de culte, et qui n’ont jamais appris à donner selon leurs moyens. Que ce soit dans des pays riches, tels que l’Allemagne, le Canada, la Nouvelle-Zélande et d’autres, ou dans les pays très pauvres, des assemblées où les membres gagnaient des salaires comme ceux de leurs compatriotes ont perdu leurs locaux parce qu’elles n’arrivaient pas à payer les impôts fonciers ou ont permis à ces locaux de tomber en ruine par manque d’entretien. Les membres n’avaient pas investi leur propre argent pour les construire, et par conséquent, ils n’étaient pas prêts à dépenser ce qui était nécessaire pour les conserver. Ils considéraient que c’était le devoir d’autrui de leur fournir un lieu de culte. Même si une telle aide peut être utile ou appréciée, il est important de comprendre que rien dans la Bible n’indique que les apôtres et les évangélistes au premier siècle fournissaient les fonds pour louer ou acheter des lieux de culte pour les assemblées qu’ils établissaient. Aucun passage n’enseigne qu’il est le devoir d’une assemblée de fournir un lieu de réunion pour une autre assemblée.

Un bâtiment produit-il la croissance ?

Nous avons admis qu’un lieu de culte peut être très utile pour une assemblée et constituer une aide dans son travail d’évangélisation. Il y a peu de gens qui diraient le contraire. Mais nombreux sont ceux qui exagèrent l’importance du local. Le dirigeant d’une Église en Côte d’Ivoire me parlait un jour du grand édifice que son assemblée construisait depuis plusieurs années. J’ai été fort surpris de l’entendre dire : « C’est ce bâtiment qui va évangéliser pour nous. » Je me suis demandé si ce bâtiment serait capable de produire la foi dans le cœur des hommes, car la Bible dit : « La foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ » (Romains 10.17). J’ai pensé aux chapelles et aux cathédrales que j’avais vues en Europe qui étaient beaucoup plus magnifiques que ce que son assemblée construisait ; pourtant ces édifices n’étaient plus fréquentés. J’ai pensé à un joli lieu de culte que des Américains avaient construit quelques années auparavant pour une assemblée baptiste dans une autre ville ivoirienne : ce « temple », beau et spacieux, ne recevait pourtant qu’une poignée de fidèles. Je pensais aux villageois qui avaient encouragé les chrétiens à construire, en disant : « Quand vous aurez construit votre église, nous serons avec vous, car nous voyons que vous prêchez la vérité. » Le bâtiment fut construit, mais ces gens-là n’ont jamais rejoint ceux qui y adoraient. Si la vérité ne pouvait pas les gagner sans bâtiment, c’est qu’ils n’aimaient pas vraiment la vérité.

Pareillement, certains frères se plaignent qu’ils convertissent des gens, mais que ces convertis ne restent pas longtemps parce que le lieu de culte n’est pas satisfaisant. Jésus dit en Matthieu 10.37-39 :

« Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n’est pas digne de moi. Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera. »

Le problème n’est probablement pas le lieu de culte, mais plutôt le fait que ces « convertis » n’avaient pas la sorte d’engagement que Jésus demande ; ils n’avaient pas « calculé la dépense » (Luc 14.28-30) ; ils n’étaient pas dignes d’être ses disciples. L’Église au premier siècle ne disposait pas de lieux de culte comme ceux auxquels on pense de nos jours ; en plus, elle était persécutée avec furie. Et pourtant, elle grandissait et remplissait le monde de sa doctrine.

Ce qui contribue réellement à la croissance

L’Évangile que nous devons prêcher et le cœur de celui qui l’écoute sont les deux éléments les plus importants dans la conversion. Certaines personnes ne se convertissent pas ou ne restent pas fidèles parce qu’elles n’ont pas le cœur « honnête et bon », comme Jésus nous l’enseigne dans la parabole des sols (Luc 8.5-15). Si nous cherchons, après ces deux éléments, des facteurs secondaires, soyons assez honnêtes pour reconnaître que le lieu de culte est relativement bas sur la liste. Beaucoup plus nécessaires sont le zèle et la fidélité dans l’enseignement de la Parole de Dieu, l’amour sincère les uns pour les autres et pour ceux du dehors, des vies dans la communauté qui s’harmonisent avec notre prédication, et un accueil chaleureux pour tous – qu’ils soient riches ou pauvres, autochtones ou étrangers. Est-ce que des visiteurs ou de nouveaux convertis trouvent des gens qui sont plutôt moroses, qui se plaignent de ce qu’on ne les aide pas, et qui se comparent défavorablement aux autres groupes religieux ? Ou bien, ces visiteurs et nouveaux chrétiens découvrent-ils des personnes qui sont heureuses d’appartenir à l’Église que Jésus a créée, de faire partie d’une vraie famille spirituelle, de posséder la vérité qui sauve leurs âmes, et de pouvoir consacrer leurs vies et leurs biens à la gloire de Dieu ? Si ces visiteurs découvrent un peuple avec une telle joie, avec ou sans bâtiment, ils seront attirés.

Mettons donc l’accent là où la Parole de Dieu le met :

« Exhorte de même les jeunes gens à être modérés, te montrant toi-même à tous égards un modèle de bonnes œuvres, et donnant un enseignement pur, digne, une parole saine, irréprochable, afin que l’adversaire soit confus, n’ayant aucun mal à dire de nous. » (Tite 2.6-8)

« Alors le proconsul crut […] étant frappé de la doctrine du Seigneur. » (Actes 13.12)

« Faites tout sans murmure ni plainte. Ne soyez pas de perpétuels mécontents ou hésitants. Mettez-vous en garde contre un esprit de contestation et de doute. Alors personne ne saura vous trouver en faute, vous pourrez vous présenter en hommes irréprochables, nets de toute fausseté, en authentiques enfants de Dieu au sein d’une humanité dégénérée et corrompue. En cette époque perverse et dépravée, brillez comme des foyers de lumière au milieu d’un monde enténébré. » (Philippiens 2.14,15, Parole vivante)

« À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jean 13.35)

B. B.
(Dans Vol. 12, No. 2)

Noël

Quand quelqu’un ose remettre en question le bien-fondé d’une tradition très aimée, il court le risque d’être l’objet d’une certaine hostilité. L’émotion favorable qui s’attache à certaines pratiques traditionnelles est parfois si forte que l’on a du mal à aborder le sujet de ces pratiques de façon objective. On rencontre cette attitude même parmi des gens qui reconnaissent en général l’importance de suivre la Parole de Dieu plutôt que les pensées humaines. Ce n’est donc pas tout le monde qui accepterait d’entreprendre une étude qui risque de ne pas confirmer toutes leurs croyances et appuyer leurs différentes pratiques en ce qui concerne des fêtes religieuses comme Noël, une fête que des millions de personnes ont aimée ardemment depuis leur enfance.

Mais quant à nos lecteurs, « quoique nous parlions ainsi, bien-aimés, nous attendons, pour ce qui vous concerne, des choses meilleures et favorables au salut » (Hébreux 6.9). Nous sommes confiants que vous suivrez le conseil de 1 Thessaloniciens 5.21,22 : « Examinez toutes choses ; retenez ce qui est bon ; abstenez-vous de toute espèce de mal. » Vous aurez « des sentiments nobles » comme ceux des Juifs de Bérée qui « examinaient chaque jour les Écritures pour voir si ce qu’on leur disait était exact » (Actes 17.11). Conscients du fait que Jésus accusa d’autres adorateurs de Dieu « d’abandonner le commandement de Dieu et d’observer la tradition des hommes » (Marc 7.8), vous reconnaîtrez que le danger de tomber dans la même erreur est réel, et que l’on ne peut pas se permettre de perdre son objectivité.

Un silence surprenant

Aux yeux du monde l’un des jours de l’année les plus importants pour les chrétiens est sans aucun doute la fête de Noël, censée marquer la naissance de Jésus-Christ. Beaucoup passent des semaines à préparer ce jour par les activités de l’Avent et l’organisation d’une grande variété d’activités et de spectacles offerts dans les églises et d’autres lieux publics. On s’attendrait donc à trouver un enseignement plus ou moins approfondi dans les pages du Nouveau Testament concernant ce « jour saint ».

En réalité, la Bible garde un silence absolu concernant une quelconque célébration de l’anniversaire de naissance du Seigneur Jésus, qu’on la désigne par le nom de Noël ou par une autre appellation. Certes, les Évangiles de Matthieu et de Luc nous parlent de la naissance de Jésus à Bethléhem, mais aucun passage ne suggère que les premiers chrétiens marquaient l’anniversaire de ce jour de quelque manière que ce soit. Ni Jésus, ni ses apôtres, ni les autres auteurs inspirés n’ont demandé aux hommes d’observer la Noël ; aucun verset n’indique le jour de l’année, ni même le mois, où Jésus est né ; aucun passage ne contient des instructions sur la manière prescrite par Dieu pour sanctifier ce jour. Face à cette réalité, nul ne peut nier qu’il s’agit d’une observance d’origine humaine.

« C’est la pensée qui compte » ?

Mais est-ce qu’il est important de savoir si cette fête a été ordonnée par Dieu ? Ce qui compte, c’est le désir d’honorer notre Sauveur et de manifester notre joie à l’égard de sa venue dans ce monde condamné par le péché, n’est-ce pas ? Pas forcément. Oui, Dieu voit nos bonnes intentions et les apprécie, mais ce n’est pas tout ce que des hommes proposent de faire pour lui qui est selon sa volonté. Le roi David voulut construire un temple à l’honneur de son Dieu. Mais son fils Salomon explique en 1 Rois 8.17-19 que Dieu avait d’autres idées là-dessus :

« David, mon père, avait l’intention de bâtir une maison au nom de l’Éternel, le Dieu d’Israël. Et l’Éternel dit à David, mon père : Puisque tu as eu l’intention de bâtir une maison à mon nom, tu as bien fait d’avoir eu cette intention. Seulement, ce ne sera pas toi qui bâtiras la maison ; mais ce sera ton fils. »

Quand un désir de faire honneur à Dieu vient d’un cœur sincère, Dieu le sait et peut en éprouver un certain plaisir. Mais cela ne change pas le fait que c’est sa volonté qui importe, et ce qui est sûr de lui plaire, c’est quand nous obéissons à ses commandements. Les hommes investissent parfois (ou gaspillent plutôt) beaucoup de temps, d’effort et d’argent pour faire ce que Dieu n’a jamais demandé. Comme le prophète Samuel dit à Saül :

« L’Éternel trouve-t-il du plaisir dans les holocaustes et les sacrifices, comme dans l’obéissance à la voix de l’Éternel ? Voici, l’obéissance vaut mieux que les sacrifices, et l’observation de sa parole vaut mieux que la graisse des béliers. » (1 Samuel 15.22)

Un autre roi dans l’histoire juive, du nom d’Ozias, voulut brûler des parfums sur l’autel des parfums dans le temple de Jérusalem. C’était, bien sûr, un acte d’adoration, mais un acte que la loi de Dieu n’avait pas autorisé le roi à accomplir. Aucune loi ne l’interdisait explicitement ; les sacrificateurs pouvaient le faire, mais aucun commandement de l’Éternel n’autorisait les autres Israélites à rendre ce service sacré. C’est pour cela que les sacrificateurs dirent au roi :

« Tu n’as pas le droit, Ozias, d’offrir des parfums à l’Éternel ! Ce droit appartient aux sacrificateurs, fils d’Aaron, qui ont été consacrés pour les offrir. Sors du sanctuaire, car tu commets un péché ! Et cela ne tournera pas à ton honneur devant l’Éternel Dieu. » (2 Chroniques 26.18)

Pendant qu’ils parlaient, Dieu lui-même frappa Ozias de lèpre à cause de son péché présomptueux. Les bonnes intentions sont importantes, mais je dois avoir l’humilité de vérifier que ce que je me propose de faire en l’honneur de Dieu, c’est ce que Dieu veut que je fasse pour lui.

Le péché d’aller plus loin

On pourrait raisonner qu’il est possible de faire pour Dieu ce qu’il n’a pas demandé, sans pour autant lui désobéir. Mais cette façon de raisonner est dangereuse à la lumière des avertissements clairs dans les Écritures :

« Vous n’ajouterez rien à ce que je vous prescris, et vous n’en retrancherez rien ; mais vous observerez les commandements de l’Éternel, votre Dieu, tels que je vous les prescris. » (Deutéronome 4.2)

[Remarquez que le contraire de « ne rien ajouter et n’en rien retrancher », c’est d’observer les commandements tels que Dieu nous les donne.]

« N’ajoute rien à ses paroles, de peur qu’il ne te reprenne et que tu ne sois trouvé menteur. » (Proverbes 30.6)

« C’est en vain qu’ils m’honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d’hommes. » (Matthieu 15.9)

« … afin que vous appreniez… à ne pas aller au-delà de ce qui est écrit. » (1 Corinthiens 4.6)

« Et quoi que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus. » (Colossiens 3.17)

[Peut-on faire « au nom du Seigneur » ce que le Seigneur n’a jamais autorisé ?]

« Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans l’enseignement de Christ n’a point Dieu ; celui qui demeure dans cet enseignement a le Père et le Fils. » (2 Jean 9)

[Est-il possible qu’une pratique que ni Jésus ni ses porte-parole inspirés n’ont jamais mentionnée fasse partie de l’enseignement de Christ ?]

Une obligation sans que les apôtres le sachent ?

Il est reconnu par tous les historiens, qu’ils soient religieux ou pas, que l’on ne fêtait pas la naissance de Jésus pendant les trois premiers siècles du christianisme. « Selon la tradition catholique, c’est le pape Libère qui, en 354, aurait institué la fête de la Nativité à Rome le 25 décembre, date du Natalis Invicti ; il aurait également codifié les premières célébrations » (article de Wikipédia sur la Noël). La fête fut célébrée à Constantinople pour la première fois en 379 et à Antioche en 388. Ce n’est qu’en 506 que le concile d’Agde fait de Noël une fête d’obligation.

« L’Église (catholique) nous fait un devoir grave d’assister à la Messe… aux quatre fêtes d’obligation. Aussi, manquer la Messe ces jours-là (ou la veille en soirée de ces jours-là) sans un motif très sérieux et manifeste, constitue un péché mortel. Car c’est là un outrage à Dieu… » (Manuel d’instruction et d’éducation religieuse : Les commandements de l’Église)

Il est surprenant, n’est-ce pas, que la non-observation d’une fête qui était inconnue aux apôtres et à tous les premiers chrétiens soit un acte qui puisse séparer un fidèle de son Dieu et le condamner éternellement ! Même parmi des protestants, qui ne parlent pas de « péchés mortels » et « péchés véniels », les gens ont l’idée qu’il est plus grave de ne pas aller à l’église à Noël que de négliger le culte d’un « dimanche ordinaire ». Comme les Juifs du temps de Jésus, beaucoup sont tombés dans l’erreur d’élever les traditions et les commandements des hommes au-dessus de la Parole de Dieu (Marc 7.6-8).

Dieu nous a révélé ce qui est nécessaire

On nous pose parfois la question : « Ne pensez-vous pas que nous devrions célébrer une fête pour rappeler la naissance du Christ ? » En fait, peu importe ce que nous pensons là-dessus. 2 Pierre 1.3 nous dit que Dieu « nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété ». Tout ce que j’ai besoin de savoir afin de servir Dieu et lui plaire a été révélé dans la Bible. Si Dieu voulait qu’on observe une fête comme Noël, il nous l’aurait certainement dit ! Instituer une telle observance et demander aux hommes de la respecter, c’est être présomptueux et parler à la place de Dieu.

La conclusion de réformateurs

Il est instructif de constater que bon nombre de conducteurs de la Réforme protestante, y compris Calvin, Zwingli, Farel, Knox et d’autres, reconnurent qu’un retour à la Bible exigeait l’abandon de toutes sortes de pratiques étrangères à la Bible, y compris le culte des images, les vœux de célibat pour le clergé, la prière pour les morts, et oui, les différentes fêtes, telles que Noël, Épiphanie, Ascension, Assomption, et les jours consacrés aux divers saints. Ils recommandaient le dimanche comme seul « jour saint » pour le chrétien. Jusqu’au début du vingtième siècle, bon nombre de dénominations protestantes, y compris les presbytériens, les quakers, les baptistes et d’autres ne marquaient pas du tout la fête de Noël. En 1871 par exemple, le célèbre prédicateur baptiste, Charles Spurgeon, dit dans son sermon du 24 décembre :

« Nous n’avons pas d’égard superstitieux pour les temps et les saisons… nous ne trouvons aucune justification dans les Écritures pour l’observance de l’anniversaire de naissance du Sauveur ; et, par conséquent, cette observance n’est qu’une superstition, n’ayant pas été autorisée par Dieu. »

Si nous voulons respecter réellement l’autorité de la Bible et nous garder d’introduire dans l’adoration de Dieu les traditions humaines et les pratiques qui ne viennent pas de Dieu, cette question est déjà réglée. Aucun passage biblique ne soutient l’observance de la fête de Noël dans les Églises. Ceux qui veulent parler là où la Bible parle et se taire là où la Bible se tait ne peuvent donc pas recommander une telle observance.

Il reste, cependant, d’autres points qu’il vaut la peine de traiter.

Le 25 décembre, n’est-ce pas quand même l’anniversaire du Seigneur ?

Nous avons déjà établi que la fête de Noël remonte seulement jusqu’au milieu du quatrième siècle. Étant donné que personne ne connaissait la vraie date de naissance de Jésus, les hommes ont, bien sûr, eu l’idée de célébrer sa naissance avant de fixer le jour de la fête. Pour certains c’était le 20 mai. Pour d’autres, c’était le 6 avril. D’autres encore avançaient le mois de septembre. On pencha quelque temps pour le 6 janvier. On finit par se mettre d’accord sur le 25 décembre. Il y a une quasi-unanimité sur le point suivant :

« Cette date est entièrement conventionnelle, et n’a rien d’un « anniversaire ». Elle aurait été fixée pour coïncider avec la fête romaine du Sol Invictus (soleil invaincu), célébrée à cette date à l’instar de la naissance du dieu Mithra, né un 25 décembre ; le choix de cette fête permettait une assimilation de la venue du Christ – « Soleil de justice » – à la remontée du soleil après le solstice d’hiver. L’Église a fixé la célébration de Noël au moment de la fête païenne du solstice d’hiver. » (Wikipédia)

Selon une publication catholique en anglais (The New Question Box),

« Il est apparemment gênant pour certaines personnes que la date de Noël trouve ses origines dans une fête païenne. Quoi qu’il en soit, c’est la meilleure explication que nous avons pour le choix du 25 décembre comme jour de célébration de la naissance de Jésus. » (p. 28,29)

Beaucoup ont fait la remarque que même si nous ne pouvons pas savoir exactement quel jour Jésus est né, nous pouvons être assez certains qu’il n’est PAS né en décembre, au beau milieu de la saison pluvieuse en Palestine. En effet, le seul indice biblique de la période de l’année où le Seigneur est né nous dit, en Luc 2.8 : « Il y avait, dans cette même contrée, des bergers qui passaient dans les champs les veilles de la nuit pour garder leurs troupeaux. » Or, il est bien connu que les bergers dans ces zones ne passent pas les nuits avec les troupeaux dans les champs pendant les mois de mauvais temps, qui ne prennent fin qu’en mars.

Quelle est l’origine des diverses traditions associées à la Noël ?

Mais ce n’est pas seulement la date où l’on observe Noël qui doit son origine à des fêtes païennes. De très nombreuses coutumes associées à Noël remontent à des pratiques préchrétiennes chez les Romains, les Celtes, les Vikings, les Norvégiens et bien d’autres peuples païens. Adopter et adapter les coutumes des païens était une politique consciente de l’Église catholique. Un exemple parmi plusieurs se trouve dans une lettre adressée par le Pape Grégoire à l’abbé Mellitus en Grande-Bretagne vers l’an 606 :

« Il ne faut en aucun cas détruire les temples des idoles du peuple. On peut détruire les idoles elles-mêmes, mais il faut asperger les temples d’eau bénite, y dresser des autels et déposer des reliques… De cette façon, nous espérons que le peuple, en voyant que leurs temples ne sont pas détruits, abandonnera son erreur, se rassemblant plus facilement dans leurs lieux habituels, et parviendra à connaître et adorer le vrai Dieu. Et puisqu’ils ont la coutume de sacrifier des bœufs aux démons, qu’on y substitue quelque autre cérémonie, telle qu’une fête à l’honneur des saints martyrs dont on y aurait déposé les reliques. »

Cette approche semble tout le contraire de l’attitude que Dieu recommanda aux Israélites qui entraient dans le pays de Canaan au temps de Moïse : « Vous détruirez tous les lieux où les nations que vous allez chasser servent leurs dieux, sur les hautes montagnes, sur les collines, et sous tout arbre vert » (Deutéronome 12.2). Certes, la situation des Israélites qui prenaient possession d’un pays par la force militaire n’est pas la même que celle de l’Église qui cherche à convertir des populations par la prédication de l’Évangile de Christ. La leçon à tirer de l’exemple des Israélites, c’est qu’une rupture totale d’avec la religion païenne est nécessaire. Le mélange des anciennes pratiques et de la nouvelle foi n’est pas du tout souhaitable. Plus loin dans le même chapitre, Dieu dit au sujet des nations païennes de Canaan :

« Garde-toi de te laisser prendre au piège en les imitant, après qu’elles auront été détruites de devant toi. Garde-toi de t’informer de leurs dieux et de dire : Comment ces nations servaient-elles leurs dieux ? Moi aussi, je veux faire de même. Tu n’agiras pas ainsi à l’égard de l’Éternel, ton Dieu ; car elles servaient leurs dieux en faisant toutes les abominations qui sont odieuses à l’Éternel… Vous observerez et vous mettrez en pratique toutes les choses que je vous ordonne ; vous n’y ajouterez rien, et vous n’en retrancherez rien. » (Deutéronome 12.30-32)

Encore nous voyons le même principe : Dieu, dans sa Parole, fournit aux hommes toutes les instructions nécessaires pour le servir de façon acceptable à ses yeux. Il n’y a pas besoin de rechercher auprès des autres religions des pratiques et des ordonnances pour compléter ce que Jésus et ses apôtres nous ont laissé dans le Nouveau Testament. Au lieu d’enrichir la vraie religion, nous risquerions de rendre notre culte inutile.

Une question de choix personnel ?

Certains chrétiens se disent que la question des jours saints relève du domaine de la liberté personnelle. Après tout, l’apôtre Paul n’a-t-il pas écrit en Romains 14.5 : « Tel fait une distinction entre les jours ; tel autre les estime tous égaux. Que chacun ait en son esprit une pleine conviction » ?

Si nous ne plaçons pas ce verset dans son contexte, nous risquons de semer de la confusion. En effet, tous les jours ne sont pas pareils si un jour de la semaine est désigné comme « le jour du Seigneur » (Apocalypse 1.10). Tous les jours ne sont pas identiques pour le chrétien si un jour est précisé pour certains actes d’adoration : « Pour ce qui concerne la collecte en faveur des saints… que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette à part… » (1 Corinthiens 16.1,2) ; « Le premier jour de la semaine, nous étions réunis pour rompre le pain » (Actes 20.7). On peut ajouter que Paul ne semble pas considérer l’observance des jours saints comme un sujet d’indifférence quand il écrit aux Galates : « Vous observez les jours, les mois, les temps et les années ! Je crains d’avoir inutilement travaillé pour vous » (Galates 4.10,11).

Un regard attentif au contexte de Romains 14 révèle que Paul ne parle ni des fêtes « chrétiennes » telles que Noël et Pâques (qui n’existaient même pas à son époque), ni de dimanche comme jour d’adoration des chrétiens, ni de fête quelconque qui serait célébrée de façon collective dans les assemblées. Le scénario le plus probable est que certains chrétiens d’origine juive continuaient d’observer dans leurs vies privées certains aspects de la loi mosaïque, bien qu’ils aient été dégagés de cette loi. (L’apôtre Pierre, par exemple, n’avait rien mangé « d’impur » plusieurs années après que la loi qui imposait ces restrictions alimentaires avait été clouée à la croix de Christ – Actes 10.14; Colossiens 2.14-17.) Un chrétien qui comprenait qu’il n’avait plus besoin de se conformer aux lois alimentaires ou de rester à la maison le jour du sabbat ne devait pas mépriser son frère ou l’influencer à violer sa conscience. Et le chrétien juif qui continuait de garder de tels préceptes ne devait pas juger son frère qui, conformément à l’Évangile, les avait mis de côté.

Si ce chapitre s’applique à la question de Noël, ce n’est pas dans le sens d’autoriser l’introduction de fêtes religieuses dans la vie de l’Église selon la fantaisie des hommes, sans qu’elles soient autorisées par la Parole de Dieu. C’est plutôt dans ce sens : si un chrétien, à son propre niveau personnel, choisit de consacrer un jour pour se rappeler et marquer d’une manière particulière la naissance de Christ (ou tout autre événement biblique), il peut bien le faire ; les autres n’ont pas besoin de le juger. Mais qu’il se garde d’imposer aux autres ce qui n’est qu’un principe personnel que Dieu n’a nulle part recommandé aux hommes.

De nombreux chrétiens traitent Noël comme une fête familiale ou nationale. Ils profitent du jour de repos offert par leurs employeurs pour se retrouver en famille ou avec des amis. Ils mangent un bon repas et échangent des cadeaux. Ils participent à certaines activités de la saison, comme font de nombreuses personnes qui ne sont pas du tout religieuses. Ils ont le droit de faire ainsi s’ils le veulent, sans être jugés. Mais ils n’enseignent pas à leurs enfants que tout cela est pour l’anniversaire de Jésus, et ils n’introduisent pas dans leurs assemblées une fête qui n’a tout simplement rien à voir avec la volonté de Dieu pour son peuple.

B. B.
(Dans Vol. 12, No. 1)

Recevoir le pardon de Dieu

« Toi, tu es un Dieu prêt à pardonner, compatissant et miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté. » (Néhémie 9.17)

Nous avons besoin de pardonner parce que nous sommes nous-mêmes dans le besoin du pardon. Dieu est sans péché, et il n’a pas besoin du pardon de qui que ce soit. Malgré nos crimes, si nombreux et si graves, Dieu nous offre son pardon parce qu’il nous aime. Parce qu’il est non seulement un Dieu d’amour, mais aussi un Dieu de justice et de sainteté, le Juge de l’univers ne peut pas laisser les péchés impunis. Comme Dieu a fourni à Abraham le bélier qui fut sacrifié à la place de son fils, Dieu a aussi fourni le sacrifice qui paie le prix de nos péchés : son Fils, Jésus-Christ, qui est mort à notre place. Le péché ne reste donc pas impuni, mais le pardon que Dieu nous offre lui a ainsi coûté très cher.

Nous acceptons le pardon de Dieu par une foi active et qui s’exprime dans l’obéissance. Pour être plus précis, on peut identifier cinq étapes dans l’acceptation du pardon qui est disponible en Jésus-Christ :

  1. Il faut écouter la bonne nouvelle de la mort et la résurrection de Jésus pour nos péchés (Romains 10.17; Jacques 1.21).
  2. Il faut croire que Jésus est le Fils de Dieu (Jean 3.16,36; 20.31; Romains 1.16).
  3. Il faut vous repentir – vous devez accepter de faire désormais de votre mieux pour éviter le péché et pratiquer le bien (Actes 3.19; 17.30; 26.20).
  4. Il faut confesser votre foi – dire devant les hommes que vous croyez en Jésus (Romains 10.9,10; Matt. 10.32,33; 1 Timothée 6.12).
  5. Il faut vous faire immerger (baptiser) selon le commandement de Jésus « pour le pardon de vos péchés » (Aces 2.38; 22.16; Marc 16.16; Colossiens 2.12,13).

B. B.
(Dans Vol. 11, No. 2)

Foi et raison

Pourquoi la foi est-elle si importante ? La Bible dit en Hébreux 11.6 : « Sans la foi il est impossible de lui être agréable ; car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent. » Si nous n’avons donc pas la foi, nous ne pouvons jamais plaire à Dieu.

Mais que veut dire au juste le mot « foi » ? Tous n’ont pas la même idée quand ils parlent de la foi. Ce qui nous intéresse le plus, c’est de savoir ce que la Parole de Dieu entend quand elle dit que nous devons avoir « la foi », ou que nous devons « croire ».

Reconnaissons premièrement que la foi comporte deux aspects qui se complètent. L’accent est parfois mis sur un aspect ou sur l’autre, mais tous les deux sont nécessaires. Dans un sens, croire, c’est reconnaître ou être convaincu de la vérité d’une idée ; c’est croire que telle chose est vraie. Il s’agit du côté plus intellectuel de la foi. On sait, on connaît certaines choses par la foi. Le deuxième aspect devrait être une conséquence du premier. Si l’on est vraiment convaincu en ce qui concerne Dieu et sa parole, cela produira une sorte de confiance, qui s’exprime à son tour dans les actions. L’Épître de Jacques chapitre 2 parle donc d’une foi qui, n’étant pas accompagnée d’œuvres concrètes, est morte en elle-même. Une foi intellectuelle qui n’est pas complétée par la confiance et l’obéissance reste sans valeur.

Le premier aspect : la conviction

Nous venons de dire qu’on connaît certaines choses « par la foi ». On tient ces choses pour vraies ; on les croit. Or, dans la langue courante, le mot « croire » suggère parfois la présence d’un doute. Une définition du dictionnaire est « tenir quelque chose pour possible, probable ; penser ». Nous disons par exemple : « Je crois qu’il viendra », ou : « Je crois qu’il va pleuvoir demain. » Cela ne veut pas dire que l’on soit très sûr de ce que l’on dit. En fait, selon la manière d’insister sur le mot « croire », l’idée de doute peut peser plus que l’idée de conviction. On pourrait dire, par exemple : « Je le crois, mais je ne suis pas sûr. » Dans la Bible, cela n’est jamais le cas. Selon Hébreux 11.1 : « La foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas. » La traduction du Français courant est encore plus claire : « Avoir la foi, c’est être sûr de ce que l’on espère, c’est être convaincu de la réalité de ce qu’on ne voit pas. » Bibliquement parlant donc, dire que l’on croit telle chose, c’est prétendre savoir. Ce n’est pas suggérer l’incertitude.

Mais soulignons un autre fait concernant la foi, un fait que nous relevons de ce même verset en Hébreux : la foi se rapporte à quelque chose qu’on ne voit pas. Lisez encore Hébreux 11.1 : « Avoir la foi, c’est être sûr de ce que l’on espère, c’est être convaincu de la réalité de ce que l’on ne voit pas. » Les propos de l’apôtre Paul en 2 Corinthiens 5.7 enseignent le même principe : « Nous marchons par la foi et non par la vue. » Il y a, en effet, deux moyens différents de connaître quelque chose : par la foi ou par la vue. Soit nous tenons quelque chose pour vrai, parce que nous avons accepté un témoignage à cause de notre confiance à la source de ce témoignage (c’est-à-dire par la foi), soit nous tenons la chose pour vraie à cause de ce que nous avons vu personnellement de nos propres yeux. La plupart de ce que nous connaissons dans la vie, nous le connaissons par la foi. Nous avons accepté ce que d’autres personnes ont dit ou écrit parce que nous avons conclu que ces personnes sont dignes de notre confiance. Par exemple, je crois que le Japon est un pays réel, qu’il existe. Je ne l’ai pas visité. Je ne l’ai jamais vu de mes yeux. Mais j’accepte les témoignages de beaucoup de personnes qui prétendent être venues de ce pays ou qui prétendent l’avoir visité. Je n’ai absolument aucun doute concernant la réalité du Japon. Si vous me demandez comment je sais que le Japon existe, je dirai simplement que j’ai parlé avec des Japonais, j’ai lu des livres et des articles qui en parlent, j’ai regardé des reportages à la télévision, etc. J’ai confiance à ces sources de renseignements. Mais supposons qu’un jour j’aie l’occasion de monter dans un avion en partance pour Tokyo et que je passe un certain temps à découvrir le pays et sa culture. Par la suite, rentré chez moi, quelqu’un me demande comment je sais que le Japon existe. Je ne citerais plus les livres ou les reportages à la télé ; je dirais simplement que je sais que le Japon existe parce que je l’ai vu de mes propres yeux. Ce ne serait plus par la foi, mais par la vue. Ce n’est pas que ma connaissance serait plus certaine qu’avant ; mais elle n’aurait plus besoin de se baser sur les témoignages des autres.

Comment savez-vous que les micro-organismes existent et qu’ils peuvent vous rendre malades ? Comment savez-vous que les ondes radio existent et qu’elles sont le moyen par lequel vous entendez la musique de votre poste ? Comment savez-vous que Napoléon a vécu ou que la Révolution française a eu lieu ? Vous ne voyez aucune de ces choses de vos propres yeux. Vous les connaissez par la foi. Dans un sens réel, vous connaissez ces choses de la même manière que vous pouvez connaître que Jésus-Christ a vécu, qu’il a fait des miracles, qu’il a été crucifié au temps de l’Empire romain et qu’il est ressuscité d’entre les morts. C’est-à-dire, vous acceptez les témoignages de sources qui sont dignes de confiance. Ce n’est pas pour rien que la Bible nous dit en Romains 10.17 : « La foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ. »

Le deuxième aspect : la confiance

Mais voyons le deuxième aspect de la foi, à savoir, la confiance. La foi n’est pas simplement le fait de reconnaître intellectuellement telle chose pour vraie : c’est aussi le fait d’agir selon cette conviction. La foi, c’est compter sur quelqu’un ou quelque chose, sans crainte ni inquiétude ; c’est avoir confiance que l’objet de notre foi fera ce que nous en attendons.

Cet aspect de la foi est démontré dans la vie d’Abraham, que la Bible appelle « le père des croyants ». En Hébreux 11.8 nous lisons : « Par la foi, Abraham obéit quand Dieu l’appela : il partit pour un pays que Dieu allait lui donner en possession. Il quitta son propre pays sans savoir où il allait. » L’auteur poursuit aux versets 17-19 : « Par la foi, Abraham offrit Isaac en sacrifice lorsque Dieu le mit à l’épreuve. C’est à lui, Abraham, que Dieu avait fait la promesse, et pourtant il se montra prêt à offrir son fils unique en sacrifice. Dieu lui avait dit : « C’est par Isaac que tu auras les descendants que je t’ai promis. » Abraham estima que Dieu avait le pouvoir de ramener Isaac de la mort à la vie ; et Abraham reçut de nouveau Isaac qui lui fut, pour ainsi dire, ramené d’entre les morts. » Beaucoup de personnes prétendent croire en Dieu ; peu de gens mettent leur confiance en lui comme Abraham le faisait. La foi dans le sens de la confiance en Dieu permet de garder son calme face aux tempêtes de la vie et aussi d’obéir aux commandements de Dieu même quand il nous exige ce qui est difficile.

Pour revenir au verset par lequel nous avons commencé : « Celui qui s’approche de Dieu doit croire que Dieu existe (la conviction) et qu’il récompense ceux qui le cherchent (la confiance) » (Hébreux 11.6).

La nature de la foi

Quand on parle de la foi aujourd’hui, beaucoup de personnes expriment l’idée que leur foi religieuse est quelque chose de personnelle. Certainement, on ne doit pas recevoir la foi de ses parents sans l’examiner pour savoir qu’elle est vraie. Ce n’est pas quelque chose que le gouvernement doit décider pour nous. On ne doit pas épouser une croyance simplement parce que la majorité de nos voisins l’ont acceptée. C’est une décision personnelle.

La foi est objective

Cela ne veut pas dire que la foi est subjective. Il ne s’agit pas d’un choix arbitraire que je prends de croire telle chose parce qu’il me plaît de le croire. Vous êtes libre de croire ce que vous voulez, comme je suis libre, aussi. Vous ne chercherez pas à me force à accepter ce que vous croyez, et je me garderai de faire la même chose à votre égard. Mais cela ne veut pas dire que vous devez considérer ma foi comme étant aussi valable ou bien fondée que la vôtre. Je ne suis pas obligé de parler comme si ce que vous croyez est normal, quand en fait je trouve que votre croyance est fausse. Dire que nous avons la liberté de culte, dire que la foi est personnelle, en effet, n’est pas dire que la foi est subjective.

Certaines choses sont objectivement vraies ou fausses. Par exemple, deux et deux font quatre, quelle que soit mon opinion ou ma préférence. Paris est la capitale de la France, que je le reconnaisse ou pas. Ce sont des vérités objectives. C’est dans la catégorie de croyances subjectives, par contre, qu’on va classer les questions de goût, de culture ou de personnes. On ne ressent pas le besoin de pouvoir défendre rationnellement une position subjective. Si je dis que la glace au chocolat est meilleure que la glace à la vanille, je ne vais probablement pas offrir des arguments ou des preuves pour vous convaincre, et cela ne m’inquiète nullement si vous optez pour la vanille.

Malheureusement, quand certaines personnes disent que leur foi chrétienne est personnelle, elles entendent aussi par là que la foi religieuse est toujours subjective. Elle est vraie pour un homme parce qu’il l’a choisie ; ce n’est pas que cet homme a choisi sa foi parce qu’elle était vraie. Elle peut ne pas être vraie pour quelqu’un d’autre.

Jésus et ses apôtres n’ont jamais traité le message qu’ils prêchaient comme une idée à accepter si les auditeurs avaient envie de l’accepter ou à rejeter si elle ne leur convenait pas. Ils prétendaient que ce message était objectivement vrai et qu’il serait appliqué à tout être humain au dernier jugement. Jésus dit, par exemple, en Jean 12.48 : « Celui qui me rejette et qui ne reçoit pas ma parole a son juge ; la parole que j’ai annoncée, c’est elle qui le jugera au dernier jour. » L’Évangile, l’objet de notre foi, est objectivement vrai, et il s’applique à tous les hommes.

La foi biblique est rationnelle

Une autre fausse conception au sujet de la foi, c’est qu’elle est irrationnelle. Des théologiens et philosophes du 19e et du 20e siècles, tels que Kierkegaard et Camus, ont présenté la décision de croire comme « le saut de la foi », ou encore pire, « le saut dans l’irrationnel ». Puisque, selon eux, Dieu est indémontrable, l’homme doit nier sa propre raison, sa conscience lucide, afin de croire. C’est un saut dans l’obscurité, dans l’inconnu et l’inconnaissable. On s’engage sans aucune base rationnelle, n’ayant aucun moyen de savoir que Dieu existe.

Cette façon de voir l’action de croire rappelle une scène dans le livre Alice au travers le miroir, par Lewis Carroll. La Reine Blanche dit à Alice :

« J’ai exactement cent un ans, cinq mois, et un jour.

– Je ne peux pas croire cela ! S’exclama Alice.

– Vraiment ? dit la Reine d’un ton de pitié. Essaie de nouveau : respire profondément et ferme les yeux.

Alice se mit à rire.

– Inutile d’essayer, répondit-elle : on ne peut pas croire des choses impossibles.

– Je suppose que tu manques d’entraînement, dit la Reine. Quand j’avais ton âge, je m’exerçais à cela une demi-heure par jour. Il m’est arrivé quelquefois de croire jusqu’à six choses impossibles avant le petit déjeuner. »

La foi biblique est défendable

Contrairement à de telles conceptions de la foi, les auteurs de la Bible ne demandent jamais aux hommes de mettre de côté la nature rationnelle dont Dieu nous a dotés. Lui qui nous a donné l’intelligence ne nous invite pas à laisser notre cerveau à la maison quand nous venons à l’Église. Au contraire, lorsque Jésus citait le plus grand de tous les commandements, il dit : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée » (Matthieu 22.37). Tout en reconnaissant qu’il y a parfois des faiblesses dans les manières humaines de raisonner et que la sagesse de Dieu est infiniment supérieure à celle des hommes, les auteurs inspirés ne demandent point à l’homme de rejeter l’aspect rationnel de son être. L’apôtre Paul dit, par exemple, en 1 Corinthiens 10.15 : « Je vous parle là comme à des gens raisonnables, j’en appelle donc à votre intelligence : jugez vous-mêmes de ce que je vais dire » (Parole vivante).

C’est justement parce que Dieu a fourni à la raison humaine des preuves suffisantes de son existence, de la vérité de sa parole et de la divinité de Jésus-Christ, qu’il les tient pour inexcusables quand ils refusent de croire. La Bible nous dit : « En effet, Dieu manifeste sa colère depuis le ciel sur tout péché et tout mal commis par les hommes qui, par leurs mauvaises actions, empêchent la vérité d’agir. Dieu les punit car ce que l’on peut connaître de Dieu est clair pour eux : Dieu lui-même le leur a montré clairement. En effet, depuis que Dieu a créé le monde, ses qualités invisibles, c’est-à-dire sa puissance éternelle et sa nature divine, se voient dans les œuvres qu’il a faites. C’est là que les hommes peuvent les connaître, de sorte qu’ils sont sans excuse » (Romains 1.18-20, FC). Quand nous considérons la complexité et les merveilles de ce monde, à tous les niveaux, complexité et splendeur que la science moderne ne fait qu’exposer en plus grand détail, nous ne pouvons jamais attribuer tout cela au simple hasard. Le chaos pourrait provenir d’une situation où aucune intelligence ne dirige les événements, mais il a fallu une intelligence divine pour créer un monde tel que nous habitons. C’est justement notre nature rationnelle qui se rebelle correctement contre la conclusion que nous sommes le produit du hasard et d’une série de plusieurs millions d’« accidents heureux ». En réalité, ce n’est pas le croyant, mais l’athée qui fait un saut dans l’irrationnel.

Ce n’est pas seulement à l’égard de son existence que Dieu fournit des preuves qui parlent à notre intelligence. La vérité de l’évangile est soutenue par des preuves historiques qui sont incontournables. C’est ainsi que l’apôtre Paul déclare aux hommes d’Athènes en Actes 17.30,31 : « Dieu ne tient plus compte des temps où les hommes étaient ignorants, mais il appelle maintenant tous les hommes, en tous lieux, à changer de comportement. Il a en effet fixé un jour où il jugera le monde entier avec justice par un homme qu’il a désigné. Il en a donné la preuve à tous en ramenant cet homme de la mort à la vie ! » (FC).

Malgré la conception de certains croyants, la foi biblique n’est ni subjective ni « un saut dans l’irrationnel ». On ne décide pas de croire parce qu’on a envie de le faire, mais sans avoir des raisons intellectuellement convaincantes. Les premiers chrétiens ne disaient pas aux autres de croire parce que cela leur ferait du bien sur le plan émotionnel ; ils ne demandaient pas aux autres de s’engager pour le Christ malgré un manque d’arguments raisonnables. Au contraire, l’apôtre Pierre dit aux chrétiens : « Si l’on vous demande de justifier votre espérance, soyez toujours prêts à la défendre, avec humilité et respect » (1 Pierre 3.15, Version Semeur). Le mot « défendre » dans ce texte ne se réfère pas aux armes militaires, mais aux arguments intelligents et intelligibles, capables de convaincre quelqu’un du bien-fondé de sa croyance.

Pourquoi tant de personnes ne croient-elles pas ?

S’il existe tant de preuves en faveur du christianisme, pourquoi tant de personnes, y compris des personnes intelligentes et bien instruites, ne croient ni à la Bible, ni en Jésus, ni même à l’existence de Dieu ? La réponse est que l’homme est doté non seulement de l’intelligence, mais aussi du libre arbitre, de la faculté de choisir. Nous ne sommes pas des robots ; chacun a une volonté. Les preuves qui s’étalent devant nous ne nous obligent pas à faire le choix le plus raisonnable.

Dans l’Évangile de Jean, Jésus parlait avec des Juifs concernant les prophéties incontournables qui avaient été faites à son égard des siècles avant sa naissance. Il leur dit : « Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle : ce sont elles qui rendent témoignage de moi. Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie » (Jean 5.39,40). L’obstacle à leur foi n’était pas un manque de preuves ; l’obstacle était au niveau de leur volonté. On voit la même logique dans les propos de l’apôtre Paul concernant les païens : « Ils connaissent Dieu, mais ils ne l’honorent pas et ne le remercient pas comme il convient de le faire pour Dieu… Ils échangent la vérité concernant Dieu contre le mensonge… Comme ils ont refusé de reconnaître Dieu, Dieu les a livrés à leur intelligence déréglée, pour qu’ils fassent ce qu’ils ne devraient pas faire » (Romains 1.21,25,28).

Croire de tout son cœur

Dans la pensée juive, le cœur n’était pas le siège de l’émotion, comme c’est le cas dans notre langage aujourd’hui. Pour l’émotion on parlait des entrailles. Colossiens 3.12, par exemple, nous demande de nous « revêtir d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience ». Le cœur, parmi les Juifs, était considéré plutôt comme le siège de la volonté. Ce n’est pas là où l’on ressent, c’est là où l’on décide (1 Cor. 7.37), c’est là où sont cachés ses desseins (1 Cor. 4.5). On obéit du cœur (Rom. 6.17). Quand on se révolte, c’est qu’on s’est endurci le cœur (Héb. 3.8). Et c’est du cœur que l’on croit (Actes 10.10; Actes 8.37), parce que croire, c’est une décision, c’est un acte de la volonté. Placé devant les preuves en faveur de Dieu et de sa parole, on doit toujours prendre une décision de les reconnaître ou de les nier.

Voilà pourquoi le Seigneur n’est pas injuste quand il dit en Marc 16.16 : « Celui qui ne croira pas sera condamné. » Certaines personnes raisonnent ainsi : « Qu’y a-t-il de moral ou d’immoral à croire une série de déclarations ? On accepte ou rejette une affirmation parce que l’évidence paraît bonne ou mauvaise. Si un homme se trompe, cela ne signifie pas que c’est un homme mauvais ; il ne serait seulement pas très intelligent. » Mais ce raisonnement n’est pas très réaliste. Trop souvent, les hommes croient ou refusent de croire quelque chose pour des raisons qui n’ont rien à voir avec les preuves. Pareillement, ils cessent parfois de croire quelque chose parce que cela ne les arrange plus de croire ou parce que leurs émotions s’attaquent à leurs convictions.

Considérez les exemples fournis par un ancien athée devenu croyant. Il dit :

« Je croyais en fait que l’esprit humain était entièrement régi par la raison. Or, il n’en est rien. Par exemple, ma raison est parfaitement convaincue par l’évidence que l’anesthésie n’est pas insupportable et qu’un chirurgien expérimenté ne commence pas l’opération tant que le patient n’a pas sombré dans l’inconscience. Mais cela ne change rien au fait qu’une fois allongé sur la table d’opération… une panique enfantine me saisit. Je pense que je vais étouffer et j’ai peur qu’on commence à me charcuter avant que je ne sois complètement endormi. En d’autres termes, je perds la foi dans l’anesthésique. Ce n’est pas la raison qui chasse ma foi ; au contraire, ma foi se fonde sur la raison. C’est le fait de mon imagination et de mon émotion. La bataille se livre entre la foi et la raison d’un côté, l’émotion et l’imagination de l’autre…

« Supposons que la raison d’un homme le pousse à accepter l’évidence du christianisme comme irréfutable. Que lui arrivera-t-il par la suite ? Il reçoit de mauvaises nouvelles, ou il se trouve dans des problèmes graves, ou il vit avec des gens qui se moquent de sa nouvelle croyance. De telles situations font que ses émotions reprennent le dessus et risquent d’écraser sa foi comme sous un bombardement. Ou bien il arrivera qu’il convoite une femme, ou il veut mentir, ou l’orgueil l’envahit ou il voit l’occasion de faire un peu d’argent par un procédé malhonnête. En d’autres termes, il se trouve dans une situation où il lui serait plus commode si le christianisme n’était pas vrai. Une fois encore les souhaits et les désirs de cet homme balayent tout. Je n’évoque pas les heures où des raisons nouvelles et valables contre le christianisme apparaissent. Ces moments-là, il faut les affronter, mais c’est alors une autre question. Je parle seulement des instants où une simple saute d’humeur prend le contre-pied de notre croyance.

« Or la foi, dans le sens que j’utilise ici, est l’art de s’accrocher aux certitudes que votre raison a acceptées une fois pour toutes, en dépit des variations d’humeur. Car votre humeur changera, quel que soit le point de vue qu’adopte votre raison. Je le sais par expérience. Maintenant que je suis chrétien, je subis des sautes d’humeur au cours desquelles toute croyance religieuse paraît fort improbable ; mais quand j’étais athée j’avais de même des dispositions d’esprit où le christianisme me semblait fort probable. » (C. S. Lewis, Les fondements du Christianisme)

M. Lewis conclut avec cette observation qui ne doit surprendre personne :

« Il faut s’assurer que, si vous acceptez le christianisme, ses principales doctrines doivent occuper délibérément votre esprit un certain temps chaque jour. C’est pourquoi la prière quotidienne, la lecture de la Bible et l’assiduité aux cultes font partie intégrante de la vie chrétienne. Nous avons besoin de rappels continuels de ce que nous croyons. Cette croyance, pas plus qu’une autre, ne restera automatiquement vivante en notre esprit. Il convient de la nourrir. »

Conclusion

Quand j’étais adolescent, un adulte s’est adressé à nous les jeunes dans l’Église. Il nous a dit très simplement que dans vingt ans, certains d’entre nous ne seraient plus dans l’Église. Il a précisé que ce ne serait pas parce que nous aurions examiné la Bible de nouveau et que nos études nous auraient amenés à changer de position. « Non, dit-il, ce sera parce que vous aurez commencé à mener un style de vie qui ne s’accordera pas avec la Parole de Dieu. À cause des péchés et des valeurs que vous ne serez pas prêts à abandonner, certains d’entre vous abandonneront la foi. » C’était une autre manière de nous dire que la foi est une décision. Elle se base sur des preuves rationnelles, mais elle dépend aussi de notre volonté.

Puisqu’il en est ainsi, vous avez intérêt à veiller sur votre vie et à ne pas vous mettre à agir de manière contraire à vos convictions. Ne créez pas de conflit entre votre comportement et ce que vous avez accepté comme vérité. Ensuite, prenez le temps chaque jour de nourrir votre foi, de vous rappeler les arguments solides qui amènent une personne à accepter de suivre Jésus. Lisez sa Parole. Lisez d’autres écrits qui appuient la Parole de Dieu et la confirment. Fréquentez d’autres personnes de foi sincère dont la conversation vous rend plus fort.

Sans la foi, on ne peut pas plaire à Dieu. Choisissez donc de fortifier et de s’accrocher à votre foi dans les deux sens que nous avons vus : la conviction que Dieu est là et que sa Parole est vraie, et la confiance qui s’exprime dans l’obéissance et dans la sérénité, quelle que soit l’épreuve que vous traversez.

B. B.
(Dans Vol. 11, No. 6)