De l’aide dans les épreuves

Tôt ou tard, presque tout le monde passe par des moments très pénibles dans la vie – des moments très noirs, où l’on a du mal à trouver la force pour continuer. Qui n’a pas connu des jours de découragement, d’inquiétude profonde, de fatigue physique ou émotionnelle ? Certaines épreuves s’abattent sur nous brusquement, sans préavis ; elles nous prennent au dépourvu – comme les malheurs qui frappèrent Job l’un après l’autre et lui arrachèrent d’un coup ses biens, ses enfants, le respect de son entourage, et un peu plus tard même sa santé. Pensez à tout ce qui peut arriver dans la vie d’une personne pour l’éprouver :

  • Un accident de la route, s’il ne vous tue pas, peut vous laisser dans la douleur chronique, peut-être handicapé pour la vie.
  • Vous pouvez être victime du vol de toutes vos économies, ou bien victime d’un viol ou d’autre acte de violence qui laisse des cicatrices émotionnelles ou physiques.
  • Une guerre peut s’éclater et vous obliger à fuir votre maison ou votre patrie, de sorte que vous deveniez du coup sans emploi, sans logis, peut-être orphelin.
  • Votre épreuve peut être la persécution à cause de votre foi.
  • Vous pouvez être atteint d’une maladie telle que le cancer qui exige des soins coûteux et pénibles qui risquent, malgré tout, d’être totalement inefficaces. Ou bien un AVC peut vous laisser paralysé ou incapable de parler.
  • Certaines épreuves sont de longue durée, telles que le chômage et la pauvreté, ou la tristesse profonde de ne pas pouvoir faire d’enfants ou d’avoir perdu son enfant.
  • On peut être à l’aise sur le plan matériel, mais souffrir profondément par la trahison d’un ami, un époux ou un membre de la famille ; peut-être que votre femme vous a abandonné ou que votre mari a été séduit par une autre femme.

Oui, la vie ne manque pas d’épreuves, ces occasions où notre caractère et notre foi sont testés. Mais comment pouvons-nous, en tant que chrétiens, tenir bon et résister dans l’adversité ? Dans des circonstances telles que nous venons d’évoquer, est-il possible de garder sa foi, sa paix intérieure et même sa joie ? Cela est bien possible, car Jésus nous dit en Jean 16.33 : « Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde ; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde. »

L’apôtre Paul connut autant de tribulations et d’épreuves dans sa vie que quiconque, mais il réussit à garder sa foi, son amour, son zèle, et sa paix intérieure. Il dit en Philippiens 4.11-13 :

« J’ai appris à être content de l’état où je me trouve. Je sais vivre dans l’humiliation, et je sais vivre dans l’abondance. En tout et partout j’ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et à être dans la disette. Je puis tout par celui qui me fortifie. »

Par son exemple, Paul nous offrit de l’espoir à nous aussi, ses frères et sœurs en Christ. Christ peut nous fortifier aussi. Mais comment le fait-il ?

Considérons trois moyens par lesquels le Seigneur peut nous fortifier face aux défis qui se présentent dans la vie.

Fortifiés par le Saint-Esprit

Nous savons que lorsqu’une personne est baptisée en Christ, Dieu lui donne de son Esprit.

« Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit. » (Actes 2.38)

Une raison pour laquelle l’Esprit nous est accordé consiste justement à nous donner de la force pour bien mener la vie chrétienne. Il n’est pas nécessaire de savoir exactement comment l’Esprit en nous fait cela. Dieu fait beaucoup de choses pour nous bénir qui nous dépassent, que nous ne comprenons pas et ne pourrions pas expliquer. Mais cela n’empêche pas que ces bénédictions soient réelles. La Bible nous dit clairement : « L’Esprit nous aide dans notre faiblesse » (Romains 8.26). Paul priait Dieu pour les chrétiens d’Éphèse pour que, grâce à l’Esprit de Dieu en eux, ils connaissent l’amour de Christ.

« À cause de cela, je fléchis les genoux devant le Père, duquel toute famille dans les cieux et sur la terre tire son nom, afin qu’il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur, en sorte que Christ habite dans vos cœurs par la foi ; afin qu’étant enracinés et fondés dans l’amour, vous puissiez comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et connaître l’amour de Christ qui surpasse toute connaissance, en sorte que vous soyez remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu. » (Éphésiens 3.14-19)

L’Esprit de Dieu dans l’homme intérieur joue un rôle pour que nous ayons la force pour cette vie et que nous comprenions l’amour du Christ. (Et nous avons certainement besoin de rester convaincus de l’amour de Dieu pour nous lorsque les tempêtes de la vie arrivent.) Certes, cette force ne s’active pas de façon automatique, sans notre concours, car il est sûr que nous avons tous vécu des moments depuis notre conversion où nous n’avons pas été assez forts face à une épreuve ; nous avons tous connu d’autres chrétiens qui ont « fait naufrage par rapport à la foi » comme Paul le dit en 1 Timothée 1.19,20 au sujet de deux frères nommés Hyménée et Alexandre. Certains chrétiens, nous le savons, rechutent et ne se relèvent pas. Évidemment, même s’il y a de l’aide de la part de Dieu qui nous est offerte, son aide ne réduit pas le besoin de nos efforts ni ne diminue leur importance ; elle est plutôt la raison de nos efforts : « Travaillez à votre salut », dit Paul aux Philippiens. Et quel encouragement avons-nous à croire que nous pouvons le faire ? « Car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir » (Philippiens 2.12,13). Dans cette vie, nous serons toujours conscients de notre faiblesse en tant qu’êtres humains, mais Dieu connaît toutes nos difficultés, et il est prêt à nous aider.

L’Esprit de Dieu porte du fruit dans notre vie, comme, par exemple, la joie, la paix, la patience, la fidélité, la maîtrise de soi et d’autres (Galates 5.22,23), ces qualités par lesquelles nous pouvons glorifier Dieu au milieu de nos difficultés. Mais pour porter ce fruit, il faut marcher selon l’Esprit (Galates 5.16). Si l’on ne fait pas d’efforts pour vivre en conformité aux vérités révélées dans la Parole de Dieu, c’est qu’on marche selon la chair plutôt que selon l’Esprit.

Fortifiés par les frères en Christ

Parfois l’assistance de Dieu ne vient pas directement de son Esprit en nous, mais indirectement, par le canal de nos frères et sœurs en Christ. Nous voyons une preuve de cela dans le petit livre de Philémon, au verset 7, où Paul dit à son frère en Christ : « J’ai, en effet, éprouvé beaucoup de joie et de consolation au sujet de ton amour ; car par toi, frère, le cœur des saints a été tranquillisé. » (Le Français courant dit : « Ton amour, frère, m’a donné beaucoup de joie et d’encouragement, car tu as réconforté le cœur des croyants. ») Le Christ est à l’œuvre à travers les autres chrétiens pour nous rappeler que nous sommes aimés, pour nous donner de sages conseils spirituels, parfois pour nous corriger avec amour, pour nous donner un exemple de fermeté ou de zèle, pour nous donner du soulagement en forme d’assistance pratique par rapport aux problèmes qui nous confrontent, ou pour nous remonter le moral par leur joie et leur sourire. Nous ne devons pas hésiter à nous ouvrir et nous confier à eux pour qu’ils connaissent les difficultés avec lesquelles nous luttons. Si nous nous enfermons avec nos problèmes, si nous ne passons pas de temps avec nos frères et sœurs comme nous devrions le faire, nous nous privons nous-mêmes d’un moyen important par lequel Christ peut nous fortifier. Nous pouvons venir au culte, mais il faut faire l’effort aussi de rendre visite aux frères et sœurs ou les inviter chez nous ou faire des choses ensemble avec eux pour qu’il y ait plus de partage.

Comme tout le monde, ma famille a connu diverses épreuves dans la vie – des moments de maladie grave ou de deuil, des moments d’incertitude à cause de la guerre, des moments où l’on était victimes d’actes de violence, des moments de trouble dans le foyer, etc. Mais que nous soyons dans notre pays d’origine ou à l’étranger, nous avons toujours été fortifiés par l’amour, la sympathie, l’encouragement et l’aide pratique de nos frères et sœurs en Christ, de sorte que nous ne nous sentions jamais seuls ou isolés. Notre famille chrétienne était là pour nous, et notre cœur a été « tranquillisé » et « réconforté » par des frères qui étaient pour nous comme des « Philémon ».

Fortifiés par la Parole de Dieu

Très souvent, l’aide du Seigneur pour nous fortifier dans les épreuves vient de sa Parole. Romains 15.4 dit :

« Tout ce qui a été écrit d’avance l’a été pour notre instruction, afin que, par la patience et par la consolation que donnent les Écritures, nous possédions l’espérance. »

La force pour tenir bon dans les difficultés de la vie nous vient des vérités fondamentales que nous connaissons grâce à la Bible. Mais encore, il faut un effort de notre part. Il faut garder ces vérités à l’esprit. Les Écritures ne peuvent pas facilement nous encourager si nous ne les lisons pas ou que nous n’y pensons pas.

Avez-vous jamais parlé avec quelqu’un qui, ayant grandi au milieu de la pauvreté, vous a assuré qu’il n’était pas, à l’époque, malheureux au sujet du manque de certains luxes de la vie moderne, car tout le monde semblait être dans le même bateau ? Les autres familles qu’il connaissait étaient, elles aussi, très pauvres. Parfois nous avons du mal à faire face aux défis dans la vie, parce que nous oublions que nous ne sommes pas les seuls à être éprouvés de la sorte. C’est l’idée du rappel que l’auteur adresse en 1 Pierre 5.8,9 aux chrétiens persécutés :

« Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera. Résistez-lui avec une foi ferme, sachant que les mêmes souffrances sont imposées à vos frères dans le monde. »

Quelle que soit l’épreuve, ne pensez jamais que vous soyez le seul à y faire face. 1 Corinthiens 10.13 est un verset très important concernant la tentation et l’épreuve :

« Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter. »

La Bible en français courant rend la première partie du verset de cette façon : « Les tentations que vous avez connues ont toutes été de celles qui se présentent normalement aux hommes. »

On peut presque toujours se dire – et c’est la vérité – que nos circonstances sont plus faciles que celles que connaissent d’autres serviteurs de Dieu. Vous êtes peut-être persécuté pour votre foi, mais est-ce que c’est aussi intense que ce que l’apôtre Paul et d’autres chrétiens du premier siècle ont supporté ? Et ils sont restés fidèles.

Peut-être que vous avez des pressions financières et familiales qui semblent écrasantes. Je me souviens d’un frère en Afrique, l’aîné parmi 19 enfants. Son père est décédé, lui laissant la charge de ses trois femmes et les 18 autres enfants, en plus de la femme de ce frère et ses deux propres enfants. Il avait à tout fournir pour eux : nourriture, savons, habits, etc. Parmi ses frères et sœurs, onze étaient à l’école, et notre frère en Christ devait assurer toutes leurs dépenses, telles que les livres, les fournitures, les frais d’inscription, etc. La femme du frère devait s’occuper de tout ce monde et préparer leurs repas. Si le frère voulait faire un petit geste d’amour pour encourager sa femme (lui acheter peut-être du lait ou de la viande qu’il n’avait pas les moyens de payer pour toute la famille), les autres étaient jaloux et se plaignaient. Si jamais je pensais que ma situation familiale était difficile, le souvenir de ce frère me poussait plutôt à me considérer comme très heureux.

Cela rappelle un autre enseignement de la Parole de Dieu qui nous aide à persévérer dans les épreuves : il faut pratiquer la gratitude. Il nous faut être reconnaissants envers Dieu pour ce qu’il fait et ce qu’il nous donne parce qu’il convient de le remercier sincèrement pour ses grâces, mais aussi parce que cela nous permet d’être plus joyeux et de souffrir moins lorsque nous sommes face à des problèmes. 1 Thessaloniciens 5.16-18 dit : « Soyez toujours joyeux. Priez sans cesse. Rendez grâces en toutes choses, car c’est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ. »

Tout comme un mari et une femme doivent se chérir et s’accrocher l’un à l’autre dans la maladie et la santé, qu’ils soient riches ou pauvres, nous devons aimer Dieu et lui être vraiment reconnaissants, quelle que soit notre situation. Comme nous l’avons vu en Philippiens 4.11,12, Paul affirmait être content de l’état où il se trouvait, que ce soit l’humiliation ou l’abondance, qu’il soit rassasié ou qu’il ait faim.

Une autre vérité qui aide à traverser les temps difficiles dans la vie est l’assurance que, quel que soit le problème, il est temporaire, il est juste pour un temps. Parfois Dieu exauce notre prière, et déjà dans cette vie, il enlève le mal. Par contre, il peut arriver que Dieu réponde comme il l’a fait à l’apôtre Paul, qui avait une souffrance qu’il appelait son écharde dans la chair. Il écrit en 2 Corinthiens 12.8,9 : « Trois fois j’ai prié le Seigneur de l’éloigner de moi, et il m’a dit : Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. » Mais même dans de tels cas, nous savons que nos problèmes ne sont pas pour toujours. Paul dit en Romains 8.18 : « J’estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous. » Et en 2 Corinthiens 4.17,18, il dit :

« Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles ; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles. »

Selon un vieux conte, un roi fit appeler ses conseillers et leur dit :

« Je veux un anneau qui soit tel que, lorsque la tristesse et l’amertume noircissent mon esprit et menacent mon jugement concernant le royaume, un simple regard sur cet anneau me fera retrouver la raison.

« Je veux aussi que, lorsque je serai dans la joie extrême et que mon jugement sera troublé par l’allégresse, un regard sur cet anneau me fasse retrouver la raison. Allez et ramenez-moi cet anneau. »

Les conseillers cherchèrent longtemps sans succès. Ni charlatans ni sorciers ne produisirent l’anneau demandé par le roi. Alors les conseillers se résolurent à rencontrer un ermite qui faisait retraite au fin fond du désert. Celui-ci les écouta et rit : « C’est très facile ! Façonnez un bel anneau digne de sa majesté et faites inscrire dessus : Cela aussi passera. »

Les épreuves sont d’une grande variété : la douleur physique, l’insécurité due à la criminalité ou à la tyrannie, la frustration liée à la difficulté à bien éduquer nos enfants, la solitude, les injustices de toutes sortes que l’on subit, les terreurs de la guerre ou des catastrophes naturelles, etc. Mais quelle que soit la nature de l’épreuve par laquelle l’on passe, la Parole de Dieu assure que l’épreuve ne sera pas éternelle. Et si nous sommes fidèles, notre souffrance sera remplacée un jour par la gloire éternelle. Au lieu de nous apitoyer sur notre sort ou de nous plaindre, nous devrions tout mettre dans la perspective de l’éternité.

En plus, nous devons nous rappeler que Dieu est aux commandes et qu’il est capable d’utiliser n’importe quoi pour le bien. C’est ce qu’il nous promet en Romains 8.28 : « Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. »

Peu importe qu’il s’agisse d’une maladie, d’un accident, d’une perte financière ou d’autre chose, Dieu peut transformer cela en bien. J’entends des publicités à la radio pour un chiropraticien. Son site Web s’appelle PainIsBad.com (« LaDouleurEstMauvaise.com »), mais ce n’est pas toujours vrai du point de vue spirituel. La douleur n’est pas toujours mauvaise. Si elle nous rapproche de Dieu ou conduit quelqu’un au salut éternel, la douleur physique ou émotionnelle n’est pas mauvaise. Par contre, ce qui semble bon ou rend la vie plus facile peut diminuer notre dépendance de Dieu, diminuer notre zèle, nous distraire de ce qui est vraiment important dans la vie, nous rendre moins intéressés à la demeure céleste, et finalement nous faire perdre. Alors faites confiance à Dieu et continuez à l’aimer, que vous soyez ou non confus, sous pression ou dans la douleur.

Les épreuves dans cette vie ne manqueront pas. Mais Dieu veut bien nous aider à les traverser avec succès – par son Esprit en nous, par son peuple (nos frères et sœurs en Christ), et par la sagesse que nous offre sa Parole, la Bible. Ne nous décourageons jamais, mais restons fidèles jusqu’à la fin. La fin de l’épreuve peut être plus proche que vous ne le pensez. Jésus est à la porte, et il peut revenir d’un jour à l’autre. Et quand il viendra, nous serons très heureux d’avoir tenu bon.

B. B.
(dans Vol. 20, No. 6)

Heureux ceux qui sont persécutés

Malgré des constitutions qui prétendent respecter la liberté de la religion, la persécution officielle des chrétiens existe dans de nombreux pays. Elle va au-delà de la défense de distribuer de la littérature chrétienne ou d’évangéliser. Dans certains pays, on emprisonne et torture des gens pour le fait de lire la Bible, parler de Dieu, ou croire au christianisme. Ailleurs, on interdit d’adorer en dehors d’une église ou chapelle autorisée, tout en refusant toute demande d’autorisation de construire de tels bâtiments. Dans certains pays, des groupes de miliciens autoproclamés qui se font « justice » eux-mêmes tuent les croyants ou incendient leurs maisons, sachant que la police ne fera rien pour les en empêcher. En d’autres pays, les chrétiens ne sont pas éligibles pour remplir les postes de fonctionnaires, et on ne leur permet pas de s’inscrire dans les universités. La population des nations qui persécutent officiellement le christianisme dépasse facilement les deux milliards.

Mais la persécution ne se limite pas aux actions de l’État. Le danger pour le chrétien vient souvent de ses voisins et des membres de sa propre famille. Le nouveau converti peut être rejeté par sa famille, ses anciens amis ou les habitants de son village ; ses parents ne partagent pas leur nourriture avec lui et refusent de l’aider dans quelque problème que ce soit ; il perd son héritage et se retrouve sans terre à cultiver ; on se moque de lui, on ne l’embauche pas et personne n’accepte de lui donner une femme en mariage. Et oui, les parents et les voisins vont parfois jusqu’à battre ou même tuer celui des leurs qui se prononcent pour Jésus-Christ.

Il ne faut pas s’étonner

Tout cela n’est pas vraiment surprenant quand nous nous rappelons que l’on persécutait des hommes justes bien avant le temps de Jésus. « Ils furent lapidés, sciés, torturés, ils moururent tués par l’épée, ils allèrent ça et là vêtus de peaux de chèvres, dénués de tout, persécutés, maltraités, eux dont le monde n’était pas digne… » (Hébreux 11.37,38). Jésus lui-même fut accusé faussement ; son procès était une imposture, une mascarade. On se moqua de lui, on lui cracha au visage, on le frappa, on le fouetta cruellement, et on le cloua sur une croix pour qu’il meure lentement et dans la douleur atroce. Ainsi dit-il à ses disciples : « Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous… S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi » (Jean 15.18,20). Sa parole s’accomplit dès les premiers jours de l’Église. Déjà au chapitre 5 du livre des Actes, nous lisons que les chefs des Juifs voulaient faire mourir les apôtres. Ce jour-là ils se contentèrent de les faire battre de verges et leur défendre de parler au nom de Jésus (Actes 5.40). Mais plus tard, ils tuèrent Étienne, et Saul de Tarse, un de leur nombre, se mit à « ravager l’Église ; pénétrant dans les maisons, il en arrachait hommes et femmes, et les faisait jeter en prison » (Actes 8.3). Saul lui-même, après sa conversion au christianisme, fut plusieurs fois emprisonné et en danger de la mort. « Cinq fois j’ai reçu des Juifs quarante coups moins un, trois fois j’ai été battu de verges, une fois j’ai été lapidé » (2 Corinthiens 11.24,25). Il disait aux autres convertis : « C’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu » (Actes 14.22). Nous sommes prévenus.

Pourquoi ?

Qu’est-ce qui pousse la société à maltraiter les chrétiens, surtout quand on devrait voir et apprécier le changement positif qui a lieu après leur conversion ? Après tout, l’Évangile enseigne qu’il faut faire de bonnes œuvres qui glorifient Dieu, qu’il ne faut pas commettre l’adultère, mentir ou dérober, et qu’un chrétien doit être un employé honnête et diligent, un citoyen qui paie ses impôts et obéit à la loi, un enfant qui respecte et soutient ses parents âgés. Pourquoi donc les chrétiens seraient-ils mal vus ?

Parfois, les persécuteurs estiment que leurs intérêts sont menacés par l’Évangile. Ce fut le cas des chefs des Juifs qui livrèrent Jésus au gouverneur romain pour être crucifié (Jean 11.47-50). Ce fut aussi le cas des païens de la ville d’Éphèse qui profitaient du culte idolâtre de la déesse appelée Diane.

« Un nommé Démétrius, orfèvre, fabriquait en argent des temples de Diane, et procurait à ses ouvriers un gain considérable. Il les rassembla, avec ceux du même métier, et dit : Ô hommes, vous savez que notre bien-être dépend de cette industrie ; et vous voyez et entendez que, non seulement à Éphèse, mais dans presque toute l’Asie, ce Paul a persuadé et détourné une foule de gens, en disant que les dieux faits de mains d’homme ne sont pas des dieux. » (Actes 19.24-26)

Ils suscitèrent alors une émeute anti-chrétienne dans la ville dans un effort de faire arrêter la prédication de Paul. (Disons en passant que lorsqu’il n’y a pas d’opposition à l’Évangile, il est bien possible que les chrétiens aient été trop timides ou trop paresseux pour le proclamer. Satan ne voit pas la nécessité de soulever une persécution quand le peuple de Dieu est déjà infidèle par son inactivité, et que les non-chrétiens ne risquent pas tellement d’entendre la Bonne Nouvelle.)

Parfois, les persécuteurs croient sincèrement, mais à tort, qu’ils servent Dieu par ce qui est, en fait, de la méchanceté. Jésus avertit ses disciples clairement : « Ils vous excluront des synagogues ; et même l’heure vient où quiconque vous fera mourir croira rendre un culte à Dieu » (Jean 16.2). C’est ce que Saul de Tarse croyait avant de se convertir et devenir l’apôtre Paul. Il dit :

« Pour moi, j’avais cru devoir agir vigoureusement contre le nom de Jésus de Nazareth… J’ai jeté en prison plusieurs des saints, ayant reçu ce pouvoir des principaux sacrificateurs, et, quand on les mettait à mort, je joignais mon suffrage à celui des autres. Je les ai souvent châtiés dans toutes les synagogues, et je les forçais à blasphémer. Dans mes excès de fureur contre eux, je les persécutais même jusque dans les villes étrangères. » (Actes 26.9-11)

Soulignons que sa sincérité n’enleva pas sa culpabilité. Il se décrivit plus tard comme ayant été en ces jours un blasphémateur, un homme violent, et le premier des pécheurs (1 Timothée 1.13-15).

Parfois, les non-chrétiens se sentent condamnés par le bon caractère des chrétiens, ou par leur prédication de la justice que Dieu attend des hommes. Pierre écrivit à des chrétiens qui étaient insultés et maltraités. En les exhortant à continuer de vivre dans la sainteté, il leur dit :

« C’est assez, en effet, d’avoir dans le temps passé accompli la volonté des païens, en marchant dans la dissolution, les convoitises, l’ivrognerie, les excès du manger et du boire, et les idolâtries criminelles. Aussi trouvent-ils étrange que vous ne vous précipitiez pas avec eux dans le même débordement de débauche, et ils vous calomnient. Ils rendront compte à celui qui est prêt à juger les vivants et les morts. » (1 Pierre 4.3-5)

Beaucoup d’hommes voient d’un mauvais œil ceux qui sont différents de la majorité. L’hostilité est encore plus forte quand ils ont l’impression que ces personnes qu’ils méprisent sont plus travailleuses, plus capables, ou plus spirituelles qu’eux. Ils ont des sentiments d’incompréhension, de jalousie et de culpabilité. « La lumière étant venue dans le monde, les hommes ont préféré ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises » (Jean 3.19).

Comment faut-il réagir à la persécution ?

La Parole de Dieu nous dit alors de nous attendre à rencontrer, tôt ou tard, de la persécution. Paul dit à Timothée que « tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés » (2 Timothée 3.12). Il faut s’y attendre ; mais comment faut-il agir quand la persécution arrive ?

Ne pas rendre le mal pour mal

Jésus avait enseigné dans le sermon sur la montagne : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent » (Matthieu 5.44). Il a lui-même donné l’exemple à suivre quand il a prié pour ses bourreaux : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font » (Luc 23.34). L’apôtre Paul écrit aux chrétiens à Rome :

« Ne rendez à personne le mal pour le mal… S’il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes… Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s’il a soif, donne-lui à boire… Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais surmonte le mal par le bien. » (Romains 12.17-21)

Comme Jésus, les apôtres étaient des modèles dans ce domaine : « … injuriés, nous bénissons ; persécutés, nous supportons ; calomniés, nous parlons avec bonté » (1 Corinthiens 4.12,13).

Dieu veut que tous les hommes soient sauvés. Il dit aux Israélites rebelles à sa volonté : « Pourquoi mourriez-vous, maison d’Israël ? Car je ne désire pas la mort de celui qui meurt, dit le Seigneur, l’Éternel. Convertissez-vous donc, et vivez » (Ézéchiel 18.31,32). Oui, un jour sa colère se manifestera, et il punira ceux qui ne se seront pas repentis. Paul dit aux chrétiens maltraités à Thessalonique :

« Car il est de la justice de Dieu de rendre l’affliction à ceux qui vous affligent, et de vous donner, à vous qui êtes affligés, du repos avec nous, lorsque le Seigneur Jésus apparaîtra du ciel avec les anges de sa puissance, au milieu d’une flamme de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et qui n’obéissent pas à l’Évangile de notre Seigneur Jésus. Ils auront pour châtiment une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force. » (2 Thessaloniciens 1.6-9)

Ce sera un jour où l’on aura raison de se réjouir de la justice de Dieu, et de dire :

« Tu es juste, toi qui es, et qui étais, parce que tu as exercé ce jugement. Car ils ont versé le sang des saints et des prophètes… Le salut, la gloire, et la puissance sont à notre Dieu, parce que ses jugements sont véritables et justes… il a vengé le sang de ses serviteurs. » (Apocalypse 16.5,6; 19.1,2)

En attendant ce jour, nous devons, comme Dieu, désirer la conversion plutôt que la destruction de ceux qui sont dans l’erreur. Le serviteur de Dieu « doit redresser avec douceur les adversaires, dans l’espérance que Dieu leur donnera la repentance pour arriver à la connaissance de la vérité, et que, revenus à leur bon sens, ils se dégageront des pièges du diable, qui s’est emparé d’eux pour les soumettre à sa volonté » (2 Timothée 2.25,26). Nous devons suivre l’instruction en Romains 12.19 : « Ne vous vengez point vous-mêmes, bien aimés, mais laissez agir la colère [de Dieu] ; car il est écrit : À moi la vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur. »

[Il est vrai qu’au cours de l’histoire, certains qui prétendaient servir Jésus-Christ ont été eux-mêmes des persécuteurs. Des soi-disant chrétiens ont même torturé leurs adversaires religieux. Ce qui est clair, c’est qu’ils ne suivaient pas la parole de Christ et de ses apôtres. Leurs actions n’étaient pas justifiées.]

Ne pas se laisser intimider

L’un des buts des persécuteurs est de faire taire les chrétiens. Les membres de la cour suprême des Juifs « défendirent absolument de parler et d’enseigner au nom de Jésus ». Nous devons imiter le courage des apôtres face à ces menaces : « Pierre et Jean leur répondirent : Jugez s’il est juste, devant Dieu, de vous obéir plutôt qu’à Dieu, car nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu » (Actes 4.18-20). Quelle que soit la souffrance à supporter pour Jésus, nous ne devons pas céder à la peur. Paul exprima cette détermination en Actes 21.13 : « Je suis prêt, non seulement à être lié, mais encore à mourir… pour le nom du Seigneur Jésus. »

Il ne faut pas que la peur de la douleur, de la prison ou de la mort nous pousse à renier notre Seigneur et Sauveur. Il ne faut pas que la peur d’être humiliés nous pousse à cacher notre foi. « Mais si quelqu’un souffre comme chrétien, qu’il n’en ait point honte, et que plutôt il glorifie Dieu à cause de ce nom » (1 Pierre 4.16). « Je n’ai point honte de l’Évangile ; c’est la puissance de Dieu pour le salut » (Rom. 1.16). L’apôtre Paul se trouvait dans une prison romaine lorsqu’il exhorta le jeune évangéliste Timothée en ces termes : « N’aie donc point honte du témoignage à rendre à notre Seigneur, ni de moi son prisonnier. Mais souffre avec moi pour l’Évangile, par la puissance de Dieu… Et c’est à cause de cela que je souffre ces choses ; mais je n’en ai point honte, car je sais en qui j’ai cru » (2 Timothée 1.8,12).

N’ayons pas peur. N’ayons pas honte.

Être solidaires

Quand l’Église est soumise à la persécution, il est important que les membres pratiquent la solidarité les uns avec les autres. Nous venons de voir que Paul demanda à Timothée de ne pas avoir honte de lui, qui était emprisonné pour le nom de Christ. Il ne fallait pas que les chrétiens, dans un esprit de « chacun pour soi » et un instinct de survie, gardent leurs distances de leurs frères en Christ. Paul dit dans la même épître :

« Que le Seigneur répande sa miséricorde sur la maison d’Onésiphore, car il m’a souvent consolé, et il n’a pas eu honte de mes chaînes ; au contraire, lorsqu’il est venu à Rome, il m’a cherché avec beaucoup d’empressement, et il m’a trouvé. » (2 Timothée 1.16,17)

L’auteur de l’Épître aux Hébreux les exhorte à renouveler le zèle et l’esprit de solidarité qu’ils avaient démontrés auparavant :

« Rappelez-vous donc les premiers temps (après votre conversion). À peine aviez-vous été éclairés de la lumière (de Dieu), que vous avez eu beaucoup à souffrir, mais vous avez tenu bon. Tantôt on vous a publiquement injuriés et tournés en dérision, vous avez eu à subir des persécutions et de mauvais traitements, tantôt vous étiez prêts à soutenir ceux qui étaient traités ainsi et vous avez pris moralement part à leurs souffrances. Oui, vous avez témoigné votre sympathie aux prisonniers et vous avez accepté avec joie d’être dépouillés de vos biens, car vous saviez que vous possédiez ailleurs des richesses plus précieuses, que nul ne pourra vous ravir. » (Héb. 10.32-34, Parole vivante)

Se réjouir

Ce dernier passage nous amène à un autre élément de la réaction qui convient au chrétien qui souffre de la persécution : la joie. De nombreux passages nous disent que nous avons droit de nous réjouir en de telles circonstances.

« Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux. Heureux serez-vous, lorsqu’on vous outragera, qu’on vous persécutera et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux ; car c’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous. » (Matthieu 5.10-12)

Lorsque les apôtres ont été battus de verges sur l’ordre des chefs des Juifs, ils « se retirèrent de devant le sanhédrin, joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des outrages pour le nom de Jésus » (Actes 5.41).

En Actes 16, Paul et Silas furent battus illégalement et jeté en prison sans procès. Le geôlier ne les a pas seulement enfermés, il les a mis dans la prison intérieure, un endroit humide et complètement noir, où il y avait sûrement des rats, où l’on était laissé dans ses propres excréments. Il leur mit les ceps aux pieds, également – non pas une mesure de sécurité mais de torture. Les jambes étaient écartées, les pieds passés par des trous dans des blocs de bois. La personne ainsi attachée ne pouvait ni s’asseoir ni se coucher confortablement. La douleur augmentait continuellement. Compte tenu des conditions dans lesquelles Paul et Silas se trouvaient, rien n’est plus étonnant que de lire qu’ils priaient et chantaient les louanges de Dieu (Actes 16.25). Ils avaient subi de si grandes injustices qu’on s’attendrait à ce qu’ils soient remplis de colère et d’indignation. C’était le contraire.

« Bien-aimés, ne soyez pas surpris, comme d’une chose étrange qui vous arrive, de la fournaise qui est au milieu de vous pour vous éprouver. Réjouissez-vous, au contraire, de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l’allégresse lorsque sa gloire apparaîtra. Si vous êtes outragés pour le nom de Christ, vous êtes heureux. » (1 Pierre 4.12-14)

Où trouvera-t-on la force nécessaire ?

Nous ne suggérons pas qu’il est très facile d’être fidèle (et même joyeux) face à la persécution. Où trouvera-t-on la force quand ce jour arrivera et qu’on sera confronté au choix : renier Jésus, ou bien subir l’humiliation, la perte financière, la douleur physique, ou la mort afin de lui rester fidèle ?

La prière

L’apôtre Pierre avait promis de mourir avec Jésus, mais dans l’épreuve il eut peur et le renia. Il aurait dû demander humblement l’aide de Dieu. Jésus avait bien dit : « Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation ; l’esprit est bien disposé, mais la chair est faible » (Matthieu 26.41).

Le souvenir de ce que Jésus a supporté pour nous

« Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez ses traces… lui qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois » (1 Pierre 2.21,24). Nous lui devons tout. La gratitude et la loyauté devraient remplir nos cœurs et nous donner de la force.

L’exemple des apôtres et des autres martyrs pour la foi

Les histoires de ces hommes de foi nous inspirent. Des milliers de chrétiens qui nous ont précédés donnèrent leur vie pour Jésus. Quand Polycarpe, de l’Église de Smyrne, fut arrêté, on lui dit d’adorer César et de maudire le Christ. Il répondit : « Pendant quatre-vingt-six ans j’ai servi le Christ et il ne m’a fait aucun mal. Comment alors blasphémer le roi qui m’a sauvé ? » Menacé de feu il reprit : « Tu menaces avec un feu qui brûle pour une heure et s’éteint en peu de temps. Car tu ne connais pas le feu du jugement à venir, et le feu du châtiment éternel réservé aux impies. Mais pourquoi attends-tu ? Apporte ce que tu veux. » Que nous ayons ce même courage.

Les conséquences de notre choix

Les paroles de Polycarpe nous rappellent ce qui doit nous fortifier plus que tout face à la persécution : la récompense pour la fidélité et le châtiment réservé aux « lâches », c’est-à-dire les peureux (Apocalypse 21.8). Ces conséquences sont bien éternelles :

« J’estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir. » (Romains 8.18)

« Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles ; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles. » (2 Corinthiens 4.17,18)

Jésus dit :

« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans la géhenne. » (Matt. 10.28)

« Et que sert-il à un homme de gagner tout le monde, s’il perd son âme ? Que donnerait un homme en échange de son âme ? Car quiconque aura honte de moi et de mes paroles au milieu de cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l’homme aura aussi honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son Père, avec les saints anges. » (Marc 8.36-38)

B. B.
(Dans Vol. 14, No. 6)

Le chrétien célibataire

Les défis de la vie célibataire

Peut-être que vous ne vous êtes pas encore marié – que ce soit par votre choix ou non. Peut-être que votre mariage s’est terminé par le divorce. Peut-être que votre conjoint est décédé. Quelle qu’en soit la cause, vous êtes célibataire, et cet état présente plusieurs défis spirituels. Considérons trois défis parmi les plus fréquents.

La solitude

Il arrive à toute personne, mariée ou non, de se sentir seul de temps en temps, parfois même quand on est au milieu d’une foule. Mais il est probable que les célibataires éprouvent ce sentiment plus souvent que les autres. L’isolement émotionnel peut devenir un fardeau presque continuel. Le chrétien n’est pas forcément épargné ; en plus du manque de partenaire conjugal, le chrétien célibataire peut même se trouver rejeté par son entourage à cause de sa foi. Mais Dieu lui vient en aide s’il veut bien saisir la bouée de sauvetage. Jésus a promis :

« Je vous le dis en vérité, il n’est personne qui, ayant quitté, à cause de moi et à cause de la bonne nouvelle, sa maison, ou ses frères, ou ses sœurs, ou sa mère, ou son père, ou ses enfants, ou ses terres, ne reçoive au centuple, présentement dans ce siècle-ci, des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants, et des terres, avec des persécutions, et, dans le siècle à venir, la vie éternelle. » (Marc 10.29,30)

Cette promesse s’accomplit premièrement au moyen de l’Église. Dieu a fait de nous, chrétiens, une famille, et il nous apprend, par amour fraternel, à être pleins d’affection les uns pour les autres (Romains 12.10). Son Église que nous sommes ressemble à un corps dont chacun est membre : « Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui » (1 Corinthiens 12.26). Quel dommage que certains croyants n’admettent pas la sagesse du plan de Dieu en ce qui concerne l’Église ! Ils restent à l’écart et refusent de s’associer pleinement à une assemblée locale de l’Église du Seigneur. Il est vrai que, étant des hommes imparfaits, nous nous blessons les uns les autres par occasion quand nous vivons ensemble, mais ce n’est pas une raison pour rejeter le plan de Dieu et nous priver de la joie et la consolation d’une famille spirituelle. Apprenons à nous pardonner les uns les autres, à donner de l’amour et à en recevoir. Que nous soyons des mariés ou des célibataires, nous trouverons une force dont nous avons besoin chaque jour, et surtout dans les moments où la tristesse et la solitude envahissent nos cœurs.

En plus de la communion dont le chrétien célibataire peut jouir dans l’Église, il trouvera un deuxième remède au problème de la solitude quand il suit l’exemple de son Seigneur, qui « allait de lieu en lieu faisant du bien » (Actes 10.38). Soyons, comme Jésus, des serviteurs. Quand le chrétien occupe son temps par des actes de charité pour aider les autres, il ne lui reste plus beaucoup de temps pour se sentir seul. Même quand on n’a pas beaucoup d’argent, on peut trouver des manières de servir dans son assemblée ou dans son quartier. On fera encore mieux quand on s’associe à d’autres célibataires dans l’Église pour réaliser ensemble de bonnes œuvres au nom de Jésus.

Il faut reconnaître qu’il y a des chrétiens célibataires qui sont vraiment isolés. Ce n’est pas par choix qu’ils ne se réunissent pas avec une Église fidèle, car il n’y en a pas dans leur localité. Même de telles personnes ont une source de réconfort : l’assurance de la présence du Seigneur lui-même. Une fois quand l’apôtre Paul était prisonnier, il s’est retrouvé, paraissait-il, tout seul. Mais il dit à Timothée : « Dans ma première défense, personne ne m’a assisté, mais tous m’ont abandonné. Que cela ne leur soit point imputé ! C’est le Seigneur qui m’a assisté et qui m’a fortifié » (2 Timothée 4.16,17). Jésus a bien promis, non seulement à ses apôtres, mais à tous ses disciples : « Voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28.20). Et encore : « Dieu lui-même a dit : Je ne te délaisserai point, et je ne t’abandonnerai point » (Hébreux 13.5).

La tentation sexuelle

Une autre difficulté qui se présente à beaucoup de célibataires est le besoin de se garder sexuellement purs. Les seuls rapports sexuels que Dieu approuve sont les relations hétérosexuelles dans le contexte du mariage. Dans le monde moderne, beaucoup ne se rendent même pas compte que le sexe entre deux célibataires est condamné par Dieu : « Que le mariage soit honoré de tous, et le lit conjugal exempt de souillure, car Dieu jugera les impudiques et les adultères » (Hébreux 13.4). (Les « impudiques » sont ceux qui ont des rapports sexuels en dehors du mariage.) Les comportements sexuels de ceux qui nous entourent, tout comme les comportements sexuels qui sont présentés dans les films, les romans et la musique comme étant complètement normaux, influencent malheureusement beaucoup de chrétiens célibataires à devenir consommateurs de la pornographie, à s’engager dans les relations sexuelles ou même à vivre en concubinage. Le monde leur dit qu’il est malsain de réprimer les désirs sexuels ; que plus personne de nos jours ne reste vierge jusqu’au mariage ; qu’il faut avoir des rapports sexuels avec une personne avant de l’épouser pour être sûr que l’on sera satisfait dans cet aspect de son mariage ; qu’il est impossible pour un homme de s’abstenir du sexe pendant des années et que Dieu ne demanderait pas l’impossible. Bref, on dit beaucoup de choses. Mais la Bible dit :

« La volonté de Dieu est que vous deveniez saints : pas de liberté sexuelle. Que chacun de vous sache faire usage de son corps avec sainteté et respect, au lieu de s’abandonner à ses passions comme les païens qui ne connaissent pas Dieu. Que personne ne fasse tort et n’abuse de ses frères et sœurs dans ce domaine, car le Seigneur fera justice de tout cela comme nous vous l’avons dit et redit. Car Dieu ne nous a pas appelés à l’impureté, mais à la sainteté, et si quelqu’un se moque de cet avis, il se moque, non d’un homme, mais de Dieu qui met en vous son Esprit Saint. » (1 Thessaloniciens 4.3-8, Bible des communautés chrétiennes)

Il est bien vrai que Dieu ne demande pas l’impossible. Mais il n’est pas impossible de se maîtriser sexuellement.

« Les tentations auxquelles vous avez été exposés ont été à la mesure de l’homme. Dieu est fidèle ; il ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces. Avec la tentation, il vous donnera le moyen d’en sortir et la force de la supporter. » (1 Corinthiens 10.13, TOB)

Ce n’est pas pour nous priver de bonheur que Dieu interdit le sexe en dehors du mariage ; c’est pour préserver quelque chose de spécial et même de sacré afin qu’il ait toute sa valeur pour exprimer l’amour exclusif dans le mariage, une relation d’engagement mutuel. Celui qui nous a créés sait ce qui convient le mieux dans ce domaine de la vie, comme dans tout autre. Faisons-lui confiance, et soyons soumis à sa volonté.

Avant de laisser le sujet de rapports sexuels, précisons que les fiancés, c’est-à-dire ceux qui se sont formellement engagés à se marier l’un avec l’autre, sont appelés à vivre dans la pureté et la maîtrise de soi. Ils réserveront au temps du mariage la cohabitation et les relations sexuelles. Les fiançailles ne constituent pas une période d’essai sexuel.

La confiance en Dieu

Il est vrai que certaines personnes sont célibataires parce qu’ils choisissent de ne pas se marier, ou de se marier seulement après avoir atteint certains objectifs dans la vie, des objectifs académiques, professionnels ou économiques. Il est également vrai qu’un grand nombre de célibataires ne le sont pas par leur propre choix. Ils n’ont pas encore trouvé de partenaire pour la vie, ou ils ont perdu leur époux/épouse, et ils en souffrent profondément. Ils se demandent pourquoi Dieu leur aurait enlevé leurs compagnons, ou pourquoi il ne leur donne pas l’occasion de découvrir le bonheur de la vie conjugale. Il leur arrive même de penser que Dieu n’écoute pas la prière, qu’il ne veut pas leur bonheur, ou qu’il est méchant à leur égard.

En fait, de tels cas font partie des nombreuses situations dans la vie où nous devons faire confiance à notre Dieu. Nous ne savons pas de quelle manière Dieu va se servir de telle épreuve pour en produire du bien, mais nous n’avons pas besoin de savoir comment il le fera. Il suffit de croire à sa promesse : « Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein » (Romains 8.28). Faites-lui confiance. Rappelez-vous qu’il sait mieux que nous ce qui nous convient, et le moment qui convient pour nous le donner. Soyez patient. Apprenez ce que Dieu veut vous apprendre. Cultivez le contentement. Remerciez Dieu pour les bénédictions qu’il vous accorde chaque jour et pour la gloire éternelle qui vous attend au ciel. Par la prière confiez à Dieu vos soucis, « et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l’homme peut comprendre, gardera vos cœurs et vos esprits en Jésus-Christ » (Philippiens 4.7).

Dois-je me marier ou rester tel que je suis ?

Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, ni le mariage ni le célibat n’est un état supérieur en lui-même. Il y a des personnes pieuses et acceptables à Dieu dans les deux « camps ». Mais il y a ceux qui auraient particulièrement intérêt à se marier, ceux qui feraient mieux de ne pas se marier, et puis ceux qui n’ont même pas le droit devant Dieu de se marier.

Ceux qui sont frustrés par la non-satisfaction de leurs désirs sexuels devraient penser au mariage. On ne se marie pas seulement pour le sexe – loin de là – mais il figure valablement dans la décision. L’apôtre Paul écrit :

« Il est bon pour un homme de ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter l’impudicité, que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari… Je voudrais que tous les hommes fussent comme moi ; mais chacun tient de Dieu un don particulier, l’un d’une manière, l’autre d’une autre. À ceux qui ne sont pas mariés et aux veuves, je dis qu’il leur est bon de rester comme moi. Mais s’ils manquent de maîtrise de soi, qu’ils se marient ; car il vaut mieux se marier que de brûler. » (1 Corinthiens 7.1,2,7-9)

Étant conscient des pièges dans lesquels tombaient souvent les jeunes veuves, Paul leur recommandait le remariage : « Que les jeunes se marient, qu’elles aient des enfants, qu’elles dirigent leur maison, qu’elles ne donnent à l’adversaire aucune occasion de médire » (1 Timothée 5.14).

Par contre, ceux qui n’ont pas d’autre choix que de se marier avec quelqu’un de mauvais caractère feraient mieux de s’en garder. L’homme sage dit en Proverbes 21.9,19 : « Mieux vaut habiter à l’angle d’un toit, que de partager la demeure d’une femme querelleuse… Mieux vaut habiter dans une terre déserte, qu’avec une femme querelleuse et irritable. » Il ajoute en Ecclésiaste 7.26 : « La femme qui est un piège donne plus d’amertume que la mort. » « Le charme est trompeur et la beauté passagère, seule une femme soumise au Seigneur est digne d’éloge » (Proverbes 31.30). Mieux vaut rester célibataire que de se marier à la hâte et se trouver lié à une personne qui nous rend la vie spirituelle plus difficile. Une fois marié, on doit faire avec. Jésus dit : « Que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a joint » (Matthieu 19.6).

Enfin, certains « célibataires », c’est-à-dire ceux qui se sont divorcés contrairement aux Écritures, n’ont pas le droit de se marier encore. Jésus dit que « celui qui répudie sa femme, sauf pour fornication, et qui en épouse une autre, commet un adultère » (Matthieu 19.9). Dieu ne reconnaît comme valable qu’une seule cause pour le divorce : l’homme ou la femme innocent(e) dont le conjoint lui a été sexuellement infidèle peut divorcer et se remarier. Pour tout autre cas de divorce, Jésus enseigne qu’une personne qui divorce son mari ou sa femme l’expose à devenir adultère, et quiconque épouse une personne divorcée pour autre raison commet un adultère (Matthieu 5.32). Voilà pourquoi Paul écrit en 1 Corinthiens 7.10,11 : « Que la femme ne se sépare point de son mari (si elle est séparée, qu’elle demeure sans se marier ou qu’elle se réconcilie avec son mari), et que le mari ne répudie point sa femme. »

Conclusion

Que vous soyez célibataire par choix ou par nécessité, que vous ayez l’intention de rester célibataire pour toute la vie ou juste pour un temps, ne considérez surtout pas cette condition comme une malédiction. Pendant que vous êtes célibataire, jouissez de cet avantage :

« Un homme qui n’est pas marié se préoccupe des affaires du Seigneur ; mais celui qui est marié se préoccupe des affaires du monde, il cherche à plaire à sa femme, et il est partagé entre deux préoccupations… Je dis cela pour votre bien et non pour vous imposer une contrainte ; je désire que vous viviez de la façon qui convient le mieux » (1 Corinthiens 7.32-35)

L’apôtre Paul était tellement satisfait dans son état célibataire, qu’il aurait souhaité que tout le monde puisse être comme lui (1 Corinthiens 7.7). « J’ai appris à être satisfait partout et dans toutes les circonstances… Je peux faire face à toutes les situations grâce au Christ qui me fortifie » (Philippiens 4.11,13).

B. B.
(Dans Vol. 13, No. 5)

La patience et l’impatience de Job

La souffrance vient tôt ou tard dans la vie de presque chaque personne : la maladie ou l’infection qui produit la douleur physique, la perte d’un bien-aimé ou la solitude écrasante, la déception de se voir une fois de plus privé de ce qu’on a tant désiré, que ce soit un enfant, un emploi, la guérison, ou l’approbation. Certaines souffrances sont intenses mais de courte durée ; d’autres sont moins aiguës mais plus persistantes – soit elles sont là continuellement, soit elles ne cessent jamais de revenir pour nous tourmenter quand nous pensions en être délivrés.

Quand il est question de supporter avec patience la souffrance ou l’épreuve, on pense souvent à l’exemple de Job. L’Épître de Jacques le cite comme modèle : « Voici, nous disons bienheureux ceux qui ont souffert patiemment. Vous avez entendu parler de la patience de Job » (Jacques 5.11). Mais Job a quand même lutté avec le problème de la souffrance. Quelles leçons en a-t-il tirées ?

Permettons à la Bible (principalement la Bible en français courant) de nous raconter son histoire à partir de Job 1.1 :

« Il y avait au pays d’Uts un homme du nom de Job. Cet homme était irréprochable, droit, fidèle à Dieu et se tenait à l’écart du mal. Il était père de sept fils et de trois filles ; il possédait sept mille moutons, trois mille chameaux, cinq cents paires de bœufs et cinq cents ânesses, ainsi que de nombreux domestiques. C’était le personnage le plus considérable à l’est de la Palestine. »

Satan lance le défi

« Or un jour le Satan, l’accusateur, se présenta [devant Dieu]. Le Seigneur lui demanda : « D’où viens-tu donc ? »

L’accusateur répondit au Seigneur : « Je viens de faire un petit tour sur terre.

— Tu as sûrement remarqué mon serviteur Job, dit le Seigneur. Il n’a pas son pareil sur la terre. C’est un homme irréprochable et droit ; il m’est fidèle et se tient à l’écart du mal.

— Si Job t’est fidèle, répliqua l’accusateur, est-ce d’une manière désintéressée ? N’est-il pas évident que tu le protèges de tous côtés, comme par une clôture, lui, sa famille et ses biens ? Tu as si bien favorisé ce qu’il a entrepris, que ses troupeaux sont répandus sur tout le pays. Mais ose toucher à ce qu’il possède, et je parie qu’il te maudira ouvertement ! » »

Pour beaucoup de personnes, l’accusation de Satan serait exacte : c’est bien par intérêt qu’ils servent Dieu. Après tout, dans beaucoup de religions traditionnelles en Afrique et ailleurs dans le monde, on abandonne ses dieux, ses fétiches ou ses idoles, quand on n’obtient pas ce que l’on désire, et on opte pour d’autres dieux qui, eux, permettront réellement d’obtenir les bonnes récoltes, la guérison, et la protection du malheur. La fidélité dans ces cas dépend de la satisfaction des attentes de l’adorateur.

Quand, par contre, on agit d’une manière désintéressée, on fait ce qu’on fait parce qu’il est juste de faire ainsi. Il est du devoir des enfants de s’occuper de leurs parents âgés, mais il y a des enfants handicapés mentalement ou physiquement qui ne pourront jamais remplir cette fonction. Certains parents de personnes handicapées, voyant qu’ils ne pourront pas recevoir grand-chose de leurs enfants, les négligent. Cela est condamnable. D’autres, par contre, s’occupent de ces pauvres enfants avec amour et dévouement, sachant parfaitement qu’ils seront à leur charge toute leur vie et ne pourront jamais leur donner en retour. Ils s’en occupent, non par intérêt, mais parce que l’amour le demande. De même, certains enfants adultes négligent ou traitent abusivement leurs parents, surtout quand ces derniers n’ont rien à leur donner. Ils devraient les traiter avec honneur simplement parce qu’il est juste de respecter ses parents.

Dieu est, bien sûr, notre Créateur. Il est de plein droit le Souverain de l’univers. Nous devrions lui obéir et le respecter profondément parce qu’il est juste de le faire, parce qu’il en est digne, et parce que nous sommes ses créatures. Beaucoup tombent dans l’erreur d’adorer Dieu tout simplement pour recevoir ce qu’ils désirent.

L’épreuve commence

« Le Seigneur dit à l’accusateur : « Eh bien, tu peux disposer de tout ce qu’il possède. Mais garde-toi de toucher à lui-même. »

Alors l’accusateur se retira hors de la présence du Seigneur.

Un jour […] un messager arriva chez Job pour lui annoncer : « Les bœufs étaient en train de labourer, et les ânesses se trouvaient au pré non loin de là, quand des Sabéens se sont précipités sur eux et les ont enlevés, passant tes serviteurs au fils de l’épée. J’ai été le seul à pouvoir m’échapper pour t’en avertir. » »

D’autres messagers suivent le premier pour annoncer à Job qu’il a perdu d’un seul coup le reste de ses biens : ses moutons, ses chameaux et les serviteurs qui s’en occupaient.

« Puis un autre arriva pour annoncer : « Tes enfants étaient occupés à manger et boire chez leur frère aîné, quand un ouragan survenant du désert a heurté violemment les quatre coins de la maison ; les jeunes gens sont morts sous les décombres. »

Alors Job se leva, il déchira son manteau, se rasa la tête et se jeta à terre, le front dans la poussière ; il déclara : « J’étais nu quand je suis venu au monde, c’est nu aussi que je le quitterai. Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris. Je n’ai qu’à remercier le Seigneur. »

Dans tous ces malheurs Job n’attribua rien d’injuste à Dieu. »

Voici la réaction qui fit la réputation de Job. Job reconnut que Dieu était, en fin de compte, le maître du monde et celui qui détermine les circonstances de vie de chaque être humain. Il n’accuse ni le hasard aveugle, ni les hommes (les Sabéens), ni l’injustice de Dieu. Il accepte simplement ce que Dieu a décidé.

L’épreuve se poursuit

Dans le second chapitre du livre, Satan se présente de nouveau devant Dieu, qui lui fait remarquer au sujet de Job :

« « Il m’est fidèle et se tient à l’écart du mal. Il est resté irréprochable. C’est donc pour rien que tu m’as poussé à lui faire du tort. » Mais l’accusateur répliqua : « […] Tout ce qu’un homme possède il le donnera pour sauver sa peau. Mais ose toucher à sa personne et je parie qu’il te maudira ouvertement. » Le Seigneur dit à l’accusateur : « Eh bien, tu peux disposer de lui, mais non pas de sa vie. »

Alors l’accusateur se retira hors de la présence du Seigneur. Il frappa Job d’une méchante maladie de peau, depuis la plante des pieds jusqu’au sommet du crâne. Job s’assit au milieu du tas des cendres et ramassa un débris de poterie pour se gratter.

Sa femme lui dit : « Maudis Dieu, et meurs !

— Tu parles comme une femme privée de bons sens, lui répondit Job. Si nous acceptons de Dieu le bonheur, pourquoi refuserions-nous de lui le malheur ? »

Dans cette nouvelle épreuve Job ne pécha point par ses lèvres. »

Pour Job, il ne serait pas normal de se soumettre à Dieu uniquement quand il nous accorde les bonnes choses que voulons dans la vie (cf. Habacuc 3.17,18). Ce n’est pas que nous avons droit à ces choses. Nous sommes de simples créatures et ne pouvons pas exiger quoi que ce soit du Créateur. Même si nous avions eu le droit d’attendre de bonnes choses de la part de Dieu, nous aurions perdu ce droit par notre péché et notre rébellion. Et tous ont péché (Rom. 3.23). En réalité, toutes les choses agréables que Dieu nous accorde sont tout simplement des grâces que nous n’avons pas méritées.

Job réussit donc à l’épreuve. Au moins pour un temps. Mais son attitude finit par changer.

« Trois amis de Job apprirent les malheurs qui lui étaient arrivés. C’étaient Éliphaz de Théman, Bildad de Schuach, et Tsophar de Naama. Ils vinrent de chez eux et se mirent d’accord pour lui manifester leur sympathie et le réconforter. En le regardant de loin, ils le trouvèrent méconnaissable. Alors ils ne purent retenir leurs larmes ; ils déchirèrent leurs manteaux et jetèrent en l’air de la poussière pour s’en couvrir la tête. Puis ils restèrent assis à terre avec Job pendant sept jours et sept nuits, sans rien lui dire, tant sa souffrance leur paraissait grande. »

Cette manifestation de solidarité avec leur ami souffrant était exemplaire. En effet, nous n’avons souvent pas de paroles pour consoler les affligés, mais notre présence à leurs côtés en dit long sur notre amour. Les trois amis de Job auraient mieux fait de garder ce silence réconfortant, parce que les paroles qu’ils ont prononcées par la suite n’ont fait qu’augmenter la souffrance de Job.

« Ta souffrance prouve que tu es coupable »

Éliphaz, Bildad et Tsophar avancent plusieurs idées sur la souffrance, mais ils sont d’accord que Job souffre parce que Dieu punit ses péchés. Voilà l’idée principale dans tous leurs discours. Si Job était réellement innocent, il ne serait pas si misérable.

Voici un petit échantillon de leurs paroles :

Éliphaz : « Cherche dans ton souvenir : quel est l’innocent qui a péri ? Quels sont les justes qui ont été exterminés ? Pour moi, je l’ai vu, ceux qui labourent l’iniquité et qui sèment l’injustice en moissonnent les fruits » (4.7,8). Sous-entendu : en voyant ce que tu es en train de récolter, nous savons ce que tu as dû semer.

Bildad : « Dieu renverserait-il le droit ? Si tes fils ont péché contre lui, il les a livrés à leur péché […] Ainsi arrive-t-il à tous ceux qui oublient Dieu » (8.3,4,13).

Tsophar : « Oh ! si Dieu voulait parler, […] tu verrais alors qu’il ne te traite pas selon ton iniquité » (11.5,6). En d’autres termes, Job, tu mérites encore pire que le châtiment que tu reçois de Dieu.

Évidemment, au lieu de consoler Job, leurs fausses accusations le blessèrent davantage. Job savait au fond de lui-même qu’il ne s’était pas rebellé contre Dieu. Il n’avait pas été injuste envers ses semblables. Il avait toujours eu de la compassion pour les malheureux. Il avait été intègre et droit. Il ne peut pas admettre que ces amis aient raison. Et pourtant, il ne trouve pas d’autre explication pour ce qui lui arrive. Sauf celle-ci :

« Dieu me traite injustement ! »

Oui, sous les attaques de ses trois amis, Job, cet homme patient et pieux, perdit sa patience proverbiale et devint violent dans ses propos à l’égard de Dieu :

« Lui qui m’assaille comme par une tempête,
Qui multiplie
sans raison mes blessures,
Qui ne me laisse pas respirer,
Qui me rassasie d’amertume
[…]
Suis-je innocent, il me déclarera coupable.
Innocent ! Je le suis ; mais je ne tiens pas à la vie,
Je méprise mon existence.
Qu’importe après tout ? Car, j’ose le dire,
Il détruit l’innocent comme le coupable […]
Mais
il se rit des épreuves de l’innocent. » (9.17-23)

Job accepte le même principe que ses amis : Dieu règne sur le monde, et en tant que Juge divin, il est censé punir la méchanceté et récompenser la justice. Job, tout comme ses amis, ignore l’idée d’une résurrection d’entre les morts, d’un jugement dernier, du paradis et de l’enfer. (Ce n’est que dans le Nouveau Testament que ces vérités sont clairement révélées. Deux Timothée 1.10 nous dit que Dieu « a mis en évidence la vie et l’immortalité par l’Évangile ».) Pour Job et ses amis, la justice de Dieu doit donc s’administrer du vivant de chaque personne. Voilà pourquoi la souffrance d’un homme intègre comme Job présente un si grand dilemme. Voilà pourquoi Job tire la conclusion que Dieu n’est pas juste.

Un jeune sage prend la parole

Éliphaz, Bildad et Tsophar sont tous des hommes âgés, mais un quatrième, plus jeune, les écoute et se fâche finalement de leur façon de parler à Job. Il est, en plus, choqué par les propos de Job qui dit, en effet, qu’il ne sert à rien de servir Dieu. Le jeune homme Élihu entreprend donc de défendre l’honneur de Dieu.

Il rappelle que Dieu est souverain, et qu’il n’a pas de comptes à rendre, ni à Job ni à aucun homme (33.12,13). Il fait remarquer que Dieu n’a aucun motif pour être injuste, puisqu’il n’est endetté envers personne et que l’homme n’a aucun moyen de l’intimider ou d’acheter sa faveur (34.13,19). Il suggère que si les justes deviennent victimes de l’injustice ou de l’adversité, Dieu s’en sert, pas toujours pour les punir, mais pour les avertir et les amener à s’examiner et à éviter l’orgueil (36.8-10; voir aussi 2 Cor. 12.7 où l’apôtre Paul parle d’une « écharde dans la chair » qui lui fut donnée pour l’empêcher de s’enorgueillir). Élihu recommande l’humilité à celui qui est affligé. Même quand celui qui souffre n’a pas été parmi les plus méchants, quand il est conscient d’avoir essayé de faire ce qui est juste, il devrait se dire qu’il est bien possible qu’il ait pu pécher. Il a peut-être trop aimé le monde ; sans qu’il ne s’en rende compte, il s’est peut-être trop attaché à ses biens ou à ses amis ; peut-être qu’il mettait sa confiance en ce qu’il possédait plutôt qu’en Dieu qui donne tout. Dans de tels cas, il convient à l’homme de reconnaître que Dieu a le droit de châtier, de corriger, ou d’avertir, selon le besoin ; il convient de demander à Dieu de nous apprendre ce que nous ignorons (34.31,32). Enfin, Élihu ne dit pas, comme les autres, que Job souffre parce qu’il a péché ; il lui dit plutôt : « Attention, Job. Tu pèches parce que tu souffres. C’est-à-dire dans ton affliction tu dis des choses à l’égard de Dieu et manifestes des attitudes qui ne sont pas justes. » « Garde-toi de te livrer au mal, car la souffrance t’y dispose » (36.21).

Le Tout-Puissant intervient

Finalement, vers la fin du livre, Dieu lui-même prend la parole et demande à Job : « Qui es-tu pour oser rendre mes plans obscurs à force de parler de ce que tu ignores ? Tiens-toi prêt, sois un homme : je vais t’interroger, et tu me répondras » (38.2,3). Il poursuit avec une série de questions, au moyen desquelles le Seigneur dit essentiellement à Job :

Je suis Dieu, et tu ne l’es pas. Tu n’as pas l’intelligence et le pouvoir que j’ai. Tu n’as pas créé l’univers et tu ne soutiens pas tout ce qui vit, comme je le fais. Tu n’es pas capable de maîtriser certaines de mes créatures ; à plus forte raison tu ne pourrais pas gérer le monde. C’est moi qui vois tout ce qui est caché. Tu n’es donc pas en mesure de comprendre ce que j’ai à faire, de me conseiller ou de me juger.

Job, le fait que tu souffres ne te donne pas le droit de me blâmer, et ne te dispense pas du devoir de t’approcher de moi dans l’humilité et la soumission. Je n’ai aucun besoin de me justifier devant un être humain, et je ne te donnerai pas d’explications simplement parce que tu en as réclamées.

« Alors Job répondit au Seigneur : « Je ne suis rien du tout. Que puis-je te répondre ? […] J’ai parlé d’un sujet trop ardu, je n’y comprenais rien et ne le savais pas ! […] Je reconnais avoir eu tort et m’humilie en m’asseyant dans la poussière et dans la cendre. » » (42.1-3,6)

Il faut reconnaître que malgré le reproche que Dieu a fait à Job pour ses propos trop hardis, Dieu savait que son serviteur avait quand même gardé son intégrité, et il lui a montré sa faveur. La douleur extrême, aggravée par les fausses accusations de ses amis, avait poussé Job à mal parler. Dieu lui pardonna ses propos, lui rendit la santé et la richesse, et lui donna d’autres enfants.

Ensuite Dieu reprit sévèrement les amis de Job qui avaient proclamé des faussetés à son égard. En effet, en affirmant à tort que Dieu récompense toujours et dans cette vie toutes les actions des hommes, on permet aux méchants qui jouissent de bonne santé et de prospérité de se justifier dans le mal, croyant que leurs circonstances agréables prouvent qu’ils ont l’approbation de Dieu. On révolte, par contre, la personne qui, comme Job, a essayé d’être fidèle à Dieu, mais qui se trouve dans l’affliction. Et on pousse d’autres personnes, celles qui observent les injustices dans le monde, à douter de l’existence même de Dieu, puisqu’on leur a fait croire que Dieu (s’il existait) ne permettrait jamais aux gens cruels de prospérer et aux innocents de souffrir.

Ni Job ni ses amis n’ont été mis au courant du défi de Satan et de l’épreuve dont Job faisait l’objet. Dieu n’a pas choisi de leur révéler tout cela, mais leur demandait plutôt de lui faire confiance. Nous aussi, nous ignorons souvent les raisons pour certains malheurs qui nous frappent. Nous devons nous rappeler que notre souffrance ne nous donne pas le droit d’accuser Dieu de mal faire. Mais en tant que chrétiens, nous avons des avantages par rapport à Job quand il nous faut vivre avec la souffrance.

La consolation en Jésus-Christ

Nous savons que Dieu a fixé un jour où il jugera les vivants et les morts (Actes 10.42; 17.31; 2 Thess. 1.6-10). Un jour la vraie justice sera administrée.

Nous savons que, quelle que soit la misère que nous supportions dans cette vie, nous pouvons dire avec l’apôtre Paul : « J’estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir » (Romains 8.18). La gloire éternelle attend le serviteur fidèle de Dieu, et cela change tout.

« Nous ne perdons pas courage […] parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles ; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles. » (2 Cor. 4.16,18)

L’affliction n’est jamais agréable, certes, mais « toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu », même les souffrances (Rom. 8.28). Voir aussi Jacques 1.2-4; Héb. 12.10,11; Rom. 5.3,4.

Job croyait que Dieu s’était mis à le haïr. Nous avons l’assurance que, quoi qu’il arrive, Dieu nous aime. Il l’a prouvé une fois pour toutes. « Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous » (Rom. 5.8). Même quand nous ne comprenons pas ce qui nous arrive, nous ne doutons pas de l’amour de Dieu pour nous.

Jésus lui-même a souffert pour nous. Il comprend ce qu’est la douleur intense, sur le plan physique comme sur le plan émotionnel. Il ne reste pas détaché de nos souffrances et des injustices que nous subissons – il compatit (Héb. 2.14-18; 4.14-16). Il était parfaitement innocent, mais il a souffert plus que nous tous. Prenons-le donc comme modèle :

« Considérez, en effet, celui qui a supporté contre sa personne une telle opposition de la part des pécheurs, afin que vous ne vous lassiez point, l’âme découragée. » (Hébreux 12.3)

B. B.
(Dans Vol. 12, No. 3)